Nous y voici donc, le jour du départ. Je n'avais pas lésiné sur les moyens, c'était le cas de le dire. Mais ma maitrise du Fuinjutsu m'avait apporté beaucoup d'aide. J'avais enfermé toutes mes affaires dans différents sceaux réparties sur une parchemin que je conservais précieusement dans la sacoche posait sur ma poitrine et à présent, je sellais ma jument dans l'attente que mon coéquipier pour cette petite escapade mondiale me rejoigne rapidement, jusqu'à là, je devais m'assurer que l'animal serait en de bonne condition pour rejoindre le pays du vent sans encombre et pour ce fait, c'est une épaisse couverture que je posais sur son dos avant d'y ajuster les cuirs et autres harnachements qui composait son équipement à elle.

Une délicate caresse sur le chanfrein de la jument alors que je glissais le mord dans sa bouche avant d'y ajuster une longue paire de rennes en cuir.
Nous y voici donc j'étais prête.
Quelques minutes encore de réflexion alors que je vérifiais une dernière fois la liste du matériel que j'avais emporté avec moi (on n'est jamais trop prudent dirons-nous), qui furent vite perturbé par des bruits de pas précipité.

Mon regard se détourna alors quelques secondes du parchemin que je tenais entre mes mains pour se poser sur un jeune homme qui arrivait dans les écuries. Un œil attentif l'examina lui et sa tenue alors que finalement, je lâchais complètement l'attention que je prêtais encore quelques seconde auparavant à mes notes :


"Fusegu ... C'est bien ça ?"


J'avais en fait lu il y a quelque temps .. En fait plutôt quelques heures, la fiche de ce jeune homme. J'aimais bien savoir à qui j'avais à faire. Quoi de plus normal quand on prévoit de passer quelques semaines en compagnie d'un inconnu.
Il était un peu plus âgé que moi et bien que mon visage paraisse, avant toutes choses, méfiant à son encontre. Un léger sourire fini par se fendre sur ce dernier alors que je m'avançais main tendu vers lui :


"Je suis Samui Yuki, j'espère que tu es prêt pour cette expédition ? Ça ne va pas être des plus facile et j'ai besoin de quelqu'un sur qui compté !"


Et voilà, les présentations étaient faites à présent, mais j'attendais malgré tout d'en savoir un peu plus sur ce jeune homme avant que nous ne prenions la route.

Mouais ... Bon, la première impression n'était pas forcément la bonne. Alors que je regardais le jeune homme s'enliser plus profondément encore dans le bourbier dans lequel il s'était lancé, mon regard lui ne le quittait pas d'un seul centimètre. Puis finalement, ma mine déconfite se fendit d'un nouveau sourire alors que j'enroulais habillement une corde autour de la selle de Panach juste ou cas ou avant de rejoindre le jeune homme dans le box voisin :


"Hum ... Laisse-moi faire, je préférerais éviter que nous perdions du temps en chemin parce que tu es tombé de cheval !"


Là, j'enlevais la selle et je harnachais le cheval convenablement avant de tendre une dizaine de minutes plus tard les rênes à mon nouveau compagnon :


"Voilà, c'est prêt ! Nous pouvons donc partir !"


Et il était enfin temps. Conduisant ma monture à l'extérieur, je grimpais habillement dessus avant de regarder mon compagnon afin que nous prenions enfin tous les deux la direction de la sortie de la capitale. Un salut aux gardes à l'entrée ainsi que quelques signes de la main et nous prenions enfin la route.
Pour l'instant, notre petit convoi avançait à faible allure histoire de laisser les deux montures se chauffer avant que nous passions à la vitesse supérieure.
Le moment était venu pour moi de faire le point avec mon camarade :


"Nous allons longer la forêt Kenroku-en et rejoindre Doa avant la tombée de la nuit, j'espère ... Puis nous franchirons le poste frontalier pour nous rendre aux pays des oiseaux ... "


Regard en direction du jeune homme et je rougis :


"C'est le chemin qui me semble le plus court pour rejoindre le pays du vent ... J'espère que tout se passera bien une fois-là bas."


Et voilà que le silence s'installait désormais entre nous ... Peut-être que je pouvais tenter de lancer la discussion, histoire de voir comment le jeune homme répondrait :


"Et ..hum ... Euh ... Comment ça se fait que du coup, tu m'accompagnes ? C'est une sorte de punition ?"


Où peut être pas...

Un petit sourire se dessinait une nouvelle fois sur les traits encore ronds de mon visage alors que je me contentais d'approuver avec de petits hochements de tête chacune des paroles du jeune shinobi pour continuer à l'encourager dans ce que l'on peut appeler un discours palpitant.

Pourtant, très vite le sujet retomba sur moi. Moi et mes performances. Voilà qui était des plus gênants et alors que je faisais un petit signe de la main au jeune homme pour lui indiquer que nous allions prendre le trot, je laissais un court instant s'écouler, le temps que ce dernier s'adapte à la nouvelle allure de son cheval.

Assis, debout, assis, debout. Le trot enlevé n'avait rien de compliquer et permettait un confort tout à fait relatif qui éviterait surtout de fatiguer inutilement nos montures. Je tenais à préserver les chevaux plus que de raison, la route étant encore ... Très longue avant que nous arrivions à destination, mais pour l'heure, je me devais de lui répondre :


"Et bien ... Je suis moi aussi médecin, je viens de Mizu no Kuni où j'ai vécu cinq ans jusqu'à ce que le pays soit détruit. Avant cela, moi et ma famille habitions à Yuki no Kuni qui est désormais rattaché au Shukaï. J'ai participé à la récente guerre entre Mizu et Suna contre Konoha et Kumo et ce ne fut pas une partie de plaisir ... Et plus récemment, j'ai assisté à la destruction du pays de l'eau par les Furyous ..."


Mon regard se rembrunit à l'égard de ce dernier souvenir dont je ne souhaitais pas parler plus que de raison. Je détournais donc les yeux, me contentant d'observer le petit ruisseau qui longeait la bordure de la forêt et que nous suivions pour rejoindre Doa.

Un élément m'avait cependant fait tilter dans le discours du jeune homme :


"Alors comme ça, tu veux devenir médecin ... Hum ... Oui, je pourrais sans doute t'aider de ce côté-là, mais ça ne sera sans doute pas facile ... À voir si tu es assez courageux pour résister à ce genre d'entraînement ... J'ai beau être plus jeune que toi, je ne pense pas que je te ménagerai de la même façon que l'on ne m'a pas fait de cadeau tout au long de mon apprentissage ... Es-tu prêt ?"

Mes yeux roulèrent dans leur orbite avant de regarder le ciel lorsque le jeune homme tomba ... De sa monture.
On n'était décidément pas prêt d'arriver à Suna si le voyage s'entamait de cette façon. Un léger soupir s'échappa de ma bouche alors que je serrais les rennes de ma jument entre mes mains pour la ralentir doucement et m'avancer vers le jeune homme dont le canasson, pauvre de lui, n'avait pas bougé d'un poil, après avoir extrait son cavalier de son dos.

D'un mouvement agile, je regagnais le plancher des vaches et me penchais vers lui non sans dissimuler une mine sans émotion, presque froide, je dirais même.


"Bon ... Je crois qu'on va même commencer de suite ton entraînement ..."


Une aura bleutée venait d'apparaître autour de ma main et j'en touchais délicatement la cheville du jeune homme pour tout remettre en place avant de me redresser :


"Voilà, c'est rétabli ! Maintenant ... Passons à la suite !"


L'air de rien, je m'avançais vers mon propre cheval ou je me saisissais de la corde que j'avais entourée autour de sa selle. Otant alors l'enrênement du cheval du jeune homme, je confectionnais rapidement et habillement un licol avec la corde avant d'attacher cette dernière à ma monture. Je me tournais alors vers le jeune homme tout en hissant mon pied dans l'un des étriers pour me remettre en selle :


"Première chose à savoir sur un shinobi medicnin ! Tu dois être endurant et résistant ! "


Et sans attendre plus longtemps qu'il comprenne où je voulais en venir, je talonnais alors ma monture pour lui faire reprendre un trot confortable, laissant le pauvre shinobi courir derrière le convoi.
L'air amusé, je tournais alors le visage vers lui pour lui donner de précieux conseils :


"Allez cours ! Garde une respiration régulière et cale toi sur l'allure des chevaux, ils ne vont pas vite ! Si tu n'es pas fiable en n'importe qu'elle circonstance, comprend bien que les autres ne pourront pas compter sur toi !"


Moi diabolique ? Jamais de la vie ! Mais j'allais lui apprendre à la dure qu'on ne devenait pas un shinobi médecin comme cela en claquant des doigts et en croyant qu'une bonne volonté suffirait à franchir tous les obstacles !

Le travail pouvait donc commencer sérieusement. Et c'est en gardant un œil attentif à la fois sur la route et sur le jeune homme que nous continuons tranquillement notre chemin.
Par chance, la journée était chaude et ensoleillée. Rien de comparable avec ce qui nous attendait à Suna bien évidemment, j'avais d'ailleurs une certaine appréhension à l'idée de me retrouver une nouvelle fois dans cet endroit. Ce dernier me rappelait tellement de souvenirs... Bon et mauvais. Entre mon examen chuunin et Kibo...
Tellement de choses s'entremêlaient dans mon esprit que j'en avais presque la tête qui me tournait au point d'en oublier mon compagnon. Mes yeux retrouvèrent vite le chemin vers sa silhouette qui arrivait presque à suivre le rythme de notre folle escapade et alors qu'un rire jovial s'échappait d'entre mes lèvres.


"Ne t'en fais donc pas pour les chevaux et occupe toi plutôt de ton souffle ! Nous sommes encore loin d'être arrivés !"


Et c'était rien de le dire. Doa était encore très loin et nous devions absolument arriver avant la tombée de la nuit. Forer l'allure à l'instant présent n'était peut-être pas la solution. Je choisis donc de ralentir légèrement l'allure pour me porter à la même hauteur que le jeune homme m'accompagnant.


"C'est très bien pour l'instant. Conserve la même allure et essaye de respirer profondément. Être médecin, c'est avant toutes choses être capable d'émettre une réflexion intelligente tout en effectuant une autre action en même temps !"


Puis soudain une idée me traversa l'esprit. Je ralentissais donc considérablement l'allure des deux chevaux le temps que mon esprit parvienne à mettre un point final sur mon idée avant de me tourner vers le jeune homme, un large sourire illuminant mon visage :


"Continue à te concentrer sur ta course comme si de rien n'était !"


Ou pas, car l'air de rien, je venais de former entre mes mains une boule-de-neige que je projetais dans sa direction sans me poser d'avantage de questions. Déjà, j'en formais une autre...