C'était comme avant.

Presque comme avant, les maisons étaient neuves et ça se voyait. Encore à quelques endroits des ruines, mais majoritairement les quartiers résidentiels étaient comme neufs. La population revenait d'exil, les rues reprenaient une certaine forme de vie. L'incident ne semblait jamais avoir eu lieu. Les allées principales et les artères de la ville étaient bondés de monde. De réfugiés qui venaient retrouver leurs familles, de gardes et de divers shinobis. Un brouhaha difforme qui sifflait aux oreilles de la Kaguya. Sur la pointe des pieds elle virevoltait de toit en toit son sourire déformant son visage. Comme un chat noir on la fuyait, sans trop savoir qui elle était d'ailleurs. Mais au vu son accoutrement d'arlequin, ses mains touchaient tantôt les tuiles des maisons tantôt le ciel. Elle s'amusait à faire la roue, en avançant vers le lieux de son rendez-vous. Qui des quatre personnalités dirigeaient le corps de la Kaguya? Aucune c'était la véritable Koema qui se rendait en prenant son temps à une missive particulière. Elle faire le tour de la ville à une femme ? D'aucun murmuraient que c'était une nouvelle recrue. Jamais sa tête avant mais le kage Michiki devait lui faire confiance d'ailleurs en parlant de Michiki. Michiki...Elle se souvenait de ce nom, un nécromancien ayant servit sous plusieurs Kage et sous notamment Sinichi le lutin. Son sourire s'intensifia lui donnant une crampe aux lèvres, le lutin l'amusait à l'époque aujourd'hui disparu comme la plupart des dirigeants de ce monde. Une fois au pouvoir deux solutions s'offraient, y rester ou disparaître.

Elle arrivait au rendez-vous, faire le tour du propriétaire alors? Hum c'était pas vraiment ce qu'elle avait imaginer comme première mission officieuse mais bon. Elle allait obéir comme toujours, puis désire se mit à s'éveiller doucement. Si il y avait moyen de gratter une position plus avantageuse qui allait s'en plaindre. Certainement pas désire qui voyait dans cette rencontre une première occasion de se mettre un terrain avantageux et pas glisser dans l'oublie et des missions barbantes et similaires pour avancer. Une piste à creuser, son sourire s'estompa un peu lorsque colère écrasa désire en soumettant l'idée qu'elle n'allait pas s'incliner devant quelqu'un pour avancer dans la vie. On avait vu dans le passé ce que ça avait occasionné. Il en aurait fallut pas plus pour réveiller Guerrière qui aurait commencé à taper tout le monde au tour mais c'était déjà trop tard. La figure de l'inconnue et nouvellement Kirijin se dessinait de plus en plus nettement, panique dans l'esprit de la Kaguya adolescente qui eu une absence d'un court instant ou elle passa un doigt en bouche qu'elle mordilla cherchant une solution. Finalement elle reprit son sourire de psychopathe et ce fut enfance qui fut nommé pour débuter ce tour de ville. Une nouvelle copine? Elle était trop vieille pour jouer, alors elle était chargée de la surveiller? Mais enfance pouvait se surveiller toute seule... Ah non il fallait lui montrer les jolies maisons à la dame. Heureusement que colère était là.

En guise de salutation enfance effectua une jolie cabriole avant de s'incliner en tirant la langue et en donnant un papier à la dame sur lequel y figurait son nom et prénom mais pas son âge. Elle n'était pas un bébé de toute manière alors aucunement besoin de le préciser! Elle tira la femme par la main et l'invita à la suivre tandis que débutait la drôle de visite.

Debout face à une fenêtre, les bras croisés sous son opulente poitrine, la Natsumi fixait l'extérieur avec attention mais en réalité la scène qui se présentait dans son esprit n'avait rien à voir avec ce qu'elle regardait. En effet, la jeune femme était perdue dans ses pensées.

Trop de questions se bousculaient dans sa tête. Encore. Quand allait-elle donc enfin cesser de se tourmenter ? Elle avait pourtant fait son choix mais une part d'elle refusait la voie de la "soumission" qu'elle avait choisie. Elle avait décidé de suivre l'homme qu'elle aimait mais cette partie d'elle qui savourait tant la liberté, celle qui lui avait valu le surnom de la "Sauvageonne" refusait son choix. Cette partie insoumise de sa personne lui murmurait intérieurement de partir de ce village caché où son "amant" l'avait amené. Elle lui disait de regagner sa liberté afin de savourer sa vie sans rien devoir à personne.

Autre chose tracassait également la jeune femme aux prunelles sanguines : la nature de sa présence à Kirigakure no Satô. L'origine officielle était celle de servir le nouveau mizukage mais elle savait pertinemment que la vérité était tout autre. Elle était ici parce qu'elle aimait cet homme. Peut-on donc mêler devoir et sentiments ? La réponse Mairu le savait pertinemment et elle était négative mais pourtant elle se sentait incapable de séparer les deux.

Toujours dans la confusion, ce fut la présence d'une fille étrange qui ramena la Natsumi à la réalité. Celle-ci lui présenta une lettre qu'elle avait eu à peine le temps de parcourir des yeux qu'elle se fit brusquement entrainer par une main comme si elle n'était qu'une enfant.

Le lendemain de son arrivée la Natsumi avait exprimé le souhait de visiter Kirigakure no Satô. Le Rokudaime Mizukage lui avait alors affirmé qu'il lui trouverait un guide pour son excursion. Décision qui avait brisé l'espoir de la jeune femme de se faire guider par l'être dont elle était éprise mais comprenant qu'il avait mieux à faire au vu de son statut, Mairu n'avait dit mot bien qu'à ce moment-là son cœur s'était serré. La samouraï avait compris en cet instant que le devoir et les sentiments étaient définitivement impossibles à mêler.

Visiter le village lui permettrait sans doute d'effacer ce doute grandissant en elle. Si elle arrivait à apprécier cet endroit et ses habitants qu'elle était amenée à présent à protéger, elle cesserait peut-être de se poser des questions. Ce fut donc dans ce but qu'elle se laissa entrainer par la jeune Kaguya. Un nom qui lui rappelait cette Milly Kaguya qui l'avait presque chassé de son île parce qu'elle l'avait trouvé bien trop glacial à son goût. Tout en suivant le sillage de l'étrange jeune kirijine, la Natsumi se demanda comment réagirait la chef des Kaguya si elles se retrouvaient maintenant que son cœur qui avait été givré durant une dizaine d'années s'était à présent complètement dégelé …

Elle a des gros lolos. C'est sur, à côté de cette femme à la poitrine aussi redoutable que tape à l’œil Koema avait l'air d'une enfant. Son corps de poupée n'aidant en rien, colère se manifesta d'ailleurs un instant et elle resserra l'emprise de sa main sur celle de la nouvellement Kirijin. Elle l'attira en continuant d'avancer avec frénésie. Elle courait presque d'ailleurs, puis colère se calme en songeant que c'était quand même se priver d'une certaine nouvelle relation et donc emprise sur la demoiselle. Elle s'arrêta devant un pâté de maison toujours grand sourire et entreprit d'escalader la première bâtisse comme si de rien n'était. L'ascension se passa sans soucis, néanmoins une brique chuta et elle perdit l'équilibre l'espace d'une seconde mais son sourire resta de marbre. Pire encore il s'accentua devant l'effort qu'elle allait fournir, ses canines ripèrent contre ses dents et elle se rattrapa avant d'atteindre le sommet. Elle profita de l'horizon un instant, ignorant complètement celle qui l'attendait en contrebas.

Elle avança sur le toit du bâtiment, un pied dans la vide ses bras en croix et se lança dans le vide. De son bras les os sortirent pour se planter dans le sol, sa chute fut donc sans aucun risque et elle posa de nouveau ses yeux plissés sur l'autre. Sa tête se pencha vers la droite et elle sortit ses os du sol. Elle se remit soudainement à courir en entraînant l'inconnue dont elle n'avait même pas le nom. Gros-lolos suffirait amplement jusqu'à ce que l'autre daigne entreprendre quelque forme de conversation. Enfin elle pouvait toujours essayée Koema ne parlerait pas. Elle s'était forgée ce mur invisible de la parole en publique et il était hors de question qu'elle le brise.

Elle ralentit à l'approche de plusieurs échoppes, ce quartier ci était plus vivant que les rues que venaient de quittés le duo de femmes. Elle ne savait pas pourquoi d'ailleurs l'autre avait besoin d'un guide, Koema ne la trouvait pas handicapé de l'extérieur au point de pas savoir prendre ses petites jambes et marcher dans la rue tranquillement. Effectuant des cabrioles dans la rue elle heurta un mur d'une échoppe marchande Samui. Elle tomba littéralement dans les pommes. Son sourire béas tandis qu'elle se relevait difficilement, le propriétaire sortit en trombe. Le regard de Koema croisa le sien puis l'inconnue. Koema entreprit une pirouette pour se mettre hors d'atteinte puis devant la colère du marchand déguerpit rapidement en tirant par la taille la femme aux grosses miches. Elle n'avait rien fait de mal, peut être une galipette de trop mais elle s'en moquait. Enfin enfance s'en moquait colère préférait un affrontement mais guerrière restait silencieuse et peur avait préconisé la fuite avec enfance.

En quelques secondes elles étaient déjà loin. De toute façon ce quartier elle l'aimait pas trop, trop de Samui ne faisaient jamais bon ménage. Mais il en restait encore plein et cela la rendait heureuse. Elle se retourna vers l'autre présenta à sa manière des excuses en effectuant une légère courbette puis fit de nouveau la roue dans la rue avant d'allumer une cigarette dans sa bouche toujours aussi souriante. Elle n'avait encore rien volée dans les échoppes.

Mais la faim gargouilla dans son ventre et elle tourna son regard vers le quartier des magasins et le centre, là bas la nourriture devait être abondante sauf si l'autre aux miches énormes avait envie de retourner en arrière. Mais pas Koema. Puis c'était elle le guide alors l'autre obéirait gentiment sinon panpan cul-cul. Ou peut être une prise d'os ou de reins.

Elles allaient s'amuser en tout cas, c'était démentiel!

La jeune femme aux prunelles sanguines tenta de retirer sa main de celle de sa drôle de guide mais en vain. La petite Kaguya avait incroyablement de force en plus de faire preuve d'une énergie débordante. Une véritable pile éclectique ambulante qui ne semblait jamais s'épuiser.

Entrainée par l'étrange jeune fille, dans leur précipitation, la Natsumi manquait par moments de tomber. Sa guide ne semblait pas savoir où aller mais se dirigeait plutôt là où son instinct la menait. Mairu avait l'impression de se faire emporter par un singe mais se plaignit pas. Au moins la visite promettait d'être moins ennuyeuse se disait-elle mais elle regretta vite cette pensée voyant que la jeune Kayuga s'adonnait à des actes bien dangereux. Se disant qu'elle avait surement l'habitude de faire cela, la samouraï ne dit rien mais se contenta de regarder faire le singe fou. Elle manqua cependant d'intervenir alors que la gamine rentra dans une échoppe mais elle eut juste le temps de s'incliner pour s'excuser de la maladresse de la gamine qui l'entrainait déjà autre part. Alors que la Natsumi était sur le point de réprimander enfin la folle, cette dernière fit une courbette qui lui coupa l'élan. Aussitôt la gamine se retourna à ses cabrioles après avoir allumé une cigarette qu'elle avait sortie de nulle part.

Sans le moindre mot, la Natsumi arracha l'objet de la bouche de la gamine qu'elle jeta par terre avant d'attraper la turbulente jeune fille par un poignet pour la trainer à son tour. Elle la força à la suivre, prenant le risque de se faire embrocher par un os, jusqu'à une échoppe de nouilles où elle jeta presque l'hyperactive sur un banc.

- Deux bols s'il vous plaît ! Lâcha la Natsumi à l'attention du cuisinier qui les fixaient d'un regard interrogateur de derrière son comptoir.

Mairu s'installa ensuite de l'autre côté de la table, juste en face de la jeune Kaguya qu'elle fixa d'un air loin d'être hostile.

- On va manger puis on poursuivra la visite … J'aimerais me trouver une maison en périphérie du village et avec aucun voisin autour. Tu pourrais me dénicher ça ! Si tu arrives à me dégoter quelque chose de sympa, je pourrais peut-être te récompenser pour le service rendu. Alors, c'est dans tes cordes ... Koema ? Demanda la Natsumi avec le sourire.
- Tiens ! Je me disais bien que c'était toi ! Lança soudainement une voix masculine alors que la Natsumi attendait la réponse de la jeune Kaguya.

En tournant le visage, Mairu constata que c'était l'un des deux hommes qui l'avaient accosté dans une buvette du coin durant cette épreuve nocturne qu'avait lancée le Mizukage afin de tester ses potentiels élèves.

- Ça te dirait de boire un verre avec moi ce soir ? L'autre soir s'est plutôt mal terminé à cause de ces gamins qui ont débarqué sans prévenir. Cette fois, je te promets qu'on ne sera pas dérangés.
- C'est très gentil de ta part mais je décline l'offre, fit gentiment Mairu.
- Tu trouves que je ne suis pas assez bien pour toi, c'est ça ? Commença à s'énerver l'autre.
- Tu es en droit de penser ce que tu veux mais maintenant laisse-nous tranquille s'il te plaît !
- Tu n'es qu'une garce comme les autres ! Tu nous as fait un beau sourire l'autre soir et maintenant tu …

La Natsumi qui s'était levée pour lui faire face, força l'homme à s'interrompre.

- Ne me force pas à dégainer l'un de mes sabres s'il te plaît ! Susurra la Natsumi à l'oreille de l'homme sur un ton menaçant qui lui fit parcourir l'échine de frisson.

Comprenant enfin qu'il n'avait pas affaire avec une femme lambda, l'homme s'en alla sans ajouter le moindre mot. Mairu lui adressa un sourire accompagné d'un signe de la main alors que l'homme lui jetait un dernier coup d'œil. Le sourire de la Natsumi s'évanouit ensuite instantanément puis tranquillement elle reprit sa place.

- Alors ta réponse ? S'adressa Mairu à Koema comme si rien ne venait de se passer …

Bha la cigarette alors? Elle avait été si désobéissante que ça? Non mais d'abord pour qui elle se prenait l'autre cruche à lui interdire de fumer. Sa mère? Brrrr ah non alors! Colère se levait déjà et guerrière aussi. Les deux parties belliqueuses de l'adolescente s'accordaient sur un point. Montrer de quel os se forgeait un Kaguya. Le clan réputé pour ses guerres et combats incessants n'avait pas des clichés pour rien. On frappait avant de réfléchir et parfois il était bon de régresser à ce stade. Et c'était elle qui se retrouvait entraînée? Non mais oh enfance se rebellait aussi. Les voyants allaient vers le rouge. Et bientôt le côté sanguinaire de Koema resurgirait et alors il ne faudrait pas dans les parages. On l'emmena dans un restaurant. La colère lui coupait l'appétit et elle faisait la moue, elle boudait ouvertement et même qu'elle allait se rallumer une cigarette et souffler à la tronche de l'inconnue quand on interrompit sa prochaine action.

Alors ça elle aimait pas du tout mais pas du tout. Elle ignora la question de l'inconnue et posa sur la table sa cigarette neuve. Elle posa une main sur l'épaule de la femme aux gros lolos pour suivre avec un sourire plus sadique qu'enjoué l'homme. Elle le tira par le pantalon, l'entraîna dans les toilettes du restaurant. Cela devait lui suffire comme consolation car il se laissa faire, et Koema laissa le porc la tripoter en s'assurant que la femme à la grosse poitrine ne traîne pas trop dans les alentours. Elle ferma la porte s'assurant que celle ci était bien verrouillé. Guerrière allait s'amuser et colère se défouler. Son sourire se transforma en grimace elle bloqua les jambes de son partenaire infortuné. Sa main se serra, et le poing heurta le nez de celui qui avait dérangé ce duo atypique. Il alla hurler mais elle mit la main devant sa bouche l'entraînant hors des toilettes. Une bonne chose de faite, elle aurait voulu faire plus mais bon il fallait s'arrêter avant que gros lolos ne découvre tout sinon. Bha sinon elle savait pas la réaction de l'autre hein!

Oups, elle avait fait une grosse bêtise hihi. Il fallait nettoyer? Oh non c'était trop ennuyeux, elle avait rendu service à la nouvelle de Kiri. Elle nettoya ses mains ressortit en entraînant le blessé aussi vite qu'elle pouvait, la scène était presque comique. Elle marchait sur la pointe des pieds en pleine journée, en poussant l'homme qui se tenait le nez, avec des airs d'enfant qui prévoyait que l'adulte s'en rende compte rapidement. Elle le poussa dans les poubelles et se secoua les mains avant de revenir à table et de prendre la cigarette qu'elle alluma de nouveau tout sourire. Il restait des éclaboussures de sang sur ses habits mais elle semblait ne pas le remarquer, ou à défaut ignorer ces signes. Koema était apaisée, pour sur elle était de nouveau toute détendue et jouasse. Un petit pugilat dès le matin, encore que c'tait de la violence gratuite mais c'était déjà ça, pour ses pulsions et tout allait pour le mieux. Elle renifla l'odeur de la nourriture et fit une moue dégoûtée signifiant expressément qu'elle ne mangerait pas. Berk, caca tout ce que vous voudrez c'était pas son plat préféré. Enfance avait reprit le dessus dès qu'elle tilta sur le mot récompense.

Chouette pour une fois qu'elle allait avoir un cadeau. Hum il fallait manger alors? Elle déglutit et posa sa clope avant de tout avaler en une traite, son ventre se gonfla un instant puis elle inspira avant de souffler. Il fallait pas qu'elle mange trop de plats comme ça sinon elle allait être malade! Elle repoussa un rôt et tira sur sa cigarette n'en déplaise à gros lolos sama. En guise de réponse, elle attendit que Mairu finisse son plat et l'entraîna plus doucement car la digestion était sacrée dans le meilleur quartier qu'elle connaissait. Elle se traînait presque, elle n'aimait pas faire d'efforts après un repas surtout si celui ci n'était pas à son goût et la nouvelle Kirijin allait apprendre le caractère de Koema si ce n'était pas déjà fait. Elle traînait des pieds, littéralement finit les cabrioles son sourire toujours en lèvres contrastait avec son comportement. Elle tirait légèrement sur la main posant l'autre main sur son ventre. Elle détestait vraiment cette bouffe.

Mais elle allait prendre sur elle et faire un effort, elle s'arrêta dans une alimentation générale et emporta un litre d'eau qu'elle descendit en deux gorgées avant de souffler et de s'asseoir en pleine rue. Zut il fallait remarcher mais et sa sieste après le repas? Flûte la récompense avait intérêt à être parfaite! Un jouet? Une arme. Elle tentait d'imaginer en marchant un peu plus rapidement. Elle proposa dans son autre main une bouteille d'eau bien sur plus petite que celle qu'elle avait bue trop rapidement. Elle reprit les cabrioles mais le regretta rapidement et sa tête avait le tournie c'était amusant. Elle manqua de rentrer dans plusieurs passants mais arriva au quartier ou plutôt au pater de maison le plus cool qu'elle avait trouvé. Loin de toute centre craignos et proche des activités nocturnes du centre les maisons étaient encore à vendre. Elle s'arrêta dans une ruelle et s'adossa laissant l'autre faire son choix et ferma les yeux un instant. Juste une petite sieste avec son sourire toujours aux lèvres.

Elle avait encore soif! Zut!

Elle en profita pour s'éclipser discrètement et revenir avec un pack d'eau. Le temps que Mairu remarque son absence elle avait déjà renversée une bouteille d'eau sur son costume d’arlequin. Il faisait chaud diable! Et une deuxième était à moitié vide. Elle jeta un regard suppliant à Mairu, la dame aux gros seins avait fait son choix? Elle allait pas y passer toute la journée.

Si?

Pendant que la jeune Kaguya s'était absentée, la Natsumi dégusta tranquillement ses nouilles tout en sachant ce que la gamine allait faire. Le regard et le sourire que l'étrange jeune fille avait arborés avant de disparaitre avaient suffi à Mairu pour comprendre qu'elle avait l'intention de s'en prendre à l'homme qu'elle venait de "chasser". La jeune Kaguya chercherait-elle donc à punir cet homme qui l'avait presque insulté ? Non ; il n'y avait aucune raison à cela. Elles se connaissaient à peine alors pourquoi cette gamine chercherait-elle à la "venger" ?

L'étrange adolescente semblait être sujet à un sérieux trouble de comportement qui la poussait à céder à ses impulsions sans jamais chercher à se contrôler. Mairu était certaine que la psychopathe était juste aller assouvir une pulsion malsaine que la samouraï espérait au moins ne pas être meurtrière. Cet homme n'était qu'un simple habitant de cette ville alors la Natsumi doutait que sa mort restera impunie.

Grâce à sa capacité de ressentir chaque aura qui émanait des êtres dans le parage, la Natsumi pourrait suivre discrètement la jeune Kaguya afin de la surveiller et éventuellement l'arrêter avant qu'elle ne commette l'irréparable mais de quel droit ferait-elle cela ? Pour elle, elle n'était qu'une genin qu'on lui avait collée pour la guider dans ce village caché. Chose dont elle se serait bien passé d'ailleurs mais il faut croire que le destin avait décidé de les faire rencontrer.

La folle finit par réapparaitre avec sa victime qu'elle poussa dans des poubelles après l'avoir exhibé fièrement alors que l'homme se tenait le nez qui pissait le sang. En plus de s'adonner à de la violence gratuite, la jeune Kaguya paraissait apprécier d'attirer les regards sur ses actes bien puérils. Était-ce donc ainsi se comportaient les jeunes de la Brume sanglante ? La samouraï eut un moment de pensée envers ce jeune borgne qui n'avait pas hésité à s'en prendre à son sanglier juste pour gagner un simple jeu lancé par le Mizukage et que le genin avait pris vraisemblablement bien trop au sérieux. Acte que le Rokudaime s'était heureusement empressé de réparer comprenant le conflit que cela aurait pu engendre si la Natsumi avait assisté à l'agonie de son animal de compagnie.

Ignorant le comportement qui commençait un tantinet à agacer la binoclarde qui était pourtant un être si difficilement à irriter, Mairu se contenta de suivre sa psychopathe de guide en silence. La jeune Kaguya avait rallumé une cigarette, pour lui signifier certainement qu'elle n'avait aucun droit de lui priver de ce plaisir. Chose que la Natsumi respecta car après tout, effectivement elle n'avait aucun droit de chercher à inculquer une quelconque leçon de vie à la jeune Kaguya qui semblait pourtant être dépourvue d'éducation.

Se dérobant de la main qui cherchait la sienne, la Natsumi suivit tranquillement son guide qui brusquement disparut dans un magasin pour ensuite s'assoir en pleine rue avant de lui tendre une bouteille d'eau. Offrande que Mairu accepta avec un remerciement.

Face aux comportements qu'elle avait de plus en plus du mal à supporter de la jeune Kaguya, la samouraï songea à poursuivre son excursion seule, en libérant le genin de son rôle de guide mais elles finirent par atterrir devant une maison qui était bien trop … jolie aux yeux de la Natsumi. Il était vrai qu'elle n'avait pas précisé ce qu'elle cherchait réellement. Omission que la binoclarde aux prunelles sanguines s'empressa de réparer.

- Je ne cherche pas un truc beau ou flambant neuf, ni quelque chose proche des activités ou des services. Au contraire, je voudrais un endroit vraiment éloigné de tout. Une ferme abandonnée ou une maison à moitié délabrée ferait très bien l'affaire. Tout ce que je veux c'est que ça soit pourvu d'une cour assez spacieuse.

Maintenant que des détails sur ce qu'elle convoitait avaient été données, Mairu décida finalement de laisser la gamine endosser son rôle de guide. Du moins pour le moment …

Elle commençait à être chiante miss gros lolos! Jamais contente, à ce rythme elles allaient se retrouver à Yuki pour une maison correspondante aux attentes si particulières de la dame aux yeux rouges. Elle était étrange un peu, une folle en devenir? Il faudrait peut être la surveiller, parce que pour vouloir une maison délabrée fallait vraiment avoir un grain. Elle voulait être éloignée de tout? Bon si elle voulait vraiment s'éloignée il y avait la solution de l'antre des Gekeis depuis qu'ils étaient plus à Kiri mais ça risquait de pas lui plaire et la farce serait sans doute trop grosse. Du coup il fallait encore obéir avec comme objectif de récupérer cette récompense promise, parce que bon si la surprise n'était pas à la hauteur des efforts herculéens que faisait la jeune Kaguya il risquait d'avoir une petite explication entre plusieurs phalanges. Mais pour le moment elle haussait les épaules, effectuant une autre courbette et marchant rapidement en direction de l'endroit qu'elle connaissait. Elle ne lui tenait plus la main, plus de farandoles, plus de cabrioles non elle ne s'amusait plus et voulait également en finir avec cette visite. Enfance boudait, colère menaçait d'exploser à tout instant et peur feintait de pas être présente. La Guerrière calmait tout ce beau monde, Koema en avait des migraines et elle mettait régulièrement sur le trajet une main sur ses tempes. Son sourire avait un peu diminué en joie de vivre, et la fatigue se ressentait sur son visage. La véritable Koema était pour une fois maîtresse d'elle même. Pas forcément dans les meilleurs conditions mais au moins elle se délectait de voir les autres personnalités en proie à des luttes internes.

Elle renversa une bouteille d'eau sur sa chevelure et ouvrit légèrement son costume d'arlequin comme si celui l'étouffait, comme une chenille qui se transformait en papillon elle émergeait de ces faux semblants. Sa démarche plus droite et fière contrastait complètement avec ses précédentes marches avec la femme aux lunettes. Une main dans sa chevelure platine, pour défaire les couettes et une cigarette qu'elle allumait avec précaution. Elle en avait presque oubliée qu'elle devait guider la femme derrière elle. Elle savait qu'elle marchait vers un lieu précis mais tout le reste bourdonnait autour d'elle. Ses veines ressortaient légèrement sur sa peau blafarde, et des petits os dépassaient de son crane comme des cornes. Du reste elle ne titubait pas et se contentait de souffler à intervalles régulières pour se maintenir dans la course. Elle s'arrêta à un coin de rue qui séparait les quartiers modernes des restes de l'ancienne ville. Elles arrivaient en banlieue de Kiri et personne ne voulait s'y aventurer pourquoi habiter là bas quand de tout nouveaux logements ne demandaient qu'à être habités!

Elle attendit que Mairu la rejoigne pour cendrer sa cigarette sur un mur et baisser la tête un instant en levant la main pour que Mairu la suive. Le regard absent elle mettait les pieds sur l'emplacement des restes de Kiri. Guère de bruit humains, un silence et un calme presque morbide. Mais le paysage était jolie, la nature avait commencé à reprendre ses droits. Et elle absorbait les restes des maisons. Les murailles qui protégeaient Kiri était un peu plus loin. On était proche de la sortie, mais cet endroit était encore désert. La population Kirijin se pressant pour le centre-ville. Les maisons en bois menaçaient à chaque passage de s'effondrer mais elles avaient toutes un intérieur spacieux. Un peu poussiéreuse mais jolie, et grand. Un patio ou la lumière passait et une cour avec une fontaine. Il s'agissait dès lors de choisir qui plaisait le plus à la femme à lunettes. Koema se contentait de faire les cent pas et de jeter un regard furtif là ou la nouvelle Kirijin passait.

Elle trépignait un peu sur place, et décida de s'asseoir un moment en prenant sa tête avec ses mains et en massant plus fortement ses tempes. La caboche allait exploser. Elle pressa la bouteille d'eau et la vida. Elle descendit la dernière de son paquet en plusieurs petites gorgées. Les différentes personnalités voulaient toutes reprendre le dessus. Et elle n'arrivait pas à les calmer.

Son sourire redoubla d'éclat et ses yeux prenaient des allures de possédés, elle souriait compulsivement en tenant sa tête et en regardant le sol. Finalement c'était peut être elle la folle? Bientôt cette journée chaotique serait terminée, et elle pourrait retourner crapahuter un peu partout. Vite, vite et vite.

Tout en marchant, la Natsumi fixa la jeune Kaguya qui évoluait devant elle. L'étrange demoiselle avait calmé ses jeux dangereux et enfantins tout en se transformant sous ses yeux. Bien qu'elle préférait la jeune fille plus calme et moins "folle" qui la guidait, Mairu se sentait cependant un peu coupable du changement de conduite assez brusque de la jeune Kaguya. L'adolescente avait certainement senti qu'elle n'affectionnait pas vraiment son comportement.

La samouraï avait l'impression que Koema boudait mais elle ne fit rien pour tenter de la consoler bien que ce n'était pas l'envie qui lui manquait. La Natsumi n'aimait guère voir des gens faire la tête mais elle jugeait ne pas être en position de tenter de réconforter la jeune Kaguya quand bien même elle était peut-être le sujet de la morosité de la jeune fille.

Koema finit par conduire la samouraï dans un quartier qui était bien plus au goût de la Sauvageonne qui sommeillait en la Natsumi. La jeune Kaguya devrait surement la prendre pour une plus folle qu'elle de préférer une maison délabrée et éloignée de tout à une villa tout confort mais Mairu n'avait jamais vraiment affectionné le luxe. Surement parce qu'elle avait été élevée à la dure. La jeune femme appréciait cependant le confort d'un lit douillet mais il n'y avait pas besoin d'un palace pour avoir un futon confortable. Lorsqu'elle avait décidé de vivre à Yu no kuni, elle avait élu domicile dans une des nombreuses grosses du pays et avait eu comme seul objet de confort un futon qui lui avait couté toute son économie.

Ébahie par l'endroit où la nature commençait à reprendre son droit, la samouraï inspecta avec un enthousiasme évident chaque maison encore debout bien qu'en mauvais état. Après avoir visité plusieurs domiciles très éloignés les uns des autres, Mairu hésita entre deux. Elle refit alors le tour des deux maisons avant d'arrêter son choix sur une dont l'un quart avait été brulé mais la partie qui avait été épargné par les flammes était bien plus en meilleure état que les autres maisons. De plus, la résidence était bien isolée et dotée d'une grande cour conformément à ce qu'elle recherchait. Il y avait suffisamment d'espace et de coin vert pour que son sanglier puisse s'y épanouir.

Toute ravie de sa trouvaille, la Natsumi revint retrouver la jeune Kaguya qui, contrairement à elle, semblait s'ennuyer ferme.

- C'est bon, j'ai trouvé ce qu'il me faut grâce à toi, Koema, fit une Mairu toute souriante. Tu as donc gagné ta récompense … Que désires-tu donc ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?

Mairu savait qu'il était un peu risqué de proposer ce genre de récompense mais elle préférait procéder ainsi afin de mieux satisfaire la personne à récompenser. Et puis, elle n'accèderait à la demande de cette dernière seulement si celle-ci lui était possible …

Récompense. Enfin, c'est pas trop tôt. Avait-elle le pouvoir d'effacer une des nombreuses voix dans sa vie? Que pouvait-elle faire de plus? Donner des agrumes pour enlever ce gout amère dans sa bouche. Ce sentiment fade, elle tourna la tête à l'opposé de Mairu cachant son visage crispé derrière ses mains. L'eau au sol, lui donnait une image parfaite de ce à quoi elle ressemblait. Koema frappa la flaque d'eau de son poing et envisagea de se lever. Son corps semblait se tordre sous les différentes impulsions. La lutte intestine ne rimait à rien, et pourtant elle n'arrivait pas à être en paix avec elle même. Elle frappa de son poing le bois, la douleur aux bouts de ses phalanges la ramena à la triste réalité. Elle pointa un doigt en l'air devant la femme qui venait d'acquérir une maison pour lui signaler d'attendre un moment.

Elle s'absenta, prit ses jambes à son cou et s'assura qu'elle s'était bien éloignée. Comme un mime prisonnier de ses propres imitations elle tenta d'hurler sans succès aucun son ne sortit. Elle trépigna, et griffa les arbres. Puis abandonna, se laissant tomber sur le sol boueux. Prisonnière de ses propres fantômes, un rempart mais aussi une prison. Elle ne pouvait pas être normale, la normalité était un fantasme idéologique. Elle était originale, elle était unique. Personne n'était comme elle, alors bien sur elle pouvait en avoir honte ou l'accepter. Elle chassa ce semblant de refléxion de son crane et s'alluma une cigarette. Elle se répétait, tournait en rond. Le débat sur l'originalité et compagnie lui donnait envie de vomir. Elle avait simplement pété une durite. Il pleuvait, et son maquillage disparaissait. Elle souffla, se leva, son sourire avait disparu pendant un cour instant elle songea à se forcer, se forcer pour un sourire. Depuis combien de temps n'avait-elle pas sourit?

Un jour inédit, elle revint sur ses pas et fit face à Mairu dans ses habits boueux, elle s'oublia un instant. Mais il pleuvait et cela camouflait sa petite absence, Kiri était brumeux et pluvieux après tout. Elle entreprit cependant de répondre à la question de la demoiselle, que voulait-elle dans ses cordes? Elle bégaya pendant plusieurs secondes. La parole elle en avait pas l'habitude en publique avec une inconnue. Un présent, elle ne désirait rien de bien important. Les voix s'étaient calmés attendant sa réponse et ses paroles.

-J-je...Je-je-je.

Elle ferma ses poings et continua sa tentative de son intelligible.

-Je...Je voudrais...U-une-une...Une a-m-mie! Je veux une amie!

Elle le hurla presque à la face de l'inconnue. Puis réalisa sa sottise et se mordit les lèvres avant de se retourner et de frapper dans un mur de rage. Elle voulait hurler.

Mais toujours aucun son

Alors qu'elle s'attendait juste à entendre quelques mots de la part de la jeune Kaguya, la Natsumi eut droit à des scènes qui lui rappelèrent rapidement qu'elle n'avait pas affaire à une fille sain d'esprit.

Se retenant l'envie d'intervenir pour faire cesser la crise de folie de la jeune fille qui risquait de se blesser gravement, Mairu se contenta de regarder Koema tout en priant qu'elle se calmerait rapidement pour son propre bien.

Elle avait presque pitié de la petite qui ne semblait pas savoir quoi faire de son corps. La samouraï avait l'impression que la jeune kirijine se débattait contre une force intérieure mais elle ne comprenait pas la raison de cette crise soudaine. Était-ce à cause de sa proposition de récompense ?

Lorsque Koema se mit à boxer du bois, Mairu décida d'intervenir mais la "folle" se posta devant elle puis pointa un doigt pour lui signifier d'attendre avant de tourner les talons.

Un peu perdue, la Natsumi resta plantée là à regarder le dos de l'adolescente qui s'éloignait à présent en courant comme si elle cherchait à la fuir. Mairu se demanda si elle avait quelque chose de mal.

Ne comprenant vraiment rien, la samouraï finit par se demander ce qui n'allait pas chez la jeune Kaguya. Qu'était-ce donc l'origine de son trouble de comportement ? Était-ce les séquelles d'un profond traumatisme psychique ? La Natsumi avait vécu autrefois un traumatisme mais le sien l'avait plutôt fait devenir un être dépourvu d'émotion. Une fille avec un cœur complètement hermétique que rien ne pouvait atteindre. L'exacte opposée de la jeune kirijine donc. Ce qui ne l'aidait donc pas à comprendre le cas de la jeune Kaguya.

Ne désirant pas faillir à sa promesse, la Natsumi patienta, malgré l'envie de s'en aller, jusqu'à ce que la jeune kirijine revînt enfin. Il s'était mis à pleuvoir entre-temps alors la samouraï s'était abritée sur la terrasse d'une maison délabrée. Restant au sec, Mairu détailla d'un regard interrogateur Koema couverte de boue. Avait-elle glissé ? Non, les traces qui la souillaient démontraient plutôt qu'elle s'était roulée volontairement dans la boue.

Enfin, la jeune Kaguya finit par exprimer ce qu'elle désirait en récompense. Et sa demanda laissa la Natsumi un instant bouche bée. Une amie ? Une réclamation, bien que l'avait fortement surprise, que Mairu ne trouvait point ridicule. Koema devait surement se sentir bien seule pour réclamer une telle récompense.

Des pas modérés, la samouraï abandonna son abri pour se rapprocher de la jeune Kaguya qu'elle serra ensuite sans la moindre hésitation dans ses bras bien que la jeune fille était bien sale.

- Je voudrais bien t'accorder mon amitié mais je me demande si je ne suis pas un peu trop vieille pour être ton amie. Et une amitié n'est pas une chose qu'on peut donner en récompense mais plutôt quelque chose qu'on doit acquérir ... Comprends-tu ce que veux dire, Koema ? Je ne peux pas prétendre être ton amie aujourd'hui parce qu'on se connaît à peine. Si ça se trouve d'ici demain tu me détesteras, conclut la Natsumi d'une douce voix tout en posant une main sur la tête de la jeune Kaguya alors que son autre main la maintenait toujours contre elle.

Mairu finit par libérer la jeune kirijin. Ses vêtements étaient à présent tâchés de boue mais la jeune femme ne fit pas attention à ce détail. Tout comme elle n'accordait aucune importance à la pluie qui continuait de tomber.

- Si tu veux qu'on soit amies, je voudrais déjà que tu arrêtes de te faire du mal et ensuite laisse-moi te raccompagner jusque chez toi. Il faut que tu te changes rapidement si tu ne veux pas tomber malade.

Reconduire la jeune Kaguya n'était pas réellement ce que la Natsumi désirait. Elle souhaitait plutôt vérifier quelque chose …

Sa poitrine n'était pas l'oeuvre d'un médecin. Koema pouvait maintenant le certifier à qui avait des doutes. Mais ce n'était pas l'important. Elle n'avait pas comprit de suite ce qui arrivait, mais lorsqu'elle rouvrit les yeux elle se trouvait proche de l'inconnue. Son visage contre son torse, et sans envie de se débattre. Apaisée, calme un instant elle se sentait simplement bien. Pas de bonheur extrême, juste un sentiment de sérénité qu'elle n'avait pas ressentit depuis longtemps. Pour un Kaguya, la vie se résume bien souvent à combattre et à mettre de côtés sentiments et émotions. C'est ce qu'elle avait jusqu'à présent, et son mutisme s'était forgé autour de cet excentricité. Elle aurait bien savouré cet instant quelques minutes de plus malgré la pluie mais il y avait une fin à tout. Elle s'éloigna donc de la femme à lunettes en passant une main dans sa chevelure blanche et en cherchant à ne pas paraître aussi gênée qu'elle l'était. Fait chier, elle s'était entichée de cette femme? Elle savait même pas son prénom et elle devait devenir son amie?

Non l'autre avait raison, et la réponse fut négative. L'autre avait étrangement raison, comme quoi elle était surprenante. Koema esquissa de nouveau son sourire mais celui d'une femme gênée et un peu agacée qu'on dise non. Elle n'avait pas tellement l'habitude qu'on lui dise non surtout quand elle avait autant d'effort, surtout pour une récompense promise. Mais, bha allez, elle haussa les épaules et s'alluma une clope en tirant dessus la pluie. La suite des propos de la femme l'arrêta dans son geste. C'est là que ça se corsait, et les voix revenaient à la charge. Elle ne pouvait pas être tranquille plus de trente secondes hein. Elle regarda Mairu dans les yeux en esquissant un sourire qui voulait dire beaucoup de chose. Entre autre, tu poses trop de questions et qu'elle avait pas besoin d'être raccompagnée.

-J'ai...Je...J'habite loin...

Ce mensonge ne marcherait jamais, en y réfléchissant autant être franche du premier coup. Après tout l'autre lui foutrait la paix, ou peut être pas. Bha on était plus à ça près. Et peut être qu'être franche l'aiderait à se faire de la femme son amie. C'est vrai que le concept d'amitié lui échappait encore un peu, mais tant que Mairu aidait à faire taire les voix elle voulait la voir le plus souvent possible. Elle tira sur sa cigarette en levant son visage vers le ciel pluvieux et laissa la pluie couler sur son visage en souriant.

-J'ai...J'ai pas de mai-son. J'habit-ee trop loin. Je d-ors là ou je peux, l'argent va et vient comme m-mon état.

Ce qui expliquait son hygiène. Elle rigola attendant de voir ce que lui réservait la femme. Et au fait il restait une question.

-Co-comment tu t'-appellleeees?

Bha oui parce que dame aux gros seins ça serait pas poli pour une amie si?

Le fait que la jeune Kaguya disait dormir dans les rues ne surprit pas tant que ça la Natsumi car au vu de ses agissements, elle soupçonnait déjà cette possibilité. Elle lui paraissait être un de ces jeunes qui sont livrés à eux-mêmes et ce depuis leur plus jeune âge. Ces êtres complètement libres mais aussi dénués d'éducation. Ils jouissaient de cette liberté qui ferait rarement - pour ne pas dire jamais - d'eux des bonnes personnes, du moins du point de vue de la société, mais qui les poussaient plutôt vers une mauvaise pente. Elle aussi avait connu cette liberté plutôt dangereuse mais elle avait déjà forgé une personnalité et reçu une éducation avant d'avoir été lâchée dans la nature. Ce n'était pas donc les rues qui l'avaient façonné alors que là semblait être le cas de Koema.

Loin de compatir au sort de l'adolescente qui semblait ne pas s'en sortir trop mal, Mairu n'insista pas sur ses réclamations. Il était évident que ses demandes ne plaisaient guère à la jeune fille malgré les sourires - plutôt louches d'ailleurs - qu'elle se forçait d'afficher. Et puis, la Natsumi pensait toujours qu'elle n'avait aucun droit sur l'adolescente, bien qu'elle venait de lui réclamer une chose qu'elle interprétait comme un SOS que la jeune Kaguya lui avait lancé. La samouraï était prête à offrir à la jeune kirijine ce qu'elle lui réclamait mais comme elle l'avait exprimé à vive voix, une amitié n'était pas une récompense mais quelque chose qu'on devait acquérir. Ce n'était pas un objet mais un sentiment qui se forgeait avec le temps. La Natsumi préféra donc laisser les choses se faire naturellement. Si ça se trouvait, d'ici demain, Koema l'aura déjà effacé de son esprit.

- Moi, c'est Mairu Natsumi et je suis très enchantée de te connaitre Koema, fit la samouraï d'une douce voix.

Bien que son nom était connu par des nombreux shinobi de ce monde grâce à la renommée de son défunt grand frère Haru Natsumi, celui-ci ne devrait pas parler à la jeune Kaguya.

- Je n'ai pas envie d'attraper un rhume alors je vais rentrer me changer. Je te remercie pour cette visite et surtout de m'avoir permis de trouver une maison. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à venir me voir ! Tu pourras me trouver à cet endroit dès demain. De même, si jamais tu tiens toujours à avoir ta récompense, n'hésite pas à venir me voir et tenter de l'obtenir ... Et s'il te plaît, évites de te faire du mal !

Sur cette réclamation, la Natsumi tourna les talons.

Elle aurait pu filer de l'argent à l'adolescente pour lui permettre au moins de se nourrir convenablement durant quelques jours mais quelque chose lui murmurait que cela ne l'aurait pas fait plaisir. Et puis, c'était comme la traiter d'une mendiante et ça, Mairu n'y tenait pas.

Dès ce soir, elle verra avec Michiki comment obtenir la propriété qu'elle venait de trouver puis aussitôt elle cherchera de la main-d'oeuvre pour remettre la maison en état. Tout son temps libre elle le passera donc dans le parage prochainement afin de surveiller l'avancement des travaux. Dès que possible, elle aménagera car elle ne tenait pas à abuser plus longtemps de l'hospitalité du Mizukage malgré ce qu'il y avait entre eux …