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Un morceau de papier m'indiquait la procédure à suivre. Je devais me rendre à la Voie Illusionnée pour une fois ce point atteint, attendre la personne qu'il m'était confiée. Je n'en connaissais pas beaucoup sur cette damoiselle et puis je n'en avais pas à connaître tant que ça. Son nom et son prénom m'étaient largement suffisant. Elle avait été contrôlé par l'unité compétente du village et donc je ne m'inquiétais des informations qu'ils avaient pu récolter à son sujet. Je pouvais moi même en apprendre plus sur son pays en discutant avec elle, c'était donc une possibilité. Je ne m'inquiétais pas trop pour la santé de cette femme à l'intérieur de nos murs elle ne craignait rien, sauf si un traître était à nouveau présent dans nos rangs. L'histoire nous avait appris que les plus grands dangers provenaient de l'intérieur de nos murs et non de l'extérieur.

Alors peut-être devrais-je prendre plus au sérieux cette mission à l'apparence si facile, je n'avais pas l'autorisation d'aller au-delà des murs du village. La damoiselle devait rester à l'intérieur de l'enceinte, cela faisait aussi parti de mon travail.

Quelques temps avant, j'avais eu l'honneur de voir une nouvelle fois Samui Yuki. Je l'avais alors prévenu que j'allais dorénavant accompagner Oge Gin pour le reste de son séjour sauf si j'étais réquisitionné ailleurs en urgence. On pouvait appeler cela un geste de courtoisie, je trouvais ça tout à fait normal de prévenir la Samui de cette mission. De plus j'en avais profité pour poser quelques questions à la manieuse de glace. En effet nous étions liés d'une façon indirecte, elle avait été en compagnie de mon maître pendant de longues années et je lui avais divulgué la position de celui-ci lors de mon voyage de retour. Je me trouvais exactement à Shimo no Kuni quand j'eus l'honneur de la rencontrer pour la deuxième fois. Par chance, elle s'était rappelée de moi alors que je n'avais que de vagues souvenirs la concernant. Pour être honnête cette rencontre n'était pas très bien engagée, j'avais même penser à me battre contre elle en la traitant d'usurpatrice. Ce n'était pas le cas, j'avais eu tort mais c'était plutôt normal comme réaction à mon sens.

Une petite description physique de la personne était sur le papier mais par chance elle était accompagnée de deux Shinobis, ils avaient pour ordre de la mener à moi pour que je débute ma mission à ses côtés. Pour ma part j'étais vêtu de la même façon que lors de mon entrevue avec la Samui. Je portais donc un kimono noir avec le bandeau de mon village accroché à mon bras droit. Comme toujours, je disposais d'un Katana nommé Azura-..

Je la vis donc venir avec à ses côtés deux hommes de la garde, je baissai légèrement le haut de mon corps pour saluer ce groupement de personne avant de reporter mon regard sur la personne que je me devais de protéger.

« Je vous salue, je me nomme Toshiro Ogami et je vais être dés à présent votre "garde du corps" si j'ose dire. »

Dis-je en insistant sur le garde du corps, ce n'était pas ma fonction première mais en tant que Shinobi je devais être prêt à effectuer diverses tâches afin de rendre service à mon pays et à son peuple.

« Je peux vous faire visiter le village si cela vous convient, je préfère vous prévenir que nous avons interdiction de quitter celui-ci. »

Elle détestait ce Pays, ainsi que tous ceux qu’elle avait pu visiter jusqu’ici. Cependant, s’il y avait une échelle à donner, le Pays du Vent remportait la médaille d’or pour le pire et le plus horrible des Pays du Yuukan. Hormis du sable ou des paysages arides, il n’y avait absolument rien. Certes, le Pays des Neiges était aussi un désert glacé mais des poissons vivaient dans ces lacs glacés, des ours polaires se prélassaient sur quelques calottes glaciaires, des phoques, des baleines ou encore des pinguins venaient égayer les yeux des habitants comme visiteurs.

« Qu’ai-je vu ici depuis mon arrivée ? Rien du tout … Et le village n’est encore plus lugubre ! » Il faisait chaud, et les bâtiments s’étaient teintés d’un beau ton doré, mais les visages des habitants n’étaient guère avenants ou chaleureux. Un froid glacial se pressentait dans ce climat extrêmement harassant.

Soudainement, ses deux gardes du corps de l’entrée laissèrent place à un nouvel arrivant qui n’était guère vieux. Gin se contenta seulement de soupirer devant les paroles de celui qui se nommait Toshiro Ogami. Si l’âge pouvait présager d’un séjour moins lourd et pompeux, elle tomba vite des nus lorsqu’il disait que quitter le village était interdit. Il n’était pas marrant celui-là. Cependant, c’était normal aux yeux de Gin. La petite Argentée ne considérait les Shinobis que comme une bande de sanguinaire n’obéissant qu’à une multitude de règles sans scrupule ou interrogations.

- Enchantée, je suis Oge Gin, la petite-fille …

Elle se tut soudainement, se rendant compte de « sa bêtise ». Depuis la mort – ou devrait-on dire l’assassinat- de sa grand-mère, la demoiselle avait reçu l’ordre de ne plus en parler du tout de la part de sa famille. Tout était une question de « survie » apparemment. Et aussi une histoire de « plaire » au nouvel Empereur. Il ne fallait pas discuter ses ordres et décisions. Pour finir, elle ne connaissait nullement la position de Suna vis-à-vis du coup d’Etat.

« Si Yuki recherche des alliances chez eux … Si elle a dit qu’il y avait alliance, alors cela veut tout bonnement dire qu’ils sont amis. Qu’ils se soutiennent ».

Rien que pour cette raison, elle les haïssait aussi. Elle gravait dans sa mémoire le signe sur le bandeau des Shinobis de Suna, et se promit que si elle le pouvait, elle les fera tomber aussi. Inconsciemment, mais sûrement, sa peur des Shinobis s’était muée en une véritable rage et haine. Par contre, qui pouvait s’en douter ? Elle n’était qu’une silhouette fragile et aisée à briser et une simple poupée qu’on avait éduqué dans l’unique but de plaire à un potentiel bon partie. En fait, elle pouvait détester mais elle ne pouvait pas encore être mortelle ou dangereuse.

- Je suis Oge Gin, la secrétaire de Dame Samui Yuki, seigneur de guerre du pays qui porte son prénom et chef de son clan. Une dame honorable dont j’ai l’honneur de servir, disait-elle avec politesse accompagnée des manières et des tons propres aux nobles.

Elle regarda autour quelques instants puis reporta son attention à Ogami.

- Allons visiter le village, dit-elle sans grand entrain.

Elle ne voulait pas visiter. Elle voulait juste enfoncer sa tête dans l’oreiller et pleurer devant l’ironie de ce sort, devant sa « captivité ». Fuir, elle y avait pensé mais pour aller où ? Elle n’avait nulle part où se réfugier …