Les deux personnes avançaient lentement mais sûrement dans un pays qu’ils savaient à deux facettes. Le Pays du Feu était une grande nation connue pour avoir été plus ou moins pacifique mais les récents évènements semblaient avoir changé la donne. Howaito ne savait toujours pas exactement ce qu’il allait y faire, hormis faire un peu de repérage. Il était de ceux qui aimaient connaître leur sujet avant d’en parler ou de l’utiliser : c’était pareil pour un pays. S’il devait y établir un campement, une base de secours, il fallait bien qu’il y voyage et qu’il le pratique un peu. Et il y avait des endroits pires à visiter.

Si du côté du moine il n’y avait aucun problème à visiter des endroits plus ou moins inconnus même pendant le milieu de l’hiver, ce n’était pas trop le cas de Daini, surnommée D. La jeune femme marchait à côté de son chef avec le même large vêtement blanc que lui qui la recouvrait intégralement. Elle commençait à avoir froid, et elle n’aimait pas trop voyager sans but. C’était là la différence notable qu’il y avait entre les deux êtres : l’une était « normale » tandis que l’autre toujours prêt à faire tout et n’importe quoi pour apprendre toujours davantage de chose.

De sa perspicacité accoutumée, le Gekei remarqua la frilosité de celle qui l’accompagnait. Dès qu’ils trouvèrent un endroit, qui plus est une sorte d’auberge, ils s’y arrêtèrent. Il tourna la tête vers D, qui hocha la sienne avant de partir faire le tour du bâtiment, alors que le moine rentrait.

Il hotta sa capuche blanche et dévoila son visage fin à une jeune femme qui alla s’occuper de lui. Son carnet et son stylo étaient déjà prêts à se coupler : les affaires n’allaient-elles pas bien ? Pourtant il y avait quelques tables occupées, cela ne semblait pas être mauvais pour cette période. Essayant d’arrêter de réfléchir sans vraiment y arriver, Howaito alla choisir une table plutôt éloignée des autres.

« Merci bien. J’attends quelqu’un, qui devrait arriver dans peu de temps. Mais elle est très fatiguée, alors est-il possible de lui laisser une de vos chambres pour la nuit ? Je règlerai cette dernière en même temps que mon repas, dit-il tout en adressant un léger rictus à la demoiselle. »

D était en train de s’assurer qu’il n’y avait rien d’inquiétant ici, en plus d’analyser les possibles issues de l’établissement. Certes Howaito n’avait pas encore commencé ses affaires dans ce grand pays, mais c’était justement parce qu’il n’avait pas attendu pour être prudent qu’il était déjà arrivé si loin et que bientôt, il pourrait lancer la Ruche.