54 degrés. Du sable arrivant jusqu'aux chevilles. Non ce n'était pas une plage, mais bien un désert. Notre protagoniste avançait difficilement sur cet océan doré surchauffé dans le but de trouver le village caché du Sable. Que faisait-elle là alors qu'il y a de ça un mois, notre rouquine favorite se trouvait sur l'archipel de Mizu no Kuni ? Moi, Narrateur de mon état, allais tout vous raconter : Sur l'île principale de la Vague, Hasü avait fait la rencontre de sa cousine Jaden et d'un homme mystérieux du nom de Michiki. Tout deux étaient d'Ex-Kirijins. Le duo, qui ne s'était pas vu depuis de nombreuses années firent un compte rendu de ce qui s'était passé durant tout ce temps. Ils parlèrent bien évidemment de la Destruction de Kiri mais aussi de bien d'autres choses que le Shinda voulait pour l'instant garder secret...

Evidemment cette rencontre ne se termina pas aussi rapidement. L'ancien membre du Misuto forma la Koken aux arts Ninja. Il était en quelque sorte devenu le Senseï de la rouquine. Entraînement physique, mental, lancer de kunaïs, shurikens, apprentissage des points vitaux du corps humain, Ninjutsu et enfin Genjutsu. Plutôt médiocre dans l'ensemble, la jeune femme se révéla prometteuse dans le domaine des Illusions. Elle en apprit beaucoup plus sur elle même et ses compétences militaires. Croyant depuis sa plus tendre enfance qu'elle avait juste un don pour le chant, il se trouvait que ce fameux "plus" était en réalité un puissant Kekkei Genkai : L'Onkyoton. Après plusieurs semaines d'entraînement, la jeune femme quittait l'archipel de Mizu avec de toutes nouvelles capacités. Ayant reçu une mission plutôt importante, la Koken se dirigea en premier lieu à l'extrême opposé du continent. Portant une cape de voyage et un Hijab lui protégeant le visage du Sable et des rayons du Soleil, la jeune femme avançait difficilement à travers l'interminable désert du Pays du Vent, ses talons s'enfonçant profondément dans les dunes brûlante. La sueur coulait le long de son tendre visage et sa respiration se faisait de plus en plus bruyante.

Posant sa main en visière et plissant les yeux, Hasü essayait d'apercevoir un indice visuel qui lui permettrait de se repérer et surtout de déceler l'entrée de Suna. Malheureusement, le village cachée portait bien son nom. Sortant de son sac la carte fournie par Michiki et une boussole, la Koken tenta tant bien que mal à se repérer sur ce morceau de papier. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'était plus très loin voire même juste à quelques centaines de mètres de la fameuse voie Illusionnée. Descendant sur les fesses de sa dune, la jeune femme poussa un petit cri de douleur. Posant une main sur son postérieur endolori, la rouquine continua son avancée sous ce paysage vide de détail. Sans compter qu'il n'y avait pas un chat qui se baladait. Pas un gars, même un Sunajin n'était présent, mais si on se fiait aux enseignements que le Shinda avait partagé avec la Koken, cette dernière était déjà sous surveillance...

• Avant de progresser plus loin, je vais te demander ton idée, le pourquoi de ta visite, et t'annoncer que le village est sous surveillance très poussée.

Il n'y avait que le son du vent. Le souffle d’Éole faisait voleter les grains de sables créant un crissement particulièrement désagréable pour l'Ouïe de la Koken. Cette dernière, regardant dans toutes les directions, tentait désespérément d'apercevoir l'entrée de Suna. A cette distance, elle devait être capable de voir cette satanée voie Illusionnée ! Mais non. Il n'y avait rien. Nada. Pas l'ombre d'un indice qui lui permettrait de savoir si elle était proche ou non. Elle n'avait que cette vieille carte que lui avait donné Michiki. Si ça se trouvait, l'enfoiré avait trafiqué ce morceau de papier dans le seul but que la rouquine se perde. Et c'était fort probable même ! Ce salopard de binoclard en avait fait baver la DJ durant son long entraînement. Marmonnant diverses insultes plus exotiques les unes des autres, la Koken continua à avancer d'un pas colérique, ses talons shootant violemment les grains dorés qui se trouvait sous ses pieds. Elle arrêta vite lorsqu'elle se rendit compte que ses derniers étaient devenus de véritables fournaises. C'est en boîtant et en maudissant son Senseï deux fois plus qu'Hasü progressa. C'est alors qu'un bruit totalement différent des diverses brises du désert se fit entendre dans la zone. Quelque chose d'électrique venait de se manifester dans son angle mort. Et avant même que la Koken ne se retourne, elle entendit une voix masculine. Plutôt sèche, cette personne ne semblait pas vraiment ravi de voir la Belle se balader dans les environs. Ce nouvel arrivant questionna la rouquine sur sa présence dans les environs. Il expliqua aussi que le village était très sécurisé. Pendant une milliseconde, la jeune femme se demanda de quel bourg ce gars voulait-il bien parler... Evidemment, la révélation apparut aussi vite que l'interrogation. Une découverte qui fit sourire la DJ. Elle avait finalement trouvé Suna. Enfin... Si jamais cette voix voulait se montrer coopérative.

Se retournant lentement, la respiration toujours saccadée, Hasü vit alors le visage de son interlocuteur. Une sorte de bandana sur le visage, des cheveux blancs qui faisaient plisser les yeux sous la lumière du Soleil et un regard d'un rouge sanguin. Plutôt musclé, ce gars, qui était probablement Sunajin était bien plus impressionnant que Michinoob. C'est alors que la rouquine se rappela la question posée quelques secondes plus tôt... Réfléchissant rapidement, la DJ se décida à parler. Elle s'était parée à cette éventualité depuis son départ de Mizu no Kuni.

— Oh ! Euh... Salut ! Et bien, en fait...

Le regard émeraude de la jeune femme, jusque là posé sur le sol sableux, se posa dans celui, écarlate, du Sunajin. Un air déterminé qui possédait encore quelques traces de sa timidité pouvait se lire sur les traits harmonieux de la DJ.

— J'vais être cash monsieur ! Je voudrais... Je voudrais...

Ayant peur de la réaction du Ninja, la rouquine ferma les yeux, finissant par la même occasion sa demande :

— Je voudrais... Devenir une Shinobi !

• Euh... Déjà ne m'appelle pas monsieur je t'en prie. Je suis Eichi, Jônin de Suna. Ce que tu demandes est assez particulier hum... Je n'ai pas les fonctions requises pour te le permettre, de plus si tu apprends à Suna, tu deviendras shinobi de Suna par la force des choses...

On a rarement l'occasion de recevoir des personnes avec de telles motivations. Tu vas devoir convaincre certaines personnes si tu souhaites accéder à ton souhait, en commençant par moi. Viens, entrons au village, je vais t'accompagner un peu, et nous allons discuter...

Dis moi, tu connais déjà quelques capacités ou tu démarres de zéro ? Je veux dire tu as des possibilités héréditaires ? Et si oui qui t'a permis de les maitriser ?

Spoiler:

Eichi. Jonin de Suna. Si ce qu'Hasü avait appris avec son Senseï avait été exact, il existait une hiérarchie au sein des villages cachés et Jonin se trouvait dans les hauts échelons. La rouquine avait donc affaire à une pointure du Sable. Au départ plutôt sec et distant, la déclaration de la Koken eut pour effet de surprendre le Sunajin faisant craquer un masque que ce dernier n'avait sans doute pas l'habitude d'arborer. Il expliqua à notre protagoniste que si elle voulait être formée à Suna, elle deviendrait irrémédiablement une shinobi du village. D'un hochement de tête, la rouquine montrait bien qu'elle comprenait les paroles du dénommé Eichi et qu'elle était prête à combattre pour la cité doré.

Marquant un moment de silence, le Jonin se décida à reprendre la conversation sous un signe plus amical. Et ce n'était pas pour déplaire à la Koken. Elle avait assez vu de gens froid, prêts à la tuer pour le restant de ses jours... Affirmant que les volontaires extérieur étaient rare, Eichi annonça que la jeune femme allait devoir convaincre "certaines" personnes, dont son interlocuteur ici présent, pour pouvoir un jour effleurer le bandeau frontal du village. Invitant la rouquine à l'accompagner jusqu'à la cité, le duo marcha dans ce paysage vide et sableux. Quelques pas suffirent pour permettre à Hasü de voir la fameuse voie Illusionnée. Elle venait d'apparaître comme un mirage, ses murs apparaissant soudainement comme une des nombreuses brises de cet impitoyable désert. N'importe quel voyageur aurait cru avoir affaire à un mirage et la rouquine ne faisait pas exception. Mais ce n'était pas la seule chose que la Koken vit de manière brutale. Alors que cette endroit semblait vide, elle put observer que de nombreuses personnes étaient sur lieux. Dissimulés dans les ombres et le décor, ces gars étaient sans doute les responsables de la venue du Jonin. Ils avaient sans doute épiés la rouquine depuis un bon moment. C'est donc avec un petit frisson que la DJ passa à côté de cette petite troupe. Le chemin menant à Suna étant fermé, des portes métalliques, fonctionnant grâce à divers pistons, s'ouvrirent devant le duo dans un spectacle mécanique et fumant. Sans attendre, le Jonin accompagné de notre protagoniste s'enfoncèrent dans l'allée sombre qui se dressait devant eux.

En quelques minutes, Hasü gagna les quartiers de Suna. Ici le style vestimentaire était vraiment différent de ce qu'elle avait pu voir à Kawa, au Pays du Feu et à Mizu. Il y avait une grande préférence pour la couleur beige et les tenues légères. Certains habitants portaient des foulards sur le visage tel que l'hijab de notre protagoniste. C'est dans sa contemplation de cette nouvelle civilisation qu'Hasü fut interrompue. En effet, le Jonin venait de nouveau prendre la parole, interrogeant la rouquine sur ses capacités Shinobis. Il lui demanda si elle avait déjà étudié les arts Ninja ou si elle allait devoir commencer de zéro. Continuant, il demanda si la jeune femme avait des capacités héréditaires : Un Kekkei Genkai. En cas d'affirmation, le Jonin voulait savoir qui le lui avait appris. Un nouveau temps-mort stoppa le déroulement de cette conversation. Hasü réfléchissait soigneusement à ses mots. Elle savait qu'une seule gaffe ne serait pas permise. Une fois les idées claires, elle se détourna du stand marchand qu'elle regardait pour se positionner en face d'Eichi.

— J'connais quelques tours que mon Père m'a apprit. Il était mercenaire lors de la Grande Guerre. En grandissant, il a partagé un peu de son savoir avec moi... Par contre je ne vois pas de quoi vous voulez parler lorsque vous dîtes : "Pouvoir héréditaire".

Petit moment de silence. Hasü reprenait, un sourire s'affichant sur ses lèvres :

— J'vais vous faire une démo' tiens ! Ca vous permettra de vous faire un avis !

Fermant les yeux, la Koken se concentra comme lors de ses nombreux entraînements passés. Rassemblant du chakra dans ses cordes vocales, la jeune femme parla.

— Bouh !

Rien ne dépassa ses lèvres. Non, seule sa bouche bougea. En tout cas c'était ce qu'avait sans doute perçut le Jonin. En effet, grâce à cette illusion vocale, Eichi devait probablement avoir entendu ce "pseudo-mot" derrière lui. Ce petit tour que le Shinda avait apprit à la Koken était un Genjutsu qui permettait à la rouquine de déporter sa voix et donc la perception que sa cible en aura. Ici, Hasü se trouvait face au Sunajin, mais ce dernier venait probablement d'entendre ce "Bouh !" derrière lui.

Spoiler:

• Je vois... La maitrise du son est très intéressante... De ma mémoire nous n'en avons pas ici, c'est un atout pour ta candidature ! Sinon c'est très bien déjà, mais j'espère que ce n'est qu'une petite carte dans ta main !

• Bien, voici les terrains d'entrainements, tu y viendras souvent dès que tu seras intégrée. Sinon à part le son et son utilisation en Genjutsu, tu as une affinité naturelle ? Moi par exemple je maitrise le Katon et le Raiton. Par contre, j'ai une question un peu plus délicate pour laquelle tu vas devoir puiser dans tes souvenirs : Tu as forcément rencontré des nukenins plus ou moins réputés, donc donnes moi les identités de ces personnages et ce qu'ils t'ont dit ou fait. Surtout ne ment pas, il y a un senseur pas loin qui analyse toutes tes réactions, et si tu mens... épargnes moi ça tu veux... Je ne suis pas méchant mais la sécurité du village est en jeu, plus tard tu comprendras.

Bien, le Jonin ne faisait que confirmer la capacité de la Koken. C'était bien la maîtrise du Son. L'Onkyoton comme on l'appelait dans le milieu. Et si elle se fiait aux dires d'Eichi, Hasü était la seule manipulatrice des ondes sonores dans les environs. Il affirma même que ce serait un plus pour sa candidature. Un pouce et un clin d'oeil suffirent à faire sourire de nouveau notre protagoniste. Elle était contente. Avec un peu de chance, elle pourrait rejoindre les rangs du Sable. Avançant de nouveau, le duo progressait à travers les nombreuses rues et ruelles de Suna. Au fur et à mesure de leur avancée, ils quittèrent l'ambiance bruyante qui régnait dans la voie marchande pour gagner le silence et la sérénité d'un terrain sableux entouré de divers murets de pierre solide. Un regard fixé sur ce drôle d'endroit, le Jonin se relança à nouveau dans ses interrogations : Il demanda à notre protagoniste si elle maîtrisait autre chose que son Genjutsu Onkyoton. A savoir si elle avait apprit à se servir de certaines affinités élémentaire tel que le Doton, Raïton, Katon, etc... A titre d'exemple, Eichi avoua maîtriser le Feu et la Foudre.

Avant même laisser le temps à la DJ de répondre, le Sunajin continua sur une question, qu'il jugeait lui même de délicate. Un ton sérieux, il demanda à la jeune femme si elle avait rencontré des Nukenins plus ou moins célèbres. Eichi annonça même que mentir ne servirait à rien. En effet, il se trouvait qu'un senseur se trouvait dans les environs et qu'il détecterait aisément les entourloupes de la rouquine. Surprise et intimidée, Hasü essaya de se remémorer toutes les personnes qui avait fait démonstration de talents Shinobis durant ses nombreuses escales. Il y avait bien cette femme qui avait porté une poutre en bois enflammée à Kawazoi. Il y avait aussi cette Sabreuse de Kiri qu'elle avait rencontré durant un de ses voyages à Kawa. Sans compter Ando, le jeune pervers aveugle qui s'étaient baigné dans la poitrine de la DJ. Il y avait aussi le fameux "Vagabond", qu'elle avait rencontré durant un battle de punchline inoubliable. Et puis, il y avait Michiki et Jaden. Hasü avait rencontré des tas d'autres personnes durant son voyage, mais aucune autres n'avaient fait preuve de talents Shinobis. Décidant de garder l'existence de sa Cousine et de son Senseï secrète, la jeune femme parla d'une voix troublée.

— J'ai... J'ai bien rencontré des Nukenins. Malheureusement, ils sont peu à m'avoir laissés un nom. Je ne connais qu'un certain "Mamoru Ando". J'ai parlé avec un ou deux Samouraï inconnu aussi... Mais ça s'arrête là...

Hasü avait complètement zappé la première question sur les affinités. Cette demande d'information était bien plus stressante. Tous les muscles de la chanteuse avaient raidis. Elle craignait que cette interrogatoire soit plus poussé. Tentant de garder une tête froide comme elle l'avait appris à Mizu, Hasü attendit la réponse du Jonin.

• Bon et bien, je voulais t'épargner cette peine mais tu as stressé, et je ne peux m'assurer de tes informations. On va donc se rendre au Kakumeigun voir une amie. Je te préviens de suite, il ne t'arrivera rien mais coopère jusqu'au bout, au final on sera sans doute de futurs coéquipiers alors prouve nous que tu es prête à tout pour nous.

Spoiler:

La journée au Kakumeigun se résumait pour moi aux tâches quotidiennes en tant qu'intendante, j'aidais Kioshi sur la partie administratives qui était conséquente. Des rapports nous arrivaient de la part des membres de l'unité spéciale et il fallait les éplucher, recenser les éléments importants et classés les documents pour les porter aux archives. C'était donc lorsque que j'étais devant une pile de dossiers qu'un shinobi venait me trouver pour m'annoncer qu'Eichi voulait me voir et qu'il était accompagnée d'une étrangère potentiellement nukenin...

Je remerciais le messager tout en fronçant les sourcils. Nous étions le village militaire de Kaze pas un site touristique où on entrait comme dans un moulin...
Je soupirais, attendant qu'il arrive, en compagnie de Méphisto, mon kuchiyose de la taille d'un gros chien, qui trônait à mes côtés.

Quelques minutes à peine plus tard, le duo s'engouffra dans la pièce où je me trouvais et mon ami me saluait en me faisant part des informations qu'il avait déjà récolté.
Cette fille voulait apparemment devenir Shinobi, elle maîtrisait le Onkyoton ainsi que le Genjutsu – ce qui me motivait davantage à exécuter les idées qui se profilaient dans ma tête – et elle avait rencontré quelques « personnages » durant sa route tel qu'un certain Mamoru Ando. Je ne connaissais pas cette personne mais le simple fait qu'elle soit un Mamoru et que cette jeune femme l'avait côtoyé ne me disait rien qui vaille... je fronçais les sourcils tout en observant la demoiselle comme pour sonder son esprit de mes yeux rubis et tenter de desceller la présence d'une entité en elle.
Mon clan avait été emmené à Suna par un traître et je tentais de redorer le blason des miens suite aux actes inqualifiables de Kyoshi Rei : j'étais d'autant plus méfiante face aux étrangers potentiels nukenin.

« Bien assied toi. Sache que pour moi tu n'es qu'une ennemie en laquelle je n'accorde pas la moindre confiance : si tu veux vraiment devenir shinobi tente de me prouver le contraire. Suna a une politique zéro nukenin, en cela j'espère que tu es vraiment motivée parce que ce n'est pas gagné...  Je vais te poser des questions auxquelles tu ne répondras uniquement que par oui ou par non. Méphisto, mon kuchiyose ici présent, le saura parfaitement si tu mens donc coopères et tout se passera bien. »

Ma mine était inflexible. Mon félidé posa sa patte décharnée et squelettique contre le cœur de l'étrangère pour vérifier, en plus par rapport au ton de sa voix ainsi que les indices que procureront son corps, qu'elle ne mentait pas en fonction de son rythme cardiaque. Bien sûr, ce dernier avait dû s’accélérer d'un cran suite aux événements mais s'il y avait mensonge, nous le saurions.

Je me tenais face à elle avec un kunai, non pas pour l'effrayer mais pour la déstabiliser un peu, qu'elle se rende compte qu'elle était à notre merci désormais et qu'elle n'avait plutôt pas intérêt à mentir... Je me rappelais du propre interrogatoire que j'avais subi de la part du chef du Kakumeigin et ami, Kioshi. Il l'avait basé sur la torture psychologique pour me faire céder mais avec elle, j'allais user d'une tout autre méthode plus classique.

« Bien. Première question, je te le rappelles ne répond que par oui ou non : Fais-tu partie d'une organisation criminelle ? »

Autant commencer directement dans le vif du sujet. Je laissais un petit temps de réponse entre chaque question mais j’enchaînais, il ne fallait pas lui laisser de répit ni même le temps de réfléchir.

« As-tu des connaissances qui sont des criminels ?
As-tu commis des actes criminels ?
Désires-tu nuire à Suna ?
Désires-tu espionner Suna ?
Désires-tu donner des informations sur Suna à d'autres personnes ?
Désires-tu trahir Suna ?
Désires-tu nuire à Kaze ? »

« Répond à celle-ci ouvertement : Pourquoi Suna et pas Kumo, Konoha ou le Shukai ? »

J'attendais des réponses à toutes ces questions pour aviser ensuite.

Hasü s'en voulait terriblement. Elle s'était laissée duper par la gentillesse et la compassion d'Eichi au point d'en oublier le "masque" qu'elle aurait dû porter : Celui d'une femme basique qui ne devait pas laisser transparaître ses véritables sentiments. Elle aurait dû se douter qu'un Senseur avait épié la conversation du duo. La Koken se maudissait intérieurement. Elle avait reçu des cours et divers entraînement là dessus. Le manque d'expérience sans doute... Mais désormais, il était trop tard pour reculer, elle avait une mission et elle allait l’exécuter. Côté Eichi, on pouvait voir de la déception. Le Jonin avait évidemment remarqué le changements brutal qui s'était opéré sur le visage et le corps de la jeune femme. Voix troublée, traits à la limite de l'inquiétude et muscles tétanisés. Il était certain qu'aucune de ces réactions n'étaient celles appartenant à une personne confiante. C'est pour cette raison que le Sunajin prit de nouveau la parole et se décida à recourir à ce qu'il disait être la méthode "forte". Une goutte de sueur qui n'avait rien à voir avec la chaleur ambiante coula le long de la tempe de la Koken. Ils allaient se rendre au Kakumeigun, un endroit dont Hasü n'avait jamais entendu parler. Quittant cette place vide et silencieuse, le duo regagna l'ambiance animée des rues du village caché du Sable. Cependant, la rouquine ne pouvait pas être aussi contemplative qu'à l'aller, ses problèmes actuels étant bien plus préoccupant...

De nouveau, au fil de leurs progressions, la DJ commença à voir de plus en plus d'hommes et de femmes portant le fameux bandeau frontal. Elle était arrivé dans les quartiers concernant les Shinobis. Intimidée, Hasü passa la zone la tête basse. La petite balade se termina lorsque Eichi entra dans un grand bâtiment tout aussi beige que ses compagnons architecturaux. A l'entrée, on pouvait y lire sur une pancarte : "KAKUMEIGUN". Ici ce n'était pas une boîte de nuit. Aucune voix, rien. Le silence absolu. Des murmures étaient audibles de temps en temps lorsque Hasü frôlait des pièces. La marche du duo se stoppa lorsque Eichi entra dans une salle où la paperasse envahissait la pièce. Jetant un regard discret par dessus l'épaule du Sunajin, la Koken put voir la présence d'une troisième personne : Celle d'une femme qui devait avoir le même âge que notre protagoniste. Des yeux tout aussi rouge que ceux de son compagnon, la Kunoichi possédait une longue chevelure raide de couleur noire. Un air sérieux sur le visage ne présageait rien de bon pour la chanteuse. A côté d'elle se trouvait un horrible animal quadrupède au regard pas forcément plus rassurant.

Cette femme invita Hasü à s'asseoir, ce qu'elle fit sans se faire prier. Elle était fatiguée. Elle n'avait pas eu le temps de se poser après ces quelques jours de marche à travers le désert. Ce coup de stress n'avait en rien arrangé son état. La Kunoichi, posant son regard sanguin sur notre protagoniste, annonça qu'à ses yeux Hasü était une ennemie et qu'elle allait devoir répondre à quelques questions supplémentaire en utilisant oui ou non, tout en se faisant assister de son Kuchiyose : Méphisto. C'est alors qu'Hasü vit que le "chat" se dirigeait vers elle. Levant sa "patte", il s'apprêtait à poser son membre sur le coeur de la rouquine. Horrifiée par cette créature, la DJ ne put s'empêcher de reculer plus en arrière sur sa chaise. Mais elle ne ne pouvait pas éviter l'inévitable. Les coussinets de l'animal se posèrent sur son coeur. Une pluie soudaine de question tomba dans les oreilles de la Koken. Inspirant, elle se lança :

— Non. Non. Non. Non...

C'est alors qu'elle entendit la question sur l'espionnage du Sable. Le temps semblait se stopper autour d'Hasü. Sa respiration allait se saccader, son coeur allait s'emballer. Mais elle le savait : Si ces gens découvraient quoi que ce soit... Pour la Koken c'était la prison voire la mort. Elle se rappela alors ces quelques mots qu'elle avait lu dans un livre dédié aux arts de la scène : "La vie n'est qu'une pièce de Théâtre, où seuls ceux qui jouent leurs rôles à la perfection réussissent". La phrase résonna dans son esprit comme une mère faisant la morale à sa fille.

— Non.

D'autres questions suivirent et Hasü y répondit essayant de ne pas changer son ton d'un iota :

— Non. Non. Non.

La dernière question tomba. Ouverte cette fois. Soufflant un peu, la rouquine se lança à nouveau :

— Mes parents vivent à Kawa dans un village qui n'est pas loin de Kaze no Kuni. Mon Père n'ayant plus rien à m'apprendre, j'ai décidé de m'améliorer grâce à vous.

Spoiler:

Hasü avait la pression. Elle tentait de contrôler le flot de stress qui se bousculait dans son esprit. Garder le masque de l'indifférence était quelque chose de très compliqué, mais Hasü pensait sérieusement avoir réussi. Ses yeux émeraude fixant le vide, elle essayait de ne pas laisser entrevoir le moindre indice quant à ses motivations. Mais intérieurement, elle avait peur. Tellement terrifiée qu'elle hésitait à respirer. C'est alors que notre protagoniste sentit la patte horrible de l'animal quitter son torse. Relevant le menton légèrement, la Koken vit la Maîtresse de l'animal quitter la pièce laissant derrière elle une porte fermée. Comme libérée d'un poids, Hasü se plia en deux, les coudes sur ses cuisses. De la sueur perlait le long de son front, certaines gouttes s'écrasant sur le sol pierreux du bâtiment.

— Wow...

C'est tout ce qu'elle arriva à sortir suite à ce qu'il venait de se passer. Etait-ce ça la vie d'Espionne ? Etre sous pression H24 ? Sentir la Mort vous frôler toutes les secondes et minutes ? La DJ était à bout, éreinté mentalement et physiquement. Elle se remémora alors le chat, le Kunai et la Kunoichi. Surtout la Kunoichi... Son regard. Des yeux embrasés sur un bloc de glace. C'était exactement ce qui permettait de qualifier cette Yami : Froide, inexpressive, indifférente, diabolique. Son animal avait la même expression et, ça, ça horrifiait la Koken. Nul doute que cette dernière allait en faire des cauchemars pendant un moment. C'est alors qu'une voix la fit émerger de son océan de pensée, celle d'Eichi. Ne le fixant pas elle ne put pas voir l'expression de son visage, mais le ton doucereux qu'il employa mit la jeune femme en confiance. Et ses dires la mirent bien plus à l'aise. En effet, le Sunajin annonça à notre protagoniste avait passé le premier test. Annonçant qu'il allait rester aux côtés de la DJ, il se mit à demander à cette dernière ses impressions sur cet interrogatoire. Un rire nerveux s'échappa de la bouche tremblante de la rouquine. Passant la main dans ses cheveux, elle posa ses yeux couleur jade dans ceux du Shinobi, un sourire timide sur son visage suant :

— J'préférais quand c'était vous qui posiez les question Eichi-san haha...

Reposant son regard sur le sol, Hasü se mit de nouveau à fixer le vide d'un air rêveur. Un petit moment de silence, puis finalement la voix de la Koken se fit de nouveau entendre dans la pièce. C'était une voix faible, comme un murmure.

— Dîtes Eichi-san... Vous me faîtes confiance hein ?... Non parce que perso', j'suis prête à me défoncer pour devenir une vraie Kunoichi. Un peu comme...

Tremblant de nouveau, Hasü termina sa phrase :

— ... Un peu comme cette Yami... Elle était tellement intimidante... Et pourtant elle n'avait même pas besoin de faire quoi que ce soit... Un croisement de regard et j'en avais des frissons...

La jeune femme était stressée face à mon interrogatoire : tant mieux, si elle mentait ça ne serait que plus simple à remarquer. Chacune de mes questions étaient laissées en suspends quelques instants avant que la prochaine ne soit énoncée. J'avais ressenti son hésitation à partir de ma question sur l'espionnage mais je n'avais rien laisser trahir, poursuivant simplement les questions, les enchaînant de façon logique. Méphisto non plus ne laissait rien paraître et lorsque j'eus terminé de poser des questions, il retira sa patte, signe que pour moi c'était terminé.

Eichi m'adressait un regard en coin que je percevais très bien mais que je ne lui rendais pas pour ne pas laisser planer le doute dans l'esprit de la jeune fille. En revanche, j'observais mon chat qui possédait un sourire encore plus carnassier qu'à l'accoutumé sans mot dire : le résultat était sans appel.

Sans rien dire, je faisais un signe à mon chat pour lui demander de rester dans la salle afin qu'il puisse maintenir sa surveillance pendant mon absence. Je laissais donc la demoiselle en compagnie de Eichi qui arborait lui même un masque impassible. Quittant la pièce sans un mot, je me dirigeais vers le bureau du chef de l'unité spéciale.

Frappant à sa porte, j'entrais et lui expliquais la situation :

« Kioshi, une jeune femme vient d'être interrogée par mes soins et Méphisto dans le QG. Elle a été accompagnée ici par Eichi-senpai qui jugeait que ses propos semblaient peu convaincants. Elle maîtrise le Onkyoton et le Genjutsu apparemment et elle est venue entre nos murs pour devenir une Shinobi de Suna. Méphisto est formel, et même moi il m'a semblé le percevoir : elle a menti sur mes questions concernant sa présence pour espionner Suna et peut-être également sur celles qui lui demandaient si elle comptait divulguer des informations à autrui ou nuire à Suna ainsi qu'à Kaze... Je pense que tu devrais venir pour vérifier par toi même ses propos et aviser en fonction. »

Mes traits trahissaient ma méfiance envers la jeune femme au Yamada, que je savais lui aussi inflexible envers les possibles traîtres. J'avais d'ailleurs moi-même subit un interrogatoire de son cru qui m'avait valu d'avoir mon chakra entravé. Toutefois, la décision de sa sentence ne me revenait pas, lui même était plus habilité en sa qualité de chef d'exécuter la procédure et de vérifier par lui même.

« Nous pourrions tout aussi bien la faire surveiller constamment, l'air de rien, par des shinobis senseurs entre autres, et nous assurer de ses actions pour débusquer à qui elle compte révéler des informations... Je pourrais aussi prendre un échantillon de son sang pour être en mesure de l'arrêter à distance au besoin... Ou alors la faire enfermer à Ergastule...Peut-être devrions nous en aviser Zanshi ? Je préparais le rapport à lui adresser si tu le souhaites. »

Lui suggérais-je.
Je le toisais de mes yeux écarlates, attendant ses directives.

Spoiler:

« Elle dit les maîtriser mais Eichi-senpai avait l'air plutôt sûr quant au son, peut-être lui a-t-elle fait une démonstration en tout cas ses capacités restent floues. »

Kioshi semblait satisfait de la tâche qu'il incombait, il fallait dire qu'il croulait sous la paperasse administrative et pourtant je faisais en sorte de l'alléger sur ce point. Il me demandait de le suivre et d'observer ses méthodes pour apprendre : quelle bonne idée que de coupler l'interrogatoire à l'apprentissage. Il acceptait mon idée quant au fait d'envoyer un rapport détaillé à Zanshi par la suite et estimait qu'être entourée allait davantage mettre la pression à notre étrangère. Il fallait dire qu'elle était visiblement terrorisée déjà devant moi alors avec une personne supplémentaire... J'avais hâte de la voir se morfondre : voir la proie se sentir acculée sans porte de sortie était extasiant pour les prédateurs... Je me délectais à l'avance de voir son minois se teinter de désespoir...

C'est donc tout sourire que je guidais Kioshi jusqu'à la salle avant de reprendre ma neutralité et ma froideur habituelle. Kioshi avait même fait diminuer la température avant même d'entrer dans la pièce histoire d'imposer le ton.
Il commençait a ordonner à la jeune femme de se lever et de se retourner pour lui mettre des menottes anti-chakra. J'avais bien pensé le faire moi même dès le départ connaissant sa capacité pour le genjutsu mais j'avais préféré miser malgré tout sur la carte de la confiance. C'était le troisième interrogatoire qu'elle subissait : il n'y avait donc plus de confiance...

Kioshi commençait par lui poser des questions sur ses spécialités afin de déceler si elle pouvait être porteuse d'un sceau ou si nous étions en ce moment même sur écoute. Le Yamada prenait un air très détaché sur la situation, allant même saluer Eichi sans regarder la demoiselle : cherchait-il a abaisser la pression pour qu'elle relâche sa garde sans feindre le mensonge ?

Venait ensuite la partie intéressante, celle où Kioshi l'effleurait du bout des doigts pour l'intimidé avant de me laisser le libre arbitre pour lui prendre de son sang. Un sourire presque carnassier, dévoilant mes canines effilées et aiguisées, s'étirait sur mes lèvres tandis que j'avisais la demoiselle. Si elle n'avait pas menti je lui aurais tout de même pris un échantillon pour mémoriser son identité sanguine, mais j'aurais entrepris une méthode sans la brusquer ou l'effrayer avec un simple kunai. Je m'approchais de son cou plantant mes crocs dans sa peau dans un craquement caractéristique : j'étais capable d'amoindrir la douleur mais je ne le faisais pas. Désormais, son fluide écarlate tiède coulait dans ma bouche envieuse tandis que j'avalais une rasade pour m'imprégner de son goût et m'en souvenir. Mes pupilles rubis flamboyaient d'excitation même lorsque je me dégageais de sa plaie. Je tendais les doigts vers celle-ci et de mon autre main je sortais un tube à essai vide que je remplissais de moitié de faisant léviter son élixir de sa blessure au récipient pour finalement le refermer. Ceci fait, j'apposais ma main sur sa chair meurtrie et usait de mon chakra médical pour la soigner et ne plus rien laisser paraître : bien que la souffrance psychologique était, à mon sens, bien plus virulente que la souffrance physique...

Pendant mon opération, Kioshi n'avait cessé de lui parler en face à face et je m'installais désormais à ses côtés tandis que Méphisto en faisait de même pour qu'elle puisse nous avoir tous les trois dans son champ de vision et ainsi accroître son mal aise déjà palpable. Il valait mieux pour elle qu'elle coopère...

Spoiler:

Hasü était là assise. Essayant de reprendre son souffle, la jeune femme fixait le sol. Elle n'osait pas croiser le regard du félin qui devait probablement l'observer. Elle n'en avait pas le courage. Tout ce qui lui restait à faire c'était d'attendre le retour de Yami. Elle était partie sans un mot. Hasü ne savait pas à quoi s'attendre pour la suite. Mais si Eichi avait dit vrai, la rouquine avait réussi le test. Elle avait réussi à mentir à des Shinobi. Souriant intérieurement, la jeune femme ne put s'empêcher de penser que son entraînement et que tout ces bouquins n'avaient pas été inutiles en fin de compte. Bientôt, elle pourrait récolter bon nombre d'informations sur Suna et ses habitants. Ils avaient été clair : Elle devait tout savoir. Les entrées, sorties du village. Les shinobis importants. Les forces en présence. Tout. Elle le faisait parce qu'elle le devait. C'était une dette envers sa Cousine pour pardonner sa famille et elle même. Elle ne se posait pas plus de questions. Un vrai shinobi ne devait que se concentrer sur son objectif et rien d'autre. Faire fi des émotions et accomplir son boulot, voilà la définition du Ninja qu'elle avait apprit. Elle espérait avoir respecté ce portrait.

C'est alors que les gonds de la porte d'entrée grincèrent. Des bruits de pas résonnèrent derrière elle. S'apprêtant à se retourner, Hasü fut prise d'un frisson. La température venait subitement de baisser au point de faire trembler la Koken. C'était le désert et aucun système de climatisation n'était présent. l'Espionne ne savait pas du tout à quoi était dû ce brusque changement de degrés Celsius. Son regard se posa alors sur les nouveaux arrivants. C'était la femme-glaçon au regard écarlate accompagné d'un homme. Blond, ce dernier arborait un visage tout aussi jeune et sérieux que sa comparse. C'est alors que durant son auscultation oculaire, la DJ remarqua un objet métallique dans les mains du bonhomme. Les yeux émeraudes de la Chanteuse s'agrandirent lorsque ce même homme lui demanda de se lever et de lui tourner le dos.

— Qu'est ce que... !

S’exécutant, la jeune femme sentit alors ses poignets entravés. Des menottes. Horrifiée, la rouquine tourna son visage vers Eichi. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus. Elle pensait avoir réussit le test. De toute évidence, ces gars avaient dû remarquer que la DJ n'était pas sincère sur certains points. Basculant de nouveau dans la terreur, la jeune femme vit alors le regard du nouvel arrivant posé sur elle. Elle ne put tenir ce croisement visuel plus longtemps. C'est alors que ce dernier commença lui aussi un nouvel interrogatoire. Il demanda à l'intéressée si elle maîtrisait le Fuinjutsu ou la Sensorialité. Se rappelant la signification de ces domaines, Hasü se contenta de secouer la tête de droite à gauche. La peur lui tordait l'estomac, elle avait l'impression qu'elle allait vomir. Une autre question tomba, à savoir qui était les responsables de sa présence à Suna. Au bord des larmes, la jeune femme déglutissant, répondit aussi fort qu'elle le put. Un quasi-murmure s'échappa de ses lèvres. La peur, le stress et le froid ambiant y étaient pour beaucoup.

— Mon.. Mon Père.

Levant ses yeux émeraude en direction de son geôlier, la jeune femme tenta de pousser plus loin son explication.

— Je... Je vous l'ai dit. Mon Père n'avait plus rien à m'apprendre... Je suis venu ici pour m'améliorer...

Son interlocuteur se plaça à proximité de la rouquine. D'un geste, il caressa du bout des doigts la joue de la Belle. Le contact était glacé. Tournant la tête, la jeune femme essayait de mettre de la distance entre la main et son visage sans résultat. Assise comme elle l'était, elle ne pouvait pas espérer échapper au traitement des Sunajins. Une larme coula le long de sa joue souillée. D'une voix diaboliquement doucereuse, le Sunajin ne put s'empêcher de faire remarquer à notre protagoniste qu'elle avait la peau délicate. Evidemment cette constatation fut suivi d'une question qui sonnait plus comme un "Fais toi plaisir". En effet, l'inconnu annonça que la dénommée Yami aimait le sang. Hasü n'eut pas le temps de comprendre cette folie, qu'elle sentit des canines s'enfoncer dans sa chair. Poussant un cri de douleur qui résonna dans la pièce, la Koken tentait de bouger comme elle le pouvait afin d'échapper à cette morsure. Horrifiée, essoufflée et en larme, la Dj vit impuissante un échantillon de son sang issue de sa nouvelle blessure dans un flacon. Cette Kunoichi venait de boire son hémoglobine.

Au bord de l'évanouissement, Hasü sentit une main tout aussi glaciale se poser sur sa plaie. Jetant un regard à la source de sa douleur, elle remarqua que cette dernière n'était plus. La Vampire l'avait soigné, laissant juste la cicatrice des canines. N'ayant même pas le temps de se remettre de ses émotions, son geôlier reprenait son interrogatoire. Il étala les soupçons qui planaient sur elle à savoir qu'ils étaient au courant de sa future traîtrise. Donnant une chance à la Koken de se racheter il lui demanda de dévoiler les noms de ses commanditaires.

On l'avait prévenu : En dehors de Mizu no Kuni, elle serait seule. Si elle se faisait attraper, elle mourirait seule. Ne pas trahir ses frères d'armes était une nécessité. Elle connaissait les risques.

— Je... Je ne... Je ne vois pas de quoi... Vous voulez parler...

Spoiler:

Elle s'enfonçait. Hasü le savait. Mais elle n'avait pas d'autres solutions. Elle n'avait plus d'échappatoire. Rien. Assise sur sa chaise, elle n'avait fait que subir depuis son arrivée et si on se fiait à la tournure que prenait cet interrogatoire, la pauvre rousse n'était pas au bout de ses peines. Emplie de tristesse, la jeune femme s'en voulait. Elle n'avait pas réussi à accomplir sa première mission. Une tâche mineure certes, mais qui avait représenté beaucoup à ses yeux. Elle était vraiment nulle...

Les yeux rivés sur le sol, la DJ sentit alors un contact brutal sur son bras. N'ayant plus la force de faire le moindre geste, l'Espionne ne tenta même pas de résister. C'est alors qu'elle entendit une voix qui était restée jusque là silencieuse : Celle d'Eichi. Vu le ton que le Jonin avait prit, la Koken comprit que le Sunajin était hors de lui. Ses paroles fusèrent aux oreilles de la chanteuse qui ne pouvait rien faire pour stopper ce flux de parole qui lui faisait vraiment mal au cœur. Eichi lui avait vraiment fait confiance, il avait vraiment cru à son histoire à un point tel qu'il avait eu des projets pour la rouquine. Il aurait aimé que la manieuse du Son rejoigne son équipe, il aurait aimé accomplir son souhait : celui de devenir une Kunoichi du Sable. Au fur et à mesure que ces mots sortaient de la bouche de son interlocuteur, Hasü sentit la pression sur son bras s'accentuer. Une nouvelle fois l'Espionne devait faire face à une douleur physique. Grimaçant au départ, la Koken lâcha un nouveau cri de douleur plus faible que le précédent. Voyant que ces maigres forces n'étaient pas suffisante pour s'échapper de l'emprise du Sunajin, la DJ leva un regard larmoyant et suppliant vers ce dernier :

— Eichi-san... Pi... Pitié...

Finalement, la pression se relâcha brutalement. Pliée en deux, Hasü dissimulait sa grimace sous sa chevelure rousse. Le Jonin avait vraiment forcé comme un taré. La Koken avait cru que ses os s'étaient brisés sous cet assaut. Ne pouvant même pas masser son poignet endolori, la rouquine ne pouvait que souffrir, à nouveau. Finalement, la voix de l'Inconnu blond s'éleva pour la énième fois. Il parla d'Ergastule et chargea Yami de fouiller l'Espionne. Qu'était l'Ergastule ? Hasü n'en savait rien, mais ce qui était sûr c'est que cet endroit n'était probablement pas une maison de retraite. Sentant alors une présence à ses côtés, la DJ se fit lever de force de son support. Toujours menottée, la rouquine, guidée par une poussée dans son dos fut évacuée de la pièce de toute ses souffrances. Mais en ce qui concernait ses tracas, la manieuse du Son n'était pas encore sortie d'affaire.

Peut-être que la Mort l'attendait au bout du chemin ? Elle allait mourir ici : A Suna. De la manière la plus honteuse possible. Elle n'avait encore rien accompli et n'avait fait que créer des problèmes à son Senseï et à sa Cousine. Non. Il n'était pas question qu'elle en reste là. Pas après tout ce chemin et cet entraînement. Elle allait se battre pour survivre et échapper à ce destin qui s'annonçait funeste.

La demoiselle s'enfonçait dans son mensonge... Elle niait l'inéluctable alors même que nous avions été trois a constater de ses inepties. Contre le mur, j'observais Eichi qui semblait perdre de patiente et je ne savais pas vraiment si son état était dû à celui de l'étrangère ou s'il agissait de la sorte suite à notre mode opératoire à Kioshi et moi-même. J'eus ma réponse assez vite lorsqu'il agrippa violemment la traîtresse pour lui faire part de ses quatre vérités. Elle semblait presque au bord de l'évanouissement tant ses traits semblaient démontrer un certaine ataxie sous le choc. Dommage pour elle car tout ceci n'était pas prêt de se terminer... Elle avait voulu braver Suna en croyant pouvoir s'immiscer entre ses murs mais nous saurions lui montrer ce qu'il en coûte de tenter de nous duper.

Eichi allait même jusqu'à la menacer et j'observais mon supérieur du coin de l’œil pour savoir si je devais intervenir ou non. J'imaginais aisément que dans son état, tenter de l'arrêter provoquerait sûrement davantage sa colère et il valait sans doute mieux le laisser se calmer seul... Enfin si cela n'impliquait pas le mobilier ou le bâtiment même du Kakumeigun...

Kioshi me chargeait de la fouille corporelle : peut-être parce que j'étais la seule femme dans la pièce et qu'elle avait encore le mérite de conserver encore un tant soit peu de dignité... Quoi qu'il en était, j'allais l'inspecter nue sous toutes les coutures pour vérifier la présence éventuelle de sceaux qui pouvaient se manifester par différentes marques, tatouages ou grains de beauté : il valait mieux dans son intérêt qu'elle coopère si elle ne voulait pas que j'use de la force car son comportement et sa tromperie commençait à m'énerver. Si elle avait eu peur de moi un peu plus tôt qu'en serait-il lorsqu'elle serait en tenue d'Eve face à moi seule dans une pièce isolée ?! Il me tardait de voir ses traits se déformer de nouveau pour y déceler de la peur...

Je la faisais se redresser et la conduisait donc hors de la pièce, toujours menottée dans le dos. Nous déambulions dans les couloirs, passant devant d'autres membres de l'unité spéciale qui avaient tous les yeux rivés sur elle. Je la faisais entrée dans une salle à la dérobée d'un couloir : une salle similaire à celle de chez un médecin.

« Assied toi. »

Lui ordonnais-je et lui désignant la table d'examen.
Je m'approchais alors d'elle et commençait à lui ôter ses vêtements sans rien dire. Je n'avais pas vraiment envie de lui ôter ses menottes après tout ça donc je m'en chargeais moi même. Je faisais retomber son haut contre ses poignets entravés après les avoir eux mêmes inspectés et je commençais mon office après avoir retirer chaque bout de tissu qui dissimulait sa peau. Je l'observais sous toute les coutures l'avisant d'un regard pénétrant alors que j'examinais chaque parcelle de sa peau à la recherche d'une marque quelconque.

• Comme si c'était voulu... Je suis désolé mais, se faire berner par cette gamine de la sorte c'est... inadmissible oui. Elle m'a eu du début à la fin. Et l'Ergastule ne suffira pas, après on en fera quoi ? Nous ne pouvons pas la faire sortir de ce village même après sa peine ! Maintenant qu'elle a vu où nous vivions de l'intérieur, elle en sait beaucoup trop... Nous devons la garder sous contrôle, toute sa vie.

Un claquement résonna dans le couloir du Kakumeigun. La porte de la salle d'interrogatoire était fermée, laissant Hasu et Yami seule. Cette dernière ne s'arrêta pas pour autant, poussant sa prisonnière davantage dans l'obscurité ambiante qui régnait dans le tunnel, le duo gagna une nouvelle pièce. Poussant l'entrée de la salle, la Kunoichi venait d'amener la Koken dans ce qui semblait être un endroit réservé à un médecin généraliste. Un bureau ancien, des étagères remplis de parchemins et une table d'examen étaient disposés entre ces quatres murs. Sombre, la pièce était uniquement éclairée par de simples lampes à huile dont les flammes vacillantes étaient la seule source de bruit. La voix de la Vampire retentissait alors aux oreilles de la DJ, l'ordonnant de s’asseoir sur le support destiné à son "examen". S'exécutant sans poser de question, Hasü savait ce qui allait se passer dans les prochaines secondes. Comme l'avait mentionné le Sunajin inconnu, ce serait une fouille corporelle, ni plus ni moins. Le seul point positif dans tout ça était que la personne chargée de cette besogne était du même sexe que la concernée ce qui était en soi un petit lot de consolation. Son honneur et sa dignité avait assez été bafoué, et une auscultation de la part d'un homme aurait été très dur pour les nerfs déjà bien amochés de la rouquine.

Hasü n'eut même pas la possibilité d'enlever ses vêtements soi-même. En effet, c'est sans un mot que Yami dézippa la veste de la chanteuse laissant à découvert le torse volumineux de la Koken et faisant place à un soutien-gorge de facture classique qui se fit lui aussi ôter comme son prédécesseur. Finalement ce fut pareil pour tout le reste du corps de la DJ qui ne pouvait malheureusement rien faire pour empêcher ça. Gênée, des rougeurs étaient facilement lisible sur ses joues tâchées par les larmes et la crasse. Désormais totalement nue, Hasü se laissait faire, contre son gré, par les mains fine de la Vampire qui l'examinait sous toutes ses coutures. Terrifiée par cette Kunoichi, l'Espionne n'hésitait pas tourner la tête pour éviter le regard écarlate de la Vampire. Mais n'allez pas croire que cette dernière y allait mollo avec la Koken. On avait plus l'impression que c'était un boucher qui vérifiait l'état d'un bon gros morceau de viande inanimé: Des gestes efficace, rapide et brutaux. En tout cas c'était l'impression que la jeune femme avait lorsque les membres de Yami s'égarait sur tous les endroits sensible de la rouquine, qui ne pouvait s'empêcher de grimacer de douleur lors du contact et de retenir quelques larmes devant cette situation.

Face à ce traitement réservé au bétail, l'Espionne sentait pourtant que cette auscultation touchait à sa fin. En effet, la Sunajin avait procédé par "zone" : s'attardant sur les contours du visage, puis au haut du corps en passant par les bras, la poitrine et le dos pour finir avec les autres membres situés plus bas. Si son objectif avait été de trouver un indice pouvant renseigner le Sable sur ses commanditaires ou quoique ce soit d'autre, c'était un flop. En effet, la jeune femme ne possédait rien. Aucun tatouage, aucun sceau. Nada. Par contre en ce qui concernait sa peur, la gêne et la douleur, Yami avait parfaitement réussi...

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