Un Kaguya chez les Samui ... [PV Yuki, Kakeshou]

« Aujourd'hui vivants, demain morts, que nous importe d'amasser ou de ménager, nous ne comptons que sur le jour que nous vivons et jamais sur celui que nous allons vivre. »

Le silence semblait avoir prit possession des lieux.
Le palais, aussi immense qu'il soit, paraissait endormi et totalement vide. Et pourtant, c'était tout l'inverse, assis sur l'un des trois trônes dans cette salle immense, je pensais. J'oubliais mes confrères et les deux autres membre du Triumvirat, mon esprit était bien ailleurs et je dirai même nostalgique. Tant d'amis disparus, si peu de nouvelles, le temps paraissait si long sans eux. Il n'y avait plus ce petit sourire sur mon faciès, mes yeux dissimulaient des cascades de fierté. Aoji', Yuki, Nodoka, Kakeshou et tant d'autres ... Un manque se faisait sentir peu à peu, cela me surprenait. En effet plus jeune je ne connaissais pas l'amitié, ni le sens du devoir, ou le goût de se défendre pour des convictions. Néanmoins chacun d'eux m'avaient apporté son expérience.

Puis il y eut des pas.
L'espace d'un instant, mon regard se porta sur la provenances des sons. Il se rapprochait rapidement, impossible de distinguer de qui il s'agissait et au final cela m'importait peu. Très vite je replongeais dans mes pensées, mon coude posé sur une des extrémités du trône et soutenant ma tête épuisée. Mon poste de capitaine était récent et cela se fit au vus de mes actes et de ma détermination envers l'alliance. Je fus son arme et désormais j'en dirigeais son armée. C'était nouveau pour moi, je suis encore insouciant, sans profonde réflexion, je ne vie que pour le combat, cette adrénaline face à un adversaire redoutable. En fait, je me demandais tout simplement si j'allais pouvoir continuer à me rendre sur le terrain. Ne serai-je qu'appelé lors de grandes occasions ?
- Shio-sama, une lettre pour vous, elle vient de l'un de nos informateurs de Yuki no Kuni et celle-ci vous concerne.

Mon monde se brisa.
Les pensées dans lesquelles je m'étais réfugié, disparurent une à une. Tout s'écroula d'un seul coup, il y eut un haussement de sourcil de ma part. Seulement le droit. Que pouvait bien contenir cette lettre ? Curieux, mon poing quitta ma joue qui soutenait ma tête et mon bras se tendit en direction du message. Il y eut un bruit de papier attraper, je le remerciais silencieusement d'un geste de la tête. Mes yeux se portèrent alors sur la lettre, il n'y eut pas de réaction de ma part sur mon faciès. Je me levais simplement de mon siège, je dépassais rapidement le messager tout en me dirigeant vers la sortie. Il y eut un dernier bruit de papier, ranger soigneusement dans ma poche, encore quelques bruits de pas. Je fronçais des sourcils, un long voyage m'attendais ...

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Le vent soufflait fort.
Je n'étais plus très loin de ma destination. Debout, sur le bout du navire pour se rendre à Yuki no Kuni. Et plus précisément dans le palais d'un homme en particulier, Samui Kakeshou. Un ancien que je respectais et il me semblait que cela était mutuel, dans le fond nous étions bien plus que ça, une certaine rivalité avait vu le jour peu à peu. Bref, j'étais pensif. La lettre stipulait qu'il semblerait avoir trouvé refuge en ces lieux. Ainsi cette lettre me donnait la chance de revoir mon vieil ami et d'en apprendre plus sur les rescapés. Mon long manteau noir flottait au vent, ma chevelure dissimulait mon cache œil, ne laissant apparaître le gauche ainsi que cette cicatrice. Hattan ... Que deviens-tu ?

L'hiver semblait maître des environs.
Yuki no Kuni et sa neige ... Une grande histoire d'amour, heureusement pour moi qu'il me fallait me rendre dans la capitale et non dans des contrées complètement inaccessibles. J'avançais alors peu à peu, j'étais seul, pas besoin de garde du corps, je n'étais pas venu en tant que Capitaine du Buki, mais bien en tant que simple ami venus revoir les siens. Le palais de mon vieux camarade n'était plus très loin, continuant peu à peu, je distinguais l'architecture au loin. Kakeshou pouvait bien se vanter d'une telle demeure, elle était resplendissante. Arriver devant les portes, des gardes étaient présents. Je reconnaissais certains visages d'anciens Kirijins, certains eurent de la stupéfaction en me voyant, annonçant ma présence on me laissait pénétrer dans l'enceinte. Un long couloir s'offrait à moi tandis que j'avançais sans savoir réellement où aller. Je reconnus soudainement quelques visages au loin, je pris la parole le premier alors que j'étais encore à une bonne distance, en fait son chakra avait parlé pour lui. Mon vieil ami, tu n'es pas seul à ce que je vois.
✘ Un Kaguya chez les Samui, comme quoi même séparés nous restons unis ...
Et il y eut encore des bruits de pas ...

Ma voix se répercuta en échos dans les couloirs du palais en même temps que la dispute que nous venions d'avoir avait été claire quant à l'aboutissement de cette dernière :

"Non ! Je ne cèderais pas quant à ce que vous me demandez ! Je l'aime et je ne l'abandonnerai pas !"

Point final, mais le grand manitou s'en était déjà allé, prenant ainsi une longueur d'avance devant moi dans les couloirs alors que je le suivais hâtivement, la longue robe saumon que je portais voletant gracieusement autour de moi. Une des particularités dont j'avais du mal à supporter la présence depuis que j'étais rentrée au pays, l'affection de ma grand-mère à m'utiliser comme une poupée. J'avais beau ne plus vivre avec eux, elle mettait un point d'honneur à me faire envoyer chaque jour une, voir deux tenues que j'étais obligée de portée dans la journée.
Pas sûre que ça déplaise à tout le monde, surtout pas à Yusuke qui prenait plaisir à m'aider à les mettre, et à me les arracher le soir venu. Je savais que nous n'allions pas rester très longtemps encore au château, mais bon, je profitais encore de ces quelques instants de joie avec lui avant de repartir sur les routes avec lui.
Pour l'heure, je devais rattraper le vieux pour lui faire entendre raison. Mes pas claquèrent sur le sol à sa suite, mais très vite mon attention fut attiré par tout autre chose, un homme ...
Je me stoppais à l'intersection entre deux couloirs et je tournais doucement la tête vers lui dans l'espoir de le reconnaître. Un hochement de tête timide et interrogateur alors que l'individu s'approcher doucement parlant d'une voix calme. Une voix que je n'eus aucun mal à identifier :

"Shio ? C'est toi ?"

Je fis un pas, puis un autre dans sa direction pour mieux l'apercevoir, mon regard se faisant plus perçant, j'ouvrais alors grand les yeux avant de m'avancer vers lui volontairement et avec enthousiasme ce coup-ci.
Une pulsion ? Je me jetais dans ses bras pour le serrer contre moi :

"Tu t'en ai sortie alors toi aussi !"

Je levais les yeux vers lui :

"Quelle joie de te revoir vraiment !"

Je n'étais ici que depuis très peu de temps et j'avais eu tellement à faire depuis mon retour avec tout ce qui concernait le clan Samui, que d'autres m'étaient passé par-dessus la tête ...

hrp:

Marchant dans les couloirs de la demeure, le vieux briscard gardait ses bras au chaud, dans les pans de son kimono d’hiver. Il avait déjà suffisamment discuté avec cette gamine de petite nièce ! Malgré ses conseils, cette gamine tenait absolument à rester avec un être aussi répugnant que Katano Yusuke. Ancien Sabreur de Kiri, déserteur et traître à sa Nation. C’est ce genre de malfrat que tu fréquentes ?! Décidément, je ne comprends plus le monde dans lequel je vis. Était un temps, seul l’accomplissement du Devoir, et ce à tout prix, était l’activité digne d’intérêt pour tout Ninja. Si cela n’avait en réalité aucune valeur, les plus valeureux, les plus puissants et les plus chanceux obtenaient ce que peu de personnes obtenaient dans la vie réelle : une renommée, une réputation, un surnom … de l’honneur ! Un don bien rare pour un combattant de l’Ombre destiné à effectuer les tâches les plus sombres et les plus ingrates.

Mais toi, pauvre jouvencelle, tu préfères te jeter dans les bras d’un gringalet, revenu en pleurant sur ses erreurs passés. Comment peux-tu accorder ta confiance à un type pareil ? Ne me dis pas que l’amour … Ha, quelle grande faiblesse que celle-ci ! Si Kakeshuou Samui avait déjà aimé auparavant, la vie ou plutôt le destin avait tourné court ce genre de sensation. Désormais, son grand âge et son abnégation à servir les intérêts du Village seraient plus grand grands que n’importe quel autre engagement. Les nouvelles générations n’ont plus cette éducation, qui faisaient des Ninjas des combattants d’élite. Des êtres d’exception, faisant don de soi pour une cause plus importante. Les choses ont bien changé. Sans doute est-ce la fin d’un système millénaire, qui doit irrémédiablement prendre fin.

Alors qu’elle voulait revenir à la charge, la demoiselle semblait se laisser entraîner vers une autre source d’intérêt. La présence étrangère dans ce couloir piqua sa curiosité ; et celle-ci se transforma rapidement en une joie exultée alors qu’elle rejoignait l’individu. Bien qu’indifférent au spectacle, la curiosité l’emporta et il observa rapidement la personne sur qui se jetait la gamine.
Et le visage familier qu’il fut tenu d’observer le ramena sur place, alors qu’il était sur le point de pénétrer un autre bureau des lieux. Cette silhouette élancée, cette chevelure et cette cicatrice importance sur le visage … . Il connaissait ces traits pour avoir déjà discuté avec cet homme auparavant. Et c’est un sourire amical – bien que bref – qui apparut sur ses lèvres. Changeant sa trajectoire, il rejoignait le duo afin de saluer ce nouveau protagoniste sur le terrain glacé des steppes insulaires.

~ Shio … . Un soulagement de te savoir en vie ; d’autant que tu as disparu après la destruction du Village …

Cette dernière remarque pouvait paraître comme une critique, mais le quinquagénaire ne comptait pas s’enfoncer plus longtemps dans les reproches. Il n’avait effectivement pas compris pourtant tant d’éléments s’étaient fait absents pendant si longtemps. Shio Kaguya n’était certainement pas le seul dans ce cas ; mais sa longue absence avait été remarqué par certains cadres. Parmi lesquels se trouvait le Lion des Neiges. Mais l’heure n’était pas aux rancoeurs. Et puis, sa présence n’aurait sans doute rien changé. On ne pouvait plus vraiment parler de forces de Kiri ; une grande partie s’était dissoute, après l’annonce d’abandon de la part du dernier Mizukage. Un acte que Kakeshuou n’avait pu cautionner, et qu’il avait préféré mettre de côté pour agir de son propre chef dans l’intérêt des Siens.

La question était maintenant de savoir pourquoi cette apparition aussi soudaine ! Après avoir été absent aussi longtemps, pourquoi refaire surface ? La raison était certainement d’importance ; d’ailleurs, il serait dur de croire que cet homme était là par hasard, ou encore pour passer le bonjour. Si ces deux hommes se connaissaient et se respectaient en temps qu’hommes fidèles à leurs principes et à leur village d’origine, le Samui n’en restait pas moins un Samui aux yeux du nouvel arrivant, et ce dernier n’en restait pas moins un Kaguya aux yeux du vieux combattant. Une raison suffisante pour émoustiller la curiosité de l’ancien combattant.

~ Allons nous poser quelque part. Je ne doute pas que ta présence ici se fait sur des raisons bien précises … . Par ici … .

Invitant d’un signe de tête les deux jeunes gens à le suivre, l’homme tournait le dos pour devenir à la porte coulissante qu’il était sur le point de franchir un peu plus tôt. L’ouvrant délicatement, il présentait une salle en tatami, avec un espace central cerné de plusieurs coussins. Un lieu de détente, pour de la lecture ou du repos, certainement. Mais peu importe ; montrant l’exemple, le vieux guerrier contournait le décor, pour ouvrir une autre porte situé à l’opposé.

~ Il nous faudra du thé … . Trois coupes. Merci …

Puis se retournant, présentant les sièges d’un signe de main ample. Inutile de rester au pas de la porte. Une fois mis au confort, ces hommes d’expérience pourraient discuter librement, et en profiter pour instruire cette enfant par leur conversation.

~ Fais comme chez toi ! Installe toi où tu le souhaites. Yuki … prends place également … . Shio, raconte-nous ce qu'il t'est arrivé. Certains ont trouvé ton absence ... suspecte ... .

« Les vents soufflent les prémices d'une ère nouvelle ...»

Et la douceur caresse la blessure. Yuki se jette dans mes bras, sans réellement réfléchir, je ne la repousse pas, au contraire. Je l'entoure, je veux qu'elle se sente en sécurité, après tout ce qu'elle avait vécu, elle méritait bien un peu de douceur. Je me laissais alors bercer, voilà bien longtemps que je n'avais pas rejoins les bras d'une femme et encore moins d'une amie proche telle que la Samui. Je n'entendais plus rien, je me contentais seulement de la serrer contre moi, elle semblait fragile, détruite, il suffisait de voir avec quelle force elle me serrait contre elle. Ma tête était contre la sienne, vers le bas, vus que la jeune fille m'arrivait au torse. C'était un plaisir d'être accueillie avec tant de joie, cela aurait pu se passer autrement, mais j'étais sur qu'elle comprendrait mes choix. Ou plutôt, ils ... Elle n'était pas seule.

Mon regard se porta sur lui.
Il n'avait pas vraiment changé, il semblait toujours aussi vieux. Instinctivement j'eus un sourire sur le coin du visage, j'avais beaucoup de respect pour lui. Samui Kakeshou. Il apparaissait au bon moment, quittant peu à peu l'étreinte de la jeune manieuse de glace, je saluais le sage. Il fit de même. Je savais très bien qu'il me poserait des questions, après tout j'avais disparu d'un seul coup et mon absence avait du se faire remarquer. Mais peu importe, j'avais choisi ma voie et mon destin était en mes propres mains et ceux de personnes d'autre. Néanmoins je lui devais quelques explications, espérons que les retrouvailles lui fasse tout de même plaisir, sinon à quoi bon ? D'autant plus qu'il ne connaissait pas encore les raisons de ma venue, mais cela n'allait pas tarder.

Parlons de tout ça.
Il nous demanda de le suivre, j'étais traité comme un invité, j'avais même l'impression de subir un interrogatoire. Mais je comprenais toutes les questions qu'il devait se poser. Nous pénétrons alors dans une pièce, des tatami y sont installés ainsi que des coussins pour s'assoir. Je fus invité à prendre place et je ne me fis pas attendre, c'est à ce moment là qu'il me demanda des explications, il voulait savoir tout ce qui s'était passé, d'autant plus que la raison de ma venue lui semblait curieuse. Kakeshou savait que je ne venais pas pour rien, il y avait bien des raisons. En fait c'était simple, j'avais besoin de son aide, absolument, mais pour le moment ce n'était pas le sujet de la discussion :
✘ Il s'est passé bien des choses et mon départ n'est pas une forme de lâcheté ...
Le thé est chaud.
Alors qu'on apporte le thé, j'en profite pour faire une légère pause, prenant une gorgée réconfortante après un tel voyage. J'allais devoir être un peu plus précis pour mon confrère, il devait attendre des explications plus précises et il allait en avoir. Mais était-il prêt à entendre de telles paroles ? Peu importe, je voulais qu'il comprenne :
✘ Aoji', un gamin de Suna et moi avons combattu contre Tenzö lui même. Cependant il n'était plus vraiment lui même, on aurait dit qu'ils étaient deux. Le Ying et le Yang, tiraillé par le bien ou le mal. Et c'est d'ailleurs lui qui nous a offert la chance de nous enfuir. Le combat s'est passé si vite, j'ai à peine eut le temps de battre, Aoji' s'est trouvée grièvement blessé, le genin de Suna aussi et j'ai organisé notre retraite. Mais Nodoka s'est sacrifié pour le retenir ...
La main entoure et contracte la tasse.
Ma voix ne tremblait pas et pourtant rien qu'à en parler je sentais cette rage prendre peu à peu place en moi, cette envie de revanche. Cela devait surement se voir un peu, mais il fallait que je continue, je devais tout expliquer :
✘ Notre fuite s'arrêta au village, sur la place centrale. J'ai crié, demandé de l'aide pour Aoji', j'étais impuissant. Et Hattan est apparu, il l'a demandé en mariage devant moi, dans ce décor de désolation ...
Elle se brise.
L'objet explose en milles morceaux, certains se plantent dans ma main, d'autre rebondissent sur le sol. Un fond de thé tombe par terre, je ne les regarde plus, je suis complètement ailleurs, traqué par mes souvenirs, reprends toi me crie une voix.
✘ J'ai préféré partir, j'ai juré à Hattan et Aoji' de revenir plus fort et prendre ma revanche sur ceux qui ont attaqué notre village, j'ai juré de tous les tuer. C'est là que ma route m'a amené au Shûkai, l'alliance des pays neutres. En ces lieux j'y ai trouvé le repos, les fondations nécessaires pour s'entraîner et avant tout, des êtres à protéger une fois de plus ...
Moment de silence.
La parole est à vous désormais, mes amis ...

Le temps des retrouvailles s'apaise vite avec le retour de l'ancien. Dès lors, je cesse mon étreinte avec le Kaguya. Mettant un peu de distances entre nous et laissant les deux hommes se saluer avant que nous ne soyons entraînés dans une pièce toute proche.

J'en reste silencieuse, me contentant d'écouter, de percevoir tout ce qui se passe ici. Je me sens rapidement de trop naturellement et alors que la conversation s'engage, je m'occupe du thé.
Récupérant le plateau contenant le précieux liquide par la porte dissimulé, je reviens m'installer en quinconce par rapport aux hommes, je glisse entre les mains de chacun une tasse fumante que j'ai prise soin de servir avant d'écouter attentivement la discussion entre les hommes. Je me sens concernée, mais je sais que le respect m'impose le silence pour laisser parler mon aîné. Je me contente donc en simple spectatrice de garder les yeux fixés sur le sol, de ne rien dire et d'écouter.

Une demande en mariage ... Dans la destruction de notre village ... Voilà qui était risible, mais je n'en donnais aucune marque de répugnance, bien trop occupé par ce que le jeune homme venait de dire. Aoji était grièvement blessé ? S'en était-elle remis ? Était-elle toujours en vie ? C'était un sujet que je n'avais pas encore eu le temps d'aborder avec Kakeshuou Sama. Mais bien vite, mon attention fut attirée par le sang s'écoulant de la main du Kaguya.
Je fis la moue avant de me saisir de cette dernière, récupérant le morceau de verre restant pour les mettre sur le plateau devant moi :

"Reste calme Shio ... Les furyous nous on fait beaucoup de mal, mais te blesser d'avantage ne t'aidera pas à les détruire !"

D'une main experte et d'un œil attentif, j'examinais la plaie tout en faisant apparaître tout mon matériel médical pour pouvoir le soigner. Je désinfectais en faisant la grimace, la blessure était profonde mine de rien. Enfin du moins, rien que je ne puisse réparer. Une désinfection et un peu de chakra plus tard, je lui rendais sa dextre comme neuve alors que la conversation, elle, continuait à aller de bon train. Le shukaï ... Yusuke aussi m'en avait parlé, mais je n'en avais pas encore parlé à Kakeshuou. Je levais alors timidement les yeux dans sa direction, tout en rougissant légèrement. Je me mordais la lèvre avant d'annoncer :

"Yusuke aussi m'a parlé du Shûkaï Kakeshuou Sama ... "

Je tournais alors les yeux vers mon ami Kaguya :

"Lui aussi à rejoins cette alliance de pays neutre ... Je ne sais pas si c'est une bonne chose, mais Yuki no Kuni aussi en fait partie et ils n'ont pas agi en sauvage à notre égard ..."

Mes yeux, c'était une nouvelle fois reportée sur l'ancêtre, je cherchais son approbation ou tout autre forme de condescendance de sa part :

"Vous étiez le gouverneur de ce pays ... Vous l'avez bien dirigé ... Mais avec cette 'révolte' que le shukaï à mener, il aurait pu nous exterminer lorsque le clan est venus se réfugier ici ... Au lieu de cela, ils nous ont accueillit à bras ouvert ... Ils ont soigné nos blessures, nous ont donnés ou rendu nos foyer d'avant ... Pensez-vous réellement qu'il soit une menace ?"

Je baissais une nouvelle fois les yeux, puis un soupir alors que je reposais ma tasse encore pleine sur le plateau :

"J'ai promis à Yusuke de le suivre partout où il irait Kakeshuou Sama, mais le clan aura toujours son importance pour moi ... Shio lui même dit que cette organisation lui a apporté repos et réconfort ... N'est-ce pas ce dont nous avons besoin ?"

Profitant de l’invitation, Shio suivait les recommandations et se laissait prendre par l’avis d’une tasse de thé, installé dans les coussins. De son côté, Yuki se déployait en brave fille de maison, aidant pour le thé et assistance aux Ancien. Un premier devoir, qu’elle remplissait dans les normes. Conservant cet instant inespéré de sagesse, elle se plaçait à côté des deux anciens combattants pour écouter ce qui était à dire.

Il fallait croire que chacun avait souffert de son côté de la destruction de Kiri Gakure no Sato. Faisant profil d’un homme dévasté par les évènements, Shio Kaguya se laissait rapidement émouvoir par ses souvenirs, et en venait à se faire mal. Restant presque froid et indifférent, le vieux Samui n’en restait pas moins attentif : cet homme avait trouvé un refuge de son côté, mais n’en restait pas moins affecté. Un seul désir l’habitait : la vengeance. Et de cela, Kakeshuou ne pouvait que s’en satisfaire. Des mines perdues et défaitistes, il n’en avait que trop vu jusqu’à présent. Il voulait désormais voir quelque chose de neuf ; quelque chose qui donnait de l’espoir et qui poussait à aller de l’avant. Toutes ces têtes au sommet du Village Caché de la Brume il y avait encore quelques mois semblaient vivre sans difficulté avec cette amère défaite. Notre patrimoine et notre Histoire détruite ? Qu’à cela ne tienne, nous sommes libres ! Allez donc rôtir dans les flammes des Enfers, bande de chiens galeux. Lorsque l’on a servi un village avec toute son âme, on ne peut se permettre ce genre de raisonnement.

Suite à cela, le Kaguya avait donc erré jusqu’à trouver une nouvelle organisation. Une Alliance de petits pays qui souhaitaient inverser la balance et se mettre en avant pour rejoindre un équilibre avec les Grandes Nations. A l’écoute d’une telle chose, la première réaction du Jônin fut sans équivoque. « Quelle bouffonnerie … . Peu importe les forces rassemblées, cette Alliance se trouverait rapidement mise en porte-à-faux et deviendrait la cible privilégiée de tous les Villages majeurs … . » Mais il taisait son opinion. Il n’en savait sans doute pas assez pour pouvoir se faire un avis impartial et honnête. Le Shûkai était donc un lieu idéal pour pouvoir s’entraîner ? Il faut avouer que, bien que nouvelle-née, cette Alliance avait déjà regroupé plusieurs nations autour d’elle. Cette même contrée, du Pays de la Neige, avait accepté de se ranger à ses côtés par l’intermédiaire des différents seigneurs féodaux régnant sur l’île. Les forces restantes de Kiri ne s’y étaient pas opposées : elles avaient bien d’autres problèmes après l’attaque des Furyou ; mais c’était de façon évidente une perte de contrôle sans précédent pour eux, et un signe funeste de la perte de leur empire maritime. Le tout était donc de savoir quoi faire pour ce peuple combattant en exode.

Yuki Samui intervenait pour calmer l’esprit troublé d’un homme revenu sur ses cauchemars. Soit, c’était là un signe de bonté, que le quinquagénaire n’aurait pas rejeté. Mais la suite démontrait clairement qu’elle avait encore beaucoup à apprendre. Si elle apportait quelques informations supplémentaires, elle sortait de son rang et mélangeait des arguments qui n’avaient pas à être amené sur ce terrain.
Bien que sérieux et sévère face à l’intervention audacieuse mais mal calculée de la jeunette, le vieux briscard gardait un ton sévère et solennel. Sache, gamine, que les choses de ce monde doivent être vus plus loin qu’avec ses yeux, ou encore avec son cœur ! Ton amourette ne sera d’aucun secours pour ceux qui cherchent un abri et un avenir ! Faisant la morale à l’enfant, Kakeshuou Samui n’en restait pas moins maître de ses mots et de son comportement.

~ Reste à ta place, Yuki. Que tu saches des choses sur cette Alliance, soit. Ils ne nous ont certes rien fait, et c’aurait été folie de leur part de s’en prendre à une élite combattante, même en exil après une défaite. Mais nous parlons ici de l’avenir de personnes ayant combattu à nos côtés, et pas de ton amourette sauvage avec un ancien Nuke-Nin.

Le ton était assez réprobateur pour faire comprendre le rejet de Katano Yusuke par le vétéran des guerres kiriennes. Il connaissait assez bien ce vagabond pour savoir qu’il était imbu de lui-même, sans fidélité pour qui que ce soit, et prêt à tout pour être mis en avant sans se soucier des autres. Qu’une proche de son Clan se fasse embobiner par ce beau parleur était pour l’ancien un véritable échec … et une disgrâce pour l’ensemble des Siens. Mais il ne pouvait pas faire étalage de son avis dans ce contexte. Shio Kaguya était certainement venu de loin pour cette rencontre, et certainement pas pour assister à une dispute familiale. La leçon serait donc sèche, mais brève. Inutile de tergiverser sur ce genre de sujet pendant des heures. D’autant que le débat avait déjà été maintes fois soulevé entre les deux membres du Clan Samui.

Le regard de Kake’, qui était resté jusqu’à présent sur le visage du visiteur, se tournait légèrement sur sa petite nièce pour la fusiller du regard. Un court instant, mais assez pour remettre la gamine à sa place.

~ Et si tu souhaites devenir quelqu’un dans ce monde vicié par le sang et les armes, tu devras apprendre à te détacher d’autrui et à faire preuve de plus de sagesse pour te mettre en avant, et grandir dans ce monde qui ne te tendra aucune perche !

Reportant de nouveau son attention au Kaguya, le Jônin conservait sa position en seïza et plaçait ses deux mains sur ses jambes, de façon on ne peut plus traditionnelle. Il souhaitait en savoir davantage. Après avoir énoncé son parcours, Shio devait faire part de la raison de sa présence en ces lieux. Un recrutement ? Cela en avant tout l’air ; mais il en faudrait plus qu’une simple entente entre deux combattants pour qu’ils puissent collaborer autour d’un nouvel univers.

~ Shio, tu es certainement le seul de ta Race pour lequel j’ai du respect. Tu as démontré dans le passé que tu étais un homme réfléchi, intègre et déterminé … . Je ne peux donc pas croire à une visite de courtoisie. Quels sont tes motivations en venant ici, alors que nos Clans n’ont jamais eu d’atomes crochus ? Si c’est pour ton Alliance, quels intérêts y trouverons-nous à t’y rejoindre ?

Le « nous » était volontaire. Kakeshuou avait conscience que ce n’était plus seulement une question d’individualité ; mais de groupe. Non seulement entre les deux Samui présents – car il ligoterait cette écervelée à un iceberg s’il le devait pour l’empêcher d’agir aussi puérilement – mais aussi pour l’ensemble d’un Clan qui recherchait aujourd’hui un avenir.

Sauras-tu mettre en avant les arguments les plus convaincants, mon Ami ?

« Les vents soufflent les prémices d'une ère nouvelle ...»

Et l'une se réjouit, tandis que l'autre se méfie. Autant vous dire que je suis là à regarder ces deux Samui et je remarque aisément la frontière entre les différentes générations. C'est une chose que nous n'avons pas chez les Kaguya, nous avons les mêmes principes aussi bien vieux que jeune, les mêmes réactions et presque des mentalités similaires. Néanmoins est-ce une bonne chose ? Pouvons nous être fier de cela ? Je ne sais vraiment pas, la différence à l'air de me plaire et même si je ne le montre pas, je suis heureux de retrouver mes amis. Yuki semble heureuse, bien que surement très affectée par les derniers moments. Quant à Kakeshou, il en reste toujours aussi complexe de l'analyser et de comprendre réellement le fond de sa pensée. Néanmoins il semble ouvert à la négociation.

Yuki commence à parler, me dévoilant par la même occasion ses sentiments pour un certaine Yusuke. Cela me dit quelque chose, ah oui un ancien déserteur dont le nom tomba dans l'oubli comme tout les précédents. Cet homme avait donc trouver refuge au Shûkai, comme quoi cette organisation ouvrait vraiment ses portes à qui le souhaite. Néanmoins je n'étais plus à Kiri et je me devais de respecter les nouvelles règles. C'est ainsi que la jeune Samui semblait plus enclin à vouloir nous rejoindre et après tout il s'agissait surtout de la meilleure solution. Il ne suffisait qu'à voir ce palais, triste vestige d'une nation oubliée, tu as beau avoir une demeure, tu n'en reste pas moins un homme. Seul ou plutôt avec une poignée d'hommes, crois-tu vraiment résister à un assaut ennemi ? Je ne pense vraiment pas, mais tu sauras certainement le plus dur à convaincre, je le conçoit.
✘ Dans un premier temps, sachez que j'ai trouvé refuge en ces lieux et un accueil dès plus surprenant. Bien que j'ai subi un léger interrogatoire, on m'a rapidement fait confiance et permit d'évoluer au sein de l'organisation ...
Je marquais une légère pause, mon but n'était pas de vendre tout de suite la mèche sur ma condition de capitaine. Je devais réussir à le convaincre sans apporter un tel détail. Par la même occasion j'allais aussi placer quelques mots à l'ancien sur ses paroles parfois crues envers la jeune Samui. Je sentais bien que cela lui pesait et il était peut-être temps de calmer les choses, quoi que ... Je verrai après avoir apporté quelques arguments :
✘ Kakeshou, si je suis venus c'est pour vous mettre à l'abri avant tout. Tu as beau avoir un palais et une poignée d'Hommes, tu n'es rien face à un village shinobi. Et t'as mort serait sans aucun doute du grand gâchis. Ce qui m'amène à un deuxième point plus important, avoir un guerrier de ta trempe parmi nos rangs ...
Observant le vieil homme, mon regard se portait une fois de plus vers lui, il était un peu plus sérieux, pour le moment je n'avais pas encore parlé de récompenses, les soldats comme lui s'en moquent. Néanmoins l'honneur est un de leur sujet favoris :
✘ Un Shinobi tel que toi est fait pour diriger et le Shûkai est en ce moment même en train de modifier son triumvirat. Deux places sont encore disponibles et ce sera par la même occasion, le moment de gouverner à mes côtés.
Je sourie un peu discrètement, en fait je me demande quelle sera sa réponse, néanmoins je ne me fais pas d'illusions, convaincre un esprit comme le sien s'annonce complexe. Il va falloir retrousser les manches et même rajouter de l'huile de coude. Mon regard se porte alors à nouveau sur Yuki, un peu plus complice cette fois-ci, j'ai envie de détendre un peu l'atmosphère, avant d'être des recrues ce sont avant tout, mes amis. Ne l'oublions pas :
✘ Ne t'en fait pas Yuki, c'est l'âge qui lui fait dire des bêtises. Les moeurs de votre clan m'ont bien l'air psycho-rigides. C'est en vous regardant qu'on observe le choc des générations, la fermeté avec Kakeshou et le rêve de liberté chez toi. Vous êtes d'un paradoxe affolant ...
Le silence se réinstalle peu à peu, comment vont-ils réagir face à tout ces arguments ? ...

Comme je m'y attendais, à peine avais-je énoncé quelques paroles, que je me faisais d'instinct, remettre à ma place par l'ancien. J'avais un peu trop dépassé le rang qui était le mien. Moi qui croyais que c'était pourtant ce que l'on me demandait lorsque l'on m'avait demandé de rejoindre le conseil Samui.
Mon regard se fit fuyant et j'observais avec une attention non dissimulée les traits à l'intérieur de ma main tout en faisant sourde oreille aux propos du vieillard. Je connaissais sa haine pour Yusuke, mais j'espérais encore et toujours l'apaiser, surtout après ce qui venait de se passer avec lui ... La nuit dernière.
Je rougis à cette pensée, sans vraiment me soucier de la conversation qui avait lieu autour de moi. Je n'y étais plus vraiment invitée après la réprimande que je venais de recevoir, pourtant l'intervention de Shio essaya d'apaiser les esprits. Allait-il réussir ou non ? J'osais alors un coup d'œil discret dans sa direction, puis vers le doyen, pour observer sa réaction.
Nul doute qu'il allait vivement réagir. Les Samui avaient toujours été très fiers de leurs traditions ancestrales, mais aussi de leur fermeté. C'est d'ailleurs pour ça que le clan avait aussi bien survécu contrairement au Kaguya et aux sombres faits qui avaient entaché l'histoire de ce clan.
Mes yeux se firent alors plus perçant. J'attendais avec une impatience non feinte les paroles du vieillard. J'espérais sincèrement qu'il verrait dans la proposition du Kaguya une opportunité aussi intéressante que moi je l'a percevais pour l'avenir de notre clan.
C'était la seule façon que je voyais pour nous préserver, je me devais d'insister, de le pousser à la réflexion. J'osais finalement ouvrir la bouche timidement :

"Kakeshuou Sama ... Ne repoussez pas la proposition de Shio sans réfléchir vraiment ... Accepté au moins d'en parler au reste du conseil Samui ... Nous sommes dans une situation périlleuse actuellement et la sauvegarde du clan doit rester notre priorité absolue ..."

Shio avait en plus de cela invoqué un argument qui pourrait faire mouche auprès de l'homme des neiges :

"De plus, avec ce que sous-entend Shio, vous serez à même de prendre un poste important dans cette organisation ... Imaginez l'influence que notre clan aurait alors sur cette organisation ... Cela nous protégera encore d'avantage !"

Je ne savais pas si j'avais employé les bons mots, mais j'essayais de mettre en œuvre tout mon faible talent oratoire pour essayer de convaincre le vieux singe.

L’ancien écoutait les propos, évaluait les arguments, jaugeait les idées. Il savait pertinemment que, dans la situation présence, l’offre du Kaguya n’était pas malhonnête. Le fait qu’elle vienne de lui, parmi tout autre Kaguya, était suffisant pour ne pas douter de sa sincérité. Mais se fier à un homme et valider ses projets et intentions ne sont pas assez pour conquérir le monde. Pour persuader un vieux grincheux comme Kakeshuou Samui, qui avait vécu mille expériences et avait fait le choix de ne compter que sur ses connaissances et sur ce qu’il voyait de ses propres yeux, ne pouvait se laisser appâter par des arguments aussi dérisoires.

Ayant mis de côté la gamine, l’homme avait braqué son regard sur l’ancien Jônin de Kiri. Il comprenait mieux d’où lui venait cette assurance, qu’il n’avait pas vu auparavant. Si, jusque là, il avait surtout croisé un homme égaré, indécis sur son avenir et sur le rôle qu’il avait à jouer, celui qui se présentait aujourd’hui à lui était un homme déterminé, mûr et à l’allure fière. Il avait donc trouvé un objectif à atteindre dans cette alliance … et son discours semblait refléter une certaine confiance.
Le quinquagénaire en profitait pour noter quelques faits. Ainsi, tu es l’un des dirigeants ? Pas étonnant que tu reviennes sur les dernières traces de ton héritage ; c’est certainement sur ces territoires que tu auras le plus de chances de trouver des alliés à ton nouveau Parti. Mais, alors que tu as passé aussi rapidement l’éponge, penses-tu qu’un homme qui a voulu pendant plusieurs décennies consacrer sa vie à défendre ses Siens et à faire prospérer l’héritage des générations précédentes serait prêt à faire table rase pour trouver un nouveau champ de bataille ? C’est en demander beaucoup, à un homme pourtant si fermement ancré sur des principes et des règles prédéfinies … .

Après les interventions des uns et des autres, il fallait statuer sur les différents éléments avancés. Le vieil homme devait cependant garder un tête un point important : s’il était amené à prendre une décision en cette heure, elle ne pourrait le concerner qu’en personne. Ne tenait pas à lui d’apporter le soutien de son Clan et sa parole en leur nom. Il avait été leur représentant sous la chefferie de Yondaïme ; mais il ne pouvait plus prétendre à ce titre depuis la destitution de Kentaro Hattan. Et il n’était pas chef du Clan Samui. Cette discussion, il devrait l’avoir avec Masayuki Samui, celle qui se portait à la tête des Siens. Quel choix ferait son Peuple, l’adulte ne pouvait le savoir. Mais il faudrait que cette discussion ait lieu, avant que la jeunesse ne s’écarte de la Voie du Clan. Et cette simple pensée suffit à l’ancien à braquer une nouvelle fois un regard noir vers la gamine.

Agir dans l’intérêt du village ? Tu n’y connais rien, petite. Quand tu fais un puzzle, le but est de voir l’image dans son ensemble, et non pas de trouver les pièces qui vont ensemble. Kakeshuou comptait bien montrer que les choses ne pouvaient être aussi simples, en reprenant les arguments un par un.

~ Ne vois pas dans ces lieux un symbole de pouvoir de notre Clan. Ceux qui s’y trouvent ne sont pas mes soldats ; et ce Palais n’est représentant d’aucune autorité politique. S’il l’a été, la chute de Kiri a également entraîné sa destitution. Quant à ma trempe, il existe bien d’autres Ninjas dans ce monde capables de bien mieux. Tu en es certainement un exemple … .

De l’aigreur ? Certes, le Dernier des Kirijins n’était pas homme à se flatter et à se mettre en avant, mais là, ca sentait clairement le rejet. L’homme qui jusqu’à présent avait lutté comme un démon avait vu sa propre faiblesse. La défaite face aux Furyou avait été bien suffisante pour atteindre son moral. Ce n’était pas seulement une défaite personnelle ; dans son cœur, il avait trahi la confiance que ses seniors au sein du Clan et par le passé lui avaient accordés. En fuyant ces terres natales, il avait laissé derrière lui toute dignité. Vouloir parler de « trempe » à un homme incapable de tenir ses engagements devenait risible.

Mais peut-être y-avait-il moyen de remédier à tout cela ? Après avoir calmé la jeunette qui pense avoir le dessus sur le vétéran en termes d’expérience (j’étouffe à cette pensée aussi ridicule …), il reviendrait sur l’idée qui venait de germer en lui.

~ Cesse de me parler de sagesse, gamine. Lorsque l’on suit son cœur, plutôt que sa Foi, on ne peut pas se prétendre Ninja. Encore moins membre de notre Clan ! Il est évident que nous en réfèrerons au Clan ; mais agiter sous mon nez des arguments purement personnels restera sans effet. Ma montée au pouvoir n’aurait aucun impact pour les Nôtres.

Regard de nouveau porté sur l’homme qui venait d’apporter autant d’informations de l’Extérieur. Tu caches celle qui m’intéresse le plus, jeune Kaguya. Celle qui me convertirait immédiatement à tes intérêts … .

~ Shio … vois-tu un avenir à nos idéaux ? La possibilité de refonder notre Village. Cette alliance peut-elle être un tremplin à notre cause véritable ?

Car rien d’autre ne sera dans mon esprit. La fierté d’une vie prête à être sacrifiée pour cet unique objectif. Le retour de Kiri Gakure no Sato, comme première puissance Ninja dans ce monde. Pour le renouveau du rêve et de l’héritage de Mahan.

« Les vents soufflent les prémices d'une ère nouvelle ...»

Et encore une fois se fut les mêmes réactions, entre la joie et l'envie d'ailleurs de Yuki, face à un Kakeshou froid comme sa glace. C'était toujours un réel plaisir de les observer, de voir l'un tenter de convaincre l'autre, il n'y avait pas meilleur exemple en psychologie. La question était : Lequel allait craquer le premier ? Mes paroles avaient un sens et tout ce que j'avais dis jusqu'ici ne pouvait que les faire réfléchir, néanmoins je comprenais bien les interrogations de l'ancien, encore bien trop ancré dans ses racines. Mais bon, il me restait encore quelques atouts à jouer et ce dernier vient justement d'en parler, il vaut voir renaître Kiri. Mais, notre cher village, ne disparaît jamais. Tu devrais le savoir.
✘ Vous n'avez plus le temps d'en parler à votre conseil. Sans vouloir vous presser, les décisions doivent être prises maintenant. Après il sera trop tard.
Première intervention de ma part pour répondre au propos de la jeune Yuki. Celle-ci se voyait déjà en parler au clan Samui, certes il était évident qu'il faudrait les informer, mais Kakeshou pouvait surement prendre les décisions seuls. Une réunion n'aurait été qu'une perte de temps, parlant de formalité, de ci et de ça, en bref beaucoup de paroles pour peu d'actes. Je n'étais pas vraiment de ce genre là, préférant l'action à la diplomatie, voilà surement pourquoi j'avais attéri au Buki et était en charge de l'armée du Shûkai. Néanmoins, désormais il me fallait répondre à Kakeshou qui semblait complètement indécis, ce vieux sage était réellement difficile à convaincre :
✘ Je ne te parle pas de recréer Kiri à travers le Shûkai. Il y à parfois des rêves qui devraient rester dans notre esprit et non essayer de devenir réel. Néanmoins, tu sais bien que le village caché de la brume ne meurt jamais. Il sera question de diriger avec notre âme de Kirijin, nos habitudes et nos coutumes. Cela s'appelle un déguisement, n'as-tu jamais mis un masque sur ton visage pour faire semblant ?
Je souriais une fois de plus tout en marquant une pause, j'espérai qu'il comprenne réellement où je voulais en venir. A vrai dire je ne me faisais pas de soucis pour cela, je savais très bien qu'il était intelligent et je pense que derrière cette sagesse se cache forcément un peu de malice. Après tout, il a quant même acquis de l'expérience et vus de nombreux shinobis, il a forcément apprit de certain. Je le voyais alors en pleine réflexion, c'était quant même rare de voir un homme si pensif, si inquiet pour son clan, c'était tout à son honneur et je ne pouvais que respecter un tel homme. C'était surement pour ça que j'appréciais autant ce Samui.
✘ Kakeshou, je sais à quel point ton clan compte pour toi, il est surement ta vie, ta raison d'être. Ce sera long, ce sera dur, il faudra se battre, mais le Shûkai sera surement un tremplin pour nous. Ils nous voulaient à genoux, nous nous sommes relevés. C'est l'exemple même de la réussite des Kirijins.
Si même les Furyou n'avaient pas réussi à nous tuer, qui allait s'en charger désormais ? Nous n'étions pas que des soldats sanguinaires, Kiri n'était pas qu'un village cruel et rempli de vices, c'était avant tout notre chez nous, notre logis. Enlever le toit d'un homme au dessus de sa tête et il fera tout pour couper la vôtre.
✘ Vengeons-nous, mon frère ...
Peut-être que je m'étais emporté, mais les mots étaient bien là. Il était temps pour nous de nous rattraper, je lui tendais alors la main pour conclure, si il la serrait, nous partions sur le champ pour le Shûkai. Mes deux amis, si je vous veux près de moi, c'est pour avoir quelqu'un à protéger. C'est dans ces moments là que je me bats avec toute ma rage. Sans vous eux je ne suis qu'un officier, avec vous, je suis un capitaine ...

Cette fois-ci, les différents éléments de réponses se suivaient de façon sufisamment intéressante pour être validés. Avec cette Alliance, les Ninjas membres du Clan Samui auraient certainement de quoi faire ; et ils trouveraient un moyen de ne pas pérécliter dans leurs Arts et dans leur influence. Certes, certaines choses seraient à refaire. Encore que la réputation de certains ne se cantonnait plus au niveau régional. Mais ceux qui étaient encore des brins d’herbe dans l’ancien Village caché de la Brume devraient trouver les moyens de s’élever et de se montrer aptes à lutter. De son côté, même s’il n’avait guère une réputation brillant de mille feux, Kakeshuou Samui savait que son expérience serait bien accueillie dans une communauté aussi jeune. Sans doute devrait-il faire attention à son caractère ; sonder les lieux serait certainement vital avant d’agir d’une quelconque façon … .

Recréer le village, un doux rêve qu’il fallait laisser à cette place ? Tu sembles bien déterminé, Shio … . Tu n’étais probablement pas aussi attaché que moi à ce lieu ; il faut dire que tu étais déjà peu attaché à ton Clan. Après tout, cette scène de ménage t’amuse à répétition. C’est certainement un paysage que tu n’as pas du beaucoup croiser chez les Tiens. Nous sommes un Clan dynamique : tu te sentirais certainement mieux chez Nous. Mais il est des liens de sang qu’il est impossible de rompre. C’est bien dommage … .
En revanche, s’emparer des hautes têtes de l’Alliance pour tâcher de ne pas perdre nos bases et nos alliés, voilà un point de vue qui n’était certainement pas idiot. Tu commences à réfléchir comme un politique, Shio Kaguya : pas étonnant que tu te sois hissé au sommet de cette Alliance de petits pays. Bien que ce ne soit qu’un mausolée d’argile, cela peut se dresser une véritable pyramide de calcaire et de pierre ! Notre coopération pourrait-elle achever un tel monument ? L’avenir nous le dira sans doute … .

Présentant une main chaleureuse, promettant unité et avenir, le Kaguya attendait maintenant une réponse. Positive sans le moindre doute. Il est vrai que le vieux Jônin était des plus casse-pieds ! Tant de temps pour convaincre ce vieux renard tenant à peine sur ses pattes ! Prends-la, cette main, vieil ignare ! Ou faut-il que cette gamine qui te sert de nièce au ixième degré te supplie encore ? Inutile, l’homme a déjà obtenue le mot qu’il attendait depuis le début. La vengeance … . Ce doux plat qu’il espérait bien pouvoir savourer … . Cette gâterie qu’il poursuivrait toute sa vie … . Hors de question qu’il trépasse sans avoir mis hors d’état de nuire ces monstruosités, ces animaux sans foi ni loi, qui pensaient avoir œuvré pour le bien de tous.
La main de l’Ancien glissa entre les doigts de son compagnon d’arme. Il serra cette main, puis la retourna pour marquer une empoignade. Son regard était toujours aussi ferme ; mais c’était une profonde conviction qui venait de prendre feu en lui.

~ Si c’est comme ça, nous agirons ensemble … et nous ferons perdurer Kiri par les actes.

Un léger sourire malicieux. Le quinquagénaire est content de voir qu’il y a un avenir. Pour lui comme pour les Siens. Il fallait d’ailleurs être plus précis à ce sujet. Reprenant sa main et buvant sa tasse de thé, il semblait habité d’une nouvelle jeunesse. Prêt à repartir sur le champ de bataille ; bien qu’il ne l’ait jamais quitté. Reposant le récipient, les idées s’enchaînaient dans sa tête. Le tout maintenant était d’y mettre de l’ordre. Le Clan, Yuki … tant de choses. D’ailleurs, il faudrait certainement partir au plus tôt. Après tout, Tsuchi no Kuni était – pour ainsi dire – à l’autre bout du monde.

~ Nous en réfèrerons à notre Clan en réunion extraordinaire ; elle sera convoquée au plus tôt, et j’en parlerais à Masayuki, notre Chef actuelle. Mais on peut être assuré qu’avec quelques aides, c’est le Clan entier qui se rangera du côté du Shukaï. Ce ne sera qu’apporter un soutien supplémentaire à notre entreprise.
Par ailleurs, je dispose en partie d’informations sur les Furyou, qui représentent toujours une menace pour ce monde. Et j’espère que cela nous permettra d’accomplir notre vengeance d’autant plus tôt.

Tournant son regard vers la gamine, il voyait bien que sa décision la ravissait. Le tout maintenant était d’organiser la suite des évènements … sans pour autant en perdre le contrôle ! Ce n’est pas parce qu’il venait d’adhérer à cette organisation nouvelle qu’il tolèrerait que cette mioche fasse ce qu’elle voulait, sans autorisation aucune. En particulier avec cette sale fripouille de Yusuke Katano !

~ Yuki, tu peux partir devant pour avertir les Nôtres de notre départ. Après cela, nous nous rendrons au Pays de la Terre. Inutile de partir avec de mauvaises fréquentations ! Nous aurons à discuter pendant ce voyage ! …

Sur ces mots, l’homme se relevait et abandonnait derrière lui les coussins. Son regard se posait une dernière fois sur son visiteur.

~ Je te remercie pour tes nouvelles et ta proposition, Shio Kaguya. Sache que si je ne porte pas ta Race dans mon cœur, tu restes un camarade de combat qui mérite le respect. Nous nous retrouverons dans les arcanes de cette Alliance ; et n’hésite pas à m’appeler si tu es dans le besoin. Je te laisse, il semble que j’aie beaucoup à faire … pour notre Avenir à tous.

Et sur un signe de tête en guise de salut, il adressait ses respects à l’invité de marque, et quittait la pièce. Il espérait bien trouver cet homme un peu plus tard, et pouvoir discuter avec lui. C’était un homme fort, intelligent et fidèle … . Dommage que les mœurs si solidement enracinées d’un homme au bout de sa vie l’empêchent d’appeler un autre homme pourtant digne de confiance … « ami ».

Une nouvelle fois, on me demande de la boucler et cette fois-ci, je baisse la tête, mais mon faciès est furibond et marque bien la désapprobation que j'éprouve à l'instant présent au vu de la demande de l'ancien.
Pensez bien que les choses ne vont pas aller en s'arrangeant lorsque j'entends la suite des évènements bien que finalement, la décision du vieux me laisse heureuse. Il accepte finalement. Parfait, je n'aurais au moins pas à choisir entre amour et famille. Un choix cornélien de résolu, mais est-ce seulement le dernier ? Rien n'est moins sur dans le monde dans lequel nous vivons et alors que je consens finalement à me redresser uniquement dans le but d'obéir aux ordres, j'adresse un dernier sourire à l'intention du Kaguya :

"A bientôt Shio ..."

Une phrase si significative en sens alors que finalement, je quitte la pièce sans autre forme de discours supplémentaire.
Les paroles du vieux quant à elles, me laisse pantoise mais je n'en marque aucune forme. Je m'étais contentée d'approuver. Comme-ci de simples paroles allaient me faire partir sans Yusuke. Sa présence, il la supporterait de gré ou de force, qu'à cela ne tienne.
Je marchais à présent à vivre allure dans les couloirs du château, rejoignant les appartements où je savais que dame Masayuki logeait. Je savais que mon oncle ne voudrait pas perdre de temps suite à la décision qu'il devrait prendre et qu'il ferait légèrement fit du protocole.
Mon poing se referma donc sourdement et frappa à trois reprises sur la porte de bois avant que l'on me donne l'autorisation d'entrer.
Le chef du clan, égal à elle-même semblait profondément absorber par un livre dont je reconnus sur la tranche l'insigne du clan. L'une de nos archives. Je ne dis rien avant de finalement obtenir la parole et lui expliquer la situation rapidement et de demander sa présence auprès de Kakeshuou Sama afin qu'ils puissent avoir une discussion avant son départ.
Pour ma part, je devais à présent me préparer et prévenir Yusuke que nous partions pour cette nouvelle alliance. J'espérais au moins être à la hauteur de ses attentes et faire bonne figure à ses cotés. Pour le clan ... Seul l'avenir nous le dirait, il me faudrait juste un peu de patiences.

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