L'été venait de pointer le bout de son nez, et qui dit été à Yuki no Kuni, dit aussi danger ! Je n'allais certainement pas le contredire, car le froid, bien que moins puissant qu'habituellement était toujours aussi terrible et la calotte glacière se faisait capricieuses.
Résultat, j'avais bien trois heures de retard sur mon rendez-vous au port et bien que j'aie choisi le moyen le plus sûr selon moi de me déplacer sur la banquise, je ne savais pas vraiment si emmener Panach avec moi pour cette mission était une bonne idée. Mais le temps n'était pour l'instant pas à la réflexion.
Attachait via une sangle en cuir relié à un harnais à ma jument et usant du suimen à outrance pour me maintenir sur un fin coussin d'air, je glissais derrière l'animal comme si j'avais été équipé de ski. l'exercice en soit n'était pas vraiment difficile mais tellement plus soulageant pour l'animal.
La ville était en vue et un sourire se dessina sur mon visage alors que je ralentissais l'allure doucement en entrant dans cette dernière et en me dirigeant l'air de rien vers les bateaux qui venaient d'accoster.
Il ne me fut pas difficile de repérer la haute silhouette de Demon parmi la foule et de s'avancer vers lui l'air de rien.
Emmitouflé dans mon épaisse cape en fourrure, je m'avançais vers lui en continuant à me faire traîner par ma jument et j'arrêtais cette dernière juste à sa hauteur avant de lui sauter dessus :


"Coucou, toi !!! Ça va !!! Bienvenue à Yuki no Kuni !!!" Lançais-je d'une voix claironnante.


Oui, nous avions beau être en mission, je n'en conservais pas moins ma joie de vivre habituelle et j'étais en train de tenir le jeune homme par le visage et de frotter mon nez contre le sien :


"Ici, c'est comme ça qu'on se dit bonjour !!! C'est pour s'assurer que ton nez n'est pas en train de geler !!!"


Je rigolais comme une folle de le retrouver et ce n'était pas encore fini ! Non, nous avions encore un peu de temps à passer ensemble, aussi, je me redressais et lui tendais la main pour l'aider à en faire de même avant de lui montrer ma jument qui revenait vers moi curieuse :


"Je te présente Panach ! Ma jument ! Considère la comme le troisième membre de notre équipe pour cette mission car nous aurons besoin d'elle pour nous déplacer jusqu'aux principaux villages ou ont lieu ces attaques ! Elle a le pied beaucoup plus sûr que nous et ça nous évitera de tomber dans des crevasses !"


J'époussetais rapidement ma tenue pour enlever la neige qui s'y était collé et regardé le jeune homme avant de faire un petit sourire. Je sortis alors de mon sac à dos une écharpe dans laquelle je l'enroulais :


"Tu vas avoir froid ! Tiens prend mon sac ! Est-ce que tu as déjà fait du ski, toi ? Parce que là, on va faire un peu la même chose ! J'espère que tu es courageux !"

Voir Demon se montrer aussi attentionné envers ma jument me remplie de joie et je m'approchais sans hésitation à mon tour de cette dernière pour lui flatter gentiment l'encolure tout en regardant le jeune homme. J'allais lui expliquer en quoi consistait ma propre méthode de ski quand sans attendre et en me surprenant un peu, il me reprit dans ses bras, trop heureux de me retrouver visiblement.
Je souris timidement avant de glisser à mon tour mes bras autour de ses épaules pour lui rendre son étreinte.


"Tu m'as beaucoup manqué aussi Demon !"


Je lui tapotais gentiment le sommet du crâne que j'avais du mal à atteindre à cause de sa grandeur. Cela me fit sourire et sans plus attendre, je l'entrainais avec moi sur le côté de la route pour lui expliquer :


"Bon pas de temps à perdre ! Tu connais la technique du Suimen, pour marcher sur l'eau, je suppose ? Ben-là, c'est un peu la même chose ! La pression est légèrement différente, moins forte que le suimen car en gros tu n'as pas une zone vraiment instable comme du liquide sous toi, mais la neige qui est molle ! Il fait créer un coussin d'air et juste se maintenir en apesanteur ! Le cheval fera le reste !"


Nous n'avions pas beaucoup de temps pour qu'il comprenne la technique et je comptais sur ses bonnes capacités d'apprentissages pour partir au plus vite. Le temps pressé !
C'est donc sans plus attendre, que lorsque je vis qu'il avait compris, je retournais derrière Panach et rattachais ma sangle à son harnais avant d'en tendre une à Demon que je l'aidais à enfiler par-dessus sa propre veste.


"Tu vas t'attacher à ma sangle et tu vas bien te tenir à moi pour ne pas tomber d'accord ! Nous avons beaucoup de routes à faire ça va être fatiguant !!!"


Puis soudain, une image me traverser l'esprit. Juste avant qu'il ne s'attache à moi, je le fis se retourner et piquer dan
s mon sac une paire de lunettes de soleil que je lui déposais sur le nez :


"Voilà ! Tu es prêt ! Tu vas vite te rendre compte que le soleil est aveuglant ici à cause du reflet sur la glace est la neige ! Du coup, on n'est pas à la plage, mais presque ! Il fait juste beaucoup plus froid !"


Puis je l'attachais à moi et me saisissant de ses mains, je les enroulais frénétiquement autour de ma taille avant de rabattre ma propre paire de lunette solaire sur mon nez :


"Tiens-toi bien !"


Puis, je donnais une impulsion à la jument qui se mit immédiatement au trot alors que je lui faisais prendre la direction de la vaste étendue de glace en la dirigeant vers l'Ouest.
Les villages où se passaient les attaques étaient dans une vallée montagneuse proche de la côte du pays à environ trois heures de route avec notre méthode de déplacement. Nous avions le temps de discuter en sommes :


"Alors quoi de neuf à Kiri ? Comment va Tenzö ?"

Mon regard s'assombrit énormément à la question du jeune homme et bien qu'il ne pût le distinguer de par sa position (derrière moi) et surtout à cause de mes lunettes, j'affichais à présent une mine triste et dénouée de toute joie. Pourtant, je fis un effort surhumain pour lui répondre de façon normale :


"Oh pas grand chose ! J'enchaine les missions ! Il y a tellement à faire ici et le gouverneur est vraiment exigeant avec nous ! Tant mieux ! Ça m'oblige à redoubler d'efforts !"


J'essayais donc de montrer un peu plus d'enthousiasme sur la fin de ma phrase, mais rien à faire. Je me contentais à présent de regarder droit devant moi, dirigeant Panach avec beaucoup d'attention alors que nous continuons à voguer tranquillement vers notre destination dans une petite vallée enneigée.
Au loin, se dessinait doucement la forme anguleuse et clairsemée de la petite bourgade que nous appellerons Tachikita. Je la pointais du doigt en haussant un peu le ton pour réveiller Demon qui semblait s'être assoupi :


"Regarde ! On arrive !"


Les cheminées laissaient s'échapper une douce et délicate fumée montrant une activité, pourtant, plus nous nous rapprochions du village, plus je remarquais l'absence assez flagrante de vies dans ce dernier.
Personnes dans les rues, tous les commerces étaient fermés.
Alors que nous parcourions la rue principale, nous arrêtant sur la place centrale, je cessais d'activer mon chakra pour pouvoir retrouver une mobilité ordinaire tout en observant les lieux d'un regard circulaire.
Je lançais alors à Demon un regard hésitant. Pourquoi n'y avait-il personne ici ? Ce me paraissait vraiment étrange. Je fis alors la seule chose qui me paraissait normale dans une telle situation. Je pris une longue inspiration et m'écriais :


"Héhoooooo !!! Il y a quelqu'un ?"


Ma voix se répercuta longuement en écho dans tout le village et dans les vallées environnantes si bien qu'on l'entendît encore dix secondes après que j'ai fini ma phrase.
Puis, ce fut à nouveau le silence plat. Au loin, le soleil commençait déjà à décliner à l'horizon, nous plongeant petit à petit dans la pénombre. Ici, les journées étaient beaucoup plus courtes qu'à Kiri et Demon n'était sans doute pas habituer.
Soudain, sans crier gare, un volet s'ouvrit et une habitante nous toisa d'un regard mauvais avant de lancer un cri :


"Pauvre folle ! Qu'est-ce qui te prend de crier ! Tu vas les attirer !"


Attirer quoi ? Qui ? Ma question trouva vite réponse, car des bruits de sabots violents se firent entendre. J'eus à peine le temps de tourner la tête et se sauter sur Demon pour le protéger qu'un shuriken fuma se planta dans le mur de la maison derrière nous.
On nous attaquait et ils étaient ... Vraiment nombreux ...


"Oups ... Problème !"

HRP:

Demon semblait avoir une idée en tête, mais pour ma part, j'en avais une autre. Alors que le jeune manieur de temps se lançait dans un combat au corps-à-corps avec l'un des Barbares, j'avais sauté habillement sur le dos de ma jument. J'avais alors englobé son ventre de mes jambes pour me maintenir en équilibre sur son dos à cru, et j'avais détaché d'un geste habile la sangle qui risquait de la gêner dans ses mouvements.
Combat monté, une première pour moi, mais cela faisait maintenant des semaines que j'entrainais la jeune bête aux aléas de ce genre de combat. Le bruit, l'excitation, les mouvements brusques.
Je tirais rageusement sur les rênes et la talonnant comme jamais, je m'élançais à la rencontre du reste du groupe de Barbares tout en dégageant mon poignet gauche pour invoquer mes armes.
Je me saisis sans aucun problème des deux tonfas lorsque ces derniers apparaissent au creux de ma main et maintenant toujours les rênes de ma main gauche, je me met à faire tourner l'une des armes pour lui imprimer une puissante rotation alors que je m'approche de l'un des hommes.
Je n'ai aucun mal à donner un coup habile de l'arme qui vint de planter dans t'interstice sous la mâchoire du Barbare, lui arrachant un cri de douleur en même temps qu'il perd son sourire à jamais, la mandibule mobile s'envolant dans les airs avant de venir rougir le sol. Voilà à présent qu'il tombe de son cheval en hurlant de douleur pendant que j'indique d'une pression du genou à ma monture d'effectuer une demie volte pour repartir aussi sec à l'assaut.
Je m'accroche à sa crinière comme je peux et je suis avec aisance les mouvements du grand galop dans lequel elle s'est lancé pour rattraper ses compatriotes équins.
Ma jument est habile et fine, elle se glisse facilement entre ses deux compères et alors que je lâche sa bride tout en continuant à conserver mon assiette, j'essaye de désarçonner avec des coups précis les deux hommes à mes cotés.
Un coup dans les côtes et l'autre se prend un magnifique revers de la garde de mes tonfas avant de tomber lourdement au sol assommé.
J'en avais neutralisais trois rapidement et apparemment, Demon venait d'en finir avec l'un deux.
Me rapprochant rapidement de lui tout en stoppant ma monture, je m'assurais qu'il allait bien.
Parfait :


"Allez montre moi ce que Tenzo t'a appris Demon !"

hrp:

Je n'avais pas suivi les actions du jeune homme et pour cause, j'étais occupée à une toute autre tâche. Rassembler les chevaux des brigands pour les calmer. J'en tenais trois par les brides tout en restant sur le dos de ma propre monture où je repérais rapidement deux autres chevaux abandonnés. Voilà qui nous serait pratique. Après la mission, je les ramènerai au palais de Kakeshuou où ils pourraient nous servir. Le combat était fini à présent et j'ignorais délibérément la vantardise du jeune Jisetsu, les yeux fixés sur les volets à présent refermés ou une femme m'avait criée que j'étais complètement folle.
J'avais besoin d'explications plus que d'autres choses, aussi, je me rapprochais doucement de la maison en question où j'attachais les chevaux à un poteau devant.
Cette mission était étrange. Vraiment étrange.
Je frappais à la porte de la petite habitation en m'exprimant d'une voix calme, détendue :


"Madame ! Ouvrez s'il vous plait ! Je suis membre de la garde gouvernementale ! Vous n'avez rien à craindre de moi et les ennemis ont été neutralisés !"


J'attendis de longues minutes avant que la femme ne daigne ouvrir la porte. C'était une vieille dame, une très vieille dame dont je comprenais bien l'inquiétude dans les traits. Je lui fis un petit sourire timide se voulant rassurant :


"Je ne vous veux aucun mal soyez rassuré ! J'aimerai juste vous posez quelques questions !"


J'attendis quelques secondes sur le pas de la porte et une discussion courte et avec peu de mots s'en suivit, mais elle me permit d'obtenir les renseignements dont j'avais besoin. Notre combat avait par contre éveillé une foule de curieux qui s'étaient enfin décidé à sortir de leur maison.
Tout en m'éloignant de la vieille femme après l'avoir remercier, je cherchais des yeux le chef du village. Un homme grand et musclé sous ses épais vêtements, j'en étais certaine. Je m'avançais donc vers lui et le saluais d'un petit mouvement de tête :


"Nous sommes l'équipe envoyée ici pour vous venir en aide ! Si vous pouviez ligotez les hommes encore vivant s'il vous plait et vous arrangez pour qu'ils ne puissent fuir, cela serait un grand soulagement pour nous ! J'aimerai aussi vous confiez leur monture ! Nous allons juste en réquisitionner une ! Prenez soin d'elles, je reviendrais les chercher une fois que la mission sera accomplie !"


Je souris à l'homme avant de lui donner quelques détails supplémentaires et de m'en retourner vers Demon.


"Viens avec moi !"


Sans dire plus de mots, je m'approchais du groupe de chevaux et j'en dessellais un pour récupérer ma selle que je posais et attachais fermement au dos de ma jument. Puis, attrapant un cheval bai au poil long, je passais les rênes par-dessus son encolure et m'approchais de son flanc gauche :


"Allez Demon ! Grimpe !"


J'avais mis mes mains en coupole pour lui faire la courte échelle avant de grimper à mon tour sur ma propre monture. Nous repartions en direction de la grande montagne derrière nous. L'endroit ou, d'après la vieille femme, les Barbares avaient élu résidence.

Combien d'heures nous faudrait-il pour retrouver les Barbares ? Quelles traces allions parvenir à trouver dans le blizzard qui venait de se lever ? Je n'en savais rien, mais au loin, je voyais la nuit commencer à nous recouvrir de son voile bleuté et je savais les dangers que cela engendrerait. Ces derniers étaient à peu prêt équivalent avec ceux de camper dans cette montagne. Mais avions, nous vraiment le choix ? Entre mourir et de froid et mourir tout court, je préférais encore que ça soit au chaud.
N'y d'une, n'y de deux, je me mis en quêtes d'un abri pour la nuit.
Voilà à présent une heure que nous longions une falaise sans trouver le moindre chemin pour grimper sur cette dernière. Le froid commençait à me picoter les orteils et je savais bien ce que cela voulait dire. Stoppant ma jument, je descendais de son dos et m'approchais du jeune Kirijin toujours juchait sur sa monture. Là, je m'écriais pour couvrir le bruit du vent :


"Ça ne sert à rien de continuer à chercher dans le blizzard ! On va faire une halte pour la nuit ! Descends !"


J'attendis que le jeune homme s'exécute et je lui tendis les rênes de ma jument avant de composer une série de mudra complexe :


"Hyouton ! Muro !"


Aussitôt, la neige commença à se rassembler autour de nous et à constituer un igloo pour nous servir d'abri durant la nuit. J'exécutais alors une nouvelle fois la technique de façon à constituer un simulacre d'igloo beaucoup plus grand pour abriter également les chevaux. C'était mieux que rien et nous devrions faire avec. Je récupérais alors ma jument et m'avançais vers le petit abri que j'avais constitué pour eux afin de la caler contre la paroi de la falaise et de la recouvrir d'une épaisse couverture que je tirais sur son dos. Puis, je positionnais la monture de Demon que je calais à côté de la mienne pour qu'elles se tiennent chaud mutuellement. Maintenant, il nous fallait rassembler du petit-bois pour se faire un feu et se mettre à l'abri. C'est ainsi qu'une demi-heure plus tard, nous nous retrouvions sous l'abri de neige autour d'un petit feu surmonté d'une casserole dans laquelle je faisais fondre de la neige afin de préparer une soupe. Je regardais alors Demon :


"Ça va ? Tu n'as pas trop froid ?"


Sans attendre sa réponse, je tirais du petit coffre contenant une multitude d'affaires et que j'avais fait apparaître au moyen d'un sceau, une nouvelle couverture en fourrure que je posais sur ses épaules :


"Les conditions sont rudes ici à Yuki no kuni. Nous allons manger et dormir à tour de rôle ! Je monterais la garde en premier et demain, nous reprendrons la route d'accord ! Avec le jour, ça sera quand même plus facile de trouver le village de Barbare ! J'espère qu'il n'y aura plus de blizzards au moins !"

hrp:

Je réveillais le jeune homme quatre heures plus tard afin de profiter moi aussi d'une courte nuit. Rien ne fut à déplorer ce jour-là et lorsque je me redressais, émergeant de l'amas de couvertures le lendemain matin, les yeux et le visage boursouflés par le sommeil, je regardais le jeune Jistesu d'un œil absent avant de bailler longuement dans ma main. Je sortais doucement de ma torpeur matinale, et je m'attelais immédiatement à préparer un bon petit déjeuner tout en questionnant le jeune homme avant que nous reprenions la route :


"Comment ça a été cette nuit ? Rien de particulier ?"


J'attendais de lui une réponse avant de m'habiller rapidement, repassant un pull par-dessus ma tunique et me couvrant de ma lourde cape d'hiver, puis je rassemblais les affaires dans un coffre que je faisais immédiatement disparaître lorsque je nous jugeais prêt à repartir. Je dégageais alors petit à petit la porte enneigée de l'abri et sortais la première avec d'infinie précaution. Les chevaux étaient toujours là. Légèrement endormie, mais sauf. Ils avaient bu un peu de l'eau à présent glacé que j'avais réchauffé pour eux et manger les quelques épines de pins que j'avais trouvées. C'était parfait, nous allions pouvoir repartir. N'y d'une, n'y de deux, j'aidais le jeune Jisetsu à remonter sur son cheval avant d'en faire de même et nous étions repartis pour l'aventure.
Le blizzard s'était levé et par chance le ciel était clément aujourd'hui. Couvert de nuages, certes, mais clément et surtout avantageux pour nous, car nous pourrions ainsi retrouver plus rapidement la demeure des Barbares. Me tournant vers mon coéquipier, je lui fis un petit sourire rassurant :


"Bon ! Ouvrons l'œil aujourd'hui ! Le tout, c'est de ne surtout pas les rater !"


Je lui proposais alors de nous enfoncer dans une vallée montagneuse tout en restant à portée de vue l'un de l'autre pour essayer d'apercevoir un campement, quelques choses qui nous feraient remarquer une trace de vie. Peut-être de la fumée de feu de camp ou bien ...
J'ouvrais l'œil dès lors, attentive au moindre bruit de la montagne. Tant les craquements des différentes couches de neige qu'autres choses.
Il ne restait plus qu'à espérer que nous serions un peu chanceux à présent.

Les yourtes des Barbares étaient en vue. De simples toiles en peau de bête, mais qui avaient sans aucun doute l'extraordinaire capacité de conserver la chaleur des feus qui devaient flamber à l'intérieur. Je souris intérieurement en me rapprochant de mon coéquipier :


"Bien joué ! Il faut maintenant établir un plan de bataille !"


Sans plus attendre, je descendais de ma jument et l'entrainé avec moi derrière un petit monticule de neige ou elle serait à l'abri et invisible de nos opposants. Il fallait se la jouer discret selon moi.
Je montais en haut du petit monticule et me couchais sur ce dernier pour pouvoir observer la vallée en contrebas ou se trouvais le campement. Dans un murmure rapide, je comptais :


"6, 7, 8 ... 12 Yourtes ..."


Je dessinais alors rapidement un calcul sur la neige comme pour m'aider à me concentrer et à évoluer les forces que nous aurions en opposition face à nous.
Les choses n'allaient pas être des plus faciles et je murmurais à l'encontre de mon coéquipier :


"Ils doivent être un peu plus d'une trentaine de guerriers ... Et j'ai bien peut que mon blizzard soit inefficace contre eux. Ils connaissent ses montagnes comme leurs poches et ne craignent pas le froid ... La situation est vraiment compliquée !"


Je laissais mon menton retomber dans la neige pour réfléchir tout en observant l'environnement dans lequel nous nous trouvions. Il fallait que l'on parvienne à piéger les ennemis. À les encercler pour leur rendre toutes fuites impossibles. De même que compte tenu de leurs nombres, nous étions clairement en infériorité numérique, et même si cela pouvait payer contre une dizaine de Barbares, je doutais que nous ayons le dessus sur un nombre beaucoup plus important.
Je soufflais de dépits tout en continuant à observer les lieux.


"Pfff ... Je ne vois vraiment pas ce qu'on peut faire !"


Je me retournais alors vers Demon. Lui avait-il peut être des idées pour parvenir à les coincer ? Après tout, nous étions deux sur cette mission. Mon regard devint alors très vite un regard d'espoir qu'une petite étincelle animée de façon imperceptible.
Me penchant alors légèrement en avant pour m'adresser à lui, je lui demandais dans un murmure :


"Une idée ?"

La jeune fille écouta l'idée de Demon d'une oreille attentive. Son plan était pas mal, mais quelque chose clochait dans l'histoire. Elle ne savait pas vraiment comment l'annoncer au jeune manieur de temps sans pour autant le vexer. Elle choisi de jouer franc jeu avec lui :


"Il fait environ moins vingt cinq degrés à l'heure actuelle ... Ton suiton ne sera d'aucune efficacité car il se transformera immédiatement en glace ..."


Je désignais ensuite la fine couche de cuir tendu sur les yourtes des barbares :


"C'est de la peau d'animaux ... C'est étanche ... et ils ne dormiront pas dehors en pleine nuit ... ça ne les trempera pas ... Et même rester dehors avec le froid qu'il fait ici la nuit, c'est courir au suicide ! Il faut que nous agissions autrement ! Réfléchissons !"


C'était surtout à moi de réfléchir en fait car je connaissais bien le territoire. Qu'est ce qui faisait le plus peur au habitants des régions montagneuses.
La solution me frappa alors comme une évidence. Une terrible évidence et je me redressais d'un bond :


"Je sais !!!"


Je me mis alors à fouiller frénétiquement dans ma poche d'ou je tirais une multitude de parchemin explosif :


"Une avalanche ! Voilà la solution !"


Je regardais alors autour de moi :


"Bon ça risque d'être dangereux mais il va falloir déposer les parchemins explosifs à des endroits bien précis. Une fois qu'on les aura tous bien placé, on les fait exploser en même temps !"


J'hésitais encore quelques secondes en continuant d'observer le village en contrebat :


"Hummm ... Je pense être capable de contrôler la coulée de neige à ma convenance pour faire en sorte de les encercler ! Demon, les avalanches c'est la chose que l'on craint le plus dans ses régions montagneuses ! Ça va être vraiment très dangereux ! Il faudra faire attention !"


Que dires de plus ? J'attendais l'accord du jeune homme pour que nous nous mettions en action. Sans plus attendre, je rassemblais donc mes affaire et après avoir donné la moitié de mes parchemins à Demon, je remontais sur ma jument pour m'enfoncer dans la montagne cherchant des yeux les endroits qui seraient le plus à même de provoquer une immense avalanche. Le cœur bien accroché, je me coucher sur l'encolure de ma jument qui gravissait à présent une étroite cote tout en balançant à intervalle régulier des kunaïs serties de parchemin explosifs dans la couche supérieure de neige, la ou elle me semblait le moins stable.

C'était le moment de vérité. Je m'étais placé en contrebas par rapport à la position de Demon et j'attendais son signal pour déclencher l'explosion. Il fallait faire en sorte que ces dernières se produisent avec très peu d'intervalle pour que l'effet soit décuplé. Faisant fuir ma jument vers le sommet d'un claquement sur les fesses, je m'enfonçais presque jusqu'au genou dans la neige, mais il y avait plus important à présent. Maintenant que Demon me voyait clairement, j'attendis qu'il se mette en sécurité sur un rocher avant de lever le bras. C'était le signe.
Composant alors le signe de la chèvre proche de mes lèvres, je concentrais mon chakra pour faire exploser les explosifs :


"Kaboum !"


Dix détonations retentirent chacune à leur tour dans un intervalle très proche ce qui produisit un énorme feu d'artifice. Puis doucement, les plaques de neige commencèrent à se désolidarisait de la montagne, tombant en contrebas doucement d'abord, puis prenant de la vitesse. C'était pour moi le moment d'agir. Je composais la plus longue série de mudra que je n'avais jamais faites à la vitesse d'exécution la plus rapide dont j'étais possible et je lançais la technique dont j'étais la créatrice :


"Hyouton, Nadare no Jutsu !"


Les deux mains tendues en avant, je cherchais alors à prendre contact avec les deux coulées de neige s'écoulant de chaque côté de la montagne. Je n'aurais jamais pensé que cela serait aussi manavore, mais j'y mettais toute mon énergie, toute ma détermination, avant d'enfin sentir le flux des deux coulées. Je les tenais fermement entre mes doigts et je n'avais plus qu'à tirer légèrement sur ces derniers pour les contrôler comme un marionnettiste avec ses pantins. D'un geste habile, l'une des coulées m'évita en faisant un curieux détour et se précipita vers le petit village en contrebas. Il était temps à présent.
Je formais un tourbillon autour de ce dernier les deux coulées de neige se mélangeant comme l'eau dans un siphon d'évier et formant d'énorme mur autour du village.
Je n'avais pas enseveli le village sous une épaisse couche de neige, mais je me rendais compte à présent que j'aurais pu le faire. L'effort était pour l'instant tel, que je tombais à présent à genoux dans la neige en tentant de reprendre mon souffle du mieux que je pouvais. Je ne pensais pas que l'effort serait aussi épuisant.

HRP: