Citation :

Vous êtes envoyé au pays de Yi, ce pays est une nation modeste se situant au nord de Suna et est depuis peu en guerre contre son voisin le pays de Ya. La raison ? Yi no Kuni souhaite détourner une partie du fleuve pour irriguer ses terres arides manquant cruellement de fertilité. Malheureusement selon un vieux traité datant de plusieurs décennies, ce fleuve appartient au pays de Ya qui refuse pour le moment catégoriquement de partager son eau. Vous devez d'une manière ou d'une autre pousser le chef du pays de Ya d'accéder à la demande de son voisin. Vous pouvez utiliser l'approche que vous souhaitez. Diplomatie, conquête, menace, chantage, tous les coups sont permis.

PS : Les deux « capitales » se situent près de la rive, presque une en face de l'autre. La rive de Ya est parsemé de cultures tandis que la rive de Yi n'en possède aucune.

Spoiler:

- Comment ça, laisser tomber???

- Oubliez, c'était juste une idée en l'air, comme ça... répondit Onpu au roi de Yi, mains dans les poches, l'air ailleurs.

Son regard se perdait dans le vaste paysage qui s'offrait à lui, sur le toit du château. De là-haut, on pouvait clairement distinguer la frontière radicale formée par le fleuve. Sur l'autre rive, le vert était la couleur dominante, même si une touche de rouge ou de mauve venait parfois colorer les arbres que l'on devinait fruitiers au loin ; on avait du mal à croire que le pays du vent et son aride désert se trouvaient à une petite centaine de kilomètres au Sud-Est de là. La contraste avec le gris stérile des landes de Yi témoignait d'une forte inégalité, vraisemblablement économique, entre les deux contrées. Difficile de connaître son origine quand on venait d'arriver, et qu'il fallait se contenter du discours de Aozaba Tatami, seigneur des contrées de Yi et maître absolu de son blanc château, pour se faire une opinion objective sur ce qui se passait vraiment ici.

- Konohajin, reprit le vieux roi chauve dont une fine moustache trahissait la rousseur, je ne vous ai pas engagé pour réfléchir à ma place, mais pour faire en sorte que ces crétins de Yajins me cèdent la part du cours d'eau qui me revient.

- Elle vous revient parce que vous l'avez décidé, sire, fit-il en s'asseyant tranquillement au bord de la muraille blanche, une cinquantaine de mètres au-dessus du vide. D'un point de vue historique, vous n'avez aucun droit sur ce fleuve.

- Aucun droit !?? Avez-vous seulement pris le temps de comparer les deux rives ? lui aboya-t-il en s'approchant du bord du toit à son tour. Regardez ça ! Des fruits, des rizières, des champs de céréales ! Et ici ? RIEN ! La misère ! Et vous trouvez ça normal ?

« T'avais qu'à mieux gérer ton budget, coco », se retint-il de lui répondre. Pour exprimer sa fausse compassion à ce roi qui ne semblait pas l'écouter et s'enfermer dans ses propres arguments, il se contenta d'un soupir en continuant de fixer le fleuve.

- Ce n'est pas en criant au scandale que vous obtiendrez gain de cause. Il aurait peut-être fallu commencer avec une approche moins belliqueuse.

- La guerre aurait éclaté tôt ou tard, de leur fait ou du nôtre. Aux échecs, ce sont toujours les pions blancs qui avancent en premier...

- Si vous le dites. On joue plutôt au Shogi du côté de chez moi.

Résigné, On' finit par s'écarter du bord et se rapprocher de l'escalier menant à l'étage inférieur. Aozaba l'interpella :

- Onpu-san, soyez bien conscient d'une chose : je ne débourserai pas un sou pour votre village si je perds cette guerre.

- Vous me voyez bien embêté, sire. On dit qu'une guerre ne fait que des perdants.

L'indifférence du roi à cette remarque suffit au luthier pour comprendre qu'il pouvait prendre congé, dans les quartiers que l'on lui avait réservé.

♪♪♪

Un rayon de soleil matinal frappa la grande vitre de la chambre d'Onpu. Il avait passé une nuit reposante, et repris les forces que son voyage jusqu'au château lui avait ôté la veille. Il s'extirpa des draps, ouvrit une fenêtre, et accueillit l'air doux du matin.
Une silhouette aux allures d'oiseaux piqua son attention. Ce n'était un oiseau, mais sa chauve-souris, Clogs, qui revenait du château noir de Ya, de l'autre côté du fleuve.
Le chiroptère s'introduit dans sa chambre, fit quelques tours dans la pièce, puis se pendit au bras d'Onpu en plaçant ses deux petites pattes sur le tissus son pyjama.

- Dis-moi tout.

Et dans un concerto d'ultrasons, elle lui rapporta ce qu'elle avait sondé cette nuit au château de Ya et autour de ses sombres murailles.

Ordre de Mission:

Après « Nein ! Nein ! Nein ! », nous avons « Ya ! Ya ! Ya ! ».
Une comparaison ridicule et très dévalorisante pour cette chère rive, mais … Fallait être un peu réaliste. Nous avions d’un côté, une Yi très triste, mourante, dépérissant un peu plus sous la pauvreté et, de l’autre, une Ya resplendissante, brillant de ces couleurs chaleureuses, joyeuses. Mais un jour, le fleuve séparant les deux « contrées » devint le sujet de problèmes. Ah, ouais, hein. Parce qu’un fleuve entier pour une seule partie, ce n’est pas bon. Sauf que, quand historiquement, ce même fleuve appartient à quelqu’un, sortir et faire la guerre pour l’obtenir n’est pas une bonne solution. Yuka ne sait pas trop ce qu’elle fout là. Limite, pour une raison aussi conne, elle les laisserait bien se charcuter, faisant l’arbitre au cas où ça devient trop trash. En tous les cas, il est bon de dire que l’un est démuni, et envieux ; tandis que l’autre est comblé, et purement égoïste. Deux extrêmes, opposés par un fleuve.

« — Et c’est pour ça que vous vous battez ? », lâche Yuka, retenant un soupir.

Le roi la regarde et ouvre des yeux ronds comme des billes. Ses prunelles violacées montrent à quel point il ne la comprend pas. Il la paye pour qu’il l’aide, et c’est tout ce qu’elle trouve à dire ? Quelle impertinente ! Il hésite à la renvoyer, mais il ne le fera pas, car il sait qu’il a plus que jamais besoin de son aide. Sauf que, dans tout ça, il n’est coupable de rien, lui. Le fleuve lui revient de droit, et il n’agit que par instinct de défense. La protection de ses villageois, puisqu’il faut bien qu’il maintienne la paix sur ses terres. La brune penche la tête et laisse l’esquisse d’un sourire malicieux naître sur son visage.

« — Et vous n’avez jamais pensé à le lui donner, ce petit morceau de fleuve ? »

Les joues du roi virent au rouge. Il la fixe, la déshabille presque du regard, ça la rendrait limite timide, avant de détourner les yeux d’un seul coup. Il a les nerfs piqués au vif. Mais il a une argumentation d’enfer ! En béton, peut-être pas, mais suffisamment ficelée pour rentrer dans le lard de ce gros roi envieux. Ils se détestent, c’est une certitude.

« — Vous avez déjà vu un homme cupide ? Il a de l’argent, mais il en veut toujours plus. Si je lui donne une parcelle de mon fleuve, je finirai par le voir disparaître tôt ou tard ! Et j’ai un pays sur les bras ! Ce n’est pas de ma faute s’il ne sait pas se servir intelligemment de son argent, ce pauvre type ! »

Yuka arque un sourcil et hoche doucement la tête. Ah ouais, ah ouais. Donc tout ça, c’est plus profond qu’une petite querelle de rien du tout. Cela lui fait penser à Rémus et Romulus, qui se sont battus pour la fondation de ce qui deviendra Rome. Et si, après tout !, elle les laissait se tuer, réellement, pour que tout revienne à l’un ? Nan. Mauvaise idée. Les gens s’amuseraient à se caillasser et ce serait la révolution. Un bordel encore plus gros. Génial. La kunoichi soupire et hausse les épaules.

« — Donc en plus de vous haïr, vous ne vous faîtes même pas confiance … Et que voulez-vous que je fasse pour ça ? Si l’un veut à ce point le fleuve et que l’autre refuse catégoriquement ? Je dois tuer tout le monde pour que ça se calme ? »

Le roi secoue vivement la tête, puis reprend, sûr de lui.

« — Faîtes ce que vous avez à faire. Sachez juste que les plus forts aux échecs, sont ceux qui agissent le plus stratégiquement. Les noirs ont l’avantage, vu qu’ils jouent en deuxième. Si vous ne les arrêtez pas, nous nous en chargerons. »

Génial ! Et que fait Yuka maintenant ? Comment changer entièrement quelqu’un ? Comment lui dire non, alors qu’il est mal au point d’en embêter son voisin ? Puis, c’est l’illumination.

« — Et ça, ça dure depuis longtemps ? Ou il a décidé par magie de vous embêter ? »

Le sceptre claque contre le sol avec une grande violence. Le sol en tremble presque. Yuka soupire, et l’écoute. Le roi s’énerve, il bouillonne si fort. Ça se voit sur les gouttes qui perlent sur son front. Il transpire, c’est tellement immonde.

« — Depuis qu’il a tout perdu ! Depuis que son pays est en ruines et qu’il est pauvre ! Mais c’est pas de la faute de Ya s’il est incapable de surveiller ses dépenses ! On n’amène pas des péripatéticiennes des quatre coins du monde sans en assumer les conséquences ! Plus personne ne veut travailler pour lui ! Il n’aura pas mon fleuve ! »

D’un grand geste de la main, il fait signe à ses serviteurs de lui lâcher la grappe. Les pauvres petits, apeurés par sa crise, avaient amené de l’eau et un gros éventail. Il lance un regard presque suppliant à Yuka. Oui, le roi en a marre, mais non, ce n’est pas le moment d’abandonner. Ils ont des chats à fouetter et un homme à calmer. Alors il est temps. Il est temps que ça bouge.

« — Je m’en occupe. »

Sur ces mots, la brunette s’éclipse. Elle ne sait absolument pas comment mettre un terme à cette querelle insensée, mais cela finira par venir. Les plans ne poussent pas sur les arbres.

La kunoichi pousse la porte du grand palais et se retrouve à l’extérieur. Que faire, maintenant ? Aller voir le roi du pays voisin, ce sera un bon premier pas.

Le pont n'était plus qu'à une centaine de mètres. On' réajusta ses guitares, shamisens et autres instruments en bandoulière, enfila sa capuche, et se remit en route.

Clogs n'avait pas ramené que des bonnes nouvelles. D'après elle, les tours obscures du château de Ya abritait de nombreux hommes répartis dans plusieurs dortoirs, tous de carrures dissuasives. Un autre style qu'Aozaba et les gueux qu'il abritait dans l'écurie ! Le roi du pays ennemi s'était constitué une armée digne de ce nom qui ne ferait qu'une bouchée du ramassis de déchets engagés par Yi. Pour Onpu, la charge de responsabilités s'alourdissait de façon conséquente.

Il n'avait plus rien à faire chez les « pions blancs » et leur crasseuse médiocrité ; pour faire avancer la partie, il fallait tâter le terrain noir, traverser la ligne médiane de l'échiquier. Cela dit, se pointer en tant que shinobi engagé par l'ennemi ne constituerait certainement pas un laissez-passer, d'autant que c'était Yi qui avait déclenché les hostilités. Il allait falloir ruser pour se rendre à Ya... une fois sur place, Onpu pourrait probablement entamer une forme de négociation avec le souverain local, plus ou moins musclée selon le caractère de l'intéressé.

En attendant, il fallait passer de l'autre côté du pont, sévèrement gardé par des rangées de gardes. A mesure qu'Onpu s'approchait de la rive, leur physique paraissait de plus en plus imposant. Ils portaient tous un casque gris percé de deux carrés, laissant apparaître leurs petits yeux clairs.


- Halte, qui va là ? Lui apostropha un de ces douaniers, interpellé par le surprenant bagage du voyageur.

- Moi ? Rien de plus qu'un modeste troubadour, mentit-il.

- Un troubadour, hein ? Chante-nous donc quelque chose, alors.

Le douanier et ses camarades laissèrent échapper de gras glapissements. Impassible, Onpu se saisit de son Shamisen et s'assit en tailleur.

- A la bonne heure.

Sous les yeux dubitatifs des gardes, il prit une profonde inspiration et décocha quelques quintes de shamisen avant de commencer à fredonner :

-Mon premier chant est celui d'un épanoui garçon
Sera-t-il le dernier ? adieu famille, adieu maison

Mon second chant est l'empreinte d'un rêve éveillé
J'ai retrouvé le goût de la vie au pied d'un olivier

Mon trois...

- ...Silence, fit le garde en s'écartant, déjà fatigué par la comptine. Traverse.

Loin d'être blessé par le manque d'ouverture musicale de ses spectateurs, il se releva, rattacha son instrument autour de son épaule, et s'aventura sur le pont en saluant les douaniers avec bonne humeur et courtoisie.

C'est alors seulement qu'il la remarqua. En face, une petite brune traversait la passerelle dans l'autre sens. Le détail qui le perturba était qu'il n'avait même pas eu besoin d'activer sa sensorialité pour comprendre qu'elle possédait un chakra passif conséquent. En cet aspect, elle se démarquait de toutes les autres personnes qu'il avait eu l'occasion de côtoyer depuis la veille.

Leurs routes se croisèrent fatalement au milieu du pont. En apercevant ses yeux rougeâtres, il lui adressa un léger sourire, puis feignit l'indifférence en continuant son chemin. Au moment précis où ils se dépassèrent, les doutes du luthier s'estompèrent. Cette fille était une kunoïchi.
Une employée de Ya ? Voilà qui n'allait pas arranger ses affaires. Que diable venait-elle faire chez les pions blancs ? Assassiner Aozoba ? Non, elle aurait probablement utilisé une voie moins directe si elle avait voulu faire ainsi. L'échiquier prenait une nouvelle dimension...

Impossible de faire machine arrière. Il la retrouverait sans doute plus tard. Pour l'heure, il fallait traverser les vertes prairies du pays pour rejoindre le château noir, et continuer le plan.

♪♪♪

Salle du trône de Ya.
Sous sa couverture de troubadour, Onpu s'était frayé un chemin jusqu'au roi. Il s'inclina, et les multiples instruments sur son dos s'inclinèrent également.

- Mes respects, Neobi-donô, souverain de Ya no kuni.
En ces temps difficiles, je viens colorier votre journée en vous offrant mes modestes comptes et comptines.

C’est une histoire étrange, de ces légendes qu’on raconte aux enfants pour les bercer. L’illusion du bonheur n’existe pas dans ces contrées, ils connaissent la douleur et les difficultés. Pour autant, ils ne tentent pas de s’en sortir. Au contraire, certains vont même jusqu’à se rouler dans la boue qui les a tant souillés. Entre Yi, le pays des pions blancs, maculés de larges taches impures, et Ya, pays des pions noirs, qui sont un peu mieux, mais pas moins rongés par la corruption ; Yuka ne sait plus où donner de la tête. Elle aimerait régler cette affaire le plus vite possible, mais la précipitation n’amène rien de bon. Si certaines fois, les actes faits à l’instinct ont la réputation d’être bons, car venus du cœur, ici, ils n’apporteraient que de mauvaises conséquences. En réalité, pour sauver le peuple de Yi, il faudrait un souverain moins cupide, et surtout moins nymphomane, et ça, ça ne pousse pas sur les arbres. Si les hommes sont tombés dans le pêché, ce n’est pas pour rien. Ils aiment ça, tout simplement. À partir du moment où on leur donne la main, ils dévorent tout le bras, et plus encore. Comment faire, alors ? Voilà une excellente question. Yuka ne sait toujours pas y répondre.

Sans aucun espoir, la brune traverse Ya, pour arriver à la frontière. Les gardes la dévisagent, comme l’étrangère qu’elle est. La direction de leurs prunelles est imperceptible, mais nul doute qu’ils lorgnent un peu. Des femmes nouvelles, fraîches comme de jolies pêches mûres, ils n’en croisent pas souvent, apparemment. Yuka tapote doucement du pied pour les rappeler à l’ordre, et ils se réveillent d’un seul coup, comme frappés par un bâton magique. D’un mouvement de la tête ils lui indiquent qu’elle doit se présenter. Ah ouais. Pervers, mais aussi machistes. Magnifique. Prochaine étape : Un pain dans la trogne, qu’ils comprennent. Ahem. Sérieux, sérieux, sérieux. Professionnalisme. Pour Kiri.

▬ Mitsuharu Yuka. Je suis ici pour une discussion diplomatique avec le dirigeant du pays de Yi. Le Roi Neobi m’envoie à sa rencontre.
▬ Z’avez une preuve ?

Et voilà qu’ils recommencent. Encore une torgnole dans la tronche, peut-être, non ? Ça ne leur ferait que du bien, à vrai dire. M’enfin bref. Yuka farfouille dans sa sacoche, et en sort la partie intéressante du parchemin. Il y est écrit exactement tout ce qu’elle vient de leur dire. Une femme qui parle diplomatie, ça les étonne ? Haha. Un sourire malicieux se dessine sur les lèvres de la kunoichi, qui ne peut s’empêcher de se délecter d’une victoire plus que méritée. Elle referme le parchemin, et traverse le pont, avec l’autorisation des gardes.

En chemin, la brunette croise un jeune homme, affublé d’une certaine quantité d’instruments. Lorsqu’ils se trouvent près l’un de l’autre, Yuka perçoit une quantité de chakra plus élevée que la sienne, signe d’une grande puissance de sa part. Un shinobi ? Mais que fait-il ici ? S’il vient de Yi, c’est qu’ils sont tous les deux ici pour une raison similaire. Par logique, la sabreuse met ça sur le compte d’une aide apportée au pays « rival ». Si elle est présente ici pour donner raison à Ya, peut-être qu’il agit dans le sens inverse. Hum. En espérant qu’il ne lui cale pas des bâtons dans les roues. Ce serait dommage de poursuivre cette mission dans un bain de sang. M’enfin bon.

Yuka pénètre dans le pays voisin, constatant que la ruine vue de loin, est presque valorisante. Les terres sont meurtries, les maisons sont faites dans des matériaux bien différents de ceux qu’elle a pu voir à Ya. Ce genre de matériaux trouvés çà et là sur le continent, qu’ils peuvent puiser, eum, quelque part ? La kunoichi ressent presque de la compassion, voire de la pitié pour les gens qui vivent ici. Pauvres paysans qui n’ont rien demandé, ni rien fait au monde pour avoir à leur tête un roi noyé dans les vices. L’argent et le sexe, ah, quelles vertus incontestables ! Il va l’entendre.

***

Ses prunelles balayent rapidement la pièce. C’est une salle de trône bien remplie, mais décorée avec de véritables babioles. La pièce est désagréable. Une odeur déplaisante flotte dans l’air. Yuka a hâte de partir d’ici. Mais d’abord …

▬ Aozaba-sama, je suis Mitsuharu Yuka, envoyée par le souverain du pays voisin pour m’entretenir avec vous, à propos du partage de la rivière. Je suis ici en visite diplomatique, il n’est nul besoin de vous méfier et de lever les armes.

Un sourire presque sincère enjolive son visage. Elle appréhende. Beaucoup.

***

Il pose ses yeux sur le troubadour qui vient d’apparaître. Un peu de musique, produite par un étranger, ne lui fera pas de mal.

▬ Soit, je vous écoute, troubadour. Égayez ma journée.

Presque dédaigneux, il s’enfonce un peu plus dans son fauteuil, en attendant que l’inconnu produise quelque chose de satisfaisant. La musique est un sujet sur lequel Neobi n’a jamais été très facile, il est difficile de le contenter, de ce fait, il en attend beaucoup de la part de l’inconnu.