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 Les fruits du hasard

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Seki Mashiro
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Message(#) Sujet: Les fruits du hasard Les fruits du hasard EmptyMar 8 Mai 2012 - 1:09

[pv Kazehoshi]


    * "L'oisiveté est mère de tous les vices." Toujours, l'idée de ces puritains et de ces moralistes m'amuse. Quand ils prononcent sentencieusement ce proverbe, ils croient entrevoir la véritable origine du mal dans le cœur des hommes, alors qu'ils sont simplement aveuglés par l'élégance involontaire de leurs propres mots. Le langage a ceci de pernicieux qu'il peut devenir une arme : bien maniée, une arme peut servir à n'importe qui, et à n'importe quelle cause. Parfois donc sa force donne l'illusion de la vérité, et répand de fausses idées qui font bien plus de mal aux hommes que les épées qui se croisent. De telles idées sont les pires maladies : la plupart du temps incurables, elles se répandent dans l'espace au travers des discussions et dans le temps au travers des générations, bien pires que des épidémies. Et elles rendent l'homme plus bête qu'il ne l'est déjà, ce qui n'est pas peu dire : enfermé dans ses a priori, sa capacité de jugement en est réduite à néant.

    Mais l'oisiveté n'est pas toujours un vice, et ce n'est certainement pas la mère de tous les autres. Parfois l'oisiveté n'est que la sagesse de l'homme qui sait apprécier le repos après le labeur, ou encore celui qui sait que la notion du temps, que l'essence de la vie ne peuvent être respirés que dans la sérénité. Ceux qui sont visés par ce proverbe, ceux à qui l'on pense lorsqu'on l'emploie ; ce sont les fuyards : ces hommes qui fuient devant la réalité, devant les responsabilité, et qui pour s'en échapper se laissent aller à toutes les dérives. Et il me semble que contrairement à ce que la plupart des moralistes pensent, ce n'est pas la flemmardise qui en est chez eux la cause, ni même l'alcool, la drogue, le jeu ou la luxure, non : c'est le manque de sens dans leur vie. L'homme qui est poussé par ses instincts à fuir, a besoin de deux choses pour que son âme reste intacte : la foi et la famille. S'il a les deux, il restera droit et fera toujours ce qui doit être fait, s'il n'en a qu'une, ses instincts le rattraperont par intermittence, s'il n'en a aucune, la réalité lui paraitra un supplice, et traverser cet enfer sans but lui paraitra si dénué, dénudé de tout sens, que rapidement il atteindra le pire. - Mashiro pousse un long soupir - La vie nous impose des épreuves très complexes... Il y a tant d'erreurs à commettre. Moi même je n'ai ni famille, puisque je vis à l'écart des miens, ni foi, du moins pas que je le sache. En tout cas, si je suis un homme de foi, celle-ci n'est pas de nature religieuse, mais plutôt ce serait... - Le cours de ses pensées formulées s'arrête un instant, le temps d'une réflexion dans une partie plus profonde du cerveau, qui n'est pas régie par les mots - de la foi en la beauté, sous toutes ses formes. Peut-être aussi que l'optimisme est une forme de foi, une sorte de promesse tacite d'un grand bonheur à venir, une promesse faite avec le destin. Ah, et maintenant que j'y pense, la patrie peut aussi donner un sens à la vie. En tant de paix, c'est cet homme qui se sent démoralisé et démotivé... Le guerrier, qui ne trouve d'intérêt dans la vie que lorsqu'il est prêt à la perdre, faisant tournoyer une hache sur un champs de bataille, s'appliquant à la planter dans la tronche de quelqu'un, employant ses forces à la protection des siens et à la réalisation d'une cause supérieure à lui. Je pense que même si cette idée est rarement formulée, c'est cela que cherche à ressentir le Shinobi. Et bien que d'un point de vue extérieur cet homme-guerrier puisse paraitre extrêmement altruiste, il est également poussé par des motivations bien plus égoïstes... La joie, pure et simple, de l'adrénaline qui coule dans les veines lorsque le sang des ennemis coule hors des leurs. C'est aussi un cas intéressant, mais solvable facilement par une analyse biologique... Une telle sensation que celle que fournit l'adrénaline, faisant disparaitre la peur, et boostant les capteurs de dopamines, c'est une des meilleures drogues naturelles.

    Et voilà qu'encore une fois, à l'issu d'une réflexion que je pensais construite, des éléments nouveaux viennent chambouler mes conclusions. Décidément, la psychologie et la philosophie sont des domaines bien ardus... Dans les sciences, lorsque mon esprit s'est saisi d'une notion dans sa totalité, la boucle est bouclée et j'en retire un sentiment d'accomplissement. Les choses sont expliquées par un système qui fonctionne, et l'on peut s'y arrêter, même si les découvertes incessantes font progresser la science. C'est un savoir qui, bien qu'évolutif, est, pendant une période donnée, figé. Alors que la pensée, les sentiments qui animent les hommes, les grandes questions existentielles... Peu importe combien je lis, combien j'observe l'homme, et combien j'essaie d'avancer dans ma compréhension globale de ce monde en débattant avec moi-même de tout, point par point, je finis toujours par me contredire et donc par détruire tout l’échafaudage de pensée que j'étais auparavant en train de construire. La pensée est en mouvement de manière permanente, évoluant sans jamais se fixer et ne peut de fait être résumée par des principes immuables comme le souhaiteraient les philosophes. Après avoir médité, je reviens quasiment toujours à la case départ, et les seules vérités que je me suis forcé à admettre sont soit très vagues soit relativement peu convaincantes. Peut-être que je cherche trop à m'isoler des hommes pour les observer, et que je devrais au contraire me mêler à eux davantage, apprendre vers quelles conclusions leurs réflexions les mènent, et avancer par émulation... Si je ne l'ai jamais fait jusqu'ici c'est que j'avais le sentiment que la plupart trouvent toute réflexion allant un peu plus en profondeur que les banalités d'usage, du genre des dialogues de bars, trop ennuyante. Beaucoup n'apprécient pas de réfléchir, de prendre le temps d'utiliser leur intellect, alors que c'est l'outil le plus formidable qu'ait conçu l'Homme. Mais même si cela concerne une majorité, je suis certain de trouver un interlocuteur aussi curieux de tout que moi, car s'il y a bien quelque chose de positif avec l'humanité, c'est qu'avec tant d'êtres, chacun foncièrement différents les uns des autres, on a des chances de trouver d'à peu prêt de tout. La diversité des caractères, des personnalités, des intelligences, est bien ce qui rend les choses si intéressantes, et donnent à la vie un intérêt tout particulier... Notre espèce, la plus imprévisible, est bien celle dont l'étude me captive par-dessus tout...*


    A la fin de cette dernière tirade méditative, le Shinobi du membre Seki se surprit à sourire. La biologie, la physique, les mathématiques, la culture générale et l'histoire, sujets si vastes et passionnants par endroits, qu'il avait pris tant de soin à étudier durant sa jeunesse, passaient, maintenant qu'il avait acquis un peu plus de maturité, au second plan derrière la psychologie, qui ces derniers temps occupait le plus claire de ses réflexions. Ses connaissances et son savoir-faire dans ces multiples domaines faisaient de lui un théoricien très généraliste, capable de développer d'innovantes théories, même dans un secteur aussi vague et insaisissable que la philosophie. Mais c'est avec un peu de mauvaise foi qu'il tentait de se rassurer quant à l'oisiveté, pour se convaincre qu'elle n'était pas néfaste : il était à cet instant parfaitement inactif. Un très bon roman à la main, il avait passé la totalité de sa journée à alterner séances de lecture et de méditation, installé successivement dans l'herbe fraîche puis dans les branches d'arbre ombragées de la verte forêt qui borde le pied des montagnes au nord de Kumo Gakure. C'est en gouttant avec délice le mélange de l'air doux, du vent frais et de la chaleur rassurante des rayons du soleil de ce milieu d'après-midi qu'il se remit à lire, oubliant qu'il n'avait rien avalé depuis la veille tant il était empli de bien-être. Ne jugez pas trop vite cette paresse, même s'il cherche à s'en excuser auprès de lui même. A vrai dire, Mashiro n'est pas en train de lézarder au soleil pour fuir ses responsabilités. C'est un homme qui a un sens exacerbé du devoir et des responsabilités, en l'occurrence, en tant que Shinobi : remplir ses missions avec brio, et le moyen de garantir cela ; acquérir sans cesse plus de force. C'est un domaine dans lequel il se donne à fond, les jours passant très rarement sans qu'il se soit entrainé, parfois même tout son temps y est consacré. Mais comme il l'expliquait, il a aussi conscience des plaisirs qu'offrent la vie, et ne compte pas s'en priver, bien au contraire. Une fois le devoir rempli vient le temps de profiter et d'être heureux, autant que possible, ce qui est facilité par le sentiment d'accomplissement. Il aime la musique, l'alcool, l'herbe et les femmes, même si bien souvent il se lasse trop vite de ces dernières. Mais il est un ami qu'il apprécie fréquenter autant qu'il le peut : la nature. Sa pureté et sa beauté incomparable, et les sensations agréables qu'elle offre : parfums, paysages exquis sans oublier la chaleur incroyablement moelleuse du soleil, lorsqu'elle ose percer les denses nuages de la région. Les joies les plus intenses naissent souvent des plaisirs les plus simples.

    Le roman qu'il lisait, d'un auteur contemporain célèbre, mettait en scène les états d'âme tumultueux de quelques jeunes gens, dont certains voulaient devenir écrivains et d'autres biologistes, et les présentaient évoluant et grandissant dans une ville imaginée par l'auteur, somptueuse et vrombissante, baptisée Paris. C'était tout à fait étonnant, entrainant, et si bien écrit, - et c'est à cette qualité du texte à laquelle Mashiro était tout particulièrement sensible - avec les deux éléments clés de la littérature réunis dans les plus beaux passages, nombreux : un usage des mots si élégant qu'ils en deviennent poétique, et des idées claires, puissantes, concises, dépeignant le monde à grands coups du pinceau vivant de la pensée de ses personnages. Absorbé, le Shinobi ne se rendit pas compte de la position ridicule dans laquelle il était : perché dans un arbre, plutôt que de rester assis, il s'était laissé glissé et ne tenait plus que par ses jambes pliées autour de la branche, la tête en bas, continuant avidement de dévorer son bouquin, page après page.
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Kazeshoshi
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Message(#) Sujet: Re: Les fruits du hasard Les fruits du hasard EmptyJeu 10 Mai 2012 - 13:50

Au final, peu importait le sujet. Quand il souhaitait réfléchir, il devait s'isoler. Bien que le vrombissement de la vie civile au sein du village ne lui cassait plus les oreilles, cela restait tout de même difficile de se concentrer avec un tel brouhaha comme bruit de fond. Alors, du coup, il retournait s'isoler, comme à son habitude. Le lieu dépendait le plus souvent de la nature de ses préoccupations. Lorsqu'il se questionnait, il préférait aller visiter les hauteurs des monts qui entouraient Kumo. Mais, quand il ne s'agissait pas de remise en question ou un truc du genre, il avait plutôt l'habitude de se balader à basse altitude. Entre les forêts et les plaines qui s'étendaient au-delà de la muraille rocheuse, il ne manquait plus qu'un lac pour que tout soit à proximité. M'enfin, on peut pas toujours avoir ce qu'on veut, surtout quand ça concerne la nature. Elle est indomptable, libre et trop puissante pour les humains.

Mais ça, il le savait déjà. Et ce n'était pas la raison pour laquelle il venait de sortir du village, l'air rêveur, marchant sans vraiment trop savoir où tout cela allait le mener. A vrai dire, sa destination n'avait aucune espèce d'importance. Par contre, la réflexion dans laquelle il était plongé en avait, elle. D'autant plus que c'était quelque chose de tout nouveau pour lui, et ce à plusieurs niveaux. En effet, la question du jour était : professeur ? Oui, car sa promotion – qui n'était déjà plus toute récente – au grade de Chûnin le harassait de nouvelles responsabilités, et notamment celle d'éduquer la future génération de Kumojin. Bref, il avait la possibilité de faire pour les nouveaux Genin ce que Namiko avait fait pour lui. Enfin, pas exactement. En y repensant, son senseï avait – du moins jusque-là, car leur relation ne s'était pas évaporée suite à sa promotion – plus joué le rôle d'un mentor que d'un professeur à proprement parler. Certes, Kirin était une équipe compétente. Mais aucun de ses membres n'avait appris quoi que ce soit du médecin – à moins qu'il ait été le seul à être mis à l'écart.

De toutes manières, ses doutes quant aux capacités de meneur de son senseï étaient toujours présents. Il était donc évident que, s'il choisissait des élèves, sa méthode serait bien différente. Oui, s'il choisissait des élèves. Car il ne comptait pas perdre son temps avec des énergumènes comme Shinji. Personne ne lui imposerait son équipe ; il déciderait lui-même de ceux à qui il aurait envie de transmettre ses connaissances. Cela paraissait bien prétentieux, dit comme ça. D'autant plus qu'il doutait encore lui-même de ses capacités – pas toutes, hein, mais bon, quelques-unes peuvent suffire. Mais, pour lui, l'intérêt de prendre en charge des Genin ne résidait pas dans le fait de les former au combat. Il était convaincu que le plus important pour un shinobi était de connaître ses idéaux, les comprendre et s'assurer de ne jamais s'en détourner. C'était donc là le premier objectif qu'il se fixerait s'il réussissait à dénicher des personnes qui lui inspireraient confiance. Alors qu'il se demandait s'il était effectivement possible qu'il prenne des ninja sous sa tutelle, il remarqua quelque chose d'étrange. Non loin de lui, quelqu'un se reposait à l'ombre des arbres. Mais en fait, il était clair qu'il ne se reposait pas – ou peut-être que si, au final ? Enfin bon, dans tous les cas, c'était assez étrange de se laisser pendre à une branche par les jambes, tête en bas. Et encore plus pour lire un livre. Tiens, d'ailleurs, il lisait un livre. Ça, ça n'était pas commun. Pas chez les Kumojin, en tous cas. Pourtant, il en était un, comme son bandeau frontal le montrait clairement. Intrigué par cette personne qui semblait préférer la lecture à l'entraînement intensif – ce qui la faisait sortir des normes du village -, Kaze s'approcha presque sans s'en rendre compte. Une unique question passait en boucle dans sa tête, et il allait ouvrir le dialogue pour cette seule raison. Alors que l'autre semblait absorbé par le texte au point de ne rien remarquer – peut-être n'était-il même pas conscient de la position dans laquelle il était ? -, il lui adressa la parole d'une voix calme, presque amusé de ce comportement si atypique.


« Waaah, dis-moi, ça te retourne pas le cerveau de lire à l'envers ? » Après un court instant de silence, il se rappela les politesses de base – toujours pas assez habitué à la société – et ajouta. J'm'appelle Kaze, je suis Chûnin. »
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Message(#) Sujet: Re: Les fruits du hasard Les fruits du hasard EmptyVen 11 Mai 2012 - 21:01

    "Rien n'a pour moi d'existence, que poétique (et je rends à ce mot son plein sens) - à commencer par moi-même. Il me semble parfois que je n'existe pas vraiment, mais simplement que j'imagine que je suis. Ce à quoi je parviens le plus difficilement à croire c'est à ma propre réalité. Je m'échappe sans cesse et ne comprends pas bien, lorsque je me regarde agir, que celui que je vois agir soit le même que celui qui regarde, et qui s'étonne, et doute qu'il puisse être acteur et contemplateur à la fois.

    L'analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l'homme éprouve ce qu'il s'imagine éprouver. De là à penser qu'il s'imagine éprouver ce qu'il éprouve... Je le vois bien avec mon amour : entre aimer Laura et m'imaginer que je l'aime - entre m'imaginer que je l'aime moins, et l'aimer moins, quel dieu verrait la différence ? Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire. Et s'il suffit d'imaginer qu'on aime, pour aimer, ainsi suffit-il de se dire qu'on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer un peu moins, et même pour se détacher un peu de ce qu'on aime - ou pour en détacher quelques cristaux. Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjà aimer un peu moins ?"


    ~ Extrait de "Les faux-monnayeurs", d'André Gide

    *On dit que les femmes sont plus fidèles dans leurs sentiments, alors que le cœur des hommes change constamment. Je vois constamment mes émotions fluctuer, disparaitre ou s'enflammer de nouveau, et j'ai toujours pensé que c'était à cause de ma nature de mâle. Mais c'est simplement parce que, comme dit Gide, dans ce domaine, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire. Ce n'est donc pas par faiblesse que l'émotion de l'homme se détourne parfois, mais simplement parce que sa volonté est flexible, et s'adapte aux situations, tandis que la femme fait montre de davantage de détermination dans une direction unique. La distinction entre la nature profonde de la femme et celle de l'homme, que je croyais faite en grande partie de fidélité, résulte en fait de la volonté... *

    Quelqu'un adressa la parole à Mashiro. Celui-ci n'y prêta pas attention, trop absorbé par ses réflexions.

    "Waaah, dis-moi, ça te retourne pas le cerveau de lire à l'envers ? "

    *Cet auteur est génial. Son approche des relations humaines à travers le roman est bien plus puissante que nombre d'ouvrages de psychologie... D'ailleurs, j'y pense, n'est-ce pas Nietzsche qui disait que...*

    "J'm'appelle Kaze, je suis Chûnin."

    Cette fois-ci, il avait entendu. Mashiro leva les yeux de son bouquin (ou baissa, je ne sais pas trop, dans cette position) et fixa le promeneur impromptu. Longs cheveux blancs en bataille, tenue de Shinobi, bandeau de Kumo, katana. On ne pouvait distinguer son regard car des mèches de cheveux cachaient partiellement ses yeux. Mashiro n'aimait pas cela. L'observation du regard de quelqu'un, était pour lui un moyen de saisir de prime abord les traits les plus grossiers de son caractère. Les yeux reflètent bonté, haine ou intelligence presque mieux que les premiers mots échangés. Mais la voix était franche et l'entrée en matière pacifique et railleuse. C'est dans ce genre de moment que l'on laisse la raison de côté pour suivre son instinct, et son instinct lui disait qu'il n'avait pas besoin de trop se méfier de cet homme-là.

    "Passe ton chemin, ne vois-tu pas que je suis en pleine lecture ? Crois-tu que quelqu'un qui se promène dans la rue en écoutant de la musique dans ses écouteurs recherche la conversation ? Non ? Alors."

    Mashiro détourna son regard du Chûnin et le replaça sur les pages imprimées de son roman. Puis il le ferma soudain, produisant un claquement qui fit se retourner Kaze qui commençait déjà à s'éloigner. Il lança son livre en l'air, et, d'un balancement de tout son corps, s'élança dans une pirouette autour de la branche, rattrapant son livre en plein vol de la main gauche, puis, utilisant la main droite pour rattraper la branche, il utilisa la vitesse acquise pour se lancer en direction du Chûnin. Il ponctua son atterrissage tout en douceur - pile à côté de Kaze - d'un petit "hop !" satisfait, et tendit la main au Kumojin qu'il venait de rencontrer avec un sourire amusé sur le visage.

    "Je plaisante bien sûr. Les rencontres dans cette forêt peu fréquentée sont assez rares pour qu'elles vaillent la peine que je m'interrompe dans ma lecture. Je suis Mashiro, Genin (malgré le fait que j'aie l'air plus vieux que toi et que j'aie combattu pendant la guerre / SnH fucks logic mwhahaha). Qu'est-ce qui vous amène dans le secteur ? Lorsque l'on traverse cette forêt depuis Kumo, on arrive droit dans les montagnes, parmi les plus hautes du pays. Peu de gens ont à faire par là-bas... Si vous le souhaitez, ma modeste demeure, non loin d'ici, peut vous accueillir. Offrir quelques rafraichissements et un peu de repos à quelqu'un qui voyage en échange de ses histoires, est une transaction qui m'a toujours beaucoup plu... A moins que vous ne fassiez que vous promener ?"

    Pour une plaisanterie de la sorte, Mashiro en allait jusqu'à user de ses talents d'acteur : d'abord le masque de mépris et de tutoiement, puis, une fois le masque tombé, son véritable caractère, chaleureux et enthousiaste, vouvoyant respectueusement ceux dont il ignore tout ou presque. Si Mashiro aime autant user de l'humour, même avec un inconnu, c'est parce qu'il aime les gens qui en ont. Et pour découvrir si quelqu'un en a, le moyen le plus rapide est d'en user soi-même (même si cela veut dire qu'il doit, spontanément, faire une blague de merde).
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Message(#) Sujet: Re: Les fruits du hasard Les fruits du hasard EmptyJeu 17 Mai 2012 - 13:02

A en juger par le temps de réaction, c'était un bon bouquin. Ou bien il venait simplement d'adresser la parole à un taré qui ne jure que par la réflexion des autres, sans oser construire la sienne. Quoique, ça pouvait tout aussi bien n'être qu'un conte pour enfant, même si cela paraissait fort peu probable venant d'un Kumojin – sous-entendu de plus de 12 ans. Roman, essai philosophique ou simple bande dessinée ? La troisième possibilité fut immédiatement exclue lorsque, finalement, Kaze obtint une réponse. Sans agressivité ni goujaterie, le lecteur le repoussa, prétextant que le simple fait d'être entrain de lire aurait dû lui éviter toute intervention impromptue comme celle qu'il venait de subir. Soit, le Chunin comprenait parfaitement que, lorsqu'on est entrain de faire quelque chose, on n'a pas forcément envie de détourner son attention, et encore moins pour des inconnus. Et, bien que grandement déçu par cette réaction – les gens qui lisent sont habituellement plus ouverts d'esprit que ça, ou du moins il le pensait -, il n'insista pas plus longtemps, passant son chemin comme proposé par son interlocuteur. Lui-même savait très bien à quel point il est désagréable d'être dérangé dans un moment de solitude recherché.

Mais, alors que ses pensées retournaient déjà à ses interrogations évoquées plus tôt, il fut surpris par un mouvement rapide dans son dos, suivi d'un « hop » plein de sens. Il fit donc volte-face pour se rendre compte que le jeune homme n'était en fait pas aussi asocial qu'il ne souhaitait le laisser paraître. Et là, ça commence à s'activer dans sa tête de manière bien plus sérieuse et intensive. Puisqu'il semblait que la discussion allait finalement se prolonger, il commença à se poser toutes les questions auxquelles il était maintenant habitué. Et, déjà, cette feinte ne le mettait pas vraiment en confiance. Parce qu'il s'agissait d'un individu qui aimait tromper les gens. Par intérêt, par plaisir ou par jeu ? C'était là la question à laquelle il allait devoir trouver une réponse, afin de mieux se figurer à quel genre de personne il avait affaire. La dernière fois qu'il n'avait pas réussi à décrypter quelqu'un, ça s'était fini en combat – amical, bien entendu, nous sommes entre Kumojin civilisés. Le combat, ça aide à prendre connaissance d'une personne. Mais, au final, si cette technique avait marché sur certains aspects, elle s'était révélée inefficace pour le contenter. Pas de combat, donc. Il allait devoir se montrer plus persévérant dans le dialogue. Enfin, il n'en aurait peut-être pas besoin. Vu la tirade que lui sortit son homologue ninja, il semblait qu'il s'était simplement amusé de la situation pendant quelques secondes avant de redevenir sérieux. Bonne nouvelle.

Il s'appelait Mashiro, Genin. Kaze s'étonnait sans cesse de voir des personnes plus âgées que lui se situer plus bas dans la hiérarchie. Une formation de shinobi à retardement ? Mais même lui, à 17 ans, considérait qu'il était déjà en retard. Pas évident pour les plus vieux. Bref, au final, ça n'avait pas vraiment d'importance. D'aucuns se contenteraient de le juger, lui, sa puissance et sa sagesse, uniquement sur son grade. Lui n'était pas comme ça. La seule chose qui l'intéressait, c'était la personne en elle-même. Son comportement, ses idéaux, ses pensées... Bref, sa nature profonde. Pas cette carapace que l'on fait briller à coups de missions accomplies ou de Nukenin tués. Suite à ce court monologue, donc, il était déjà convaincu qu'il avait affaire à un bon gars. Rien que le fait de relancer la conversation après l'avoir tuée en disait long. Sûrement un type qui aimait parler. Et curieux. ÇA, c'était important. TRES important. Encore une fois pour être sûr que ça rentre, ÇA c'était TRES TRES important. Jusque-là, il n'avait encore jamais croisé de Kumojin curieux – ou du moins, il n'en avait rien vu. Pour la première fois, il parlait avec quelqu'un qui avouait apprécier une compagnie enrichissante en matière de savoir. Bien qu'il ne pouvait encore en être certain, il appréciait déjà le caractère de son interlocuteur. On oublie la feinte, c'était clairement pour rire. Il répondit donc avec un enthousiasme presque manifeste, heureux de rencontrer enfin un shinobi qui ne jurait pas que par les exploits de guerre.


 « En effet, je ne fais "que" me promener. Que ce soit dans la forêt ou dans les montagnes, peu importe. Il suffit de savoir profiter du lieu, comme tu sembles le faire avec ta lecture. Pas besoin d'avoir un but précis. Mais je dois t'avouer que je suis habitué à croiser des gens sur cette route, donc j'étais peut-être motivé à faire des rencontres sans en être conscient. Tout comme toi, j'aime en apprendre sur les inconnus, ne serait-ce que pour constater les différentes personnalités qui existent en ce monde. Bref, tout ça pour dire que je te suivrai avec plaisir.

Il était souriant, à présent. L'influence que le temps pouvait avoir sur son humeur était impressionnante ; il lui était peu familier d'accepter ainsi une invitation. Enfin, il ne fallait pas négliger Mashiro non plus. C'étaient ses quelques phrases qui avaient suffi à lui donner envie de prolonger la discussion, sans même savoir où elle pourrait les mener. Il voyait au moins un point commun entre eux, et il l'avait explicitement exprimé, même s'il s'était gardé de trop se révéler – prudence basique. D'ailleurs, en y repensant, il souhaitait dans l'immédiat régler un minuscule problème, quelque chose qui n'avait aucune espèce d'importance mais qui le dérangeait tout de même un peu. Il ajouta, toujours avec bonne humeur.

 « Par contre, je t'en supplie, arrête le vouvoiement. Tu as passé l'âge pour ce genre de politesse, non ? Enfin, pour ce que j'en pense. »
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