Année 5 - Fin de l'Hiver.

Rukia âgée de 16 ans rentre au palais du Daimyo de Tetsu no kuni après son périple dans les terres du pays du Fer pour y faire régner l'ordre et la loi de la famille Kira. Un voyage qui dura 6 années et durant lequel elle traversa les épreuves que rencontrent tout les samouraïs.

Enfin... Le palais de Bukeyashiki était en vue, la silhouette de la demeure du Daimyo se dessinait de plus en plus à chaque pas que faisait l'adepte du Bushido. Habillée d'un simple kimono noir aux coutures blanches et d'une écharpe grise, Rukia avançait sur le chemin sinuant à travers les montagnes qui abritaient la maison du Bugyô. Entourée par une dizaine de Samouraïs, Rukia rentrait de son périple initiatique dans le pays et n'avait qu'une hâte retrouver son père adoptif, qui avait surement hâte d'entre le récit de sa fille.

En silence et en rang, les soldats du Daimyo entrèrent dans le palais, chacun connaissait sa destination et les manières à avoir, s'inclinant devant chaque membre de la famille Kira qui dirigeait actuellement le pays. La jeune fille se hâta et s'engouffra dans les couloirs de pierre du palais, elle connaissait cet endroit par coeur et n'avait aucun mal à s'y repérer malgré le temps qui la séparait de son dernier passage sur ces dalles. Quelques minutes passèrent et elle ouvrit une porte qui donnait sur une grande salle d'arme, à quelques mètres d'elle se trouvait Masazane, agenouillé devant un sabre accroché au mur, il méditait comme tout les jours en fin de matinée.

Rukia s'avança silencieusement, elle respectait ces pratiques et ne voulait surtout pas interrompre son mentor. Alors elle s'assit derrière lui et patienta calmement, observant chaque recoin de la pièce qui lui rapellait un souvenir différent, aux murs étaient accrochés des armes de bois utilisées pour l'entrainement, des katanas, des lances...

♦ Tu es enfin rentrée. - dit calmement le vétéran aux cheveux longs et blanc qui étaient attachés dans son dos.

Rukia se leva immédiatement et s'inclina, attendant l’invitions de son père qui ne se fit pas attendre.

♦ Que tu es grande, tu as beaucoup changé en six ans. Viens, allons donc préparer un thé, tu as beaucoup de choses à me raconter.

Avec un léger sourire qu'elle ne pouvait cacher, Rukia emboîta le pas de son maître et le suivit dans une petite pièce où attendaient deux petits coussins séparés par une table en bambou sur laquelle étaient posées des tasses et une bouilloire. D'un geste de la main Masazane indiqua à la jeune fille qu'elle pouvait s'installer en attendant que le thé soit prêt.

Rukia détacha son katana de sa ceinture et le posa à coté d'elle alors qu'elle se mettait à genoux devant la table. Elle avait vraiment hâte de s'entretenir avec son mentor.

Après quelques longues minutes à attendre que le thé soit prêt, Masazane se retourna, laissant apparaître son visage marqué par le temps mais qui renvoyait une énergie débordante, avec un sourire il s'installa avant de servir sa fille.

♦ Je t'écoute, raconte moi tout. - demanda le vieil homme en servant un liquide bouillant dans les tasses posées sur la table.

♦ Oui. - répondit Rukia en prenant dans ses mains la tasses brûlante, profitant de cette chaleur pour réchauffer son corps, son voyage s'était terminé avec l'hiver et elle avait passé ces trois derniers mois à marcher dans la neige et des vents glacials - Les premières saisons furent assez calmes. Nous n'avons rencontré que des petites escouades de Shinobi et nous n'avons pas eu à les combattre. Nous avons aussi réglé quelques petits conflits entre des habitants de Kijousuifou.

Rukia s'interrompit pour boire une gorgée de thé, elle redoutait la suite de récit car elle craignait de décevoir son maître et père.

♦ Les choses se sont compliquées à la fin de la première année... Nous étions en patrouille dans le sud du pays, dans les forêts de San'Rin. Nous étions à la recherche de bandits qui pillaient depuis plusieurs jours les voyageurs qui passaient par le sentier principal. Mais on est tombés dans une embuscade, les assaillants été nombreux, notre formation s'est rapidement disloquée et je me suis retrouvée face à mon premier adversaire réel.

La voix de la jeune fille se troubla légèrement, ce n'était pas la peur qui resurgissait mais la honte.

♦ Je n'ai pas eu de mal à l'éliminer... Mais... Je ne sais pas ce qui m'a pris mais j'ai lâche mon arme... J'étais pétrifiée devant le sang de cet homme qui inondait la terre devant moi et recouvrait mes mains... - la samouraï n'osait même pas regarder son mentor qui se contentait alors d'un léger soupir - Mes compagnons l'ont vu et après avoir éliminé les bandits... Ils ont du me punir, pour avoir paniqué de la sorte, je comprends désormais pourquoi, c'était inacceptable pour un samouraï de laisser tomber son arme à terre...

♦ Tu n'avais que onze ans. - coupa sèchement Masazane - C'est... Compréhensible... Même si je ne peux pas te cacher que cela me déçoit, mais continue je t'en prie, nous reviendrons là dessus plus tard.

♦ Oui maître. Mes compagnons m'ont privée de mon arme, d'eau et de nourriture pendant trois jours, ils m'ont fouettée à minuit pendant ces trois nuits pour m'empêcher de dormir... C'était extrêmement dur mais j'ai enduré le châtiment avec honneur, je n'ai pas pleuré et je ne me suis pas plainte. Après trois nuits ils ont estimé que la punition avait assez durée et ils m'ont rendu mon arme.

A partir de ce jour j'ai commencé à prouver ma valeur aux yeux de tous, jours après jours. Des mercenaires venant du pays de Hi essayaient de s'infiltrer sur notre territoire, j'ai tué de nombreux adversaires, parfois plusieurs en même temps. J'ai accepté mon destin de samouraï ainsi que les responsabilités qui vont avec. Plus jamais je n'ai hésité avant d'enfoncer ma lame dans le cœur d'un ennemi du Daimyo, j'ai protégé les habitants de Tetsu comme si ils étaient de ma famille comme l'aurait souhaité mon Bugyô, même si cela m'a coûté des blessures que je porte avec honneur.

Le regard de Rukia s'emplissait de fierté, âge de seize ans et elle était respectée par ses pairs et espérer gagner celui de son mentor.

♦ Des blessures tu dis ? - répondit Masazane avant de se lever et ouvrir son haut de kimono qui tomba au sol, laissant apparaître un buste meurtri de cicatrices si nombreuses qu'on ne pouvait les compter. - Crois-tu que je suis fier de celles-là ? Les blessures ne sont pas une fierté, c'est la preuve que ta défense n'est pas infaillible, que l'on peut t'atteindre avec une lame et te blesser mais c'est aussi un symbole de courage indéniable, mais préfères-tu être une personne courageuse et morte ou intouchable et en vie ?

♦ Je... Je... - balbutia la jeune femme qui ne s'attendait certainement pas à cette réaction. - Je préfère être intouchable et courageuse. -dit -elle.

Masazane afficha alors un sourire franc et son rire résonna dans la pièce. Oui, il était fier de sa fille.

La discussion continua pendant plusieurs heures et Rukia compta son récit dans les moindres détails, un récit qui était gravé dans son esprit et dont les enseignements qu'elle en avait tiré étaient désormais ceux allaient régir sa vie.

Année 8 - Début de l'été.

Voilà presque deux années que Tetsu no kuni s'était rallié au pays de la Foudre suites aux négociations menées par Ishidate Masamune. Cela faisait aussi presque deux ans que Rukia était rentrée de son voyage initiatique. Depuis son retour l'entraînement avait reprit, toujours plus rigoureux et intense chaque jour, l'adolescente absorbait les enseignements de son mentor dans les domaines du combat, la lance et le katana n'avaient plus de secrets pour elle et elle commençait même à contrôler son aura, une faculté que les samouraïs obtiennent quand ils ont un contrôle total sur leur esprit et leur corps.

La maîtrise de l'aura demandait une concentration extrême et une maîtrise de soi parfaite, une chose que Rukia comprenait et réalisait avec une aisance plutôt déroutante pour son maître d'arme. Un jour, alors que l’adepte du Bushido s’apprêtait à commencer son entraînement au sabre, Masazane s'approcha d'elle en toute discrétion, alors que Rukia s'apprêtait à se retourner pour faire face au vieil homme qui avait l'air de sous-estimer les sens de son élève, la samouraï se retrouva figée, une force invisible et puissante faisait pression sur son corps et elle ne pouvait plus faire un geste.

♦ Mais.. Qu'est-ce... - marmonna Rukia qui parvenait à peine à bouger la mâchoire.

D'abord l'adolescente pensa à un poison, pourtant elle n'avait senti aucune piqûre ou odeur particulière. Ses yeux qui cherchaient la raison e cette paralysie se posèrent alors sur le sol où était apparu un cercle noir, elle reconnaissait ces symboles, il s'agissait d'un sceau, du Fûinjutsu, un art Shinobi qu'elle avait déjà vu en action il y a quelques années mais comment son maître pouvait être capable de produire ce genre de techniques.

Voyant que son élève avait remarqué le fûin sur le sol, Masazane interrompit la technique. Et Rukia se redresse pour faire volte face, prête à se battre en pensant qu'il s'agissait d'une sorte d'entrainement.

♦ Calme toi Rukia. Nous n'allons pas nous battre, je voulais simplement te surprendre. Aujourd’hui je vais t’initier au Fûinjutsu.

L'adepte du Bushido resta silencieuse, toisant du regard son mentor.

♦ Mais comment maître ? Il s'agit d'un art Shino...

♦ Shinobi oui je sais. Lorsque nous nous sommes alliés avec le pays de la Foudre, des ninjas du village de Kumo sont venus pour négocier les termes de l'alliance. J'ai pu en profiter pour échanger avec un de ces ninjas. J'ai pu lui enseigner les bases du Bushido et en échange il m'a initié au Fûinjutsu. Depuis deux ans je m'entraîne et je m'améliore dans ce domaine avec pour but de te transmettre ce savoir. Je pense qu'il est temps, tu es désormais un Samouraï honorable qui parvient même à maîtriser son aura mais tu vas pouvoir combiner tes talents avec le Fûinjutsu, je suis certain que tu trouveras le moyen d'associer ces deux arts pour en tirer quelque chose de bénéfique.

A partir de ce jour, l'enseignement commença. Rukia qui était habituée aux entraînements difficiles fut soulagée de voir que le Fûinjutsu demandait une rigueur et une précision à tout épreuve, il n'était pas difficile pour elle de se plier aux règles élémentaires de l'art des sceaux. En quelques mois Rukia était capable d'enfermer des objets et d'autres outils dans ses Fûins. Mais là où le Fûinjutsu se révéla utile c'est à partir du moment où la jeune fille commença à y enfermer sa propre aura.

Grâce à cette technique elle était capable de libérer dans son corps de grandes quantités d'énergie dans le but de perturber son flux d'énergie spirituelle. Un art ninja, le Genjutsu, est redouté par beaucoup de samouraï car ils n'ont pas les capacités de s'en défaire aussi facilement qu'un shinobi qui peut compter sur son utilisation du chakra. Mais il était désormais possible pour Rukia de se libérer des illusions aussi facilement qu'aurait pu le faire un shinobi.

Lorsqu'elle expliqua cette technique à Masazane, ce dernier fut surpris de voir à quelle vitesse Rukia avait assimilé les principes du Fûinjutsu et cette technique se répandit rapidement, de plus en plus de samouraïs furent ravis d'entendre qu'ils pouvaient être eux aussi capables de lutter contre le Genjutsu.

Année 10 - Début du printemps.

Un soir, Masazane s'approcha de sa fille qui était dans le dojo du palais, s'entraînant avec son katana. Il attendit patiemment la fin de la séance et il s'avança,

♦ Rukia ! J'ai un cadeau pour toi.

La Katsuga s'approcha, curieuse, c'était le premier cadeau qu'elle recevait de son mentor depuis son enfance. Le vétéran tendait devant lui un rouleau de tissu rouge. La jeune fille l'ouvrit pour y découvrir une arme, le fourreau noir luisait sous la lumière orangée et dansante des bougies du dojo, le manche était couvert de cuir et de cordes tressées noires. C'était un ninjato magnifique que Rukia s'empressa de saisir pour dégainer.

Après quelques mouvements, la samouraï pu constater que cette arme était différente, elle était légère et parfaitement équilibrée.

♦ Merci maître - dit Rukia en souriant, elle en pouvait cacher sa joie - Cette lame est vraiment incroyable.

♦ Tu la mérites Rukia mais attention, cet acier est particulier, il réagit à ton aura. Tu peux donc renforcer ton arme avec et avec beaucoup d'entraînement tu pourras aussi la projeter à travers ton arme. Mais ce n'est pas le seul cadeau que je souhaite t'offrir, suis moi.

En silence, la jeune fille suivit son père adoptif qui l'amena dans une pièce qu'elle n'avait encore jamais vu. A l'intérieur, posée sur un mannequin de bois était présentée une tenue complète, un kimono blanc et rouge, des protections d'acier de la même couleur, des armes étaient accrochées aux murs.

♦ C'est à toi, cette armure est faite sur mesure tout comme ces armes.

La jeune femme n'en revenait pas, ses yeux scintillaient et se posaient sur chacun des éléments de la pièce, observant chaque élément avec attention.

♦ Je... Maître... - balbutia la samouraï.

♦ Tu es maintenant une samouraï accomplie. Voilà mon cadeau pour te féliciter, je n'ai plus rien à t'apprendre et désormais tu vas pouvoir voler de tes propres ailes. Et j'ai aussi un message du Bugyo.

Rukia se figea, un message du Daimyo en personne, c'était un honneur pour n'importe quel Samouraï.

♦ Tu vas te rendre à Kumo pour y vivre, régulièrement nous envoyons des samouraïs là-bas et tu as été choisie à ton tour. Tu es libre de revenir quand tu voudras, Tetsu est ton foyer, ne l'oublie pas. Régulièrement tu pourras revenir faire ton rapport ou tu pourras nous le faire parvenir par messager si tu n'as pas le temps de te déplacer.

Nous comptons sur toi, tu seras l'un des représentants de Tetsu no kuni alors c'est à toi de montrer de quoi le pays du Fer est capable.

Quelques jours après, Rukia était en route pour le village des Nuages, habillée de sa tenue de combat, les avants-bras marqués de sceaux pour transporter toutes ses armes.