Un passé pas si lointain... [Katano Yusuke]

La guerre opposant l’alliance Kumo-Konoha à celle Suna-Kiri venait d’éclater. Tetsu no Kuni avait tout jute signé un traité avec le village des nuages, que déjà les samouraïs étaient sollicités pour participer au conflit, aux côtés des kumojins. Ils représentaient un potentiel guerrier non négligeable, leur réputation n’était pas si grande par pur hasard. Les maîtres du Bushidô rivalisaient tout à fait avec les plus grands adeptes des arts ninjas plus puristes comme le Ninjutsu ou le Genjutsu. Ce fut d’ailleurs une des principales raisons qui ont fait que le pays du fer était resté si longtemps à l’abri des attaques, et que lorsque des shinobis ont voulu établir des relations ils ont préféré parlementer plutôt que croiser le fer. Les seuls épéistes capables de rivaliser avec les samouraïs étaient les sabreurs de la brume. Les armes des adeptes du Kenjutsu de Kiri possédaient bien souvent des pouvoirs, très divers, mais qui leur permettaient de faire quasiment jeu égal avec les compatriotes de Naoki. Ce dernier avait d’ailleurs depuis longtemps envie d’en affronter un, peut-être aurait-il un jour l’occasion…

Enfin, pour le moment, il avait d’autres soucis. Il avait, après mûre réflexion, choisi de ne pas rejoindre les rangs kumojins. C’était une question d’idéologie et d’éthique avant tout. Le jeune homme n’estimait pas avoir sa place dans un tel affrontement. Il n’avait aucun objectif personnel, et les motifs de la guerre ne le concernait ni lui, ni son sens de l’honneur. Néanmoins, un détail compliqua son choix : s’il ne prenait pas part au combat, il ne pouvait rester à Tetsu no Kuni. C’était un cruel dilemme que le samouraï rencontrait. Quitter sa terre natale, ainsi que sa famille, ou trahir son honneur. Pour un vrai adepte du Bushidô, la question se posait, mais la réponse était évidente. Elle était seulement dure à avaler. Il fallait quitter le pays. Rester n’allait entrainer qu’un mal-être, et ce serait pire. Naoki ne serait pas un déserteur, non… Simplement un voyageur. Un vagabond qui portera sa nation dans son cœur. Mais il était temps de la quitter, peut-être pour longtemps, peut-être pas.

Le jeune homme fit son sac, se muni du strict minimum, et parti. Il allait à l’aventure, n’ayant aucune idée d’où il pouvait bien aller. De plus, il était dépourvu de sens de l’orientation, ce qui annonçait un voyage difficile, et long. Le Bushidô, après quelques nuits à penser, plus qu’à dormir, avait fini par accepter totalement son choix et sa nouvelle situation. Il était prêt à explorer le monde, à défendre la veuve et l’orphelin, à conserver la liberté de tous. Effectivement, c’était un épris de liberté. Après quelques jours libre comme l’air, il devint horrifié à l’idée qu’il avait hésité à se mettre des chaines et rejoindre Kumo. S’il avait fait un tel choix, il aurait dû renoncer à tant de choses, il aurait dû se plier à bien trop de règles. Tout cela pour quoi ? Pour en plus devoir trancher la tête des alliés d’hier et ennemis d’aujourd’hui. C’était un système rongé par la haine, la vengeance et toutes ces choses qui ne mènent le shinobis qu’à leur perte.

Naoki était fier, au contraire de tous les autres, il avait fait ses propres choix, suivi ses convictions. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne le regrettait pas. Il faisait des rencontres, s’imprégnait d’autres cultures, et apprenait finalement beaucoup. Sa nouvelle vie, de vagabond, lui convenait.

De mon point de vue, et c’est également ce que je pensais a l’époque, il n’y a rien de mieux que d’apprécier sa liberté. On ne comprend que rarement le sens réel de la vie. Mais lorsqu’on quitte son pays, son village, ses amis pour une vie de débauche et de déshonneur, on comprend enfin la notion de liberté. La liberté s’est le droit de faire de sa vie ce que bon nous semble et personnellement, j’avais prévu de consacrer mon existence à un objectif plus grand que ma personne. Je n’avais aucune raison de rester à Kiri si la seule personne que je souhaitais servir était moi-même. Cela faisait déjà un bout de temps que j’avais déserté et je n’en éprouvais pas moins le subtil sentiment d’excitation que procure le risque, l’illégalité et la conscience d’être probablement traqué. Voilà donc ce qu’était et est pour moi la liberté : un océan de possibilités et de vies à explorer pour parfaire soi-même son propre horizon.

Ce jour là les feuilles commençaient déjà a tomber des arbres, je les observais tranquillement se diriger vers le sol avec la quiétude du vent pour seule compagnon. J’étais assis sur un rocher -le seul qui n’avait pas encore été recouvert de mousse – et j’observais un long sentier délimité par des arbres a présent dénudés. Je savais que les voyageurs prenaient souvent cette route pour se rendre à Hai no kuni. C’était le seul chemin possible. Mais si j’avais voulu réellement me poser dans un lieu particulièrement fréquenté, j’aurai choisis une autre route car Hai no kuni n’est qu’un amas de cendre en hibernation. Mais j’avais reçu une proposition de la part de Goren et je n’avais pas vraiment quelque chose de plus important à faire.

J’attendis longtemps avant qu’une personne ne pointe le bout de son nez au bout de la route. De mon point d’observation, j’étais totalement camouflé dans le paysage et la dite personne ne me verrait qu’au dernier moment. J’attendais donc patiemment sur mon rocher jusqu’à ce que le voyageur arrive à ma hauteur. Sans un bruit, sans un geste, je fondis sur lui et lui décochais un coup de poing au visage chargé de chakra. Le pauvre perdit connaissance immédiatement. Goren m’avait dit de tuer le voyageur mais je voulais d’abord vérifier quelque chose. Le corps inanimé au sol portait un gros sac à dos. Je défis les lanières et je commençai à fouiller à l’intérieure. Je découvrit bon nombre de chose : des cigarettes, des papiers, des bouteilles d’eau et des vivres. Mais quelque chose attira mon regard. Une lettre cachée dans un double fond dans le sac que je découvris par hasard en bougeant un cahier. Je saisis la lettre et la descella. Je portais ensuite le papier à mes pupilles et me mit à lire :

*Cher Yuki,

C’est bon, j’ai tué Sakura et on pourra vivre heureux toi et moi. Cette chieuse n’arrêtait pas de chialer lorsque je lui ai dit que je la quittai et avait osé me menacer de me dénoncer au Hokage, comme si sa l’intéressait. Enfin… le problème est bien réglé : la dinde pourrit au fond d’un lac dans le…

Je n’en pus plus et en un instant, je dégainai mon sabre et l’enfonçai dans la gorge du voyageur. Le sang ne tarda pas à couler comme un geyser et éclaboussa un peu mes sandales. Je n’avais jamais aimé les histoires de ménage mais là, cela me paraissait trop pathétique pour que je le laisse vivre. Je me saisis de son corps une fois tout le sang écoulé et à l’aide d’une corde trouvé dans son sac à dos je pendis le cadavre à un arbre en prenant soin de laisser le papier punaisé à sa chemise. Inutile de dire que tout le monde pourra se rendre compte de l’absurdité de la cause de sa mort. Et peut-être que quelqu’un dans ce vaste monde aurait le sentiment qu’on lui rendre justice.

Mais alors que je redescendais de l’arbre sur lequel je m’étais hissé pour pendre l’infâme voyageur, je vis une silhouette au sol. Je ne l’avais tout d’abord pas remarqué mais maintenant que je touchai la terre je me concentrai un peu plus sur elle. Elle était positionné à environ une dizaines de mètres et me fixai étrangement. Je maintenais son regard et m’approcha un peu, la distance qui nous sépara fut alors d’environ 5 mètres.

-Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas pour habitude de tuer tous les témoins. En fait, plus il y en a plus cela m’arrange. Mais vous, voyageur, j’aimerais que vous me montriez ce qu’il y a dans votre sac, alors je jugerais par moi-même si vous méritez de vivre ou de mourir.

Sur ces mots, je déployais mes lourdes chaines sanglées à mes bras pour bien signifier à mon interlocuteur que je ne le laisserais pas partir… Je me demandais bien comment cela allait tourner.

Le samouraï faisait marche en direction du pays des cendres, bien déterminé à partir à l’aventure. Il y avait là-bas les vestiges d’une guerre encore fraiche, mais elle était finie. Le jeune homme espérait qu’en traversant Hai no Kuni en cette période, il pourrait y trouver des informations, même de témoignages, qu’il ne retrouverait plus ailleurs et à un autre moment. Tout ce qu’il pourrait dénicher, ou déceler, ne servirait de toute façon qu’à lui-même, pour se faire sa propre opinion en ayant toutes les cartes en main. Non pas qu’il doutait que Makka méritait son titre d’ennemi public n°1, mais Naoki était convaincu que les villages, eux aussi, n’ont pas toujours été tout blanc. Et il n’y avait qu’un seul moyen de se rendre compte de tout cela : mettre les pieds sur un des principaux lieux de la guerre.

C’était donc prêt à vivre l’aventure que le pratiquant du Bushidô s’engageait vers la frontière de son pays natal. Il traversa plusieurs kilomètres aux paysages variés, montagneux ou forestiers, mais fut interpellé par un cri, quelque part dans les bois. Ses sens se mirent en alerte, Naoki allait rencontrer sa première difficulté en tant qu’être errant. Il savait qu’il ne pouvait compter que sur lui-même, et que ce jour, personne ne serait présent pour couvrir ses arrières. Il prit tout de même son courage à deux mains, se doutant que le cri qu’il venait d’entendre n’en était pas un de joie : peut-être il y avait-il quelqu’un en danger ? Surement. Le samouraï arriva prêt d’une clairière, les arbres laissant traverser quelques rayons de soleil. Là, il y avait deux hommes, un de quelques années plus jeune que Naoki, et le second, mort, pendu à une branche, la gorge ensanglantée. Pas de doute possible, le prétendu assassin, un jeune blondinet à la cicatrice au visage très marquée, était indéniablement l’auteur de ce crime. Il ne s’en cacha d‘ailleurs pas particulièrement. Le vagabond le fixa plusieurs secondes, tandis qu’il s’approchait. Ils étaient à quelques mètres seulement l’un de l’autre. L’inconnu prit ensuite la parole, d’un ton presque hautin. Ses dires confirmèrent que c’était bien lui l’auteur du carnage, et il était visiblement prêt à en faire de même avec le samouraï si celui-ci ne lui revenait pas, car c’était un peu cela qu’il disait au final.

« Au fond de mon sac ? Hum… Il y a tout un tas de choses vous n’avez pas à voir… »

La provocation. C’était la stratégie la plus risquée, mais qui pourrait s’avérer la plus efficace, face à un adversaire dont on ne connait rien, mais qui déployait déjà un arsenal de combat. Ce n’était pas du genre de Naoki de se surestimer, mais c’était désormais la jungle, le moindre faux-pas pourrait à tout moment lui couter la vie, et baisser la tête ne lui ressemblait pas. Néanmoins, c’était affreusement risqué, et si son potentiel adversaire était bien plus fort que lui, et que combat il y avait, le résultat pourrait s’avérer fâcheux pour le samouraï. Dès cet instant, il ne fallait plus reculer, sous peine de perdre toute sa crédibilité, et se faire balayer. Avec de la chance, couplée à l’audace du jeune homme, l’inconnu partirai, ou se rendrait. Mais il fallait être honnête, il n’avait pas l’air du genre à reculer lui non plus.

« Mais bon après tout, vas-y, regarde. Je te laisse venir le chercher, si tu vois ce que je veux dire. »

C’était risqué, dangereux, insensé, et complètement débile. Naoki posa son sac à ses pieds. Il arborait un regard qui disait clairement ‘’aller, viens et tu vas voir’’, ce qui était à double tranchant. Bien sûr qu’il avait du répondant en terme de combat, mais il savait pertinemment qu’il existait en ce monde des shinobis bien plus fort que lui. Il en était conscient, mais que quelqu’un prétende avoir un droit de vie ou de mort sur lui, et qu’il baisse la tête devant lui, c’était impensable. Peut-être finirait-il aussi pendu à un arbre. Il allait rapidement le savoir, et se préparait déjà à passer à l’action, sortant de quelques centimètres sa lame de son fourreau. Il ne lui faudrait ensuite qu’une fraction de seconde pour la dégainer, au cas où…

L’inconnu avait de l’audace, c’était une certitude. Il me regarda d’un air provocateur et je dois dire que j’aimais assez ça. Je lui rendis son regard et le sonda des pieds à la tête. Je ne pus m’empêcher de remarquer le sabre dans le fourreau accroché à sa ceinture. Ainsi cet inconnu savait peut-être se servir d’un sabre. J’ai toujours été un grand fan des adeptes de ma passion et quelque part, ce nouvel élément me donna envie de m’amuser avec ce bleu. Je fis donc un pas en avant après sa seconde provocation et attira son regard. Sans qu’il ne s’en rende compte, je le fis doucement basculer dans l’un de mes sorts préféré. Je modulais l’illusion avec dextérité et nous plongeâmes tous deux à l’intérieur. Pour lui, rien n’avait dû changer et il avait juste dû avoir l’impression d’avoir cligner les yeux un peu trop longtemps. Mais nous étions désormais dans une dimension parallèle reliant nos esprits. Nous nous trouvions dans un lieu bien particulier semblable en tout point a notre reéalité sans pour autant l’être. J’esquissais un petit sourire à l’intention de mon interlocuteur…

Je ne me fis en rien attendre et en dégainant mon second sabre j’emboitais les deux armes pour en faire une lance. Je fondis ensuite sur l’ennemi et échangeai des passes d’armes avec lui. Nous étions tous deux très bons dans le maniement du tranchoir et ce n’était certainement pas sur ce point que nous nous départagerions. Je continuais donc encore pendant quelques secondes se petit jeu puis je fis une esquive latérale suivie d’un bond en arrière. Je profitais de mon bond pour effectuer quelques mudras tandis que mes chaines se saisissaient de mon arme. Arrivé au sol je repris possession de la lance et tendis un doigt vers le crâne de mon adversaire et laissais mon petit rayon astrale lui titiller la peau. Je chargeais ensuite mon chakra dans mes armes et embrasais les cendres dont elles étaient faites. Je modulais ensuite leur forme pour en faire un espadon et je fondis à nouveau sur mon adversaire. Je fis un coup puissant suivit d’un balayage latérale et le pauvre voyageur ne put que contrer de toutes ses forces. Profitant du contre, je lui assénais un coup de pieds puissant dans le torse ce qui l’envoya valdinguer contre un arbre. Je plantais alors mon sabre toujours brûlant dans le sol et effectuais d’autres mudras.

-J’aimerais voir ce que tu vaux lorsque tu ne peux pas voir ton adversaire…

Je finissais ma phrase par un sourire tout en activant mon sort. Le brouillard se leva alors sur le terrain improvisé et très vite on ne pouvait plus rien voir autour de soi. Le champ de vision s’étendait tout au plus à deux mètres devant soi. Je profitais du camouflage pour me déplacer silencieusement dans la brume. Je voulais voir si le novice allait me retrouver. Quelque part, je m’amusais assez avec lui. Mais plus que cela, j’avais apprécier le cran dont il avait fait preuve en me mettant au défit. Il faut dire que le monde est tellement peuplé de poltron que lorsque l’on rencontre une forte tête, on fait tout pour s’y accrocher. Je lui fis cependant une fleur en rehaussant lorsque j’atteignis ma place prédéterminée.

-Alors tu viens ?

HRP:

Les deux hommes étaient face à face, à quelques mètres seulement l’un de l’autre. La cran qu’avait eu Naoki se retournait contre lui, il avait joué la carte du bluff, et se retrouvait à en devoirs assumer les conséquences. Mais il s’y attendait, il était conscient qu’à jouer les cow-boys, il avait une chance de trouver plus fou, ou simplement plus puissant, que lui. A en voir l’âge de son opposant, ainsi que de l’agressivité dont il faisait preuve, il devait être plus fort. Quelqu’un, aussi fou soit-il, aurait pris quelques secondes avant d’accepter l’affrontement, le samouraï dégageant tout de même une prestance assez imposante pour quelqu’un de non expérimenté. Il était assez grand, musclé et avait été assez direct, il aurait dû imposer un petit temps de réflexion à son adversaire. Mais ce ne fut pas le cas, et le combat allait débuter. L’inconnu s’avança. Il portait lui aussi deux sabres à la ceinture, qu’il dégaina.

D’un bond, il se rua sur le samouraï, le frappant à de multiples reprises de ses deux armes. D’ailleurs, il avait transformé ses lames en une lance, plutôt grande. Il la maniait avec dextérité, il était aussi doué qu’un samouraï. En était-il un ? C’était peu probable, il n’avait pas prouvé une certaine éthique propre aux semblables de Naoki, et avait un style moins orthodoxe. Toujours est-il qu’il mettait en défaut le jeune homme, ses coups étant puissant et rapides. Le vagabond n’eut pas d’autre choix que de contrer, l’esquive demeurant impossible. Rapidement, la cadence s’accéléra encore, et il fut obligé d’utiliser une technique pour soutenir le rythme. Ses bras gonflèrent, et sa force devint plus grande. Cela lui permit de résister aux multiples assauts dont il était la cible. Ensuite, l’inconnu recula, d’un saut. Des chaines retinrent ses sabres, et il effectua quelques mudras. Il envoya un petit rayon, que Naoki s’empressa d’esquiver, ne sachant pas à quoi s’attendre. Ce déplacement le mit dans une position inconfortable, à peine avait-il posé le pied à terre, et avant de pouvoir reprendre appui dessus, son adversaire était déjà à son corps à corps, prêt à lui assener un coup avec cette fois-ci un espadon. Son arme pouvait changer de forme ? Elle avait un pouvoir ? Kiri ! Oui, le jeune homme avait déjà entendu ça, les épéistes de la brume possédaient des lames à pouvoir, ce serait non seulement l’explication à cette arme changeforme, mais aussi au style de combat efficace mais différent de celui du Bushidô.

Le combat continuait, et le potentiel kirijin ne cessait ses assauts. Il finit par placer un coup de pied sur le torse de Naoki, ce qui eut pour effet de le propulser plus loin, et il s’écrasa contre un arbre. Enfin, l’arbre s’écrasa sous le choc. Sonné, le jeune homme ne vit pas réellement ce qu’il se passait ensuite, mais une épaisse brume recouvrit l’arène improvisée. On n’y voyait pas à deux mètres devant soi. Il fallait faire en sorte de se priver de la vue, pour aiguiser ses autres sens. C’était facile à dire, mais beaucoup moins à faire. Alors qu’il l’avait perdu de vue, l’inconnu prononça quelques mots, comme pour narguer le samouraï. Il avait surement fait exprès, mais il avait grossièrement révélé sa position. Il ne fallait pas perdre de temps, et Naoki bondit en direction du bruit, sa lame à la main. Il tourbillonna sur lui-même, menaçant de son sabre tout ce qui s’approcherait de lui. Peut-être l’inconnu se ferait-il avoir, la brume l’empêchant de voir ce qu’il se passait ?

HRP:

Le combat promettait d’être très intéressant, déjà nous nous retrouvions dans la brume et cela faisait grandement monter la pression. J’avais volontairement révélé a position à mon adversaire et je voulais constater par moi-même de quelle manière ce dernier allait prendre l’avantage que je lui offrais. La réaction ne se fit pas attendre, je sentis soudain une sorte de mouvement dans l’air et je compris qu’il faudrait me défendre. Je n’hésitais pas et à la première lueur dans le brouillard, je profitais de mon avantage au taijutsu pour contrer l’assaut. Nous étions alors complètement au corps à corps et nos yeux se croisèrent. Je n’appréciais certes pas ce rapprochement soudain mais je ne pouvais pas non plus relâcher la pression exercée sur mon sabre pour simplement fuir à nouveau. Dans un souci de plaisir du combat, je donnai un coup de pied dans le torse de mon adversaire et je posais une main au sol. Le brouillard étant particulièrement épais, le pauvre bougre qui me servait d’adversaire ne put pas me voir transférer mon chakra raiton dans le sol. Je souris doucement tandis que je fondais à nouveau sur l’inconnu et que je le forçais à contrer mon attaque au sabre. Je savais que cette diversion permettrait à mon sort de l’attaquer par là où il était le plus vulnérable : les pieds ! Je faisais donc de mon assaut quelque chose de bruyant et de visible. Une fois l’attaque réussis (ou pas), je fis un nouveau bond en arrière et balançais une boule de feu imposante dans la direction de l’inconnu.

Je ne tirais pas vraiment sur la corde mais je ne voulais pas non plus trop dépenser d’énergie dans ce combat. Qui sais si l’un de mes nombreux traqueurs ne se cachait pas quelque part dans la broussaille et ne s’apprêtait pas à me sauter dessus au moment où j’aurais asséné le coup de grâce à mon adversaire. Je décidais donc de m’arrêter à mon emplacement et de hausser la voix.

-Dis moi, tu sais pourquoi on se bat ? Parce que moi je pense que je l’ai oublié.

Cette dernière phrase me fit rire aux éclats et cela devait très certainement donner a mon adversaire de porter un coup puissant. J’étais distrait, je ne savais pas très bien pourquoi mais tout d’un coup l’ivresse du combat quitta mon corps et je repris mes esprits.

Techniques :

Alors que le samouraï tournoyait sur lui-même, son adversaire vint le percuter de plein fouet avec son sabre. Il avait dû entendre que Naoki préparait quelque chose, et par mesure de précaution avait foncé dans le tas, la lame dans les mains. Le choc fut particulièrement violent. On pouvait garantir la solidité et la qualité des armes que les deux hommes utilisaient au fait qu’elles ne se soient pas brisées lors de cette passe. L’impact stoppa net la rotation du jeune adepte du Bushido, et sur le coup de la surprise, l’autre en profita pour le repousser avec un puissant coup de pied au torse. Il recula de quelques mètres, propulsé. A peine le vagabond avait-il mis le pied à terre qu’il reçut un autre assaut qu’il para et une décharge électrique. Elle venait certainement du sol, ou tout du moins d’assez bas. Ses jambes furent engourdies, et bientôt une grosse boule de feu apparut. Il eut du mal à bouger. De plus, le brouillard cacha le projectile enflammé jusqu’à ce qu’il soit à quelques pas de lui. Il prit donc cette attaque de plein fouet.

Brulé, électrifié, blessé, Naoki était plutôt mal en point. Il n’était pas grièvement touché, mais la douleur le gênait. Il avait très bien compris que face à lui se trouvait quelqu’un de plus fort, de plus puissant. Il allait être forcé à aussi attaquer fort, rester sur la défensive ne lui avait apporté que des blessures jusqu’alors. Attaquer, ne pas laisser à son adversaire la possibilité de s’en sortir et malgré qu’il n’aimait d’ordinaire pas ça, tout miser sur une seule attaque, voilà ce qu’il devrait faire. Pour pallier à la douleur, il se concentra pleinement sur son combat. La douleur se fit rapidement oublier. Les blessures étaient toujours là, mais elles ne le faisaient plus souffrir. C’était une des conditions pour pouvoir lancer un assaut digne de ce nom : ne pas être gêné.

L’adversaire du samouraï s’était arrêté dans la brume. Encore une fois, il avait révélé sa position en parlant. Peut-être le faisait-il exprès, surement même. Néanmoins, il offrait une fenêtre d’action non négligeable à Naoki, et ce dernier se devait de saisir sa chance. Il ne laissa pas l’autre finir sa phrase qu’il se rua sur lui. Il allait plus vite que d’habitude, et allait sortir le grand jeu, ce qu’il avait de plus puissant. Le samouraï arrive rapidement à l’endroit où il pensait trouver son ennemi, qui venait tout juste de finir de parler et n’avait surement pas eu le temps d’aller bien loin. Et là, il serra fort son sabre dans les mains et feinta un coup dans les jambes avant de réellement assener une frappe puissante au niveau du foie. Avec cette attaque, il espérait tout simplement mettre K.O son adversaire. C’était possible, c’était faisable, mais le brouillard ne permettait pas de garantir quoi que ce soit.

HRP:

Un adversaire digne de ce nom ? C’était une question que chaque homme se posait lorsqu’il se retrouvait dans un combat contre un individu qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Certainement que cet homme avait de quoi se nommer adversaire mais pour le reste de la phrase, cela restait à voir. Cependant, du souvenir que je garde de ce combat, je pourrais dire qu’il avait fait preuve d’ingéniosité, de beaucoup d’ingéniosité. Ainsi je finissais de parler dans le brouillard lorsque surgissant tel un lion, mon inconnu chargea à une vitesse affolante sur ma personne. Je ne m’y connaissais que dans la mesure ou j’en faisais parfois usage mais il m’était clair qu’il utilisait un boost de vitesse imposant. Très vite je fus dépassé par ses actions et alors que je tentais de contrer un coup de pied, je me rendis compte que le malicieux adversaire avait feinté avec beaucoup de ruse et m’empala de son sabre. La douleur fut atroce mais grâce au brouillard et à sa trop grande vitesse, ainsi qu’à un petit mouvement du bassin que j’eus le temps de faire, mon cher adversaire n’atteignit pas mes organes vitaux.

Je souffrais atrocement mais cela ne m’empêchait pas de sourire de toutes mes dents. Mes mains se positionnèrent sur les épaules de mon adversaire tandis que celui-ci était bloqué dans ma chaire. Je lui adressais mon sourire le plus complet tout en le fixant dans les yeux.

-Tu es malin et opportuniste, tu ferais un très bon candidat…

Tout en finissant ma phrase, mes yeux dans les siens, j’annulais l’illusion dans laquelle nous étions plongés. Nous nous retrouvâmes alors l’un en face de l’autre, à environ cinq mètres de distances. Je tombais à terre mais me réceptionnais et finis accroupi sur un genoux Je fis un nouveau sourire à mon adversaire qui devait sans doute se demander ce qui avait bien pu se produire.

-J’ai beaucoup aimé ce combat. Pour ma part, je dirais que tu as gagné cette passe d’arme. Tu as fait preuve d’une grande ingéniosité et exploiter comme il le fallait mes faiblesses. Maintenant viens avec moi, j’aimerais te parler de quelque chose. Les hostilités sont terminées mais comme tu as fait preuve de beaucoup de ressource, je crois que tu mérites une bonne discussion sur un sujet qui pourrait t’intéresser.

Je me relevais avec douleur et difficulté. Je titubais ensuite vers un vieil arbre et m’allongeai dessus. Je demandais à mon adversaire inconnu de s’asseoir en face de moi.

-Katano Yusuke, déserteur de Kiri, présente toi et je pourrais te parler d’un projet vraiment intéressant.

Spoiler:

Ça avait marché. A la grande surprise de Naoki, son attaque avait porté ses fruits. Il n’y avait pas cru, il avait lancé ce qu’il considérait comme son dernier assaut afin de tenter un coup de poker. Il avait joué la carte de la dernière chance, et il avait exploité la faille de son adversaire : l’arrogance. Ce dernier avait compris qu’il était plus fort que le samouraï, et avait relâché sa vigilance. Ce fut sa seule faute dans ce combat, mais elle lui fut grave. Il c’était retrouvé surpris par un combo puissant venant du jeune vagabond. Il avait tout de même eut de la chance pour réussir à le toucher, car le brouillard demeurait épais et la vision atténuée. Toujours est-il qu’il avait fait mouche, ou presque. La victime de la feinte était empalée, le flan amoché à tel point qu’il aurait dû avoir du mal à se relever.

L’inconnu posa ses mains sur les épaules de son assaillant et afficha un grand sourire, avant de lâcher quelques mots. Il reconnut sa défaite, encore heureux vu la position dans laquelle il était, un sabre le traversant. Cependant, quelques instants après, les deux hommes se retrouvèrent à quelques mètres l’un de l’autre. La situation rappela à Naoki le moment où il avait déposé son sac à terre, rien n’avait changé. Comment cela était-il possible ? Une illusion ? Oui, certainement, mais est ce que le combat était une illusion, ou est-ce que l’instant présent était une illusion de retour dans le passé ? C’était une question à laquelle le samouraï n’était pas en mesure de répondre.

Les deux hommes étaient face à face. Tous deux étaient fatigués, mais l’inconnu avait l’air dans un état plus déplorable. Le combat était de toute façon finit, mais l’affrontement avait bien prouvé une chose à Naoki : il ne faut pas relâcher sa méfiance. C’est ainsi que lorsque son adversaire lui proposa de lui parler d’une chose pouvant l’intéresser, il dégaina sa lame, tant bien que mal, qu’il tendit droit devant lui, en direction de son adversaire. Celui-ci finit d’ailleurs par se présenter. Non pas sous la pression de l’arme du samouraï, non, car il avait encore surement assez de ressources pour mettre à mal le vagabond, mais parce qu’il voulait établir une discussion. Une proposition, mais laquelle ?

« Naoki, samouraï vagabond. Vas-y, je t’écoute, mais je te préviens d’avance, si c’est pour me recruter dans une secte à la con ou pour aller piller un village et violer toutes les femmes, ça ne m’intéresse pas. Maintenant, je suis tout ouïe si t’as autre chose à me raconter. »

HRP:

Huh… Ce samourai m’avait plutôt bien cerné au final. J’avais du trop montrer mon jeu et il avait deviné. Mais c’était vrai, j’allais bel et bien lui parler de l’organisation. J’avais envie qu’il en fasse partie mais aux vues de sa réaction je me demandais si cela était toujours possible. A mon avis a l’époque, je n’en étais pas sûr du tout. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle lorsqu’il se rapprocha pour se présenter et me dire ce qu’il avait a dire sur les sectes et autres groupuscules, je souris et me relevais instinctivement. Je lui fis face quelques instants…

-Il n’est plus nécessaire que je t’en parle, je viens de comprendre quelque chose.

Je sortis mes sabres, les observais un instant puis commençais à faire des moulinets avec avant de les ranger.

-Ne meurt pas de manière stupide s’il te plait.

L’instant d’après j’avais disparu. Je m’étais hissé à une vitesse folle vers l’arbre tout en haut de nous et j’avais commencé ma route vers le nord. Je ne voulais plus lui parler du Kurai Hikari. A vrai dire, je trouvais même cela plutôt puéril de ma part d’avoir voulu le faire dès le commencement. Je n’avais aucun droit de le mener ainsi vers ce monde de douleur. En fait, en rencontrant ce type j’avais saisis une chose, on ne doit pas chercher à recruter chez tout le monde. Bien au contraire, il fallait se montrer particulièrement prudent et ne prendre que les individus déchirés émotionnellement ou que je connaissais suffisamment. Le jeune Grey me paraissait une très bonne prochaine recrue… mais j’attendais de voir. Pour ce qui était du samourai, j’allais patienter jusqu'à ce que celui-ci se fasse un nom ou tombe dans l’oubli. Il y a tellement de ninja qui tombe dans l’oubli… Car c’est bel et bien le calvaire de tous nos morts. Ils avaient vécu une vie de combats au nom de l’honneur et on malheureusement fini dans les oubliettes. On ne peut pas leur en vouloir, ils n’étaient pas assez « grand » !

Je savais qu’un jour ou l’autre je repenserais à ce jeune samourai. Je savais que je me remémorerais mes erreurs au cours de ce combat. Ce ne sont pas des choses que l’on oubli facilement… J’espérais juste qu’il survivrait, ce serait dommage s’il mourrait de manière idiote.

Spoiler:

**Contenu sponsorisé** Informations

» C'es toi ou moi ! |Katano Yusuke|
» Katano Yusuke est en berne
» Toi que j'appelle mon frère. [Pv Katano Yusuke]
» C'est facile de voler ! Ou pas... [ft. Katano Yusuke]
» Danse Macabre [PV : Katano Yusuke ]

Un passé pas si lointain... [Katano Yusuke]

Un passé pas si lointain... [Katano Yusuke]

Sujets similaires

Sujets similaires