Rugueuse matinée ~ [Ouvert Yukijins]

Une belle journée ensoleillée. Voilà qui était rare en ce pays de tourments météorologiques incessants et de vents aussi incisifs que des lames de rasoir. Cela n'empêchait pas le mercure de flirter avec les -5°, de légères brises marines soufflant sur l'ensemble du territoire sans épargner personne. Mais aussi bien que le mercure de Yuki no Kuni s'émancipait volontiers du temps qu'il faisait dans le ciel, Yanosa lui se fichait également du mercure. Qu'il vente ou qu'il neige, que sa transpiration se cristallise sitôt sécrétée par son organisme ou pas, l'entraînement était l'entraînement, immuable et nécessaire à tout bon guerrier qui désirait rester au meilleur de sa forme. Et le Nukenin était bel et bien de ceux-la, poussant même les notions d'étirements et d'échauffement à un niveau sans commune mesure. Après une série de péripéties dans les montagnes et les mines du nord du pays, cependant, Yanosa s'était vu contraint et obligé de passer une nuit au palais de Gyamada, le fief du Gouverneur Samui, pour recouvrer ses forces et surtout, ne pas risquer de tomber raide mort sur le chemin qui l'aurait mené à son antre plus au sud, haut perchée dans les montagnes.

C'est ainsi qu'il se retrouva au palais sus-mentionné, un matin, ses affaires grossièrement entassées sur l'unique commode qui agrémentait la chambre qu'il avait réquisitionné pour méditer et rassembler son énergie. Selon les termes de l'accord qui avait toujours cours entre lui et Kakeshuou, il était en effet tout à fait autorisé à résider dans le fief de ce dernier, ayant un droit de passage total et inconditionnel sur tout le territoire de Yuki no Kuni. Yanosa, le plus naturellement du monde, laissa quelques affaires dans la chambre empruntée et sortit vers la cour du palais, torse nu, décidé à se mettre au boulot.

Sur le chemin qui le mena à l'extérieur, le guerrier rouge croisa le regard incrédule et craintif de quelques résidents, sa longue chevelure fine et rouge comme le sang voletant derrière lui tel un signe distinctif que nul ne pouvait ignorer. Il était le Nukenin, il n'était pas le bienvenu,... et il s'en fichait éperdument. Qu'un seul de ces couards ait tenté quoi que ce soit à son encontre, et il aurait alors exercé son droit de vie ou de mort sur lui, sans aucun égard pour l'accord même qui lui permettait de séjourner temporairement ici. Yanosa n'était, après tout, pas quelqu'un que l'on pouvait acheter, encore moins avec un lit dont il n'avait pas l'usage et quelques murs de pierre. Une fois à l'extérieur, le jashiniste s'empressa de s'échauffer : à toute vitesse, il fit une trentaine de fois le tour de l'enceinte à grandes enjambées, puis mit le haut de son corps à l'épreuve en marchant sur les mains jusqu'en haut des remparts, où il ignora complètement les gardes en faction le temps d'une centaine de pompes, toujours uniquement appuyé sur ses mains. Sautant à nouveau vers le milieu de la cour, Yanosa examina ensuite les environs à la recherche de matériaux aptes à endurer la suite de son entraînement quotidien, ce qu'il ne tarda pas à dénicher.

Dans un coin, un grand morceau de pierre qui aurait du être utilisé pour la construction d'un mur restait là, inutile et n'attendant que le Nukenin pour s'en servir. La pièce faisait deux bons mètres de hauteur pour quatre-vingt centimètres de largeur et de profondeur, un volume qui siérait à l'exercice à la perfection. Traînant le bloc de pierre et le positionnant face à lui dans le sens de la hauteur, Yanosa entama alors ses katas habituelles, frappant et exécutant pirouette après pirouette autours de ce « mannequin » improvisé, qui offrait au guerrier rouge la résistance qu'il lui fallait. La pierre s'effritait peu à peu sous les coups, manquant même par moment de se renverser dans la neige malgré son poids, tandis que le jashiniste frappait encore et encore dans la roche, la sculptant peu à peu. Puis il s'arrêta subitement, sans quitter son « sac de frappe » des yeux.

« Si tu es si intéressé, viens donc voir de plus près que ce soit instructif. Allez ne sois pas timide. »

A qui s'adressait-il donc à ce moment précis ? Ce qui était sûr, c'était qu'un regard était resté braqué sur lui un petit peu trop longtemps pour passer inaperçu...

Spoiler:

Ce n'est pas tout, mais je me dois de repartir pour Kiri. Les raisons de mon voyage étant maintenant réglé, je me dois de reprendre la route pour continuer mes tâches. Surtout que du coup j'ai maintenant plus de travail que je n'en ai en arrivant. La nuit fut plutôt courte car, après m'être fais stopper par la jeune Yuki pour que je participe à l'anniversaire de mon élève. J'ai profité de ces festivités pour faire la fête comme dans le temps ou j'avais l'habitude de faire avec mon clan des fêtes durant des fois la nuit entière. Cette fois-ci j'en avais mis une bonne dose et je fus vraiment rond. Quand mon lis m'a vue autant le dire clairement je n'ai pas mis longtemps pour dormir et ronfler comme pas deux. Par chance ma nuit ne fut pas accompagnée par qui que ce soit. Sinon bonjour la nuit que cette personne aurait eue. Enfin, je me lève donc à l'aube avec une gueule de bois et une mine dépitée. Je fis donc un brin de toilette et entasse le peux d'affaire que j'ai amenée. Je n'ai guère envie de tarder, j'ai beaucoup à faire. Prenant donc la direction de la sortie et passant par les jardins. Voilà qu'une chose étrange vient titiller ma curiosité habituelle. Dans un sens, je ne suis pas le chef de la section espionnage pour rien. Tout ce qui est rumeur racontar et secret en tout genre est toujours bon à savoir. Là c'est le regard de plusieurs personnes sur une même cible qui m'intrigue. Même si son aura ne semble pas des plus chaleureuse ce n'est surement pas la seul dans les coins à avoir ce genre d'aura. Donc pourquoi tant d'amertume ? Je regarde. Me mets discrètement à interpeler un de ses types et lui demande qui est celui qu'il regarde. Une réponse courte me fut donnée :

C'est un Nunkenin qui réside dans les coins. D'après les dires il fut recruté pour du travail.

Du travail ? Mouhais après tout ce n'est pas nouveau ce genre de chose est plutôt courant. Enfin ça dépend des pays, mais cela ne m'étonne guère plus. Donc Kakeshuou a recruté cet homme. Ma curiosité me tâte plus et me fait faire retarder mon voyage. Je le regarde l'observe sans pour autant cacher ma présence qui sans aucun doute si je le fais, il lui serait difficilement détectable. Après un certain temps, l'homme semble me parler me disant de ne pas être timide. Que ses faits peuvent m'être « instructifs ». Souriant de l'intérieur, je me mets donc à arriver devant lui. L'homme tors nu sous un froid que l'ile donne il était plutôt impressionnant pour deux choses. Ça corpulence qui face à la mienne ne fais aucun doute supérieur et aussi à ça résistance au froid. Le regardant, je me lance sur une discussion en posant derrière ma capuche. Ma tenus n'était pas vraiment extrêmement chaude, mais plutôt faite pour un climat modéré et elle montre clairement que je ne suis pas un habitué du Pays. À vrai dire j'ai plus une tenus d'ermite voyageant dans le monde. Mon manteau noir tombant jusqu'aux genoux avec une écharpe blanche, un tee short blanc et un pantalon noir :

Je ne veux gère gêner un tel entrainement. Puis le Taijutsu n'est pas vraiment ce en quoi je suis doué.

hrp:

Ainsi donc le démon m'avait remarqué... Je gémissais intérieurement d'être pris en flagrant délit, me dandinant sur moi-même et me roulant légèrement dans la paille fraîche.
Qu'elle n'avait pas été mon horreur ce matin-là, en m'extirpant de mes draps, de le découvrir en dessous de la fenêtre de ma chambre en train d'enchainer les exercices et entrainements tous plus loufoques les uns que les autres. Je n'en revenais toujours pas que Kakeshou est autorisé qu'il soit relâché. Pire encore, qu'il demeure à quelques mètres seulement de moi et Yusuke après le mal qu'il nous avait fait.

Je haïssais cet homme comme jamais et alors que j'observais le nukenin se battre contre un pantin imaginaire en la personne d'un rocher, je ne pus m'empêcher de rire devant sa maigre performance.
Je m'étais immédiatement habillée avec la terrible envie de lui faire quitter les lieux le plus vite possible. Je pourrais peut-être le provoqué. Je m'étais donc faufilé au travers des couloirs avant de passer discrètement à l'extérieur et de me glisser en douce dans les écuries en face de l'entrée.
Mis en embuche dans un coin des étables, j'avais trouvé un box occupé par un cheval ou un trou dans le mur me permettrais d'occuper en toute discrétion, le mécréant occupant la cour. Ma cachette me semblait parfaite. Mon odeur était masquée par celle des chevaux et mon point de vue était à la fois idéal et pratiquement invisible. De plus, je pouvais observer la scène en toute tranquillité.

Pourtant, je me trompais bien en croyant qu'il s'adressait à moi, car dés lors, à peine avais-je commencé à me mouvoir que Shord était apparu. Parfais, cela me permettait de continuer mon observation du nukenin.

Je me recoucher donc dans le foin chaud et chaleureux tout en profitant de l'ambiance réconfortante des écuries ou la plupart des chevaux étaient encore plongés dans le sommeil.
Qu'allait donc faire Shord ? Je ne savais pas vraiment, aussi, je suivais de loin et avec beaucoup d'attention l'échange se déroulant entre les deux hommes. Ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée si Kyu le tuait. Ça m'éviterait de me salir les mains comme on disait.
Un petit soupir suivit d'un petit rire m'échappa aussitôt et alors que je m'éloignais légèrement de la pancarte de bois pour étouffer mon rire et me calmer avant de recoller mon œil aussi sec contre cette dernière.

A peine avait-il invectivé la personne qui l'avait observé s'entraîner que Yanosa reprit ses exercices de plus belle, attendant que le jeune homme se rapproche en enfonçant ses poings toujours plus profondément dans la roche sans marquer l'effort le moins du monde. Les mains d'un non-initié aurait été ravagées par un tel traitement, les peaux se seraient déjà déchirées et la chaire aurait été à vif depuis plusieurs minutes déjà. C'était à cela qu'on reconnaissait, à juste titre, un expert du combat au corps-à-corps : son énergie -et non pas son chakra- se propageait telle une onde immatérielle autours de son corps tout entier, le rendant à la fois plus robuste et plus puissant. C'était cette énergie physique que le Nukenin devait entretenir et maintenir à son paroxysme, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, car c'était d'elle que dépendait ses prouesses au combat. Bien sûr, en ouvrant les verrous psychiques qu'il avait appris à manipuler, il pouvait accéder à de véritables puits d'énergie qui raflaient clairement la palme de la puissance brute face à ses capacités dites « au repos », et l'écart entre un corps maintenu en bonne forme et un autre s'amenuisait dans ce cas-là.

Mais qui pouvait assurer à Yanosa qu'il serait toujours en mesure d'ouvrir les Portes Célestes ? Quelle certitude avait-il que personne, dans ce vaste monde, n'aurait la capacité de le priver de ce pouvoir, ne serait-ce que temporairement, au cours d'un combat à mort ? Dans ce cas de figure, l'entraînement prenait tout son sens et pouvait plus d'une fois sauver la vie à celui qui s'y astreignait avec assiduité.

Le temps de quelques coups et d'épurer le bloc de pierre d'encore quelques kilos de son imposante structure, et voilà l'interlocuteur du jashiniste qui s'était avancé vers lui, de face, la moitié de son corps encore occultée aux yeux de Yanosa par son mannequin improvisé hors norme. Le gêner ? Que pensait-il... Que la simple présence d'un tiers allait faire rentrer le Nukenin dans sa grotte tremblotant de peur à l'idée de s'exhiber ? Il n'avait que faire des regards indiscrets, envieux ou même haineux à son égard. Ce qui pouvait éventuellement l’intéresser en revanche, c'était de savoir pourquoi cet homme, et seulement lui, avait laissé son regard braqué sur lui. Les gens réagissaient en effet de façon relativement différentes lorsqu'ils étaient gênés, importunés ou simplement ébranlé dans leur for intérieur. Mais seuls certains individus bien particuliers soutenaient la vue de faits aussi improbables que cet entraînement. Et ces personnes n'étaient autres que les shinobis. Sans discontinuer, frappant des poings comme du tibias et administrant parfois un coup de coude sur les côtés du bloc de roche, Yanosa prit la peine de répondre à son interlocuteur en poursuivant ses exercices.

« C'est qu'on est bien frileux dis-moi... Fuu ! Tu dois pas être du coin vu ta dégaine et tes manières, ça se renifle à des kilomètres. Fuwo ! Mais dis-moi mon gaillard, t'as l'air... Fuu !... plutôt dégourdi pourtant. Alors quoi, tu fais comment quand tu dois tuer un autre homme, hm ? Tu- Shiiya ! Lui chantonne de petits sonnets romantiques ? Tu espères qu'il meurt de vieillesse ? Tsooo ! »

Sur ces mots, le Nukenin adressa un ultime coup de poing dans la partie restée la plus épaisse du bloc de roche, le brisant sur place en deux parties distinctes, la moitié supérieures venant atterrir mollement aux pieds du kirijin en faisant crisser lourdement la neige en dessous et le faciès de ce dernier apparaissant alors clairement au guerrier rouge.

« Et alors quoi ? Tu espères apprendre à tuer en me regardant ? Tu crois que tu peux apprendre à enlever une vie par la force des poings juste en... t'imprégnant de ma présence ? Lança-t-il en écartant les bras de part et d'autre de son buste où ne perlaient que deux maigres gouttes de sueur, dans le creux du cou.

Puis un son attira son attention. Un petit rire étouffé, rapidement maîtrisé, mais qui n'en avait pas moins transparu, là, derrière lui vers les écuries.

« Et est-ce qu'on peut savoir qui se fend la poire comme ça alors que cette belette n'a même pas ouvert la bouche pour me répondre ? » Dit-il en se retournant vers lesdites écuries.

Je suis crevé et cet homme m'intrigue. Bizarrement j'ai envie d'en savoir plus. Pourquoi un Nunkenin vit dans une résidence d'un homme qui habituellement est plus qu'irritant en ce qui concerne, eux ben tout. Après un petit temps sans vraiment me cacher, je l'entends me dire de venir m'approcher. Je m'exécute et le vois achever son adversaire qui n'est qu'un amas de rochets solide. Pour ma part si je donne un coup sans chakra ou même avec un chakra mais sans technique à proprement dis je me briserais surement les os dessus. Comme quoi ce Taijutsu dont pas mal maitrise est vraiment intéressant, pourtant je n'ai guère la maitrise de cet art. Enfin chacun ses dons. Après tout je ne suis pas non plus dépourvue de capacité. M'approchant quand je fus à son niveau, l'homme étant torse nue se met à me regarder. Disant que je ne suis pas du coin est vrais et je ne cache pas vraiment mes racines. Je le regarde ne pouvant pas dire un mot car cet individu semble vouloir beaucoup en dire parlant de froid ambiant et quelques petites vannes plutôt marrantes je trouve. À la suite, l'homme se met à me proposer ses services d'enseignement pour apprendre à tuer un homme. Première impression plutôt positive, même si dans chaque chat se trouve un tigre, pour l'instant cet homme me semble plutôt rigolo. Je le regarde quand d'un coup un fou rire se met à s'entendre vers le côté. J'écoute vérifie le chakra de la personne et dis :

Yuki ? Réveillé à ce que je vois, mais pourquoi te cacher ? Tu dois pourtant en toute logique connaitre cet individu non ? hein, heu monsieur ?

L'attend une réponse de ça par et répond :

Moi c'est Shord et non je ne suis pas vraiment du coin je suis un Kirijin et anciennement appartenant à un clan nomade parcourant le monde. Ouai brièvement c'est ça mes origines. Pour ma façon de tuer ?

Mettant mon visage qui regarde en l'air avec un air d'homme réfléchissant à la question de la manière la plus sérieuse possible :

Je pensais plus à les faire mourir de rire. Ha, ha. Enfin, je ne suis pas du genre à vouloir tuer qui que ce soit sauf si j'en suis contraint. Je suis donc plutôt du genre à aimer à en mourir. Hhaaa enfin pour le moment se que j'ai envie de tuer c'est mon mal de crâne.

Shord est décidément à côté de la plaque et il a détruit ma cachette aussi rapidement que lorsque l'on égorge un cochon.
Me voilà bien contrainte à révéler ma position. Un soupir de lassitude m'échappe et finalement, je me décide, je me redresse, époussète avec de nombreuses précautions la jolie robe noire dont je suis vêtue aujourd'hui pour finalement sortir de ma cachette.
Pourtant, au dernier moment, alors que je vais franchir les portes, j'entends les claquements caractéristiques d'un sabot contre une porte.
Mes yeux font une allée retour rapide en direction du box de ma jument que je vois s'agiter.
Une idée me vient alors et sans prendre la peine de lui retirer sa couverture, j'ouvre le box, saisie la longe de son licol et l'attache à ce dernier avant de l'entraîner avec moi vers la sortie de l'écurie.
Là, je feinte l'innocence et la surprise en apercevant les deux hommes, mais mes yeux lancent des éclairs et me traduisent sans aucun problème :

"Oh !"

Je tapote doucement l'encolure de Panach tout en déclarant :

"On dirait que nous ne sommes pas seule ma belle !"

Je tourne alors un regard discret vers le nukenin, car ma réplique suivant s'adresse à lui :

"La vermine est de sortie à ce que je vois !"

L'air de rien et avec une attitude provocatrice que je ne me connaissais pas jusqu'alors, je m'avance vers le nukenin en roulant des fesses, ma jument me suivant docilement jusqu'à lui. Mon visage à moins d'une trentaine de centimètre du siens et en ignorant soigneusement Shord, je défis l'homme aux cheveux rouge du regard. Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il s'est passé entre nous. Cette rencontre aura au moins eu le don de me rendre plus forte sur un point. Je sais tenir mes positions et lorsque un sourire goguenard s'affiche enfin sur mon visage de poupée, je déplace avec ironie :

"Alors le paria ... On a obtenu les faveurs du patron à ce que je vois ! Je me demande bien par qu'elles bassesses, tu es passé pour parvenir à obtenir ses faveurs !"

L'air de rien, je fais alors quelques choses d'assez insensé. Je prends mon élan et saute sur le dos de ma jument qui reste docilement en place alors que je continue à me moquer ouvertement du nukenin :

"À moins que ça soit toi qui lui es accordé les tiennes et qu'il est pu te découvrir en profondeur !"

Cette fois-ci, je n'ai pas pris la peine de cacher la haine qui transcende entre mes lèvres de façon assassine. Cet homme, je le déteste, je le hais !

Tandis que son attention était retenue par le gloussement à peine contenu qu'il avait entendu poindre des écuries, son vis-à-vis insipide tâchait de lui répondre, démontrant par la même occasion son manque total de charisme ou de toute forme d'amour propre. Qui que fut cette personne,ce shinobi, il semblait néanmoins connaître Yuki, et Yanosa devait l'avouer, il l'avait repéré avec une précision remarquable alors que lui avait du se fier à ce bruit typique des jeunes filles pré-pubères pour la repérer tant bien que mal.

« Hein ? Mais qu'est-ce que ça peut te foutre de comment je m'appelle... lança-t-il en ne tournant même pas le regard vers le dénommé Shord, toujours curieux de savoir ce que Yuki, supposément cachée dans les écuries, pouvait trafiquer.

Je te parle d'enlever une vie, de meurtre de sang froid, et toi tu prends ça à la rigolade... Y a vraiment de ces guignols dans l'armée kirijin c'est pas croyable. Enfin, tu veux cacher ton jeu, tu veux rester là, à observer et à prendre des notes. Grand bien t'en fasse... Shord... Le jour où la guerre frappera à ta porte et qu'il te faudra faire des choix, des vrais choix, je te souhaite bien du plaisir. »

Fixant l'entrée de l'écurie, Yanosa fronça les yeux de plus belle, percevant des bruits caractéristiques qui ne ressemblaient clairement pas à ceux d'une jeune fille. Yuki fit alors brusquement irruption de sa cachette depuis longtemps obsolète, toisant les deux jeunes hommes qui, par la force des choses, restèrent plantés là à observer la jeune fille en train de sortir son cheval du box qui lui était réservé. Emportée par l'élan de la situation, par l'effet de surprise dont elle disposait, la jeune kirijin au sang glacé se cru alors en droit d'insulter le Nukenin, qui sous le coup de la surprise croisa les bras sur son torse en fixant la kirijin, l'air perplexe alors que la jument paradait devant lui. Yuki arrêta alors sa monture et se rapprocha près, très près du guerrier rouge, tendant le cou vers le haut pour garder son regard planté dans le sien. Shord, de son côté, ne semblait plus bénéficier d'aucune attention. Yanosa sentit alors les mots arriver, se fichant éperdument de la forme qu'ils prendraient... Yuki, colérique et impétueuse, le détestait à présent tellement qu'il savait maintenant lorsqu'elle s'apprêtait à lui manifester son dégoût, percevant presque avant qu'elle même ne le sache ce qu'elle avait l'intention de faire.

Les mots, donc, fusèrent comme autant de lances, la jeune fille ne se privant de rien pour tenter d'humilier un guerrier qui n'avait rien à prouver. A dire vrai, ces jeux de paroles l'ennuyaient même profondément, car à l'opposé d'une joute verbale où des enjeux importants se jouaient, les insultes et les quolibets ne menaient la plupart du temps à rien et ne faisaient rire que leur instigateur. Ce qui, malgré tout, ne priva pas Yanosa d'un droit de réponse, tandis que Yuki montait d'une traite sur sa monture, prenant de la hauteur.

« Un paria ? Venant de toi, je le prends comme un compliment, Yuki... Si je n'en étais pas un, alors là serait le vrai drame, petite sotte. »

Yanosa décroisa alors les bras, tournant le dos à Shord et observant momentanément le sol dans un faux rictus de réflexion.

« Quoi que tu en dises... Et surtout, quoi que tu veuilles penser, j'en connais un en tout cas qui n'a pas du faire ce qu'il fallait pour rester dans les « faveurs » de ton cher parent Gouverneur. Ton petit ami, Yusuke, tu te souviens de lui je suppose ? Je le... comment dire... Raccompagne ? Escorte ? Je ne sais pas quel mot définirait au mieux le concept... Enfin peu importe, le fait est qu'il part, sous ma garde, direction l'archipel. »

Le Nukenin, qui n'avait plus grand chose à dire à la jeune fille pleine de confiance et de beaux mots, se détourna alors d'elle et de sa jument, reportant ce qu'il avait d'attention disponible sur Shord.

« Hey, toi qui sembles si bien versé dans les arcanes de l'amour et des frivoleries en tout genre... T'en penses quoi ? T'as pas un truc intelligent à dire sur la question, hum ? Je veux dire... Deux gosses de 15 ans à peine... Qui se jettent à corps perdu dans une relation qui peut se terminer brutalement, très brutalement, à n’importe quel moment du jour et de la nuit. Est-ce que ça te paraît pas être le paroxysme de la bêtise, franchement ? »

Voilà qu'un aspect se dévoile. Comment ça fut simple. Par l'arrivé de la jeune manieuse des glaces. Une arrivée qui dans un sens ne fus pas vraiment justifier à premier abord. Du moins sans explication équivoque de leur relation cela n'a guère la faveur de venir sur la position que mène Yuki. Après ce fut la première fois que je la vois montrer de telle provocation libre. Sans, je ne dis rien, surtout avec la réponse que j'ai reçue de mes rires. La philosophie et l'amusement ne semblent pas vraiment caractériser cet homme adepte de la force physique. Des phrases que j'ai entendues en silence. Des mots s'entrechoquant montrant que cet individu est prêt à hotter la vie pour ses propres idées. Les Shinobis doivent au moins avoir cette caractéristique en commun pour pouvoir vivre dans ce monde. Sans ça il n'y a aucune possibilité que cet homme puisse vivre en faisant se métier.

Je le regarde et voix la scène mise en place par Yuki pour venir sur cette dite provocation. On peut dire clairement qu'elle n'apprécie pas cet homme et c'est peux dire. Laissant ses deux personnes se mettre des bâtons dans les roues a joué à celui qui a la plus grosse. J'observe et analyse. Je ne semble maintenant faire plus partit du décor plus que dans la discussion et dans un sens ça me va largement. Je n'ai pas vraiment envie de me mêler d'une petite rivalisée. Enfin, cette hypothèse fut balayée quand Yuki parle de lui comme d'un paria qui fut libéré. Je ne comprends pas. Libre et autorisé à s'entrainer dans ses lieux ? Je trouve cette idée plutôt. Risqué. Du moins, je n'ai pas toutes les informations et prendre des hypothèses n'étant pas complète peux mener à des tromperies menant à encore plus de difficultés qu'un ignorant peut avoir. Après les provocations de Yuki, voilà que l'étranger semble vouloir lui répondre. Parlant de Katano, il semble vouloir en rajouter un petit coup. Dans mes habitudes, j'aurais bien dit. « Battez-vous » Comme mon ancien maitre m'a tant montré pendant ses nombreuses disputes que j'ai eues avec ma partenaire. Pourtant ces dires me gênent grandement et sur plusieurs points. Non pas de ses idées, même si cela n'est pas du tout dans mes opinions, mais surtout sur cette dite escorte de Katano hors de ses lieux. Je le regarde étonner, puis à la suite se met à me poser une question directe :

Pourquoi pas. S'il se sépare cela leur fera une expérience. Puis avoir une vie sans prendre de risque est de ma part une mauvaise chose. L'on a rien sans rien. Puis dis-moi-toi. Pourquoi un homme tel que toi qui ne semble pas vraiment le bienvenu et qui semble avoir ressue les foudres des gens de ses lieux. Dis-moi pourquoi tu te jettes à corps perdu dans une discussion qui peut se terminer brutalement, et quand je dis brutalement ça peut être bien très brutal et cela à n'importe quel moment de cette discussion. Toi l'homme qui semble, tant te faire à ce genre d'opinion, ça ne te parait pas être le paroxysme de la bêtise. Dit moi franchement hein ?

Je le regarde attendant une réponse. Mon mal de crâne tapait fort et je n'ai pas vraiment envie de jouer la bagarre orale. Me laissant tomber sur les fesses mon dos se pose sur un poteau posé juste derrière moi. Prenant de la neige dans ma main je durcis un morceau et le pose sur mon front. Puis recommence le dialogue :

Yuki explique moi ce que tu sais s'il te plaît. Je pense que je vais retarder mon retour de quelques heures. Considère ta mission comme fini ou comme foiré, je m'occuperais de l'amener sur les côtes du moins s'il le souhaite. Yuki no kuni est un Pays de Kiri il ne manquerait plus qu'un Kirijin ne puisse pas rester ici. Surtout qu'il n'est plus genin depuis un moment. Enfin avant je vais soulager mon mal de crâne avec un morceau de glace.

Nous y voici donc enfin. Je continue à prêter une attention démesurée sur le nukenin alors que ce dernier me lâche soudainement une bombe.
Mon visage s'arrondit de surprise, de peur, de détresse, autant par le fait qu'il vient de révéler la relation que j'entretiens avec Yusuke à Shord que par l'annonce qu'il vient de faire.
Mes jambes s'arrondissent autour du ventre de ma jument et je la stabilise pour qu'elle reste bien en place alors que mes yeux semblent s'être transformés en mitraillette du diable.
Je n'agis pas de ma propre volonté lorsque je compose une dizaine de mudra sans pour autant bouger de ma position et que je tends la main vers le Nukenin :

"Hyouton ! Aisufaia !"

Pourquoi cette technique ! Pourquoi ? Je sens mon énergie se vider petit à petit en même temps que mes mains se transcendent, deviennent bleu et lâche une impressionnante flopée de pétales bleutés dans les airs au dessus du nukenin.
Je pousse alors Panach à reculer brutalement, à s'éloigner le plus possible de cet homme, mais surtout de mon attaque que je sais destructrice bien que merveilleuse en apparence.
Il réussit encore une fois à m'atteindre comme jamais. Il me pousse dans mes derniers retranchements, m'obsède et me fait du mal comme personne en ce monde.
Il faut le détruire, cet homme est un trop grand danger pour moi, alors, sans même entendre les paroles de Shord, je passe au travers mon attaque sans même savoir s'il a été atteint par cette dernière.
L'un des pétales atterrit sur le dos de ma main et me brule cette dernière comme jamais, mais je ne m'en souci pas. Je plaque le nukenin contre le rocher avec toute la force dont je dispose sans me soucier de la douleur qui disparait petit à petit que mes terminaisons nerveuses sont réduites à néant :

"Je vais te tuer ! Ici et maintenant !"

Mes yeux sont exorbités par la haine et la colère et je sens l'étreinte de ma main gauche se faire plus présente alors que celle de ma main droite disparait petit à petit sans que je ne m'en aperçoive. Je serre ses vêtements si forts que mes jointures en bleuissent :

"Je ne te laisserais pas t'approcher de Yusuke encore une fois ! Je ne te laisserais plus jamais lui faire du mal ! Si c'est un ordre que tu as reçu, désobéis ! Si c'est ta propre volonté, force, toi à la faire changer ! Et si c'est ton dieu maudit, j'irai le retrouver dans les ténèbres pour l'anéantir ! Mais jamais, au grand jamais ! Je ne veux te voir t'approcher de Yusuke !"

HRP:

L'air de rien, comme s'il pensait pouvoir tout se permettre alors qu'il avait du se cacher derrière des banalités pour éviter d'avoir à répondre aux interrogations de fond du Nukenin, Shord adopta un ton bien plus incisif lorsqu'il répondit à ce dernier, retournant ses propres mots pour les lui retourner dans une tentative évidente de reprendre un semblant de contenance dans cette conversation. Avait-il été offusqué par les paroles de Yanosa, visé même peut-être ? Après tout le guerrier rouge ne connaissait rien de cet illustre inconnu qui apparemment n'était que de passage au palais de Gyamada, et au Pays de la Neige tout court d'ailleurs. Mais quelque soit le rang qu'il occupait dans la hiérarchie militaire de Kiri, présumer des réactions de Yanosa relevait plus du suicide assisté que du pari risqué. Intéressé par la tournure que prenait cette conversation qui ne menait nulle part mais qui mettait clairement quelques passions au jour, tournant toujours le dos à Yuki, le Nukenin répondit d'abord à Shord tout en faisant bouillir les gonds de chakra qui retenaient son énergie, là derrière son crâne.

« Oh, pardonne-moi... Je ne savais pas que j'avais à faire à un autre imbécile amouraché qui croit que l'amour a une quelconque valeur ici bas. Toutes mes excuses, petit tas de guimauve inutile... Mais vas-y ! Je t'en prie ! Essaye de me faire ravaler mes paroles espèce de crétin ! On verra laquelle de nos deux vies s'éteindra brutalement quand je te briserai en deux. »

Emporté par l'élan sardonique de sa tirade, qui il l'espérait allait susciter une quelconque réaction chez ce Shord, qui ne lui inspirait pour l'instant que du mépris, Yanosa sentit à peine venir ce qui se tramait dans son dos. Cette énergie, cette fougue, il la connaissait pourtant très bien désormais, et pouvait la reconnaître entre mille. Ce chakra glacé, ce feu intérieur qui brûlait et qui consumait son vaisseau, c'était celui de Yuki à n'en pas douter. Le Nukenin aurait de toute façon eu bien du mal à imaginer qu'une telle déferlante d'énergie puisse provenir de qui que ce soit d'autre dans les environs, et, en y repensant... Oui, il l'avait aussi bien cherché. Se retournant d'une traite vers la jeune fille, il se rappela, presque comme s'il s'agissait d'une phrase qu'il avait prononcé il y a des années, ce qu'il venait de dire à Yuki. A dire vrai, il supposait jusque là que la kirijin était au courant du départ de son compagnon... ce qui n'était vraisemblablement pas le cas. A la fois enjoué et sur ses gardes, Yanosa eut à peine le temps de se mettre en position défensive lorsqu'un flot d'une centaine de pétales bleus jaillit de la main de Yuki, s'envolant tout autours de lui et gelant l'atmosphère sur place.

Étant donné le faciès tordu par la colère qu'avait adopté le visage de la jeune fille, le guerrier rouge douta que ces pétales soient inoffensifs... ce qu'il put vérifier très rapidement lorsque l'un d'eux, puis un autre et encore un autre, commencèrent à atterrir sur ses cuisses et ses épaules. Dans un geste réflexe, le Nukenin se protégea la tête en déployant les sceaux qu'il avait sur ses paumes à leur pleine puissance, tentant de dérouter autant de pétales que possibles. La morsure du froid mordant et brûlant envahit alors presque tout son corps, tandis que ses nerfs était mis en charpie par le jutsu dévastateur de la petite kirijin. Une sensation qui lui était pour le coup très familière, car elle se rapprochait beaucoup des douleurs qu'il avait à endurer lorsqu'il faisait usage de toutes ses ressources corporelles. Puis un petit poids vint le plaquer au sol, sur le bloc de roche qu'il avait utilisé pour s'échauffer derrière lui, son odeur caractéristique lui emplissant les narines par dessus même les volutes de chair brûlée qui émanaient à présent de tout son corps. Tant bien que mal, Yanosa avait réussit à se protéger les avant bras et la tête, et c'était désormais à quelques centimètres à peine de son visage qu'elle le dévisageait, furieuse, laissant couler sa rage, sa haine de cet homme qui incarnait tout ce qu'elle abhorrait.

Son comportement avait à la fois une logique bien particulière et faisait montre dans le même temps d'une stupidité manifeste. Venir ainsi se frotter à lui, qu'elle savait expert au corps-à-corps... Quoi que, dans l'état qui était le sien, elle avait de quoi rester confiante il fallait l'avouer. Ce qui n'empêcha pas Yanosa de se fendre d'un grand fou rire, la souffrance se propageant en lui comme un courant électrique bienfaiteur.

« Haha.. Hahahaa, Ghahaaahahaha ! Haaa... Yuki... Formidable cette technique... Je crois qu'aucun jutsu n'avait autant mis mes nerfs à vif depuis cette nuit sur Hai.... Khu... Mais sois réaliste une seconde, je te prie... »

Lentement, presque comme s'il allait avoir un geste amical envers celle qui venait de lâcher sur lui les flammes d'un enfer glaciaire, le guerrier rouge posa alors sa paume sur le haut du torse de la jeune kirijin. Il allait subir une petite partie de la déflagration à cette distance, mais il n'était clairement pas à ça prêt... sans crier gare, il activa son sceau aussitôt celui-ci posé, provoquant une explosion à concussion, sèche, dont l'écho se propagea d'une traite dans la cour de Gyamada. Sous l'effet de la détonation, le petit corps frêle et malgré tout plein de ressources de la jeune fille fut propulsé une petite dizaine de mètres en arrière dans un magnifique vol plané, percutant la croupe de sa monture au passage et permettant à Yanosa de se relever tant bien que mal pour reprendre un tant soit peu de contenance. Il jeta un bref coup d’œil derrière lui pour s'assurer de la présence de Shord, conscient que la situation pouvait tout aussi bien se muer en pugilat généralisé, et reprit la parole en se tournant vers Yuki.

« Crois-tu vraiment que tous tes problèmes soient de mon fait, Yuki ? Penses-tu que le destin de ton petit compagnon de route ait pu être différent si je n'existais pas ? La vérité c'est que non, cela n'aurait rien changé. Comme je te l'ai toujours dit, lorsque tu veux t'attaquer à un problème... Il faut le faire à la racine. Après tout, qui d'autre que Kakeshuou peut être responsable de l'exil de ce cher Yusuke, hum ? Quand est-ce que tu apprendras... que c'est ce monde tout entier qui est le problème ! »

Yanosa n'avait clairement pas fière allure, tout entier carbonisé par le froid qu'il était, et pourtant ses mots étaient appuyés par sa force de caractère habituelle, s'enfonçant sans doute encore plus profondément encore que les précédents dans l'esprit de Yuki...

Assis, la tête qui joue le tambourin. Je me suis assis pour avoir l'aisance de prendre de la glace sur le sol. Je commence à ne pas vraiment apprécier la tournure des choses. L'homme joue clairement la provocation. Surtout en libérant une quantité d'énergie comme pour me menacer. Beaucoup ont fait ce genre de chose et beaucoup se sont vus dans le temps se recevoir la peine capitale pour ce genre de bêtise. L'inconscience de cet homme n'a pas de limite. Voyant la colère venir dans les yeux de la jeune Samui et l'attaque se former. Je vois les pétales se former. Une nette ressemblance de couleur et de composition qui me fait comprendre à quoi la petite Yuki joue. Une puissance que ça famille lui a hérité et donc la puissance ne peut qu'être reconnue et c'est même sur cela que je peux aussi doser la folie de son acte. Avec une telle colère et son aveuglement sur cette action. Tout en regardant la future victime de cette technique. Je déploie des ailes de vapeur. Celle-ci se met à se déployer avant de venir me cacher. Les pétales tombant sur cette vapeur pour s'entrechoquer avec cette défense en forme d'aile de dragon. Je ne pense pas que la force du Nunkenin puisse faire grand-chose contre une telle attaque. Du moins, s'il le peut c'est qu'il a une chance d'avoir potiné une technique pouvant le faire. Pour ma part, me trouvant juste derrière le rouquin. Cette défense devra suffire. Ce qui fut le cas vu que notre troisième compère se met à recevoir une bonne partit de l'attaque. Les méandres de la colère passée. Je me remets déployer les ailes qui se dissipent. L'homme fut gravement touché et personnellement, je ne blâmerais pas cet homme de ses blessures. Il est clair maintenant qu'il c'est passer une mauvaise chose entre Yuki, Katano et celui-là.

Regardant la prochaine action, l'homme ne doit pas vraiment maintenant avoir la force de combattre. Du moins sans utiliser de subtilité ou de bassesse. Ce qui fut le cas. Là où je, suis la chose est plutôt facile à comprendre en ce qui concerne ses idées. À voir si la petite va comprendre ce qu'il prépare c'est à voir. Pour ma part, je le laisse faire. Après tout si Yuki se fait toucher elle l'aura surement mérité. L'action faite. Je regarde ses deux-là, puis me lève. Je compose des Mudas et commence à parler :

Si l'un de vous deux bouges je l'achève. Il aura au moins le privilège de ne plus sentir la douleur de vos bêtises.

La zone fut complètement envahi d'un épais nuage noir. Cette technique maintenant fait partit de mon répertoire depuis un long moment. Je m'approche de Yuki, puis commence à la lever (si elle est touchée) :

Ça compte pour toi aussi, tu as perdu la tête ? Tu penses raisonnable tes actes en ce moment même. Réfléchi un peu, j'aurais pu être tout aussi blessé dans l'action. Sans parler qu'une personne lambda aurait très bien pus passer non loin de ce champ d'attaque. Tu aurais pu tout aussi bien blesser Katano s'il était à ma place avec cette attaque. Toi qui critiques les actes de cet homme ne mérites pas mieux en agissant ainsi. Je ne te conseille pas d'entrer dans cette voix sinon tu auras toi aussi une chance d'être le bourreau d'une personne cher à tes yeux.

Je la regarde avec mes yeux verts. Elle ne peut guère me voir mais en deviner ma position pour elle ne devait pas vraiment être compliqué. Un petit temps d'attente et je dis à voix haute. Je n'avais guère l'intention de cacher mes dires :

Ce genre d'homme se plait à voir ce genre de réaction en agissant de manière si spontanée tu ne fais que l'amuser. Montre plutôt le contrôle que peuvent maintenant les membres du clan Samui.

hrp:

La déflagration me propulse en arrière et lorsque je sens les muscles chauds et puissant de la croupe de Panach amortir ma chute, je retombe en avant alors que la jument, déstabilisé par l'impact se met à caracoler sur place tout en poussant un long hennissement.
Il me faut quelques secondes pour me redresser, quelques secondes qui me permettent d'entendre les paroles du nukenin, mais aussi de constater les dégâts de ma technique sur ma main.
Le feu n'est toujours pas redescendu et je me redresse lentement tout en glissant ma main gauche, sur la droite, soignant cette dernière au simple contact et remettant en place les terminaisons nerveuses détruites dans une petite grimace de douleur.
Je me saisis alors de la corde pour retenir Panach et la calmé, mais je n'ai de cesse de repenser aux mots du déserteur et ceux de Shord m'atteignent à peine.
Je pourrais peut-être ensevelir le Jashiniste sous une coulée de neige. La neige, ce n'est pas ce qui manque ici, ça lui remettrait sans doute les idées en place.
Mon regard ne change pas, pourtant lorsque Shord vient se poster en face de moi, sans doute dans l'intention de me calmer, je n'y parvins pas.
Ils sont tous contre nous, contre notre relation, il essaye de nous détruire, de nous faire du mal. Mes yeux lancent désormais des éclairs en direction du chef du Misuto et ma colère ne fait que croitre sous les idées malsaines qui m'envahissent.
Je ne suis plus vraiment moi-même à l'instant présent et je me dégage de son étreinte et de sa vision rapidement :

"Laisse-moi tranquille ! Toi comme tous les autres, vous êtes tous les mêmes ! Vous n'essayer pas de nous protéger, mais de nous contenir ! Vous êtes des montres au même rang que lui !"

Mes yeux sont à présent bercés par les larmes et je n'attends pas que Kyu me réponde cette fois-ci pour monter sur ma jument et partir en direction de la sortie du château. Je ne cesse de repenser aux paroles du nukenin. Essaye-t-il de me manipuler ou juste de me guider vers la vérité ? Je n'en sais rien, mon esprit est complètement embué par le désespoir qu'à provoquer l'annonce du départ de Yusuke, si bien que je n'aperçois pas l'homme qui barre la route à ma jument.

Les ténèbres envahirent mon cœur pendant quelques instants. Ma vue était floue, mes muscles totalement engourdis, je ne pouvais même plus me mouvoir. Que m'arrivait-il ? Juste à côté de moi, une énorme tortue. Elle tombait elle aussi dans les profondeurs abyssales de cette étendue d'eau. Quelques images me revenaient. C'était Sanbi ? La dernière chose que je me rappelais était de l'attaquer avec l'aide de nombreux Kirijins. On avait réussi ? La bête était tombée. Malheureusement pour moi, elle n'allait pas être seule dans sa chute. Elle m'emportait avec elle sans que je ne puisse me débattre. Setsuna était dans le même pétrin que moi. J'allais mourir ici, à cause de ce Bijuu ? J'avais tellement de choses à faire...Est-ce que les gens se souviendront de moi ? De Samui Kyoji ? L'Iceberg n'avait pas été assez puissant pour résister au colosse à trois queues. Certes peu de gens pouvaient tenir face à lui, mais je me sentais faible. Je m'étais fixé comme objectif de devenir une légende, avoir encore plus de renommée que Mahan. Comment pourrais-je atteindre ce but si je mourrais ici ? Mes réserves de chakra étaient quasiment vide...mais j'en avais assez pour utiliser une dernière technique. C'était ma seule chance : me soigner. Je commençais à recouvrir quelques sensations, je pouvais bouger mes membres. C'était un combat pour la vie. Je ne mourrais pas ici, pas comme ça. Pas avant que le monde entier ne connaisse le nom d'Hyôzan.
La lueur du soleil m'éblouissait. Même si j'étais entrain de couler, je pouvais la voir. Et tandis que Sanbi disparaissait, je m'évadais de cette prison aqueuse. Mon corps était à bout, mais il suffisait de faire un dernier effort. Je sentais la chaleur qui se déposait sur mon visage devenir de plus en plus intense. Et puis tout à coup, je sentis de l'air frais sur mon bras et ensuite sur tout mon corps. Le soleil m'éblouit. Alors que j'avais connu les ténèbres il n'y avait que quelques secondes, je connaissais à présent la lumière. Mais ce fut la dernière chose que je vis...

Un bruit sourd me réveilla, puis une douleur parcourut ma tête. La lumière environnante m'obligea à masquer mes yeux avec mon bras, tandis que je me servais de l'autre pour tâter ce qui se trouvait derrière moi. J'avais heurté un objet avec ma tête. Où j'étais ? Cela ressemblait à un port. Nom de dieu, qu'est-ce que je foutais là moi ? Mais peu importe, j'étais en vie. Sanbi n'avait pas eu raison de moi. Me relevant, j'eus une immense douleur à la jambe. Une cicatrice de mon combat. Je m'étais habitué à la lueur, je pus donc lever peu à peu mes yeux pour repérer où je me trouvais. J'étais déjà venu ici, c'était l'île se situant au Nord-Est de Kiri. Allez savoir comment j'avais atterris là, surement les courants marins. Mieux vaut ne pas se poser de questions. Je titubais dans le port, cherchant une quelconque aide. Je m'affalais sur le premier pignouf qui s'approcha de moi. S'il ne comprenait pas que j'avais besoin d'aide et qu'on devait m'amener à l'hôpital, je trouverais surement la force de lui mettre mon pied dans le cul. Ce qui faillit arriver quand il me demande « Vous allez bien Monsieur ? ». J'étais juste trempé, j'avais des entailles un peu partout et quelques brûlures mais à part ça je pétais le feu !
Mon esprit s'évada quelques secondes, je n'étais pas tellement en forme. J'avais à peine le temps de cligner des yeux que je me retrouvais déjà dans un lit d'hôpital. Heureusement pour moi, personne ne connaissait mon nom. Je ne leur laissais pas tellement le temps d'en savoir plus, deux jours de repos me suffirent. Je pouvais me soigner tout seul pour le reste. Ce dont j'avais besoin, c'était de m'isoler. Je devais surement être répertorié comme mort. C'était embêtant, mais cela m'arrangeait aussi. Je pourrais m'entraîner en toute tranquillité, et quand je reviendrais au village je leur en mettrais plein la vue. J'avais l'endroit parfait pour m'isoler : Yuki no Kuni. Kiri l'avait annexé il y avait quelques temps, j'y avais d'ailleurs moi-même participé.

Ainsi, un vieux marin me guida à Dhartsedo. Une ville portuaire plutôt connu dans ce pays. Mais ce n'était pas l'endroit que je cherchais. Mon objectif était d'atteindre le mont Kabru, et de rejoindre le Temple Perdu. Si je n'arrivais pas à le trouver, je pourrais toujours m'installer à Sakya ou dans les alentours. Je ne pourrais pas reprendre l'entraînement avant deux bonnes semaines, j'aurais donc le temps de trouver ce fameux Temple. C'était la dernière fois que je frôlais la mort d'aussi près. A partir de maintenant, j'allais m'entraîner. Plus personne ne me mettra à mal comme cela. Cela en devenait flippant de vouloir devenir aussi fort, on pourrait même me prendre pour un fou. Mais j'avais mes idéaux, et tant que je ne les aurais pas atteint je ne me donnerais pas le droit de mourir.
Les jours passèrent, puis les semaines. L'endroit que je cherchais à atteindre n'avait pas été si dur à trouver. Ce Temple portait mal son nom. Je ne voyais pas en quoi il était perdu, mais soit. J'avais mon terrain d'entraînement. Ici, je pourrais améliorer mes techniques Samui, mais aussi développer mon Taijutsu. Mon corps en était capable à présent, mon défunt maître m'avait fait une démonstration de cet art. Au nom de sa mémoire, je me devais de perfectionner mes techniques au corps à corps mais aussi ma médecine. Et pourquoi pas allier les deux, après tout c'était ce que Hojo faisait. Le seul bémol était l'éventail : je l'avais acquis au prix de sueur et de sang, et je l'avais perdu. Il m'avait été plutôt utile, mais je comptais bien remettre la main dessus une fois que j'aurais fais mon retour. C'était un des seuls Anciens Trésors connut, autant dire que c'était un véritable prestige de le posséder. Mais passons, je n'avais que faire du passée à présent. La seule chose qui m'importait c'était aujourd'hui et demain.

Une magnifique journée se profilait à l'horizon. Ce qui n'était pas très courant à Yuki. J'avais d'ailleurs fait le déplacement jusqu'à Gyamda, la capitale. Bien des choses avaient changé depuis mon arrivée ici. Il y avait un Gouverneur à présent, et ce dernier venait de Kiri d'après ce qui se disait. J'avais bien envie de le rencontre, surtout qu'il s'agissait d'un Samui. Un cousin peut-être ? Je n'avais pas eu vent de son prénom, ni de son allure. La seule chose que je savais était son nom. Il devait être temps pour moi de retourner à ma patrie. J'avais développé plusieurs techniques, dont une nouvelle de rang S. Avec ça, je ne perdrais plus jamais. Rien ni personne ne m'arrêtera.
Prenant du bon temps dans une chambre non loin du palais du Gouverneur, des bruits vinrent perturber ma sieste. D'où venait ce bordel insoutenable ? Je devais trouver les auteurs de ce vacarme. Sans plus attendre, je pris ma longue veste noire ainsi que mon Kiseru. Me plaçant sur le toit de l'hôtel, je repérais rapidement d'où venait ce boucan infernal. Cela provenait du palais. Que se passait-il exactement ? Y avait-il un problème ? Je ne perdis pas une seule seconde pour me rendre là-bas, après tout si le palais se faisait attaquer il fallait le défendre. Alors que j'entrais dans le château, un cheval me fonçait dessus. Il m'en fallut de peu pour le prendre de plein fouet. Et tout en l'ayant esquivé, je l'avais stoppé.

« Faites attention mademoiselle, vous auriez pu blesser quelqu'un ou vous blesser vous même. » levant mon sugegasa, j'aperçus le visage de la fille en question. « Yuki ? Que fais-tu ici ? »

Je vis au loin deux hommes, ainsi qu'un nuage noir. Il y avait eu un combat ici. Mais pourquoi ? Yuki devait y avoir participé pour avoir pris la fuite comme cela. J'espérais qu'elle n'allait pas partir, j'aurais bien aimé parler un peu. J'en profitais pour faire quelques mudras et envoyer une ou deux bourrasques de vent. Rien de bien offensif, juste histoire d'enlever cette satanée fumée.

« C'est mieux comme ça, on y voyait que dalle. »

Fumant tranquillement mon kiseru, je scrutais les deux inconnus puis Yuki. Que c'était-il passait entre ces trois là ?

Panach est subitement arrêté par un homme encapuchonné et dans ma fureur, j'oublie de conserver mon assiette. Je m'écrase donc contre son encolure et me retiens à grand-peine à sa crinière pour ne pas tomber.
Mon regard se fait assassin envers l'homme dont on ne connait pas l'identité et je m'apprête à repartir aussi vite quand soudain l'homme retire son chapeau.
Les bras m'en tombent des nues tant je suis abasourdie par l'homme que je vois apparaître devant moi et ma bouche s'ouvre de surprise et de stupeur.
Une longue minute s'écoule, une minute qui me parait démesurément longue durant laquelle toute ma colère s'envole, toutes mes émotions de hargnes et de haines s'évaporent pour laisser placer à quelques choses de nouveau, de plus personnelles.
Kyoji met à profit ce temps pour faire se lever un puissant vent qui balaye le brouillard de Shord. Moi, je ne cesse de le regarder.
Soudain, je reprends conscience de mes mouvements et je saute au cou de mon frère de sang disparut :

"Sensei !!!"

Ce coup-ci, je pleure bel et bien de bonheur et non pas de colère.
Mes bras s'enroulent autour du cou du Samui et je le serre contre moi avec force, sans me défaire une seule seconde de mon étreinte.
Il me faut bien une minute supplémentaire pour me calmer :

"On croyait que vous étiez mort !!! Que vous aviez disparu dans cet immense ras de marée !"

Je le regarde alors avec profondeur, laissant mes yeux couleurs ciel examinaient son visage sous toutes les coutures possibles à la recherche d'une blessure, d'une marque de faiblesse quelconques que le jeune homme pourrait encore porter dans ses traits :

"Vous n'êtes pas blessé ?"

Je n'attends même pas sa réponse que comme une petite fille, je me serre à nouveau dans ses bras, plongeant mon visage dans son cou pour me réconforter moi-même de ce trop-plein d'émotions. Kyoji est moi n'étions pas particulièrement proche avant l'attaque de sanbi, mais il faut croire que les catastrophes naturelle ont le don de vous rapprochez des gens que vous pensiez jusqu'à là des étrangers.
Tellement de choses s'étaient passées depuis cette fameuse journée. Tant de morts, tant de disparus ... Tout raconter au jeune homme aller sans aucun doute nécessiter une réunion extraordinaire du clan par Kakeshuou.

Debout face à Yuki, le Nukenin sentit tout à coup l'atmosphère se charger de nuages noirs, occultant sa vision et le faisant perdre de vue la jeune kirijin qui encaissait les mots du jashiniste comme autant de coups portés au cœur. L'atmosphère complètement nimbée de cette épaisse brume noire, Yanosa se tint aux aguets, brûlé à vif sur une grosse partie du corps et ses capacités à se défendre clairement réduites dans cet environnement. Il ne lui fallut en tout cas pas bien longtemps pour comprendre d'où provenait ce jutsu : Shord. Ce dernier avait jusque là laissé faire les deux antagonistes sans intervenir, mais son lien évident avec la jeune fille fit de sa prise de position une évidence, plus encore quand le son de sa voix perça à travers le nuage noir. Le petit n'avait pas froid aux yeux en tout cas... Était-ce car le seul Nukenin présent sur les lieux venait d'être violemment touché par un déluge de feu glacé qu'il se permettait de parler ainsi ? Probablement... Et en d'autres circonstances, le guerrier rouge aurait pris n malin plaisir à lui faire ravaler ses paroles absurdes, qui étaient pour Yanosa la marque de fabrique d'un idiot fini et d'une andouille égocentrique. Après tout, même dans son état, il était certain de pouvoir donner une correction à cette pucelle kirijin. Le prix à payer, toutefois, serait trop élevé comparé à ce qu'il pourrait en retirer. Toujours attentif, le jashiniste continua donc à écouter ce que Shord avait à dire à la petite Yuki, sur le qui-vive.

La réponse de la jeune fille ne se fit pas attendre et démontra à quel point les mots de Shord n'avaient pas d'impact ni d'emprise sur elle. Sans demander son reste, elle tourna vraisemblablement les talons, les bruits de son cheval en train de galoper vers la sortie de la cour du palais se faisant distinctement entendre dans le silence de mort qui régnait à présent dans les lieux. Puis la course de l'équidé stoppa presque aussitôt, sans que rien ne puisse dans un premier temps expliquer cet arrêt. Curieux, Yanosa se fit violence et chargea une impulsion de chakra dans ses pieds, se propulsant d'une traite sur les remparts qui entouraient la cour afin d'avoir un angle plus clair sur la situation. Grand bien l'en prit, puisque l'instant d'après, une grande vague de vent tout sauf naturelle s'abattit dans la cour, balayant le nuage noir sur le coup et révélant ce qui se passait en contrebas. Un nouveau protagoniste venait apparemment de faire son entrée, et lui et Yuki semblaient particulièrement proche si l'on en croyait l'embrassade qui fit suite sitôt les deux face à face, sans nuage pour leur voiler la vue. Un mot en particulier retint l'attention du Nukenin : « Sensei ». Ainsi, c'était à lui que Yuki devait, si ce n'étaient ses capacités actuelles, les bases sur lesquelles elle avait pu les bâtir. Intéressant...

Ne bougeant pas de son promontoire pour éviter de subir les coups de sang éventuels de la jeune kirijin, qui paraissait calmée mais qui pouvait encore à tout moment décider de s'acharner sur lui, Yanosa fit porter sa voix en la faisant résonner dans la cour, observant le maître, l'élève, et la pucelle.

« Haha, intéressant ça dites-moi... ! Ravi de rencontrer ton sensei, Yuki, vraiment. Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler l'homme -enfin, en l'occurrence plutôt l'adolescent- qui avait pu instiller autant de sornette et d'idioties dans ta petite caboche. C'est de lui que tu tiens cette naïveté et cette incapacité à discerner le vrai du faux, hum ?, puis, s'adressant au Samui qui venait de faire son arrivée :

Ha, je vous prie bien aimablement de ne pas faire attention à mes manières, jeune homme, qui sont je dois l'admettre on ne peut plus déplorables... Vous ne m'en voudrez pas non plus si je ne descend pas vous serrer la pince... Non pas que j'en ai spécialement envie d'ailleurs, mais perdre encore plus de mon épiderme n'est pas une perspective très attractive... Hahahahaaa ! »

Accroupi sur le bord du rempart, en hauteur, Yanosa scruta de plus belle les différentes protagonistes de cette entrevue et de ces retrouvailles tout à fait fortuites, toutes les deux. Un bien plaisant spectacle, si l'on exceptait peut-être ces brûlures dont le degré et l'intensité n'avaient d'égale que leur pureté.

La situation n'a guère était mené comme je l'ai espéré. Dire que je suis ici pour la simple raison de ma curiosité. Ben voilà ou ça me sème. Avoir la compagnie d'un homme pétant plus haut que son cul et d'une Samui en furie. Qui plus ais quand bien même j'ai voulu calmer le jeu, je fus plus renvoyé chier qu'autre chose. J'ai beau être calme, des fois mon rang me donne envie d'utiliser les privilèges qu'il me donne. Si j'avais simplement joué la carte de l'impulsion de mes envies j'aurais fait simple. Geôle pour tout le monde. Une semaine au trou pour que tout ce beau monde voie les choses d'un autre angle. Je soupire, qui sais c'est peux être la meilleure solution. Enfin après ce genre d'action. C'est vrai quoi on use d'une technique de haut volée pour régler ses comptes et après recevoir des remontrances on arrive encore à en redire autre chose. Je me faisais du souci pour Katano, mais j'ai l'impression que la personne à qui je pensais veiller sur lui n'en ait toute aussi inapte. Je me demande ce qui a bien pu causer l'éveille de tant d'obscurité. Je ne pense pas que ce soit par la simple raison que Katano prennent le large. Après tout, un Ninja se voit forcément dans l'obligation de travailler pour son village et ce n'est pas en reste à Yuki no kuni qu'il accomplira sa tâche. Gardant ses idées pour moi je me mets à regarder cet homme. Se rouquin n'en semble pas vraiment étonné en est-il au courant ? Qui sais, il fait peux être partit de ce dessin ? Je ne sais guère, mais cela ne semble pas vraiment bon. Après avoir senti une autre présence je me mets à voir que mon nuage se met à de dissiper. Je regarde et voit un ancien Ninja disparut. Un homme qui fut signalé mort pendant l'attaque de Sanbi. Enfin présumé mort vue que personne n'a retrouvé le corps. Je m'approche et la réaction de Samui justifie mes pensées.

Un soulagement entra en moi. Retrouver un compagnon d'armes et toujours une bonne chose. Les gens qui l'aiment vont pouvoir retrouver de l'espoir. Je le regarde et repense à mon bateau. Le rouquin remettant une couche, je pense tout de même maintenant l'homme retrouvé capable de garder cet homme à l'œil. Je le regarde, souris et dis :

Tu es Samui Kyoji. Ravie de te voir en un seul morceau. Je vais faire les papiers pour ton retour afin que tu n'ai pas à t'ennuyer avec cela. Sur ce je vous laisse. J'ai une ou deux choses à régler avant mon départ.

En effet. Je me dois de mettre les raisons du fait de cette escorte hors du pays ce qui ne me semble pas vraiment logique de faire quitter les lieux sur de telle manière. C'est donc disparaissant sous un amas de vapeur blanche que je disparut de la vue des gens.

hrp:

Le calme...je pouvais d'ores et déjà lui faire mes adieux. Maintenant qu'on m'avait vu, je ne pouvais plus rester à errer dans Yuki pour acquérir de nouvelles capacités et améliorer celles que j'avais déjà acquise. J'aurais peut-être mieux fait de ne pas sortir de mon lit, mais c'était surement mieux comme ça. J'allais devoir retourner à Kiri, ce qui signifiait missions, obligations, voire même Misuto si l'on décidait de me reprendre dans la section Traque. Mais cela commençait à me manquer de ne plus faire tout ça. Je n'avais personne à combattre ici, ni de tâches à accomplir. Aucun réel challenge si ce n'était de m'entraîner. Et puis cela pourrait être l'occasion de me tester, de voir si mon entraînement avait porté ses fruits. Rien de mieux qu'une situation dangereuse. J'étais un peu rouiller à ce niveau là.
Alors que je pensais à tout ceci, je sentis des bras autour de mon cou. Yuki s'était jeté sur moi, comme si elle était heureuse de me revoir. C'était certainement le cas, mais je ne me souvenais pas avoir entretenu une particulière relation avec elle. Je l'avais croisé quelques fois, je lui avais parlé, je crois même que j'avais fais une brève mission avec elle. Mais ça s'arrêtait là, enfin je le pensais jusqu'à maintenant. Elle m'appela même sensei. Je dois vous avouer que sur le coup je m'étais sentis flatté. Après tout, c'était toujours bien d'avoir une groupie. Les larmes coulèrent à flot. Je me sentais mal. Je tentais de la réconforter comme je le pouvais, mais malheureusement je n'étais pas trop doué pour ce genre de choses.

« Ce n'est pas un Bijuu qui va avoir raison de moi. J'ai à peine frôlé la mort ! Désolé de vous avoir tous fait croire que je n'étais plus de ce monde, mais j'avais mes raisons... »

Elle continuait de me serrer encore et encore. Elle m'avait posé une énième question, mais je n'avais pas eu le temps de lui répondre. Je me contentais d'acquiescer même si je doutais qu'elle pouvait me voir faire ce geste. Je remarquais alors l'inconnu sur les remparts. Il semblait être à l'origine des tensions avec Yuki. Je ne savais pas qui il était, ni ce qu'il voulait. Mais il ne semblait pas relier à un village. Serait-ce un nukenin ? Cela me rappelait le bon vieux temps, quand j'appartenais à la section Traque du Misuto. Mon objectif était de chercher les gens comme lui et de les ramener, mort ou vif pour que la section Interrogatoire s'occupe d'eux. Mais cette fois-ci j'étais ici en tant qu'ermite, et potentiel Ninja de Kiri. Je n'avais que faire de l'appartenance de cette personne à un quelconque village. Tant qu'il me faisait pas trop chier. Il se mit à dénigrer Yuki, et donc moi par la même occasion. Il semblait qu'à ses yeux, j'étais le véritable sensei de ma petite cousine. Il avait malheureusement mal interprété ses propos : elle m'avait appelé comme tel puisque j'étais son ainé et que je lui avais montré deux trois trucs, mais je n'étais pas son réel maître.

« Ah oui, il est vrai que j'étais naïf et tête en l'air...Mais c'pas moi le sensei de Yuki. Je lui ai peut-être montré deux trois trucs mais ça s'est arrêté là. En revanche, sache que ce n'est pas parce qu'un maître est con que l'élève le sera aussi. C'est à lui de faire ses propres choix, certes le Sensei est censé lui inculqué des principes et lui apprendre des techniques mais à ce que je sais, l'élève est encore maître de sa vie. »

Ce Nukenin ne m'inspirait pas tellement confiance, mais comme le dirait certaines personnes : « la présomption d’innocence ». Il ne m'avait fait rien de mal si ce n'était quelques paroles. Ce qui était sûr, c'était qu'il était amoché. Je ne savais pas réellement ce qu'il s'était passé ici. Serait-ce l'autre inconnu qui l'avait blessé ? Ou alors Yuki ? Car à ce que je pouvais sentir avec mes dons de senseurs, son niveau avait considérablement augmenté. Je pouvais même dire qu'elle m'avait rattrapé...Dire que je m'étais isolé pour devenir meilleur. J'aurais pu rester dans le village, cela aurait pas pareil...Alala, sur le coup je me sentais bien con. Mais personne ne le savait, alors pas la peine d'en faire tout un plat.

« Bah, si vous ne voulez pas une poignée de main voulez-vous au moins un peu d'aide ? Vous semblez amoché, je peux arranger ça. » je fis alors un bond en usant quelque peu de mon chakra pour me retrouver à son niveau. « Moi c'est Kyoji. Pourrais-je savoir à qui j'ai l'honneur ? Question de respect, je préfère toujours savoir avec qui je parle. »

L'inconnu qui devait surement être à l'origine du nuage noir que j'avais précédemment dissipé venait de marquer un point. Il semblait me connaître, et s'était proposé pour faire tout les papiers impliquant mon retour à Kiri. Parfait ! Je pouvais revenir sans avoir à me taper la paperasse. Mais il fila avant que je ne puisse le remercier. Dommage, j'aurais au moins voulu connaître son nom. Mais revenons à nos moutons : ce "déserteur". Car oui, on associe ce terme à tout les Nukenins mais il n'avait pas forcément déserté un village, il était peut-être né comme tel. Parce que s'il était un déserteur de la Brume Sanglante, alors là on aurait un réel problème. Je voulais bien laisser courir les Nukenins des autres villages, mais ceux de Kiri ne pouvait pas s'en tirer à si bon compte.

Tel un ancien héros revenu d'entre les morts et prêt à se remettre au service de son prochain paré d'une armure étincelante, celui qui avait paru être l'ancien professeur de Yuki évoqua un fait d'arme intéressant alors qu'il tentait mollement d'apaiser la liesse de la jeune kirijin pendue à son cou. Les propos n'étaient pas destinés au Nukenin, mais ce dernier tendait l'oreille pour ne rien rater de ces retrouvailles. Ainsi le jeune homme avait eu à faire à un démon à queues ? Le fait qu'il soit encore en vie était en effet relativement miraculeux, ou bien encore était imputable à une formidable volonté de vivre ajoutée à de solides compétences en matière de Ninjutsu. N'affrontait pas un Bijuu qui voulait, et cela Yanosa devait l'admettre, c'était une prouesse dont il était loin d'être capable à l'heure actuelle. Il fallait dire qu'il devait être plus facile de lutter contre ces monstres de chakra en déchaînant les éléments plutôt qu'en leur chatouillant le menton avec pieds et poings, même si le guerrier rouge ne doutait pas que la bestiole en sentirait tout de même la piqûre.

Mais bien vite ces réflexions sur la valeur du jeune disparu réapparu furent mises de côté, lorsque ce dernier braqua son regard vers le jashiniste haut perché pour lui répondre plus spécifiquement. Semblait-il, Yanosa s'était fourvoyé sur la véritable nature des rapports qui unissaient Yuki et ce jeune homme. De son aveu, en tout cas, il n'était pas plus son sensei que Yanosa n'était son confident, deux statuts qui pouvaient malgré tout être sujet à différentes interprétations mais qui ici étaient à prendre au premier degré. Qu'il s'agisse de la vérité ou non, peu importait au final. Que le jeune kirijin fasse preuve d'une potentielle lâcheté en rejetant la responsabilité de ses fautes sur la jeune fille suffisait en effet à cerner cet aspect là du personnage, même si son raisonnement contenait du vrai. Quelque fut le maître qu'il avait été sensé avoir à l'époque de son internat à Kumo, Yanosa s'était en effet façonné tout seul de A à Z, mais les choses étaient légèrement différentes pour Yuki. Tout calcul fait, elle était en effet présentement à peine plus âgée que Yanosa lorsqu'il avait intégré les bancs de l'armée kumojin : son esprit avait donc été bien plus modulable que celui du Nukenin n'avait jamais pu l'être.

Puis vint la petite surprise de ces retrouvailles. Plutôt que de se désintéresser de lui et de se concentrer sur les personnes qu'il connaissait déjà, le Samui conserva son attention figée sur le guerrier rouge bien amoché, donc l'épiderme avait été mis à vif sur une grosse partie du torse, des épaules et des bras. Il alla jusqu'à lui proposer son aide, exécutant un bond vers le haut du rempart pour se mettre à sa hauteur et pouvoir adjoindre le geste à la parole. Vraisemblablement, le petiot n'avait pas été froissé par les propos un tantinet taquins de Yanosa un peu plus tôt, ce qui dénotait soit une maturité exemplaire pour son âge, signe qu'il était le pur produit de la machine militaire de Kiri, ou qu'il était aussi simplet que Shord. Qui, lui, avait disparu des radars pour s'occuper de paperasse, une occupation qui lui seyait davantage que l'arbitrage de conflit, d'ailleurs. Toujours accroupi sur le rempart, la tête tournée vers le dénommé Kyôjji, Yanosa ne put s'empêcher de sourire. Il avait en effet devant lui un modèle typique de ce que l'on se plaisait à évoquer comme la vertu, un homme qui sans préjugé était prêt à apporter son aide à un homme qui, selon toute vraisemblance, venait de se frotter activement à ses compatriotes. Intriguant... Mais pas tant que cela, au fond. Yanosa le savait, certaines personnes se nourrissait de ce genre de choses : les individus en question ne pouvaient en effet pas vivre sans que l'on ait besoin d'eux, sans recevoir cette gratitude qui leur revenait, et se faisait un devoir d'apporter leur aide à leur prochain pour se nourrir, se repaître de leur empathie.

Se redressant pour faire plus amplement face à Kyôji, Yanosa lui répondit donc en ces termes.

« Tu peux m'appeler Seth, kirijin. Et non, ton aide, elle ne m'intéresse pas. Que crois-tu que je risque, hm ? Penses-tu qu'une bardée de cicatrices en plus fera la moindre différence pour moi ? dit-il en écartant les bras pour laisser le jeune homme observer les lacérations, mutilations et autres vieilles plaies refermées qui jalonnaient son corps comme autant de tatouages.

Mais si tu veux vraiment en savoir plus sur moi au point que l'ignorance puisse t'empêcher de dormir la nuit, tu n'as qu'à t'adresser à elle, rajouta-t-il en pointant son index gauche vers Yuki, en contrebas. Étrangement, si je fais le bilan... Elle fait en effet partie du trio de tête en ce qui concerne les connaissances sur ma petite personne. Quand j'y repense... Haha... Cette petite a voulu me sauver la vie alors que je tentais d'espionner le Village de la Brume. Très cocasse, comme rencontre. Pas vrai Yuki ? »

Prenant de recul sur le rempart, à simple titre préventif, Yanosa se dit soudainement que plus tôt il serait rentré dans son antre au sud, plus vite il pourrait parer aux soins les plus urgents et éviter une septicémie. De plus, il voyait mal comment cette entrevue avec une furie haineuse et un combattant supposément émérite pouvait bien se terminer pour lui...

Toujours fermement accroché au tour de Kyoji, je voyais le nukenin et Shord se rapprochaient doucement. Puis, alors que l'un des deux nous quittaient dans un méandre de fumée, l'autre ne relâchait pas son ton d'humour noir et assassin à mon encontre.
Une nouvelle fois, il jouait la carte de la provocation gratuite et le jeune Samui put sentir mes doigts se refermer doucement autour de ses épaules alors que je le serrais avec un peu plus d'insistance comme pour essayer de calmer mes nerfs déjà mis à rudes épreuves.
Le jeune membre du Misuto pouvait sentir ma respiration s'accélérer et mes sens être à l'afflux du moindre signe perceptible, de la moindre faille dans l'attitude du nukenin.
Cependant, alors que le flot de paroles se faisait plus présent encore, mes joues rougirent sous l'effet de la honte que j'éprouvais. Comment osait-il parler de mes faiblesses ainsi, alors qu'il n'était qu'un invité. Comment osait-il en plus le faire devant un de mes supérieurs, un membre de ma famille qui plus est.
Tel, l'enfant que j'étais, mon étreinte s'est faite plus pressante et je me suis plaquée contre le Kyoji comme pour quémander son aide, sa protection.
Soudain, une nouvelle salve de haine m'envahit et mes petites mains se désserérent d'un coup alors que je me laissais tomber au sol, avant de me propulser d'un bond agile vers les remparts.
Là, sans aucune hésitation, je sautais sur le nukenin, le faisant basculer dans le vide dans une chute assez haute mais amortie pas un gros tas de neige.
Une nouvelle fois, je rouais l'homme de coup de mes petits poings habiles, tapant partout ou je pouvais l'atteindre, espérant lui faire cracher ses entrailles, lui casser quelques dents et l'ensemble de son faciès malfaisant par la même occasion :

"Je te déteste !!! Je te hais, tu m'entends !"

Un nouveau coup en pleine tempe, j'allais certainement à un moment ou à un autre parvenir à le mettre Ko, à lui faire ravaler sa fierté, lui faire avaler sa langue aussi par la même occasion :

"Je te tuerais un jour ! Tu le sais ça ! Je te tuerais et j'accrocherais tes entrailles dans une forêt où je les laisserais en proie aux loups du pays de la neige !"

Bâtard de nukenin qu'était cet homme. Un homme sans foi, n'y loi quoi qu'il dise, quoi qu'il pense.

Provoquant. Ce mot décrivait à la perfection l'homme qui se dressait face à moi. Chacun de ses propos avait pour but de blesser. Et pour quelqu'un n'ayant pas de sang-froid, ces mots étaient comparables à une lame des plus affûtées. J'avais laissé Yuki seule en bas des remparts, non pas que je ne l'appréciais pas mais je n'étais pas habitué à être autant collé à une personne appartenant à la gente féminine. Cela me gênait assez. Et puis ce Nukenin m'intriguait au plus haut point. Qui était-il ? D'où venait-il ? Certes son corps était brûlé, surement à cause de Yuki, mais il arborait tout de même une multitude d'autres cicatrices. Seth ? Drôle de nom, je vérifierais ça auprès de Yuki plus tard. Après tout elle semblait connaitre ce gus, j'irais même jusqu'à dire qu'elle le haïssait de tout son être. Cela se sentait à des kilomètres. Je n'aimais pas trop ça, la colère n'avait jamais rien de bon. Le fameux Seth montra ses cicatrices comme si pour lui elles étaient un trophée, un souvenir de ses combats et une preuve de sa fierté. J'aurais pu faire de même. A chaque combat, il y avait eu des séquelles. Les plus affligeantes étaient celles laissées par Sanbi, et par Taka. J'en avais d'autres venant de différents combats mais elles étaient moindres. Pourquoi je les arborerais ? Cela ne prouvait rien, si ce n'était que je n'étais pas assez fort. Mais maintenant, je n'aurais plus de cicatrices. D'ailleurs je pouvais même faire disparaître celles-ci grâce à la médecine, mais je voulais garder une preuve de ma faiblesse lors de mes combats passées.

Tandis que j'avais été courtois avec lui, il continuait la provocation. Comme si cela l'amusait. Je comprenais pourquoi il avait tant de cicatrices. Il devait parfois parler un peu trop face à d'autres ninjas, et voila le résultat. Peut-être était-il arrogant car il s'était pris une grand nombre de raclée ? Allez savoir, je n'avais pas vécu sa vie et je n'étais pas dans sa tête. Mais cela ne me dérangeait pas qu'il me parle sur ce ton. A vrai dire, je m'en badigeonnais même les couilles avec le pinceau de l'indifférence. Son chakra n'était pas si grand, je pouvais le battre et même Yuki. Alors nous provoquer en même temps, ce n'était pas une bonne idée. Je savais peut-être garder mon sang-froid mais je doutais que l'Edelweiss puisse faire de même. Cette hypothèse fut validée plutôt rapidement, car dès lors que "Seth" eut finis son discours, la jeune Yuki monta à son tour sur les remparts. Elle n'y resta pas longtemps, juste le temps de faire basculer le Nukenin dans le vide. Elle chuta avec lui et une fois aux pieds des remparts, dans un tas de neige, elle commença à le ruer de coups. Devais-je intervenir ? Cela ferait surement plaisir à "Seth", et Yuki sera furieuse contre moi. D'un autre côté, si elle lui cassait la gueule cela me ferait bien rire.

« Ah j'vous jure...Des gamins. »

Après avoir poussé un soupir des plus longs, je descendis à mon tour des remparts. Les propos de Yuki étaient vraiment choquants. Non pas que je n'avais jamais entendu ça, mais venant d'elle cela me faisait bizarre. Elle avait bien changé. Peut-être un peu trop en mal. Elle s'était laissée emporter dans le jeu du Nukenin qui lui n'attendant surement que ça. D'ailleurs, pourquoi ne répliquait-il pas ? Adorait-il se faire taper ? Était-il juste trop faible pour faire quelques choses face à elle ? En tout cas je ne pouvais pas les laisser continuer. Attrapant le poignet de Yuki alors qu'elle allait lui porter un autre coup, je la tirais en arrière. Je tendis mon autre main vers le déserteur pour l'aider à se relever.

« J'imagine que tu as tes raisons Yuki, mais ce n'est pas pour autant que tu as le droit de te donner en spectacle comme ça. Il te provoque, et tu réagis au quart de tour. Tu as peut-être grandis, mais à ce que je vois tu t'emportes toujours aussi facilement. Il faut que tu apprennes à garder ton sang-froid. Le monde est malheureusement composé d'une multitude de personnes comme lui, et tu va devoir faire avec. » puis me tournant vers Seth, j'enchaînais : « Quant à toi, tu as peut-être le droit d'être ici mais n'abuses pas de cela. Je n'ai pas encore réintégré Kiri, je n'ai donc aucun compte à rendre au Gouverneur de cet endroit. »

Vu comment il était, il n'accepterait surement pas mon aide pour se relever. Je le savais, mais rien ne m'empêchait d'essayer. J'avais connu un grand nombre de ninjas comme lui. Certains avaient mal finis, leurs provocations leurs avaient couté la vie. j'espérais que cela fasse de même pour lui. Mais pas de ma main. Je n'avais pas à me salir pour une vermine dans son genre. C'était ce qu'il voulait, mais je n'allais pas lui faire ce plaisir là.

Comme si son instinct de conservation lui avait soufflé que ses propos allaient une fois de plus attiser quelques flammes, Yanosa perçut légèrement à l'avance le déplacement de la petite kirijin restée en contrebas. En d'autres circonstances, s'il n'avait pas eu plus de la moitié de son corps brûlée jusqu'aux nerfs et si le décor lui avait été plus favorable -trois shinobis de Kiri de haut niveau rôdant dans la place-, le Nukenin n'aurait pas hésité une seconde pour libérer au moins une partie de son pouvoir et commencer des échanges de coups plus conventionnels avec Yuki. Mais, présentement, il n'en avait ni le temps, ni l'envie, et encore moins la pleine capacité. Venant donc venir mais plus ou moins incapable de réagir comme il l'aurait fait d'ordinaire, Yanosa se laissa agripper par le petit corps frêle et tendu de la jeune fille, encaissant un premier coup qui le fit chavirer du rempart puis se faisant plaquer violemment au sol dans la cour enneigée. Les coups, comme d'habitude lorsqu'il mettait la jeune fille dans cet état, étaient désordonnés, chargés de haine et de ressentiments... et surtout très puissant. S'en donnant presque à cœur joie, le guerrier rouge se contenta donc d'écarter ouvertement les bras, abandonnant son corps à la rage de Yuki qui le roua de coups tous plus furieux les uns que les autres, crachant sa haine et se jurant à elle-même comme à sa Némésis qu'elle finirait par le tuer. Un exploit bien singulier qu'elle aurait éventuellement pu concrétiser dans l'instant, si elle l'avait vraiment voulu...

Et ce ne fut pas l'intervention de Kyôji, qui avait volontairement pris son temps, qui y aurait changé quoi que ce soit. Même si l'exercice recelait une certaine redondance, Yanosa se plaisant malgré tout à laisser s'épanouir cette fleur du mal, ce petit bout de chaos qui sans l'ombre d'un doute jouerait un rôle crucial dans la chute du système, même si la principale intéressée n'en était pas du tout consciente. Et si cela devait passer par quelques passages à tabac consentis, alors ainsi soit-il. Le flot de coups s'arrêta soudain lorsque la main de Kyôji intercepta la main de Yuki, la ramenant « à la raison » en la rapprochant de lui et proposant dans le même temps son autre main au Nukenin pour l'aider à se relever. Mais le guerrier rouge était ailleurs... Perdu dans ses pensées, il était certain que la jeune fille aurait pu le tuer si vraiment elle l'avait voulu. Quelle meilleur opportunité que celle-là, après tout ? Un lien étrange s'était tissé entre lui et la petite fille, un lien que lui-même n'aurait pu qualifier mais qui seyait à Jashin d'entretenir, voire de chérir. Soit...

Dédaignant comme de bien entendu la main tendue de Kyôji, Yanosa se roula sur le côté pour s'appuyer sur ses avant-bras, crachant quelques gerbes de sang qui s'étaient accumulées dans sa bouche, puis se releva tant bien que mal en s'affichant de profil au petit duo de kirijins, s'essuyant les lèvres d'un revers de main avec ce sourire en coin caractéristique qui avait le don de faire sortir Yuki de ses gonds. Mais l'heure n'était plus à la provocation, tout du moins, pas de celle qui se faisait volontairement, et le Nukenin sentit que le temps était venu pour lui de plier bagage pour panser ses plaies à l'abri des regards, loin dans les hauteurs du sud.

« J'ignore combien de temps tu as été absent, mais... Rien de ce que tu pourras dire à ta petite protégée ne fera une quelconque différence. Son destin lui est déjà tout tracé, et les événements à venir le confirmeront... Tôt ou tard.

Je vais passer outre cette espèce de menace à peine dissimulée que tu me lances, kirijin, je ne suis... Haha ! … vraiment pas en état « d'argumenter » avec toi... »

Se dirigeant ensuite vers une extrémité de la cour, Yanosa ramassa son drapé gris pour le passer sur lui, cachant l'état calamiteux de son enveloppe, puis prit lentement la direction de la grande porte, par laquelle Kyôji était arrivé plus tôt.

« Sache seulement que, en ce qui me concerne... Je n'ai pas de compte à rendre et n'ai pas besoin que l'on m'y autorise pour te briser la nuque. Ceci étant dit et bien dit... ! Je m'en vais vous laisser à vos touchantes retrouvailles. Vous devez avoir plein de choses passionnantes à vous dire, j'en suis sûr... »

Sans un mot de plus le Nukenin continua alors sa route vers la sortie, luttant intérieurement contre cette douleur atroce qui lui parcourait presque tous les membres et qui mettait ses synapses en feu. Un nouveau témoignage de la puissance que renfermait Yuki...

Ma main s'arrêta net dans les airs, retenue par la force de Kyoji. Cependant, la haine continuait de m'aveugler et je ne perçus les paroles de mon ainé que d'une demi-oreille très peu attentive aux sens de ces dernières.
Je me redressais alors et arrachais machinalement et brutalement mon bras de cette étreinte forcée avant de me reculer de quelques pas en arrière toujours en gardant un œil mauvais et revanchard en direction du nukenin comme pour lui faire comprendre que mes paroles n'étaient peut-être pas que l'effet de la colère pour ce coup-ci.
J'attendis alors pendant un moment, sans rien dire, me contentant de lancer des éclairs à droit, puis à gauche avant qu'enfin le nukenin quitte les lieux, se retirant vers son antre secrète.

Pour ma part, je n'en démordais pas de la haine profonde que je ressentais pour ce dernier. Pire, l'intervention de mon ainé Samui m'avait vexée. Je ne dis rien, me contentant de m'avancer fièrement vers ma jument avant de lui faire regagner les écuries.

Les portes s'ouvrent et se referment alors brutalement derrière moi. J'ai envie d'être seule pour l'instant et surtout pas envie de recevoir un quelconque sermon de qui que se soit, je me contente donc de guider ma monture jusqu'à sa stalle ou je lui retire sa couverture et prends une brosse pour lisser son poil et ses crins du mieux que je peux, les débarrassant d'une poussière quasi-inexistante.

Cette journée avait pourtant si bien commencé, dans mon lit au chaud et il était venu une nouvelle fois tout gâché. Dire que je regrettais la journée où j'avais fait la connaissance de cet homme était un euphémisme par rapport au dégout qu'il m'inspirait, à la haine noire qu'il faisait naitre en moi, au désarroi que j'éprouvais lorsque je me rendais compte à quel point il m'intriguait.

Étais-je en train de me perdre moi-même ? Je me sentais en réalité aspiré dans un tourbillon sans fin qui me faisait me perdre moi-même sans que je puisse comprendre ce qui m'arrivait. Ce sentiment était étrange et je cherchais de tous les cotés une boue de sauvetage à laquelle me raccrocher au risque de me noyer, mais pour l'instant rien, je continuais à dériver sans fin vers le tourbillon.
Me prenant la tête entre les mains, je me penchais doucement vers l'encolure de ma jument pour m'appuyer contre elle. Perdue.

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