La lune éclairait la voie et permettait à Daiki de ne pas se perdre parmi les ruelles. Il y avait peu de chances que ça arrive en même temps puisqu’il était dans un endroit connu. Il ne connaissait que trop bien ces paisibles rues qu’il avait fréquenté depuis sa toute jeunesse. Mais au moins il pouvait voir devant lui car la nuit avait déposé son manteau de ténèbres sur le pays depuis quelques temps déjà. Le regard ambre de l’Hayashi se posa sur l’astre stellaire. Il se dégageait de la scène un aspect serein. Tout Konoha semblait plongé dans la pérennité la plus totale. L’Hokage poussa un soupir. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Konoha se retrouvait à ce moment précis dans l’état qu’il souhaitait : serein et paisible. Et alors que tous s’endormaient progressivement, Daiki n’en avait pas terminé avec son poste à responsabilité.

En effet, il avait reçu un peu plus tôt auparavant la jeune Mogura. Toujours vêtue d’une tenue des plus suggestives, il s’était attendu à y passer des heures et à devoir intervenir pour limiter ses tentatives de rentre-dedans. Il n’avait pourtant pas eu besoin de le faire puisqu’elle s’était contenté après quelques signes charmeurs d’en venir à la partie sérieuse pour lui avouer qu’elle entretenait une correspondance avec Shuji, le Nukenin capturé aux portes et rendu à Kumo. La surprise avait été totale pour le chef du village qui s’était questionné sur le lien entre ses deux êtres mais là n’était pas le plus intéressant. Apparemment, le déserteur avait demandé à la kunoichi de lui servir de messager directement auprès de Daiki pour lui proposer un entretien. Entrevue déjà évoquée lors de leur dernière rencontre lors de la mission diplomatique de Kumo. Le médecin y avait réfléchi un moment avant de finalement accepter.

Il ne savait pas trop ce qui découlerait de cette conversation mais il tenait à voir ce que ce Nukenin pouvait lui apporter. Le ressenti que Daiki avait à leur sujet ne l’empêchait pas de discuter avec l’un d’eux. Il y a toujours une exception à la règle et cet ancien Kumojin l’était peut-être. Il avait donc fait connaître sa décision à Mogura et le rendez-vous avait été planifié pour ce soir. Daiki s’y rendait donc. Il était vêtu d’un kimono pâle qui s’accordait avec la teinte lunaire. Il arriva aux portes où les gardes le saluèrent et où l’un d’eux se proposa pour l’accompagner. D’un simple signe de main, l’Hokage refusa. Il devait non seulement s’y rendre seul mais en plus, si Shuji devait l’attaquer, autant impliquer le moins de monde possible.

L’Hayashi longeait maintenant les remparts pour arriver à l’endroit où il devrait enfin rejoindre le lieu de rendez-vous. Mais alors qu’il marchait tranquillement, le pire arriva. L’alarme sonna et à peine Daiki eut levé la tête qu’un déluge de flammes s’abattit sur Konoha. Ses yeux écarquillés observèrent la scène alors que la rage l’emportait. Il s’apprêtait à rejoindre le village lorsqu’il perçut un bruit près de lui. Il fit volte-face quasi instantanément sur le coup de la colère pour voir ce qui sortait du couvert des arbres. Un masque blanc orné de trois yeux, un long manteau noir. Pas de doute possible. La lumière incandescente des flammes anima les yeux de l’Hokage d’une lueur inquiétante alors qu’il proférait à voix basse et secoué par ses sentiments :

Toi…

La rage commençait à consumer tout l’être de l’Hayashi petit à petit tel un feu prenant racine en pleine forêt pour s’étendre et atteindre une ampleur cataclysmique. Un feu semblable à celui qui rongeait les maisons de Konoha à présent. Un feu dont l’instigateur se tenait face à Daiki. Une occasion rêvée de lui faire amèrement regretté son geste. L’Hokage avait annoncé à la population dès son discours d’intronisation qu’il saurait les protéger. Il avait été considéré comme un conversationniste ou même comme un charlatan. Aujourd’hui il avait l’occasion de tenir sa promesse. Il ne reculerait pas devant le danger. Ce cadavre mutilé à ses pieds ne l’effrayait pas davantage. Il n’avait pas peur.

La bête se remit à parler. Ses propos restaient toujours étranges. Dans le sens où on comprenait plus ou moins ce qu’il voulait dire mais on n’en comprenait pas le sens dans le contexte actuel. Du coup on se questionnait sur ce qu’il avait réellement voulu dire et cela remettait en cause le sens premier qui avait été compris. Enfin ça semble compliqué au premier abord, mais c’est encore pire de le vivre. Daiki l’avait ressenti ainsi lors de leur première rencontre dans la forêt d’Hi no kuni. Cette rencontre se déroulerait de manière similaire sauf que cette fois, le Godaime n’était pas aussi posé que la dernière fois, à supposer qu’il l’était, et il en savait plus sur cette créature que beaucoup soupçonnaient être Raiu no Kenji. Faire d’une pierre deux coups. Ce n’était pas pour déplaire au médecin.

Alors que la créature se lança dans une tirade très recherché pour comparer les Konohajins à des insectes, Daiki étouffa un rire. Un rire nerveux car son humeur n’était pas vraiment à la rigolade. Le voilà qui en plus s'amuse à faire retentir le métal de ses griffes sur son masque. Daiki exécrait cette fiente qu’il balayerait. Il calma son rire et s’exprima enfin :

Un troupeau d’insectes dis-tu ? Bien est courageux celui qui s’amuse à donner un coup de pied dans la fourmilière alors ! Après les petits enfants tu t’en prends aux « insectes »…

Seul le dédain transparaissait dans les yeux jaunes du Renard. Il y en avait assez maintenant. Il était temps de remplir sa promesse faite il y a longtemps à Konoha. Fini les paroles et place aux actes maintenant. Il se moquait éperdument de la finalité de cet affrontement. Il remplirait son devoir et ferait tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la Feuille. Quitte à ne pas y survivre…Il chassa cette pensée. Sa motivation irait au-delà de ça. Son chakra commença à se malaxer. Le combat allait être lancé. Daiki s’entoure alors d’une bulle de vent. A peine perturbé par quelques courants d’air qui forment cette sphère dont il est le centre, il observe avec haine son adversaire. Et c’est alors qu’un nouvel élément s’ajoute à la pluie des boules de feux rouges et vertes. Une fine pluie se met à tomber et à recouvrir la zone d’une couche visqueuse noire. Une huile hautement inflammable. Et étant donné les projectiles enflammés qui tombent un peu partout sur le terrain, elle ne tarderait pas à prendre feu. Heureusement que le périmètre autour de Daiki est sûr grâce à cette bulle de protection formée lors de l’averse qui s’est maintenant dispersée.

L’Hokage n’a plus qu’à regarder son adversaire droit dans les yeux alors qu’il concentre du chakra dans ses mains. Un large sourire orne son visage. L’issu de ce combat est incertaine mais son déroulement promet d’être intéressant. Le halo de chakra qui entoure ses mains n'a pas le moindre effet offensif mais le jeune émérite qui ne s'y connaît pas en Médecine confondra facilement cette technique avec le fameux jutsu dévastateur des scalpels de chakra. De quoi mettre le doute à l'adversaire et le forcer à rester loin. Mais alors qu’il réfléchit à sa stratégie, les projectiles de feu éclairent la zone. Le sourire s’élargit. La température sera rapidement un problème à gérer pour le monstre…

Techniques:

Spoiler:

Ce monstre sait se battre. Rien de très étonnant en même temps quand on voit jusqu’où il a pu aller dans son délire incompréhensible. Daiki ne comprend que le quart de ses paroles depuis qu’il l’a rencontré et pourtant il est sûr d’une chose : cette chose est cinglée. Une abomination qui n’aurait jamais dû exister. Et c’est cette erreur que l’Hayashi semble destiner à effacer. Il doit remédier à tout prix à ce danger pour l’éradiquer une bonne fois pour toute. Il ne manque pas de motivation pour ça. Reste à voir les moyens à sa disposition pour remplir son objectif.

Le terrain est plus ou moins à son avantage. La nappe d’huile précédemment appliquée lui servira sans doute beaucoup et la forêt à proximité lui offre un avantage non négligeable de par son affiliation. Mais il ne doit pas s’estimer gagnant pour autant. L’ennemi a réussi à planifier une attaque sur la totalité du village. Ce n’est pas un simple adversaire comme un autre. Déjà lors de cette première entrevue, il n’avait pas été de bon augure de se frotter à cet oiseau-là. Mais aujourd’hui, le volatile s’en prenait à tout ce qu’il y avait de plus cher pour le Kage. Daiki ne se battait donc plus par prévention pour défendre indirectement la nation. Non. Là il devait se battre pour Konoha. Et s’il devait périr pour ça…qu’il en soit ainsi mais il ne laisserait pas le monstre s’en tirer comme ça.

Les paroles du sac d’ordures ne l’atteignent même plus. Son esprit est focalisé sur l’instant présent et le combat. Les jeux de lumière peuvent être trompeurs et il faut savoir être un bon observateur pour ne pas se faire surprendre bêtement par un projectile de feu ou de phosphore. Mais non seulement ça, mais la créature parvint à se sortir de la tactique du Godaime. Et il enchaîne en plus avec un assaut. Une dizaine de débris du sol enflammé fonce sur l’Hayashi alors que des kunaïs partent en l’air. Etant donné le niveau de l’ennemi, ce n’est certainement pas anodin. Mais pour l’instant, Daiki préfère régler le problème des projectiles.

L’Hokage utilise alors un sceau placé dans la paume dans sa main qui lui permet de sceller les débris de roches enflammés. Une technique qu’il pourra réutiliser plus tard. Ce problème étant résolu, il n’y a plus qu’à contre-attaquer. Les kunaïs n’ayant rien donné, Daiki fonce sur l’abomination dont la technique a eu pour effet de déblayer le terrain et atténuer les flammes. Un atout que le médecin ne compte pas laisser passer facilement. Il créé donc des pieux de bois entourant ses mains pour venir frapper l’adversaire au corps-à-corps. Au détail près que ce bois est enduit d’un petit poison causant des engourdissements plutôt gênants. Avec cette tactique, Daiki peut s’arranger pour renverser la vapeur. A condition bien sûr que l’ennemi ne connaisse pas d’anti-poison. Pitié faites que ce ne soit pas un médecin !

Techniques:

Spoiler:

La créature n’en avait toujours pas assez. Ses kunaïs lancés auparavant n’étaient pas sans effets finalement puisque l’un d’eux retomba entre eux et empêcha Daiki de terminer sa course pour aller porter un violent coup au corps-à-corps à son adversaire. Avant même que le Godaime ne puisse répliquer, il vit trois lumières vertes par-dessus le petit nuage de fumée et de poussière que l’impact avait laissé planer par la suite. Et avant même que l’Hayashi ne puisse réellement en saisir la provenance ou le sens, il fut recouvert d’une gangue d’un vert phosphorescent. L’ennemi tenait énormément à son phosphore décidemment. En plus de cela, Daiki sentait qu’il ne se passait pas que ça au dehors de ce cocon. Plusieurs objets heurtaient la coque de cette chose. Il avait relâché sa technique des pieux de bois pour avoir les mains libres.

Il se retrouvait un peu pris au dépourvu et dans une situation plutôt inconfortable. C’est alors qu’il utilisa le sceau lui ayant servi plus tôt. La technique du monstre serait réutilisée contre lui. Ainsi, en activant le sceau, Daiki put renvoyer les débris enflammés de tout à l’heure sur la paroi de la prison qui le retenait. Il revint ainsi à l’air libre où il comprit l’origine du martèlement de la coque de son cocon prison. Des sphères de phosphore voletaient dans tous les sens. La plupart avaient déjà explosés sur la prison mais Daiki se prit une bonne partie du reste. Surgissant des entrailles de sa prison, il usa d’une technique de soin pour minimiser la perte de santé ainsi que d’une armure de bois. Au prix de chakra certes mais au moins tiendrait-il encore debout pour la suite de cet affrontement. Sa protection de bois tomba en lambeaux lorsque les projectiles eurent finis de s’éclater sur la paroi de cette dernière.

L’heure n’était plus à la parlote mais aux actes comme il se l’était dit plus tôt. Aucun des deux participants ne s’en sortirait indemne au final. Il n’y avait pas d’échappatoire pour l’un ou l’autre. Daiki souhaitait en terminer mais son corps avait ses limites malgré sa détermination. Il commençait à s’en rendre compte. Un assaut trop violent et cela pouvait se terminer pour l’un comme pour l’autre. Le médecin avait besoin de temps. Reprendre de suite ne serait pas une bonne idée. Même s’il devait donner sa vie dans ce combat, il préférait le faire en s’assurant que la créature ne pourrait pas continuer son assaut. Sinon son sacrifice serait tout bonnement inutile.

Il prit donc un instant pour souffler. Au final cela ressemblait plus justement à un halètement précipité et faible, témoin du contre coup de la fatigue. Il avait usé de pas mal de chakra en un temps limité et son organisme commençait à le ressentir. Il regarda le monstre devant lui et il finit par s’exprimer :

Je ne comprendrais très certainement jamais ce qui te pousse à tout ceci. Je n’ai eu qu’un aperçu de ta quête. Mais une question me taraude néanmoins. Pourquoi Konoha ? Ce n’est pas comme si le monde était peu étendu. Nombre d’horizons offriraient la même chose alors pourquoi ici ? Et pourquoi ce soir sur le village que je suis censé défendre. Eclaire moi, toi qui t’estimes au-dessus de notre « race ».

Techniques:

La créature avait beau se revendiquer être une machine de destruction semant la terreur et la souffrance, on dirait qu’elle n’était pas insensible au dialogue et pouvait tenir parfaitement une conversation un minimum censée. Ce qui pouvait confirmer la rumeur que Raiu no Kenji se cachait derrière ce masque et cette bestialité qui lui était peu commune. Même si au final, Daiki aurait aimé tout autant l’achever comme une bête mais aujourd’hui ce n’était pas le sujet. Aujourd’hui il s’agissait de ce monstre initiateur de l’attaque de Konoha qu’il fallait absolument arrêter. Pour le moment, les mots étaient les seule armes à peu près efficaces de l’Hayashi.

En effet, jusque-là, ces assauts n’avaient pas atteints leur cible et il n’avait fait que prévoir des coups d’avance et se défendre des répliques de l’adversaire. Ce n’était pas comme ça qu’on menait un combat. C’était d’ailleurs le gros désavantage à la jouer sur la défensive. Mais en même temps, Daiki était limité et n’avait pas grand-chose à faire. Le phosphore était extrêmement dangereux et l’ennemi le maniait de manière à ce que personne ne puisse l’approcher. Il fallait donc en apprendre plus sur lui et essayer la diplomatie. Et si cela ne marchait pas non plus, au moins cela laissait le temps à Daiki d’en gagner un peu pour un assaut plus dévastateur que les autres.

A la question idiote du pourquoi, la créature répondit au même niveau d’idiotie. Pourquoi pas. En effet c’était une façon de voir les choses mais une telle réflexion n’apporterait jamais rien de concluant ou de même satisfaisant. Mais si c’était ce que recherchait là l’ennemi, il aurait eu d’autres occasions de le faire et de le prouver. Par conséquent, il n’y avait pas de logique à espérer de sa part. Seules ses envies primaires semblaient guider les actes et les paroles de la bête. Car oui à ce stade-là, c’était certainement la dénomination qui lui correspondait le plus. Même si elle avait une once d’humanité pour s’exprimer et parler comme un être humain, le reste était comparable à un animal. Pour ça que les rares mots qu’il pouvait proférer devaient être écoutés avec attention. Et Daiki ne se le faisait pas dire deux fois.

Apparemment, Hi no kuni avait vu naître cette créature et l’avait vu…mourir ?! Quelle histoire se cachait encore derrière tout ça ? Un lien avec le Yondaime ? Ce nécromancien avait magouillé plus d’un tour dans sa vie et celui-ci pouvait très bien être son œuvre. Quoi que. Pas au point de s’attaquer à Konoha. Non ce n’était clairement pas le style du Shiaijin. Il avait agi et œuvré pour le village. Il ne pouvait aussi aisément se retourner contre eux. D’autant qu’il aurait eu de multiples occasions plus intéressantes de le faire. C’était donc un parfait mystère.

La créature revint sur leur dernière rencontre. Elle revint sur ses dires et sur le refus catégorique de Daiki de laisser cette chose opérer sa « moisson ». Puis elle exprima son impression sur le Godaime lui-même. Il était un animal selon elle. Un animal enragé qui restait cloitré derrière les barreaux. Se faire appeler ainsi par une bête elle-même, Daiki était partagé entre le rire et l’inquiétude. Mais il n’eut pas l’occasion de plus tergiverser là-dessus puisque la bête proposa un marché. Cette simple proposition piqua son attention au vif. Il resta aussi neutre que pendant le reste de son discours mais en restant attentif à cette fameuse proposition qui finit par arriver.

Si Daiki se rendait, Konoha était sauvé pour cette nuit. L’Hokage ne comprenait pourtant pas un des termes du marché et il n’allait pas se priver de lui faire remarquer :

Dis-moi ce que tu entends par « les autres rejoindront la collection » et je serais plus à même de reconsidérer ta proposition. Ce seul point me taraude et sera déterminant si tu tiens à voir ma reddition cette nuit. Et puis une autre chose me chagrine. Pourrais-je te faire confiance ? Qui me dit qu’une fois hors d’état de nuire, tu ne profiteras pas de mon impuissance pour continuer ta « moisson » dans Konoha ?

Il avait posé sa question et en attendait maintenant la réponse. Selon ce qu’il apprendrait, il déciderait. S’il devait rendre les armes pour permettre à Konoha de le faire…au final son objectif serait rempli. Il aurait défendu le village. Qui sait ce qui se cachait derrière cette capture. Car oui il fallait bien comprendre qu’il ne s’agissait pas là d’un simple cessez-le-feu et tout le monde rentre chez soi. Si Daiki acceptait le marché, il se rendait corps et âme. Mais s’il le faisait, c’était avant tout pour la Feuille. Et c’est le détail qui le faisait tant hésiter et réfléchir. Sans cette contrepartie, peut-être aurait-il moins réfléchi. S’il s’agissait d’une personne à laquelle il tenait, il aurait hésité mais pas autant. Puisque Konoha n’était pas une simple personne à laquelle il tenait. C’était un ensemble de personnes auquel il tenait. Et il ne laisserait pas un monstre s’approprier cet endroit pour son bon vouloir et ses usages des plus étranges.

La réponse qui suivit n’impressionna presque pas le Godaime. Toujours la référence à la proie et au prédateur. Ses mots sur le fait que Daiki n’était que le dirigeant des insectes. En y repensant, il compara l’ampleur de ces dires par rapport à la noblesse de l’acte qu’il s’apprêtait à accomplir. Certains le jugeraient débile, incompréhensible et d’autres adjectifs péjoratifs mais Daiki le voyait d’une seule et unique façon. Bizarrement la tension se rabaissa d’un cran en lui. ses épaules relâchèrent sa carrure et son souffle se fit plus régulier et plus profond. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, il laissa échapper…un sourire. Un large sourire dévoilant ses dents alors que ses yeux se plissaient légèrement et qu’un rire s’échappa de ses lèvres. Il rit un instant tout en regardant en l’air avant que son regard ne repasse sur la créature et qu’il ne termine son hilarité par :

Je pense que tu n’es pas en capacité de comprendre.

Il accorda un autre regard, mais cette fois sur son village encore assailli par les flammes. Ses troupes sauraient comment intervenir et maîtriser ses incendies. Ils avaient su réagir et tenir tête face à l’assaut de Nukenins. Ils étaient la fierté de cette nation et Daiki regrettait encore moins son acte. Son regard ambre revint de nouveau sur son adversaire qui avait ôté son masque pour montrer son visage. Sous le masque blanc métalique, la rumeur avait su touché juste. Raiu no Kenji le regardait et se mit à parler. Daiki l’écoutait, un peu ailleurs. Sa haine avait rejailli mais il était étrangement…serein. Il contint toute sa haine et la rage qu’il portait pour cet homme. Il ne lui avait pas pardonné les stygmates de la guerre qui avaient en plus de ça fait fuir son fidèle ami Nikkou. Il ne comprenait pas cette histoire mais il s’en fichait éperdument. L’ancien Kazekage s’exprima et lui demanda de se concentrer sur sa situation. Il avait d’ailleurs ajouté que cette « forme » le dégoûtait. Daiki sourit de nouveau :

Je vous rassure Kazekage, elle ne m’inspire également que le plus profond dégoût qui soit.

Et il élargit son sourire. Cela ne l’empêcha pas de continuer d’écouter les dires de son interlocuteur. Il mémorisait chaque mot sans pour autant lâcher sa grimace de jovialité jusqu’à ce que l’homme-bête ne termine par la conclusion que Daiki le suivrait de gré ou de force et que sa réponse influerait sur la dernière vision qu’il aurait. Le sourire resta un instant et l’Hayashi secoua la tête de droite à gauche délicatement. Il prit une inspiration avant de finalement déclarer :

Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.

Daiki fit quelques pas en avant. Il n’avait plus aucune défense. Il était vulnérable et à la merci de n’importe qui. Il arriva au niveau de l’ancien Kazekage dont il fixa les yeux verts et termina son discours par :

On peut y aller ou je dois aussi vous guider dans Hi no kuni ?

La lueur des flammes de phosphore, du feu rougeoyant et de la pâleur de la lune vint éclairer la scène d’une lumière assez satisfaisante qui refléta les dents blanches du médecin qui s’étirait en un sourire des plus sincères.

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