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 Souvenirs d'un ninja oublié.

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Suna
Yamada Kioshi
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Message(#) Sujet: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptySam 11 Mar 2017 - 18:17

    Pff, voilà donc à quoi j’étais réduit ? Enfermé derrière des barreaux à attendre. A attendre quoi exactement ? Voilà deux ans que je n’avais pas vu mon village, mon pays, ma patrie. Et à présent ? Je ne voyais toujours rien. Rien d’autre que cette pierre froide dénuée de toute chaleur, de tout réconfort. Nous étions en plein milieu d’un désert, et pourtant il n’y avait pas le moindre grain de sable dans l’Ergastule. Ou bien était-ce seulement dans ma cellule ?

    Figurez-vous que j’en ai une spécialement pour moi. A croire que je suis quelqu’un d’important ? Ou bien de dangereux. Une cage dans une pièce, avec un sas. Deux portes pour me rejoindre, ou pour sortir. Une chaise, un lit, des sanitaires dans un coin. Une boite noire au plafond qui me surveille, et probablement bien d’autres dispositifs cachés. Une prison originale rien que pour moi ? Mais elle ne m’était pas adaptée, sinon il n’y aurait pas ce lit. J’avais vécu suffisamment longtemps dans ce village pour que l’on connaisse mes us et mes coutumes. Plusieurs des Yamada les partageaient aussi. Surtout depuis que j’étais chef du clan, car j’avais alors fait revenir nos fameuses tentes sur le devant de la scène.

    Voilà des jours que je ne dormais plus, ou mal. Un lit… J’avais même vérifié son rembourrage, en vain. Ce n’était pas de plumes dont j’avais besoin, mais juste du sable. Simplement la douceur d’une dune, quelques grains glissant entre mes doigts, quelques grains caressant ma peau… D’après eux, pourquoi y avait-il un bocal de sable parmi mes affaires ? Mais non, on ne me rendit aucun de mes biens. Pourtant, je n’avais jamais fait montre d’un pouvoir Kawaguchi. Alors pourquoi me torturer ainsi ? Etais-je ce qu’ils disent ? Un criminel et un traître ? Avais-je vraiment mal agi ?

    Non, qu’importe les circonstances, si c’était à refaire je le referais. Ces barreaux, ces murs, ce temps qui ne semble pas s’écouler. Tout ça est là pour me faire douter. Je le sais, je m’occupais moi aussi des criminels il fut un temps. Un temps qui me parait si loin à présent. Et pourtant.

    Pourtant j’étais quelqu’un, bien que seul actuellement. J’avais du monde autour de moi. Beaucoup de monde. Hélas, pourquoi n’y a-t-il personne dans ce cas ? J’en ai tué des gens. Suis-je donc un criminel comme ils le disent ? J’en ai sauvé des gens. Alors où sont-ils aujourd’hui, ces gens ? J’en ai perdu, aussi. Peut-être trop ? Peut-être sont-ce les mêmes gens ? Ceux que j’ai sauvé et ceux que j’ai perdu. En tout cas, ça pourrait expliquer bien des choses.

    Ca pourrait expliquer pourquoi je me sens atrocement seul. Deux ans à errer à travers le continent. Deux ans à croiser des personnes sans vraiment en rencontrer. Une longue pénitence à tenter de laver mes pêchés, pour finalement terminer dans une geôle, toujours aussi seul.

    Enrôlez-vous qu’ils disaient. Défendez votre famille, vos amis, votre peuple. Accomplissez votre devoir, sacrifiez-vous pour autrui. On louera vos prouesses, on chantera vos louanges. Puis, un beau jour, on vous tournera le dos, on crachera sur votre nom, on vous jettera aux oubliettes.

    Des fautes, j’en avais faites. Des remords, j’en avais quelques-uns. Mais étais-je tout noir pour autant ? Tout blanc, certainement pas. M’enfin, si je restais trop longtemps ici-bas, je finirais par le devenir. Il n’y avait même pas de chiche rayon de soleil venant illuminer mon long châtiment.
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Suna
Yamada Kioshi
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptySam 11 Mar 2017 - 19:20

    Au moins, ils ne m’avaient pas tout pris. Bien qu’il ne s’agisse que de mes vêtements, c’était déjà pas mal. Ils avaient gardé le reste de mes effets. Mon éventail, mes parchemins, mon laissez-passer impérial, une bille spéciale, et même un banal bocal de sable.

    Mais j’avais ma chemise et mon pantalon. Mon pendentif surtout. Cette plaque de métal au bord inférieur manquant. Ce rectangle sur lequel avaient été gravés quelques noms. Le temps avait usé les premiers, donnant tort au dogme pourtant célèbre : les paroles s’envolent, les écrits restent. Le prénom de mon petit frère ne se lisait même plus. Le nom suivant, à peine. Du bout des doigts, je sentis le contour indistinct des lettres, tentant de me souvenir.

    Souvenirs d'un ninja oublié. Sans_t11

    Ao Kuroi je crois. Oui, c’était ça ! Hélas, certains gravaient les noms des personnes qui leur sont chères. Pour ma part, il n’y avait que les patronymes de défunts. Des amis trépassés, des souvenirs lointains, presque oubliés.

    Ao Kuroi. Je me souviens à présent. Grand homme, cheveux courts, Jonin alors que je n’étais qu’un Genin. Ou bien étais-je Chunin ? Je l’avais rencontré peu après la grande bataille des quatre armées réunis face à Makka. Là, l’Ombre du Vent de l’époque avait disparu suite aux combats. Comment s’appelait-il déjà ? Raiu no Kenji ? Oui. Kuroi et moi devions mener l’enquête sur les lieux de l’affrontement, cherchant une piste ou un indice. C’est là que je le connus.

    Mais ça n’était pas le souvenir le plus marquant, loin de là. Un an plus tard, lorsque le fameux Kyoshi Rei était l’Ombre du Vent, Kumo tenta de conquérir un pays neutre. Par voie diplomatique certes, mais Suna ne l’entendait pas de cette oreille et envoya Ao Kuroi et moi-même en mission. Il y avait également une jeune femme dont le nom m’échappe à présent. Mais elle avait fui bien vite, lorsque nous nous confrontions aux Kumojins.

    Une conquête diplomatique et une mission qui n’avait rien d’hostile : retrouver un objet. Et pourtant, nous combattîmes farouchement. L’ennemi mêlait huile de crapaud et technique Katon pour verser sur nous un véritable déluge de flammes ardentes. Kuroi nous protégea lors de la première salve, mais la seconde fut autrement plus brutale. Il m’emprisonna dans une structure Doton avant de faire face à la vague de l’enfer, le poing levé vers l’adversité.

    Il se sacrifia pour me sauver, moi qui n’étais qu’un bas gradé de Suna. Moi qu’il n’avait connu qu’à travers une autre mission. Moi qui ne lui avais rien demandé… Il ne resta plus que des os, avec quelques rares chairs calcinées. Je transportai ses restes jusqu’à Suna, jusqu’à sa famille, gravant cette image dans ma tête et son nom sur mon pendentif.

    Kumo ne parvint pas à rallier cette nation à sa cause.

    Quant au meurtrier ? Il s’agissait d’un Seki. Seki Azar.

    Bien des années plus tard, lorsque je fus Rokudaime du Vent, j’avais sommé réparation à Kumo pour cette injustice. Je risquais peut-être une guerre par ce biais-là, mais il s’agissait d’une nécessité. Je lui devais bien ça, à Kuroi. Et j’obtins mon dû : l’Ombre de la Foudre décapita le meurtrier sous mes yeux.

    Ainsi je payais ma dette. Ainsi j’honorais sa mémoire. Du bout des ongles, je tentais de rendre plus lisibles ces lettres effacées. Quand bien même je les abimais ou les brisais, je n’en avais cure. Il méritait les honneurs. Il méritait son nom inscrit quelque part, même autour du cou d’un criminel.

    Ao Kuroi, Jonin de Suna, mort au combat. Mort en sauvant ma vie.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptySam 11 Mar 2017 - 20:16

    Oui, Ao Kuroi fut un Jonin exemplaire. Je ne l’avais pas bien connu, mais tout ce que je pus voir de lui concordait avec l’idéal du ninja, l’idylle du gardien protecteur. Mais Suna n’était pas uniquement composé d’éléments aussi altruistes. Evidemment, il y avait les nombreuses Ombres du Vent : assassin, Furyou, terroriste mondialement recherché, … Mais je ne faisais pas allusion au sommet de la pyramide cette fois.

    Alors que je continuais à griffer certaines lettres sur mon pendentif, l’inéluctable finit par arriver : je m’ouvris un doigt. Oh, rien de bien douloureux, mais quelques gouttes vinrent bien vite souiller ces noms si importants à mes yeux. Alors j’abandonnais là mon travail de restauration et me levais. M’approchant du bord de ma cellule, j’essayais de regarder à travers l’un des trous dans l’espoir de pouvoir observer un petit clair de lune. Hélas, il n’y avait que le mur sobre de l’Ergastule plus loin.

    Un soupir s’échappa entre mes lèvres. Je n’avais rien à faire. Rien à voir, personne à qui parler, rien à prévoir. Rien à part ressasser d’anciens souvenirs.

    Au bas de la pyramide donc. Un nom qui me vint, en contraste avec l’exemplarité d’Ao Kuroi, bien qu’il ne figurait pas sur ma plaque.

    Souvenirs d'un ninja oublié. Sans_t12

    Goren. Il n’avait alors aucun nom de famille. Très grand, autant en hauteur qu’en largeur d’épaules, j’avais pris l’habitude de l’appeler le colosse. C’était l’image même du sauvage bourru, barbare et bêtement puissant. Il parlait bien, il parlait beaucoup. Mais davantage avec ses poings qu’avec sa bouche. Hélas, c’était un homme féru d’un adage malheureusement répandu : celui qui croit que la violence ne résout rien n’a pas frappé assez fort.

    Nous avions été envoyé en mission ensemble à de nombreuses reprises, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de Suna. J’étais Jonin à l’époque. Lui Genin ou Chunin, je ne m’en souviens guère. Qu’importe : il était sous mes ordres lors de nos quêtes. Malgré son goût prononcé pour le sang, il fallait lui concéder une certaine efficacité au combat. On a besoin de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ?

    L’exemplarité d’Ao Kuroi d’un côté, la sauvagerie de Goren de l’autre, et le devoir d’un ninja au milieu.

    Car, fâcheusement, le comportement du colosse n’étant ni approuvé ni encouragé, ce dernier ne se voyait pas promettre de promotion au sein du village. Par conséquent, il vint un moment où sa patience atteignit sa limite. Malgré son manque d’intellect, il finit par comprendre qu’il aurait peut-être plus d’avenir ailleurs. Alors, Goren s’en alla. Il déserta.

    Malgré qu’il s’agisse d’un ami, je demeurais un homme de Suna. Et en tant que tel, mon devoir était de le traquer. J’avais tous les droits du monde pour lui ôter la vie si l’envie m’en prenait. Mais j’espérais qu’un retour rapide de sa part rendrait Suna clémente vis-à-vis de son sort. Alors, même si Goren me blessa dans l’affrontement, je le vainquis sans le tuer. Je le ramenais au village où il fut condamné à l’emprisonnement durant une certaine durée.

    Un peu comme moi à présent.

    Mais il n’avait sauvé personne, et il avait écopé de bien moins de dix ans. C’était mon ami, et j’étais celui qui le mit en prison. Je crois que je ne lui avais pas rendu visite pendant son incarcération. D’une part parce que j’avais perdu la mémoire à cause d’un Furyou, mais j’aurais pu le voir auparavant. Non, la véritable raison est que je me sentais coupable de sa situation. J’avais accompli mon devoir, mais je ne m’en réjouissais pas pour autant. Triste paradoxe non ? Ne devrait-on pas être récompensé par notre moral lorsqu’on accomplit ce que tout le monde attend de nous ? Regretter la nécessité de son devoir, pas celle de ses actes, n’est-ce pas Natsuki ? Je comprends un peu mieux tes mots…

    Goren, Chunin ou Genin de Suna, qu’importe. Disparu après avoir payé sa désertion en années de vie.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptyDim 12 Mar 2017 - 16:18

    Etait-il mort ou en vie ? Je l’ignorais. De toute façon, étions-nous seulement encore des amis ? Je l’avais traqué, combattu et ramené en prison. Si nous devions nous revoir, comment agirions-nous ? Le connaissant, il sauterait simplement à mon cou avant même qu’on puisse parler. Les poings d’abord, la bouche ensuite. Sacré colosse…

    Ma langue sur mon index, je m’occupais de ma petite écorchure avec les anciennes méthodes : la salive. Ici, je ne « pouvais » user de mon chakra et donc me soigner à l’aide de mes capacités. Qu’importe, ça ne faisait même pas mal. Hum ? Une goutte tâchait mon pendentif. Du revers de la manche, je l’ôtais de là, préférant une chemise sale à ma plaque. De toute façon, mes vêtements finiront forcément par s’user vu mon mode de vie actuel…

    La goutte masquait un nom qui, contrairement aux autres, avait été raturé. Malgré tout, on parvenait encore à lire les lettres lorsqu’on se concentrait suffisamment dessus.

    Souvenirs d'un ninja oublié. 16048510

    Saibogu Oniri, déserteuse de Suna, actuellement. Mais pouvais-je la blâmer pour ça alors que j’étais condamné pour cette même raison ? Quelle ironie : elle était partie avant moi, et j’étais pris le premier. Surtout parce que je ne m’étais pas montré belliqueux. Très étrangement, il y eut beaucoup de désertions à Suna, mais a-t-on vu une seule traque ? Non. Ils attendent que l’on revienne sagement. Et pour ceux qui ont la gentillesse de ne pas se défendre, on les remercie en les mettant aux fers. Peut-être aurais-je dû davantage suivre les pas d’Oniri ?

    Elle devait être Chunin lorsque je l’eus connue. Moi j’étais membre du Kakumeigun, voire chef. Des détails sans grande importance. Alors pourquoi me viennent-ils en tête ? Serait-ce de la nostalgie ?

    C’était une jeune fille encore. Une femme torturée surtout. Mystérieuse serait le qualificatif le plus adapté. Brillante et rusée, elle est surtout réservée. Bien qu’ayant saisi qu’il y avait un problème la concernant, elle n’en parlera jamais d’elle-même. Vous devrez creuser vous-même, insister et vous approcher d’elle. Puis, quand vous trouverez enfin le premier maillon de son histoire, vous en découvrez trois autres à étudier dont vous ignoriez l’existence jusqu’alors.

    Un chat ancestral qui envoûtait sans cesse la Saibogu. Une blessure dans le bas de son ventre qui lui retira l’essence même de la vie, de toute femme. Un démon la rongeant doucement de l’intérieur. Une famille très étrange aux croyances tout aussi ésotériques…

    Et il ne s’agit là que de la partie immergée de l’iceberg. Naïf que j’étais, je tendais mon bras à tout Sunajin. Alors je creusais, j’insistais et je m’approchais d’elle. Finalement j’appris que la mystérieuse demoiselle réservée était en réalité une fille maudite. De ces malédictions qu’on prend en pitié, ces drames qui ne peuvent vous laisser de marbre, ce puit sans fond duquel on tente de les tirer au risque de tomber avec.

    Hélas, le gouffre était bien profond. Trop peut-être. En est-elle seulement sortie un jour ? Elle se concentre sur d’autres objectifs pour ne pas remarquer les murs qui se resserrent doucement sur sa personne. Elle fut conseillère de Suna. Elle est à présent traitresse, mais agit toujours dans les intérêts de Kaze, avec sa façon de voir les choses.

    Ao Kuroi aurait-il trouvé le moyen de l’atteindre ? L’avais-je ne serait-ce qu’effleuré ? Peut-être aurais-je dû me sacrifier pour elle ? Mais qu’avais-je pu lui donner de plus ? Son nom gravé avait été raturé pour deux raisons. D’abord, parce que finalement elle n’était pas morte. Sa place n’était donc pas sur mon pendentif. Mais aussi parce qu’elle m’avait trahi. Malgré tout ce que j’avais fait pour elle…

    Alors qu’elle avait été kidnappée, rapport avec son étrange famille aux croyances ésotériques, je m’étais rendu là-bas. J’étais parti à son secours au lieu d’envoyer une équipe : j’étais chef du Kakumeigun alors. Je donnai un bras pour qu’elle puisse revenir à Suna saine et sauve.

    Plus tard, quand j’appris qu’elle portait le fardeau de la mort d’Habashi Zanshi, sa maîtresse mais aussi l’Ombre du Vent, comment avais-je agi ? Au lieu de la haïr, j’avais proclamé être coupable de cet assassinat, lavant le nom d’Oniri en tournant les projecteurs sur ma personne.

    Comment m’avait-elle remercié lorsque je la retrouvai ? Elle me rua de coups et me vola mon seul souvenir de Zanshi en me désignant indigne de ce don. Depuis lors, notre lien se brisa. Depuis lors, nous ne nous sommes plus revus. Mais il me faudra la retrouver. Il me faudra récupérer mon bien, de ses mains chaudes ou froides.

    Saibogu Oniri, criminelle de Suna. Amie maudite et âme esseulée que je n’ai su atteindre.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptyDim 12 Mar 2017 - 21:56

    Hélas, j’ai essayé Oniri. J’ai vraiment essayé. Où ai-je échoué ? Quand ai-je raté le coche ? Y avait-il seulement eu une solution pour toi, pour nous ? Je te tendais une main, je t’offrais un bras, mais tu continuais de tourner le dos…

    Est-ce vraiment trop tard pour nous ? J’en ai bien peur. Tu n’as cessé de me poignarder par derrière depuis le début. J’encaissais sans broncher, me disant qu’il s’agissait de tes mécanismes de défense. Seule, tu avais forgé une petite forteresse de solitude dans laquelle ranger ton passé et tes problèmes, et j’étais l’intrus qui venais frapper à la grande porte. J’en ai laissé des offrandes, mais ton pont levis ne s’était jamais vraiment abaissé.

    Or, ce bien que tu as fini par me spolier en me jugeant indigne, c’était un coup de poignard en plein cœur, assené de face en sachant sciemment les tenants et les aboutissants. Cette guerre, c’est toi qui l’as voulue, et je viendrais te retrouver pour que nous finissions notre histoire.

    Cependant, si je te trouve toi, il y aura quelqu’un d’autre aussi…

    Souvenirs d'un ninja oublié. Sans_t13

    Ketsueki Yami, actuellement déserteuse de Suna, tout comme Oniri. Encore une histoire triste, encore une âme en peine. Mais il y avait une grande différence entre les deux demoiselles : celle-ci sut s’ouvrir. Une fois la main tendue, elle s’y agrippa et venait exposer sa forteresse. Sitôt qu’un indésirable y pénétrer, elle m’y invitait à diner pour que je puisse chasser l’intrus, ou au moins diminuer sa taille.

    C’était une orpheline provenant du clan Ketsueki : des personnes qui vinrent en même temps que Kyoshi Rei. Ce dernier se révéla plus tard être un terroriste mondialement recherché, ce qui jeta un vent de méfiance sur l’ensemble des Ketsueki habitant Suna.

    Ma première rencontre avec Yami ? J’étais chef du Kakumeigun, et je l’interrogeais pour tester sa sincérité et sa fidélité envers le village. Un bon début pour tisser un lien de confiance n’est-ce pas ?

    Et pourtant j’en appris des choses, par la suite. Son corps était hanté par l’esprit de sa mère, Megumi. Il s’agissait d’ailleurs de la raison de la stérilité d’Oniri. Yami était aussi rongée par une maladie de sang qui réduisait inexorable son espérance de vie. Pour couronner le tout, elle avait Akuzu Shinji pour amant à l’époque. Un amant qui ne lui portait pas suffisamment d’attention.

    Nous avions donc une malade digne de soins palliatifs, une malédiction et des peines de cœur. La recette parfaite de la demoiselle en détresse. Nous pûmes donc nous voir régulièrement, au point que je finis par la recruter au sein du Kakumeigun et que je lui enseignai l’art de la médecine.

    Nous nous vîmes trop souvent sans doute, car elle finit par produire quelques sentiments envers moi. Et, lorsqu’à mon tour je tombais dans le puit sans fond, elle était là. A la mort de Zanshi, lorsque j’avais décidé de me laisser dépérir, elle était là. Elle venait chaque jour dans ma tente me nourrir, me laver, me parler. Pourtant je ne lui disais rien. Je la regardais à peine. Mais sa présence me réchauffa davantage qu’un rayon de soleil en plein désert. Lentement, petit à petit, elle me hissa hors de ce puit. A moins qu’elle n’avait sauté pour me rejoindre ?

    Ketsuki Yami devint mon nouveau repère, ma nouvelle raison de vivre. Je devins Ombre et elle cheffe du Kakumeigun. Nous avions presque tout : un titre, des richesses, une réputation. Surtout, nous avions des sentiments l’un pour l’autre. Mais il y avait toujours le problème de sa maladie. Hélas, son remède fut notre poison. Son rêve transforma notre idylle en cauchemar.

    Yami échangea son cœur pour un autre après avoir rencontré son père, l’ancien Comte des Ketsueki. Ainsi, elle obtint l’immortalité, mais en échange de son humanité… Après moult tentatives, toutes plus désespérées les unes que les autres, allant même jusqu’à l’incarcérer comme lors de notre première rencontre, je parvins à lui faire à demi ouvrir les yeux.

    A demi seulement, parce qu’elle avait beau affirmer avoir recouvert ses sentiments, elle plaçait son clan et sa reconstruction avant moi. Et lorsque vint le jour où je la demandais en mariage, elle accepta l’anneau mais pas ma demande. La bague avait été formée à partir du tiers inférieur de mon pendentif, pour lui prouver l’importance de mes sentiments et de mon engagement.

    Mais elle avait refusé !

    Et plus tard, elle disparut de Suna. Je reçus ensuite une lettre d’Aare, Nidaime du Vent, qui me fit chanter. Je devais abandonner mon poste ou Yami serait tuée… Je choisis d’abandonner mon titre, ma réputation, mon confort, mes richesses, mon village, mon nom pour la retrouver. Son refus à ma demande ne réfutait en rien la force de mes sentiments à son encontre.

    Puis j’appris finalement qu’elle n’avait pas été kidnappée, mais qu’elle s’en était allée d’elle-même pour rejoindre Saibogu Oniri…

    Regretter la nécessité de son devoir, pas celle de ses actes, n’est-ce pas ? Je ne regrettais pas mon acte, car je ne pouvais le deviner. Mais sa douleur était tout de même présente : c’était comme perdre mon repère une nouvelle fois.

    Ketsueki Yami, criminelle de Suna. Idylle meurtri et moitié estropiée qui ne cesse de me torpiller le cœur.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptyLun 13 Mar 2017 - 11:02

    Pourquoi ? Pourquoi un clan est-il plus important que moi ? Alors que j’ai absolument tout donné pour toi ? Pourquoi ne peux-tu en faire de même ? Et pourquoi ne puis-je pas être compatible avec la reconstruction de ton clan ? Je sais tes mots et tes arguments. Ma raison les entend, mais mon cœur ne les comprend.

    Que fais-tu en ce moment ? Où es-tu ? En sécurité j’espère. Penses-tu à moi toi aussi ? Moi très souvent. Et j’espère bientôt te revoir. Après tout, l’Empereur Kakeshuou te recherche pour te faire part de notre marché : une immunité totale pour nous deux à condition que tu n’attaques plus l’Empire. Nous tenons notre rêve à portée de main. Ou bien est-ce seulement le mien, de rêve ?

    Je t’ai offert une alliance forgée à partir de ce métal qui pend autour de mon cou pour te signifier que tu es le pont qui me relie entre le monde des morts et des vivants. Mais, il reste un dernier nom sur ce pendentif. Celui qui t’a précédée. Mon repère avant toi. Oui, je sais que tu n’aimes pas lui être comparée. Et pourtant, j’y suis obligé, car c’est son fantôme que tu as remplacé, sa place que tu as prise, et j’ignore encore si c’est le souvenir d’elle ou bien toi que j’aime. Après tout, vous avez les mêmes yeux…

    Souvenirs d'un ninja oublié. Sans_t14

    Habashi Zanshi, Godaime du Vent. Elle. Mon plus grand repère, et mon plus grand regret.

    Lorsque je l’eus connu, je n’étais alors qu’un simple Genin, et elle cheffe du Kakumeigun. Ma connaissance de plus longue date, si l’on excluait mes parents et le clan Yamada. Elle était quelque peu réservée, parlant davantage à travers les non-dits qu’à travers ses mots, mais son regard en disait long. L’Ecarlate qu’on l’appelait. Pragmatique qu’elle était.

    M’asseyant sur le par terre de ma cellule, mes mains caressaient délicatement mes pieds, comme si je voyais une scène au-delà… Lorsque j’étais Chunin, et qu’elle me fit passer le test pour intégrer le Kakumeigun. Je m’en sortis avec des cuisantes brûlures aux pieds. Marques que je porte encore aujourd’hui. L’Ecarlate… Elle portait bien son nom. Cheveux et yeux pourpres.

    Pas de demoiselle en détresse cette fois. Juste une femme lasse, fatiguée d’une longue carrière ninja, exténuée de la cruauté humaine, harassé de sa bêtise surtout. Elle était encore plus secrète qu’Oniri : chez elle il fallait deviner ses sentiments et ses intentions. Se dévoiler demandait un certain effort. On lui avait étiqueté l’image d’une femme forte, et elle faisait donc tout ce qu’elle pouvait pour s’y tenir. Fière, voilà ce qu’elle était. Trop fière, hélas.

    Zanshi finit par déserter le village losque Raiu no Kenji disparut et que Kyoshi Rei, un étranger, vint et se fit nommer Ombre du Vent. J’avais tenté de l’arrêter alors qu’elle embrasait la Voie Illusionnée. Enfin, avais-je vraiment essayé ? Je ne pouvais me résoudre à la blesser. L’exemplarité d’Ao Kuroi, ou était-ce autre chose, de plus profond ? Elle, elle me laissa baigner dans mon sang, sa lame figée dans mon thorax. Elle me laissa pour mort et s’en alla…

    Quelques années plus tard, je la retrouvais au retour d’une mission, découvrant enfin l’effroyable vérité : elle avait été possédée par l’esprit de son grand-oncle. Il avait empoisonné son âme. Et, les larmes aux yeux, que me demanda-t-elle ? De lui prendre la vie. Qu’elle paie pour ses pêchés, qu’elle paie pour ce qu’elle m’avait fait… Mais si je n’avais pu lui faire de mal auparavant, pourquoi l’aurais-je pu alors ?

    Je la convainquis de revenir à Suna. Nous passâmes à un temple Habashi sur le chemin. A son temple. Un endroit secret où elle habitait avant tout ça, avant le village. Là, elle m’offrit un katana forgé par son propre père. Un katana frappé d’une prophétie runique. « Hi’kari ». Elle voulait que je sois sa lumière…

    Une fois au village, je fis tout mon possible pour convaincre les juges de ne pas la condamner, et elle s’en sortit sans contrainte. Elle devint même une Ombre du Vent peu après ! Et elle m’avoua ses sentiments…

    Sauf que j’ignorais tout de ces choses-là, alors. Je ne faisais qu’accomplir mon devoir : protéger les autres et aider mes proches. Mais il y avait bien un truc avec elle. Un petit quelque chose de plus que je ne retrouvais pas avec les autres. Une palpitation dans le ventre, semblable à la caresse du vent au sommet d’une dune irradiée par le soleil du désert.

    Elle Ombre, moi chef du Kakumeigun, nous fûmes ensemble. Nous avions presque tout : un titre, des richesses, une réputation. Surtout, nous avions des sentiments l’un pour l’autre. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Hélas, il devait y avoir un mais. Il y avait toujours un mais ! Pourquoi diable le Destin est-il si cruel ?

    L’esprit de son grand-oncle n’avait jamais totalement disparu, corrompant lentement l’essence de Zanshi. L’existence de l’Ecarlate, de mon Ecarlate. Moi qui pensais que nous nous voyons de moins en moins souvent à cause de son travail…

    Arriva le jour où elle m’avoua ce fait. Cette… transformation. Mais, alors que je faisais d’infinis efforts pour nous deux, elle m’assena le coup de grâce : « Tu mérites mieux qu’une Habashi névrosée. ». Orgueilleux que j’étais, je m’enfuyais sur cette note. Pourquoi ne comprenait-elle pas ? Je n’en avais cure du mérite ou de ce qui était le mieux pour moi. Je ne voulais qu’elle, tout simplement. Elle et ses défauts. Elle toute entière. L’Ecarlate !

    Ma fierté blessée, je ne sus lui apporter l’assistance dont elle avait besoin à ce moment. Mon plus grand regret. Mon plus grand échec. Kuroi y serait sans doute parvenu, lui…

    Quelques jours plus tard, elle fomenta son propre assassinat sous la supervision de Saibogu Oniri. Elle s’éteignit dans mes bras alors que j’entendais ses derniers mots résonner en boucle dans ma tête. « Tu mérites mieux qu’une Habashi névrosée »



    C’était toi que je voulais ! Toi seule, et personne d’autre ! Pourquoi n’avais-je pu te blesser lorsque tu t’efforçais de me tuer ? Pourquoi ne l’avais-tu pas compris ?

    Pourquoi étais-je si idiot pour ne pas te l’avoir dit…

    Mon plus grand deuil. Ma plus grande perte. Ma moitié originale. Mon tout primal. Je me laissais alors dépérir. A quoi bon vivre ? Ta prophétie était fausse. Ton katana que me volera Oniri bien des années plus tard. Je n’étais pas ton soleil ou ta lumière. Je n’avais été qu’un homme ordinaire. Un idiot aveuglé par sa fierté et son orgueil. Un crétin qui ne sut laisser exprimer son cœur au moment fatidique.

    Ketsueki Yami m’arracha de ma torpeur. Elle a tes yeux… Mais avait-elle remplacé ton souvenir, ton fantôme, ou l’avait-elle pansé avant de prendre sa place propre ? L’aimais-je elle, ou était-ce une façon de te faire exister encore ?

    Zanshi, je te vis il y a quelques mois accompagné de l’homme qui attaqua Suna : Jiseyama. Vous disparûtes ensemble. Mais était-ce vraiment toi ? Tu étais censée être morte… Te reverrais-je un jour ?

    Habashi Zanshi, Godaime du Vent. Mon premier amour, ma moitié originelle que je ne sus sauver au moment crucial. Ma moitié perdue.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptyLun 13 Mar 2017 - 21:11

    Voici l’histoire des noms gravés sur mon pendentif. Leur histoire, et la mienne, comme autant de pièces qui s’imbriquèrent à une époque, un temps donné. Puis chacun continuait à remplir son puzzle de son côté.

    Un pendentif en commémoration des morts. Mais je n’étais pas le seul à respecter cette tradition. Il y en avait un autre. Une personne à qui j’avais confié une plaque vierge lorsqu’il perdit sa femme. Le premier nom qu’il avait à graver dessus. Il.

    Souvenirs d'un ninja oublié. Fm0910

    Kibõ. Pas de Yamuro, ni de Matsuno. Uniquement Kibõ. Encore Genin lors de notre première rencontre. Moi Chunin ou Jonin. Des détails superficiels pour replacer à peu près la chronologie des faits.

    C’était au cours d’une mission où nous kidnappâmes un criminel. Ce dernier sortit de sa torpeur sur le chemin du retour et nous attaqua. Nous dûmes le tuer. C’était la première fois que Kibõ faisait face à la mort. La première fois qu’il réalisait ce qu’était un ninja, et ce qu’on attendait de lui.

    Encore un orphelin. Ou plutôt, il ne connaissait pas ses parents, ni son nom. Uniquement son pays natal, et pourtant il se retrouva à Suna à servir en tant que ninja. Il avait besoin d’un repère. Je devins son maître. Il avait besoin d’un ami, je devins son témoin. Il avait besoin de quelqu’un, je devins son frère de cœur.

    Il avait trouvé l’amour avec Samui Yuki, et il finit par la perdre. Je lui offris le fameux pendentif à ce moment-là, demeurant à ses côtés. Kibõ s’en alla voyager à travers le Yuukan, surmontant son deuil à travers un entraînement auprès de Kakeshuou, avant de revenir à Suna. Là, je fis de lui mon bras droit alors que j’étais l’Ombre du Vent.

    C’était vraiment dommage pour Yuki. C’était elle qui m’avait enseigné l’art de la médecine. Hélas, sans doute était-elle trop jeune pour endurer la vie de ninja. J’avais pourtant organisé un super enterrement de vie de garçon pour Kibõ, où nous finîmes tous deux dans le même lit. Or, depuis le trépas de sa fiancée, nous ne parlâmes plus vraiment de cette superbe fête. Les souvenirs gais et emplis de joie n’éveillaient plus qu’un vide en lui. Vide qu’il combla temporairement avec Saibogu Oniri le temps d’un soir. Une aventure basée sur de la chantilly.

    Kibõ, mon bras droit. Lorsque je pris la décision de déserter Suna pour sauver Yami, je ne pus me résigner à le lui annoncer. Je savais très bien de quelle façon il réagirait. Il chercherait d’abord à m’en empêcher, et lorsque j’aurais bouté tous ses arguments en touche, il aurait choisi de m’accompagner. Or, le village avait besoin qu’un homme de confiance demeure là. Alors je lui confiais deux lettres. Mon discours d’adieu, à prononcer sur la grande place une fois que je serais loin, et un autre pour lui expliquer ce qu’il en était.

    C’était la dernière fois que je le vis. J’ignorais s’il m’en tenait rancœur ou s’il m’avait pardonné. S’il me détestait ou s’il me comprenait. Tout ce que je savais, c’est que peut-être ne le saurais-je jamais. Kibõ, après avoir mené Suna à la guerre contre Konoha et avoir été exilé au pays de Ki, fut kidnappé par une personne portant un masque à la voix déformée et maniant le Raïton.

    Il était toujours là, dehors, quelque part. Capturé, prisonnier, peut-être torturé ? Etait-il seulement encore en vie ? Il avait besoin d’aide, et moi j’étais là, assis sur le sol à attendre. Attendre une occasion pour sortir et le retrouver. Attendre de pouvoir l’aider, encore une fois.

    Me détestait-il ? Me haïssait-il ? Je n’en avais cure. Tout ce que je voulais : qu’il vive !

    Kibõ, Nanadaïme du Vent. Mon élève, mon bras droit qui nécessite la présence de son maître à ses côtés. Mon plus fidèle allié.
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptyMar 14 Mar 2017 - 22:33

    Plus fidèle allié… Quelqu’un d’autre avait prononcé ces mots. Pouvais-je seulement penser à Kibõ sans songer à elle ? Ah, tout ça me paraissait loin à présent. Si loin… Quel était notre nom déjà ? L’équipe Miira. Mon équipe. Elle en avait vu défiler des élèves, mais j’en avais eu deux à part. D’abord Kibõ, mais il y avait aussi cette fille qui arborait des cheveux roses à ses débuts.

    Souvenirs d'un ninja oublié. Hhgk10

    Kawaguchi Tsukiko. Contrairement aux autres, sa problématique ne venait pas d’un présent, mais tous ses obstacles partageaient la même source : sa naissance. Une bâtarde Kawaguchi qui vécut à Konoha quelques temps. Je soupçonne son clan de ne jamais l’avoir accepté.

    Son évolution fut la plus radicale de tous. Un avant – après effroyable. Un crime commis par les Kawaguchi.

    Tsukiko était une petite fille timide qui n’assumait pas son passé. Sa naissance était son pire complexe. Elle était à l’écoute autant qu’elle pouvait s’ouvrir. Dès les premières bases de confiance posées, nous pûmes nous exprimer à cœur ouvert. J’appris la méfiance et le rejet de son clan à son égard, ainsi que les garnements qui s’amusaient à l’humilier, l’insulter et la blesser. Elle, elle apprit mes problèmes d’alcools. D’abord pour oublier la mort d’Ao Kuroi, surtout l’image de son squelette calciné, puis la désertion d’Habashi Zanshi qui me laissa pour mort, enfin lorsqu’elle revint mais me délaissa trop souvent, …

    Au final, il nous arriva de boire ensemble. D’oublier nos cauchemars pour un soir, de partager nos larmes d’un jour. De ne pas être seul face à la mélancolie funeste. Mais nous ne buvions pas uniquement par tristesse. Il y eut l’enterrement de vie de garçon de Kibõ aussi. De la joie et de l’excitation. Peut-être trop, car bien que nous étions à l’intérieur d’une illusion, nous passâmes à l’acte ensemble.

    Hélas, quand nous nous souvînmes de cet événement, quelques jours plus tard, je ne sus trouver les mots justes. Ni pour taire sa culpabilité, car j’étais avec Zanshi qui me tournait le dos car je méritais mieux qu’une Habashi névrosée, ni pour consolider les fragments de ce nouveau lien. Peut-être avais-je agi inconsciemment dans l’espoir de provoquer Zanshi ? Ou de la blesser comme elle m’avait blessé ? Peut-être, simplement, étais-je attiré par cette femme qui jamais ne me poignarda, que ce soit volontaire ou involontaire. Je l’aidais autant qu’elle m’aidait. Nous n’étions pas maître et élève, mais plutôt des amis. Au point qu’elle prononce ce fameux serment : « je serais toujours ton allié. ».

    Mais même les serments finissent par s’envoler. Chef du Kakumeigun et Ombre du Vent ensuite, avec mes nombreux tracas et ceux que je devais soutenir, j’avais quelque peu délaissé Tsukiko à mon tour, et les anciens du clan Kawaguchi sautèrent sur l’occasion pour la façonner à leur façon. D’abord à l’aide d’une terrible illusion, un rite ancestral qu’ils avaient pourtant abandonné du fait du nombre de morts qui en découlaient. Ce fut la première fêlure dans le cœur de Tsukiko. La première couche de pierre qu’on coulait dessus.

    Kibõ et moi pûmes la sauver de ce rituel, mais trop tard pour que son esprit s’en sorte indemne. Elle avait passé des journées entières avec l’impression que le sable l’oppressait, l’ensevelissait, l’enterrait, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Hélas, elle commença à garder ses fantômes pour elle, cessant de se confier à moi. Et, alors que je ne voyais rien venir, les Kawaguchi continuaient de la modeler à leur guise, jusqu’à ce qu’elle finisse par devenir la Seigneur de Kaze. Une femme, une arme sans aucun sentiment. Son cœur était devenu de pierre. La jeune fille aux cheveux roses avait disparu dans les méandres de l’oubli, chassée par la froide cruauté de son clan.

    L’alliée de toujours s’en alla avec elle.

    Pourquoi une telle différence entre avant et après ? Pourquoi une telle scissure ? J’étais son maître, mais je l’avais laissé mourir. Je les avais laissé la tuer de l’intérieur. J’avais beau la voir, lui parler et la supplier, il n’y avait plus rien de l’ancienne Tsukiko dans ses mots. Plus rien de son éclat dans son regard. Elle était partie.

    Et à présent elle séjournait à Konoha, prisonnière de la Feuille dans cette guerre opposant Suna au Feu. Une paix temporaire avait beau planer, aucun traité n’avait encore été signé, et Tsukiko était encore là-bas…

    Elle n’était plus la même, mais je gardais espoir. J’étais sans doute naïf, mais elle gardait le même visage, la même voix, le même nom… Elle restait mon élève et mon amie. Elle restait ma protégée. Je ferais face à milles vagues enflammées si ça pouvait la ramener. J’échangerais mon squelette pour la retrouver. Pour retrouver la jeune fille aux cheveux roses que j’appréciais tant.

    Kawaguchi Tsukiko, Seigneur du Vent. Ma tendre élève, mon amie perdue au fond du puit à qui je ne parvenais à lui montrer la lumière.
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Message(#) Sujet: Re: Souvenirs d'un ninja oublié. Souvenirs d'un ninja oublié. EmptyMer 15 Mar 2017 - 18:58

    Regretter la nécessité de son devoir, pas celle de ses actes. Natsuki était définitivement un grand philosophe. Il y a tant d’actes que je regrette. Tant d’échecs surtout. On m’appelait le soleil, chef du Kakumeigun, chef de clan, Rokudaime du Vent. On me nommait frère, cousin et ami. J’étais l’amant et l’aimé. Et pourtant, qu’étais-je à présent ? Le Déchu, le traître, le déserteur. Je n’étais plus rien. Que ne donnerais-je pas pour une bouteille d’alcool ? Qu’importe qu’elle soit buvable ou non, du moment qu’elle me permettait d’oublier. Du moment qu’elle chassait tous ces fantômes, ces cauchemars, ces remords. Qu’elle me pousse dans les bras de Morphée, et qu’elle me garde à jamais auprès d’elle. Que j’oublie…

    Avais-je seulement le droit de vouloir ça ? J’avais déjà perdu la mémoire. Ca et l’ouïe, lors d’un affrontement contre un Furyou. Contre Obli. M’étais-je vraiment senti mieux ? Pas vraiment, car il m’avait laissé les mauvais souvenirs et uniquement les mauvais. De mes proches, je ne voyais que les défauts. De Zanshi, je ne voyais que mes pieds brûler, sa lame en travers de mon thorax et ma vie s’échappant lentement entre mes lèvres. De Zanshi, j’entendais son amour sans le comprendre. Je voyais ses larmes sans les saisir. Son nom, l’Ecarlate, ne me rappelait que le sang qu’elle déversait du corps d’autrui. De mon corps, notamment.

    Ils vinrent tous, ou presque. Zanshi, Kibõ, Tsukiko, … Ils essayèrent de ramener notre passé à la surface, mais il n’y avait que leur tristesse infini sur leurs visages. Ca et l’annonce de multitudes de souvenirs où je ne me reconnaissais pas.

    Mais je compris alors qu’oublier n’était pas la solution. C’était une décision égoïste qui pouvait effacer nos maux, mais en les transférant sur nos proches. Regretter la nécessité de son devoir, pas celle de ses actes… C’était ainsi qu’Ao Kuroi vécut. C’était ainsi qu’il mourut.

    Si seulement entrer dans un torrent de flammes suffisait effacer toutes nos fautes…

    Des regrets, j’en avais tant. Des fautes encore plus. Derrière tout homme se cache une part d’ombre. Derrière une Ombre, davantage.
    Je ne pus sauver ni mon petit frère ni Ao Kuroi.
    Je ne sus empêcher Goren d’emprunter la mauvaise voie.
    Je ne sus atteindre le cœur de Saibogu Oniri.
    Je ne pus guérir Ketsueki Yami ni la délester du poids de son clan.
    Je ne sus protéger et écouter mon plus grand rayon de soleil : Habashi Zanshi.
    Je ne pus empêcher la déchéance, l’exil et le kidnapping de Kibõ.
    Je ne sus préserver la femme aux cheveux roses dans le cœur de Kawaguchi Tsukiko.
    Je ne pus sauver mon cousin, Yamada Tetsui, des griefs de Konoha.


    Et pourtant.
    J’étais parmi ceux qui détruisirent l’inhibiteur de Makka, permettant son scellement et le retour de la paix dans le Yuukan.
    Je demandais réparation à Kumo pour rendre justice à la famille d’Ao Kuroi.
    Je ramenais Goren, blessé et inconscient, d’une mission à Suna, lui permettant de continuer à vivre.
    Je sacrifiais volontiers un bras pour que Saibogu Oniri puisse revenir auprès des siens, et mon nom pour la laver du meurtre de Zanshi.
    J’enseignais et j’épaulais Ketsueki Yami pour la former à devenir meilleure, et j’abandonnais absolument tout dans la crainte qu’elle ne se fasse tuer.
    Je fis revenir Habashi Zanshi sur le chemin de Suna et devins sa lumière.
    Je guidais et instruis Kibõ, devenant même son témoin, jusqu’à ce qu’il finisse Ombre du Vent à son tour.
    Je faisais de mon mieux pour que Kawaguchi Tsukiko oublie chaque jour son statut de bâtarde et qu’elle finisse acceptée des siens, jusqu’à aboutir au rang de Seigneur du pays.
    Je sauvais Yamada Arashi, mon oncle, des geôles de Konoha.
    J’affrontais Obli et ses Furyous à plusieurs reprises, dans l’espoir de ramener la paix pour tous.
    Je devins chef du clan Yamada pour que l’ancienne cheffe puisse embrasser de nouveaux nos anciennes traditions avec une partie du clan, alors que je désirais ardemment les rejoindre également.
    Je devins Rokudaime du Vent car le peuple me choisit pour les représenter et les protéger tandis que le pouvoir et les richesses ne m’intéressaient pas le moins du monde.
    Je fus le maître qui forma le Nanadaime et une Seigneur du Vent.


    Mais ça n’effaçait en rien mes regrets et mes échecs. Ca ne pardonnait pas mes pêchés, et ça ne faisait pas taire ma culpabilité. Combien de gens ont fini fous en ayant vécu bien moins de traumatismes que moi ? Combien d’autres cauchemars pouvais-je encore endurer ? Combien de naufrages allais-je encore provoquer ? Les bonnes actions n’effaçaient en rien les mauvaises.

    Et toi, le grand philosophe Natsuki, en as-tu des regrets ?

    Finalement, peut-être méritais-je d’être enfermé là, dans cette cellule ? Peut-être n’était-ce que justice que je sois refourgué aux oubliettes ? Après tout, je n’étais pas un exemple pour les prochaines générations. Je n’avais jamais été à la hauteur de l’exemplarité d’Ao Kuroi. Que me restait-il ? Rien, ni personne. J’avais tout donné, tout concéder pour les autres, et me voilà au fond d’une cellule, terriblement seul. Mes proches ? Un pendentif cinglé de plusieurs noms, et les autres me haïssaient ou m’évitaient.

    Mourir serait si aisé. Ils m’avaient laissé une chaise. Je pouvais briser l’un des pieds, en tailler la pointe contre la roche et me pourfendre du pieu improvisé. Je pouvais aussi fracasser mon crâne contre les barreaux jusqu’à périr. Les moyens étaient multiples. La solution attrayante. Comme elle le fut à la mort de Zanshi. Comme elle le fut lorsque je découvris avoir tout abandonné pour Yami alors que le chantage n’était en fait qu’une énorme mascarade. Comme beaucoup de fois déjà…

    Mais je demeurais encore. Pourquoi vivre alors qu’on est seul, jugé et condamné par ses pairs ? Pourquoi rester lorsqu’on apporte plus de malheur que de bonheur ? Pourquoi ?

    Parce que.

    Parce qu’ils comptaient toujours à mes yeux. Parce que je devais récupérer mon bien des mains d’Oniri en lui remettant les points sur les i. Parce que je devais fournir cette immunité à Ketsueki Yami pour qu’elle puisse vivre en paix un jour, sans être traquée par l’Empire. Parce que je devais retrouver Habashi Zanshi avant que Jiseyama ne lui fasse du mal, et que je devais lui porter l’attention qu’elle méritait dès le début. Que je devais être sa lumière, comme elle le prophétisa. Parce que je devais secourir Kibõ et découvrir pourquoi tout le monde le surnommait le fou. Parce que je devais tirer Kawaguchi Tsukiko des griefs de Konoha et la ramener sur le chemin de l’humanité et du cœur. Parce que mon clan ne pouvait être à l’abri tant que la guerre ne sera pas conclue.

    Simplement parce que. Parce que j’avais beau être seul, eux étaient toujours là, quelque part en moi. Ces fantômes qui me hantent sont tout autant de personnes à qui je tiens. Tout autant de devoirs, d’obligations. Pour ceux qui donnèrent leur vie pour moi, je ne pouvais que leur faire honneur en suivant leurs pas.

    Aujourd’hui j’étais oublié, rejeté au fond d’une prison. Mais moi je ne vous oubliais pas. Aucun d’entre vous. Et je reviendrais. Je m’en sortirais pour vous. Moi :

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    Yamada Kioshi, pauvre hère aux multiples regrets et aux actes manquants. L’heure de mon torrent de flammes viendra un jour, mais j’avais plus d’une personne à protéger avant la fin. Avant ma fin.
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