Zennosuke revenait d’une mission au pays du Givre. Ayant retrouvé les plaines de Kaminari no Kuni, l’homme accéléra sa course d’instinct. Probablement à cause de l’effet nostalgique que lui procurait la vue de ce territoire qu’il considérait à juste titre comme son « chez lui ». A vrai dire, sa dernière mission l’avait tenu hors de ses bases bien plus longtemps qu’il ne l’aurait cru. Et là, rien que ressentir ce qu’il considérait comme un vent particulier, sentir ces odeurs particulières, tout ceci le vivifiait, le fortifiait…

Le Jônin était parvenu à un point culminant d’où il pouvait observer, sur plusieurs kilomètres, les vastes plaines de Kaminari no Kuni. L'homme s’était arrêté à proximité d’un arbre, pour bénéficier de son ombre tout en restant un minimum caché d’éventuels regards disons, mal intentionnés. Le propre du ninja, est de toujours être sur ses gardes, prêt à toute éventualité. Mais surtout de rester discret. Observant les vastes étendues de terre, parsemées d’un végétation peu luxuriante, le Seki vit plusieurs convois. Des chariots, des hommes, des animaux avançant groupés vers des destinées communes. Aucun mouvement suspect.

Alors qu’il allait reprendre sa route en direction de Kumo, le Jônin remarqua une course, une course d’un homme seul qui semblait se rendre… vers l’inconnu. Observant mieux, le Seki ne tarda pas à comprendre qu’il s’agissait d’un étranger. Quelqu’un qui assurément n’avait pas eu à faire beaucoup de passages dans la zone. Cette personne manquait de repères vraisemblablement. Qui cela pouvait-il bien être ? En tant que Jônin du Pays de la Foudre, le Seki devait en avoir le cœur net.

Dévalant la pente qui s’offrait à lui, le Jônin fila droit vers sa cible tout en tentant de rester le plus discret possible. Bien entendu, en se rapprochant, il aurait du mal à cacher sa présence, à masquer son chakra, mais dans l’immédiat, il allait se rapprocher incognito. Après plusieurs heures de courses, Zennosuke parvint à réduire drastiquement la distance entre lui et l’homme qu’il traquait. Oui, il s’agissait d’un homme. Oui, Zennosuke avait le sentiment lui aussi, d’avoir déjà vu cet homme. C’était une impression basée sur la carrure de l’individu, sa manière de se déplacer et peut être aussi ce chakra particulier…

Au bout de quelques minutes, la cible s’était subitement arrêtée. Puis elle s’était adossée à un arbre. Comme si elle attendait quelque chose. A ce moment là, Zennosuke comprit qu’il était repéré et qu’il n’y avait pas réellement matière à continuer à se cacher. D’ailleurs les mots de l’homme qu’il traquait confirmait tous ses doutes. S’étant rapproché, le Seki prit tout de même la précaution de bien observer une dernière fois. Et c’est à ce moment qu’il put bien détailler le visage de individu… Et là, les images de la première rencontre lui revinrent. Cet homme n’était autre qu’un ancien kirijin. Un déserteur à l’époque, aujourd’hui, un ninja sans attache puisque Kiri n’était plus. Était-il seulement au courant de cette désastreuse nouvelle ? Avait-il finalement trouvé une nouvelle raison de vivre ?

Zennosuke avait apparu finalement devant le Jisetsu. Un sourire en coin, les distances gardées au cas où, le Jônin apostropha son interlocuteur sur un ton railleur :

« Un Kirijin au pays de la Foudre… Ce serait presque assimilable à de l’espionnage… Comme on se retrouve Jisetsu Demon ! »

Le vent souffla un peu entre les deux hommes, comme dans les western, lorsque deux cow boy se font face, près à dégainer. Restait à savoir si dégainer serait utile dans cette situation. Fallait espérer que non.

Ce visage... Demon en était maintenant sur... Il le connaissait... Attends une minute... C'était quoi déjà son nom ? Zennomosuke ? Zennosusuke ? Non... Attend ce n'était pas ça... RAF et allez va pour zen, un petit sobriquet et le tour et joué. Voyons voir... Zenno... Zenno-quoi ? RAF et allez va pour zen, un petit sobriquet et le tour et joué.

Le Jisetsu se souvenait très bien de lui, hormis de son prénom bien sur, il l'avait rencontré a l'époque ou il était encore un Kirijin, ce fut même suite a la rencontre de cet homme qu'il avait réalisé qu'on ne pouvait pas suivre un roi en lequel on ne croit pas, ce qui fut suivi de près par sa désertion.

Le fait de le voir lui fit faire un sacré bond en arrière dans son passé... Notamment sur son serment de ne plus tuer de Kumojin durant la guerre, serment qu'il avait respecté. Ce fut son remercient envers l'homme qui avait apporté une réponse.

Le croiser était tout de même une drôle de coïncidence, il faut croire que le monde et petit, très petit. Enfin, ce qui est fait et fait et au moins, il avait eu de la chance de croiser un kumojin qui a l'instar de certain aurait immédiatement chercher le combat sans chercher a comprendre... Enfin, la suite des paroles fut assez rire le démon de Kirigakure no Satô.

Kirijin, quelle blague... Voilà déjà plusieurs mois qu'il ne l'était plus, enfin peut-être qu'il n'était pas au courant, enfin... Le jeune homme expliqua d'un ton amuser :

-Kirijin ? Kirigakure n'existe plus, ce mots n'a donc plus lieu d'existé, mais quand bien même. Je ne suis plus un Kirijin depuis pas mal de temps maintenant, de plus ma fonction était tueur pas espion. Aujourd'hui je ne suis plus qu'un civil se promenant dans ces magnifiques montagnes et non un tueur cherchant a nuire a Kumogakure.

Le jeune homme se mit a sourire puis continua, c'est vrai qu'il avait raison... Que de retrouvaille... Il expliqua donc :

-Ravie de voir que tu te souviennes de moi Zen, tu a raison... J'avoue que je n'aurais jamais cru te revoir de cette façon l'ami... Une dernière chose... Tu parles d'espion alors que tu me traques depuis plusieurs heures, je trouve cela assez ironique, tu ne trouves pas?

Le jeune homme garda ses mains dans ses poches, un acte symbolique pour montrer qu'il ne se préparer pas a combattre, n'importe quel shinobi expérimenté remarque cette astuce oh combien utile pour discerner un futur adversaire, mais désormais les des était jeter, il ne rester plus qu'a voir s'ils resteraient face a face en tant qu'ami ou en tant qu'ennemi.

Zennosuke nota mentalement les réponses de l’ex kirijin. L’homme était parfaitement bien renseigné sur la situation de son village d’origine. Il savait pour Kiri, village rasé par les Furyous. Il savait que toute l’organisation de Kiri était détruire, tombée en ruine. Il n’avait plus rien à craindre de ceux qui, autrefois, devaient activement le rechercher afin de le punir. Un déserteur est toujours recherché. Par principe. Une chose nécessaire car un déserteur en sait toujours beaucoup trop sur son ancien village, l’organisation de celui-ci, les failles de son système etc.

Zennosuke se souvint alors de la dernière entrevue avec le Jisetsu. C’était pendant la guerre, lorsque Kiri et Kumo étaient à nouveau opposés. Lui, le Seki, venait tout juste de sortir d’une bataille où il avait été le seul survivant encore debout, bien vivant. L’autre, le Jisetsu, semblait être arrivé en retard sur le champ de bataille témoin d'un carnage programmé des troupes du village de Kiri. Mais peut-être n’était-ce pas le cas. Peut être le Jisetsu n'était pas en retard... Ses pas trop lourds étaient retenus par une intense réflexion. Déjà, à l’époque, le Jisetsu doutait de la pertinence de son affiliation au pays de l’Eau. Toutes ses réflexions lui avaient probablement sauvé la mise.

Ce jour-là, les deux ennemis n’avaient pas combattu. Ils avaient juste échangé, Zennosuke ayant tout de suite repéré l’avantage qu’il pouvait tirer d’un ennemi qui aurait pu devenir un fidèle compagnon. Le Seki aurait pu utiliser la rage du Jisetsu contre Kiri. Tels étaient ses plans initiaux. Seulement, il n’avait pu l’exposer avec clarté à celui qui se dressait devant lui. Car lors de leur première discussion Demon, était encore bien trop hésitant.

Aujourd’hui, il avait choisi vraisemblablement. Il était plus assuré quant à ses choix. Seulement, tout comme au premier jour, il semblait en proie au doute sur un plan plus global. Le Jisetsu semblait être en manque d’objectifs de vie, de défis qui puisse le pousser à se surpasser encore et encore. Aujourd’hui encore, le destin avait placé Demon sur la route du Seki. Tout comme Zennosuke ne doutait plus une seconde qu’il avait été celui qui avait permis au Jisetsu de se libérer de ses lourdes entraves, aujourd’hui non plus il ne doutait pas qu’il allait parvenir à pousser le Jisetsu à opérer un nouveau tournant dans sa vie. Peut-être, tout comme la première fois, n’arriverait-il pas à faire aller le Jisetsu dans la voie que lui, le Seki, souhaitait pour l’ex kirijin, mais il savait qu’il y aurait de grandes chances, qu’à la toute fin, ses ambitions soient réalisées.

S’étant rapproché de son interlocuteur, le Seki railla à novueau :

« La dernière fois que je t’ai appelé ami, tu m’avais envoyé balader. Là encore, je note que tu es le premier à m’appeler ainsi. Ce mot a-t-il une quelconque valeur pour toi ? » Le Seki n’attendit pas une réaction du manipulateur du temps, il poursuivit :

« Je ne m’étais pas tout à fait présenté la dernière fois que nous nous sommes vus. Vois-tu, donner son nom de famille, surtout à une ennemi, équivaut à révéler quels sont nos Kekkei Genkai, à livrer des informations qui pourraient par la suite nous nuire. On n'est jamais trop prudent... » Le Jônin marqua une petite pause puis continua :

« Je suis Zennosuke du clan Seki. Tu peux m’appeler Zenno ou Zen si tu préfères… J’avoue t’avoir suivi depuis un bout de temps. Mais tu remarqueras que je suis soldat de Kumo et qu’il est de mon devoir de capitaliser le maximum d’information sur quelqu’un qui me parait… Suspect. J’ai vu tes mouvements dans la plaine. Il apparaît clairement que tu n’es pas du coin, car tes mouvements laissent à croire que tu avances au petit bonheur de la chance. »

Le Jônin marcha un peu plus dans la direction du Jisetsu. Il était a à peine trois mètres de son interlocuteur. La mine devenu subitement un peu plus grave, le ton moins enjoué, le Seki continua :

« Je vois que tu es au courant de la destruction de Kiri. Tu es à présent libre. Plus aucun compte à rendre. Du moins, en apparence… Dis-moi manieur du temps, que fais-tu de cette liberté ? »

Les yeux du Seki étaient plongés dans ceux du Jisetsu. Il attendait à présent que l'homme réponde à la question qui lui avait été posée. Peut-être celle-ci allait-elle susciter quelques réflexions à son interlocuteur ? Qui sait...

Le jeune homme se mit a rire lorsqu'il entendit ça... En même temps cela pouvait paraître étrange, mais tout reposer sur le principe appartenance et de point de vue, en suivant ce principe là... On peut très bien imaginer que l'on considère qu'elle qu'un comme un ami alors que celui-ci n'a pas le même ressenti sur vous-même, mais expliquer correctement cette idée prendrait trop de temps et le Jisetsu n'avait pas envie de le prendre.

Mais c'est justement car ce mot a une grande valeur qu'il n'aime pas que les autres le prononce a tort et a travers, mais au final cela n'avait pas une grande importance, le Seki se présenta enfin de manière complète... VOILA Zennosuke, le Jisetsu se souvenait bien que c'était quelque chose du genre.... Un Seki hein ? Intéressant, ce clan possède une faculté vraiment unique et puissante dans les mains d'un maître.

Jamais le Jisetsu n'avait pu encore voir cette capacité de ses propres yeux, mais il en savait déjà suffisamment, ce pouvoir et une arme tout aussi puissante que son Kinnegan si bien utiliser, mais le jeune homme expliqua son propre point de vue sur le principe de donner son nom :

-Je suis d'accord avec toi, donner des renseignements sur ses capacités génétiques peut-être lourd de conséquence, mais pour ma part, je n'ai jamais cherché a caché que je suis un Jisetsu... Donner mon nom et une preuve de mon arrogance, celui de ne pas me croire en danger avant même le début d'un combat, mais je respect ton point de vue... Mais juste, une question... Pourquoi me le donner maintenant?

Le manieur de chakra se mit a avancer en direction de la douleur fantôme de kirigakure no Satô puis il demanda qu'est-ce qu'il faisait de cette liberté qu'il avait acquit après la destruction de son village natal... C'est vrai que depuis, il n'était plus traquer et n'avait plus non plus besoin de se battre pour préserver sa vie, cependant la réponse était simple, bien que triste... Le jeune homme ouvrit la bouche et expliqua:

-Je survis, comme toujours... Je ne suis qu'un vagabond sans réel objectif, ni but a atteindre. Je vit une vie, vide de sens et dénué d'intérêt pour être honnête et toi? Le survivant du massacre notre première rencontre, qu'est-ce que tu devient ?

Le jeune homme se mit a rire, la manière la plus simple qui soit de détourner une conversation... Enfin.. Il ne rester plus qu'a voir s'il y avait quelque chose derrière tout ça, cette nouvelle rencontre promettait d'être très intéressante et promettait également d'avoir un dénouement assez étrange, il ne restait plus qu'a voir ce que l'avenir réserver au jeune Jisetsu.

Zennosuke avait entendu les propos du manieur du temps. Il l’avait compris, dès cet instant où les premiers mots structurèrent la réponse du Jisetsu. Oui, il semblait évident que cet errant qui semblait avoir été intimement trahi par son ancien village, ne pouvait être à présent qu’une âme sans attache, une coquille vide. Zennosuke croyait cependant que le Jisetsu ignorerait cet appel à l’aide qui devait emplir son âme. Qu’il ferait tout pour se croire encore heureux, encore pleinement vivant. Seulement, la réalité est que Demon savait qu'il n'était rien d'autre qu’un homme sans objectifs, sans buts, sans rêves. En somme, un homme mort. Ni plus, ni moins. Chaque chose en ce monde a un but, un objectif, une raison d'être. C'est cette raison d'être qui lui permet d'exister, de continuer non pas à survivre, mais à vivre tout simplement.

Zennosuke fut soudainement attiré par l’horizon loin derrière le Jisetsu. Il sembla perdu dans ses propres pensées. Le chemin était, visible, accessible. Il était là, devant lui. Il savait, il s'en rendait compte... Au fond, cette rencontre était loin d’être fortuite. Le sort avait réuni les deux hommes, pour une raison bien précise. Une raison que lui, le Seki, connaissait. Seulement, il apparaissait évident que Demon, lui semblait tout ignorer encore. Marchant à pas mesurés, le Seki fit le tour de la position du Jisetsu. Deux fois. Tel un loup rôdant autour de sa proie. A pas lent, tête baissée, regard vissé sur le sol, le Seki semblait en proie à d’intenses réflexions. A un moment donné, après s’être arrêté de longues secondes, le regard du Seki porta sur son interlocuteur. Un regard bleuté qui laissait peut être voir au Jisetsu combien étaient encrées en lui, les convictions du Seki. Demon pourrait-il le voir ? Le ressentir ? Pourrait-il se rendre compte que contrairement à lui, Zennosuke avait de réels objectifs, une détermination sans faille pour une cause qui le poussait à toujours se surpasser. Cette cause était le ciment de sa vie. Mais quelle était cette cause ?

« Lors de notre première rencontre, j’ai décelé en toi une chose que je respecte en tout homme, ami ou ennemi. Au risque de me tromper, je dirai que tu es quelqu’un de loyal au fond, pour peu qu’on le soit avec toi… » Zennosuke se tut un instant laissant ses mots simples pénétrer l’esprit du Jisetsu. Peut-être celui-ci rirait-il de ces mots ? Peut-être les trouveraient-ils stupides, inutiles. Ou a contrario, peut-être comprendrait-il qu’il venait de trouver un ancien ennemi capable de le comprendre ? Ne serait-ce qu’en partie ? Zennosuke décida alors de tout miser. Qui ne risque rien n’a rien. Et lui, voulait le Jisetsu depuis très longtemps.

« Il est mal aisé d’apprendre à faire confiance à nouveau lorsqu’on a déjà été trahi une fois. J’en suis conscient. Seulement il faut que tu réapprennes à faire confiance. Confiance à la vie, au monde, aux êtres qui sont placés sur ton chemin, à ceux qui te tendent la main… » Si Demon avait été concentré sur les propos du Seki et rien d'autre, il pourrait remarquer à présent qu'une main était tendue dans sa direction. Paume ouverte, elle était le signe d’une nouvelle alliance entre eux, pour peu que l'ex kirijin ose la prendre.

« Sans cette confiance un homme ne peut rien car il est laissé à lui-même. Il erre et gâche sa vie en n’accomplissant rien… Telle est la voie que tu empruntes actuellement et si le destin m’a placé sur ta route, une deuxième fois, ce n’est pas fortuit. Penses-y ! Je te propose aujourd’hui de suivre ma voie, de me faire confiance et d’adhérer en l’idéal auquel je crois : Kumo. » Le regard du Seki s’illumina en cet instant. Tel était le signe qui montrait que contre vents et marées, Zennosuke combattrait pour que cet idéal survive, quoi qu’il lui en coûte.

« Jisetsu Demon, j'ai eu foi en toi le jour où tu m'as dit que plus jamais tu ne verserai le sang de ninjas de Kumo. A présent réapprends à faire confiance et aie foi en moi comme moi je crois en toi. Le chemin sera long et difficile, mais si nous nous allions, tu auras un ami qui est comme toi-même, loyal et fidèle. Si tu acceptes, peut-être un jour seras tu finalement un véritable soldat de Kumo. Mais tout ceci est bien loin. Dans l’immédiat, le choix d’arpenter cette route, d’embrasser de nouvelles ambitions t’appartiens. »

Les perspectives qu’offraient Zennosuke étaient les suivantes : que Demon s’allie à lui puis que progressivement qu’il fasse l’apprentissage de la vie de Kumojin. Le chemin serait long, il serait rejeté au départ par ceux qui étaient là depuis le début, mais s’il savait puiser dans la détermination et le soutien sans faille du Seki, il trouverait la force pour continuer à se battre pour cette alliance au moins ou pour l’idéal kumojin. In fine, quel serait le choix du jeune homme ?

*Survivre n'est pas la solution, faire le choix de vivre est bien meilleur Demon...* Le regard plongé dans celui du manieur du temps, main tendue vers lui, le Seki attendait le choix de l'homme libre qu'était le Jisetsu.

Zennosuke assista en spectateur à l’explosion de rire du Jisetsu. Les bras croisés, attitude Il regarda longuement l’homme qui se laissait aller à une attitude qui exprimait à ce moment-là tout le désespoir dans lequel il était plongé. Car ces rires au fond n’étaient qu’une façade. Le Seki en était persuadé. Ce n’était qu’une manière pour le Jisetsu de masquer ses peurs, ses craintes d’oser vivre à nouveau. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait. Si Demon ne parvenait pas à comprendre que les échecs sont placés sur notre route uniquement dans le but de nous faire trouver la bonne voie, s’il ne comprenait pas qu’après mille échecs il avait le devoir de trouver LA solution, c’était qu’il n’avait rien saisi au sens de la vie. Pour Zennosuke, tout ceci paraissait clair dans son esprit. Mais il comprenait bien que l’esprit de son interlocuteur était à présent perturbé par toutes ces années où il avait vécu en confiance dans un environnement qu’il croyait incapable de lui nuire. Demon s’était trompé. Et la blessure qui avait résulté de cette erreur l’empêchait de vivre pleinement.

Toujours stoïque, calme devant celui qui pensait être sur le bon côté de la rive du long fleuve de la vie, Zennosuke ne faisait plus cas des réactions de son homologue. La balle était déjà partie comme on dit. Les effets se faisaient déjà voir, quoi qu’en pense ce Jisetsu. Tôt ou tard, il serait bien obligé d’admettre qu’une fois encore, sa rencontre avec le Seki aura été un tournant dans sa vie. Seulement, pour l’intérêt de tous, il avait grandement intérêt à l’admettre dès maintenant. Cependant, les propos de celui qui manie le temps, ne laissaient pas présager que Demon avait saisi...

Passant sa main dans son abondante chevelure, comme s’il eut s’agit d’un geste de dépit, le Seki afficha un bref moment, un air désolé. Pourquoi Demon aimait-il tant compliquer les choses ?

« Demon, on croirait que j’ai à convaincre une femme tant tu es… difficile ! » Le Seki parti d’un petit rire moqueur. Puis progressivement il redevint sérieux. À nouveau son regard se posa sur le Jisetsu.

« Ce serait trop long de t’expliquer le fond des choses tel que tu le veux. Tout ce que tu as à savoir c’est que je souhaite allier la puissance d’un Jisetsu aux forces déjà existantes à Kumo. Voilà mon objectif lorsque je cherche à faire en sorte qu'on s'allie... Seulement, il te faut savoir que tes seules particularités à mes yeux, son ton côté loyal et le fait que tu aies tourné le dos à ton ancien village et à ses pratiques douteuses... Voilà pourquoi de tous mes anciens ennemis tu fais partie de ceux qui m’intéressent car tu as là, deux caractéristiques principales de ce que je considère comme un bon kumojin. »

Il ne s’agissait plus à présent de convaincre, mais d’expliquer des choses qui n’avaient pas besoin de l’être. Ce devenait ennuyeux. Demon était sur ses gardes. Au final, c’était compréhensible, mais tout ceci restait bien trop lassant pour le Jônin. Demon n’était pas le seul individu qui intéressait le Seki. Il y avait aussi un certain Katano Yusuke. A peu près le même profil que Demon, peut être moins talentueux, mais de belles perspectives de collaboration. Le Jônin avait des projets pour ces deux-là. Des projets qui bien entendu, iraient dans l’intérêt de Kumo. Après tout, tout ce que le Seki planifiait était pour l’intérêt supérieur de son village.

« Demon, à toi de choisir à présent. Quoi que je dise, il me semble que tu n’es pas encore mûr pour aller encore plus de l’avant. Ce n'est peut être qu'une fausse impression. Aller de l'avant... C’est pourtant ce que tu devrais faire… J’attends ta décision. Mais saches que quoi qu’il en soit, nous nous retrouverons à nouveau, car il est une chose que tu n’as pas encore saisi : nos destins sont liés. »

C’était dit. Demon pouvait décider. Oui ou non. Toutes les deux réponses mèneraient le jeune homme à un futur qu’il imaginait à peine à l’instant présent. S’il optait pour le oui, lui et Zennosuke parviendrait probablement à réaliser de grandes choses dans un avenir proche. Le cas contraire, eh bien, Zennosuke saurait se passer des services d’un ninja avec qui il n’avait, de toutes façons, aucune véritable relation qu'elle fut amicale ou professionnelle.

S’il fallait du temps au Jisetsu pour réfléchir, il en disposait. Après-tout n’était-il pas le manieur du temps ?

Le Seki semblait lasser des doutes du démon... Peut-être ne comprenait-il pas? Peut-être ne pouvait-il pas comprendre? Malgré toutes ses belles paroles lui avait-il eu une vie aussi pleine de désillusion que le Jisetsu? Avait-il une seule fois ressenti ce que la douleur fantôme de Kirigakure avait pu ressentir?

Cela en devenait même a la limite de la prétention de pouvoir croire une choses pareille, tout les rêves, les espoir, l’amitié, la confiance… Toute ces notions futile avait faillit détruire l’homme au Kinnegan a de nombreuses reprises déjà, mais dans toutes cette histoire, le jeune homme devait bien reconnaitre une vérité…

Kinnegan, ce don avait le don d’attirer les vautours qui voulait s’en emparer… Décidément rien ne changer… Cet attribut génétique unique et décidément l’objet de bien des convoitises, mais après tout… Peut importe…

Le Jisetsu avait toujours était rien de plus qu’une arme aux yeux des autres, avec le temps le jeune homme avait réussi a l’accepter, après tout il n’était qu’un démon et non un homme. Peut-être que Aojikawanashi avait raison… Le seul moyen d’avancer et de se servir des autres de la même façon qu’ils se servaient de nous.

Au final… Qui est le démon ? Le tueur ? Ou bien l’humain lui-même ? Le jeune homme se mit a sourire, puis il expliqua :

-Mes yeux hein ?... Je m’en doutais… Si c’est une arme que tu veux, je veux bien l’être… Mais je demande une chose en échange. Je suis un civil et chacune des personnes que je tue, fait de moi un criminel, alors donne moi l’immunité judiciaire des Kumojins et ca m’ira. Mais sache une chose… Je reste un Nukenin, je tient a mon indépendance, j’accepterai vos mission, mais j’agirais a ma manière et je m’accorde le droits de refuser les missions qui ne me plaise pas.

Après tout… Le démon voulait bien servir d’armes… Mais il n’en devenait pas pour autant un Kumojin alors tant qu’à faire… Pourquoi prendre les inconvénients ? Non, autant prendre les missions qui nous intéresse et non pas le inintéressante… le jeune homme continua son explication :

-Une dernière chose… Après chaque mission je veux bien évidemment la somme qu’aurait du gagner le shinobi qui aurait du accomplir cette mission.

Le jeune homme se mit a sourire d’une sourire assez arrogant et tendit la main a zennosuke et il termina :

-Serre ma main si tu accepte mes conditions et de ton coté tu pourras considérer que je serais une arme au service de Kumo.

La messe était dite… Il ne restait plus qu’a voir le réaction du seki.

Spoiler:

Zennosuke écouta l’étrange personnage qu’il avait en face de lui. Le Jisetsu semblait à la fois si proche et si loin de lui quoi que les discussions semblaient être arrivées au point de dénouement. Pour autant, le Seki avait l’étrange sentiment que quelque chose d’important était laissé en rade. Mais quoi ? En l’état, le Jônin n’en savait rien. Du moins, il savait mais n’arrivait pas à orner de mots ces sentiments qui s’imprégnaient de sa personne. Posant son regard sur la main tendue du Jisetsu, le Seki considéra la contre proposition de l’ancien kirijin. Lui, le Jônin n’avait posé aucune condition au Jisetsu. Il lui avait proposé une nouvelle vie, de nouveaux objectifs, de nouvelles perspectives qui allaient illuminer et orienter sa triste vie de ninja errant. Et au lieu d’accepter simplement cette offre, le Jisetsu posait des conditions. Dur en affaire. Il l’était vraiment. Peut être même inutilement.

Demon vraisemblablement souhaitait deux choses : l’immunité judiciaire et de l’argent après chacune de ses interventions. Il se comportait comme un mercenaire que tentait de recruter le Seki. Zennosuke avait-il été aussi peu clair dans son propos au point que Demon n’aie pas perçu que la relation que lui proposait le kumojin allait au-delà d’une simple relation pécuniaire ? Décevant. Voilà l’impression qui emplissait l’être du Jônin du pays de la Foudre. Le regard du Seki se porta sur les yeux du Jisetsu tandis que sa main droite s’engouffrait dans son épaisse crinière sombre en signe évident d’embarras. Il n’y avait rien à cacher. Zennosuke était déçu. Demon s'en rendrait compte probablement. Le Jônin laissa échapper un soupir puis entrepris de répondre au Jisetsu :

« Demon, on ne s’est pas totalement compris il me semble. Ce n’est pas un mercenaire que je recherche au fond. Ce que je recherche, c’est un égal à qui je pourrais transmettre mes idéaux et l’aider à trouver une des nombreuses voies en ce monde menant à l’accomplissement de soi… » Le Seki continuait de regarder le Jisetsu. Comprenait-il ? Il semblait que non. A priori détruit par ses mauvaises expériences passées, le Jisetsu avait du mal à faire confiance à nouveau, à s’ouvrir et à se laisser aller. Il avait probablement raison. Pourtant, avec un peu de recul, il se rendrait compte qu’il n’y avait pas que lui risquait gros dans cette alliance. Zennosuke lui aussi prenait un énorme risque pour son village en se liant à un ancien ennemi dont il ne savait finalement pas grand-chose. Le Seki lui, préférait se fier à son instinct, à ce 6ème sens qui lui dictait de faire de ce Jisetsu un homme de confiance, un ami.

« Demon, si c’est des ryos que tu veux, j’en ai et je t’en fournirai. Quant à la question de l’immunité judiciaire… Je crains que tu n’aies dans un premier d’autre immunité que la garantie que je donnerai au Raikage quant à tes agissements concordants envers Kumo. En clair, je me porte garant pour toi, tu gagnes ce que tu considères comme une immunité judiciaire. La condition est bien entendu que tu ne fasses jamais rien contre Kumo. »

Zennosuke après un temps de latence, pendant laquelle il laissa Demon réfléchir, serra la main de ce dernier. Ils s’étaient entendus sur les clauses de ce premier contrat qui les liait. Ils étaient devenus tous deux alliés. Restait maintenant à officialiser tout ceci auprès de la plus haute autorité militaire de Kumo afin que Demon bénéficie de sa chère immunité judiciaire.

« A présent, suis-moi. Il est temps que tu rencontres mon supérieur… »

Sans plus attendre, Zennosuke se dirigea vers Kumo.

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