Je venais à peine de me réveiller lorsque l’on m’apporta mon nouvel ordre de mission. Si cela faisait quelques jours que je n’avais pas eu grand chose à faire et que je n’étais pas contre un peu d’action, je devais bien avouer que cela ne m’arrangeait pas trop. Karyuudo était parti chasser pendant la nuit et il n’était toujours pas revenu. C’était assez habituel de sa part, mais j’allais devoir partir en mission sans lui. Je n’aimais pas vraiment cela, mais cela me permettait au moins de ne pas avoir à l’écouter se plaindre de la présence d’un inconnu. J’avais effectivement été assigné à cette mission avec un certain Izaya. Si j’étais sûr d’avoir déjà vu ce nom quelque part, je ne le connaissais absolument pas.

Je n’avais jamais été très heureux de travailler avec des inconnus, mais il était jonin et la mission n’allait pas être simple, ses capacités risquaient fort de nous être très utiles. Cela allait également me permettre de rencontrer un autre élément important du village et c’était presque tout le temps intéressant.

Après avoir laissé un message chez moi à destination de Karyuudo, lui demandant de me rejoindre à la capitale, je me rendis donc en direction des portes du village à pied. Sur le trajet, je passai rapidement par une petite boutique où travaillait un ami de Yasahiro pour le prévenir de mon départ également. Depuis que j’abritais en moi une entité démoniaque, je ne me risquais plus à partir seul sans prévenir personne, les risques étaient trop grands. Même si cela faisait plus d’un an depuis l’incident, le regard des villageois qui me reconnaissaient dans la rue en disait long sur la fraîcheur de leurs souvenirs. Enfin, ce n’était pas réellement que cela me dérangeait, mais je ne me sentais pas capable de retourner en prison à nouveau et je savais que l’Institut avait les moyens de m’aider en cas d’une nouvelle crise.

Arrivé aux portes un peu en avance, je me mis comme à mon habitude à analyser le chakra des gens aux alentours. Ce qui était à l’origine un réflexe de prudence était devenu petit à petit un jeu amusant qui me permettait de mémoriser un grand nombre de chakra différent à travers les habitants du village. Cela c’était déjà avéré pratique par le passé et je ne me lassais absolument pas.

Spoiler:

D’un pas rapide, je me dirigeai jusqu’à mon bureau et m’asseyai dans ma chaise d’un geste rapide. La nuit avait été courté, trop courte et la pile de dossier se trouvant devant moi me déprimait plus qu’autre chose. Le premier dossier de la pile concernait un Chunin avec qui j’avais effectué une mission depuis plusieurs semaines déjà. Tant de retard…. Il m’arrivait souvent, dans mes périodes d’insomnies, de remettre à plus tard la paperasse, mais jamais à un tel point. J’en avais pour plusieurs jours à ce niveau pour espérer pouvoir terminer. Mais c’est alors que je vis, au coin de mon bureau dans mon porte document une consigne de mission. Du coin de l’œil, je vis qu’un cachet spécial cachait son contenu. Une mission de rang A me disais-je. Tendant la main pour la saisir, j’ouvris le document et en commença la lecture.

Citation :

L'interrogatoire d'un criminel récemment capturé indique qu'un traitre se cache parmi les rangs des militaires de la capitale. Celui divulguerait des informations à un groupe terroriste qui aurait l'intention de s'en prendre à un noble. Votre mission est de le retrouver si les informations sont correctes et de l'arrêter, mais également de découvrir qui est la cible et qui se trouve derrière cette opération. L'implication de Kumo dans ce genre d'affaire n'étant pas particulièrement appréciée de tous, il vous faudra donc faire preuve de discrétion et de subtilité dans votre tâche.

Un criminel ? Celui-là même que j’avais arrêté à l’aide de deux de mes collègues ? La coïncident était trop grosse pour que je ne me trompe. La langue de ce moins que rien c’était donc déliée, mais j’étais loin de me douter que cette affaire allait si loin. Un groupe terroriste voulant s’en prendre au village ? Un traitre dans nos rangs ? L’urgence de la situation était bien plus importante que je ne l’aurai pensé. En tournant les pages, je vis qu’un certain Dôbutsu Otoke avait été assigné avec moi à cette mission. Otoke… Je me souvenais avoir déjà vu ce prénom quelque part. Laissant tomber le dossier sur mon bureau, j’ouvris le premier tiroir à ma droite et regarda à la lettre D du trieur.

« Otoke… »

Ma main s’arrêta sur le dossier du Dôbutsu et le ramena devant mes yeux. Pendant quelques secondes, je restai immobile, le dossier fermé placé devant moi. Sur la page de garde était écrit en gras : CONFIDENTIEL. Inutile d’ouvrir le dossier, je me souvenais maintenant de qui il s’agissait : de l’indivu ayant causé un massacre il y a de ça quelques temps. Un Shinobi schizophrène habitant un démon disposant toujours de son grade et de sa liberté d’action ? Une folie. Fronçant les sourcils, je replaçai le dossier d’Otoke à sa place. La mission allait être encore plus dure que ce je craignais, en plus d’avoir à gérer une telle urgence, je devrai aussi veiller à ce que cet homme ne cause pas de problèmes.

L’heure tournait et le rendez-vous fixé dans la missive n’était plus que dans 10 minutes. Sans perdre plus de temps, je pris toute la pile de dossier à ma droite, en plaçant celui de la mission à son sommet, puis le plaça sur mon porte document. Enfilant mon manteau, je replaçai ma chaise et me mis en route vers les portes du village où je devais rejoindre le Dôbutsu. Notre destination serait la capitale du pays de la foudre, qui se trouvait plus haut nord, situé entre le fleuve Ookawa et le mont Raijin et il nous faudrait une bonne journée de course pour y aller

En arrivant, je reconnus le jeune homme en retrait du chemin menant aux portes et m’approchai de lui.

« Dôbutsu Otoke ? Je suis Izaya. Mettons-nous en route, il n’y a pas de temps à perdre, nous parlerons en chemin. »

Disais-je d’un ton sec. Du coin de l’œil j’analysais rapidement celui qui allait être mon collègue pour les prochains jours à venir. Un jeune homme aux cheveux blancs et au regard sombre, son visage en partie masqué par son écharpe noire. Une fois les portes passées, nous nous mimes au pas de course.

Lorsque mon équipier s’approcha de moi, je remarquai avec plaisir que la quantité de chakra qu’il possédait était équivalente à la mienne. Je savais évidement que cela ne voulait pas forcément dire que son niveau l’était également, mais c’était déjà bon signe.

- Ravi de te rencontrer ! Allons-y dans ce cas.

Il était pressé et c’était tant mieux, la route allait être longue. Sans perdre de temps, nous étions déjà en train de courir le long du sentier perdu. Je n’avais pas pris la peine de me renseigner sur lui avant la mission jugeant que ce n’était pas nécessaire, mais je me doutais que ce n’était pas réciproque. Si quelques rares Kumojins éloignés des affaires du village ignoraient encore qui j’étais, ce n’était probablement pas le cas d’un jonin. Même si je ne me limitais pas à ma réputation, celle-ci suffisait à un grand nombre de personne pour me juger. Le temps allait me dire si c’était son cas également.

A vrai dire, cela ne me touchait pas vraiment, j’avais toujours été considéré par les autres humains comme un paria et les conséquences de mes actes passés n’avaient fait que renforcer cette situation. Là où cela pouvait devenir problématique était quand ces personnes en venaient à me compliquer la vie.

- Alors, tu as déjà réfléchi à notre approche du problème ?

Parlant tout en courant, j’engageai une conversation nécessaire sachant pertinemment que je n’étais pas forcément le plus doué dès qu’il fallait mêler contacts sociaux et subtilité.

- Je me suis déjà rendu à la capitale plusieurs fois et la force militaire présente sur place est assez conséquente, il ne sera pas évident de repérer les suspects potentiels sans trop attirer l’attention.

Dans ce genre de situation, je préférais habituellement me contenter d’observer de l’extérieur, mais les capacités de mon équipier étaient possiblement différentes et plus intéressantes à exploiter. De plus, rien ne pouvait nous assurer pour le moment que l’acte terroriste n’allait pas arriver rapidement. Comme la cible du traitre n’était également pas encore connue, se contenter de la protéger n’était pas une option.

Le jeune homme me fit un accueil chaleureux et ne semblait donc mal prendre mon comportement, ou tout du moins il ne le montrait pas. Après quelques minutes de courses durant lesquelles je ne lui adressai pas un seul regard, Otoke rompit le silence et me demanda si j’avais réfléchit à une approche pour la lourde tâche qui nous incombait. Et la réponse était non. Trop occupé à me perdre en conjecture sur mon collègue pour cette mission, je n’avais pas encore réfléchi à la mission. Ainsi je pris quelques minutes pour se faire, temps durant lequel il m’expliqua être à maintes reprises allé à la capitale. La présence militaire y était forte, ce qui n’était pas étonnant au vu du contexte actuel. Le conflit avec le Shukaï et les nombreuses batailles qui en résultèrent, sans parler de la récente rébellion des clans à Kumo montrait à quel point le pays de la Foudre était instable. Kaminari no Kuni traversait une crise et peinait à s’en relever. Ainsi, comme Otoke l’expliqua, il sera difficile de repérer les suspects étant le nombre de soldat. Nous ne pouvions pas non plus faire confiance à la hiérarchie, ne sachant pas à quel point les forces armées étaient compromis. Le problème se révélait compliqué et nous n’avions pas le droit à l’erreur, tant la situation était urgente.

Rompant le silence que j’avais instauré, je me confiai au Dobutsu sans mâcher mes mots.

« Je ne sais pas encore quel est la marche à suivre. Quelques idées me viennent en tête, mais il me faut plus de temps pour y réfléchir. Une situation aussi critique requiert de la précision et ne permet pas l’erreur. »

Je marquai une pause puis fit signe au Juunin de s’arrêter un instant.

« Mais avant tout, je tiens à confirmer si oui ou non je peux vous faire confiance durant cette mission. J’ai lu votre dossier et sachez que si ça ne tenait qu’à moi, vous seriez encore en prison. Vous ne parvenez pas à contrôler le démon qui sommeille en vous et on vous envoie à la capitale ? »

La mission venant d’en haut, je ne pouvais pas la refuser ni même la contester. De toute façon, le temps me manquait.

« Pour travailler ensemble, je dois vous faire confiance. Et je ne compte pas attendre que la situation se présente pour se faire. Alors dites-moi, pourquoi vous ferai-je confiance ? »

Attendant une réponse de mon équipier du jour à ma question, je fus abasourdi de voir qu’il était plus intéressé par ma personne que par la mission. Il m’annonça directement qu’il n’était pas d’accord sur le fait que je fus hors de prison. Si mon apparence et ma personnalité ne me permettaient que très rarement de sympathiser rapidement avec les inconnus et qu’il m’arrivait bien souvent d’être jugé par des gens sur des rumeurs ou des versions partielles des faits, c’était la première fois qu’un shinobi me parlait ainsi. Cela en disait bien long sur la personnalité de celui-ci.

Faisant des conclusions hâtives sur ce qu’il avait lu à mon sujet, il remettait directement en cause ma capacité à accomplir cette mission correctement. Par extension, il remettait également en cause la capacité de jugement du Raikage et des autorités du village. Si je n’étais pas non plus du genre à faire confiance aveuglément, cela faisait beaucoup pour un jonin. Je commençais à me dire que la présence de Karyuudo aurait été une très bonne chose, je ne me voyais plus passer tout le voyage au côté d’un individu pareil.

Il me parla alors de confiance, me demandant comment il pouvait m’accorder la sienne. C’était assez amusant, même si j’étais bien trop exaspéré pour m’en rendre compte sur le moment.

- Si tu as des critiques à ce sujet, je te conseille de les adresser directement au Raikage, qui a décidé personnellement de me libérer et de me faire passer jonin, sans quoi, elles ne serviront à rien. Quant à ta confiance, et bien après ce que tu viens de me dire, je dois bien avouer que je m’en fous un peu. Je serais toi, je ne ferais confiance à personne dont tu ignores tout, comme je ne te pourrais te faire confiance avant de te connaitre.

Et de ce que j’avais déjà vu, le connaitre ne risquait pas d’y changer grand chose.

- Si tu as besoin de me faire confiance pour accomplir cette mission, je ne vois comment tu as fais pour devenir Jonin. La question n’étant pas là, je n’ai pas l’intention de te raconter ma vie, ni ce qu’il se passe dans ma tête. Et si tu tiens absolument à une réponse et que c’est nécessaire pour toi, alors je ne peux que te dire que tu n’as pas d’autres choix.

Je ne cherchais ni à être agressif ni à être méchant, j’allais devoir passer un moment en sa compagnie et je n’avais pas envie d’avoir une tension constante inutile.

- On peut passer à la mission maintenant ?

Le temps me manquait, et plus j’y réfléchissais plus je trouvais que cette mission était une mauvaise idée. Comment avait-on pu confier une tâche aussi importante à un criminel ? Aussi repenti soit-il. Un Juunin se doit d’être irréprochable et ce n’était absolument pas le cas du Dobutsu. Meurtrier… Comment un meurtrier pouvait-il se retrouver envoyé à la capitale. Pour un tel acte un civil aurait été pendu à Kaminari, alors pourquoi Kumo était-il épargné par la lui du peuple. Ne devions-nous pas montrer l’exemple en tant qu’élite ?

Otoke me renvoya directement au Raikage, balayant mes propos comme si de rien était. Il se fichait éperdument de la mission puisque sans confiance, le travail d’équipe n’était pas possible. Et sans travail d’équipe, cette mission ne pourrait-être mené à bien. Un meurtrier et Juunin ne possédant même pas les valeurs de base du Shinobi, mais quelle était donc cette mascarade ? La scène me paraissait surréaliste et j’hésitais à un moment à plonger ma cible dans un Genjutsu et m’en débarrasser. Mais dans le cas présent, ce n’était pas à moi de rendre la justice et il s’agissait là de la décision du Raikage. Je devais l’accepter, malgré le mal que ça me faisait. Pour cette mission j’étais seul et je devais l’accepter. Faire demi—tour et échouer n’était pas admissible, des vies étaient en jeu.

Le monstre m’insulta même en dénigrant mon grade de Juunin. Le jeune homme ne comprenait pas qu’il devait expliquer ses actions passées. Il avait pêché et il devait en assumer les conséquences. Mais l’honneur est une valeur qui dépasse bon nombre d’homme, comme c’était le cas pour le Dôbutsu. Nous avions déjà assez perdu de temps comme ça et je me résignai à continuer la mission ainsi. Je n’avais de toute façon pas le choix. L’ignorer tel un enfant n’amènerait à rien et il fallait au minimum parvenir à communiquer si je voulais que cette mission ne se transforme pas en échec cuisant.

« On peut passer à la mission. »

Disais-je d’un ton sec. Nous nous remîmes en route vers la capitale et un silence pesant s’installa. Après plus d’une heure de course je décidai de le briser et d’en revenir à notre objectif commun.

« J’ai participé à l’arrestation du criminel qui a dévoilé qu’un traitre se cachait parmi nos rangs à la capitale. Il jouait le rôle de négociateurs entre différents groupes mafieux et nous l’observions depuis quelques temps déjà. Un de nos indics nous a confié qu’il était récemment entré en contact avec un nouveau groupe dangereux, que même les grandes familles craignaient. »

Je marquai une courte pause puis continuai sur ma lancée.

« Une fois arrivé là-bas il faudra faire profil bas. Personne n’est censé savoir que nous sommes des Shinobis et nous devront agir en souterrain. Le traître peut-être n’importe qui dans l’armée. Le mieux serait qu’on puisse entrer en contact avec ceux du milieu pour infiltrer le groupe terroriste. On doit donc jouer le rôle de ces mécréants, mais je ne doute pas que tu en es capable. Mmh ? »

Il était évident qu’il n’avait pas apprécié ma réponse, mais même en comprenant son point de vue sur ma situation, cela ne me posait aucun problème. Je fus toutefois ravi de voir qu’il comprenait qu’il n’avait pas le choix de coopérer avec moi pour cette mission malgré son manque évident de confiance. Il m’exposa alors les informations qu’il possédait sur la mission avant d’évoquer un plan d’action pour l’accomplir. Non sans lâcher un petit sous-entendu, il proposa que nous nous fassions passer pour des criminels dans le but d’infiltrer le groupe terroriste. Si ce n’était pas dans mes habitudes de tenter une infiltration, connaissant la difficulté de la tâche et les risques qu’elle demandait, je devais bien avouer que dans une telle situation, cela restait probablement la meilleure chose à faire.

- L’infiltration me semble être une bonne idée également. Il faudra cependant que je m’y prépare un peu plus. Malheureusement, tu n’es pas la seule personne à avoir entendu parler de moi à cause de mes actes et si je ne suis pas vraiment célèbre non plus, il ne faudrait pas risquer qu’on puisse me reconnaître. Sauf si on décide de jouer là-dessus justement, mais malgré ce qu’on dit sur moi, je reste un jonin de Kumo et ça risque d’être suffisant pour faire planer trop de suspicion.

Si mon visage restait un mystère pour beaucoup, mon masque atypique, mes cheveux blancs et Karyuudo suffisaient à me faire repérer assez facilement. Cela restait assez rare, mais pour une mission de cette importance, je ne pouvais pas me le permettre.

- Enfin je dis ça pour prévenir, ça ne demandera pas beaucoup de préparation non plus.

J’avais déjà ma lentille de couleur destinée à camoufler mon oeil lorsque mon hôte se réveillait. Un autre masque et une coloration capillaire suffisaient amplement pour le reste. Soudain, mon attention fut attirée par une source de chakra qui s’approchait de nous rapidement. Karyuudo avait apparement bien reçu mon message. Il baissa alors son altitude de vol pour venir planer au dessus de nous.

- Encore quelqu’un d’autre ? Déjà qu’ils n’ont pas l’air de vouloir te laisser partir seul en mission, ils pourraient au moins arrêter de t’assigner un partenaire différent à chaque fois.

- Bonjour à toi aussi, t’as eu le temps de te reposer ?

- Non, je dormirais là-bas, c’est toi qui est en mission, moi je me contente de t’accompagner.

Je ne pris pas la peine d’expliquer sa présence à mon équipier, s’il avait entendu parler de moi ou du clan Dôbutsu, il devait bien s’en douter.

Spoiler:

Le shinobi renégat, dont je ne prononcerai même pas le nom car il ne mériterait pas un tel respect, approuva mon idée. Il m’avoua cependant qu’il devrait se préparer une telle mission, qui était connu à travers le pays pour ses actes criminels. Cela n’allait rien arranger à notre histoire, mais je voyais dans les malversations de ce félon un bon moyen de nous créer le parfait alibi. Bien que l’on sût qu’il était également un Juunin du village, je voulais miser sur le respect et la peur qu’imposerait sa réputation. Le Dôbutsu eut une rapide discussion avec son aigle et bien que je pusse le comprendre lui j’étais incapable d’en faire de même pour les « paroles » de son aigle qui n’était que des cris pour moi.

« Je pense que nous devrions justement profiter de cette réputation qui est la tienne. Bien que beaucoup de personnes savent que tu es Juunin, tu pourrais te servir ton passé pour motiver tes actions. Avec les bons mots et un peu de violence je suis certain que tu arriveras à convaincre cette bande de malfrat. Pour ma part je serai juste un mercenaire en quête de combat et de sang que tu as rencontré durant tes missions et qui te suit dans tes mauvais plans depuis le temps. »

A l’époque, mon nom n’était connu que de quelques personnes dans le village et ma récente promotion ne m’avait en rien aidé à me faire connaître. Tantôt un défaut, tantôt un avantage, dans la situation qui s’offrait à nous cela se trouvait être l’une de nos meilleures forces. Dans le cas où quelqu’un parviendrait à me reconnaître, il me suffirait de le plonger dans un Genjutsu, modifiant ainsi l’apparence que j’aurai à ses yeux ce qui me permettrait de lui ôter tout soupçon. Bien que je possédasse aucun talent de sensorialité, ma maîtrise du Genjutsu me permettait de tirer mon épingle du jeu dans les missions d’infiltration. Je pouvais ainsi me faire passer pour n’importe qui, un membre haut placé ou un proche d’un chef d’un groupuscule. Avec assez d’observation, je pouvais même remplacer une tête pensante d’un gang et le démanteler d’en haut. Cependant, je courais également un gros risque à remplacer ainsi une personne, la moindre erreur sur mon jeu d’acteur pouvant me couter la vie. C’était donc un long travail d’investigation et d’observation avant que de pouvoir m’y essayer.

« Je maîtrise le Genjutsu et il m’est donc possible, si nécessaire de modifier la vision qu’une personne X aura d’une personne Y. Si jamais ne quelqu’un pose problème j’ai de multiples moyens de m’en occuper sans user inutilement de la violence. Je t’invite d’ailleurs à ne pas en abuser. Bien que cela pourrait nous être utile une fois arrivé sur les lieux, je ne tiens pas à donner l’impression aux nobles de la capitale que tous les Shinobis de kumo sont des barbares incapables de se tenir. »