An 15, Mont Kun-Lun, quelques jours avant le terrible tremblement de terre

Un autre monde s'étendait au delà des montagnes, qui était pourtant bien inconnu au Suishô. Une infime partie de la population, surtout la jeune génération, s'était détaché des leurs pour partir à l'aventure et découvrir les contrées qui se trouvait en contre-bas. Pour eux, les hauteurs procuraient tout ce dont ils avaient besoins que ce soit en nourriture, provision, logement ou bien sécurité, de plus que la divinité Bund avait lié leurs destins à cet endroit. Le mont Kun-Lun était le foyer de tout le clan historiquement. Au cours des âges, ils avaient exploré toute la chaîne de montagnes aux alentours à la recherche de grotte pouvant accueillir un maximum de membre du clan. Dispersé mais unis, éloigné mais soudé. On pouvait noter une légère différence de style de vie entre les différentes colonies établies dans les alentours, mais les hauteurs des monts étaient toujours l'endroit où vivait le clan, peu importe la distance entre chaque point.

Outre le fait d'être un peuple vivant dans les montagnes, les Suishô avaient une faculté transmise de génération en génération qui fut accordé selon les dires par la divinité en personne. Ce don ne servait pas à verser le sang ou pour acquérir du pouvoir, d'ailleurs le clan était d'une nature pacifique et l'appât du gain ne les intéressaient guère. Il est en lien avec un matériaux présent abondement dans au mont Kun-Lun, qui n'avait pas de valeur physique a proprement parlé pour eux mais qui attisait les convoitises des peuples d'En-Bas. Cette matière était étincelante comme le soleil et d'une résistance hors du commun. Il s'agit du cristal. Une pierre précieuse qui était apparu bien avant le début de l'existence du clan. Certain anciens disaient qu'il s'agissait de la lumière sacrée de Bund.

Ayant un côté artistique très développer, ils utilisaient le cristal pour faire de la sculpture dans les grottes pour en faire des formes diverse. Animaux, portrait, représentation du paysage ou de la divinité. Tout ce qui passait dans leur tête étaient en général sculpté. C'était un art transmis de génération en génération, qui demandait un entraînement de plusieurs années pour s'en servir d'une bonne façon. Étant donné que le clan était dispersé dans la chaîne montagneuse, plusieurs variantes de cet art vit le jour. La branche principale sculptait le cristal tandis que certaines branches mineurs utilisaient comme matière première le diamant, l'émeraude, le saphir, le rubis, le grenat et bien d'autre encore, selon la hauteur ou la profondeur où la matière étaient trouvé dans les monts.

Notre jeune Sumu lui venait de la branche principale du clan, et maintenant qu'il était âgé de dix-huit ans, il commençait à comprendre les bases de la sculpture. Tout n'était qu'une question de concentration et d’exercice, mais qui demandait de la patiente tout de même. Au début, il s'était entraîné avec de la roche pour sculpter et une foi que les résultats étaient jugé satisfaisant, il pouvait passer au cristal. En ce premier jour de printemps, il se trouvait dans une petite grotte en la compagnie de son mentor, Purûn. Ce vieille homme était au moins âgé de quatre-vingts ans, ce qui n'était pas chose rare parmi les membres du clan, d'ailleurs le Grand Prêtre était même plus vieux que lui.

Le jeune Suishô allait devoir montrer à son mentor ce dont il était capable de sculpter. Le vieillard, tel un sculpteur avec la pierre, avait façonné Sumu à son image. D'un naturel calme, respectueux, gentil, patient, son élève lui ressemblait énormément. Même si aucun lien de parenté les liais, une relation s'était établis depuis qu'il l'avait prit sous son aile. Quand ils étaient ensemble, on pouvait avoir l'impression de voir un grand père et son petit fils. Contrairement aux autres jeunes de sa génération, Sumu n'était pas vraiment tenté par le monde qui s'étendait au delà des monts, il était très fidèle à son clan et ses coutumes. Revenons en au maître et son élève, qui se dernier allait montrer ses capacités.

- Purûn, aujourd'hui je suis prêt, je vais te montrer ce dont je suis capable et comment j'ai progressé !

Après tant d'effort, d'application et de concentration, le jeune Sumu était maintenant parvenu, grâce à sa volonté, à sculpter du cristal à l'aide de son chakra. Cette épreuve lui avait prit un certain moment, plus que la moyenne des jeunes Suishô sculptant pour la première foi un gisement de cristal, mais le résultat était au rendez-vous. Il n'avait pas prit ce moment pour un jeu, mais bien un rite le confirmant comme un membre à part entière du clan Suishô et donc un digne héritier de ses valeurs. Il venait de réaliser sous les yeux de son mentor une sculpture représentant parfaitement la divinité Bund, à taille réduite bien évidemment, mais mesurant quand même un petit mètre. Pour une première, c'était vraiment réussis.

Son mentor ne pouvait être que fière de son jeune élève, qui venait maintenant de se revendiquer comme un vrai artisan du cristal et pourra honorer ses années d'apprentissage. Mais ce n'était pas le moment de faire trop de compliment envers son apprenti, au risque de le voir prendre la grosse tête. Non, il fallait rester sérieux avec ce dernier, lui montrer comment il pouvait se perfectionner, prendre moins de temps, consommer moins de chakra, se pencher d'avantage dans les détails. Mais tout ceci allait se faire naturellement, ce n'était qu'une question de mois. Après tout, cet art du clan avait prit un nombre incalculable d'année avant d'être maîtriser totalement, alors qu'un jeune homme âgé d'à peine dix-huit ans prenne un peu plus de temps que les autres, ce n'est pas vraiment un problème.

- C'est plutôt bien réussi Sumu, pour une première. Mais il te manque encore l'expérience pour réussir à faire une sculpture parfaite, notamment dans le peaufinage des détails mais comme je l'ai dis, c'est déjà pas mal.

- Merci Purûn, la prochaine foi, j'essayerai de prendre en compte vos conseils. Et maintenant, qu'allons-nous faire ?

Sans le rabaisser, son mentor lui donna ses quelques conseils pour ses prochaines créations. Mais maintenant, ce n'était plus le moment de parler apprentissage ou sculpture. Quand un jeune homme avait réussi à faire sa première œuvre, il était temps pour lui d'être admis parmi les adultes du clan. C'est donc tout naturellement qu'un petit festin entre proches du jeune Sumu allait se dérouler le soir prochain. Il fallait bien le récompenser de ses efforts quand même, et la présence de la famille ne fait que rendre les liens plus fort.

- Demain soir, nous organiserons, ta famille et moi, un petit repas pour célébrer ton passage à l'âge adulte. Je ne voulais te mettre au courant que demain, mais finalement avec ta belle réussite, je me disais que ça te ferais plaisir de savoir maintenant, et puis après tout, ce n'est qu'une question d'heures alors bon.

Le mentor Purûn traitait le jeune Sumu vraiment comme un membre de sa famille, comme un petit fils. Le vieillard n'avait d'ailleurs pas de famille à proprement parler. Il appartenait certes au clan, mais n'avait jamais fondé de famille héréditaire. Il n'était pas marié et ne comptait pas de frère et sœur, et au vu de son âge avancé, c'était sûrement le dernier des siens. C'est pour cela qu'il s'adonna avec un réel plaisir à l'apprentissage du jeune Suishô. Parfois, les liens créés sont plus fort que ceux du sang.

De cette journée, Sumu s'en souviendra sûrement toute sa vie. Son destin commençait enfin à se dessiner, il allait pouvoir assumer de nouvel responsabilités avec son statut d'adulte. Peut-être fonder une famille, ou bien s'investir d'avantage dans le clan et aider aux taches du Grand Prêtre Suishô Tadanobu, qui se faisait de plus en plus vieux. Ou alors fera-t-il comme son mentor Purûn, apprendre aux plus jeunes l'art de la sculpture du cristal. Tout ceci n'allait que dépendre de lui.

Le lendemain de son test qui consistait à confectionner ça première sculpture en cristal, le jeune Sumu attendait avec impatiente le festin qui commençait le soir même. Avec ce repas marquait la fin de son enfance et le début à l'âge adulte. Il avait attendu se moment depuis longtemps et s'était entraîner sans relâche avec l'aide de son mentor. De plus, il voulait que sa mère tout particulièrement soit fière de son fils. Pour lui, elle représentait son bien le plus précieux sur cette terre, et pouvait faire n'importe quoi pour la rendre heureuse. Le jeune homme n'avait jamais connu son père, qui était parti peu de temps après sa naissance rejoindre le monde qui s'étendait au-delà des montagnes. À écouter sa mère parler de lui, c'était un homme remplit de volonté, voulant visiter tout le monde qui l'entourait. Il avait pourtant demandé à sa femme de l'accompagné, mais trop attaché à son clan, elle refusa et c'est ainsi qu'il laissa femme et enfant au foyer. Depuis, il c'était passé bien des années et aucun n'avaient eu de nouvelle de lui.

Le jeune homme essayait souvent d'imaginer son père, n'ayant aucun souvenir de lui. Peut-être était-ce de lui qu'il tenait sa petite taille et sa coloration capillaire. En tout cas, il n'avait pas du tout le même comportement que son paternel. Ce dernier, n'étant pas vraiment attaché au clan, n'hésita pas de partir après la désapprobation de sa femme et même du grand prêtre. Avant qu'il quitte son foyer, il s'était beaucoup renseigné sur le monde par le biais de livre soigneusement acheté à des marchands qui faisaient commerce au pied du mont Kun-Lun. Il était passionné par les arts martiaux et les techniques de combats employés par les shinobis. Il voulait tout savoir. C'était aussi l'un des seuls du clan à remettre en doute les fondamentaux du clan, surtout l'existence de la divinité Bund. Il ne pouvait croire que ce qu'il voyait, et en l’occurrence, il n'avait jamais vu selon lui un signe de cette divinité. Pour lui, le clan devait s’ouvrir au monde et aussi descendre de leurs montagnes.

Ce jour-là, Sumu ne cessait de penser à son père. S'il était resté, serait-il fière de son fils en ce jour si spécial à ses yeux ? Il ne saura sûrement jamais la réponse. Même s'il pensait souvent à lui, il n'éprouvait pas un manque, ni même une haine envers lui pour avoir quitté les siens. La présence de son mentor et surtout de sa mère lui suffisait et ne demandait pas grand chose de plus. Il resta donc là pendant de nombreuses heures, à regarder les étendus devant lui du haut d'un précipice. Cela lui arrivait très souvent de se mettre dans ce genre d'endroit, pour regarder l'immensité qui se trouvait en face de lui. Il avait littéralement la tête dans les nuages, qui ne faisaient que passer dans les hauteurs, pour ensuite redescendre dans les vallées. C'était ses petits moments rien que pour lui.

Le soir venu, il partagea donc un énorme festin avec son mentor, sa mère et ses grands parents maternels et paternels. Ils étaient tous réunis dans une grotte, avec un petit feu réchauffant l'espace. La lumière émise par les flammes scintillaient sur les parois, amplifié par tout les cristaux qui regorgeaient. Pour le repas, il y avait pour tout les goûts. Des plats de légumes variés, du poisson cru, de la volaille, une fondu traditionnelle avec toutes sortes de viande, du potage, des nouilles, du riz.. Même s'ils étaient dans une région où il n'y avait pas beaucoup de choix pour manger, la famille de Sumu s'était démené pour avoir le maximum de mets sur la table, de temps en temps, des marchands faisaient escale non loin des hauteurs du mont, ce qui arrangeait tout le monde. Les marchands étaient payé en pierre précieuse et les Suishô obtenaient des marchandises qui étaient introuvables dans leur milieux. Les heures passèrent et le jeune homme profitait bien de se moment. Approchant de la fin du festin, il décida de remercier toute sa famille y comprit son mentor pour cette occasion, qui le touchait énormément.

- Je tenais à tous vous remercier, maman, grands-parents et mon mentor. Ce repas me fait chaud au cœur, et prouve que j'ai une famille sur qui je pourrais toujours compter. Me voilà maintenant adulte, je ferais tout pour que cette famille ne manque de rien. Merci encore..

Après ce petit discours remplit d'émotion, chacun leva son verre pour le jeune homme. Au fond de lui, il ne voulait pas que se moment s'arrête et dure pour l'éternité, mais malheureusement, tout le monde ayant l'estomac bien remplit accompagné d'une bonne fatigue sûrement lié à l'alcool, il était temps pour chacun de regagner foyer et couchettes pour s'endormir. Demain est un autre jour, mais Sumu pourra toujours en profité pour obtenir d'autres souvenirs comme celui-ci.