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 Le Scaphandre et la Destruction

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Konoha
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Message(#) Sujet: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyDim 19 Juil 2015 - 23:53

En suite de celui-ci : http://www.shinobinohattan.com/t13500-ceux-qui-ignoraient-qu-ils-etaient-deja-morts

« Cela ne m'étonne même pas. » répondit Natsuki dans un maigre sourire quand Iji eu le nez dans sa tasse. « La défaite était synonyme de mort, et mourir n'est pas quelque chose que je peux me permettre. »

Un frisson l'électrisa, l'amenant à masser son bras d'un geste peu assuré.


« Je ne saurai pas l'expliquer vraiment comment, mais je sens jusque dans mes os que je si je venais à perdre la vie, la situation serait bien pire. C'est peut-être inconscient, je me laisse déborder par ma malédiction quand cela va mal. Enfin, quand je dis inconsciemment, c'est peut-être juste qu'à force de prendre des coups, je m'épuise, et perds ma capacité à dompter les pulsions de l'Autre. Ce n'est pas évident tu sais. La moindre trace de colère enfle à une vitesse prodigieuse, et j'ai l'impression d'avoir un générateur de haine fourré dans la poitrine. Même lorsque je bascule dans ma '' transe '' de combat qui m'a valu mon surnom , je sens que c'est là, alors que je deviens pourtant capable d'assassiner tout le Village, famille comprise, sans le moindre tressaut au cœur. »


Travailler en tuant toute émotion en lui, le seul moyen qu'il ai trouvé jadis pour allier une vie professionnelle sanglante et le quotidien d'un adolescent puis adulte banal. Un trait franc qui délimitait clairement les deux univers, aucun des deux ne pouvant influencer sur l'autre. Enfin, presque : la priorité revenait toujours au premier en cas de litige.


« Après, ton expérience n'était pas mauvaise en elle-même. Je veux dire, pour le moment, nous arrivons tout juste à repousser le délais avant que je ne dégénère, alors axer la thérapie sur ma capacité à redevenir au plus vite maître de moi-même n'est pas dénué de sens. J'ai aussi commencé par cela, tout au début, quand '' Il '' s'est réveillé. J'étais incapable d'empêcher la perte de contrôle, me résumant à un simple passager dans mon propre corps, à la différence que celui-ci essayait de me faire disparaître. Tout ce que j'étais en mesure de faire, c'était m'accrocher, telle une flamme vacillante dans la tempête, jusqu'à reprendre le dessus. Cela me prenait des nuits entières avant, je tombais d'épuisement. C'est bien la preuve qu'il y a du mieux aujourd'hui, l'on progresse. Hum... tu vois bien que ce n'était pas si difficile à annoncer. »
conclu-t-il avec un sourire identique à celui qui lui fut servit un peu plus tôt.

Il regarda ses doigts, des mains abimées, tremblantes, usées par une courte carrière déjà bien remplit.


« Honnêtement, je n'aime l'idée de devoir compter sur cette malédiction pour arriver à quelque chose. Ce n'est rien de plus que de la destruction aveugle, et être contraint d'y recourir me dégoûte plus que tout. Je ne cherche pas à la maîtriser pour m'en servir, mais pour la bannir de mon existence. »


Iji lui parla ensuite de la forme qu'avait prit ses délires, avec armure et robots géants, désir de justice et de liberté. Natsuki le regarda avec une expression profondément perplexe, un sourcil arqué suffisamment haut pour occulter la moitié de son front, et ce pendant plusieurs secondes avant de déclarer forfait. L'esprit et les rêves étaient des univers singuliers, où les manifestations étaient aussi complexes que leurs interprétations possibles. Chercher à comprendre revenait à essayer de savoir pourquoi quarante-deux.


« J'apprécie ton honnêteté en tout cas, même si je dois te tirer les vers du nez pour l'avoir. Et ne t'inquiète pas, je ne vais pas déprimer. J'ai passé ce stade maintenant. Quasiment toute positivité que je peux ressentir est occultée par l'Autre, et il ne me reste que le versant négatif, mais j'arrive à m'en détacher, tout comme quand je me bats. C'est un peu lamentable comme vie d'être une une coquille vide, mais je dois bien m'en contenter pour le moment. »


Il marqua une courte pause.


« Enfin, je ne suis pas tout à faire vide. »
précisa-t-il en posant une mains sur son torse avec la douceur dont ferait preuve une femme enceinte sur son ventre. « Il me reste de la colère. Une colère sourde et aveugle, sans but ni raison. Elle, ne me quitte jamais. Elle est toujours là, bouillonnante, enchainée et à genoux, à attendre le moment de faiblesse pour se manifester et libérer tout le reste. Et ce n'est à chaque fois qu'une question de temps avant qu'Elle n'y parvienne. »

Il quitta son expression stupide de béatitude de la femme enceinte pour des traits très sérieux.


« Tu crois vraiment que j'ai envie de montrer cela à quelqu'un d'autre ? »


La réponse coulait de source.


« Jusqu'à présent, il n'y a que toi et des cadavres qui ont assisté à ma maladie dans toute sa splendeur. Onpu et Maïka sont au courants, sans plus, et c'est tout. Et sincèrement, c'est une situation qui me convient telle qu'elle l'est actuellement.


Il se leva, et donna une bourrade amical dans l'épaule d'Iji, qu'il ponctua d'un sourire. Un peu plus vrai, le temps d'un instant.


« Je ne vois pas ce que quelqu'un d'autre pourrait apporter de plus. Tu es un crac dans ton domaine Iji, c'est normal de patiner face à l'inconnu. Laisse-toi du temps. Je n'attends pas de miracle de ta part, je n'en ai pas le droit, alors relâche un peu la pression que tu te mets, okay ? Je vois bien que tu n'es plus aussi enthousiaste qu'au début, mais à ta place, je serais pareil. J'aurai l'impression d'essayer de remplir un puits sans fond. Enfin, c'est plus qu'une impression, puisque je croyais que c'était le cas au début. Mais il y a du mieux, je t'assure. L'on va y arriver. Alors je ne vais pas te dire que je compte sur toi, parce que je ne veux pas mettre un poids en plus sur tes épaules, mais j'ai confiance. Cela prendra le temps qu'il faudra, mais l'on verra le bout. Juste tous les deux. Je ne vois pas ce qu'un autre toubib' pourrait apporter à mon problème. Maïka l'aurait déjà fait sinon, non ? »


C'était il y a un an et demi.

******************************


Natsuki termina de se laisser attacher sur la table, une position de faiblesse totale qu'il détestait, mais qu'il savait nécessaire, pour la sécurité de tous. Et puis, il avait fait assez de progrès pour mériter la suppression de la muselière.


« Je suis prêt Iji, allons'y. »
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Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyVen 18 Sep 2015 - 1:46

Le Scaphandre et la Destruction Iji10

    Ok … Mais avant … TADAAAAAAAAAAAAAAH.


Tirage de rideau … littéralement, il l’avait en quelque sorte installé exprès, puisqu’il n’avait pas d’autres patients si bas sous terre en dessous de l’Hôpital, donc pas besoin d’un écran séparateur. Mais bon si leur team devait s’agrandir et que Nozomi décidait de rester, un peu d’intimité ne ferait de mal à personne. Surtout que bon, imaginons une urgence express. Une éclaboussure, une solution qui rate et pof toutes les coutures se défont en même temps … Bah elle serait bien contente de pouvoir se resaper sans subir le regard de pervers dérangé de Natsuki.

    T’as vu ?! C’est Nozomi !


Sourire forcé pour faire passer la pilule, Natsuki avait sûrement bien compris ce que ça signifiait. La fameuse troisième personne. Il avait retenté quelques approches au fur et à mesure que ses échecs continuaient mais le Nara était toujours resté aussi intransigeant. Sauf que bon … Le projet Natsuki stagnait un peu depuis un moment. Calme plat. Enfin non. Mais, Iji avait du mal à l’aider dans son amélioration. Il était temps de passer à la vitesse supérieure.

************** Avant **************


    T’es sûre que tu veux pas rentrer dans la boîte ? Imagine la blague marrante que ça ferait. J’tire le rideau, t’es pas là, maiiiis y a une boite. Il s’approche genre curieux et pof tu l’ouvres style gâteau d’anniversaire piégé géant. Tu peux même crier un « Me tue pas ! » ou un « Surprise ! » pour la forme.


La regardant plein d’espoirs, il tenait à deux mains le carton. Mais … non. Bâtarde. Le plan était de suite pas marrant. Bon. Plan C. Il allait attacher la Bête et après lui ferait la surprise. Histoire que ça dérape pas dès le premier jour avec Nozomi quoi.

    Fais comme chez toi en attendant, il devrait arriver d’ici une bonne quinzaine de minutes.


Continuant d’installer la table d’examen, Iji vérifia les sangles qu’il avait récemment changées. Ok. Nickel. Ils étaient prêts. Pendant ce temps Nozomi regardait autour de lui, cette espèce de reproduction du laboratoire de Suguato à l’époque. Un foutu grand scientifique … Il était cool … Murs blancs, tout blanc et métallique, c’était assez froid et vide. Mais la machine à café marchait ultra bien et il n’avait besoin que de ça pour se sentir chez lui.

************** Avant **************


    Nozooo ! T’es venue, trop cool !


Agitant la main en direction de la jeune femme qu’il avait invité à un café, tout content de lui, l’ado lui fit un énorme sourire. Elle avait donc reçu la note dans son casier à l’Hôpital. Bon, c’était pas tant du stalkage. Ils étaient collègues. Dans différents bâtiments mais collègues. Et bien qu’il avait fouiné dans les registres pour savoir où elle était, il aurait pu tout aussi bien l’apprendre par le bouche à oreille. La laissant s’asseoir, il passa sa commande et laissa la jeune femme passer la sienne. ‘tin … Elle était toujours aussi … Peu vêtue … Secouant rapidement la tête pour se remettre les idées en place alors qu’elle avait commandé, il fit remonter son regard histoire de croiser le sien. Elle n’avait rien vu non ?

    Merci d’avoir accepté mon invitation sinon…


Son visage se fit plus sérieux, plus mature, alors que la serveuse revenait avec le café.

    Comme dit dans ma note, j’voulais te parler de ce dont on avait discuté la dernière fois … qu’était pas mal une discussion unilatérale, j’en conviens.


Passant sa main droite au-dessus du café comme pour se la réchauffer, il enchaîna tout aussi sérieux et soucieux.

    Tu vois, je suis psy à l’Hôpital dans la section psychiatrie depuis plusieurs années, et j’ai rencontré pas mal de cas au court de ma « carrière ». Des traumatisés, des fous, des dépressifs, des violents. Bref, j’vais pas tout énumérer, c’est pas le but … Tout ça pour dire, que j’ai à mon actif un grand panel de cas. Et ça fait maintenant … Trois ans je crois, que je suis de très près les avancées de l’un de mes patients. Et sans entrer dans les détails super pointus pour le moment, améliorer son état revient plus à zigzaguer quasi à l’aveuglette sur un terrain miné qu’autre chose.


La deuxième main le rejoignit pour se réchauffer.

    Dis j’pas ça pour m’apitoyer sur mon sort, ou dire que c’est un cas désespéré. C’est pas le cas. On a fait des progrès immenses sur sa gestion de la colère, ses crises et compagnie … Mais … Il reste un blocage, un truc. Un nœud que j’arrive pas à démêler. Et plus le temps passe … plus je me dis qu’il serait bon d’inclure une troisième personne dans le processus. Et ce, même s’il continue de s’y opposer.


Son regard se faisant moins flou, il prit la tasse, souffla dessus et but une petite gorgée avant d’afficher un sourire moqueur à l’ancienne nukenin.

    Et là tu te dis, « mais quel rapport avec moi, olala ?! » … Disons que ton passé sur les … t’sais … et tes compétences, ont mis en lumière une hypothèse que j’avais pas spécialement imaginé jusqu’à maintenant … Peut-être que mon patient serait un sous-tu-sais-quoi, quelque chose comme ça … Disons … Que … La barrière, les crises … ne sont pas que mentales. Son … son physique change aussi.





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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyVen 18 Sep 2015 - 11:12

Depuis son interrogatoire, Nozomi avait intégré Konoha ainsi que l’hôpital. Certes, il y avait encore du temps avant que l'on ne lui fasse pleinement confiance. Mais elle commençait doucement à s'intégrer, et à s'habituer à sa nouvelle vie. Elle avait rapidement prit ses repères dans le village. Il fallait dire aussi qu'elle faisait souvent le même chemin, qui allait de l’hôpital à l'auberge ou inversement. Elle avait d'ailleurs sympathisé avec le tenancier, dont elle observait chaque fait et geste suspect depuis que Iji lui avait prévenu qu'il y avait des caméras dans sa chambre. Changer de logement devenait plus qu'urgent...

Ce jour là, elle avait reçu une note dans son casier de la part du jeune homme qui l'invitait à venir prendre un café. Elle s'y rendit donc, et l'y attendit. Il ne mit pas longtemps à arriver. Et tout comme la dernière fois, il fit quasiment toute la conversation à lui tout seul. C'était qu'il était plutôt bavard, le petit. Ou bien plutôt qu'il avait besoin de parler d'un problème qui lui tenait à cœur depuis un bon moment. Sirotant son thé à la menthe, elle l'écouta sagement sans rien dire.

Il s'agissait d'un projet secret dont Miko était au courant. Et ils avaient besoin d'elle ? Un projet concernant les furyous ? Sa curiosité était piquée à vif. Si jamais elle trouvait le moyen de venir à bout de ces choses en les analysant... Elle avait déjà pensé à retourner sur cette île afin de prendre des échantillons de plantes. Après tout, elles avaient été créées par Shoka, peut-être qu'elles même étaient faites de ce chakra si particulier. Mais l'entreprise était trop dangereuse. Et puis surtout, c'était quelque chose de gardé secret jusqu'à présent. Et si jamais ça venait aux oreilles de quelqu'un de mal intentionné, et qu'il se serve de ce qui se trouvait sur cette île pour créer d'autres furyous ?

Mais non, ce n'était pas pour ça. Le jeune homme était visiblement médecin, tout comme elle. Et il avait besoin d'elle concernant un de ses patients. Quelqu'un qu'il suivait depuis presque trois ans. Qu'il soupçonnait d'être... Possiblement une de ces choses. Qui ne se changeait non pas seulement mentalement, mais aussi physiquement. Ce n'était pas étonnant que ce projet soit gardé secret. Ni que l'on fasse appel à elle d'ailleurs. Peut-être que Miko n'avait pas confiance dans les autres médecins de Konoha, ou qu'elle avait peur qu'ils divulguent le secret. Elle posa la tasse vide et prit la parole à son tour.


- « Je t'aiderais, Iji. Toi, et ton patient. »

Et il s’avérait en fait que ce soit le jour même. Il l'emmena dans le sous sol de l’hôpital, dans un endroit qu'elle ne connaissait pas. Certainement une pièce tout aussi secrète que ce projet. Blanche, froide, avec une chaise à sangles au milieu. Ça fichait la chair de poule. Elle se demanda soudain si elle avait bien fait de venir, et surtout de quel genre de projet il pouvait bien s'agir. D'autant plus qu'il lui proposa de rentrer dans une boite. Elle lui lança un regard noir, se demandant s'il se moquait d'elle ou non. Il laissa tomber l'idée et lui demanda d'attendre derrière un rideau. Tout ça était bien étrange. Elle attendit donc patiemment que le patient mystère veuille bien arriver.

Au bout d'un certain temps, elle entendit des voix. Il s'agissait d'Iji qui revenait, et de quelqu'un qu'elle avait déjà entendu. Mais qui, déjà ? Elle se concentra alors sur ce qu'il dégageait. C'était quelqu'un de puissant, dont le chakra était plutôt bleuté. La couleur de de la sagesse et de la loyauté. Mais aussi celle de la mélancolie. Il s'en dégageait aussi un certain arôme, semblable à celui du citron. Elle était persuadée qu'il s'agissait de quelqu'un qu'elle connaissait, mais sans arriver à mettre le doigt dessus. Et c'est quand Iji ouvrit violemment le rideau les séparant qu'elle le reconnut :


- « Natsuki ?! »

Ce n'était pas étonnant qu'elle n'ait pas réussi à se souvenir. Elle l'avait déjà croisé à plusieurs reprises, mais toujours avec son propre chakra bloqué. Elle n'avait donc pas pu se concentrer sur le sien. Il était attaché à cette table comme une bête enragée. La première impression de surprise passée, elle tenta de reprendre sa contenance et s'approcha afin qu'il puisse mieux la voir lorsque Iji la présenta.

- « Euh, bonjour. »

Ainsi donc c'était lui le fameux patient. A voir maintenant s'il allait se laisser faire ou non. Même s'il n'avait pas l'air d'avoir trop le choix...


Dernière édition par Myouga Nozomi le Mar 29 Déc 2015 - 22:14, édité 1 fois
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptySam 19 Sep 2015 - 16:50

Dans un grognement plaintif, presque de désespoir, Natsuki tira sur ses attaches des bras, comme pour s'enfuir. Ses muscles insistèrent un instant, sans succès. Ses yeux s'écarquillèrent jusqu'à ne former plus que deux points noirs en découvrant qu'il y avait quelqu'un d'autre qu'Iji avec lui dans la pièce, et son cœur manqua probablement un battement. Ses pupilles où se lisait clairement l’incompréhension passaient frénétiquement d'un point à un autre sur Nozomi, comme s'il refusait de réaliser la nouvelle situation qu'il pensait encore '' sous contrôle '' il y a quelques secondes seulement.

Le Nara tatoué n'avait été vu aussi vulnérable en public qu'à cet instant. Iji était le seul à qui il s'était ouvert pleinement au sujet de sa maladie, à qui il s'était montré tel qu'il était sans armure ni masque, car il savait que c'était nécessaire pour être soigné. Il lui avait fait confiance plus qu'à quiconque, ce qui ne rendait que plus cuisante la froide lame que le jeune homme lui planta dans la chair. Et encore, l'idée n'avait pas encore totalement atteint son cerveau complètement débordé par un torrent d'émotions et de pensées instables lâchées en vrac dans son esprit. La cruelle trahison chemina toutefois, implacable.

La mâchoire de Natsuki se referma, et ses yeux se tournèrent lentement vers Iji, presque indépendamment de sa tête, pour lui offrir un regard où la confusion avait disparut. En lieu et place, il débordait d'indignation.


« Iji, n'avions-nous pas convenu que j'acceptais que tu introduises le bondage dans nos jeux de couple seulement si cela restait entre nous ? »
articula-t-il d'un voix glaciale

Maigre tentative pour cacher ce qu'il se passait réellement ici. Et c'était aussi infructueux qu'inutile, il le savait : si Nozomi était là, c'était qu'Iji lui avait déjà tout raconté. Natsuki ne quitta plus des yeux le jeune homme, dont le regard assassin expliquait à lui seul pourquoi l'atmosphère était devenu si tendu : la pièce débordait de l'aura meurtrière du prisonnier, au point d'en devenir étouffante.


« Ma muselière, Iji. »
ordonna-t-il d'un ton devenu trop calme pour présager quoi que ce soit de bon.

Il envisageait sérieusement d'arracher le bras du Yamanaka avec le seul recours aux crocs qui lui avaient poussé.

Spoiler:

Une part rationnelle de son esprit savait pourquoi Iji lui avait fait ce coup en traitre, et qu'en aucun cas le jeune homme ne pensait à mal. Cela faisait plus d'un an qu'il proposait et essayait de justifier de temps à autre la nécessité d'introduir une troisième personne dans la thérapie, car il commençait à faire du surplace en terme de progrès avec son patient. Et lui avait toujours refusé. Il avait continuellement refusé, même en voyant à quel point il pompait l'énergie et le moral de son psychiatre – surtout après l'incident de Natsumi dont son clan a été victime. Il s'en voulait de l'avoir embarqué dans son histoire, et de dépendre autant de lui. Il ne souhaitait pas infliger pareil à un autre.

Mais il se mentait à lui-même.

Il n'y avait rien de noble et de prévenant dans ses refus. Il avait simplement honte. Honte du monstre que son corps le faisait devenir, honte de ses accès de rage incontrôlés, honte de sa faiblesse. Plus profond, il y avait la peur. Celle de détruire ce qu'il avait voulu bâtir, celle de blesser ce qu'il voulait protéger. Et au fond, sa peur de se faire rejeter. Au final, ses refus n'étaient qu'égoïstes, parce qu'il n'assumait pas ce qu'il devenait, en dépit du bon sens.

Une part rationnelle de son esprit savait tout cela, oui, mais elle était englouti par un océan d'une colère sourde qui se propageait dans ses veines à mesure que les secondes s'égrainaient. Natsuki avait toujours été quelqu'un de très calme et posé, mais sa maladie l'avait transformé en véritable poudrière, que la moindre étincelle pouvait faire exploser sans signe avant-coureur. Avec Iji, il avait pu apprendre à jongler avec des flammèches sans se brûler, sauf qu'aujourd'hui, c'était un véritable incendie que le Yamanaka avait allumé. Un feu peut-être nécessaire, mais qui causera ses ravages avant de prouver s'il sera efficace ou non.

Le Nara tatoué ne pouvait plus penser clairement. Le poison continuait de se répandre, beaucoup trop vite pour qu'il puisse contenir sa furie. Il s'agita sur ses attaches. Son regard se porta vers Nozomi, qu'il dévisagea comme de la chair fraîche. Quel sinistre spectacle il allait lui offrir, et il n'en avait même pas conscience. Bien au contraire, il était sur le point de lui donner ce qu'Iji attendait qu'il dévoile avec une envie déformée par la colère. Il ne pouvait plus parler, mais la dernière once de logique tronquée dans ses yeux s'exprima pour lui, avant de disparaître des ses orbites injectés de sang.

« Tu es venu te rincer l’œil sur un monstre ? Alors admire.»


Depuis ses tempes ruisselantes de sueur, ses bois de cerf achevèrent de pousser entièrement, révélant son imposante couronne aux arrêtes tranchante. Quelque chose s'agita sous sa camisole, des formes étranges donnant du relief là où il n'aurait pas dû y en avoir. Mais elle avait été étudiée exprès pour : les bras supplémentaires qu'il poussaient au Nara tatoué parvenaient peut-être à briser ses os et faire éclater sa chair pour se frayer un chemin au grand jour, mais ils n'avaient pas encore assez d'espace pour prendre totalement forme et profiter pleinement de leur force colossale. Son vêtement enfla sous le développement soudain de sa masse musculaire, et sa peau se teinta de sombre, recouverte par endroit par une étrange substance écailleuse et irrégulière qui se solidifiait comme du cristal.

Natsuki tel qu'il était connu de tous au sein de son Village disparu. Il n'y avait plus que sur la table une créature enragée se débattant avec force, cherchant à se libérer de ses entraves pour accomplir ce pour quoi chaque cellule de son corps semblait programmée : détruire. De son regard fatigué mais s'efforçant de sourire, il ne restait plus que deux orbites aux teintes sanglantes, où se lisait le besoin annihiler la Vie elle-même. Ses hurlements étouffés n'avaient plus rien d'intelligible, au contraire de ses muscles bandés à l’extrême qui ne laissaient aucun doute sur leur potentiel létal. Il n'y avait plus de raison ni de logique dans ce corps, seulement une volonté de tuer, d'assouvir une nécessite bien supérieure à celle de respirer.

Pourtant, la volonté de Natsuki existait toujours, quelque part dans sa prison de chair dont elle n'avait plus aucune maîtrise. Le corps du monstre avait reprit ses droits sur l'esprit de l'humain, et cherchait à se l'approprier totalement, mais il y avait toujours cette dernière lueur de lucidité qui l'en empêchait. Semblable à un éclat minuscule, '' Natsuki '' était toujours là, prit dans les abysses, comme une flammèche vacillante qui menaçait de s'éteindre au moindre murmure. Mais après trois ans passés à lutter seul puis accompagné d'Iji, il avait gagné en force, et refusait de se laisser engloutir par ce qu'il abritait en lui. Il n'était peut-être qu'une prison pour cette chose, mais ce qu'il avait accompli en tant qu'humain lui interdisait d'abandonner aujourd'hui.

C'est ainsi qu'il parvenait toujours à revenir à lui – du moins pour le moment. Il reprenait conscience, souvent épuisé par l'effort mental à fournir pour continuer d'exister à travers la folie autant que par les blessures que son corps déchainé écopait dans ses accès de rage. Ses transformations lui faisaient perdre de nombreuses notions, et celle du temps en faisait partie. Malédiction ou bénédiction, il ne gardait que des souvenirs très flous de ce qu'il se passait pendant ces moments d'absence.

Aussi, lorsqu'il ouvrit à nouveau des yeux pourvu de pupilles, et prit conscience qu'il était toujours dans sa salle avec Iji et Nozomi, il ignorait combien de temps il avait passé à s'exciter sur sa table de contention, ni ce qu'il avait bien pu faire. Probablement pas grand chose, vu qu'il était toujours solidement attaché. La question était donc surtout : qu'est-ce qu'ils lui avaient fait ?

Comme à chaque séance où il finissait par se faire déborder par la colère sans fondement qui lui bouillonnait au quotidien dans les veines, il se sentait vidé de ses forces, et trempé de sueur. Il percevait à nouveau le monde qui l'entourait avec plus de raison, et moins de pulsions. Il recouvrait sa capacité à penser plus librement, sans qu'elle ne soit trop parasitée par la soif inextinguible de sang qui l'animait.

« Tu es vraiment une crevure, Iji. »
pensa-t-il, certain que ce dernier sondait son esprit.

Non, il était loin d'en être une. Il n'avait pas agit à tort. Il avait même eu raison de le faire. Mais cela, Natsuki ne pouvait pas encore le réaliser. Iji avait trompé sa confiance, cela c'était vrai. Pour autant, ce n'était pas une faute. Le Yamanaka cherchait à apporter à son ami ce dont il avait besoin, et avec le temps, il avait probablement comprit que cela ne correspondait pas forcément à ce que le Nara tatoué voulait.

La morsure de la trahison d'Iji était encore vive pour Natsuki, sa colère passée n'avait apaisé en rien la douleur qu'il éprouvait, et il était à peu près certain qu'il le cognera jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul os intact sur sa carcasse dès qu'il sera détaché. Si seulement il n'avait pas si mal au crâne... Il parviendrait à réfléchir plus convenablement, à admettre qu'à la place du jeune homme, il aurait fait pareil. Car avant d'agir pour le cas du Nara, Iji agissait pour Konoha. Il ne désamorçait pas une bombe par plaisir de rendre service à quelqu'un : il le faisait avant tout pour la sauvegarde du Village, qu'importe ce que prétendait Onpu. Et cette bombe dépassait les compétences d'un seul homme.

Trop honteux et blessé pour chercher du regard Nozomi ou Iji, il se contenta de fixer le plafond, cherchant à récupérer son souffle rendu difficile par sa muselière. Un nouvel engrenage s'était mit en place dans la machine aujourd'hui, et lui avait le bras prit dans l'ensemble depuis trop longtemps pour faire machine arrière maintenant. Mais avant de pouvoir accepter tout ces changements, il fallait qu'il s'accepte lui-même, et surmonte son blocage.

Iji le poussait de toute façon dans ce sens.
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Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyMer 7 Oct 2015 - 1:17

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    Ne t’en fais pas, il est bien attaché. Les sangles et les sceaux sont comme neufs.


Et il faisait beau dehors, les oiseaux chantaient et autres banalités. Laissant Nozomi regarder la bête se réveiller alors qu’il lui avait passé sa muselière, le garçon s’était détourné de ce triste spectacle qu’il avait vu un nombre de fois beaucoup trop important. Toujours en blouse depuis qu’il était arrivé à l’Hôpital, le Yamanaka retourna sur son plan de table.

    Café ? Thé ? Ne t’approche pas trop trop non plus hein, il en gigotera que d’autant plus et là ça pourrait être dangereux.


Revenant avec une tasse pour la jeune femme, il se mit à souffler sur la sienne.

    Bon … Tu comprends probablement mieux pourquoi j’te disais qu’il était peut-être une espèce de Furyou … D’après ce qu’on a réussi à creuser ensemble, il a probablement toujours été comme ça même s’il ne s’en est rendu compte que y a … environ quatre ou cinq ans … Enfin. Premiers souvenirs : lui gamin qui se réveille au milieu d’une boucherie … Je n’arrive pas à remonter suffisamment loin pour savoir si il y avait un avant, s’il est né comme ça. C’est comme si … comme si il n’y avait rien. Mais bon, les enfants ça ne pop pas de nulle part.


Il fallait qu’elle accuse le choc. Et si elle tentait subitement de s’enfuir ou d’achever l’animal blessé sur la table d’opération, il interviendrait aussitôt et la jeune femme se réveillerait le lendemain convaincue d’avoir dormi pendant toute une journée … Yamanaka powa quoi. C’était cool de pouvoir dire ce qu’on voulait aux gens et rewind au besoin. Ça faisait penser à Life is Strange –jeu ouffissime- sauf que bon, lui ne remontait pas vraiment dans le temps non plus.

    Comme je te disais, on a commencé à bosser lui et moi y a trois ans de ça. En partant du principe qu’il pouvait réprimer suffisamment le monstre qui sommeillait en lui. Monstre qui s’est réveillé en mission. Enfin, il t’en parlera mieux que moi quand il se réveillera hein. Niveau progrès y en a eu. Il se contrôle de plus en plus. Là … disons que c’est parce qu’il est timide. À part moi … tous ceux l’ayant vu dans cet état sont morts. Donc bon, faut qu’il s’habitue à ta présence je pense. Bon faut dire que j’le ligote comme ça à chaque fois que j’veux titiller son côté obscur.


Gorgée de café. Soupir.

    Mais voilà … J’arrive au pied d’un mur. Et je sais pas quoi faire pour l’aider d’avantage… Et … J’le veux vraiment. L’aider j’entends.


Bafouillant un peu, il nota la diminution de la taille et du foisonnement des andouillers. Ah. Le processus commençait à se résorber après une bonne quinzaine de minutes. Télépathie à tâtons.

    Bon … Il est pas hyper content. Inclure une troisième personne, un médecin, un vrai, était au programme depuis longtemps maiiis… Seulement sur le mien.


Finissant sa tasse de café, il la posa sur le plan de travail et s’approcha du Nara histoire de lui enlever la muselière. ‘Tin il l’ignorait totalement.

    Natsuki, ne boude pas. Ça te pendait au nez depuis pas mal de temps. Tu crois que c’est l’éclate de faire chier d’autres gens avec tes histoires ? Tu penses toujours pouvoir tout faire tout seul ? Tu sais que tu le peux pas. Il te faut de l’aide et j’me suis enfin résigné à me dire que tout seul j’y arriverai pas. Donc arrête de faire la gueule, il est temps que tu passes à la casserole. À toi de te faire interroger.


Retirant la muselière, il se tourna vers Nozomi à moitié.

    J’sais que j’parle encore vachement tout seul depuis le début, faut le temps que tu digères. Que lui aussi digère. J’vais vous laisser un peu d’intimité … Histoire que vous puissiez parler. Si y a un souci, crie. Le détache pas et t’approche pas trop de ses dents, il a failli m’arracher la main un jour. J’espère que tu l’aideras.


Demi-tour vers la partie avec rideau qu’il referma derrière lui avant de craquer. Bien sûr un petit tour Yamanaka leur avait fait croire qu’il avait remonté les escaliers et était parti. Ils se croiraient ainsi définitivement seul. Il était là mais en même temps ailleurs. Il était temps de relâcher toute la tension et la fausse joie de vivre qu’il avait accumulé en lui. Le cas Natsuki lui donnait des sueurs froides depuis trois ans. En parler avec une telle légèreté avait mis ses nerfs à rude épreuve. Il ne voulait pas paniquer face à Nozo, ou la faire paniquer tout court. Natsuki. Probablement l’un des derniers amis qu’il avait encore à Konoha.

Son père était mort avec le carnage dont avait été victime son clan, les autres membres de la Racine étaient presque tous morts. Miko n’était pas vraiment une pote. Natsuki non plus d’ailleurs au début. Mais il s’était peu à peu pris d’affection pour lui. Et voir son cas stagner le rongeait à petit feu. Le laisser dans sa merde et se faire de nouveaux amis ? Il y avait songé … mais … n’avait pas réussi. Tous ses malheurs avaient laissé une profonde cicatrice en lui et il n’était pas prêt à travailler sur lui pour le moment. Ne voulait d’ailleurs pas appliquer ses propres conseils. Alors il travaillait d’arrachepied pour oublier sa misère et se concentrait sur la sérénité des autres au lieu de s’arrêter sur la sienne.



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Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyJeu 8 Oct 2015 - 18:45


Paroles/traduction


    La première réaction de l'homme ne fut pas des plus agréables, mais compréhensible. Visiblement il n'avait pas été mit au courant... Qui voudrait se retrouver attaché sur une table face à n'importe qui ? Et tandis que le regard du tatoué passait d'Iji à elle, le sien observait distraitement le sol, gênée. La voix glaciale qu'il prit ne suffit pas à trancher l'air devenu étouffant. Nouvelle surprise, lorsqu'il demanda sa... Muselière. Qu'est-ce qu'il se passait ici ? Elle regarda Iji la lui poser. La suite fut encore bien plus étonnante. Même si elle aurait été prévenue de ce qu'il allait se passer, elle n'aurait jamais pu s'y préparer.

    Celui qui était là quelques instants auparavant disparut. Non, il fut engloutit petit à petit par quelque chose d'autre, qui prenait le dessus. La phrase qu'il lui adressa et surtout le regard qu'il lui porta la firent frémir malgré elle. La colère. La volonté de tuer. Et cette insistance, comme si elle n'était rien d'autre qu'un morceau de chair fraîche. Un regard qu'elle avait déjà vu, la ramenant à l'époque de la grande guerre. La ramenant aux souvenirs de ces hommes qui avaient possédé et tué sa mère, l'avaient elle-même brûlée vive. De celui qui l'avait déshabillée du regard et avait tenté de le faire réellement. Elle eut un mouvement de recul malgré elle.

    Ce fut la voix d'Iji qui la ramena à la réalité. « Il est attaché »... Elle reprit contenance et les battements de son cœur revinrent également à la normale. Plus ou moins. Son regard passa d'Iji à Natsuki. Il savait en quoi il se changeait, et s'était laissé volontairement attacher pour ne pas blesser son ami. Ce n'était pas étonnant qu'il ait voulu garder ça secret. Elle observa ce corps étrange et tourna autour de la table pour mieux le regarder. Non pas comme un curieux regarderait une bête de cirque mais comme un médecin regardant son patient.


    - « Un thé, s'il te plaît. »

    Elle fit attention à ne pas s'approcher trop près comme lui conseillait le jeune homme. L'eisei-nin activa un sceau sur son ventre et en sorti son fidèle carnet ainsi qu'un stylo. Elle y nota toutes les transformations physiques qu'elle pouvait voir : bois de cerf, masse musculaire augmentée, nouveaux bras... Puis posa le tout sur la table afin de se saisir de la tasse que lui tendait Iji. Celle-ci réchauffa ses mains. Sans dire un mot, elle écoutait patiemment les explications du Yamanaka. Tentant de comprendre d'où cela venait. Et tandis qu'elle l'écoutait, elle posa la tasse pour ressentir ce qui émanait de l'homme - qui n'en était plus vraiment un – qui se débattait.

    - « Ce n'est pas un furyou. La sensation est... Différente. »

    La jeune femme avait déjà été en contact avec pas moins de quatre furyous différents, et analysé un échantillon de sang de l'un d'entre eux. Il n'en était pas un. L'idéal ce serait de pouvoir lui extraire du sang lorsqu'il était sous cette forme, et le comparer à celui lorsqu'il n'y était pas. Mais Iji avait été clair : il ne fallait pas trop s'approcher. L'atmosphère était lourde, et le corps ne dégageait qu'une aura meurtrière. Il ne dégageait rien d'un furyou, mais par contre elle connaissait cette impression. Elle l'avait déjà ressentie. En réfléchissant, elle se rappela : Kyu Goren. Mais en se concentrant, elle put cependant remarquer autre chose : une petite lueur bleue brillait toujours dans les ténèbres. Natsuki était toujours là, quelque part. Elle s'attarda sur ses yeux : il y avait bien cette expression qui l'avait effrayé, mais il y avait également autre chose. Il luttait.

    Plus pour faire passer cette boule dans sa gorge que pour se désaltérer, elle prit enfin une gorgée du liquide. Et s'appuya également sur la table. De nombreuses questions l'assaillaient, tandis que son regard parcourait le Konohajin. Comment faisait-il pour lutter contre « ça » ? Comment avait-il réussi à garder ça secret durant toutes ces années ? Pourquoi était-il ainsi ? Quel était cette chose présente à l'intérieur de lui ? Était-ce même une partie de lui ou quelque chose d'autre ? Et surtout, comment faisait-il pour le supporter ? Les cernes, l’attitude froide qu'il avait au premier abord prirent alors tout leur sens. Tout cela était lié.

    La jeune femme prit le temps d'analyser calmement la situation tout en buvant son thé. Mais elle n'y comprenait pas grand chose, à vrai dire. C'était la première fois qu'elle se retrouvait face à quelque chose de ce genre là. Le ton d'Iji, ses paroles et les mots qu'ils cherchait lui firent prendre encore d'avantage conscience de la gravité de la situation. Et soudainement, ses épaules devinrent bien lourdes. Il comptait sur elle pour les aider à les sortir de là. Et elle ferait bien évidemment tout son possible pour ça. Mais en était-elle capable ?

    La « transformation » prit fin. Natsuki redevenait petit à petit lui-même et reprenait son apparence normale. Elle resta à l’écart le temps que l'homme-adolescent s'entretienne avec le tatoué. Évitant de s’immiscer dans leur conversation. Sa simple présence étai déjà suffisante pour gêner le Nara, il était inutile d'en rajouter. Le Yamanaka sorti, les laissant seuls tous les deux, certainement aussi gênés l'un que l'autre. Elle avait pourtant la sensation qu'il était encore dans la pièce. Ce qui était normal après tout, c'était sa salle de travail ici et elle s'était imprégnée de lui. La poitrine de Natsuki se soulevait à un rythme de plus en plus régulier. Ça devait être aussi épuisant physiquement que moralement. Enfin, elle se décida à s'approcher de lui. Bien plus près que ce que Iji lui avait conseillé. Elle posa alors doucement la main sur la joue du Nara pour tourner son visage vers elle afin qu'il la regarde.


    - « Vous n'êtes pas un monstre, Natsuki. Au contraire. »

    Malgré ce qu'il avait à l'intérieur de lui, malgré que ça prenait le dessus sur lui lorsqu'il se laissait aller, il y avait toujours une petite part de lui qui restait éveillée. Et le Yamanaka lui avait précisé qu'il se contrôlait d'avantage d'habitude.

    - « Vous luttez depuis toutes ces années. C'est admirable. »

    Et il supportait tout ça depuis tout aussi longtemps. Il l'avait supporté tout seul, avant qu'Iji ne se penche sur son « cas ». Et il n'avait pas failli. Elle lui adressa un sourire chaleureux ainsi qu'un regard empli de compassion - qui n'avait rien à voir avec de la pitié - , avant de se détacher de lui. La jeune femme le laissa l'espace de quelques secondes pour aller se saisir d'une chaise, qu'elle posa non loin de son nouveau patient. Un patient qui n'avait pas vraiment eu le choix de son médecin. Elle retourna ensuite chercher son fidèle carnet ainsi qu'un stylo, et vint s'asseoir. Il était temps pour elle de se mettre au travail.

    - « Comment est-ce que vous vous sentez ? Avant, après, et... Pendant ? Est-ce douloureux ? Avez-vous toujours réussi à contrôler ça ? Quand est-ce que ça s'est manifesté pour la première fois et comment ? »

    Elle n'avait aucune idée de comment faire pour les aider. Mais elle ne pouvait rien faire sans d'abord chercher à comprendre. Iji lui avait donné certaines de ces réponses, mais elle préférait écouter la version du principal intéressé.


    Dernière édition par Myouga Nozomi le Mar 29 Déc 2015 - 22:15, édité 1 fois
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    Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptySam 14 Nov 2015 - 20:30

    La colère ravivée par les paroles d'Iji, Natsuki se chercha le pouvoir de le désintégrer avec les yeux, même si au fond de lui, ce n'était pas cela qu'il voulait. Le consumer d'un simple regard ne serait pas suffisant, il avait besoin de sentir les os du jeune homme se briser sous ses phalanges, de goûter à la terreur dans son regard et se nourrir de ses cris muets incapable de s'échapper de la gorge qu'il écraserait de ses doigts jusqu'à la faire éclater... Il savait que cela ne calmera en rien la douleur que lui avait infligé le Yamanaka, mais il était prêt à essayer tout de même.

    Il ne chercha pas à prendre sur lui quand sa muselière lui fut retirée. Sa colère le protégeait, elle lui évitait de sentir le vide, la déception et la trahison. Mais cette rage était aussi un poison, qui l'empêchait de voir les faits tels qu'ils l'étaient, de comprendre où se trouvait l'intention dans ce coup de couteau, et surtout, de réaliser où était sa propre erreur : des refus d'aide motivés uniquement par la honte et la peur.

    Iji fini par s'en aller, ne le laissant plus que seul et attaché avec Nozomi. La peur recommença à le gagner, maintenant qu'il était sans défense face à une inconnue – ou tout comme. Il détestait se sentir aussi vulnérable, et la félonie de son unique soutien jusqu'à ce jour n'arrangeait rien. Il tira avec force sur ses attaches lorsque Nozomi lui effleura la peau, bien évidemment sans parvenir à se libérer. Il n'avait plus d'autres choix, et se résigna dans un grognement frustré à attendre. Il avait beau réfléchir, il ne voyait aucune solution : il était prit au piège dans la toile tissé par Iji. Qu'il avait été bête de ne rien voir venir... Ou n'avait-il rien voulu voir venir?


    « Ce qui n'est pas admirable, c'est votre présence ici. »
    rétorqua-t-il d'un ton sec et froid. « Laissez-moi partir Nozomi, nous pouvons encore faire comme si personne n'avait rien vu. »

    Elle l'ignora, préférant aller récupérer de quoi s'installer plus confortablement pour sa prise de note. Elle avait bien fait de ne pas le détacher à ce moment-là, songera le Nara tatoué quelques jours plus tard, car il aurait alors fait des choses qu'il aurait amèrement regretté ensuite.

    A son tour, il l'ignora lorsqu'elle lui posa ses questions, le visage tourné dans l'autre direction. Il resta ainsi un long moment – une heure, peut-être plus -, sans offrir la moindre réaction aux stimulations, à attendre que le temps passe. Mais il savait qu'il ne s'en sortira pas ainsi. Au fur et à mesure que sa nouvelle vague de colère s'atténuait, qu'il parvenait à en brider l'intensité, il réfléchissait plus clairement. Il était prisonnier de la même manière que les soldats du front capturés par l'ennemi, à la différence peut-être qu'ici, l'on ne lui voulait pas de mal – pas en intention finale en tout cas. L'on ne le laissera pas partir tant qu'il n'aura pas parlé. Lui qui n'avait encore jamais été fait prisonnier durant les guerres, c'était le comble de l'ironie que soit son propre Village et ses propres alliés qui entament la liste... A qui ferait-il du tort en parlant de toute façon ? Nozomi était maintenant mêlée à l'affaire, il n'y avait plus de retour possible en arrière. C'était pour lui.


    « Trahit, et mal installé. »
    lâcha-t-il finalement, en regardant le plafond. « A moins que vous faites référence à ces moments où il me pousse des bois et une aura de tueur ? Je me sens répugnant. Je vis au quotidien avec une envie de blesser et de tuer constante. Elle s'impose à mon esprit quoi que j'essaie de penser. Une idée fixe si vous voulez, un besoin même, dont j'éprouve la nécessité de l'assouvir avant même celui de respirer. Iji m'a aidé à dompter ces pulsions mais... cela ne les empêchent pas d'être présentes, et de guetter la moindre opportunité de prendre le dessus. C'est une lutte de chaque instant, qui se poursuit jusque dans mon sommeil, et qui prend le pas sur tout le reste : je n'ai plus d'envie, d'intérêt ou de plaisir en rien. Chaque jour, je dois regarder ma famille, mes étudiants, Iji avec la folle envie de me jeter sur leur gorge et de les briser. Vous pensez que c'est normal de vivre ainsi, en contradiction totale avec ce que j'ai toujours voulu défendre ? Et vous-même, à votre avis, combien de fois ai-je déjà fantasmé votre massacre dont je suis le bourreau depuis que nous nous sommes rencontrés aux Grandes Portes de Konoha ? »

    Il avait dépassé la centaine depuis qu'elle était dans cette pièce...


    « Pendant... je n'en sais rien. Je n'ai plus de maîtrise sur mon corps. Ma vision se voile de sang, et je ne suis plus qu'un passager embarqué dans un corps qui réagit de lui-même, animé par son seul désir de carnage, perpétré par besoin, sans once de satisfaction. Mes souvenirs de ces moments-là sont flous. Je n'en contrôle ni l'intensité, ni la durée, je ne peux que lutter pour tenter de reprendre le dessus. Je sais juste que '' j'existe '' toujours, quelque part, à la manière d'une bougie sous la pluie, et qu'il ne tient à rien que ma conscience se fasse engloutir dans un torrent de haine. Et que si cela arrivait, eh bien, il n'y aurait plus de retour possible pour moi... »


    Une ligne qu'il s'efforçait de ne jamais traverser, sans jamais avoir cette capacité de décider. Une limite entre le défenseur qu'il voulait être, et le héraut de la destruction qu'il devenait.


    « Je contrôle une partie de ces capacités, environ cinq pourcents, mais je ne m'en sers jamais volontairement, car c'est comme si j'ouvrai la porte au mal – non pas qu'il ne trouve pas déjà sa voie tout seul... La douleur, le stresse, ou l'approche de la mort ont notamment tendance à accentuer la pugnacité de cette chose, ce qui me conduit aux pertes de contrôle dont vous avez été la témoin. Encore en vie. Pour l'instant. »


    Natsuki n'avait pas bougé depuis qu'il s'était décidé à parler. Il contemplait toujours le plafond, et s'exprimait d'une voix non plus froide, mais vide, indifférente, monocorde, comme s'il s'était totalement détaché de son propre corps.


    « Après... je me sens pitoyable. Moralement et physiquement épuisé aussi, mais surtout pitoyable de m'être laissé emporté. Vous avez déjà bu en excès ? Moi non, mais j'imagine que c'est ça que l'on ressent le lendemain. L'on reprend conscience du monde qui nous entoure, et l'on découvre ce que l'on a fait pendant que l'on ne contrôlait plus rien. Combien de fois je me suis réveillé entouré de cadavres mutilés, incapable de dire si le sang dont je suis couvert est le mien ou celui de mes victimes ? »


    Des gens qu'il aurait probablement tué de toute façon, mais pas comme ça, pas avec cette intention. Il acceptait le meurtre par devoir, pas par besoin.


    « Je ne crois pas que c'est douloureux. Sûrement... Vous pourriez m'arracher les jambes pendant une phase de crise que je, ou plutôt il, ne s'inquiètera que du moyen de ramper jusqu'à vous. »


    Si, la douleur était présente, mais lorsque son système nerveux saturait à cause de l'intensité de ses accès de rage, il ne percevait plus grand chose. Il continuait de se battre qu'importe les blessures et les mutilations, indifférent à la quantité de sang perdu ou de coups subit. Et le pire était qu'il n'avait même pas le droit d'en mourir...


    « Votre question suivante est stupide. Est-ce que je serai attaché si j'étais capable de contrôler quoi que ce soit ? Est-ce vous auriez besoin de toutes ces sangles et ces sceaux pour me retenir si nous n'avions pas tous les deux la certitude que je vous briserai en deux dans l'instant à la moindre occasion ? J'ai apprit seul à ne pas me faire dévorer par mes pulsions, et avec Iji à retarder le plus possible les moments de crises, c'est tout. »


    Un contrôle tout relatif qui lui permettait au moins de vivre encore en société, à défaut d'en faire partie intégrante. Il s'en isolait de lui-même, se limitant au possible à son travail pour limiter les incidents.


    « Laquelle de première fois vous intéresse ? Celle où je me suis réveillé à trois ans au milieu d'assez de macchabées pour cacher l'horizon, celle où enfermé dans un cellule de laboratoire, j'ai massacré une dizaine d'autres gosses du même âge que moi pour le plaisir des deux blouses blanches qui m'ont tatoué jusqu'à l'os, ou celle après quatorze ans de quiétude, quand je me suis changé en monstre au milieu d'un campement d'esclavagistes que j'ai réduit en tas de chair éclatée devant le regard horrifié de leur marchandise ? »


    Les trois étaient des premières fois, à leur manière. La première marquait son premier souvenir dans ce monde, la seconde la première crise qu'il avait en mémoire, et la troisième le début de son cauchemar actuel.

    Et aucune n'était plaisante à se souvenir...
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    Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyDim 15 Nov 2015 - 13:50

    Assise sur sa chaise, un carnet et un stylo en mains, l'eisei nin observait et écoutait son patient. Les sens en alerte pour détecter tout ce qui pouvait l'être. Une voix tremblante, un battement de cœur plus fort, une réminiscence de chakra sombre : tout ce qui pouvait être utile. La position n'était confortable ni pour l'un ni pour l'autre. L'un était attaché sur une table et trahit. L'autre avait l'impression d'observer un cobaye plutôt qu'un patient, et c'était bien la première fois qu'elle avait à faire à ce genre de choses. Et ils n'étaient plus que tous les deux, sans personne pour tempérer quoi que ce soit ou mettre fin à leur malaise. Iji les avait amenés là puis abandonnés leur sort.

    Natsuki répliqua d'un ton sec, puis se tut durant un long moment. Elle hésita sur la marche à suivre. Partir, le laissant là ? Rester dans la pièce et faire ses affaires dans son coin en attendant qu'il se décide ? Elle opta finalement pour ne pas bouger et attendre patiemment qu'il prenne la parole. Elle lui avait posé des questions, elle se devait d'être à l'écoute. Peu importe le temps que cela prendrait. Et le temps fut long, ce qui ne dissipa pas son malaise. D'un côté elle ne se sentait pas à sa place ici, il ne l'avait pas invitée. Mais d'un autre, maintenant qu'elle était au courant et après ce qu'elle avait vu, il était hors de question de le laisser comme ça. Elle avait promis à Iji de les aider, peu importe qu'il soit présent ou pas. Et ils restèrent ainsi, dans le silence de la pièce.

    Puis il prit de nouveau la parole. Elle comprit de suite qu'il se dégoûtait lui-même. Il luttait sans cesse sur ce qui cherchait à prendre le contrôle sur lui, sur cette partie de lui qui cherchait à avoir le dessus. Il cachait tout cela derrière un mur pour garder les personnes à distance. Pour les protéger, et aussi certainement se protéger lui-même. Moins de personnes s'attacheraient à lui, l'approcheraient, et moins il aurait besoin de contrôler ses pulsions. Un combat de chaque instant qui était très éprouvant.

    Des sueurs froides coulèrent le long du dos de la jeune femme lorsqu'il lui annonça qu'il avait pensé à la tuer un nombre incalculable de fois. Elle tenta de ne rien en laisser paraître, l'écoutant parler. Se concentrant sur ce qui pouvait émaner de lui. Pour le moment, elle n'écrivait rien, ne voulant ps l'interrompre ou lui faire croire qu'il était un phénomène de foire. Il se livrait à elle, et la moindre des choses était de l'écouter sans rien dire, calmement. Il avait sans doute rarement eu l'occasion de parler librement de tout ceci à qui que ce soit.

    Alors elle l'écouta parler de ce qui lui arrivait lors de ses moments de fureur. De combien il perdait le dessus sur son propre corps, sur ses propres pensées et envies lorsque ça arrivait. Un corps animé par une seule volonté, celle de tuer. Et qui était capable de faire abstraction de bien des choses pour arriver à ses fins. Une partie de lui qui avait tendance à prendre le dessus lorsque Natsuki était envahi d'émotions qu'il n'arrivait pas à contrôler par lui-même. C'était comme si cette partie de lui prenait alors le relais, pour protéger la première qui se laissait dépasser par le stress, la colère, la douleur. Mais ce n'était pas cette façon dont il voyait les choses. Il voyait cette partie comme une personne à part entière, contre qui il devait lutter. Sans quoi, il sombrerait.

    Il lui conta alors ses premières fois. Toutes aussi marquantes, et arrivées tôt dans sa vie. Ainsi donc des médecins peu scrupuleux l'avaient étudié et marqué comme un animal. Il ne leur devait cependant pas ce contre quoi il luttait, puisque ça s'était réveillé avant cet événement. Et à chacune de ces fois, ce qu'il abritait s'était réveillé pour le protéger. La jeune femme réfléchit à tout ce qu'il venait de lui dire, puis fini par noter quelques phrases dans son carnet. Au bout de quelques minutes, elle prit la parole à son tour.


    - « Donc vous et lui, ou cette partie de vous même, cohabitez tant bien que mal dans un même corps. Vous luttez en permanence pour qu'elle ne prenne pas le dessus. Mais elle reste toujours là, dans un coin, prête à agir. Ce qu'elle fait lorsqu'elle vous sent en danger. Quand vous ressentez des émotions négatives, comme le stress, la peur ou la colère. Elle prend le contrôle et c'est vous qui restez en arrière plan. Comme s'il s'agissait d'un mécanisme d'auto-défense. »

    C'était ce à quoi elle en était arrivée. Elle observa quelques secondes sa réaction, voir s'il avait déjà pensé à cela, ou si elle était complètement à côté de la plaque.

    - « Vous dites ne plus avoir d'envie, d’intérêt ou de plaisir pour quoi que ce soit. Depuis quand ? »

    Elle en arrivait finalement à la question qui lui trottait dans le tête, et dont la réponse lui indiquerait si elle était dans la bonne voie ou non.

    - « Ressentez-vous des choses comme la joie, l'amour, ou un peu de plaisir pour quelque chose ? Et surtout, comment vous sentez-vous dans ces moments là ? »

    De la même manière que la « chose » qui restait tapie en lui prenait le dessus lorsqu'il ressentait des émotions négatives, l'on pouvait penser que c'était lui qui avait le contrôle total sur elle lorsqu'il ressentait des émotions positives. Il restait maintenant à savoir si il ressentait ce genre de choses, même un peu, ou si cette partie avait prit un contrôle trop important de lui. Peut-être était-il encore temps de faire marche arrière. Il devait certainement avoir compris où elle voulait en venir. Tout cela semblait lié à ses émotions, et ils avaient peut-être un début de solution en cherchant de ce côté là.


    Dernière édition par Myouga Nozomi le Mar 29 Déc 2015 - 22:15, édité 1 fois
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    Message(#) Sujet: Re: Le Scaphandre et la Destruction Le Scaphandre et la Destruction EmptyMer 18 Nov 2015 - 15:36

    « De l'auto-défense ? » répéta-t-il avec un sourire de dérision.

    Il souleva la tête pour croiser le regard de Nozomi. S'en était presque mignon si elle était vraiment persuadée de cette conclusion, il fallait qu'il voit cela.


    « Vous sentez-vous particulièrement en danger quand vous vous faites couler un bain, enfilez vos chaussures ou tartinez vos biscottes avec du beurre ? Car ce sont aussi des moments durant lesquels je suis susceptible de me métamorphoser. Il suffit que je relâche ma garde un seul instant, que je n'ai pas mon attention focalisée sur ce bras de fer psychologique pour que des fuites commencent à apparaître. Le stresse, la douleur, la mort... tout cela ne sont que des distractions qui m'empêchent de me concentrer pleinement, tout autant d'ouvertures qui ne conduisent qu'à une seule finalité : la colère. »


    Sa tête retomba lourdement sur sa table d'attache dans un bruit sourd. Il avait mal à force de tirer sur sa nuque.


    « La seule chose contre laquelle je suis défendu, c'est de mener une existence normale. Super deal, n'est-ce pas ? »


    Sortez les violons, il était temps de plaindre le malheureux petit Nara.


    « Je ne subis pas de transformation quand je suis en danger, mais quand je ne suis plus capable de me contrôler. Tout ce que vous avez cité y contribue : plus je fatigue, moins je suis efficace. Il y a juste une seule fois où le spectre planant de la Mort n'a pas attisé l'Autre. Je ne lui en avais pas laissé le temps : un couteau en main, je m'étais bien proprement ouvert la gorge, d'un bout à l'autre. C'était chez moi, j'étais déterminé à en finir... »


    C'était il y a quatre ans. Et pourtant il été encore ici aujourd'hui, aussi vivant que sa condition permettait que l'on le qualifie de tel. Le silence retomba durant quelques instants après sa révélation, comme s'il se rappelait de ce jour où il était passé à l'acte pour en finir avec son cauchemar. Puis il reprit, anticipant la question de Nozomi.


    « La colère est un poison. Elle retire toute maîtrise de soi, et empêche de penser aussi clairement que la situation l'exigerait. Mais la haine peut rendre aussi extrêmement pugnace. J'ai agonisé pendant deux jours dans un état de demi-conscience après cela, accroché à un lambeau de vie que mon corps ne voulait pas lâcher, juste assez éveillé pour ressentir ce que c'est que d'être vidé de quasiment tout son sang, avant d'être capable de me relever. Je crois que dans les moments les plus lamentables que l'on puisse vivre, rater son suicide est plutôt bien classé. Constater que c'est la fureur qui nous maintien en vie, aussi. »


    Natsuki ne savait pas si cela lui était bénéfique moralement de tout cela ainsi. Il ne s'était jamais ouvert autant et si vite à quelqu'un ainsi. Avec Iji, cela s'était fait progressivement, petit à petit au fil des mois, alors que la confiance qu'il accordait au jeune homme grandissait. Ils en avaient passé des années ici tous les deux, dans ce bureau aménagé spécialement pour leurs petites expériences et thérapies sur son corps malade. Avec Nozomi, c'est différent. Elle lui a été lâchée en plein visage brusquement, sans qu'il ne puisse s'y préparer. Il se retrouvait devant le fait accompli, attaché sur une table, sans possibilité de repli. Il était repoussé au pied du mur, ce qui expliquait sans doute que par moment, il crachait davantage ses phrases qu'il ne prononçait, qu'il se montrait bien plus cru et détaché de ses propos qu'à son accoutumé. Il ne coopérait pas par désir, mais par résignation. Les questions continuaient de tomber.


    « Depuis six ans, lorsque j'ai détruit le Château Ambulant du Genei Ryodan. Pendant l'opération, j'ai été harcelé par l'esprit des morts que pouvait invoquer mon adversaire. J'ai ressenti comme mon âme se briser, et c'est derrière les fragments que l'Autre attendait. C'est à partir de là que tout a changé, même si je ne me suis aperçu de rien au début. Progressivement, la colère a commencé à occuper une part importante de ma vie, s'insinuant dans un quotidien où elle n'avait pas de raison d'être. Et le tout à prit un virage à quatre-vingt dix degrés lors de ma '' première '' transformation. Une rage comme je n'en avais jamais connu a éclaté, faisant bouillir mon sang et embraser mon esprit au point d'en perdre totalement la raison. A ce moment-là, les souvenirs de ma vie entière – jusqu'à ces fameux trois ans – sont remontés, aussi clairs que du cristal. Tout ce que je croyais véridique, comme le choix de mes tatouages, ma vie de famille, ma naissance, tout s'est écroulé devant la vérité apporté par la mémoire. Et c'est à ce moment là aussi que j'ai cessé de m'intéresser à autre chose qu'à tempérer cette fureur incontrôlable. Cela a été l'essentiel des mois qui ont suivit : garder la maîtrise tant bien que mal, fuir lorsque les accès de rage devenaient trop violents pour être domptés, et ainsi ne pas commettre l'irréparable. Une fois que c'est allé un peu mieux, que j'ai eu davantage les moyens de me battre contre cette chose, que je me suis rendu compte que la vie n'avait plus de saveur. Le monde était devenu fade, sans couleur ni attrait. La nourriture n'est plus que de la cendre dans ma bouche, fréquenter mes amis et ma famille avec la seule arrière pensée de les tuer m'est écœurant, les activités qui autrefois m'intéressaient comme la cuisine ne sont plus que des gestes mécaniques, fait sans passion lorsque je dois m'y plier. »


    Il réfléchit à une remarque susceptible d'apparaitre en italique pour espacer un peu son texte de dialogue très dense, mais ne trouva rien. Il poursuivit donc.


    « Par moment, oui, il m'arrive de ressentir de l'amusement, ou de la joie. Rien qu'une seconde. Puis toute cette positivité naissante fini consumée, instantanément dévorée par l'Autre. Ne reste alors que du vide, de place vacante qu'Il ne laisse pas longtemps libre. L'espoir de guérir un jour semble être la seule chose qu'Il ne parvient plus à m'arracher. Je l'avais perdu, mais Iji a su me le rendre. C'est la dernière pensée à laquelle je peux me raccrocher avec ce qui dépasse la certitude. C'est grâce à lui que je suis là aujourd'hui. »


    Puis il se vit, attaché à la table, seul avec Nozomi. Ses poings se crispèrent à sang.


    « Oui, c'est grâce à lui que je suis là aujourd'hui... »
    répéta-t-il avec beaucoup plus de ressenti.

    Il inspira, ce n'était pas le moment de céder. Cela ne fera que retarder le moment où il sera libéré. Le moment où il pourra se venger...


    « A ce jour, cela n'a pas changé. Je n'ai éprouvé aucun plaisir à dîner avec vous l'autre soir, que ce soit dans le repas ou dans la discussion, si vous vous posez la question. Mais je crois que j'en ai eu le souvenir. Je me souviens parfois de ce que je devrais éprouver dans des moments comme celui-ci. »


    Le manque n'en était que plus cruel, et pleinement ressenti dans les secondes de silence qui suivirent. Puis il se ressaisit, sa voix à nouveau teintée du poison qui le détruisait.


    « Mais si vous voulez tout savoir, et je me doute bien que tant que votre curiosité pour le monstre de foire que je suis ne sera pas étanchée je serai cloitré sur cette table, j'ai un répit dans quelque chose : ma guitare. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pourquoi celle-ci et pas une autre, pourquoi cela et pas autre chose, mais quand j'en joue, je me sens... loin d'aujourd'hui. »


    Il n'avait pas de mot pour expliquer cela, à plus forte raison dans son état actuel. Il le vivait, simplement. Il ne se concentrait que sur le son produit par son instrument, que l'on ne pouvait même pas qualifier de mélodie. Et pourtant, les notes qui s'enchainaient dans un rythme lent l'apaisait. Sans qu'il sache pourquoi, son instrument jouait la contre-mesure de toute l'horreur que lui insufflait sa malédiction. Un peu comme si ses accords formaient un fil conducteur pour sa pensée, laissant revenir son esprit à une époque où il n'avait pas à supporter tout cela. Un phénomène d'autant plus curieux que Natsuki n'était pas particulièrement doué avec sa guitare : de son propre aveu, il en jouait plus jeune par plaisir, et non pour progresser. Aujourd'hui, c'était presque une nécessité : un garde-fou pour ne pas sombrer dans la démence d'une vie misérablement menée.


    « Y'a-t-il autre chose que vous désirez savoir, Docteur ? Mon régime alimentaire ou ma saison de reproduction peut-être ? Ces informations cruciales figurent toujours dans les reportages sur la faune sauvage. »


    Être contraint à la coopération ne le rendait pas moins acerbe pour autant. Surtout après avoir réalisé qu'il s'était plus ouvert à Nozomi que ce qu'il aurait cru. Le flot de ses paroles avait coulé presque tout seul, même si ses mots lui avaient brûlé la gorge au passage. La jeune femme en avait presque autant apprit en une heure qu'Iji en quatre ans.

    Lui en aura besoin de beaucoup moins pour leur faire oublier.
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