Quelque chose fracasse ma tête. Fortement et à maintes reprises. Un élément que je n’arrive pas à percevoir avec mes globes oculaires, invisible mais pourtant bien réel puisque je le sens au fond de mon être. C’est inhabituel, étrange, toutefois ce n’est pas désagréable. Je serais peut-être même prête à affirmer que c’est plutôt agréable comme sensation. Doucement, je sens les poils sur mon corps tout entier s’hérisser lentement, ma peau se transformant tranquillement, formant à sa surface d’espèces de points particuliers. De la chair de poule, mais pas celle qui apparait lorsque l’on craint quelque chose. Plutôt celle qui survient quand certains sentiments grouillent à l’intérieur, se bousculent.

La série de bruits qui se rendent jusqu’à mon oreille interne, faisant vibrer avec rythme le liquide y étant prisonnier. Réunis ensembles, ils se donnaient un sens, et m’en donnait un à la fois. Qu’étais-je venue prouver ici ? Rien en particulier, excepté peut-être le fait que cette mélodie entrainante agissait en moi comme un effecteur immédiat pour mon organisme. L’intensité de cette musique m’écrabouillait la tête, la réduisait en bouille plus les intonations étaient fortes, néanmoins j’avais de plus en plus l’impression que c’était essentiel à ma survie. Que cette sensation de destruction intracrânienne était devenue nécessaire.

Mon regard s’illumine devant cette beauté imperceptible à l’œil nu. Les vibrations que provoquent ces instruments inconnus m’épatent, me fascinent tout en m’effrayant ne serai-ce qu’un tout petit peu. Ma chevelure rouge vermillon s’enroule doucement autour de la branche horizontale d’un arbre et tranquillement je me hisse sur celle-ci, observant la voûte étoilée qui se présente devant moi, un mince sourire au coin des lèvres. La quantité impressionnante de cheveux qui reposent sur mes épaules m’enveloppe gracieusement, ayant pour action de me réchauffer au cœur de cette nuit froide, aux confins du Pays de l’herbe.


Maeko ||« Tu crois vraiment que je ne t’ai pas vu venir, Kurogane. Je savais que tu allais venir avant même que tu en aies eu l’idée. Ne te moque pas de moi et sort de là. »
Kurogane || « La curiosité est l’un de mes pires défauts, c’est vrai. Toutefois il semblerait que ce soit le tiens également. Pour une femme possédant des pouvoirs tels que les tiens, il s’avère imprudent de se rendre dans des endroits comme ceux-là. »


Un soupir s’extirpa d’entre mes lèvres. Il avait sans aucun doute raison. Néanmoins ce désir qui me poussait à aller vers l’inconnu s’avérait être insatiable, malgré mes efforts divers. Peut-être qu’un jour il reconnaitra que je suis en mesure de me défendre et d’affronter les imprévus de notre univers. Mais ce jour n’est pas arrivé, pas encore. L’entrainement ne fait que commencer, ce n’est qu’un départ. L’apogée de ma puissance est encore bien loin…