- Hokage-Sama…
- Je sais.

J’ignorai si c’était eux qui avaient amené le froid de leur pays, ou si le climat se montrait de moins en moins clément au fil des années, mais la température avait été rarement aussi basse pour une cette saison automnale. Au chaud dans mon bureau, j’avais reçu la visite de mes oisillons plusieurs heures auparavant : deux shinobis, visiblement originaires du village de la Brume, se dirigeaient vers Konoha. En marchant, sans technique particulière, et sans être accompagnés ou avec la volonté de se cacher. A première vue, ils ne représentaient aucun danger et arrivaient dans un but précis et surtout pacifiste. Mais il fallait tout de même se méfier des apparences : si, hormis les gradés du village, personne n’avait connaissance des moyens de détection utilisés au pays du feu, cela ne voulait pas dire qu’ils ne savaient pas qu’ils existaient.

L’avancée de ce qui était une délégation Kirijine fut suivie jusqu’aux portes du village, où les protocoles furent effectués, bien que contestés. Aucune velléité d’aucune sorte et des intentions apparemment sincères. Natsuki s’occupa de les escorter jusqu’au palais où les administrés avaient déjà reçu leurs ordres pour assurer l’arrivée de la seule qui rentra, l’autre attendant aux portes. Privée de toutes armes, le chakra scellé, et surtout seule, je n’avais rien à craindre : après tout, même si l’on avait laissé la jeune femme entrer avec tout son attirail, j’ignorai ce qu’elle pouvait concrètement faire au beau milieu d’un village shinobi : tuer deux ou trois chiens errants ? Déclencher une guerre avec son village d’origine et le Shukai, Kiri attirant alors les foudres du Kamui ? Soyons sérieux : la jeune femme était sincère dans sa volonté de parlementer.

Elle parvint jusqu’au palais sans souci, où on l’accueillit chaleureusement comme n’importe quel dignitaire ou diplomate. J’avais libéré un créneau assez large, ne sachant pas de quoi cet entretien allait être fait. Affublée comme à mon habitude simplement de la cape d’Hokage, ouverte sur une tenue noire, les cheveux détachés et parfaitement coiffés (ok on est ninja, ok on est Kage, ok on fait la grande à recevoir des diplomates, mais on reste du sexe féminin hein, certains clichés sont à cultiver : je perds énormément de temps dans l’entretien de mes longs cheveux soyeux et doux). Puis on frappa et entra. Natsuki en premier lieu, la Kirijine ensuite. Debout, à moitié assise sur le bureau, je me redressai à sa vue, lui offrant un large sourire chaleureux.

- Bienvenue à Konoha, Mamoru Azuni, les oisillons font vraiment un travail fabuleux. Je vous en prie, asseyez-vous.

Tournant les talons pour aller m’assoir de mon côté du bureau, je lançai un regard furtif à Natsuki : connaissant par cœur le Céruléen, je savais qu’il allait rester dans un coin de la pièce, à écouter tout ce qui allait se dire mais n’intervenant que si je lui demandais. Me reconcentrant sur mon interlocutrice, j’enchaînai.

- Alors, que me vaut le plaisir de votre visite ? Ordre du Kamui ou du Mizukage ?

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