Le réveil retentit et une main chercha à le faire taire mais celle-ci disparut alors qu’un boom se fit entendre. Elle venait de tomber misérablement de son lit. Elle était Natsumi Mairu, fille pas très matinale malgré ses maints réveils au chant de coq que lui imposait sa vie d’apprentie kunoichi. Vêtue d’une simple culotte en guise de pyjama, elle resta ainsi affalée sur le ventre à même le sol, se contentant juste de tourner la tête sur le côté pour pouvoir respirer avec aisance. Son regard était vide, ses membres étaient écartés d’une façon désordonnée comme ceux d’un cadavre qu’on venait de jeter sans ménagement. Le réveil continuait d’émettre un bruit assourdissant qui ne semblait pas pourtant la déranger car elle resta allongée dans la position plutôt pathétique qu’elle avait adoptée au lieu d’arrêter le vacarme de l’horloge. Elle resta affalée ainsi durant plusieurs minutes avant de se décider à bouger enfin. Elle se releva puis des pas lents et mal assurés, elle se dirigea vers la table de nuit pour faire taire enfin le réveil.

Elle se dirigea vers l’unique miroir qui ornait la pièce puis elle s’y regarda attentivement sur tous les angles. Elle défit ensuite ses cheveux, qu’elle avait l’habitude de tresser avant de se coucher. Ceux-ci tombèrent en cascade pour encadrer harmonieusement son visage. Ils avaient bien poussé et sans les nattes d’écolière habituelles, ils ondulaient légèrement. Elle continua à s’admirer un moment puis elle alla chercher ses lunettes puis revint avec celles-ci sur son nez devant le miroir. Alors qu’elle se regardait, le souvenir de l’époque où son ex sensei n’arrêtait pas de se moquer d’elle à cause de son acharnement à vouloir cacher sa poitrine qu’elle trouvait trop généreuse lui traversa l’esprit. Elle avait alors dix-sept ans et ne supportait pas le regard des hommes sur elle. Si montrer sa petite culotte au monde entier ne la dérangeait guère, un regard de travers sur sa poitrine la mettait hors d’elle, bien qu’elle était du genre flegme. Complexe développé sans doute à cause de son désir de ne pas vouloir ressembler à son sensei de l’époque qui était sans conteste l’une des femmes à avoir les plus gros seins du monde. Celle-ci, bien qu’était de tendance homosexuelle, avait même su user de sa poitrine comme une arme pour piéger les hommes amateurs de gros lolos. Chose que Mairu trouvait plus que répugnante au point qu’elle avait fini par mettre à exécution son rite, plutôt grotesque vu de l’extérieur, de compression de poitrine sous des mètres de bandage avant chaque habillage matinal. Au début cela lui demandait un peu de temps mais aujourd’hui il lui fallait moins d’une minute pour tout camoufler bien que sa poitrine avait encore pris de volume depuis cette époque.

Elle avait vécu ainsi durant plus de quatre ans et pour pousser le vice encore plus loin, elle avait même cultivé une image «moe» de sa personne. Mais à son âge, entretenir cette image de gamine s’avérait de plus en plus difficile. Avec ses vingt un printemps passés, elle ressemblait plus à une planche à pain déguisée en gamine qu’à un vrai bourgeon innocent. Une des raisons qui lui donnaient envie d’assumer enfin ce qu’elle était. Ce désir la tenaillait depuis plusieurs jours déjà mais elle n’arrivait pas à se décider. La nuit passée elle avait pesé longuement le pour et le contre de ce changement et bien que le pour avait fini par écraser le contre, à son réveil elle hésitait toujours à appliquer sa décision. Mais l’image que le miroir lui renvoyait actuellement avait fini par la convaincre. Ce fut donc avec cette résolution d’assumer enfin son côté adulte, qu’elle s’en alla dans la douche d’où elle sortit plusieurs minutes plus tard. Elle se vêtit comme à la coutume, c’est-à-dire avec ses éternelles chemise blanche et jupe plissée style écolière. Cependant elle avait laissé ses cheveux au vent et à travers son haut, qui était, comme d’habitude, fermé jusqu’au dernier bouton, on pouvait deviner aisément sa voluptueuse poitrine. Un papillon de nuit venait de sortir de son état de chrysalide …

Ex Sensei:

Nouvelle Apparence: