Yuki. Mon pays, et le pays de mon clan. Je n'y avais pas vraiment mis les pieds ces derniers jours, surtout par manque de temps et suite à mes nouvelles fonctions. En effet, peu avant mon départ pour cette mission diplomatique, l'Empereur m'avait convoqué afin de me faire part d'une nouvelle. Une bonne nouvelle pour moi et pour l'Empire : ma promotion au poste de Taichou. C'était avec plaisir que j'apprenais cela puisque je faisais en sorte d'être irréprochable dans mes actes pour l'Empire et je ne le cachais pas : je travaillais dire pour être là où j'en étais désormais. La méritocratie ? Ce système prenait amplement tout son sens maintenant que j'avais été gradé, et bien sûr, je ne comptais pas du tout m'en arrêter là. Mes objectifs n'étaient clairement pas atteint : il me fallait êter le futur chef de clan et pourquoi pas penser à être un Seigneur de Guerre. J'avais le temps pour tout ces petits projets.

Aujourd'hui était le jour de mon départ du Shozaichi pour me rendre directement au Pays de la Neige, et plus précisément au lieu où se trouvait l'ancienne Damyo de ce pays. Pour être honnête, je ne savais pas vraiment mon état d'esprit. J'étais un peu deboussolé par la nouvelle : la Damyo n'était pas morte comme tout les autres, et en plus de cela l'Empereur souhaitait la remettre au pouvoir. Je n'étais pas très positif quant à cette idée pour deux raisons : les autres Damyo étaient morts et il ne restait plus que celle du pays natal de l'Empereur, comment pouvait-il être pris au sérieux quand cette nouvelle parviendrai aux Oreilles du peuple ? Puis, la seconde raison était que je voulais être le Seigneur de Guerre de mon pays à la place de Yuki, dont je n'avais toujours aucune nouvelle. C'était donc normal que je n'étais pas, pour cette fois, en total accord avec l'Empereur.

La marche fut éprouvante par tant de questions que je me posais, mais j'arrivais enfin à destination. La Damyo se terrait dans un petit temple en compagnie de quelques soldats dans le secret, il ne devait pas s'attendre à me voir dans l'immediat puisque je venais à l'improviste afin de garder le secret de son existence. Personne ne devait encore savoir que la Damyo était en vie. Pas pour l'instant, tout du moins.

Je viens pour rencontrer l'ex-Damyo, Akeko Oge ....

Avais-je lancé aux soldats devant la porte, mais j'avais oublié de me présenter et les deux gardes étaient sur la défensive. Un peu normal.

Excusez-moi, je suis Samui Kirito, Hei... Taichou du Shukai, et je suis envoyé par Samui Kakeshuou, l'Empereur.

Je leur tendis une missive, écrite par la main de l'Empereur lui-même, pour vérifier mes dires et enfin, les soldats me firent rentrer dans le temple. Il me faisait attendre, patience que je n'ai jamais vraiment eu, il faut l'avouer.

Oge Akeko, ex-Daimyo de Yuki no Kuni

L’attente n’est pas bien longue. Pour quelqu’un recluse au fin fond de son propre Pays, sans visite de courtoisie ni balade à faire dans une terre sans cesse dévorée par le mauvais temps, il n’y a pas grand-chose à faire. D’autant plus quand on commence à entrer dans la catégorie des personnes âgées. Il ne s’écoule donc que peu de temps entre la remise de la missive impériale, et l’entrée en scène de la vieille Chouette. Celle-ci garde un air grave sur le visage, mais n’en reste pas moins polie et attentionnée.

« Bienvenue sur ces terres glacées, Kirito Samui. Je ne doute pas que ce voyage a du être éreintant. Mets-toi à l’aise, jeune homme. »

La pièce présente un petit ensemble comptait une table et deux coussins. Une servante passe pour servir le thé, et laisse les deux protagonistes dans l’intimité et le secret. Les gardes ont été congédiés et restent à bonne distance. La servante, après avoir accompli son office, n’a pas demandé son reste et a quitté les lieux. Ne reste donc qu’un jeune soldat et une vieille et ancienne Seigneur féodal. Deux opposés en tout point : homme-femme, combattant-diplomate, jeunesse contre ancienneté.

« N’y allons pas par quatre chemins, veux-tu ? Je connais bien celui qui t’envoie. Je l’ai aidé à occuper la place qu’il a aujourd’hui tout comme il m’a aidé à quitter mes précédentes fonctions. Autant te dire que je ne le porte pas nécessairement dans mon cœur, même si je ne lui rejette pas entièrement la faute … . Si l’Empereur t’a fait venir, c’est pour deux raisons : soit une demande particulière à laquelle seule ma pauvre dépouille peut répondre ; soit disposer de cette même dépouille pour de bon. »

La grand-mère garde l’esprit assez lucide. Bien que le coup d’État a été un choc pour elle, elle était assez intelligente déjà à l’époque pour comprendre certains rouages et les nécessités du Temps. Sa famille avait été épargnée et demeurait libre et sans encombre dans le reste du Pays. Elle avait été mise en sûreté, bien qu’à l’écart des autres. Et le Pays des Neiges n’avait pas encore à se plaindre d’un quelconque désordre provoqué par l’Empire. Bref, pour l’instant, le statu quo est de rigueur, même pour elle.
Mais elle sait aussi que le Kamui est un personnage étrange et impénétrable. Ses pensées les plus claires sont une énigme pour son propre entourage, et il peut changer du tout au tout dans ses décisions, sans en prévenir qui que ce soit. Deux options sont donc présentes aujourd’hui : l’utilité ou la mort.

« Alors, jeune homme. Dans quel état ton Empereur souhaite-t-il me voir : vivante ou morte ? »

Au final, je n'attendis pas si longtemps que cela et au contraire, une vieille dame était vite arrivée alors que les soldats lui avaient apportés la missive impériale quelques minutes avant à peine. Je la regardais attentivement, car c'était la toute première fois que je la rencontrais. D'ailleurs, c'était la toute première Damyo (ex-Damyo dans ce cas présent) que je rencontrais de ma vie. Au final, cela n'avait rien... de surprenant. M'accueillant poliment, je souris et suivis la vieille femme pour m'asseoir en face d'elle. Mon regard se portait sur la pièce : c'était plus simple que je n'aurai pu le penser. On pouvait pas faire plus simple même !

Merci pour ce chaleureux accueil.

Car malgré la simplicité, j'étais bien accueilli et cela aurait pu en être totalement autrement avec la relation que l'ex-Damyo pouvait avoir avec l'Empire. D'ailleurs, elle était une femme directe et c'était tant mieux. Passer par tout les chemins pour en arriver à ce que j'avais à dire : très peu pour moi. Après tout, j'étais loin de faire dans la diplomatie ! J'étais un soldat, c'est tout. Pour Oge Akeko, j'étais là pour seulement deux raisons possible : soit l'Empereur avait besoin d'elle, soit pour mettre fin définivitement à ce jour. Soldat et patriote que j'étais, me résigner à tuer une vieille dame était quelque chose que je ne m'en sentais pas capable.

Vivante ou morte, le choix était vite fait. L'empereur avait besoin d'elle, clairement. Et moi, j'étais là pour savoir quel était son avis sur la question, surtout car j'étais pessimiste quant à l'idée de voir cette dame revenir en tant que Damyo.

Vous avez raison, allons directement à l'essentiel. Disons que l'Empereur m'envoie ici pour prendre la température. Suite à une reunion entre Samui, nous sommes d'accord pour dire que les tensions sont assez compliqué sur notre pays. Vous êtes reclus mais je pense que vous aviez tout de même des nouvelles, n'est ce pas ? Les Suzuranes, etc... L'Empereur a pensé qu'il serait bon de vous restaurer en tant que Damyo.

La bombe est lancée, voilà. J'essaye de regarder si Akeko a une réaction.

Pour être honnête encore une fois, je ne pense pas ce que cela soit une bonne idée. Et, il m'a donc envoyé MOI afin de voir avec vous ce qui serait le mieux, et également savoir si vous pourriez reprendre votre pays.

Oge Akeko, ex-Daimyo de Yuki no Kuni

La nouvelle est aussi surprenante qu’étrange ! Et la façon dont le jeune Samui présente les choses ne rend la situation que plus comique. Après s’être vue dépossédée de ses terres et de son droit, rejeté de ses gens et éloignée du reste de sa famille, elle doit maintenant se plier à la demande et venir à la rescousse, tout en restant sous la surveillance de l’Empire ? C’est soit une mauvaise blague, soit une blague de mauvais goût. Et si elle était plus moqueuse, elle pourrait s’esclaffer de vive voix.

« Donc, après avoir réduit ma légitimité et bafoué son engagement envers l’Alliance, ton Empereur veut que je vienne à sa rescousse ? Il ne manque pas de culot, et je serais bien tentée de vous laisser dans vos magouilles et complications personnelles ! Quand on sème, on récolte peu importe la qualité ! … »

Les propos sont durs ; mais l’Ancienne Daimyo a déjà rencontré l’Empereur autoproclamé. Elle connaît ses motivations quant au Coup d’État ; le pourquoi des assassinats, et la raison de sa survie. Quelque part, elle demeure reconnaissante de ne pas avoir été noyé dans l’image de corruption et de trahison idéologique d’autres Seigneurs Féodaux du Shukaï. Mais le mal reste fait, et rien ne saurait le réparer.

La vieille chouette est pourtant curieuse ; déjà sur les raisons qui poussent à ce soudain changement de situation, et à ce qu’il impliquerait comme limites – car il y a toujours des contraintes avec un homme comme Kakeshuou Samui. Mais avant tout, c’est son invité qui l’intrigue ! Il n’a pas caché son jeu et a dit d’entrée de jeu qu’il était opposé à cette décision. Et pour le coup, elle est bien curieuse de connaître ses raisons ! Non pas pour le plaisir de le contredire, ou encore pour trouver un débat qui la rajeunira de quelques années ; mais seulement par curiosité … .

« Mais avant de donner ma réponse, je suis amusée par ta franchise. Qu’est-ce qui te perturbe dans la décision de ton Maître ? Crains-tu les redoutables pouvoirs et l’influence mondiale d’une vieille femme dont le sort a laissé le monde indifférent ? Que justifie ton refus à mon éventuel retour ? »

Je regardais de mes yeux clairs et azurés la vieille femme face à moi, après lui avoir dit la raison de ma présence ici et sans omettre mon avis sur la question. Maintenant, je la fixais pour entendre la réponse qu'elle allait me dire. Oge Akeko semblait malgré son âge être une femme forte, et je pouvais d'un côté comprendre pourquoi l'Empereur avait décidé de ne pas la tuer. Et, la dame me faisait comprendre qu'elle pouvait laisser la situation actuelle telle qu'elle était. C'était une possibilité, possibilité qui m'allait parfaitement.

Elle continua de parler, me demandant alors la raison de mon refus à son possible retour. C'était tout un long discours là que je pourrais lancer, mais comme depuis mon arrivée à sa demeure, je préférais rester concis et direct. Passer par différent chemin n'était pas mon but, et la situation était pressée. Passant une main dans mes cheveux blonds, je lâchais un petit soupir discret avant de prendre la parole pour répondre à l'ex-Damyo de Yuki no kuni.

Et bien, après avoir tué tout les Damyos, comment réagirait le peuple en apprenant que l'Empereur a laissé la vie à la Damyo du pays où est son clan ? Certaines personnes ne sont pas en accord avec les décisions du Kamui, et attiser cette haine ne jouerait guère en sa faveur. Pour autant, l'idée de vous restaurer n'est pas mauvaise, et je ne m'y oppose pas fermement. Cependant, je ne vous fais pas confiance. Le peuple ne vous a pas oublié, et je pense que si vous le voulez, vous pourriez diriger une rébellion face à l'Empire.

Je laissais planer un léger silence, regardant le comportement de l'ancienne Damyo afin d'y déceler n'importe quoi qui pourrait me prouver qu'elle trahirait à n'importe quel opportunité l'Empire.

L'installation d'un Triumvirat sur le pays de la Neige permettrait de resserrer les liens de la population. Vous, ainsi que les conseillers des clans du pays de la Neige formeraient le gouvernement de Yuki no Kuni. Mais, comment savoir que l'on peut avoir votre confiance, Oge-dono ?

Et, maintenant, je voulais savoir si cette dame pouvait être digne de confiance.

Oge Akeko, ex-Daimyo de Yuki no Kuni

Le jeune homme ne mâche pas ses mots. En un sens, il n’a pas tort, car tourner autour du pot est la dernière chose à faire dans une négociation aussi importante. Et l’Ancienne apprécie de voir de jeunes gens prêts à défendre leurs idées sans craindre de représailles. Certes, c’est une mamie face à un beau et fier combattant. Mais ca ne signifie pas qu’elle soit résignée et prête à se soumettre !
Les propos tenus par le Samui la font sourire. Elle croise les bras, tente de conserver un dos droit et ne quitte pas le soldat des yeux. Elle reste fascinée par cette force de caractère ; en vérité, ce caractère trempé lui rappelle quelqu’un … .

Peur d’une trahison sur fond d’appui populaire. Oui, il est vrai que la Daimyo avait une solide réputation avant qu’on ne « dispose » d’elle et de sa présence. D’ailleurs, l’annonce de sa mort avait mis les habitants de Yuki en froid avec le nouveau système impérial, qui n’aurait pas tenu ses engagements dans la préservation des droits de chacun. Mais la présence du Clan Samui, et la délégation de responsabilités à des Gouverneurs et Seigneurs de Guerre proches du peuple et investis dans un devoir de protection et de service auprès des populations avait eu son effet. La vieille Akeko n’était pas sans l’ignorer.

Alors amie ou ennemie ! Une vaste question ! Ce serait dur de croire qu’elle n’avait aucune colère contre celui qui avait trahi ses attentes ! En vérité, elle est prête à comprendre les raisons de son geste ! Mais pas la méthode, ni la conclusion politique. Opposée à l’Empire ? Pas nécessairement non plus. Mais opposé au personnage central, avant tout, oui, cela est possible … .
Elle veut cependant encore jouer quelques instants avec son hôte si « charmant ». Après tout, avoir un homme aussi sincère peut se démontrer précieux à bien des points de vue.

« Je ne suis pas portée sur un désir de rébellion. L’Empire m’importe autant que le Triumvirat corrompu par d’autres Seigneurs féodaux. Mon seul objectif est la paix et la sécurité de mes concitoyens. A ce sens, peu importe ce qu’il faut servir comme système : si l’Empereur peut garantir cela, je le suivrais et j’intègrerais ce Triumvirat des Neiges. S’il trompe mes espoirs encore une fois, il me comptera parmi ses adversaires. »

Un échange simple, mais compréhensible. La vieille Chouette en sait assez pour être raisonnable, et savoir quels intérêts retirer de cette association. Le régime politique du Triumvirat avait ses défauts, et l’Empire a ses vices. Elle connaît les deux, mais préfère se concentrer sur des priorités plus immédiates et locales que de penser à l’intégralité du Shukaï – bien que ce fut son rêve fut un temps.

Un petit sourire mesquin vient décorer ses lèvres gercées. Elle vient vraisemblablement d’avoir une idée qui pourrait bien prendre Kirito Samui au dépourvu !

« Je souhaiterais également que ma famille me soit rapprochée, et que nous vivions plus dans l’exclusion. Si je dois réapparaître en public, mieux vaut démontrer que malgré la tromperie, ton Maître a traité dans de bonnes conditions ! Et … je veux que tu sois membre de ce Triumvirat. »

Décidément, ce doit être un truc de vieux que de pousser la nouvelle génération dans des situations qu’elles n’approuvent pas !

Et encore une fois, je montrais clairement mes pensées en les expliquant à la vieille femme. Une Rébellion, c'était ce dont j'avais peur, le plus peur et c'était légitime, n'est ce pas ? Peut-être que l'ex-Damyo avait des envies de vengeance et peut-être que c'était donc une possibilité pour elle. Je mettais donc le point sur cela afin de savoir quelle était la pensée de Oge Akeko. Serait-elle une gêne ou serait-elle une aide précieuse et une personne sur qui l'on pourrait compter. *

Et elle m'expliquait alors que pour elle, le plus important était la sécurité et la paix des habitants du Pays de la Neige. Elle n'avait aucune ambition à lancer une Rébellion, qui ferait certainement plus de conflits et de pertes qu'autre chose. Ce qu'elle souhaitait donc était similaire à ce que je voulais et ce que l'Empire souhaitait également. En tout cas, elle était dans l'accord des choses si c'était comme cela que tout se passerait sinon, elle serait une ennemie s'il y avait trahison.

Il n'y aura pas de trahison, de mensonges. Et, tout me semble à croire que vous êtes des notre alors.

Je lui faisais un sourire, content de l'issue de cette mission malgré tout. Oge Akeko allait faire parti du Triumvirat de Yuki no kuni, et mes doutes n'existaient plus vraiment après avoir pu discuter avec elle. Elle me semblait directe, franche et prête à tout pour que son pays soit dans les meilleurs conditions de vie. Par la suite, elle demandait à être rapprochée de sa famille et c'était tout à fait normal mais la seconde proposition me laissa clairement sur le cul. Elle voulait que je sois membre du Triumvirat, représentant du clan Samui.

Sachez que vous serez libre et n'aurez de compte à rendre à personne, du moins concernant le Triumvirat cela est normal. Donc, vous pourrez revoir votre famille. Et concernant cette proposition, je.... Je suis content que vous pensez à moi, cependant je ne suis pas celui qui doit prendre la décision. C'est l'Empereur qui doit choisir, et le clan Samui églement. Cependant, j'accepte l'offre et je pense que l'Empereur n'y verra aucun inconvénient.

Avouais-je alors, toujours un peu surpris que l'ex-Damyo me propose cela. Et, je décidais avant de prendre de congés de demander avant tout la raison de cette demande.

Pourquoi moi ?

Oge Akeko, ex-Daimyo de Yuki no Kuni

La chose semble tirée au clair. Et au fond de son cœur, l’ex-Daimyo est profondément rassurée de savoir que ce traitement qui est le sien va enfin prendre fin. Sans être en prison, elle était séparée de sa famille, mise à l’écart, afin que personne ne soit au courant de sa disparition. Seule sa petite-fille avait été vu quelques fois, mais presque plus de nouvelles depuis près d’un an. La fin de cette mise en quarantaine est une délivrance, un soulagement sans comparaison possible depuis le coup d’État et l’avènement de l’Empire.

Désormais, la vieille femme est appelée à régner de nouveau, en collaboration avec les représentants des principaux Clans ainsi que les autorités urbaines du pays. Ce projet de la part de l’Empereur est ambitieux, et va dans le bon sens ! Sans être proche des Siens, Akeko a eu écho des évènements frappant le Pays et l’ancienne Alliance. Elle sait que si l’équilibre est relativement bien entretenu, il demeure des déséquilibres dangereux qui peuvent retourner le pays en peu de temps. Et la proximité de nations belligérantes ne permet pas d’envisager une sécurité relative. Il faut donc colmater les brèches le plus tôt possible, et ce Triumvirat est en soi une excellente solution au problème !

Le jeune Samui venu lui apporter la nouvelle semble à la fois ravi de la réussite de son entreprise, et surpris de ses attentes. Particulièrement quant à sa participation à ce même Triumvirat. Il est certes un candidat envisageable, mais il est aussi très jeune ! Il y a certainement des membres du Clan plus expérimentés, et volontaires dans ce projet ! Sans doute seront-ils inquiets d’y participer. Mais avant tout, il semble ridicule de solliciter dans ce genre de plan une personne qui a montré toute sa réticence à la mise en place de cette nouvelle direction ! Alors pourquoi !

« La raison est simple, jeune Kirito. Tu viens du Clan Samui, et ces derniers sont très attachés à l’Honneur de leur Clan. De plus, tu es en soi opposé à cette nouvelle direction. Or, un homme intègre ne cherchant pas à obtenir le pouvoir à travers ce type d’organisation et qui tient avant tout à ses principes et son honneur sont ce qu’il faut pour garantir l’équilibre d’un Triumvirat … . Tu dois le savoir de ta famille, n’est ce pas ? »

C’est une pique directement adressée à l’Empereur. Kirito l’aura certainement compris, mais peu importe. Après ces années de mise à l’écart, la vieille femme peut bien se permettre ce genre de petit écart sans craindre de retombée. Il n’est pas dit qu’elle ne fera pas payer son audace au Kamui un jour ! Mais pour l’heure, l’urgence va à son peuple. Cette préoccupation qu’elle a toujours entretenue pour les Siens, sans détourner son regard des problèmes de ce Pays des Neiges. Il est sans doute temps que les choses évoluent et montrent cette liberté et indépendance des pensées au sein de l’Empire.

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