Un discours du Kazekage? Je n'allais tout de même pas manquer ça, non? C'est bien évidemment la curiosité qui prime même si je sais déjà que je ne vais sans doute pas apprécier ce qu'il a à nous annoncer. L'examen approchant à grands pas, la raison de notre présence sous le balcon principale du palais est évidente. Mais peut-être que le clochard en profitera pour nous faire partager d'autres informations importantes. Toujours est-il que c'est un événement auquel je ne peux pas vraiment échapper. Et puis qui sait... avec un peu de chance Oniri remettra ça et tirera une balle dans la poitrine de notre cher Kage!

*Ce serait dommage de manquer ça!*

Un bref sourire s'installe sur mon visage tandis que je survole la foule massée en face de l'imposante bâtisse. Cette fois Kioshi a décidé de s'adresser au peuple depuis le palais et non depuis sa tente. Un choix plutôt logique. Et encourageant... Peut-être qu'il ne nous ridiculisera pas pendant l'examen et qu'il recevra les autres Kage dans le siège du pouvoir de Suna. Et non sa pathétique demeure en toile... Comment être pris au sérieux par nos ennemis s'ils n'accordent même pas un minimum de respect au Yamada? Il a sûrement du se rendre compte qu'il ne peut pas continuer à vivre comme un hippie! C'est déjà une bonne nouvelle en soi...

*Il sera peut-être pris au sérieux pour une fois...*

Je l'espère en tout cas! Le voilà qui fait son apparition et alors que la majorité de la foule applaudit pour l'accueillir, je me contente de garder les mains dans mes poches et de rester parfaitement droit sur mon nuage de sable. Cette manifestation... d'amour pour le Kage m'insupporte au plus haut point. Encore une fois le peuple de Suna applaudit celui qui le mènera à sa perte. On dirait des agneaux qui se laissent emmener docilement à l'abattoir. Pathétique...

Dès les premiers mots du Kage, je lâche un soupire. Je m'attendais à ce qu'il nous encourage à nous montrer courtois et accueillants, à mettre de côté les vieilles rancoeurs. Mais croit-il sincèrement qu'on peut effacer le passé d'un claquement de doigts? Je dois la mort de mon père aux Konohajins. Et je ne compte pas faire des efforts pour ces derniers. Je réduirai en bouillie chaque ninja de la feuille qui se dressera sur ma route. Que ce soit pendant l'examen... ou en dehors.

*Comment peut-il nous demander d'oublier les morts de nos proches pour que l'événement qu'il a choisi d'organiser ici se déroule bien?* il ne pense qu'à lui ou quoi? *Il aurait peut-être du penser à la rancoeur que nous avons envers l'un ou l'autre village avant d'inviter la lie du Yuukan ici...*

S'ensuit des précisions sur la sécurité dans lesquelles il fait référence à Saibogu Oniri. S'il savait que c'est précisément sa cheffe de la sécurité qui a abattu sa précieuse Zanshi... J'ai presque envie de mettre mes mains en porte-voix pour partager ce détail avec lui. Il verrait alors à quel point le gens en qui il place sa confiance sont loin d'être ce qu'il imagine. Encore une preuve de son manque de clairvoyance...

En revanche je suis plutôt satisfait par l'annonce d'une nouvelle élection pour les conseiller. Je compte bien brider un mandat afin de me rapprocher un peu plus de Kioshi et avoir ainsi au cercle fermé que sont les autorités de Suna. Il faudra que je m'organise pour me donner toutes les chances de remporter un poste. Mais pour l'instant je vais me concentrer sur l'examen qui approche à grand pas. Chaque chose en son temps...

Finalement il nous menace: il faut qu'on montre l'exemple, qu'on ne cherche pas à régler seuls les litiges qu'on pourrait avoir avec les étrangers. Compte là-dessus, ouais! Pour peu que je puisse le faire discrètement, je ne vois aucune raison de me priver de tabaser un genin ou deux... C'est de bonne guerre, non? Le discours se termine ensuite sur des encouragements. La foule est gonflée à bloc et c'est un véritable tonnerre d'applaudissements et de cris encourageants qui ponctuent la dernière phrase du Yamada. De mon côté je reste aussi immobile que silencieux...

Cette journée ne se trouvait pas être un jour comme un autre, nous commencions tout d'abord par le discours du Kazekage, le dirigeant de ce village. Un événement qui rappelait des mauvais souvenirs à Suna. Le discours du nomade se trouvait être fait au bâtiment nommé le Conseil du Palais Souverain. Cet édifice comportait un balcon et ce balcon avait vu des nombreux Kazekage. Malheureusement, le Godaime avait passé les derniers moments de sa vie sur ce même balcon. C'était pour cette raison que le discours faisait peur aux habitants de Suna. Une balle Saibogu avait été tiré à l'encontre de l'écarlate, cela pouvait recommencer ? Est-ce que nous allions à nouveau perdre confiance ? Ces questions étaient celles des villageois qui suite à l'assassinat avait perdu confiance en les autorités du village. Le Kakumeigun avait été visé du doigt, l'institution était même selon certains rempli d'incompétents.

Yami était peut-être mal tombée. À ce moment-là, elle qui faisait partie du clan Ketsueki avait doublement de travail afin de redonner confiance. J'avais cru cela dit en ses compétences et j'avais eu raison. Depuis j'avais aussi rejoint le Kakumeigun pour apporter ma pierre à l'édifice, j'aspirai même à aider à redorer son blason. Les missions, je les accomplissais du mieux que je le pouvais aux côtés des autres membres de l'unité spéciale, de façon à prouver notre valeur. J'étais d'ailleurs chargé d’accueillir les Konohajins. Cette tâche qui m'était incombé était plutôt de nature administrative mais j'en étais tout de même content. Je pouvais non seulement accomplir mon devoir en tant que Sunajin mais aussi rencontrer des membres du village de la feuille.

Je me dirigeais donc, vêtu d'un Kimono noir vers le lieu du discours. Je n'étais pas le seul à remonter les rues de Suna pour rejoindre ce point. Des Shinobis, des femmes, des enfants, des familles entières voulaient assister à cela. C'était étrange d'un côté mais d'un autre, on avait l'impression que la confiance avait été regagné. Ce n'était peut-être pas le cas, ils étaient sûrement plus attirés par l'examen Chûnin qui pouvaient avoir de grandes retombées pour notre village. Oui en effet, les retombées financières n'étaient pas à oublier. Les bars, les auberges, les magasins allaient pouvoir profiter des centaines et des centaines d'invités.

En plus de pouvoir attirer les honnêtes marchands, ça pouvait aussi attirer les mauvaises personnes. Les vols, les rackets, les agressions étaient fort possible. De ce fait le dispositif de sécurité était renforcé la journée mais tout autant la nuit, il fallait veiller à ce que tout le monde puisse circuler paisiblement et librement dans nos rues. J'arrivai finalement, peut-être un peu tard au vue de la foule s'étant concentrée au milieu de la place. Je me rappelais brièvement de l'évacuation des troupes à laquelle j'avais participé étant genin, aujourd'hui je ne ferai sûrement plus la même chose mon grade ayant changé ; Cela dit, j'étais prêt à agir au moindre problème.

Le Kazekage se montra alors et commença son discours. Il appuyait sur le fait que cet événement allait réunir les différents villages Shinobi. L'occasion parfaite pour pouvoir assurer la paix entre nos différentes nations, c'était une bonne idée. Le Raikage avait accepté tardivement notre invitation. J'en connaissais la raison, un conflit plutôt personnel opposé Yamada Kioshi à un membre du clan Seki de Kumo. Ce problème avait été réglé par la lame de Raikage qui avait décidé de mettre fin aux jours de Seki Azar. Comme je le savais et le pensais, la sécurité était renforcée et il nous parla donc de Saibogu Oniri, la conseillère.

Je découvris alors le côté orateur de notre Kazekage, il pouvait être surprenant. Il passait d'un simple nomade Yamada à quelqu'un de bien plus entraînant et avec de la prestance quand il le souhaitait. Il avait même fait l'effort d'oublier sa tente quelques instants, c'était une bonne chose de changer les habitudes pour s'adapter aux autres.

«  Bien, commençons dans ce cas.  »

Dis-je à la fin de son discours, je devais me préparer à accueillir les Konohajins. Du mobilier était préparé, des papiers, des vivres-.. On voulait accueillir convenablement nos invités.

Aujourd'hui Kioshi enfilait ses fringues de Kazekage. Dans la foule, à côté de mon père, même si mon visage était sérieux, je trouvais amusant de le voir ainsi. Quelle classe ! Mais cette tenue était définitivement moche et destinée aux cérémonies de ce genre. Rien de plus. Quelques jours plus tôt, je m'inquiétais pour lui aux côtés de Yami, mais il prouvait une fois de plus qu'il était un ninja hors pair à qui on ne prenait pas la vie si facilement. Seul son bras en moins m'enquiquinait car je me mettais à sa place.

L'examen et l'arrivée de toute une ribambelle de zigotos venus d'ailleurs n'avait jamais été aussi proche. C'était la raison qui poussait Kioshi à s'adresser à tout Suna de cette façon. Au début le discours était plutôt bien, enfin il était bien dans son ensemble même, si on le prenait objectivement. Mais personnellement, les passages sur l'alliance avec Konoha, ennemis avant et alliés ensuite, me firent grincer des dents. Mon père le remarqua et posa sa main sur mon épaule. Il savait que le nom de Konoha me faisait inévitablement penser à la perte de maman.

Et Kioshi lançait les règles que nous devions respecter. Ne pas manquer de respect envers les shinobis étrangers, ne pas créer d'incident diplomatique, etc... Dans le fond j'étais bien d'accord. Je n'avais que faire de me prendre la tête avec un kumojin ou un shukaijin. Ils ne représentaient rien pour moi. Mais c'était différent concernant les Konohajins. Leurs aînés avait guerroyé contre nos aînés. Aussi mystérieuse soit la mort de ma mère, elle avait eu lieu pendant cette guerre. Je les en tenais pour responsables.
Alors oui, pour l'image de Suna, pour l'image de Kioshi Kazekage, et avant tout pour ma réussite, je mettrais cette rancune de côté le plus possible. Mais si les épreuves me le permettaient, je me ferais une joie d'en éliminer le plus possible ou de leur mettre des bâtons dans les roues. Si c'était de manière officielle, quel mal y avait-il à cela ? Un examen, était normalement fait pour confronter les forces de chaque village entre elles. Ou alors les règles avaient changé. Il me tardait maintenant que cela commence. Et heureusement je n'étais pas assez bête pour laisser parler ma rancune devant les jury de cet examen.

Pourtant, écouter des âneries officielles dites par celui qui se rapprochait le plus d'un frère pour moi ne me plaisait pas. Avant la dernière partie du discours, je dégageais de mon épaule la main de mon père et tournais le dos à toute cette mascarade.

- J'en ai assez entendu, ça me saoule. Tu sais où me trouver.

Ce faisant, je quittais les lieux en me faufilant entre la foule qui buvait la fin du discours comme du petit lait. Si certains avaient certainement un avis critique, d'autres gobaient forcément. C'était pareil avec la mauvaise littérature.

L'air de rien le Yamada avait sa petite prestance en adossant son rôle d'Ombre comme il se devait. Je le voyais s'améliorer au fil des jours. Peut-être pourrions nous en faire quelque chose finalement. Son discours étaient assez classique mais efficace. Je me voyais assommé par une charge de travail considérable alors que mon état ne s'était guère arrangé. Kioshi avait refusé de me mettre en arrêt. Ainsi en tant que Kunoichi obéissant à son supérieur je n'avais d'autre choix que de me plier à ce genre d’exigence. Au moins mon insomnie allait présenter ses avantages.

Pour ce beau discours j'avais pris la peine de sortir de chez-moi. Prenant tout de même soin d'éviter autant que possible le soleil, je m'étais réfugier sur un toit d'on l'ombre de la bâtisse arrière offrait un refuge conséquent à ma silhouette effacé. J'étais tout de blanc vêtu et à l'image des Yamada ne m'encombrait d'aucune chaussure. Ainsi assise et adossée contre un mur, je profitai du spectacle qu'offrait la foule en contre-bas et du Kazekage proclamant son discours sur ce fameux balcon. Il y avait comme des airs de déjà-vu, seulement cette fois-ci la sécurité était grandement renforcée. Des Yamada senseur étaient postés aux quatre coins des ruelles et tous se tenaient prêt à user de leur pouvoir pour faire fondre en plein vol le moindre projectile métallique. L'ironie étant que j'avais moi-même ordonné que cette mesure soit mise en place.

L'histoire de Zanshi me semblait à présent si lointaine, comme si elle avait eu lieu dans une autre vie. Il fallait dire que tant de chose s'étaient déroulées depuis lors, notamment avec les événements de Yuki. Après coup tous avaient repris leur vie comme si de rien n'était. Même Kioshi restait égal à le lui-même et ce malgré la perte de son bras. Je ne pouvais pas en dire autant. Nombreux étaient ceux qui s'en doutaient, mais aucun ne s'en rendait réellement compte. J'avais changé sur bien des aspects. Seulement il me fallait continuer de faire bonne figure. Toujours paraître en restant la conseillère froide et autoritaire aux yeux d'autrui.

J'eus un petit sourire ironique en pensant que finalement ceci était le lot de vie d'une Kunoichi. En somme j'entrais parfaitement dans mon rôle. Œuvrer dans l'ombre et se sacrifier pour protéger sa nation. Seulement cela aussi commençait à changer. A l'époque où j'avais tiré sur Zanshi, je n'avais fait qu'obéir aveuglément aux ordres qu'elle m'avait donné. Bientôt une nouvelle tête allait tomber et cette fois-ci ce serait de mon propre chef...

Une fois le discours terminé je pris la décision de m'éloigner. Mes pieds nus foulaient avec agilité les toits des habitations tandis que je m'élançai de plus belle. L'air sifflait dans mes oreilles et mes cheveux dansaient au gré des vents. Empreinte d'une frénésie jusqu'alors latente j'avais désormais l'impression de me trouver ici sans vraiment y être. Mes sens s'étendaient sur tout le village. Je pouvais ressentir chaque vie grouiller tout autour s’affairant à leurs occupations quotidiennes. Il y avait deux hommes assis autour d'une table sur la place marchande à deux cent mètre à l'est d'ici. Un enfant courrait après un lézard entre deux ruelles escarpés à une cinquantaine de mètres au sud. Yami était aux côtés de Kioshi, Ogami assistait au discours depuis la foule, Tetsui s'en éloignait. Je savais ce qu'ils étaient, je savais ce qu'ils faisaient.

J'étais partout et nul part à la fois...

Kioshi était nerveux : je le percevais. Postée à ses côtés sur le balcon en ma position de chef du Kakumeigun, bien que légèrement en retrait, j'observais la foule s'amasser en contre bas, reconnaissant quelques visages familiers parmi la foule.

Le fait que le Yamada revêtisse la tenue réservée que Kazekage était en soit une preuve du progrès qu'il avait accompli ces derniers temps sur sa façon de tenter de tourner la page pour la Godaime et accepter sa disparition. Je savais a quel point redorer ce blason lui pesait et devait le tourmenter, ce qui prouvait d'autant plus sa force de caractère de paraître au meilleur de sa forme aux yeux des Sunajins qui le voyait sans doute pour la première fois vêtu de la sorte.

J'aurais pu moi aussi me trouver en bas mais j'avais quelque peu insisté pour me trouver auprès de lui. L'épisode sur la mort de Zanshi s'étant déroulé à cet endroit précis je voulais me tenir prête au cas où cela devait être amené à se reproduire. Il s'agissait également là d'un moyen pour moi de le soutenir dans ce qui s'avérait être une véritable épreuve du fait des circonstances et de ce qui s'y était passé autrefois. J'étais là et même si je ne disais rien, j'espérais que ma présence l'apaise et le soutienne.

Son discours était pleins de promesses et de mise en garde. Avec l'examen, il faudrait faire preuve d'un comportement exemplaire malgré les différentes rancunes que nous pouvions avoir à l'égard des autres nations. Je ne pouvais m'empêcher de penser par exemple à son cousin, Tetsui, pour qui la venue de Konoha serait bien loin d'être un cadeau... Kioshi le savait pourtant mais malgré tout il argumentait en ce sens en sachant pertinemment que ses paroles en toucheraient plus d'un. Tout le monde ne serait pas près à mettre sa rancœur de côté. Je n'avais pas de différents avec les autres pays mais si tel devait être le cas je n'aurais moi même sans doute pas pu faire taire ma hargne à leur égard.

Toutefois, cela était de son devoir d'apaiser les mœurs et de prévenir que tout faux pas serait sanctionné dans un camp comme dans l'autre. Il était également question de la sécurité renforcée. Aucun écart ne serait permis, nous devions assurés la sécurité des nôtres. Le Kakumeigun avait fort à faire en la matière et toute la Voie Illusionnée serait d'autant plus surveillée tout comme tout Suna en général pour s'assurer de la bonne conduite de chacun et éviter les coups en douce. L'examen international primait sur tous le reste, il n'était pas question qu'il soit gâché par des complots et autres manigances.

Kioshi évoquait également le vote prochain qui aurait lieu après l'examen concernant l’élection des nouveaux conseillers pour les postes vacants. Je me demandais bien qui pourrait endosser ces rôles parmi les plus enclins à l'être. Il leur faudrait de la rigueur, de la réflexion, des convictions et de la coopération car les différentes attributions travaillaient ensemble et j'avais moi même a discuter avec eux concernant certains points du Kakumeigun : la cohésion était donc essentielle.

Le Kazekage rappelait également que chacun avait son rôle a jouer : civil comme shinobi et que nous devions tous faire en sorte que les autres nations voient en Suna un village certes shinobi mais tout de même agréable.

Finalement il s'était montré un bon orateur et les Sunajins semblaient satisfaits à en juger par leur nombreux applaudissements à l'encontre de leur Kage.
Tu vois Kioshi qu'ils te font pour la plupart confiance... Prends en plus en toi, toi aussi et guide Suna vers la meilleure voie...
Bien que dans son dos, je lui adressais un fin sourire avant de reporter mon attention sur la foule.