Le département d'Anatomopathologie. Terres malsaines où refusaient de s'aventurer une partie du personnel de l'hôpital accordant trop d'importance aux légendes et autres visions tordues de la réalité – ne réalisaient-ils pas tous que ce n'était qu'une ineptie pour des hommes de sciences ? Inspirant légèrement, Shigeru poussa les portes de l'unité dont il venait de devenir chef des suites de sa discussion avec le Raikage. Ici, c'était désormais son royaume depuis le départ de l'ancien chef, et il comptait bien le façonner à son image, ou du moins à ce qu'il s'imaginait être cette dernière. Malgré tous les remparts et murs de sa dépression, il ne pouvait pas s'empêcher de sourire sincèrement et réellement devant l'endroit, bien que son sourire fu très vite amené à disparaître. Pour avoir officier dernièrement dans cette unité afin de finaliser sa formation au même endroit où elle avait commencé, le jeune médecin savait pertinemment que nombre de soucis régnaient ici – à commencer par l'absence absolue d'un quelconque personnel à part lui désormais.

Soupirant légèrement, il traversa le couloir glacial et verdâtre pour arriver dans le bureau depuis lequel il officierait désormais – bien qu'il ne comptait aucunement passer ses journées assis comme son prédécesseur. L'inactivité n'était bonne ni pour l'hôpital ni pour sa dépression, et le jeune médecin ne savait que trop bien qu'il lui faudrait au moins sa journée entière d'aujourd'hui afin de ranger et remettre en ordre toutes les histoires du précédent locataire. La pile de dossiers amassés sur le bureau était gigantesque comparé à la morgue relativement vide – le bougre avait pris le soin de finir les dernières dissections avant de partir, c'était déjà ça. Inspirant profondément, Shigeru lança un regard autour de lui. L'office n'était pas des plus petits, bien que l'espace était encombré d'une quantité énorme de bibelots et autres choses inutiles ou n'ayant, en tout cas, aucune leurs places ici. Pourquoi les tenues d'interventions urgentes médicales étaient-elles ici ? Il soupira, content d'aimer le ménage car c'était certainement quelque chose dont il aurait besoin.

L'énorme vitre incrustée dans le mur à la droite, donnant directement sur la morgue et salle d'analyses, était tellement sale qu'elle faisait paraître l'endroit pourtant bien entretenu qu'elle protégeait verdâtre également – un bon lavage de vitre s'imposait. Notant calmement sur son calepin les choses à faire, Shigeru continuait son tour du bureau. La chaise était cassée et l'armoire ne possédait aucune étagère, tant de détails qui pourtant contribuaient à causer le chaos interminable de l'endroit. L'immense range-document où étaient répertoriés les rapports soigneusement signés était également mal entretenu, certains dossiers étant placé dans un ordre sortant de l'alphabétique qui devait être. De son temps dans le service, le Chuunin avait surtout assisté aux dissections, jusqu'à être amené à en réaliser seul sous l'œil du chef – ça ainsi que les analyses des tissus et prélèvements au microscope qui n'avaient plus aucun secret pour lui. Jamais, oh grand jamais ne s'était-il attendu à un tel désordre administratif. Tant de choses dont il devait s'occuper avant de pouvoir donner l'efficacité qu'il désirait à ce service. Tant d'efforts à fournir, et ce rien qu'au niveau de son propre bureau…

La petite ronde du nouveau chef le mena rapidement jusqu'à la salle où tout était fait. Grande à s'étendre sur la majorité du sous-sol de l'hôpital, ne laissant de la place qu'à la salle des archives, son bureau et au couloir, elle était l'incontestable pièce maîtresse d'une collection. Nombreux ustensiles dans des états variables étaient soigneusement nettoyés et entreposés. C'était peut-être l'exception à la règle – seul service qui n'utilisait pas du matériel jetable mais un matériel réutilisable, soigneusement désinfecté après chaque procédure. Le risque d'infecter un mort et causer son décès était purement ironique, néanmoins des contaminations tissulaires étaient absolument en mesure de perturber le bon déroulement d'une autopsie, d'où ces décisions – qui venaient d'ailleurs du jeune médecin lorsqu'il avait commencé à travailler dans le service. Se permettant un léger retour dans ses souvenirs, il regarda la table d'autopsie, métallique et glaciale, avec un regard attendri. Lorsqu'il avait réussi à se faire accepter par l'hôpital pour apprendre la médecine, ils l'avaient mis au défi de rester debout sans pâlir le temps d'une autopsie en tant que spectateur.

Un défi qu'il avait remporté haut la main, le prenant pour une vulgaire intégration qui n'avait rien de sain. Sa dépression était déjà trop épaisse, trop présente à l'époque pour que la mort ne le perturbe vraiment – cette dernière l'accompagnait depuis un moment déjà à ce moment là. Les incisions, les entrailles, l'intérieur absolu d'un corps humain – c'était sa première base médicale, dument acquise à ce même endroit où il se tenait debout actuellement. Que le destin était amusant à le faire continuer sa carrière dans cet endroit où il était revenu pour en comprendre plus sur les cellules humaines et le Chakra. Il n'allait pas s'en plaindre, ça l'arrangeait même, mais la situation entière était quelque peu amusante pour lui. Secouant rapidement la tête, il se refocalisa sur sa ronde afin de détecter tout ce avec quoi il devait interagir afin de restaurer un état potable aux lieux, trop longtemps délaissés par le conseil d'administration de l'hôpital. L'un des deux microscopes avait été endommagé et nécessiterait des réparations, tandis que le peu d'accessoires médicaux utilisés pour les analyses sanguines semblait intact.

Craignant le pire, il se dirigea rapidement derrière les quelques paravents de la salle dont le seul objectif était d'isoler la cryothèque du village. Chaque prélèvement était réalisé de façon plus importante afin qu'une partie soit stockée ici, congelée – dans le cas de maladies rares ou liées à des poisons particulièrement puissants, il était toujours utile de pouvoir comparer l'état des cellules à celui d'anciennes cellules affectées par des choses qui ont été traitées. Quel anatomopathologue, de toute façon, oserait nier l'importance du passé pour le futur de la médecine ? Leur rôle était de faire parler les cadavres, leur arracher les moindres secrets afin de savoir tout ce qu'il était possible de connaître sur leur vie. Heureusement, cette dernière était branchée et semblait fonctionner, assurant la bonne conservation glaciale des échantillons par de nombreux procédés mêlant Fuinjutsu et chimie civile. C'était une potentielle mine d'or pouvait apporter de nombreuses informations également, mais le Chuunin ne savait que trop bien qu'elle était réservée aux cas pouvant sauver la vie des gens. Il n'allait pas transgresser cette règle.

Si Shigeru n'avait pas réalisé beaucoup d'autopsies seul, il savait que les compétences viendraient rapidement avec le temps, lui permettant d'être efficace au maximum. Il prévoyait d'ailleurs s'occuper ce soir déjà à lire quelques traités sur les dernières méthodes utilisées et décrites afin d'être au summum de la forme. S'il ne cherchait pas la gloire, il n'allait pas accepter qu'un manque de connaissance le ternisse. Il redorerait le blason de ce service et, une fois qu'il serait certain de son installation, il chercherait à recruter une personne ou deux pour en augmenter l'efficacité. Inspirant profondément une fois de plus – cruelle répartie de son corps aux soupirs de l'esprit – il retourna au bureau afin de commencer le tri dans les problèmes administratifs du service.

Dossier après dossier, rapport après rapport – tous étaient rapidement lus par le Chuunin, corrigés lorsque c'était nécessaire, tamponnés et rangés sur le bureau de façon alphabétique. La tâche, extrêmement frustrante, lui avait bien pris quelques heures mais il ne pouvait que s'estimer heureux. Plus jamais autant de documents ne seraient entreposés sur ce bureau, il s'en faisait la promesse. De plus, l'entreprise entière lui avait permis de mettre le doigt sur plusieurs points qui avaient été négligés ou banalisés, tandis qu'ils semblaient particulièrement importants pour le jeune médecin. Notamment, et parmi tous ces dossiers, un seul et unique qui n'avait pas eu le temps d'être traité. Une demande manuscrite et directe des autorités du village quant à la tenue d'analyses supplémentaires sur les échantillons conservés du corps de Furyous ainsi que des prélèvements réalisés sur Hasaki Seki. Quelque chose que le Chuunin devrait gérer au plus vite, la mention URGENT figurant écrite en lettres rouges sur le dossier.

Le laissant en évidence sur le bureau, Shigeru réduisit rapidement la distance qui le séparait de l'armoire contenant tous les dossiers et s'attela à les replacer. Un jour, lorsqu'il aurait le temps, il les relirait tous pour voir si des éléments importants n'avaient pas été omis et s'ils étaient conformes – cependant ce ne serait pas aujourd'hui. La seule chose qui l'intéressait était de remettre en place tous les éléments afin de pouvoir finir de façon plus efficiente possible ce qui s'annonçait de plus en plus être une réelle corvée malgré l'amour qu'il portait au ménage. Son chagrin n'osait même pas s'aventurer dans la frustration de cette tâche, le laissant se convaincre que le résultat en valait la peine. Une demi-heure de tri plus tard, le désordre avait été remis en place et l'anatomopathologue commençait déjà à remettre les dossiers qu'il venait de traiter en place, libérant son bureau de tout le superflu qui s'y trouvait.

Plus rapidement déjà, il se débarrassa de tous les bibelots de l'ancien chef sans y prêter d'attention particulière – ce n'était que de la pollution inutile qu'il convenait de supprimer pour pouvoir travailler de façon plus efficace. Son ménage l'amena d'ailleurs à trouver les étagères manquantes de l'armoire, utilisée vulgairement comme dessous de décorations à l'esthétique douteuse qu'il jeta sans hésiter. Une fois l'armoire restaurée à sa fonction première, Shigeru y rangea le matériel médical occasionnel qui traînait dans le bureau, s'assurant avec un regard fier que le ménage avait porté ses fruits.

La seule partie de l'office ayant été épargnée par le jeune médecin se trouvait devant lui désormais, tandis que lui-même était installé sur le fauteuil cassé qui servait d'accommodation pour le bureau. C'est les tiroirs de ce dernier qui restaient et, très rapidement, le jeune médecin y fit une première approche, seulement pour s'arrêter sur le champ. Le premier tiroir renfermait les feuilles de demandes administratives, les mêmes qu'il fallait compléter pour demander des réparations ou du matériel. Souriant intérieurement, il sorti un stylo de sa propre sacoche et commença à y inscrire ce qui était nécessaire. Un nouveau microscope, ou du moins la réparation de l'actuel, afin de permettre à nouveau les analyses tissulaires – c'était bien la première chose à y figurer, la mention urgent inscrite à deux reprises afin de pouvoir satisfaire l'ordre d'analyse d'échantillons. Dans la foulée, il demande un nouveau siège, celui-ci étant beaucoup plus bancal qu'il ne le laissait paraître au premier regard.

Calmement, Shigeru se leva et retourna à la salle d'autopsie pour y faire l'inventaire du matériel, arrivant à la conclusion que s'il envoyait la feuille remplie d'ici ce soir, il pouvait espérer un arrivage dans les deux jours. Le matériel de dissection était dans un très bon état, ayant été changé récemment, de même que les tables qui étaient particulièrement solides. Tout le reste semblant fonctionner sans problèmes, le médecin soupira délicatement dans un geste de soulagement. Si l'administratif n'était pas le fort de son prédécesseur, l'entretien du matériel médical l'était, assurant que le fonctionnement de l'unité ne serait ralenti que par le microscope abîmé – inutile pour une bonne partie des activités de toute façon. Rajoutant une demande de ménage de surface dans son bureau, Shigeru remonta rapidement les escaliers pour laisser la feuille à l'accueil de l'hôpital avant de revenir dans le bureau qui serait… Non, était le sien. Il devait se faire à l'idée afin de ne pas être surpris lorsqu'on s'adressait à lui de la sorte, combien même sa dépression gommait bien les plus évidents des réflexes humains.

Sa dépression… C'était bien la chose dont il s'occupait le moins dernièrement, écrasé sous l'ensemble de tâches qui lui étaient données. La crainte de s'enfoncer plus dans les ténèbres dans lesquels il vivait était toujours présente, quoiqu'atténuée par son activité permanente – il ne savait que trop bien qu'au premier moment de faiblesse, tous ses efforts pouvaient être balayés en quelques instants. Shigeru secoua vainement la tête pour se libérer de ces pensées qui revenaient et ouvrit les autres tiroirs du bureau devant lequel il s'était à nouveau installé. Tous ou presque étaient vides, le laissant allègrement supposer qu'ils ne contenaient que les effets personnels du précédent chef. La seule chose qu'il avait oubliée ? Un paquet de cigarette que le Chuunin songea à jeter avant de se raviser une fois de plus. Il n'avait jamais essayé de fumer et était conscient des méfaits sur la santé de ces substances, pourtant voir tout le monde le faire pour gérer sa vie l'intriguait… Après tout, le paquet était déjà là et n'avait pas été entamé, que risquait-il à essayer ?

Soupirant légèrement, il l'enfonça dans sa poche avant de refermer violemment le tiroir, comme s'il venait d'être pris en train de commettre un crime.

Calmant sa respiration avare de sensation, le jeune médecin négociait avec lui-même sur l'inutilité et la bagatelle du geste qu'il venait de faire. Son monde n'était pas fini, il devait rester réaliste – ce n'était qu'un essai, il n'allait pas tomber immédiatement dans la dépendance. Secouant vivement la tête, il décida de se focaliser sur autre chose tout en ouvrant de nouveau les tiroirs pour les refermer, perdu dans un mouvement vide. Si cela avait été un affrontement, ou bien un soin porté à quelqu'un, il n'aurait eu aucune hésitation et instinctivement aurait compris ce qu'il était juste de faire. Cependant, lorsque les décisions n'impliquaient que lui et rien d'autre… Il soupira. Ce n'était pas le moment de réfléchir à ce genre de choses. Il croisa les mains et fit craquer ses doigts dans l'espoir que le son du vide de ses articulations claquant artificiellement puisse le soustraire à quelques soucis – uniquement pour se rendre compte que cela n'avait aucun intérêt.

Shigeru connaissait cette sensation, es ténèbres qui semblaient monter le long de son corps, lui rappelant à quel point il était mauvais dans tout ce qu'il faisait. S'il n'avait pas déjà établi le diagnostic, il se serait inquiété de perdre sa santé mentale à entendre les morts. Non. Il ne pouvait pas se laisser aller à ses propres démons. S'il succombait à la dépression aujourd'hui, que ferait-il demain ? Irait-il de nouveau se mutiler pour soulager ce besoin incessant de matérialiser sa souffrance ? Ce n'était pas digne d'un shinobi, et encore moins d'un shinobi ayant récemment été promu et devant faire ses preuves. Il concentra une brève quantité de chakra dans son cerveau pour le vider de ses pensées et lui permettre de se concentrer à nouveau, petite astuce qu'il essayait dernièrement et qui portait ses fruits. Le dossier sur les Furyous était une urgence qui avait déjà assez trainé, il ne pouvait pas la négliger comme l'avait fait son prédécesseur – même s'il était hors de question de réaliser une quelconque analyse actuellement sans le matériel nécessaire.

Soupirant lourdement, le médecin se leva et se dirigea vers l'ensemble des dossiers qu'il avait rangé il y a quelques temps, fouillant pour trouver le dossier en question. Le trouver à la lettre F n'était certainement pas possible, surtout qu'il avait lu l'intégralité des intitulés des dossiers lorsqu'il les avait rangés. Le Raikage devait certainement avoir une copie dans son bureau, mais il aurait été inhabituel de la part du chef précédent de ne pas en garder une – malgré ses relations avec l'ancien Kage, il était obsessionnel quant à sa renommée et n'allait pas céder si facilement des dossiers sans s'assurer que son nom y figurait de façon excessive. Avec un peu de chance, il ne l'avait pas pris avant de partir – surtout compte tenu de ce que la loi avait promis. Cela laissait donc… Le bureau !

Shigeru se précipita sur le meuble et en ouvrit tous les tiroirs simultanément, cherchant un double fond ou quelque chose qui aurait pu servir à conserver précieusement les résultats d'analyses trop délicats pour les laisser en public – bien qu'il considérait que le bazar qui régnait ici avant était suffisant pour cacher n'importe quoi sans problème. Bingo. Le tiroir de droite en partant du fond semblait moins profond que celui de gauche à l'intérieur, alors que rien ne laissait présager ça. Sectionnant le couvercle à l'aide de son Chakra, le jeune médecin en inspecta le contenu, ne tombant que sur le dossier important qu'il avait trouvé. Son ancien chef était décidément TROP prévisible et inconscient.

S'installant calmement dans la chaise toujours bancale, le jeune médecin entreprit de lire les résultats de son prédécesseur d'un œil curieux. A l'époque, c'était l'une des rares séries d'analyses où sa présence avait été refusée – il n'était alors qu'un simple étudiant à l'académie – aussi il ignorait tout du contenu de ce dossier, le rendant d'autant plus intéressant à lire. Les analyses étaient pointues et réalisées avec une précision certaine, bien qu'actuellement, avec le progrès, elles semblaient quelque peu dépassées. Shigeru pouvait y voir néanmoins les efforts considérables qu'avaient appliqués l'équipe précédente qui ne ressemblait en rien à ce qui était aujourd'hui. La finesse de réalisation du dossier, la structure de ce dernier – c'était d'autant plus d'informations qui étaient intéressantes pour le Chuunin qui serait chargé de rédiger ses propres rapports d'autopsie bientôt. Ainsi, c'était ça…

En refermant le dossier, il regarda sa montre pour se rendre compte de l'heure tardive. Visiblement, en ouvrant les bons tiroirs on ne s'ennuyait pas dans ce service, même seul, et c'était tant mieux. Cependant, il ne savait que trop bien qu'il ne pouvait pas rester assis indéfiniment ici et qu'il n'aurait pas le réflexe de regarder sa montre si ses pensées étaient occupées – justifiant ainsi la nécessité d'aller acheter et installer une énorme horloge en face de son bureau. Pour le moment, il rangea le dossier à l'endroit même où il l'avait trouvé, se disant qu'il serait intelligent d'y revenir d'une, et de prévenir le Raikage quant à l'existence de ces informations de façon clandestine de deux. Il n'y avait aucun intérêt à garder ce genre de choses ici, c'était tout au plus un danger pour le village. Notant sur son calepin quelques mots clefs pour se rappeler de ce qu'il devait faire, Shigeru décida de se lancer dans la dernière des choses qu'il devait faire encore avant de pouvoir rentrer chez lui – recruter.

Cela pouvait sembler étrange, mais il ne savait que trop bien qu'il avait besoin de personnel dans son service – une personne au moins afin de l'assister lorsque c'était nécessaire. Un jour, peut-être, prendrait-il quelqu'un sous son aile afin de lui apprendre la médecine comme on la lui avait apprise, mais ce serait un jour. Actuellement, il avait besoin d'une personne au moins formée dans l'art médical civil, voire ninja si possible, capable de tenir tête à une dissection. Soupirant délicatement, il rédigea l'offre avec son écriture si délicate que presque féminine sur une feuille vierge. Le jeune médecin ne s'attendait pas réellement à devoir faire un casting, tout au plus si une personne à l'hôpital souhaiterait le rejoindre dans l'aventure – il devait cependant essayer, le destin n'allait pas se forcer seul.

En remontant les marches de l'hôpital dans sa blouse, l'idée d'un porte-manteau au sein du service afin de l'y accrocher lui traversa l'esprit, le poussant à acheter l'objet en même temps que l'horloge dès ce soir. Arrivé devant l'accueil de l'hôpital, il placarda la petite feuille sur le panneau d'affichage interne du personnel qui dirigeait les tâches de chacun, regardant non sans satisfaction que le vide semblait s'installer très lentement pour la première fois depuis un long moment. C'était soulageant à savoir et il apporterait certainement un dernier coup de main à l'édifice avant de retourner dans sa grotte demain, aujourd'hui cependant il sorti rapidement afin de prendre la direction du magasin – non sans allumer la première cigarette de sa vie, inconscient de l'addiction à laquelle il venait de s'exposer.

HRP: