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Une caravane de nomade en piteux état est arrivée aujourd'hui à Suna. Elle a été attaqué sur le chemin, les pillards cherchaient un objet précis, une orbe de chakra conférant un pouvoir assez impressionnant à quiconque l'utilise. Vous devez retrouver les voleurs, vous devez retrouver l'artefact et le ramener, ou à défaut le détruire. Bonne chance.

Une nouvelle mission de rang B pour le marionnettiste Sunajin. Un aigle portant un message lui étant adressé était venu taper aux carreaux de l’appartement qu’il partageait avec son frère jumeau. Le volatile lui apportait une note lui indiquant l’objet de sa mission. On utilisait ce genre de moyen en cas d’urgence. Une caravane aurait été attaquée par des pillards. Le but de l’attaque était de dérober une orbe aux pouvoirs impressionnants. Rien de plus croustillant n’était mentionné quant aux capacités que conférait cette fameuse orbe. Le but de la mission était de retrouver les voleurs pour leur récupérer l’artefact. Renzaburo ne perdit donc pas un instant pour se préparer, saluer rapidement son frère et partir pour sa mission. Le soleil réchauffait les rues du village de températures matinales. On avait beau être en automne, la chaleur restait suffocante. Le Chûnin y était habitué et il ne se sentit pas plus accablé que d’ordinaire. Il courait de toit en toit vers le palais où logeait le nouveau Kazekage. Il comptait obtenir plus d’informations sur cette caravane avant de se lancer à la poursuite des voleurs.

Une fois arrivé, un Jônin très aimable le renseigna. Il l’informa comme il l’escomptait. Les nomades propriétaires de la caravane avaient été attaqués dans une cuvette. Les attaquants étaient arrivés par les côtés, dévalant les dunes pour se lancer à l’assaut du convoi sans protection. Une grossière erreur selon Renzaburo. Si un tel chargement se trouvait à bord, ils auraient pu s’offrir les services d’une protection. Enfin bref cela ne le regardait pas. Apparemment il y aurait peut-être quelques ninjas parmi ces voleurs. Après avoir pris connaissance de ces informations, le marionnettiste voulait savoir à quel endroit avait eu lieu l’attaque. Là aussi, le Jônin fut d’une aide précieuse. Les pillards s’étaient enfuis vers l’Ouest après avoir récupéré le butin de leur quête. En se basant sur la localisation de la caravane au moment de l’attaque, le Sunajin put deviner la destination des voleurs. Ils devaient se trouver aux Grottes du Temps. Renzaburo remercia le Jônin et il se mit en route. Le chemin serait assez long et il ne fallait pas perdre de temps.

Le voyage ne fut pas désagréable. Certes le soleil tapait fortement mais la course du cadet Toshihide lui permit d’avoir un fort vent pour le rafraîchir. Il fit une brève pause sur le coup de midi pour se restaurer. Avalant un repas frugal constitué de viande séchée, de quelques fruits secs et d’un peu de pain et d’eau fraîche. En début d’après-midi, il se trouvait là où la caravane s’était faite attaqué. Quelques traces témoignaient encore de l’affrontement. Des éclaboussures de sang par ci par là, des débris de bois et quelques armes abandonnées là par leurs propriétaires. Renzaburo ne s’attarda pas sur les lieux. Une brève inspection lui avait suffi pour se rendre compte qu’il ne trouverait aucun indice par là. Il prit donc la direction que lui avait indiquée le Jônin pour se rendre vers les fameuses Grottes du Temps. Un lieu sacré pour chaque habitant de Kaze no kuni. Et de vulgaires voleurs semblaient y avoir élus domiciles. Une profanation que le marionnettiste comptait bien leur faire payer.

Il fallut une bonne demi-heure de trajet avant que les Grottes ne soient en vue. Quand ce fut le cas, Renzaburo ralentit le rythme. Il ignorait de quoi les voleurs étaient capables et se faire repérer aussi bêtement serait stupide. Il adopta une marche plus posée, observant les environs à la recherche du moindre mouvement suspect. Aucun éclaireur en vue pour l’instant. En s’approchant un peu plus, ce fut le contraire. Renzaburo se tenait en haut d’une dune, allongé pour éviter d’être repéré et voici ce qu’il vit : deux hommes armés de sabre se tenaient à l’entrée d’une des nombreuses grottes. De là où il était, le marionnettiste put entendre des éclats de voix provenant de la grotte. Il fallait trouver un moyen d’attirer les gardes sans alerter le reste de la bande. Un instant de réflexion avant qu’il ne trouve une idée. Il concentra un peu de chakra dans sa main droite pour former une sphère électrique dirigeable par la pensée. Il la fit voleter un instant au-dessus de sa tête, bien visible de tous. Il jeta un nouveau coup d’œil vers la grotte. Les deux gardes se dirigeaient vers lui. La petite boule d’électricité avait attiré leur attention et personne ne les précédait. Une aubaine pour le Sunajin qui se prépara à leur arrivée. Il déposa un rouleau en dessous de la sphère Raïton. Il le déplia et le laissa là. Il partit plus loin pour se cacher sous du sable. Lorsque les gardes arrivèrent, ils s’interrogèrent sur la présence d’un petit astre électrique en plein désert et d’un rouleau posé par terre avec écrit…

-Kob…Kobura ? déchiffra l’un des hommes.

Sur ces mots, comme s’il avait entendu la mention de son nom, la marionnette serpent apparut. La surprise laissa les gardes assez abasourdis pour permettre à Renzaburo de sortir de sa cachette et de faire décrire à la queue de Kobura un mouvement horizontal qui vint faucher les voleurs à l’abdomen. Sonnés, ils restèrent par terre sans bouger. L’imposante marionnette les avait bien assommés. Ils ne risquaient pas de se lever. Un nouveau coup d’œil indiqua au marionnettiste que les autres n’avaient pas été alertés par le bruit. Il se dirigea donc vers la grotte que gardaient les deux endormis, Kobura à sa suite. Il s’approcha par le côté, pour ne pas être repéré. Il se retrouva sur le côté gauche de la caverne. Les voix lui parvenaient distinctement maintenant.

Apparemment les voleurs étaient retranchés là depuis l’attaque et ils tentaient de savoir comment faire fonctionner l’orbe. Renzaburo risqua un coup d’œil pour observer la disposition des lieux. Ils se tenaient tous en rond autour d’une caisse où trônait une énorme sphère d’une belle couleur bleu pâle. Chacun s’avançait pour essayer d’en comprendre le fonctionnement. Il semblait tous réunis là. C’était parfait. Le marionnettiste lancerait un unique assaut rapide et efficace. Il inspira à fond, observa l’horizon une dernière fois et il se jeta de côté pour se retrouver à découvert face aux voleurs.

L’action fut extrêmement rapide. A peine était-il en vue que les voleurs se retournèrent, alertés par ceux qui se trouvaient face à l’entrée. Renzaburo avait ramené sa marionnette fétiche devant lui. Il lui fit ouvrir la gueule et plusieurs salves de senbons filèrent en direction du groupe. Le sifflement des aiguilles d’acier pleuvant sur les ennemis fut le seul bruit. Quelques râles et quelques exclamations mais rien de plus. Une minute avait suffi. Le Sunajin avait arrosé la zone de ces projectiles que Kobura avait la faculté de lancer. Il les avait tous eus avec cet assaut. Tous gisaient à terre. Il s’approcha donc de l’orbe. Elle était encore plus belle vue de près. De légères veines striaient l’intérieur même de la pierre qui constituait le tout. Un spectacle merveilleux qui finit dans une sacoche que portait le marionnettiste pour l’occasion. Il allait repartir lorsqu’un bruit suspect le tira de sa joie d’avoir réussi sa mission. Un bruit de pas pour être plus précis.

Sans qu’il ne puisse rien faire, il vit sa marionnette, restée derrière lui sur le côté, propulsée par un puissant jet d’eau contre la paroi du fond. Et juste après, il subit le même sort à la différence que ce fut par un jet de flammes. Sa tunique le brûlait et lui collait à la peau. Il se roula vite dans le sable pour calmer les flammes qui dévoraient son vêtement. Il se releva ensuite mais un violent coup à l’estomac l’immobilisa. Il sentit qu’on le plaquait contre la paroi pour fouiller sa sacoche. Cette dernière s’allégea du poids de l’orbe. Puis on le laissa tomber de nouveau à terre. Il ouvrit les yeux tant bien que mal pour voir qui l’agressait. C’était les deux gardes de tout à l’heure. Pas tout à fait bien endormis apparemment. Ils avaient une marque sur le front mais rien de plus. De larges sourires illuminaient leur visage abîmé tandis que Renzaburo tentait tant bien que mal de se relever pour leur filer une raclée méritée. Mais la force lui manquait. Qu’allait-il faire ?

Le bilan était loin d’être glorieux. Sa marionnette était endommagée par le jet d’eau qui l’avait propulsé contre la paroi rocheuse et l’objet qui l’avait amené ici venait d’être repris par ceux à qui il l’avait subtilisé. Il ne pouvait se permettre un échec. Pour Suna, il se devait de se relever et de faire face à ses opposants. Bon sang ils n’étaient que deux après tout ! Un tel échec ferait de lui la risée des Sunajins. Il pouvait s’exiler après avoir annoncé que deux modestes utilisateurs de ninjutsu l’avaient mis à terre et étaient repartis avec l’orbe. Il se mit debout, avec beaucoup de mal. Ses jambes étaient tremblantes. Il fit du bruit en se relevant, ce qui attira l’attention des pillards.

-Encore debout ?! Et bah on peut dire que tu es résistant toi !

-Tu nous donnes plus de mal que ces mauviettes dans leur caravane.

Et les deux voleurs partirent dans un éclat de rire comme s’ils étaient seuls à comprendre une blague. Les private joke n’étaient pas la tasse de thé de Renzaburo. Mais il profita de l’occasion pour reprendre des forces. Ce ne fut qu’un bref instant mais ce fut suffisant. Le rire des truands résonnait dans sa tête comme un chant d’encouragement. Comme si on l’encourageait à faire taire ces rires tonitruants. Il rassembla son chakra et le concentra dans la paume de ses deux mains. Il relâcha tout d’un coup et une myriade de petites boules électriques se dispersèrent sur le terrain. Grâce à cela, les voleurs n’avaient plus de possibilité de fuite. Les rires cessèrent dès lors que les sphères se répartirent dans la grotte. Ils fixèrent le Sunajin avec un regard empli de haine. Ils comptaient en découdre. La confiance aveuglait leur jugement. Même blessé, Renzaburo gardait une corde à son arc. Il plaça ses mains devant lui et Kobura répondit avec un peu de mal. Il finit par se placer devant son maître. Le pantin avait légèrement morflé. Quelques craquelures par ci par là. Il éviterait de l’envoyer au corps-à-corps pour que ces failles ne soient pas exploitées.

Sans un mot de plus, les voleurs se saisirent de sabres rangés à leur ceinture. Il était étonnant qu’ils n’ajoutent rien après s’être vanté tout à l’heure mais après tout ce n’était pas plus mal. Leur voix à tous les deux étaient irritantes. Renzaburo se prépara à la suite. Il ne comptait pas se laisser avoir par deux fois. Autant mettre KO celui qui maîtrisait le Katon. Le Suiton aurait du mal avec son Raïton. Il y avait néanmoins un problème dans cette tactique. Il ignorait qui était Suiton et lequel était Katon. Ces traîtres l’avaient attaqué par derrière. Impossible de connaître leurs affinités respectives sans les laisser attaquer. Mais c’était un gros risque que de faire ça. Renzaburo refusait de leur laisser pareil avantage. Il lancerait l’assaut le premier et verrait ensuite. Une nouvelle fois il concentra son chakra pour lancer une attaque. Mais il fut bloqué dans son élan alors que l’un des gars lui cracha une énorme boule de feu en pleine face. Le marionnettiste eut juste le temps d’ordonner à son pantin de s’enrouler autour de lui pour se défendre. Au moins maintenant, il savait qui utilisait le Katon. Lorsque la boule de feu s’écrasa sur la défense que formait Kobura, la queue de ce dernier fut remplacée par une épée. La lame se dirigea vers l’homme Katon et un léger déclic se fit entendre. L’arme fila à toute allure et vint se ficher dans le torse du voleur. Sans plus de cérémonies, il s’effondra inerte sur le sable.

Il ne restait que Suiton-man. Ce dernier avait une affinité qui lui ressemblait car à cette heure, Renzaburo aurait juré que le type allait se liquéfier. Ou se pisser dessus. La mort de son collègue l’avait autant refroidi que le cadavre à ses côtés. Il regarda le marionnettiste qui se dirigeait vers lui tranquillement. Les petites sphères électriques au sol s’écartaient pour le laisser passer. Le voleur n’eut qu’une seule réaction face à sa mort imminente. Il entama des mudras et Renzaburo l’interrompit dans sa manœuvre.

-Tu es cerné de sphères électriques et tu comptes balancer une technique Suiton ? Sois raisonnable. Si tu tiens tant à ta vie tu ne seras pas aussi bête.

Ces mots semblèrent avoir un impact car le type s’interrompit. A la place, il ôta l’orbe de son sac et la prit entre ses mains. Il la leva ensuite bien haut au-dessus de sa tête pour faire mine qu’il allait l’écraser sur le sol. Il se sentit bête lorsqu’il reprit conscience que le sol de la grotte était couvert de sable. L’orbe ne serait pas brisée. Il prit donc un kunaï en le mettant à une certaine distance de la surface ronde. Il lança un avertissement au Sunajin :

-Avance encore d’un pas et tu peux dire adieu à ce caillou !

-On ne m’a pas demandé de la ramener en bon état. Si tu la brises, je te tue après et je reviens victorieux chez moi.

La situation arracha une figure des plus drôles au voleur. Il se savait piéger maintenant. Et il repassait toutes les idées possibles pour s’en sortir. Le plus amusant c’est que Renzaburo pouvait deviner toutes ses pensées rien qu’à la tête qu’il tirait. Mais peu importe l’ombre d’espoir qui naissait sous son crâne, il n’y avait rien qu’il puisse faire pour espérer en sortir indemne. Toutes ses réflexions l’empêchèrent même de repérer le véritable danger. Pendant qu’ils avaient parlés et qu’il avait réfléchi, Kobura s’était approché doucement de son maître. Puis, sous les ordres de ce dernier, la marionnette s’était dirigée vers le cadavre embroché du premier voleur. Elle avait retiré l’épée plantée dans le corps pour la prendre dans sa gueule. Et au moment où Suiton-man s’en rendit compte, la lame se dirigeait déjà vers ses côtes. L’impact fit gicler une importante quantité de sang. Il tituba un moment, lâchant l’orbe dans le sable chaud. Puis il fit quelques pas vers la sortie, marchant tant bien que mal entre les boules Raïton. Il eut la possibilité de sentir une brise d’air avant de s’étaler de tout son long à terre. Renzaburo annula sa technique Raïton, s’empara de l’orbe laissée au sol et il n’eut plus qu’à retourner au village. Il rangea Kobura dans son rouleau et il se rendit sur le chemin le menant vers chez lui.