Beaucoup de chose s'était passé. Mahan avait demandé à entrer. Le garde aux lunettes, avait de nouveau manqué de respect à mon chef, cependant cette fois-ci je n'en tins même pas compte. Son homologue se chargea de le remettre de nouveau à sa place ce qui, en temps normal m'aurait fait sourire, toutefois je ne fis guère attention aux chamailleries de ces deux-là. A vrai dire, à ce moment précis, je ne pensais plus à rien. Rien ? pas vraiment en réalité. Nous pouvions dire pour être exact que je ne pensais qu'à une chose. Une question qui me torturai l'esprit. Avais-je bien entendu ? Épéiste ? Il s'était certainement trompé dans la formulation. Il voulait probablement dire sabreur, non ? C'était ce que je pensais au début. Cependant, voyant que mon chef ne rectifiait pas son propos, je commençai à douter. Ou plutôt à espérer. Simple erreur ou venait-il de me nommer au grade le plus haut qu'il me soit donné d'atteindre ? Je n'en avais aucune idée mais ce n'était pas pour autant que j'allai lui demander explicitement si oui ou non je venais d'être promu. Je me devais d'agir en tant que bon ninja et continuer de faire comme si de rien était. Je suivais donc le second garde qui prit la peine de nous accompagner tandis que le premier était resté à son poste.

Les rues défilaient. Je reconnaissais ci et là quelques endroits puisque j'avais déjà mis les pieds dans ce beau village auparavant. A tel endroit, je pouvais reconnaître l'avenue qui menait au fameux restaurant où un certain Raiken et moi avions déjeuner. Là-bas, je vis la route qui menait au terrain d'entraînement dix-sept. Terrain où j'avais fait la rencontre de l'Hakushi. Un peu plus loin se trouvait la grand-place. C'était à cet endroit que Shin et moi avions célébré sa promotion au rang de Jonin. A l'est d'ici, il y avait le terrain d'entraînement où j'avais rencontré et affronté le Shodaime Raikage : Kadoria Uriô, Quand j'y pensais, j'avais promis à toutes ces personnes qu'un jour, je reviendrai à Kumo et qu'ainsi nous nous reverrons. A cette époque-là, jamais je n'aurais pu imaginer que mon retour à Kumo se fasse dans de telles circonstances.

Bercé par les souvenirs d'antan et par mes songes d'épéiste, je suivais bêtement le Seki jusqu'à ce qu'au bout d'un certain temps nous nous arrêtâmes. La route vers le palais avait été étrangement courte. Une fois arrivé, de nouveaux gardes nous firent face. Je fis signe au Kumojin qui nous accompagnait de nous laisser seul. Il avait jouer son rôle d'accompagnateur à merveille. Il était donc temps pour lui de nous laisser. En effet, les discussions qui allaient suivre dans le palais d'Uriô ne le regardait nullement. D'ailleurs je n'étais même pas sûr qu'une personne telle que moi ait le droit de les entendre...Dans tout les cas, je m'approchai des deux gardiens de la porte, fit une rapide courbette afin de témoigner de mon respect puis pris la parole à haute et intelligible voix.

– Je me présente, Kitase Shinichi. Épéiste de Kiri. A mes cotés se trouve le Shodaime Mizukage. Nous souhaiterions parler au Shodaime Raikage, Kadoria Uriô.

Épéiste ! Au moins j'allai vite être fixé. Si, comme je le pensai, il s'était trompé dans l'appellation, nuls doute qu'il me ferai la remarque afin d'éviter tout quiproquo. Dans le cas contraire, alors cela voudrait dire que je venais vraiment d'être promu au rang que je convoitais tant.

Alors qu’ils étaient arrivés à Kumo, deux gardes se sont adressés à eux dans le but de connaître le motif de leur venu. La raison était simple : une alliance entre Kiri et le village de la foudre pour lutter contre la force Konohajin. Le premier garde était irrespectueux tandis que le second s’était incliné en guise de respect : cela fit plaisir au Mizukage qui ne put s’empêcher de sourire alors que Shinichi remit en place l’un des sentinelles qui se permit de lui couper la parole. Le petit regard furtif que le Samui lança à son partenaire voulait tout dire : « laisses le parler, il ne vaut pas le coup ». En revanche, c’est le deuxième gardien qui rouspéta contre son acolyte. Voilà une bonne chose de faite.

Suite à notre requête, les deux Kumojins acceptèrent de laisser entrer la délégation de Kiri. En même temps, ils ne pouvaient refuser : le Mizukage ayant précisé qu’ils seraient rentrés de force s’ils avaient refusés leur entré au village. Mais maintenant, c’était fait : Shinichi et Mahan déambulaient dans l’antre de la foudre tandis que le coéquipier du Mizukage lançait des regards à droite à gauche : il connaissait les lieux. Le Shodaime, lui, regardait droit devant lui : il n’avait qu’une simple destination et ne voulait pas visiter Kumo. Sur le chemin, le dirigeant de la brume ralentit le pas et colla son épéiste avant de chuchoter comme s’il s’agissait d’un secret, pendant que leur guide marchait devant eux.

« Shinichi, après nous devons aller à Konoha. Nous devons éviter ou repousser la guerre et j’espère sincèrement que l’Hokage fera preuve de bon sens… » Il s’arrêta de parler avant de continuer. « … Pour une fois… »

La mission n’était visiblement pas finie pour le nouvel épéiste du village. Mahan espérait que Shinichi serait fier de son poste et qu’il saura faire preuve d’assurance et de courage à toutes épreuves. C’est enfin qu’ils arrivèrent tout deux près du palais du Raikage auquel il fallait à nouveau avoir affaire à des gardes, dire à nouveau le motif de la visite… Mahan regarda la personnage qui fut leur guide puis il prit la parole.

« Je vous remercie de nous avoir guidé jusqu’ici. Maintenant vous pouvez disposer, nous devons nous entretenir avec votre Raikage. »

Le Shodaime se tourna et gravit les marches du palais accompagné par Shinichi. Une fois arrivé face à une personne inconnue mais qui semblait surveiller le palais, le Samui prit la parole d’une voix autoritaire mais neutre malgré tout.

« Nous devons voir Kadoria Uriô, c’est urgent. »

La nouvelle m’était parvenue depuis plusieurs heures par les gardes du Sentier Perdu. Deux membres extérieurs au village se dirigeaient vers Kumo, tranquillement et sans cacher leur présence. Il n’avait pas dû falloir longtemps pour les ninjas qui montaient la garde pour identifier ces deux visiteurs. L’un était déjà venu une fois ici et l’autre était tout simple l’un des shinobis les plus connus au monde. Deux ninjas puissants n’allaient pas tarder à pénétrer dans l’enceinte du village caché des Nuages. Je n’allais pas tarder à recevoir Kitase Shinichi et Samui Mahan.

Des hommes avaient dû les réceptionner aux portes, et j’espérai qu’aucune remarque déplacée n’avait été faite. Ils souhaitaient s’entretenir avec moi, c’était certain et c’est pour cela que je devais rester dans mon bureau jusqu’à leur venue. Politesse, respect et force : telles étaient les valeurs que je voulais que mes shinobis montrent. Respecter ceux qui le méritent, montre avec la politesse que nous sommes des hommes et ne pas trop se plier pour montrer que nous sommes des shinobis. Cela pourrait être le Nindô du village, une petite blague qui me fit sourire alors que j’attendais seul assis derrière mon bureau.

Samui Mahan, jeune Shodaime Mizukage était comme Hayashi Miyu une personne que j’avais vue qu’une fois à l’occasion de l’Examen Chûnin. Même si je n’étais pas entièrement d’accord avec le fait que l’on puisse diriger tout un village étant à peine majeur, j’avais toujours entendu de bonnes choses à ce sujet et ma rencontre avec lui m’avait laissé un bon sentiment. Kitase Shinichi m’avait combattu il y a peu de temps, je n’aurais pas imaginé qu’il serait revenu aussi vite. Un détail qui m’avait fait plutôt plaisir, c’était le nouveau grade que le Kirijin portait : celui d’Epéiste. C’était l’un des grades les plus importants du village caché de la Brume. Il n’était donc plus le Chûnin qui avait difficilement réussi à me mouiller mais un ninja puissant qui pouvait sûrement me toucher à présent. Mais l’heure n’était pas au combat, ni même pour s’entraîner. L’heure était pour des sujets sûrement importants.

─ Maître Raïkage, voici Kitase Shinichi et maître Mizukage, Samui Mahan.
─ Merci bien, laissez-nous en privé.

Je me levai aussitôt, voyant mon conseiller se retirer. D’un geste de la main, je montrai deux larges fauteuils installés en face du mien dès que le duo Kirijin avait été repéré.

─ Je vous en prie, asseyez-vous.

Mon regard parcourut celui de mes deux invités. De quoi voulaient-ils me parler ? Y-avait-il un lien avec les tensions avec Konoha ? Je ne pouvais pas le dire, l’heure était à l’accueil et aux politesses. Un léger sourire apparut sur mon visage alors que je repris la parole.

─ Samui Mahan, je suis enchanté de vous revoir. Quant à toi Kitase Shinichi, ravi de te revoir avec une position qui me paraît bien plus proche de tes capacités.

Et oui, Epéiste me paraissait bien mieux que Chûnin pour le peu que je savais de lui. Mon sourire disparut, alors que j’allai à l’essentiel.

─ Je vous écoute.

Mahan n'avait pas réagis ? Je pouvais donc en conclure que je venais d'être promu au rang d'épéiste. J'avais à ce moment l'insatiable envie de montrer ma joie au monde entier, néanmoins je devais garder mon calme. L'heure n'était pas aux réjouissances mais au sérieux. D'ici peu, j'allai faire face à Uriô, et cette fois-ci, ça n'allait pas être dans le cadre d'un simple combat amical mais bel et bien dans celui d'une rencontre diplomatique de la plus haute importance. Les pièces du palais défilaient devant nous et bientôt nous fûmes arrivé dans la fameuse pièce. Celle qui servait au Raikage de bureau. C'était ici qu'allait avoir lieu la fameuse discussion.

Un homme d'âge moyen nous ouvrit alors la porte puis fit part de notre présence à son maître, Uriô qui instantanément lui demanda de quitter la pièce afin de nous laisser converser seuls. Une fois ceci fait, le Shodaime Raikage nous invita poliment à prendre place sur les deux sièges qui étaient disposés juste en face du sien. Acceptant l'invitation à m'assoir, je posai mon humble postérieur sur le fauteuil de gauche laissant ainsi celui de droite au Mizukage. Alors que je venais de m'asseoir, le Kadoria entama la discussion par quelques politesses. Il était, d'après ses dires, ravi de revoir le Mizukage et satisfait de me retrouver. Il insista d'ailleurs sur le fait que j'eus énormément progressé dans la hiérarchie. Il était vrai que j'en avais fait du chemin depuis l'époque où je n'étais qu'un simple chûnin. Sa remarque ainsi que le compliment qu'il attacha à la fin de sa phrase me fit sourire. Après tout, ce n'était pas tout les jours que l'on reçoit de telles compliments de la part d'un homme aussi important que lui.

L'ambiance était plutôt agréable. Notre interlocuteur souriait. Tout semblait plutôt bientôt se passer. Toutefois, je me doutais bien que cela n'était qu'une façade. Bientôt, nous allions entrer dans le vif du sujet et j'étais persuadé qu'à ce moment-là, l'ambiance agréable qui régnait dans cette pièce allait vite tourner court. D'ailleurs, en parlant d'entrer dans le vif du sujet, le Raikage ne se gêna pas pour nous demander d'expliciter la raison de notre venue. Son large sourire s'était alors évaporé comme neige au soleil. La vraie discussion pouvait maintenant commencer.

Je ne me sentais pas vraiment à l'aise entre ces deux-là. Participer à une discussion entre Kage...Il n'y avait pas à dire, cela était intimidant même pour quelqu'un comme moi qui n'avait pas la langue dans sa poche. Peut-être devrai-je laisser à Mahan le soin de diriger la conversation ? Pensai-je. Après tout, l'enjeu était assez important. Le mieux était encore de laisser les deux Grands parler entre-eux. Quoique...J'hésitai. Oh et puis après tout ! Je n'étais pas là pour faire de la figuration ! Sûr de moi, je m'adressai donc au chef du village des nuages

– Nous sommes venu ici dans l'espoir de renforcer les liens qui unissent nos deux villages.

Assez bateau comme phrase d'entré ! En outre, « renforcer des liens » voilà une manière bien détournée de demander une alliance mais qu'importe .J'allai laisser mon supérieur parler et donc, expliquer plus en détails les raisons qui nous avaient poussées à nous entretenir avec le Kadoria.

Je me trouvai enfin avec mon partenaire dans le palais du Raikage qui nous invita à nous asseoir. Les fauteuils étaient plutôt confortables et j’appréciais le geste du dirigeant de la foudre. Aussi j’acceptai sa requête et me mis assit me reposant à la fois de mon voyage qui fut épuisant malgré tout. La conversation commença et c’est le Raikage qui prit la parole en premier précisant qu’il nous écoutait. Alors que je pensais avoir le champ libre et que j’ouvris la bouche pour démarrer les négociations, Shinichi me coupa involontairement stipulant que l’on souhaitait renforcer les liens entre Kiri et Kumo. Je soupirai et repris aussitôt après l’énormité de mon partenaire.

« Maître Raikage, avant tout, c’est un plaisir pour moi de vous rencontrer à nouveau. »

La politesse était de rigueur bien que je préférai aller droit au but. Etant moi-même Mizukage, je me devais d’être courtois et le savoir vivre était de rigueur au vue des grandes personnalités qui régnaient en ces lieux. J’inspirai un grand coup avant de poursuivre.

« Malheureusement, je suis triste que ce soit dans de telles circonstances. » Je m’arrêtai avant de me pencher en avant, observant droit dans les yeux le Raikage tout en prenant appuie sur mes genoux avec mes coudes. « Vous n’êtes pas sans savoir que des tensions existent entre Konoha et Kiri : tout commença entre un dénommé Samidare Teichirô qui fut le principal suspect de la désertion de l’une de mes Kunoichi. Ensuite, il m’a manqué de respect à de nombreuses reprises… »

Une atmosphère pesant commençait à apparaitre au sein du palais du Raikage. Je pris ma respiration repensant à ce Konohajin. Il était dommage que leur amitié ce soit passé ainsi, car en prenant un peu de recul, j’appréciais son comportement : quelqu’un qui ne lâche pas le morceau, qui est difficilement impressionné… J’étais triste de la tournure des choses… Encore plus triste que la tension ait augmenté avec la bêtise de l’un de mes ninjas… Mais je me devais de dire toute la vérité au Raikage pour qu’une entente soit parfaite.

« Je suis un homme franc et de confiance. Aussi je vais vous dire toute la vérité. L’Hokage accepta de punir Teichirô en l’envoyant se faire torturer à Kiri. Il ne devait y avoir aucune séquelle mais l’un de mes ninjas à abusé de la situation. Il a fait subir à ce pauvre Konohajin de nombreuses souffrances et il revint à Konoha plus mort que vivant. Etant un homme juste, je me donne le droit de punir mon ninja comme il se doit. Le problème étant que je n’ai pu de signe de vie de sa part et je suppose une désertion. Nul ne doute que si je me retrouve face à lui… »

Je m’arrêtai. Je serrais les dents pensant au mal qu’il avait fait alors que la confiance Kirijin était en jeu. Il avait bafoué la notoriété de son village et ça je ne le permettais pas. Je devais en venir au but désormais. Quoi que… Je n’avais pas parlé d’une chose importante encore.

« De plus, mon village a subit un incendie considérable. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, mon hypothèse sur l’éventuel responsable est Konoha ! Je trouve cela bizarre qu’après les histoires avec Konoha, un incendie vienne ravager une bonne partie de Kiri ! »

Voilà. Le Raikage était au courant de ce qu’il se passait en détail entre Konoha et Kiri. J’espérais que tout cela joue en ma faveur sans quoi je prends de sacré risque ! J’avais les dés en main, et j’allais les lancer dans quelques instants. Je me levai, m’inclinai légèrement devant le Raikage avant de faire ma demande.

« Maître Raikage, vous êtes une personne puissante : votre village l’est tout autant. Aussi je vous fais parvenir ma requête : je souhaiterais que nos deux villages s’unissent ! »

Je me relevai et repensai à mon état comateux d’il y a quelques jours… J’avais prit beaucoup de recul et mon comportement avait radicalement changé… Je tenais à le faire comprendre à Uriô.

« Une maladie grave m’a touché il y a quelques jours et je ne devais plus être de ce monde aujourd’hui. Par chance, on a pu me guérir. Avant, j’étais une personne fière et je n’aurais eu aucune pitié à tuer l’un de mes semblables. Durant mon coma j’ai prit beaucoup de recul et je sais la valeur de la vie maintenant. J’aurais aimé éviter cette guerre mais il semble qu’elle soit inévitable. Maître Raikage, votre aide serait précieuse ! »

Maintenant, j’attendais patiemment et avec espoir la réponse d’Uriô.

Je pensais qu'en ayant dit que je les écoutais, Samui Mahan allait parler en premier. Mais ce fut le contraire, ce fut le nouvel Epéiste qui prit la parole rapidement et juste pour une unique phrase. Et dés cet instant, je savais déjà ce que le Mizukage allait me dire. Il retraça l'histoire des relations entre son village et Konoha, reparlant à nouveau de ce Samidare Teichirô puis d'autres choses, la suite de l'histoire que je ne connaissais pas. Ne manquant pas de noter chaque détail, j'attendais le moment où les dés allaient être jetés et je ne dus pas patienter longtemps. Kiri demandait un alliance avec Kumo.

Je voulus répondre, mais le jeune Samui reprit pour confirmer ce qui n'était que des rumeurs à mes yeux : il avait bien été frappé par une maladie. Plusieurs au village le croyaient, et beaucoup croyaient que ce n'était qu'un stratagème ou juste une fausse information, mais c'était donc bien vrai. Il semblait avoir changé, peut-être était-il devenu plus tendre. En tout cas, il semblait vouloir éviter la guerre, pourtant il désirait l'aide des Nuages. Et s'il y avait bien une chose que je ne voulais pas, c'était bien de nouveaux conflits.

─ Tout d'abord, sachez qu'il y a eut le même type d'incendie à Konoha, peu de temps après celui qui a voulu ravager Mizu no Kuni et votre village. Je ne pense donc pas que le village caché de la Feuille ait quelque chose à voir avec cela. Je pense même que vous devriez soupçonner Kumo plutôt que Konoha. Bien entendu, ce n'est pas mon village qui a causé ces deux incendies, et nous nous préparons d'ailleurs au même type d'attaque.

J'avais appris assez rapidement ce qu'il s'était passé à Kiri, puis à Konoha. Un adversaire inconnu sûrement, et nous aurions pu allier les forces des trois villages pour l'arrêter, mais ce n'était pas nécessaire vu que nous avions déjà instauré un plan d'action au cas où un incendie se déclarerait à Kumo. Ces petits voyous, ces puissants shinobis, qu'importe qu'ils étaient : ils allaient être arrêtés par mes shinobis.

─ Nous parlions déjà de Samidare Teichirô lors de notre première rencontre. Je suis désolé que les choses se soient aggravées ainsi. Cependant à vous écouter, je dirais que chacun a ses tords.

Je me levai avant de me tourner vers la grande baie vitrée de mon bureau, où je voyais pratiquement tout le village. Je faisais souvent ça pour réfléchir, ou juste pour me détendre. La routine, pourrions-nous dire.

─ Kumo a toujours gardé une position neutre. Ce village est le fruit d'un arrêt des conflits, d'une harmonie au sein du Pays de la Foudre. Il est hors de question qu'une nouvelle guerre se déclare. Cependant, les dirigeants de votre pays et ceux du Pays du Feu en ont apparemment décidé autrement.

Je me retournai vers les deux Kirijins afin de leur donner une réponse quant à leur principale demande.

─ Kiri n'a rien fait à Kumo et c'est la même chose avec Konoha. Je ne m'allierai donc avec personne, surtout pour cette guerre.

La réponse donnée, j'allai m'asseoir à nouveau. Croisant mes mains, accoudé sur mon bureau, mon regard se fit moins chaleureux, il était devenu presque noir. J'avais encore un message à faire passer.

─ Je vais vous adresser un dernier message, que j'enverrai à Konoha également dés votre départ. Si jamais vous tentez quelque chose envers Kumo ou le Pays de la Foudre, si jamais vous décidez de faire la guerre à un autre pays ou si jamais vous faites la guerre sur un autre territoire que les vôtres, je vous promets la chose suivante : Kumo agira pour punir cette encontre à la paix.

Si Konoha et Kiri faisaient la guerre, qu'ils restent entre eux et sur leurs terres. Une entorse ne serait-ce qu'à l'une des trois conditions et j'enverrai mes troupes agir. La paix devait prospérer dans le monde shinobi.

Visiblement j'avais fait une bêtise en ouvrant ma grande bouche. Mes quelques paroles ne semblaient pas avoir plu à Mahan qui soupira afin de témoigner de son mécontentement. Suite à cela, le Shodaime Mizukage expliqua la raison de notre venue en détail. Détails dont je ne connaissais absolument rien. En effet, pour moi, Samidare Teichiro m'était totalement inconnu. Il était bien évidemment de même de sa torture et de la désertion du Kirijin responsable de tout cela. J'étais bien évidemment au courant des tensions entre Kiri et Konoha néanmoins, je n'avais connaissance des origines de celles-ci. Une fois avoir exposé tout les faits au Kadoria, le Mizukage confirma à notre interlocuteur qu'il avait bien été touché d'une grave maladie et que celle-ci l'avait fait réfléchir et profondément changé par la même occasion. La manière dont il s'exprimait et parlait de sa maladie était assez...Étrange. Je ne le connaissais pas assez pour pouvoir juger de sa personne toutefois, il me semblait bien qu'il avait changé depuis la dernière fois.

Le speech de Mahan avait beau être d'une grande qualité, Uriô resta sur ses positions et nous apprit que Konoha aussi avait été victime d'un incendie criminelle. Si ce qu'il disait était vrai alors cela voulait dire que ce n'était peut-être pas Konoha les responsables. Ce Makka n'avait donc aucun lien avec le village de la feuille ni des nuages ? Était-ce donc, pour nos trois villages, un ennemie commun ? Si oui alors cela changeait totalement la donne. Néanmoins, il y avait toujours ces quelques tensions avec Konoha. De ce fait, même s'ils n'étaient pas directement impliqués dans les incendies, obtenir cette alliance avec Kumo était essentiel dans le cas où Konoha ne souhaitait pas entendre raison. Et ça, le Mizukage semblait bien l'avoir compris. Si bien que même si le Shodaime Raikage semblait retissent à l'idée de s'allier clairement avec Kiri, Mahan continua son argumentation. Celle-ci visant clairement à convaincre le chef du village caché des nuages de rejoindre notre cause.

Allait-il refuser, allait-il accepter ? Pour l'heure, en tant que simple spectateur, je ne pouvais me prononcer. Uriô semblait vraiment attaché à ce que la position de Kumo soit totalement neutre. Cependant, Mahan l'avait bien remarqué et jouait donc sur ce point afin de persuader le Kadoria. Moi dans cette histoire ? Je regardai. Tout simplement. La discussion était bien trop importante pour que je puisse me permettre un quelconque commentaire. En outre, une intervention de ma part aurait pu être très mal vue par le Raikage. Ils conversaient entre chefs de village, je n'avais strictement rien à faire là. Qui plus est, je préférai clairement laisser à Mahan le soin de gérer comme il l'entendait les négociations – oui je l'avais déjà assez agacé pour la journée, il était hors de question de recommencer –.

Confortablement installé dans mon siège, je regardai succinctement les deux hommes et écoutais avec attention tout ce qui se disait. Oui, je ne voulais rien perdre de cette joute verbale forte intéressante qui pouvait, à n'en pas douter, déterminer de l'avenir de nos deux nations !

Spoiler:

Après avoir dit tout cela, je pensais que mon interlocuteur allait mettre fin à la conversation, poliment comme il avait sans doute l’habitude de le faire. Cependant, il reprit en affirmant tout d’abord qu’il n’était pas au courant pour l’incendie de Konoha. C’était plausible, sachant qu’il y avait des tensions entre les deux nations, les informations étaient gardées confidentielles ou du moins, les instances des deux villages faisaient attention. Il me dit également qu’il ne croyait pas au fait que Kumo soit le responsable de ces deux incendies, ce qui était bien entendue la vérité. Puis Samui Mahan entama un autre argument, se demandant si mes paroles n’étaient pas des menaces. Un léger sourire apparut sur mon visage tandis que le Mizukage achevait sa prise de parole.

─ Vos intuitions sont bonnes, Mizukage. Mes paroles étaient bien des menaces, je ne permettrai pas que votre guerre inutile nuise à un autre pays que les vôtres.

Je me relevai puis pensai à ce que m’avait dit le dirigeant de Kiri. Il est vrai que face à une alliance entre les villages de la Brume et des Nuages, Konoha n’irait pas se jeter dans une bataille perdue d’avance. Cela était une évidence même, mais là encore rien ne pouvait me faire changer d’avis. Rien ne pouvait faire tourner Kumo vers l’un des deux villages. Ni Kiri ni Konoha n’avait fait quelque chose à l’encontre de ma patrie, et c’était la même chose pour le positif : aucun n’avait quelque chose de plus.

─ Je veux la paix pour le monde entier. Mais vous devez sûrement savoir que je ne suis pas un homme aveugle. La paix réelle n’existe pas, et il y aura toujours des conflits. Mais vous êtes assez stupides, dirigeants de Konoha et de Kiri pour vous lancer dans une batailles sur plusieurs choses auxquelles j’attribuerai le qualitatif de détails.

Je marquai un temps d’arrêt durant lequel je fis le tour de mon bureau pour me rapprocher des deux hommes assis.

─ Kumo ne garde pas une position neutre simplement parce qu’elle ne veut pas se lancer dans une guerre. Le village des Nuages n’a juste aucune raison de se tourner vers l’un ou l’autre. Si vous n’étiez pas sur le point d’entrer en guerre, il est possible que votre requête ait abouti. Et cela aurait été la même chose si Konoha était venu.

Je jetai un regard à l’Epéiste qui restait silencieux, différemment au début de l’entretien. Mon regard revint sur le Samui.

─ Vous pouvez prétendre que je ne veux la paix que pour moi-même, mais je vous retourne vos paroles : nous savons quel est notre rôle. Et le mien est de faire tenir la paix sur Kumo, et si possible sur le monde entier. Et pensez-vous qu’en participant à votre guerre tout irait mieux ? Non. Une alliance est impossible, même si cela pourrait faire douter Konoha.

Je retournai à mon bureau, avant de prendre dans un tiroir un parchemin vierge que je posai sur mon bureau.

─ Comme je vous l’ai dit, les trois conditions que je vous ais énoncées seront transmises à Konoha sur le champ. Votre querelle ne touchera que vos deux pays. La paix sera troublée sur vos terres seulement, car vous avez été assez déterminés pour l’enclencher.

Je me rassis pour terminer sur un point peut-être important si le Mizukage ne l’avait pas compris.

─ Je parlerai dans ma lettre de ce que nous nous sommes dit. J’espère que mes mots suffiront à empêcher votre guerre. Si cela ainsi que votre visite à Konoha, si vous en prévoyez une, ne suffisent pas, alors Kumo ne fera rien d’autre. Mais n’oubliez pas mes conditions, qui je le répète, sont clairement des menaces. Les shinobis qui entraveront une ou plusieurs de ces trois règles seront punis, et comme toujours pas une équité sans faille.

La discussion était probablement close, il fallait attendre la réponse du Mizukage.