La situation était un gros bordel. Je me fichais bien de savoir à qui nous avions à faire finalement, ce que je voulais pour le moment c'était survivre avec ceux qui étaient de Suna. Que personne ne meure et encore moins Kioshi. Je ne retenais même pas les noms des nouveaux arrivants, d'ailleurs d'où sortaient-ils leurs noms ? On aurait dit des personnages d'un vieux roman d'aventure à une ère antique. Sérieux quelle bande de tarés. 
Je m'étais tenu aux côtés de mon cousin durant toute la bataille, le laissant être l'interlocuteur privilégié du type en haut. D'ailleurs il avait pris Oniri en otage mais à ce niveau là je m'en fichais bien. De ce que j'en pensais elle aurait dû se débrouiller seule avec sa famille plutôt que d'y mêler d'autres vies comme les nôtres. Moi par exemple, je m'étais fait la promesse de régler mes soucis de famille par moi-même. Et de toute façon ça ne regardait en rien les autres shinobis, ils étaient tous corrompus d'une manière ou autre et me diraient qu'elle est morte pour le bien de Suna. Balivernes. 

Quand un cristal géant apparut dans le ciel, du cristal commença à grimper sur moi et à m'emprisonner. Par le même temps on m'envoyait un pieu de même matière dessus. Et je n'étais pas le seul. Par réflexe je commençais à faire chauffer mon corps comme me l'avait appris Kioshi. Je devenais un soleil, façon de parler. Pour repousser la progression du cristal. Fort heureusement, le corps d'Oniri stoppa les projectiles qui nous arrivaient dessus. C'était ça de fait, mais je ne n'avais pas le temps de remercier mon cousin. J'avais encore les mains libres et je concentrai un rayon de chaleur extrême destiné à faire fondre ce cristal ou au moins le ramollir pour que je puisse m'en extirper tranquillement. En tant normal ce rayon faisait fondre les vêtements, la peau, ou encore le métal. Là je le dirigeai vers le cristal qui grimpait tranquillement au niveau de mes jambes. 

- Sérieux...

Non j'allais pas finir enfermé dans du cristal. J'étais pas destiné à finir en pièce de musée ou d'une collection pour ces vieux types. Mon rayon était extrêmement concentré, fruit de multiples entraînements, et commençait à faire effet sur cette saleté de cristal. C'était donc le moment et j'essayais de bouger tout mon corps et de donner des coups de pieds de l'intérieur, dans ce cristal affaiblit par ma technique de Fondue du Sable. Après quelques instants et un peu de forcing je me trouvais enfin libéré. Je me disais : le cristal jamais plus, c'est dégueulasse. 
Je pris un Kunaï d'une de mes poches et me préparais à la suite. Mais je pris aussi le soin de quitter cette zone en dessous du cristal flottant. On m'aura pas deux fois. 

HRP:

Ema pensait en avoir fini. L'ignoble truc cousu, les têtes tranchées, la petite fille qui voulait empaler tout le monde... Ema, malgré sa puissance physique n'avait plus aucune volonté. Son esprit était faible, elle voulait abandonner. Après tout, que pouvait-elle bien faire... Dès qu'un ennemi disparaissait, deux autres réapparaissaient... Elle n'avait plus envie, elle était détruite.

Comme si Hélios avait lu son esprit, il allait aussi rendre inerte le corps de la jeune fille en le cristallisant. Autant rendre chaque partie de mon être inerte, se disait-elle.

L'air était frais, Ema partait. Ses yeux se fermaient lentement, comme pour appeler la mort. Que pouvait-elle bien faire contre autant de haine, de mal et de vengeance ancrés en chacun. Elle ne pouvait pas sauver tout le monde. Ema ne remarquait rien autour d'elle. Elle ne ressentait rien si ce n'est la douleur d'être inutile et sans intérêt. Que pouvait-elle bien faire contre autant d'ennemis? La cruauté et l'horreur de ce qu'elle vivait depuis quelques heures avaient rendu Ema tellement faible, cassante qu'elle ne voyait aucun espoir.

Les yeux fermés, elle s'imaginait ailleurs, à Suna. Dans la chaleur douce et agréable de son pays. Le ciel bleu, l'air pur et confortable d'une région amicale, les sourires des habitants, l'accueil chaleureux de ses amis...

Ses paupières s'ouvrirent, laissant la fraîcheur reprendre son cours et évaporer l'idée même de chaleur. Des larmes avaient roulés le long de ses joues, brouillant sa vision. Regardant en l'air, oubliant totalement l'assaut imminent de l'ennemi, elle aperçut...

Ogami... ? qui descend du ciel?

Décidément, elle avait touché le fond.
Pourtant, elle y croyait à cette vision. Elle en avait besoin. Il avait l'air à moitié mort. Pourtant, il paraissait plus fort que jamais. Sans y croire, elle regarda Ogami s'effondrer à terre. Ses gros yeux ronds, plein d'incrédulité scrutant le corps affaibli de son ami. Mais que faisait-il là? Pourquoi était-il aussi amoché?

MAIS QU'EST-CE QU'IL FICHE ICI !?
Non, cela ne pouvait être qu'un rêve. Pourquoi serait-il ici, se disait-elle, reprenant son calme affligeant. Pourtant, cela paraissait tellement réel... Même le son de sa voix... Se pourrait-il qu'il soit réellement là? chuchotait-elle. Ogami..?

Doucement, elle reprit conscience. Sa tête tournait, elle avait mal. Le froid l'avait engourdit. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas bouger. Elle essayait de se lever, mais quelque chose l'en empêchait, son regard dévia, passant d'Ogami au corps inerte d'Oniri dans ses bras. Mécaniquement, elle leva sa tête en direction d' Hélios, se souvenant qu'il la voulait. C'est là qu'elle aperçut le cristal rougeoyant foncer sur elle. Ce n'était plus un rêve, enfin... si. Le rêve n'en était juste pas un... Elle allait vraiment mourir si elle ne se bougeait pas, et ainsi ne pourrait pas aider Ogami. Ema se sentait honteuse. Il avait tout donné, et elle, alors qu'elle pouvait encore utiliser de son chakra, avait choisi d'abandonner ses camarades à leur mort.

Levant sa main droite, laissant la tête d'Oniri tomber sur sa cuisse, Ema fit disparaître le pieu de cristal qui se dissolvait en de petites particules de poussières rougeoyantes. Le spectacle aurait été magnifique dans d'autres circonstances...

Délicatement, Ema posa Oniri à terre, prenant bien soin de la couvrir du froid et de la neige, puis se leva, lentement. Il ne s'agissait pas de tomber dans la neige ou d'avoir des vertiges en se levant rapidement. Elle ne prit pas le temps de voir ce qu'il se passait autour d'elle. Il fallait qu'elle rejoigne Ogami rapidement. Pourtant, elle ne pouvait pas laisser Oniri seule. C'était le but final de ce Hélios. Si elle la laissait sans défense... Il était évident qu'Ema devait les protéger.

Son regard dévia à nouveau sur Ogami.
Elle réfléchit un moment, puis regarda tour à tour les éléments de la scène. Ainsi, elle aperçut Yami. Effectivement, dans un rêve elle n'aurait jamais vu de Yami. Cette dernière était entrain de parlementer avec ce fichu mec. Quelle perte de temps... Ou bien? Cela était peut-être une diversion? Cela permettrait à Ema de mettre Oniri et Ogami en arrière.

Elle invoqua ses cinq clones de cristal, à nouveau. L'un prit Oniri dans ses bras, les quatre autres créant une barrière autour d'elle, sait-on jamais ce qu'il pouvait arriver. Tous rejoignaient Ogami. Un autre clone prit Ogami dans ses bras. Son bras brûlé causa des nausées à Ema. Elle fit tout pour détacher son regard de ce carnage. Pas question de reperdre le contrôle. Les trois autres clones serviraient à la défense des deux autres clones ainsi que des personnes qu'ils tenaient. Surtout eux. L'idée d'Ema était simple, il était plus difficile de capturer des cibles mouvantes. Elle invoqua aussi son colibri de cristal qui lui avertissait d'un danger imminent grâce à sa fonction de troisième oeil.

Ne sachant que trop faire, étant donné la nature diplomatique des événements présents entre Yami et son interlocuteur, la Kunoichi décida de rester en défense. De ce fait elle envoya un clone rejoindre Tetsui puis La pour avoir de leur nouvelle, le tout discrètement. Finalement, il n'avait fallu qu'un coup de pouce pour qu'Ema reprenne ses esprits...

Je te protégerai, Ogami, se promit-elle, à voix basse, faisant face à leur nouvel ennemi après s'être reculé de la zone.

HRP:

La neige continuait de tomber sur la région. Sa chute harmonieuse teintée d'équilibre était à présent ravagée par les affres du combat alors que les Sunajin tentaient désespéramment de faire face aux seigneurs de ces terres. Ce monde immaculé se colorait d'écarlate par endroit. L'histoire semblait irrémédiablement menée à se répéter. Jadis il y avait quinze année de cela, avec l'aide de son père le jeune Hélios avait combattu la famille Aozora qui assiégeait son domaine. Tous avaient été exterminé sans la moindre forme de procès. Aujourd'hui encore, des cadavres allaient souiller la pureté diaphane du grand nord.

Face à lui, un corps venait de s'effondrer, tombant inerte sous les joug fataliste de la douleur et de la fatigue. Ketsueki La n'était parvenu à échapper à l'attaque qui lui était destiné. Elle s'échoua sur le sol, mise à bout par ses multiples blessures que lui avait causé Soma. Sur le visage d'Hélios n'était lisible aucune once de satisfaction. Il n'éprouvait aucun plaisir sadique à voir ses ennemis tomber un à un. Ses traits laissaient simplement paraître une intense notion de devoir, laissant croire qu'il était persuadé d’œuvrer pour une juste cause.

Ses adversaires se défendaient farouchement, le Mégalithe avait été endommagé et de nouveaux Shinobi venaient de faire leur apparition. L'une d'elle tenta d'apporter une nouvelle fois le dialogue. Seulement le comte n'en eut cure, il ne laissait jamais de deuxième chance à ceux qui lui tenaient tête.

-Votre proposition est honorable, mais elle survient bien trop tardivement. Il n'y a rien que vous possédiez qui puisse m'intéresser. Et malheureusement pour vous, vous n'êtes pas en état de négocier.

A ces mots le Mégalithe encore présent dans le ciel chargea trois pieux pour les adresser à la Ketsueki. Hélios leva ensuite la paume de sa main droite pour matérialiser deux cristaux très différents. L'un était semblable à une petite étoiles aux pointes effilée tandis que l'autre se présentait d'aspect sphérique. La première fut envoyée entre Kioshi et Tetsui, tandis que la seconde fusa directement sur Ema. Arrivée à hauteur des deux Yamada, l'étoile se brisa dans une explosion de lumière. L'onde les propulsa chacun dans des directions opposées. Atteignant les limites de son corps et de sa volonté Kioshi perdit connaissance.

Néanmoins à cet instant Yamada Tetsui avait une autre préoccupation. En éclatant, le cristal étoilé avait généré une énergie étrange de couleur écarlate. De multiples bloques de cristal rouges s'étaient alors formé autour pour donner naissance à un golem de quatre mètres de haut. Lié à par cette source de pouvoir mystique la créature se mit en branle, poussant un puissant rugissement avant de foncer sur son adversaires pour tenter de l'écraser d'un coup de point bien placé.

Dans le même temps le cristal sphérique fonça sur Ema, ainsi que sur ses clones qui avaient rassemblé les rescapés, et disparue soudainement à mi-course en s'enfonçant dans le sol. La terre commença à trembler autour du petit groupe et des cristaux jaillirent du sol tel des stalagmites pour venir transpercer les doubles d'Ema. Cependant il se passa un événement que le comte n'avait pas prévu. Son intention première avait été d'éliminer les clones afin d'empêcher toute éventuelle fuite du groupe. Seulement la destruction de l'un d'eux eu pour effet de déclencher une série en chaîne qui ravagea de blessures tous ceux qui se trouvaient aux côtés des clones.

En effet, en détruisant un clone de cristal, les éclats que ce dernier dégageait en disparaissant toucha ses semblables les faisant exploser à leur tour multipliant le nombre de projectiles qui blessèrent Ema, La et Ogami et Oniri à bout portant. Une importante marre de sang se répandit sur la neige. Le groupe fut littéralement décimé et la vu du corps de la Saibogu plus mutilé que de raison tétanisa Hélios l'espace d'un instant. C'était précisément cette seconde qu'attendait Saïx depuis le départ pour intervenir. Quittant son camouflage il effectua une charge de sorte à passer dans le dos du comte pour lui asséner un brutal coup de pied sur le flan gauche. Ce dernier parvint à absorber une partie du coup en se protégeant avec son bras. Le choc fut cependant si violent qu'Hélios fut éjecté sur le côté à plusieurs mètres de distance du groupe. Ses pieds dérapèrent dans la neige avant qu'il ne parvienne à se stabiliser.

Recouvrant tout juste ses esprits ce dernier afficha un visage circonspect en constatant l'homme qui lui faisait face.

-Satoshi ?

Saïx ne répondit pas, se contentant de retirer ses lunettes pour révéler un regard pénétrant aux pupilles couleur acier. A présent il n'était plus question d'esprit serein. Les deux hommes se dévisageaient avec noirceur.

-Cela fait quinze ans et vous êtes restez exactement le même. Vos machines ont-elles finit par avoir raison de vous ?

-Pas exactement...

Le Saibogu s'empressa de sortir deux pistolets de sous son manteau déversant un déluge de balle à tête explosif sur le comte qui se défendit en dressant un mur de cristal entre lui et l'attaque.

Résumé:

Hélios n'avait que faire de mes paroles : j'arrivais trop tard... L'heure des négociations étaient passées. Je me doutais alors, au vue de ses propos, qu'il allait tenter quelque chose à mon encontre et voir le Mégalithe réagir comme lorsque je l'avais atteint pour finalement sortir des pieux de cristal contre lesquels je n'avais rien pu faire pour aider mes amis, me laissait supposer que la même attaque allait m'être porté si bien que, toujours portée dans les airs, Hotep nous mena plus haut dans la ciel pour esquiver l'assaut. Je restais toutefois prête à intervenir des fois qu'il avait moyen de les contrôler et les retourner contre moi malgré tout.

Beaucoup de choses se jouaient successivement en bas. Je n'avais pas pu me permettre de me concentrer là dessus jusqu'ici : tout allait tellement vite. Toutefois voir l'état de mes amis étaient suffisants à me donner une pousser d'adrénaline. Et notamment voir Kioshi et Oniri avec un bras en moins qui me glaça d'effroi tandis que le sang de La maculait la neige. Les yeux rubis exorbités face à ce spectacle funeste, je tentais de rester concentrer malgré mon appréhension quant à leur pronostic vital...

Lorsque Saïx se dévoila et fonça sur Hélios, je sus que c'était le moment pour moi d'intervenir auprès des autres. Le Saibogu avait l'air encore en forme et j'ignorais ce qu'il faisait là... Le père d'Oniri était donc si inquiet pour elle qu'il envoyait des renforts ? Probablement.

Hotep nous déposa au sol tandis que je lui demandais de prêter assistance à Tetsui face au Golem de cristal tout en veillant à protéger Kioshi. Mon félidé n'était pas blessé contrairement à la plupart d'entre nous mais sa réserve de chakra commençait à faiblir... Heureusement, Akraï, l'araignée kuchiyose apprivoisée par mes soins prêta assistance à mon félin et aux Yamada.

« Metryl » 

Lui glissais-je pour la remercier de son soutien tandis que je courais à mon tour vers le groupe de blesser. Ema semblait la moins touchée, Oniri était inconsciente et hormis la mutilation de son corps via son bras en moins elle demeurait sans doute la moins touchée... La voir dans cet état me donnait envie de sortir de mes gonds ! Si le spectacle paraissait affreux vu d'en haut il l'était bien plus vu de près, des larmes perlèrent à mes yeux tandis que j'avais envie de hurler en la voyant dans cet état mais je me retenais car il fallait tous nous sortir de là.

Tremblotante, j'approchais de La et posais mes paumes sur son torse, la berçant dans un halo verdâtre qui la soignait. Cela prendrait un certain temps pour tous les guérir du mieux que je pouvais avec mes dernières ressources mais je comptais sur Saïx pour détourner l'attention de Hélios durant ce temps là, les Kuchiyoses pourraient également lui prêter mains fortes s'ils arrivaient à ce défaire du Golem.

D'ailleurs, entendre Hélios appeler le Saibogu , Satoshi me fit écarquillé les yeux. Mais oui ! Voilà pourquoi je trouvais qu'il me faisait penser à quelque chose avec ses yeux gris pénétrants ! Il ressemblait au père d'Oniri en plus jeune ! Je secouais la tête vivement, me concentrant de nouveaux sur mes blessés. Je soignais ensuite Ogami, puis Ema. Je ne voyais guère quoi faire de plus avec ma meilleure amie malheureusement... Mis à part la mettre à couvert et la protéger. Je m'octroyais quelques instants pour la soulever et plaquer sa tête contre mon buste. Elle respirait mais c'était tout juste et je ne voyais guère quoi faire de plus.

Hotep et Akraï travaillaient de paire pour décrocher des morceaux imposants de roche d'un pan de la montagne pour l'envoyer directement sur le Golem afin de tenter de l'écraser ou de le déstabiliser.

Résumé:

Sa défense n'avait pas du tout fonctionner. Au contraire. Tout le monde était blessé. Ema s'en voulait. Mais ce n'était pas le moment. Les choses avaient bougé rapidement. Juste après l'explosion Saïx sautait sur Hélios pour le combattre. Au vu de la situation, Ema comprit très rapidement qu'elle était la seule pouvant réagir immédiatement après avoir été soigné. Ainsi, sans tarder et tout en remerciant Yami, Ema rejoignit Saïx dans ce combat contre cet être. Encore une fois, la jeune Kunoichi ne comprenait absolument pas ce qu'il s'était passé et qui était ce Saïx, pourtant elle voyait très bien la rage de cet homme qui grondait contre Hélios. Quant à Ema, elle le détestait d'avoir rendu ses compagnons complètement chaos ou à la limite de mourir. Il fallait faire quelque chose de puissant, et maintenant.

Voyant le mur de cristal érigé devant Hélios afin de se protéger, Ema utilisa sa technique de distillation du cristal afin que celui ci disparaisse. Saïx pourrait alors à sa guise utiliser ses techniques contre l'homme sans être dérangé par du cristal.

Ema n'avait pas besoin de créer son propre cristal étant donné qu'il y en avait absolument partout autour d'elle, ainsi, et dans la plus grande aisance au vu des soins prodigués, Ema envoya ses mulots de cristal droit sur l'ennemi afin de l'immobiliser. Couplé à cela, Ema fit surgir des lianes des parois du mur qui se trouvaient derrière Hélios afin de le surprendre. Ses lianes avaient pour but de s'enrouler autour des membres de l'homme et autour de son cou. Elle les fit apparaître par la même paroi derrière l'homme afin d'être proche de la cible, mais aussi pour que cela soit une surprise. Les mulots venant du sol pour attraper les pieds de Hélios devaient servir de diversion pour les lianes venant du haut de la paroi.

Se préparant à des représailles, elle était prête à ériger un dôme de protection autour de son équipier et elle-même.

L'idée d'Ema n'était pas de l'immobiliser en soi, mais bien de lui faire mal. Elle s'en fichait à présent des lois et de la justice. Cet homme était trop dangereux pour rester en vie. Tout comme l'être repoussant qu'elle avait côtoyé au début de toute cette histoire extra-ordinaire. Des individus de la sorte sont tellement dangereux et puissants que les laisser croupir en prison était une idée des plus stupides. Pourtant, si elle pouvait l'immobiliser, cela serait d'une grande aide étant donné le peu de gens apte au combat dans leur rang. Ema était gonflée à bloc, prête à tout donner pour sortir ses amis d'ici. Entre le sang, les morts, les horreurs de la journée ainsi que cette affreuse araignée qu'elle avait vu lorsqu'elle se faisait soigner... Ema avait beaucoup d'honneur d'être encore debout. D'ailleurs chacun d'entre eux. Et ce n'était pas maintenant qu'il fallait se relâcher. Ema voyant le bout de ce cauchemar abjecte. Il fallait simplement tout donner pour y arriver. Et c'est exactement ce qu'elle allait faire dès à présent. Fini les secondes lignes, fini la protection passive, cette fois, elle serait en première ligne de mire pour combattre!

Spoiler:

J'avais réussi à me libérer et à sauver ma peau alors que cet Hélios venait de répondre à Ketsueki Yami que nous n'étions pas en position de négocier. Après quoi je suivais chacun de ses gestes avec lesquels il envoya deux sphères, dont une entre mon cousin et moi. Pas le temps de réagir qu'une décharge nous éjecta lui et moi et je n'avais pu me protéger que de mon bras avant d'être à terre quelques mètres plus loin. Je me relevais tant bien que mal et vis une étrange lueur écarlate à l'endroit de l'explosion de la sphère. Une rapide regard vers Kioshi qui semblait out. 

* J'espère qu'il n'a rien de grave... * pensai-je un instant. 

On venait de s'en prendre à un membre de ma famille proche. C'était cet Hélios de mes deux qui faisait des siennes encore une fois. Mes dents se crispèrent d'une rage contenue tant bien que mal car je ne voulais pas me perdre et foncer bêtement vers une défaite certaine. La lueur s'estompa et laissa place à un golem de cristal d'environ quatre mètres de haut. C'est à cet instant que je me disais que je commençais vraiment à détester ses utilisateurs du shôton. J'avais paumé mon kunaï et je voyais ce gros truc commencer à vivre et à porter son attention sur moi. 

Quelques secondes plus tard le voilà qui court sur moi avec son énorme poing en avant. Ses pas sont bien lourds et j'imagine son poing sur ma face, sur mon corps, moi finir en crêpe au cristal. Je commence déjà à préparer une technique pour contrer cette attaque du mieux que je le pourrai mais je n'y crois pas vraiment car mes compétences de Yamada et mon fûton ne sont les meilleures en défense. Je n'y crois pas trop et en faisant mes mudras j'hésite déjà à me jeter sur le côté quand soudain des rochers viennent s'abattre depuis la montage sur le golem, stoppant ainsi son attaque et sa course. 
Stoppant ma technique je reconnais plus loin le kuchiyose de la Faucheuse écarlate mais pas cette grosse araignée avec lui. Elles sont ma phobie mais je ne prends pas le temps d'en frissonner, il faut penser à autre chose. 

Le golem semblait vouloir déjà se relever et il fallait l'enchaîner pour qu'il ne pose plus de problème. Yami devait sans doute s'occuper des autres que j'avais vu baigner dans leur propre sang plus loin. Sauf que pour le moment mon combat était ici. Je m'éloignais pour me mettre à moyenne distance de ce monstre de cristal et rapidement lui envoyait une bonne bourrasque de mon Vent Brûlant pour le faire retomber et affaiblir sa condition. Profitant de cette occasion je courrais vers lui en chargeant mon poing avec mon Shougeki Yakedo. Assez proche je sautais jusqu'à sa tête en profitant du fait qu'il n'était pas debout pour lui asséner cette onde de choc de chakra fûton et de chaleur là où ça devait faire mal, en pleine face. Puis je sautai en arrière pour voir s'il se relèverait ou pas. 

HRP résumé:

Hélios gardait une position défensive pour maintenir sa défense de cristal face aux assauts furieux des armes du Saibogu. Le comte préparait déjà sa contre attaque lorsque la barrière dissipa, laissant le déluge de balles fondre sur lui. Une suite de mouvements agiles et de saltos lui permirent d'esquiver d'extrême cette attaque. A peine avait-il eut le temps de retomber sur ses jambes que Saïx fondait déjà sur lui. Débuta alors entre les deux hommes un combat au corps à corps. Coups, parades et esquives s'enchaînaient à une allure impressionnante. Parfois tous deux donnaient l'impression d'effectuer une chorégraphie car chacun semblait en mesure de parfaitement anticiper les mouvements de l’autre, comme s'ils avaient eu l'occasion de s'affronter à maintes reprises par le passé. Et comme si l'issue de l'affrontement était prédéterminé Saïx vint à en prendre l'avantage, obligeant le manieur de cristal à reculer de plus en plus au niveau en direction de la façade de la montagne.

Piégé dans son combat il ne put voir les membres cristallins crée par Ema jaillirent de la roche pour l'enserrer de toute par. Son visage trahis une impression d'égarement avant qu'il ne se fasse brutalement plaquer contre la paroi de la falaise, se retrouvant de surcroît entravé par des mulots de cristal qui retenaient ses membres. Il n'en fallut davantage afin de permettre à Saïx de charger son ennemi en profitant de l'élan pour lui asséner un violent coup de poing en plein dans l'abdomen. Sous la violence de l'impact la roche éclata dans le dos d'Hélios tandis qu'une gerbe de sang sortait de sa bouche.

-Ça fait tant d'années que j'attends ce moment Hairo. Tu vas crever. Pour Isaki, pour Oniri, pour Soma pour tous les Aozora, mais aussi pour moi !

Le Saibogu parlait d'un ton acerbe plein de haine. Hélios eut un sourire sombre tandis que de minces filets de sang continuaient de couler de ses lèvres. Le shoton entravait ses mouvements et il se retrouvait à la merci de cet homme qu'il haïssait tant. Si Soma n'était toujours pas revenue cela signifiait qu'une de ses crises l'avait encore frappé. Tout était-perdu ? Allait-il échouer maintenant ? Non, il ne pouvait se le permettre. Lui qui ne possédait plus rien avait encore tant à perdre à l'issu ce combat. Alors, dans une sombre ironie, le comte éclata d'un rire noir.

-Décidément Satoshi tu n'as pas changé... Tu es toujours ce même égoïste ignorant. Qu’importe le temps, la mort et les souffrances. Je brûlerai ce monde si cela peut me permettre de les retrouver.

La terre se mit à trembler à nouveau. Les tentacules de cristal qui jusqu'alors le maintenait captif se rebellèrent soudainement pour s'en prendre à Saïx qui n'eut le temps de réagir et se trouva à son tour ligoté. Les mulots créés par Ema se désagrégèrent également.

-Et je te défend de prononcer leur nom... Dit-il avec une froideur abyssal avant que Saïx ne se fasse violemment happé par les tentacules pour disparaître dans la montagne, prisonnier sous plusieurs tonnes de gravas et de roches.

Haletant, Hélios se redressant pour de nouveau pour faire face au restant de ses opposants. Ils étaient aux nombres de trois. Ketsueki Yami, Zenzaburo Ema, Yamada Tetsui seraient ses prochains adversaires. Lentement il retira son épais manteau de fourrure qui l'encombrait pour révéler des vêtements léger aux manches ouvertes s'apparentant visiblement à une tenue de combat. Ses blessures l'avaient couvert de sang par endroit. On pouvait apercevoir des sceaux en guise de tatouage recouvrir chacun de ses bras.

-Je ne pensais pas que vous vous montreriez si tenace. Décidément les Kazejin sont un peuple d'acharnés. Tandis qu'il parlait son regard s'était attardé sur Ema. Visiblement le shoton n'a plus sa place dans cet affrontement. Dans ce cas...

Le comte leva ses bras de part et d'autre laissant apparaître un épée bâtarde dans sa main droite et un gunbai dans sa main gauche. Il s'agissait du légendaire éventail futon. Une relique trouvé dans sa jeunesse à l'époque où il explorait les ruines antiques qui peuplaient les profondeurs de Kaze no Kuni. Désormais armé Hélios adopta une posture de combat offensive.

-Soit, vous ne retournerez plus jamais dans votre désert.

D'un mouvement agile il brassa l'air à l'aide de son éventail. Une violente bourrasque s'en échappant soulevant un épais nuage de neige qu'il utilisa à bon escient pour charger Ema. Parvenant à sa gauche en moins d'un instant il s'apprêta à lui enfoncer sa lame dans le flanc.

Résumé:

Ema n'en revenait pas. Il avait pris le contrôle de ses lianes?! Décidément, elle n'était pas à la hauteur de la tâche. Saïx venait d'être mis hors course, heureusement, Yami et Tetsui l'avaient rejoint. Pourtant, la partie ne faisait que commencer. Hélios ne semblait que rentrer dans le combat, alors que la moitié du groupe était déjà presque sans ressources.

Oui, les Kazejins sont des Shinobis tenaces, acharnés et qui se battent pour ce qui leur tient à cœur. C'était un fait. Cette phrase avait encore une fois raffermit Ema dans sa volonté de continuer à se battre et à vaincre. Ema, par les paroles d'Hélios, avait comprit que la prochaine attaque serait contre elle. Ogami n'était pas dans l'équation si l'on suivait la logique d'Hélios. Ainsi la jeune Kunoichi pouvait être libre de se concentrer sur le combat. Celle-ci, prête à se défendre, fut tout de même surprise par la rapidité d'action et de mouvement de son adversaire. Celui-ci se retrouva près d'elle en un instant.

Pour Ema, cela se trouvait être l'aubaine du siècle. Elle devait se trouver près de lui pour collecter son sang. Yami n'aurait plus qu'à faire le reste. Encore fallait-il qu'Ema réussisse à parer l'attaque sur son flanc.

Sans réfléchir longtemps à la stratégie, car le temps pressait, Ema fit surgir une surface plane de cristal de sa paume, bloquant le coup de son adversaire. Le savoir près d'elle ne la mettait pas à l'aise, surtout lorsqu'elle avait vu ce qu'il venait de faire à Saïx. Ayant parer l'attaque de justesse, elle s'extirpa rapidement de l'endroit où elle se trouvait en se propulsant en arrière. Lançant une volée de Kunaïs de cristal sur Hélios pour éviter qu'il s'approche d'elle, alors qu'elle fuyait. Ses attaques Shôton qui étaient susceptibles de toucher Hélios pouvaient être contrôler par ce dernier, du coup Ema ne convoqua ni ses mulots, ni ses lianes. Elle ne savait pas quoi faire, et espérait que des équipiers pourraient l'aider.

HRP:

Le golem ne se relevait pas, je l'avais vaincu ! Mes deux techniques combinées avaient finalement eu l'effet escompté. Un léger rictus de satisfaction se dessinait sur mon visage même si mon air était des plus sérieux. La concentration primait quand j'avais à me battre. Pour dire, c'était aussi la première fois que je testais mon Shougeki Yakedo sur du cristal. Vu d'ici la tête du golem était creusée et le cristal fumait, aussi curieux que cela puisse paraître. 
J'eus alors le temps d'aller me faire soigner par Yami qui était ninja médecin et j'avais retrouvé quelques forces. Mon reste d'anémie était passé même si mon état n'était pas parfait. Mais ce moment de répit fut des plus courts car Saix venait de se faire mettre à mal par notre ennemi principal. L'homme antique l'avait enfouie sous la montagne. J'eus un léger haussement d'épaule pour signifier mon étonnement et aussi le fait que ça ne m'impressionnait même pas. 

- Saix est mal. 

Légère plaisanterie de ma part pour détendre un peu la situation quand Hélios, haletant et lacéré à divers endroits, se retrouva face à nous trois. Rapidement il était sur Ema qui eut le temps de se défendre, moi j'étais déjà à l'écart, m'étant propulsé en arrière par réflexe et pour avoir une meilleure vue pour en placer une. Je vis Ema s'extirper et me disais que c'était le bon moment. Elle lançait ses kunaï de cristal sur l'adversaire. Moi j'envoyais plusieurs shuriken dans une rafale de fûton de manière à booster leur vitesse J'avais appris à contrôler la direction de cette rafale de manière précise avec le fûton. S'il se les prenait c'était déjà ça. Et si non il avait ça en plus à éviter. 

Ensuite je regardai yami avec insistance et montrai des yeux Hélios. C'était une manière de signifier qu'on pouvait tenter quelque chose à deux. J'avais en plus déjà eu la chance de bosser avec elle lors d'une mission. Et puis elle était assez expérimentée pour comprendre mon geste. J'osais espérer. De toute façon il fallait tenter sinon nous n'en sortirions jamais. On avait déjà pu voir que le monsieur était expert du fuinjutsu comme du ninjutsu et du taïjutsu. Rien que ça. Profitant du fait que ce dernier était adulé j'exécutais mes mudras le plus rapidement possible pour le toucher. C'était aussi le signal pour Yami de choisir quoi mêler à mon attaque. Au feeling car nous n'avions pas eu le temps de préparer cette attaque et nous ne l'aurions pas si nous voulions protéger Ogami, La, Oniri et Kioshi que je voyais K.O. pour la première fois. Mes mudras exécutés, une grosse masse de fûton prenait vie sur la position d'Hélios. Et la technique était en cours. Quiconque était prit dans cette chose venteuse subissait le courroux de cinquante petites lames de fûton allant et venant qui coupaient comme des lames de rasoir. C'était ma technique la plus puissante pour le moment. D'ici je pouvais voir que la couleur de l'ensemble était différent de d'habitude. C'était sûrement dû à la touche de la Faucheuse écarlate à mes côtés. Ma concentration était au plus haut. Avoir lâché cette technique de rang A me fit me sentir vidé, je ne devais plus avoir énormément de chakra...

HRP:

J'avais prêté assistance au groupe de blessés mais ne pouvais guère rester en retrait pour autant. Malgré mes réserves de chakra qui s'amenuisaient et les douleurs lancinantes de mon organisme a cause de l'utilisation de mon sang, nous nous devions de tenter le tout pour le tout.

J'écoutais Saïx, appelé Satoshi par Hélios, clamer qu'il attendait cela depuis longtemps, parlant de Isaki, la mère d'Oniri, de cette dernière et même d'une certaine Soma... Peut-être celle ressemblant à ma meilleure amie...

Décidément, tout cela semblait bien confus, toutefois, je n'avais pas le temps de m'y pencher. Akraï, Hotep et Tetsui étaient venus à bout du Golem. Le Yamada vint me rejoindre pour que je lui apportes également quelques soins avant de s'immiscer dans la bataille où Ema avait pris part. Avant de les rejoindre, Je portais Oniri aux côtés de Kioshi et j'invoquais Méphisto pour veiller sur eux.

Saïx fut mis hors course, Hélios était blesser mais ne renonçait en rien, fonçant sur Ema qui parvint à l'esquiver, envoyant également une nuée de kunais de cristal rejoints par des shuriken porter par un fuuton.

Tetsui m'observa avec insistance avant de poser les yeux sur Hélios et je compris qu'il avait un plan ou tout du moins qu'il voulait que l'on tente quelque chose. C'est ainsi, que, lorsqu'il lança une bourrasque fuuton couplé d'aiguilles tranchantes, je m'entaillais les mains pour mêler mon fluide écarlate au coup de vent, le rendant tranchant en un jet haute pression.

Hotep et Akraï usèrent de cet instant pour travailler de nouveau ensemble, créant chacun de leur côté des colonnes doton qui vinrent immobiliser Hélios. Si je voyais mon sang entrer en contact avec les plaies du comte, je rappelais le tout à moi, sinon, je faisais remonter mon sang sur son corps jusqu'à pénétrer dans sa bouche, ses yeux, ses oreilles et son nez pour le gêner en plus de pouvoir mêler mon fluide au sien.

La bataille n'était pas encore terminée mais elle approchait de son terme.

Résumé:

Deux salves de projectiles fusèrent droit sur Hélios alors que son attaque venait d'échouer. Le comte n'eut aucun mal à parer l'attaque en utilisant la capacité de son éventail futon. L'air se mit à tournoyer tout autour de lui, déformant l'espace afin qu'il s'en serve tel une égide imparable contre l'adversité. Fermement campé derrière sa défense, gardant l'éventail en main, les attaques rebondirent littéralement dessus sans qu'elles n'aient la moindre efficacité. Il s'apprêtait alors à retourner de plus bel à l'assaut quand une nouvelle technique fut déployée à son encontre et qui était cette fois-ci d'un tout autre niveau. Une série de lames futon renforcées par le sang de la Ketsueki furent projetées dans sa direction.

A nouveau il chercha à récidiver en usant de sa protection toujours active. Cependant ce ne fut aucunement suffisant pour stopper dans sa totalité un assaut d'une telle envergure. La majeur partie du choc fut absorbée par l'éventail, seulement le restant parvint à le tenir en joug. Éjecté en arrière, ses pieds dérapèrent sur plusieurs mètres dans le sol neigeux tandis que son corps était lacéré de part en part par la technique du Yamada. Le sang de la lignée des Rois se répandit autour de lui. Malgré que l'attaque avait été initialement atténuée les dégâts n'en demeuraient pas moins conséquents. Heureusement pour lui les dégâts, qui avaient été équitablement répartis, n'engendrèrent aucune blessure au niveau des points vitaux. Il demeurait encore en mesure de se battre.

Hors, le souffle coupé, perdu dans un instant de faiblesse, le comte n'eut d'autre choix que de poser un genoux à terre en prenant appuie sur son éventail pour ne pas tomber. Il éprouvait toujours autant de difficulté à reprendre son souffle suite à l'attaque de Satoshi. Pour la première fois depuis le début de l'affrontement il s'éprit à douter de lui ainsi que de ses propres capacités à prendre l’ascendant sur ses opposants. Les Sunajins n'avaient cependant pas encore sorti tous leurs atouts. Sans qu'il n'eut le temps de réagir deux formations rocheuses jaillirent du sol pour recouvrir ses bras et jambes afin de l'immobiliser. Son visage laissa trahir une expression de surprise tandis que son regard se posait sur l'Atlamar. Une des immortelles araignées humanoïdes qui peuplaient les profondeurs de la montagne du Yodaï. Si cette créature se trouvait là cela ne signifiait qu'une chose : que ces Sunajins étaient parvenus à pénétrer dans l'ancien monde. Si tel était le cas alors la situation était plus critique que prévue.

Les choses ne firent cependant qu'empirer quand il senti son sang bouillir pour être chassé de son propre corps tandis qu'un fin filament écarlate volait en direction de la Ketsueki. Sans plus attendre il comprit ce qu'il en retournait. Si elle parvenait à son objectif, ce serait la fin pour lui. Fort heureusement Hélios était un guerrier aguerri et possédait plus d'un tour dans sa manche. Faisant fit de ses propres blessures et de la douleur lancinante qui engourdissait ses membres il concentra son chakra pour le dégager hors de son corps en le matérialisant sous la forme d'un halo raiton qui réduisit à néant sa prison de pierre.

Profitant de l'effet de surprise il pointant aussitôt son épée en direction du filament pour libérer une décharge de foudre qui incinérant littéralement son propre sang en lévitation empêchant ainsi la Ketsueki d'accomplir son œuvre. Son chakra se concentra alors dans chacune de ses deux armes alors que son aura protectrice semblait redoubler en intensité. De nombreuses décharges striaient la terre et faisaient fondre la neige sur son passage. Son éventail était de nouveau d'affinité futon tandis que se épée se pavait de raiton.

Il prit une grande inspiration comme on lui avait apprit, concentrant son attention sur le combat afin d'aiguiser ses sens. Suite à quoi il n'hésita pas une seule seconde à lancer ses deux armes sur ses opposants. La première tournoya vive allure à direction d'Ema, prête à lui briser les os en cas de choc tandis que l'autre fendait vigoureusement l'air prête à empaler Tetsui. Le Mégalithe toujours présent au-dessus de leur tête matérialisa trois pieux de cristal pour les envoyer sur Akraï et Hotep. Quant à Yami, Hélios avait comprit qu'elle représentait le plus grand danger dans ce combat et qu'il lui fallait donc s'en occuper par lui-même. Ainsi, alors que tous ses projectiles n'avaient pas encore atteins leur cible, il chargea brutalement de l'avant pour fondre littéralement sur la Ketsueki. Une quantité massive de raiton était condensée dans sa main, prête à être utilisée pour la transpercer de plein fouet.

Hors son attaque ne fut pas aussi rapide et précise qu'il l'aurait souhaité, la faute étant au nombreuses blessures qui couvraient son corps. De multiples et profondes entailles assénées de par et d'autre de sa chaire. Il lui fallait terminer rapidement car il savait qu'en continuant de se battre à ce rythme il risquait de perdre le combat.

Résumé:

Nous donnions tout ce que nous avons. Pour certains, comme moi et Hotep, il s'agissait là de nos dernières forces avant l'épuisement. Je respirais avec plus de difficulté par le chakra qui commençait à manquer en plus de ma maladie qui affaiblissait un peu plus mon organisme à chaque utilisation de mon fluide écarlate.

Hélios était blessé mais parvenait à se défaire aisément des entraves des Kuchiyoses, entourant son corps d'une aura raiton particulièrement meurtrière. Décidément, le Comte avait de la ressource. Sans perdre un instant, alors que j'avais déjà commencé a rappeler son sang au moment même où mon jet haute pression avait atteint son corps tandis qu'il se faisait immobiliser par le doton, il lança un éclair raiton de sa lame pour détruire le mélange de nos hémoglobines. Ainsi donc, il savait la menace que cela représentait pour lui.

Pourtant, main tendue vers le filament, j'étais déjà parvenue à récolter quelque peu de son sang. Je sentais ce corps étranger parcourir mes veines, me laissant une étrange sensation de déjà vu sans que je ne parvienne à l'expliquer ni même sans en avoir le temps.

En effet, le comte répliquait, envoyant ses armes à l'encontre de Tetsui et Ema alors que trois nouveaux pieux de cristal fonçaient sur Hotep et Akraï. Cette dernière dressa un rempart doton pour arrêter les projectiles tandis que Hotep, qui avait vu Hélios s'élancer vers moi, apposa sa patte au sol pour déformer totalement celui-ci. L'armure raiton de Hélios parviendrait sûrement à bout de cette technique mais outre la surprise qu'il en aurait, cela parviendrait sûrement à le déstabiliser, me laissant également le temps de réagir.

Ma faux en main, je l'imprégnais de chakra fuuton et envoyais une lame d'air dans sa direction. Si le doton avait du mal à venir à bout du raiton, cela était différent pour le fuuton. Toutefois, même si cela le blessa partiellement, il réussi tout de même a m'atteindre, transperçant profondément ma hanche de son bras couvert de raiton tandis qu'il m’électrisait de surcroît.
Mon visage se déforma sous la douleur alors que ma colère grimpait du fait de son affront. Hotep cala un coup de poing dans le visage de Hélios pour le repousser en arrière et l'extirper de là.

Quant à moi, serrant les dents et tremblotante sous les spasmes de l'électricité, je tournais mon poignet pour laisser ma maîtrise du sang opérer : c'était là mon unique et dernière chance.

Hélios était pris sous mon joug quelques temps mais pas non plus éternellement puisque je n'avais pas pu absorber la quantité que j'aurais voulu de son fluide écarlate.
Lorsque ma main tournait, c'était ses veines qui réagissaient et se tordaient, infligeant au Comte une douleur virulente qui l'empêcherait de bouger, tout comme moi, qui de toute façon ne pourrait guère aller loin avec cette plaie béante au flanc.

J'ignorais où les autres en étaient dans leur lutte contre ce qu'Hélios leur avait réservé mais si nous voulions tenter quelque chose c'était le moment.

« Je... ne vais... pas tenir ... longtemps. »

Clamais-je par saccade et haletant pour attirer leur attention alors que mes paroles prenaient tout leur sens. Je n'allais en effet pas pouvoir maintenir cette technique très longtemps si elle fonctionnait mais je n'allais plus tenir debout longtemps non plus...
C'était le moment de donner tout ce qu'ils avaient s'il demeurait sous mon joug.

Résumé:

HRP:

Elle l'avait échappé belle. Heureusement, Tetsui avait été là pour l'empêcher d'agresser Ema à nouveau. Pourtant, celui-ci redoubla d'effort et envoya sur Ema un éventail amplifié par du fuuton droit sur elle. Comme par réflexe, elle mit ses paumes devant elle et créa un bouclier de cristal pour bloquer l'attaque, espérant que cela soit suffisant. Le dôme de cristal n'aurait pu être construit en si peu de temps vu la vitesse à laquelle l'éventail plongeait sur Ema.

Hélios était un dur à cuire. Il encaissait les coups et redonnait avec facilité. Il fallait tout donner, sinon il l'emporterait. Ema ne pouvait laisser faire ça. Yami, grâce à sa technique de contrôle avait permis d'ouvrir une brêche afin de tout donner. Tetsui, comme Ema, avait compris que cette aubaine ne se représenterait pas et que du coup, il fallait envoyer la technique la plus dévastatrice.

Alors que Tetsui préparait sa technique, Ema faisait les signes pour la sienne. Le cri de Tetsui marquait le départ de la technique.

Les signes effectués, Tetsui lançait sa technique tout en hurlant à Ema de faire la même chose, ce qu'elle fit immédiatement. Elle jeta ses paumes à terre, touchant le sol, faisant trembler le sol. Des piques de cristal parcouraient ensuite le sol jusqu'à aller empaler leur ennemi, profitant de son immobilité.

Ne sachant pas si cela ferait effet, Ema tenta également d'envoyer sur Hélios des boules d'eau à grande vitesse. Elle avait tout donné. Elle se sentait vidée et faible. Si leurs attaques ne fonctionnaient pas, Ema ne donnait pas cher de sa peau...

HRP:

Son acharnement était honorable, mais ses agissements étaient vains. Son sang en lui se mit à bouillir avant que ses veines ne se tordent sous le joug de cette sombre affliction qu'était le pouvoir des Ketsueki. Hélios tomba à genoux, réprimant des gémissements de douleur tout en ayant l'impression qu'on lui arrachait les entrailles depuis l'intérieur. Les blessures qu'il avait cumulé durant cet affrontement n'était rien comparé à la souffrance qu'il ressentait en ce moment même. Le temps sembla ralentir autour de lui. Les secondes devinrent d'interminables minutes. Après tous ces efforts, toutes ces années passer à trouver une solution pour reconstruire sa famille, elle venait à nouveau de lui être brutalement arrachée.

Et comme pour lui rappeler son échec, une violente vague de chaleur vint lui lacérer le dos afin de l'éjecter vers l'avant pour le faire tomber sur un tapis de pieux de cristal tout juste érigé. Les lances miroitantes s'enfoncèrent de part et d'autre de son corps, perforant ses organes internes ainsi que ses poumons qui commencèrent à se gorger de sang. L'épais fluide écarlate jailli de sa bouche. L'homme venait perdre de sa superbe, perdant ses traits séraphiques au prix d'un visage blêmi et épuisé. Complètement échevelé ses longues mèches de cheveux argentés couvertes de sang s'agitaient de par et des autres au gré d'une faible brise. Son regard était vide, absent. Sous l'action de son chakra il parvint à dématérialiser ces lances qui l'empalaient de part en part pour laisser tomber sa carcasse exsangue sur la neige. Une mar écarlate s'éparpilla autour de lui et continuait de s'étendre à mesure que la vie le quittait. Prix de spasmes et de hoquets il tenta de se redresser mais échoua lamentablement en s'écrasant face contre terre. Tout son corps le brûlait et la neige était si froide.

Une aura vaporeuse et obscure sembla alors s'échapper de lui. Toutes les personnes présentes sur les lieux pouvaient la sentir. Elle était pleine d'animosité et de noirceur. Un sentiment de mal-être envahit chacun des Sunajins éveillant en eux une profonde mélancolie mêlée aux sentiments de leur tourments passé qui semblaient ressurgir brutalement. Puis la brume maléfique sembla se faire brutalement aspirée par le sol pour ne laisser la tension cumulée dans l'esprit de chacun retomber. Hélios parut ne prendre aucunement cas de ce qui venait de se produire et ce malgré son état, et que cette source sombre s'était échappée de lui. Non, il était bien loin de tout soucis. Son regard s'était tournée vers la gauche, pour observer ce qu'il ne pouvait voir. Oniri était certainement là, à quelque mètre de lui, également échouée sur la neige et en train de mourir.

Alors dans une mesure désespérée le comte tendit le bras vers l'avant comme s'il aurait été en capable d'atteindre la Saibogu. Sa main s'échoua, paume vers le ciel. Quelque pas, une personne était devant lui. Hélios leva un regard suppliant vers Ema. Plongeant ses yeux de glace dans ceux de la demoiselle. Il rassembla le peu de force qu'il lui restait dans une tentative désespérée pour matérialiser un cristal dans sa paume qu'il rehaussa pour inciter la manieuse de shoton à le prendre. L'objet était raffiné et de forme sphérique. Des centaines de minuscules glyphes parcouraient sa surface et son intérieur. Hélios ne réclamait aucune pitié, seulement qu'on lui laisse une deuxième chance. Suite à cela il retourna une dernière fois son attention en direction d'Oniri. La neige continuait lentement autour d'eux. Poussées par le soleil couchants les montagnes immaculées jetaient leurs ombres sur la vallée en contrebas. Le calme succédait désormais à la tempête. Les légendes désignaient la province de Mirune comme immortel car, elle qui se trouvait à l'extrémité du monde, était restée inchangée depuis des millénaires. Hélios succédant à son père avait gouverné en seigneur sur ces terres durant plus d'une quinzaine d'année. Hors toute cette grandeur et ce pouvoir n'étaient jamais parvenu à combler le vide présent dans son cœur.

Et les larmes coulaient le long de son visage tandis qu'il se mourrait lentement...

Résumé:

Contre toute attente, leur attaque simultanée avait fonctionner. Ils étaient enfin venu au bout de cet ennemi. Ema n'en croyait pas ses yeux. Il lui fallut reprendre son souffle avant de réaliser ce qui venait de se passer. Il l'avait vaincu! Si Ema n'avait pas été aussi fatigué, dû au chakra manquant, elle aurait hurler son soulagement. Pourtant, Ema se sentait mal à la vue des spasmes et des chocs qu'Hélios subissait. Malgré tout ce qu'elle avait vécue, elle avait de la pitié pour lui. Se pourrait-il qu'elle soit si gentille?

Voyant qu'il était très clairement entrain de mourir, la gentillesse d'Ema prit le dessus sur sa méfiance. Elle s'approchait d'Hélios, voulant le sauver. Pourtant, elle fut arrêtée net en voyant une sombre aura sortir de ce corps. Elle ne se sentait pas bien. Machinalement, elle recula plus loin que sa position initiale. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait et avec toutes ces histoires, elle s'attendait à tout. Elle se remit donc ne position de défense, prête à tout, même sans chakra. Pourtant, les mots de Yami, qui expliquait l'origine de l'aura la calma rapidement. La pitié qu'elle avait ressentie se transforma en compassion.

Durant tout ce temps il avait été sous l'emprise de ce mal, prisonnier. Elle se précipita vers lui, mais encore une fois, stoppa net quand il bougea son bras. Décidément, elle se vait plus quoi faire. Elle resta observatrice de son ennemi, attendant qu'il fasse ce qu'il voulait faire. Le regard de supplication d'Hélios brisa le cœur d'Ema. L'objet se forma dans la paume de sa main, et l'homme incitait la jeune fille à le prendre. Elle regarda derrière elle, regardant Yami. Elle, elle devait savoir. Pourtant, le regard supplicateur de leur ennemi amena Ema à prendre le cristal, sans vraiment regarder ce que Yami aurait voulu faire. Elle s'approcha lentement de l'homme. Elle n'osait le toucher dû à ses blessures, mais essaya d'être proche de lui tout de même.

Doucement, Ema s'empara du cristal, prise aux tripes lorsqu'elle vit Hélios pleurer. Elle voulait vraiment l'aider.
Si cela était l'héritage d'Hélios, elle le donnerait à Oniri. Ils avaient l'air proche, malgré le manque d'information sur leur relation, Ema voyait qu'Hélios considérait Oniri.

Agenouillée près de ce corps mourant, Ema tourna sa tête vers ses amis. Doucement, elle chuchota quelques mots.

S'il vous plaît... occupez-vous de lui, on peut encore le sauver...

Elle-même ne comprenait pas ce qui se déroulait, mais laisser une personne mourir devant ses yeux n'était pas une chose qu'elle tolérait. Peut-être un jour, mais pas aujourd'hui. Cette journée avait été remplie d'horreur et de sang et de mort, c'en était assez.
Elle se releva doucement, regardant Ogami, blessé. Elle aurait voulu le rejoindre, courir vers lui, le prendre dans ses bras, mais elle n'en fit rien. Elle le regarda, sourit, puis s'en alla, penaude, comme si quelque chose dans son âme venait de mourir.

Elle venait d'apprendre une dure leçon.




Elle rangea le cristal dans un étui sur sa ceinture, puis rejoignit les décombres de cristal. Elle n'avait pas oublié Saïx. Celui-ci devait certainement être dans les vapes au vu du choc qu'il s'était pris. Elle était prête à retirer chaque morceau de cristal, de pierres afin de sauver celui qui les avait sauvés de l'enfer auparavant.

Le spectacle qui se jouait devant nous était des plus sinistres. Je ne parvenais pas à éprouver de la compassion ni aucune pitié à l'égard de l'insecte rampant qu'était devenu Hélios. Je lui avais laissé une chance de discuter, il en avait fait fit puisque l'heure des négociations semblait être terminée depuis quelque temps avec le groupe.

Pourtant, je ne pus m'empêcher de me montrer étonnée lorsque je vis une aura obscure émaner de son corps pour le quitter. Cette chose... Je l'avais déjà vu avec Ogami et cette sensation de mal aise qu'elle laissait dans son sillage... Nulle doute qu'il s'agissait de la source de corruption de Chura... J'en avais moi même fait les frais, me retrouvant dans un état si second que j'avais failli porter une attaque à Ogami.

Mes yeux se posèrent de nouveau sur le Comte déchu qui tendait la main en direction d'Oniri comme si, dans cet état, ses dernières pensées se tournaient vers elle. En soit, ce geste se voulait bien étrange et il en émanait une certaine affection que je ne parvenais pas a déchiffrer... Pourquoi tenir à Oniri alors qu'il avait vraisemblablement tuer sa mère, comme me l'avait dit Satoshi...

Recentrant mes esprits, j'expliquais ensuite l'origine de l'aura aux autres. Il n'était donc pas dans son état normal... Valait-il mieux lorsqu'il était lui même ?
Ema s'approchait de lui, ramassant le cristal qui lui implorait de prendre. La Kunoichi était définitivement trop sensible. Personnellement, cela ne me faisait ni chaud ni froid qu'il meurt. La seule raison qui me poussait à le maintenir en vie était qu'il savait sûrement comment sauver Oniri. Et puisque la corruption l'avait quitté, on pouvait espérer qu'il se montre plus coopératif même si, au vue des dires de Satoshi concernant l’assassinat de la mère d'Oniri par le Comte, j'en doutais fortement...

Je ne voyais cependant pas quoi faire pour véritablement l'aider. Je m'approchais de lui, titubant de par ma blessure à la jambe qui me lancinait violemment en plus de saigner quelque peu sans que je n'y puisse quoi que ce soit pour le moment.

Plaçant mes mains sur le torse mutilé de Hélios, j'usais de mes facultés de médecine combiné à ma maîtrise du sang pour analyser la chose suivante : il subissait des hémorragies internes qui auraient bientôt raison de lui. Je n'avais pas absorber assez de son sang pour y faire quoi que ce soit et je n'avais pas non plus la force d'appeler son fluide à moi, si bien que je plantais mes canines effilées dans son bras pour en absorber davantage. Il ne m'en fallait pas énormément si bien que je me reculais assez vite bien que mon organisme malade me criait d'en consommer plus pour aller mieux : ce dont je n'avais pas le temps.

Le menton maculé de son hémoglobine, je puisais dans mes dernières réserves de chakra pour stopper son hémorragie. Son sang suivait normalement son cheminement malgré ses blessures. Je n'étais pas vraiment beaucoup plus avancée sur ce que nous allions faire ensuite jusqu'à ce que Tetsui m'apprenne qu'il y avait des cuves dans le manoir un peu plus loin. Des cuves sans doute régénératrice dans laquelle Kioshi avait été placé et retrouvé. C'était sans doute là notre dernière chance. Nous y placerions Hélios et si jamais cela semblait vraiment le soigner et pas le finir, nous pourrions y mettre les plus blessés d'entre nous pour qu'ils récupèrent.

« Ogami, Méphisto, allons y. »

Concluais-je après que je constatais que Ema accourait auprès de Saix tandis que Tetsui s'approchait de Kioshi toujours inconscient. La vue de son bras manquant me faisait mal au cœur... Je n'avais pas été là pour le protéger et lui éviter cela... Mais au moins, il était toujours en vie ! Ce qui s'avérait être un soulagement. Il en allait de même pour Oniri bien que son état semblait préoccupant. Hotep m'avait en effet dit que son chakra semblait s'échapper de son corps... Il fallait trouver rapidement une solution. La était inconsciente alors il ne restait plus qu'Ogami pour m'accompagner ainsi que mon kuchiyose en pleine possession de son chakra. Akrai et Hotep resterait avec le groupe et leur prêteraient assistance au besoin.

Ogami portait le Comte tandis que je laissais ma maîtrise faire son office pour maintenir ce dernier en vie. Je ne savais pas encore combien de temps j'allais moi même tenir. Nous nous dirigions tout les quatre vers l'imposant manoir qui se trouvait non loin de notre position. Je marchais avec difficulté, tirant une grimace à chacun de mes pas sous le coup de la blessure profonde qui vrillait mon flanc. Il faudrait que je m'en occupe rapidement...

Une fois sur place, nous nous enquerrions à trouver cette fameuse cuve dont Tetsui avait fait mention. L'habitacle était brûlé en bonne partie si bien que je craignais que ce que nous cherchions n'existait plus...

Au détour d'un couloir, nous croisions cette fille étrange ressemblant à Oniri. Elle semblait maladive, blême, ses veines ressortaient de sa peau, tirant plus sur le noir que sur le bleu habituel... La source de la corruption l'habitait-elle ou au contraire l'avait-elle quitté ? Je sommais a Ogami du regard de se tenir prêt au besoin tandis que j'exprimais la raison de notre présence.

« Hélios peut être sauvé. Je régule son flux sanguin pour lui éviter la mort via les hémorragies internes qui lui dévorent l'organisme. Il y a des cuves ici non ? Conduis nous à l'une d'elle si tu ne veux pas qu'il meurt. »

Elle n'avait pas non plus intérêt à nous attaquer si la vie de cet homme comptait pour elle...

Spoiler:

Ema s'évertuait à briser le cristal présent dans la montagne ainsi qu'à déblayer les rochers qui obstruaient la voie. Après de maintes efforts elle parvint finalement à libérer l'homme qui y était enfermé. Sonné, il fallut un long instant à Saïx pour retrouver ses esprits. Ce dernier semblait sévèrement ammoché. Sa tenue était déchirée par endroit laissant le sang suinter de ses plaies. Une longue ligne écarlate partant de son arcade sourcilière descendait le long de son visage.

-Quelle est la situation?

Demanda-t-il froidement dans une once de remerciement. Outre son sens des priorités plus qu'affligeant il se redressa brusquement afin de chasser les nombreux gravas qui recouvraient sa tenue en piteux états. Le simple fait qu'il puisse aussi facilement tenir debout après un tel choque relevait presque du miracle. Posant ses yeux couleur acier sur la demoiselle il s'adressa de nouveau à elle d'une voix autoritaire.

-Qu'est-il advenu des autres?

Son regard balaya ensuite les environs. Il put constater qu'Oniri était toujours présente contrairement à Hélios qui avait disparu. Le Saibogu en vint à la rapide conclusion que les Sunajin étaient parvenus à vaincre leur ennemi commun. Tandis qu'Ema donnait un rapide résumé sur la situation, Saïx l'interrompit brusquement.

-Sérieusement? Vous comptez le sauver?

Il resta abasourdi tandis qu'Ema terminait d'expliquer la situation et paru se ressaisir au moment où elle parla de ces cuves capable de potentiellement tous les soigner.

-Très bien allons voir cela.

Tout en marchant vers l'attroupement de blessés il donna ses ordres.

-Vous allez vous occuper de la Ketsueki. Dit-il tout en désignant La à Ema. Et vous de votre compatriote. De Tetsui à Kioshi.

De son côté Saïx se pencha sur Oniri pour la porter dans ses bras avec une certaine délicatesse qui semblait en totale contradiction avec la nature du personnage. Suite à cela tous prirent la direction du château tandis que le Saibogu menait le groupe.

-Suivez-moi. Je sais où trouver ces cuves...

…........................................

Appuyée contre la paroi d'un mur du manoir, Soma arpentait avec difficulté le long couloir qui devait la mener à la sortie. Son visage était pâle, des sueurs froides lui coulaient le long de l'échine. Le pire étant certainement toutes les veines de son corps qui ressortaient en évidence à travers sa peau et étaient de couleurs noirâtres. Elle semblait à bout, perte à perdre pied à tous instants. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsque, au détour du couloir, elle tomba face à des individus qu'elle ne pensait pas rencontrer en pareils situations. Elle eu un sursaut, trébuchant sur des éclats de verres et manqua de s'effondrer avant de se rattraper à un rideau. Hagarde, elle déposa un regard d'effroi vers Hélios dont l'état laissait présumé qu'il était à l'article de la mort.

-Papa...

Elle déglutie. Et comme si elle partageait la souffrance de son géniteur, du sang se mit à couler depuis la commissure de ses lèvres. La Ketsueki lui adressa la parole. Prétextant qu'il était encore possible de le sauver. Seulement sous l'état du choc et d'un esprit engourdi par un cerveau malade, Soma fut incapable de réagir promptement. Au lieu de cela elle se contenta d'afficher une expression complètement désabusée devant la situation.

-Je...

Elle regardait nerveusement autour, cherchant un échappatoire un moyen pour que la situation se résolve d'elle même sans qu'elle n'ait à réfléchir. Ses yeux se posèrent sur Hélios et les larmes se mirent à couler le long de ses joues. Elle s'efforça de penser aux paroles de réconfort qui lui prodiguerait s'il était en état de parler.

-Les... les sous-sol... Par là-bas...

Elle indiqua la direction opposée à la leur. Sans plus attendre ils se remirent en marche, mais Soma restait interdite, perdue, n'osant aller plus loin...

…........................................

Ce ne fut qu'une minute plus tard que le groupe transportant Hélios croisa celui de Saïx. Tous allaient dans la même direction. Après avoir descendu une série d'escalier dans la plus grande hâte il débouchèrent dans une salle sombre avec un plafond bas empestant la moisissure et l'humidité. Ema put y reconnaître l'odeur qui imprégnait les vêtements de Malachie.

Saïx invoqua plusieurs néon fluorescent qu'il dissémina dans toute la pièce afin de fournir un éclairage convenable. Il s'y trouvait de nombreuses étagères, divers plans de travails et autres ustensile de chimie, des pilons, des mortiers pour travailler les matières premières. En soit les lieux étaient l'archétype même de l'antre d'un savant fou. Au fond de la salle, quatre cuves de verre étaient encastrées dans le mur et possédaient une ouverture par le haut enfin d'y faire entrer les sujets. Le liquide qu'elles contenaient semblait assez épais et était de couleur argentée.

-Ne perdons pas de temps mettez les dedans. Ne nous inquiétez pas ils pourront respirer une fois à l'intérieur.

Tous s'exécutèrent. Kioshi, La et Hélios furent tour à tour placé dans ces cuves. Aussitôt Saïx alla se placer dans un coin de la salle, allumant un ordinateur adossé contre un mur. Après avoir appuyé une série de touche la première cuve s'alluma. Il répéta la manœuvre à chaque fois, mais hésitant durant de longues secondes devant celle contenant Hélios avant de ce décider à le faire. Une fois la situation stabilisée tous purent soupirer de soulagement et souffler un peu.

-Prenez le temps de vous reposer. Nous nous retrouverons ici dans une heure pour faire le point.

Ce faisant il reprit Oniri dans ses bras qu'il avait alors confié à Hotep pour la conduire jusque dans une des nombreuses chambres du manoir en ruine.

Résumé:

Je m’étais essayé à une pratique que je ne maitrisais pas mais dans un but précis : celui de protéger mes confrères. Finalement, j’avais réussi plus ou moins cette action dangereuse en libérant les enfants du désert. Mon corps ne l’avait malheureusement pas supporté, si ce n’est le filet de sang s’étant expulsé de ma bouche je n’arrivais à bouger aucune partie de mon corps, c’était effrayant. Ce n’était pas dû au froid, il y avait quelque chose, un organe ? Des os ? J’arrivais malgré tout à situer des zones de douleurs mais je ne pouvais établir aucun diagnostic.

Ma vue avait comme baissé tout à coup, je n’arrivais plus à discerner les détails correctement je ne percevais que des formes et des couleurs, tout était flou à mon sens. Jusque avoir senti mon corps se faire soulever, avec difficulté et les yeux plissés je réussis à voir la personne responsable de cela. C’était Ema, elle me portait dans ses bras et cherchait même à me sauver ? Amusant comme situation, il y avait quelques mois encore nos rôles étaient inversés et c’était moi qui la tenait dans mes bras afin de la ramener à Suna. D’un signe de la tête, je remerciai la jeune Kunoichi de vouloir m’apporter son aide quand je la vis tout à coup devenir poussière, cette fois-ci mes yeux s’écarquillèrent tandis que les éclats vinrent se frotter à ma peau. Ce n’était que quelques gouttes de sang en plus-.. J’étais tout de même rassuré que ce soit un clone, j’espérai seulement que « la vraie » Ema ne soit pas touchée. Mon corps n’avait subi qu’un petit choc contre la neige poudreuse.

Couché sur le ventre, je relevai la tête de temps en temps en tentant d’observer le combat se déroulant à quelques mètres à peine. Il y avait des corps au sol, ils n’étaient pas nombreux à être encore debout.

Une personne s’était rapprochée soudainement de moi, sa présence m’était familière tout autant que son odeur. Ce n’était nulle autre que Yami. Elle venait m’apporter assistance une nouvelle fois, ma faiblesse se faisait ressentir. Ce n’était pas la première fois et même si elle était un brillant médecin, avoir un tel support n’était rien d’autre qu’un coup dans ma fierté. Ma sœur m’avait cependant apaisé, ses talents avaient pansé certaines blessures et mes yeux se fermèrent assez rapidement. Je n’étais pas vraiment endormi mais la fatigue, les émotions, les blessures, on ne pouvait considérer cela comme un bon mélange.

Quand mon esprit se décidait enfin à se reconnecter à la réalité, je vis avec stupeur ma sœur heurter une attaque de l’ennemi : le comte Hélios. Mes yeux s’écarquillèrent alors et mon corps se crispa se soulevant à quelques centimètres de la neige. Le froid ne m’atteignait plus si bien que mon corps bouillonnait de l’intérieur. Mon corps entier demandait vengeance, mes yeux étaient devenus rouges et j’observai avec une envie meurtrière le Comte. Je voyais rouge, je n’arrivais plus qu’à discerner cet homme que je voulais tant éliminer. Je m’imaginai le faire souffrir et lui ôter ses membres.

Mon corps était encore en quelque sorte paralysé malgré les soins, je plaquai ma tête contre le sol en grattant avec mes doigts la neige. Je ressemblais à une bête paralysée, une bête ayant l’envie de tuer son assaillant.

« Je vais le tuer, le tuer, l’enfoiré… le tuer, tuer !! »

Ceci n’était qu’à peine audible, je n’avais même pas la force suffisante pour crier à la mort. J’étais faible, trop faible pour réussir à me relever et affronter le danger. Je n’arrivais même pas à protéger ma famille et mon entourage. Je reperdis à nouveau connaissance, mon corps ne suivait pas mes propres désirs et la température de celui-ci avait grimpé trop rapidement.

Quand je revins enfin à moi, je pus voir le comte défait ainsi que ma sœur tenant toujours debout. J’étais rassuré et tellement honteux, ses soins me permirent de me mettre à quatre pattes pour ensuite me relever. J’avais des sensations de vertiges mais j’arrivai finalement à rejoindre Yami. Lors de ces quelques pas qui me séparaient de ma position à celle de Yami je pus voir Ema posant son regard sur moi. Essayait-elle de me faire passer un message ? Je sentais seulement quelque chose de différent mais je n’avais aucune idée ce que cela pouvait être. Je trouverai réponse à cette question un peu plus tard.

Je posai une main sur une des épaules à Yami pour lui montrer que j’étais encore là et aussi pour m’assurer de sa santé. Elle expliqua que le comte avait eu en lui l’aura obscure, la même qui l’avait possédé précédemment. Je n’avais pas vu cette scène mais je compris la situation, était-il corrompu ? Je n’excusais pas pour autant ses actes, il était à ma portée et je pouvais asséner le coup de grâce. Cette idée n’était pas en adéquation de celle de ma sœur, elle voulait que je porte le comte jusqu’aux cuves où on pouvait espérer soigner les nôtres. L’idée ne m’enchantait guère mais après avoir pris sur moi je portai finalement l’homme m’ayant envoyé une missive pour m’amener à lui.

Son corps était soutenu par mes bras, il arborait un air inconscient. J’étais plus calme mais toujours sous une certaine pression, ma colère tentait de me posséder. Une main derrière lui, je commençai à former une plaque de Shôton sous son dos, j’espérai créer des pointes de cristal afin de transpercer de part en part son corps. Je pensais à n’oublier aucun organe. Rapidement, je bougeai ma tête sur la gauche en soupirant, toujours en colère. Ma matière se dissout alors pour rejoindre la neige, je n’allais pas le tuer maintenant tout comme Noa. Ces deux personnes avaient voulu m’ôter quelque chose de précieux, j’allais faire de même avec leurs vies.

J’étais tellement concentré sur cette « vengeance » que je ne vis pas Yami en difficulté. Ses pas étaient lents et son visage laissait transparaître clairement de la douleur.

« Yami, je peux accepter de porter un homme tout en désirant le décapiter, le torturer mais pas de te voir dans cet état. On peut s’arrêter si tu le souhaites ? »

Non évidemment cela n’était pas possible, je connaissais d’avance la réponse à cette question. Nous étions dans l’enceinte du manoir à la recherche de ces cuves, après un énième couloir notre route croisa celle d’une fille assez similaire à la Saibogu. Ma sœur tenta de discuter avec elle, elle ne se montrait pas hostile mais je compris à un signe que je devais être sur mes gardes. Ses paroles étaient saccadées, notre interlocutrice avait du mal à s’exprimer ce qui m’énerva au plus haut point.

« C’est difficile de le dire en une seule fois ?! »

En même temps, je colportais cet homme dans mes bras. Une nouvelle fois, nous signions avec l’ennemi. Un temps plus tard, nous croisions les autres pour finalement nous diriger vers les sous-sols. Le Saibogu s’occupa de fournir un éclairage décent grâce à ses invocations. Avec mal et douleur, je mis le comte dans une de ces cuves comme demandé. L’homme nous invitait à nous reposer, je voulais garder un œil cela dit sur le comte alors je me plaçai contre un mur de la pièce avant de me laisser tomber en glissant mon dos sur la cloison. Tout était en désordre dans ma tête, j’espérai pouvoir arranger tout ça.

Pour son plus grand soulagement, Saïx allait bien. Vraiment bien. C'était d'ailleurs un miracle de le voir autant en forme. Finalement, la jeune Zenzaburô se sentit, encore une fois, inutile.

Il aurait pu s'en sortir tout seul, en fait...

Comme convenu par Saïx seul, Ema s'occupa de La. Celle-ci était... Presque morte. Entre être égorgée, crucifiée, violentée... La jeune Kunoichi avait du mal à contenir son dégoût. Ce n'était pas La, mais bien la vue du sang et son état qui mettait Ema dans un état second. Elle ne se sentait pas bien. Qu'est-ce qu'Ema pouvait bien faire. Sans chakra, sans techniques de soin, sans aide, sans rien... Tout ce qu'elle pouvait faire c'était soit cautériser ses plaies, soit les glacer à l'aide la neige... Peut-être que la dernière option fonctionnerait mieux, étant donné que la jeune demoiselle n'avait pas de feu à porter d'elle.

Malgré tout le courage qu'elle avait pu amasser, il était impossible pour Ema de rester près de La plus longtemps sans pouvoir faire quoi que ce soit. Il lui fallait l'aide de Tetsui... Lui il pourrait au moins cautériser ses plaies.

Tetsui... J'ai besoin d'aide s'il te plaît...

Ema pouvait à peine articuler ses quelques mots. Elle reposa La contre la paroie du mur, courant plus loin, afin de cracher ses trippes. Ema s'effondrait à nouveau. L'horreur de la journée repassait en boucle devant ses yeux. La pression se relâchait, elle allait perdre tout contrôle de ses émotions. Ajouté à cela, Ogami s'était en allé sans aller voir Ema. C'en était trop pour elle. Il lui fallait un énorme câlin, du réconfort, un pincement au bras pour sortir de ce cauchemard...

Déglutissant sa bile sur le sol glacé et fracassé de l'endroit, Ema laissa La aux soins de Tetsui, marchant lentement vers la sortie. Il lui fallait de l'air frais.

Arrivée à la sortie de la grotte, Ema put sentir l'air frais balayé son dégoût. Exténuée, le coeur au bord des yeux, la jeune Kunoichi tomba à terre, sur ses genoux, enfouissant son visage dans la neige afin d'éviter de pleurer. Sa fragilité ne l'embêtait pas, au contraire, elle l'embrassait. Tant d'horreurs et de souffrances ne peuvent être simplement ... oublié, passé, comme si rien ne s'était passé.

Immobile, elle resta là pendant un petit moment. Son visage s'engourdissant, elle se redressa, toujours à genoux, regardant les cieux devant elle. Elle aurait tout donné pour s'envoler à ce moment précis. Pourtant elle était toujours coincée ici, dans cet endroit inconnu et effrayant. Elle se retrouna rapidement pour voir où en était Tetsui, mais la vue de la Ketsueki lui donna des hauts-le-coeur. Elle s'en détourna rapidement, fixant son regard sur le ciel à nouveau, tentant désespérément de se persuader que le pire était passé... Son coeur lui faisait mal, battant dans sa gorge, comme une bombe à retardement qui signalait les larmes de désespoir et de peur qui allaient bientôt exploser de ses yeux.

Malgré toute sa concentration sur de beaux souvenirs, elle ne pouvait plus retenir ses larmes, qui à présent, débordaient et roulaient le long de ses joues. Les mains sur son visage, elle essayait tant bien que mal de couvrir le son de ses sanglots. Mais les images de la journée la frappaient une à une sans une once de repis pour la demoiselle qui suppliait en son fort intérieur que tout cela s'arrête, espérant vaguement qu'Ogami, Kibō ou encore sa maman vienne la sortir de cet enfer.

La fille qui ressemblait à Oniri avait vraiment l'air mal en point mais c'était le dernier de mes soucis : a moins bien sûr que son état soit lié d'une certaine façon à la décrépitude de son sosie... Ce qui me marqua en revanche fut ses quelques mots. Papa... Voilà comment elle appelait Hélios. Pourquoi ? Il me faudrait questionner Saix sur la question s'il était lui même encore en vie...

Nous gagnâmes rapidement les cuves, rejoint justement par le Saibogu et le reste de l'équipe. Certains étaient salement amochés mais au moins tout le monde avait l'air vivant. Même si peu étaient nombreux ceux qui avaient l'air plus vivants que morts...

Kioshi, La et Hélios furent placés dans des cuves, même si Saix hésita longuement avant d'activer la dernière. Sa rancœur était compréhensible mais soulevait de nouvelles questions en moi au vue de ce que je savais de la situation.
Je m'attardais devant la cuve du premier, voyant le Yamada flotter dans cet étrange liquide, un bras manquant, comme Oniri, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi ils avaient subi de telles mutilations...

Je m'inquiétais pour lui. Qu'elle serait sa propre réaction vis à vis de moi lorsqu'il me verrait ici malgré son interdiction ? A vrai dire je n'en avais que faire tant qu'il ouvre de nouveau les yeux et qu'il redevienne lui même.

Lorsque Saix porta Oniri pour l'emmener ailleurs dans le manoir alors même qu'il nous demandait de prendre le temps de nous reposer et de revenir faire le point ici d'ici une heure, je ne pus m'empêcher de lui emboîter le pas. Bien que les raisons me poussaient à croire qu'il était bien plus lié à Satoshi que l'on pourrait le croire, je ne lui faisais pas pleinement confiance et ne voulait pas laisser ma meilleure amie entre ses seules mains. De plus, j'avais une foultitude d'interrogations vis à vis desquelles il serait probablement en mesure de répondre.

Il était étrange de constater qu'il se dirigeait dans ce manoir comme s'il le connaissait bien...
Finalement, il entra dans l'une des chambres de l'habitacle, la déposant soigneusement et précautionneusement sur le lit. Je ne connaissais pas vraiment le Saibogu mais il faisait preuve d'une délicatesse que je ne l'imaginais pas avoir. En soi, c'était comme constater qu'il tenait à Oniri. Je m'approchais à sa hauteur alors qu'il s'était assis sur le lit et ouvrais la discussion :

« Comment va-t-elle ? »

Commençais-je.

« Mon Kuchiyose m'a fait remarqué que son chakra était comme en train de s'évaporer de son corps... Est-ce dû à sa part de Henka Akuma ? »

Je marquais un temps d'arrêt avant de reprendre en soupirant :

« Plusieurs choses m'intrigues... Quand Hélios allait rendre l'un de ses derniers soupirs, son regard ainsi que son bras tendu, se sont tournés vers Oniri... Comme un regret... la dernière chose qu'il voulait voir avant de passer à trépas... N'est-ce pas étonnant ? Il y a également cette fille ressemblant à Oniri, qui se trouve dans un sale état d'ailleurs, qui l'a appelé « papa »... Vous savez ce que tout cela signifie... Je me trompe... Satoshi ? »

Je ne croyais moi même pas à ce que je venais de dire. A vrai dire je n'en étais pas certaine. Cela ne pouvait décemment pas vraiment être lui mais peut-être une sorte de cyborg ou de représentation de Satoshi à cet âge... Je savais que sa tête ne m'était pas inconnue lorsque je l'avais vu débarquer chez moi pour m'emmener la fiole et désormais j'en étais certaine, ce regard d'acier, ce visage... la ressemblance était bien trop frappante pour ne pas être soulignée.

« Vous êtes certains que c'est Hélios et sa famille qui ont commandité le meurtre de Isaki, la mère d'Oniri ? Je trouve cela étrange son attachement pour Oniri et même la présence de cette fille qui lui ressemble semblant proche de Hélios alors même qu'il aurait tué la mère de ma meilleure amie... Il semble qu'il voulait retrouver Oniri pour des raisons obscures... Il aurait vraiment mis quinze années a retrouvé sa trace après que vous l'ayez emmené loin de Yuki no kuni ? »

Oniri ne savait pas grand chose de son enfance mais elle possédait des souvenirs qu'elle avait passé sur ces contrées enneigées.

« Isaki était une henka akuma, tout comme l'est Oniri... C'est ce que cherche Hélios ? Récupérer son pouvoir ou véritablement la sauver de ce mal étrange qui la ronge ? Peut-être les deux... »

Je lui avais déjà posé beaucoup de questions. J'avais écouté ses réponses tout en me montrant attentive à l'état d'Oniri. Mon regard était rivé sur elle qui avait été une fois de plus mutilée... Ce constat me fit serrer le poing. Je n'avais pas été là pour la protéger...

« Pourquoi lui a-t-on coupé le bras ? »

Quel intérêt... Et cela était surtout contradictoire avec l'attention particulière que semblait lui vouer Hélios.

Prise de vertige et refrénant une quinte de toux que je savais sanglante, je m'asseyais à mon tour au bord du lit et effleurais la joue de la Saibogu du bout des doigts. Je ne parlais pas mais j'avais envie de lui dire que tout irait bien, que nous arrangerions la situation, que bientôt elle irait mieux et que tout serait fini... Mes yeux servaient à l'exprimer sans que je n'ai nullement besoin de le formuler.

J'adressais un fin sourire à l'encontre de « Saix », le remerciant pour toutes ces réponses qui me permettraient d'y voir plus clair.

« Je vous la confie. Je sais qu'elle est entre de bonnes mains. »

Oui maintenant je le savais, j'en étais même persuadée. Tant pis s'il n'était pas vraiment Satoshi ou qu'il n'était pas vraiment Saix, ces deux là avaient besoin de passer des instants ensembles, même s'il était malheureux que seuls les circonstances dramatiques parvenaient à les rapprocher...

Je quittais la pièce après avoir arraché l'une des taies d'oreillers pour m'en faire un garrot sommaire sur ma hanche encore blesser et rejoignais les autres avec mes pas claudiquant. Il fallait que je me repose moi aussi sans quoi je ne parviendrais plus à tenir mais il y avait d'autres personnes qui nécessitaient toute mon attention.

Une fois dans le sous sol où étaient entreposées les cuves, je me dirigeais vers Ogami, adossé au mur, et le prenais dans mes bras, doucement pour ne pas appuyer sur ses blessures, et sans mot dire. Ce geste affectueux n'avait pour but que de lui montrer mon soulagement et à quel point j'étais contente qu'il soit encore en vie.

Puis je me dirigeais vers la cuve dans laquelle se trouvait Kioshi. Tetsui était lui aussi adossé contre le mur, veillant sur son cousin tout en lisant des notes appartenant sans doute au laboratoire pour tâcher d'en apprendre plus. Son regard bienveillant se posait de temps à autre sur la cuve avant de se poser sur moi puisque je m'approchais de celle-ci. Je lui adressais un léger sourire, toujours en me déplaçant comme je le pouvais, et me plaçais devant l'habitacle dans lequel était enfermé Kioshi. Je soupirais, posant mes mains contre la vitre avant d'y laisser reposer mon front. J'étais à bout. Voir tout ceux que j'aimais dans cet état n'était pas supportable... J'aurais dû pouvoir être là pour leur venir en aide...

Mon regard embué de larmes se posaient de nouveau sur Kioshi. J'avais envie de lui hurler de revenir, de se réveiller... Je n'avais pas envie de graver son nom sur une plaque de métal... Épuisée, Je m'asseyais à même le sol, contre le mur également pour me soutenir, et ne lâchais pas des yeux la cuve, laissant quelque fois mon regard se poser sur celle contenant La puis Hélios avant de se focaliser naturellement sur le Yamada tandis que mes yeux fatigués, tout comme mon corps, me faisait vaciller peu à peu dans le sommeil...

Sitôt entré dans la chambre Saïx allongea Oniri sur le lit avant de l'envelopper dans les draps. Il resta ensuite de longues minutes à la fixer l'air neutre. Dans le même temps Ketsueki Yami entra dans la pièce, probablement inquiète du sort de sa meilleur amie. Elle questionna au sujet de son état.

-Pas pour le mieux. En effet son chakra disparaît. Elle est en train de mourir.

L'indifférence avec laquelle il avait employé ses mots rendait la situation presque effrayante. Pourtant pas une seule fois son regard ne s'était tourné avec la buveuse de sang depuis son entrée dans la chambre. Son attention restait rivée sur Oniri. Yami se permit alors de poser de nombreuses autres questions. Le Saibogu émit un raclement de gorge qui pouvait s'apparenter à un rire étouffé lorsqu'elle l'appela Satoshi.

-La famille Hélios a toujours été proche de celle des Aozora. Je ne serais pas étonné qu'ils aient un lien de sang. Quant-à l'autre petite il s'agit certainement d'une expérience faite à partir des gènes d'Isaki.

Leur histoire était un véritable massacre. Désormais il ne restait plus rien d'eux, si ce n'était Hélios, Soma et Oniri en tant que survivant.

-Satoshi s'est appliqué durant les quinze dernière année à effacer toutes traces d'Oniri. Seulement sa récente élection au poste de conseillère à probablement permit d'ébruiter son nom jusqu'aux oreilles d'Hélios.

Elle continua dans sa surenchère de question ce qui commençait sévèrement par taper sur le système de Saïx qui tourna les yeux dans la direction de la concerné, traduisant également son état d'esprit : « Fout-moi la paix ! » disait-il du regard.

-Vous posez vraiment trop de question. Et les réponses ne sont pas gravées sur mon front.

Si Oniri avait été en pleine santé et apte à contrôler ses pouvoirs, elle aurait certainement été capable de régénérer son bras ce qui ne fut pas le cas. Dans tous les cas ce n'était certainement pas Hélios, mais plutôt ce fou de Malachie qui avait effectué cette opération et certainement sans le consentement de qui que ce soit. La Ketsueki sembla soudainement comprendre que le Saibogu n'était pas spécialement enclin à la conversation, ce à quoi elle répondit par des remerciements avant de retourner dans le couloir.

Quelques secondes plus tard Saïx, de nouveau seul avec Oniri, se leva du lit pour aller ouvrir la fenêtre à l'autre bout de la pièce. Il s'accouda contre le bord et alluma une cigarette tout en regardant la neige tombé.

-Décidément t'auras été une source de problème jusqu'au bout ma grande...