Carte de Tori:

Saibogu Oniri et Saibogu Lina avaient pour mission de se rendre au Pays des Oiseaux afin d'explorer d'explorer ses vaste pleines, ainsi que ses forêts et ses montagnes.

De tous les groupes envoyés pour cartographier le Yuukan, elles furent les première à arriver à destination grâce à leur moto. Après une courte traversée du désert à laquelle elles étaient parfaitement habituées, les deux Kunoichi parvinrent au sommet d'une colline qui surplombait l'immense Pleine Herbeuse. L'environnement se montrait particulièrement accueillant, incitant au voyage et à la découverte. En regardant vers l'horizon lointaine elles pouvaient apercevoir les champs de cultures mais également les prémices de la forêt de San'rin' Fukurou qui serait leur prochaine destination. L'air été pur et frais. Elles étaient bien loin de la chaleur écrasante du soleil de Kaze.

Les deux Saibogu s'arrêtèrent dans la contemplation de ce spectacle puis échangèrent un regard entendue avant de reprendre la route, faisant hurler les moteurs de leurs deux roues motorisés. Elles avaient tout un pays à cartographier.

Pour les aider dans leurs tâche, un module d'analyse fabriqué par leur clan avait été transmit. Il leur suffisait de lancer ce dernier dans air sur une zone dégagée ou en hauteur pour lancer le scan dans les environs.

♫:

Première mission avec Oniri-senseï! Du moins à l'extérieur des frontières de notre sableuse nation! Je n'ai jamais quitté Kaze et voila que je suis sur le point de découvrir une nouvelle contrée! Une nation qui par ailleurs appartient à l'Alliance des Pays Neutres ou plutôt ce qu'il en reste! Pour ce que j'en sais et d'après les rumeurs que j'arrive à capter, ce serait devenu un Empire maintenant! Toujours est-il que je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée de nous aventurer ainsi sur les terres d'une autre nation...

Mais Oniri a certainement pensé à tout et je m'en remets à elle. Après tout elle n'irait pas jusqu'à risquer un incident diplomatiques pour de simples cartes pas vrai? Et puis Suna a dû obtenir l'autorisation des autorités compétentes pour nous obtenir un accès à ce territoire. Je ne suis qu'une genin et je ferais sans doute mieux de penser à la tâche qu'on m'a confiée et non pas à leurs conséquences.

*Tu commences à réagir comme un parfait petit soldat!* Ce n'est pas pour me faire plaisir. "Obéir et c'est tout, sans chercher à voir ce qui se cache derrière les ordres qu'on te donne... Attention Lina!"

Ceci dit je n'ai guère le choix: je suis en compagnie de ma senseï et nous avalons la route à une vitesse impressionnante grâce à nos bécanes. On laisse derrière-nous des gerbes de sable et des traces de roues mais ce qui importe c'est surtout ce qu'il se passe devant: on arrive peu à peu en vue de Tori no Kuni et on peut déjà voir que le terrain se modifie. Le désert laisse peu à peu place à de la roche puis à de la terre et une végétation aussi variée que spectaculaire. Quand on est habituée à voir du sable à perte de vue c'est fou comme un simple arbre peut devenir fascinant. Je ne suis pas encore certaine mais je crois que j'aime bien voyager. En tout cas pour l'instant. Il est encore trop tôt pour se prononcer!

On arrête finalement nos montures métalliques sur le sommet d'une colline qui nous offre une vue imprenable sur les environs t plus particulièrement la forêt de San'rin' Fukurou, notre destination. Je suis impatiente de pouvoir rouler entre les arbres mais un peu anxieuse également: et si mon véhicule ne supportait pas le terrain? Il est conçu pour le sable, non le sol ferme et les obstacles comme les racines. Normalement il devrait tout de même tenir mais on est jamais sûre de rien. Heureusement, j'ai pensé à scellé le matériel nécessaire pour des réparations en cas de besoin...

- "Pas mal! Pas mal du tout même!" j'exprime mon avis en époussetant le sable qui me recouvre avant de m'allumer une clope. "Je me verrais bien passer des vacances dans le coin!"

Mouais, sauf que je serais étrangère au lieu et que je ne sais pas du tout quel accueil les autochtones pourraient me réserver. On parle d'un clan qui maîtrise les plumes d'après ce que j'ai pu apprendre de cette nation avant notre départ. Espérons qu'ils ne soient pas trop territoriales et qu'on aura pas de problèmes avec eux. Après tout nos intentions sont pacifiques non?

J'échange un regard entendu avec ma senseï et nous poursuivons notre route! On est pas là pour du tourisme mais pour dresser une carte de la région. Et avec le module d'analyse fourni par notre clan on pouvait raisonnablement espérer que ça ne prendrait pas trop longtemps. Un peu plus tard j'active le micro du communicateur accroché à mon oreille pour parler avec Oniri.

- "Je sais bien qu'on est pas là pour ça mais si on trouve un peu de temps j'aimerais bien prélever quelques graines sur les plantes qui sont cultivées ici!" une idée qui m'est venue comme ça, en voyant les champs. "Ce serait vraiment utile pour l'un de mes projets et ce serait dommage de passer à côté d'une telle occasion..."

Je ne lui demande pas si je peux ou pas, je ne fais qu'exposer une attente. À Oniri d'y accéder ou de la refuser. Mais j'espère bien qu'elle m'accordera ce qui ressemble presque à une faveur. Plus j'aurai de plants cultivables différents et plus la serre que je tente de mettre au point sera efficace pour abriter des espèces végétales étrangères. Et puis j'ai quelques ryos avec moi pour payer les paysans si jamais ils se montraient réticents à me laisser emporter quelques graines. Ce devrait être suffisant pour me constituer une réserve appréciable...

- "Bon... Comment est-ce qu'on va procéder exactement?"

J'ai bien quelques idées mais c'est moi qui ai des choses à apprendre d'Oniri et non l'inverse...

J'avais personnellement mit en place ce programme cartographie. Il s'agissait d'un ancien ordre de mission que Zanshi m'avait donné. J'avais malheureusement du y mettre court suite à la perte de mon œil gauche. Il m'avait fallut énormément de temps pour m'en remettre, aujourd'hui encore je n'avais pas encore recouvrée l'intégralité de mes capacités datant et au fond je savais qu'elles seraient à jamais perdues.

Mon poste au conseil ne me permettait plus d'effectuer autant de mission. Ainsi avais-je pris l'initiative de sélectionner et d'organiser plusieurs équipes de Sunajin pour accomplir ce projet d'envergure. J'étais certaine que ces cartes seraient d'une grade utilité à Suna dans l'avenir, tant sur l'aspect, économique, politique que militaire. Nous avions à nous l'avantage de la technologie Saibogu pour nous aider, il aurait été un tort de ne pas en profiter.

Nous arrivâmes en fin de mâtinée, face aux immenses plaines du Pays des Oiseaux. Arrêtées sur une colline, une restâmes un instant à contempler l'étendue verdoyante qui se présentait devant nous. Lina a mes côtés émit l’idée d'y prendre un jour des vacances. Ses paroles eurent pour effet de m'élancer dans un élan de nostalgie. Il y avait quatre ans de cela j'avais fait la connaissance d'une Bakusho du nom de Miaë dans ce pays même. De péripéties en explosions, une certaine complicité était née entre nous. Après cela, je ne l'avais jamais revu. Parfois il m'arrivait de repenser à cette semaine passée en sa compagnie et me demandant ce qu'il était advenu d'elle depuis lors.

Je n'espérai pas vraiment la retrouver après tout ce temps. J'espérai surtout que les services de sécurités du pays avaient oublié mon visage et ce malgré tout le bazar que j'avais pus causer à l'époque. C'était pour cette raison que je préférai faire en sorte de nous tenir le plus à distance possible des villages avoisinants.

-En effet, cela ferait de bonnes vacances. Dis-je avec un sourire en coin.

Je pensais avec ironie que je n'étais pas prête d'en reprendre un jour. Au moins me restait-il encore les missions pour profiter.

En contemplant l'infinité du monde qui s'offrait à moi et le ciel pavé de nuages balayés par le vent ; l'air pur, et frais, le soleil accueillant, tout ce qui faisait défaut au désert, je me rendais compte à quel point j'aimais voyager. Cependant pour moi ce ne serait qu'un rêve perdu de plus. Il me faudrait l'accepter. Je pouvais malgré tout concéder cela à Lina qui semblait avide d'exploration. Rabattant mes lunettes de soleil devant les yeux, je remis en route le moteur de ma moto pour partir à vive allure rapidement suivit par mon élève. La brise venait caresser mon visage et siffler dans mes oreilles tandis que je gardai un œil avisé sur tout ce qui nous entourait.

Rapidement j'entendis Lina émettre une requête dans son micro-casque. Elle semblait vouloir faire une petite halte.

-Très bien, mais dans ce cas montre toi discrète. Je t'attendrais à la lisière de la forêt le long de la rivière. Nous commencerons le travail à ton retour.

Ainsi nous nous séparâmes. Elle parti un peu plus loin vers l'est tandis que je continuai de filer vers le nord. Je continuai de la surveiller jusqu'à ne plus pouvoir l’apercevoir avant de reporter mon attention vers l'avant, cherchant un lieu de halte où me garer. Dans un bruit de vacarme, je m'arrêtai en parallèle à la rivière chassant par l'occasion un nuée d'oiseaux qui s'y reposai. Je coupai le contact puis rangeai mes lunettes dans la commissure de mon bustier. J'attrapais ma gourde à moitié vite décidant d'aller la remplir au point d'eau.

Tandis que je m'attelai à la tâche, gardant mes sens aux aguets, je fus subitement alertée par l'activation de mon Scouter Sayen, qui m'indiqua la présence d'un arrivant. A en juger par sa réserve de chakra il ne s'agissait nullement de Lina. Je me redressai lentement, observant l'homme qui se trouvait juste en face de moi de l'autre côté de la rive.

Il avait des yeux et de longs cheveux noirs. Une peau mâte, un air froid et déterminé. Pendu derrière son épaule se trouvait un sac de voyage. Il tournait le dos à la forêt de pins. De toute évidence, il n'était que de passage, mais je restai méfiante.

-Bonjour. A qui ais-je l'honneur ? Si vous souhaitez vous désaltérer n'hésitez pas, il y a assez d'eau pour tout le monde. Plaisantais-je

Je me relevai en arborant un faux sourire. Le ton de ma voix était plutôt convaincant, mais il devait se douter de ma mégarde. Nul ne devait savoir ce que vous faisions sur ces terres.

Le Pays des Oiseaux était un pays calme et paisible. Sous le contrôle de l'Alliance des Pays Neutres gouvernés par le Shûkai, c'était dans ces terres que le Jônin de la Feuille avait décidé de se retirer l'espace de quelques jours afin de réfléchir. Réfléchir aux évènements récents et réfléchir à son avenir. Un bref pèlerinage après un promotion au rang de Jônin et la naissance de nombreux projets qui depuis des mois avaient commencé à germer dans son esprit.
Mais tout ceci était flou, il devait mettre l'accent sur ce qui était important pour Konoha, pour lui et également pour le reste du monde. Il ne pouvait pas se lancer aveuglement sans avoir réfléchi au préalablement à tous les scénarios possibles.

Il avait donc choisi Tori no Kuni, les Pays des Oiseaux et plus particulièrement la Forêt Fukurou, une forêt se rapprochant de celle d'Hi no Kuni peuplée par de nombreuses variétés d'oiseau. Il ne pouvait pas se lancer aveuglement sans avoir réfléchi au préalable à tous les scénarios possibles.
Avait-il le droit de se rendre dans un région appartement au Shûkai, c'était une très bonne question.
Par le passé, il avait lui-même accueillit en tant que Genin, l'un des Trois Membres du Triumvirat Jisetsu Homura venue à Konoha pour diplomatie. Cela s'était produit il y a deux ans déjà. Depuis, le monde avait invraisemblablement changé et les "alliés" d'hier pouvaient très bien devenir les ennemis d'aujourd'hui.
Le Rakuzan voulait à tout prix éviter d'impliquer Konoha, c'est pourquoi il abandonna sa tenue de Jônin officielle pour adopter une tenue plus cool et décontracté, un simple kimono noir.

Il prépara son sac de voyage et y glissa néanmoins son bandeau du village. La réponse la plus adéquate aurait été "Le temps qu'il faudra" mais elle ne rentrait pas vraiment dans les normes imposées alors il fallait bien faire une approximation. Il fallait rester prudent.
Puis il sortit du village en signant le registre aux portes de Konoha. Durée estimée du départ ? ... Une petite semaine, peut-être plus, il ne pouvait en être certain. La réponse la plus adéquate aurait été "Le temps qu'il faudra" mais elle ne rentrait pas vraiment dans les normes imposées alors il fallait bien faire une approximation.

Le trajet dura plusieurs jours, plusieurs jours durant lesquels il marcha continuellement vers l'ouest en traversant d'Est en Ouest l'ensemble du pays pluvieux d'Ame. Il y longea la rivière, moyen le plus certain pour éviter de se perdre. Le monde était vaste et le jeune Jônin ne le connaissait que trop peu. Ame appartenait à Konoha, c'est pourquoi il y marcha sans craintes cachait sous son long vêtement afin de s'éviter une douche continuelle pendant plusieurs jours.
Il finit par arriver aux frontières et dès lors, il masqua de moitié son chakra grâce à ses talents sensoriels. Il en diffusait suffisamment pour écarter et shinobis les plus faibles et n'en diffusait pas assez pour représenter une menace éventuelle. Se tenir à l'écart des hautes sphères et de Tshuci no Kuni était son mot d'ordre.

C'est pourquoi il resta le plus loin des limites frontalières avec le Pays de la Terre, à la lisière de la forêt méditant au grès des chants mélodieux des oiseaux. Il longea d'assez loin la rivière relativement à découvert et découvrit un village aux abords de cette dernière, mais il passa son chemin, trop peu intéressé pour séjourner dans un village dans un auberge de qualité offrant de merveilleux services. Non, il voulait apprendre à la dure, dans la nature sans aide extérieure.
Au loin, les plaines herbeuses semblaient s'étendre à des kilomètres.
Deux jours s'écoulèrent durant lesquels il ne croisa personne. Ce n'est que quatre jours après son départ de la Feuille qu'il entendit un vacarme assourdissant depuis la forêt alors qu'il se rapprochait de la rivière pour s'y désaltérer.
Un tel tintamarre éveillant sa curiosité, il ne changea pas de plan et décida de se diriger dans la direction que ses sens lui indiquaient.

Un chakra puissance, similaire au sien à son maximum, voilà vers quoi il se dirigeait, mais peu importe, il n'était pas hostile et parler à quelqu'un après trois jours ne pourrait pas forcément lui faire du mal.
Mais ce qui ressortait le plus de cette drôle de rencontre, c'était la machine qui se trouvait non loin d'elle ainsi que le gadget qu'elle portait et qui de loin semblait indiquer plusieurs informations. Elle n'avait pas l'air surpris de voir apparaître le Rakuzan à cet endroit, une senseur ? Mais ce qui ressortait le plus de cette drôle de rencontre, c'était la machine qui se trouvait non loin d'elle ainsi que le gadget qu'elle portait et qui de loin semblait indiquer plusieurs informations. Qui était-elle donc ? Dans toute sa vie de ninja, il n'avait jamais aperçu un tel attirail, en dehors de cela, il se trouvait face à une belle femme vêtue d'une tenue moulante mettant en évidence des formes admirablement dessinées et un décolté pour le moins généreux.

Elle s'adressa à lui et l'invita à boire s'il le désirait, un sourire radieux éclaira le visage mâte de Satochi qui s'empressa de répondre avec gentillesse.

- Bonjour, je suis Rakuzan Satochi répondit-il tout en continuant sa marche vers la rivière.

Il s'y accroupit et plaça sa main dans l'eau pour en ressortir une petite réserve placée dans le creux de sa main et qu'il bue par la suite, répétant l'opération quelques fois avant de se redresser. Elle semblait méfiante. Mais elle avait rien à craindre, il fallait que Sato' lui fasse comprendre cela.

- Et vous qui êtes-vous sans vouloir paraître indiscret ? demanda-t-il avec curiosité.

Elle n'avait pas évoqué où demandé la raison de la présence du Rakuzan à Tori. Alors il en ferrait de même à son tour se contentant de vagues présentations pour commencer. La suite restait encore à déterminer.

♫:

J'avais obtenu l'autorisation du premier coup! J'avais bien quelques arguments en réserve à faire valoir en cas de refus mais Oniri semble disposée à me laisser une certaine marge de manœuvre. Je suis surprise mais je ne sais pas vraiment pourquoi. Après tout ma senseï n'est pas plus restrictive qu'une autre et elle ne m'a jamais refusé quelque chose qu'elle pouvait m'accorder. En tout cas pour l'instant...

- "Promis, je serai discrète!" je hoche la tête même si elle ne peut pas le voir. "Je vous rejoins dès que possible!"

Et j'incline légèrement le guidon de ma moto pour virer vers l'est et les étendues cultivées qui s'y trouvent. J'aimerais que Tsu soit là pour voir que nos projets avancent peu à peu et tout le travail que j'effectue pour que ses rêves - devenus les miens - prennent formes. Mais elle est toujours à parcourir le monde et je ne sais même pas si elle est encore en vie. À mon retour à Suna je lui enverrai Flafou pour s'assurer qu'elle se porte bien...

Je rejoins l'une des premières fermes et coupe le moteur avant de déplier le pied de ma bécane. Je garde toutefois les fesses posées sur le siège et m'allume une clope avant d'observer l'édifice délabré qui se dresse face à moi. Mon arrivée pour le moins bruyante a fait fuir les animaux proches et déjà un homme d'âge mûr et celui qui doit être son fils s'approchent de moi. Une fourche à la main...

- "Bonjour!"
- "Qu'est-ce que vous voulez?"
- "Je... Attendez, calmez-vous!" je lève deux mains apaisantes alors qu'ils se font de plus en plus menaçants. "Je ne vous veux aucun mal et je ne cherche pas les ennuis! Je vois que vous avez des champs et j'aimerais vous faire une proposition!"

Les deux paysans échangent un regard et le père redresse sa fourche avant de commencer à observer mon véhicule. Pour sûr qu'ils ne doivent pas en voir beaucoup dans le coin...

- "Une proposition, hein?"
- "Exactement!"
- "De quel genre?"
- "Du genre profitable! pour vous comme pour moi!"

Ça y est, j'ai attiré son attention! Et lorsque je sors une bourse plutôt bien garnie en ryos c'est également son intérêt que je gagne! Je lui demande de me fournir dix graines de chaque plant qu'il cultive et il accepte pratiquement sans hésiter. Tu parles, il doit en avoir des centaines alors en lâcher quelques-une pour de l'argent... Je me suis certainement faite arnaquer mais peu importe: j'ai ce qu'il me faut!

Je les remercie chaleureusement avant de faire la tournée des quelques autres fermes des environs! Convaincre leurs propriétaires n'est pas vraiment compliqué même si au final je me retrouve toujours avec le même genre de graines. Qu'importe, j'ai un peu moins d'une dizaines d'espèces cultivables mais c'est un excellent début. Moins d'une heure plus tard je peux donc prendre la direction du lieu de rendez-vous avec Oniri. Je mets les gaz et file alors en direction de la forêt...

*****************

La retrouver n'est pas difficile puisque nous avons pris le soin de placer un émetteurs sur nos véhicules respectifs de manière à pouvoir nous retrouver aisément. Je retrouve rapidement sa moto et gare la mienne à côté avant de m'étirer: après une journée à rouler c'est plutôt agréable de pouvoir enfin faire une pause. Je scelle précautionneusement mes graines avant de chercher ma senseï. Cette dernière n'est plus seule et se trouve avec un jeune homme que je n'ai jamais vu. Un de ses amis? Un simple voyageur de passage? Une menace en perspective?

- "Salut!" j'agite deux doigts en guise de salutations avant de me tourner vers Oniri: "J'ai tout ce qu'il me faut, c'est bon!"

Je ne sais pas vraiment au milieu de quoi je débarque. L'ambiance a l'air sereine mais peut-être que c'est simplement une impression. Qui sait si un règlement de compte n'était pas sur le point de commencer? J'interroge alors Oniri du regard comme pour lui demander confirmation que tout va bien...

Il ne semblait guère hostile, mais je restai tout de même sur mes gardes. Cet homme n'aurait pas été le premier à jouer de facétie pour ensuite tenter d'attaquer par surprise. Malgré mon visage souriant, j'avisais chacun de ses traits, espérant n'y trouver aucune expression pouvant trahir son apparente sympathie. Son nom ne m'inspira rien de particulier. Il ne semblait pas être originaire du pays au vu de son accoutrement, mais plutôt en voyage. Son allure robuste laissait à penser qu'il n'était pas un simple marchand ni un civil. Il pouvait être un Shinobi. Si cela n'avait tenu qu'à moi peut-être me serais-je permise de légèrement baisser ma garde. Cependant avec ma paranoïa aidant, je ne tenais à prendre aucun risque d'autant que Lina se trouvait quelque part dans les parages et n'avait pas besoin qu'on la mette en danger pour sa première mission en équipe.

-Je me nomme Saibogu Oniri, du clan du même nom. Actuellement je suis en voyage avec une amie.

Il m'aurait été difficile de mentir sur mes origines au vu de mon véhicule ainsi que de toute l'équipement que je portais sur moi. Nous étions censées nous montrer discrètes et le fait d'omettre une identité aussi flagrante n'aurait fait qu'attiser les soupçons.

-J'ose imaginer que vous n'êtes que de passage, comme nous également. Prenez garde si vous vous dirigez vers le nord, le temps semble se couvrir et les oiseaux fuient cette destination. Il est probable que, sous peu, l'orage éclate.

Je rattachai ma gourde à ma taille après l'avoir refermée. A ce moment, j'entendis le bruit d'un énorme vacarme arriver dans notre direction. Lina venait de nous rejoindre. J'espérai qu'elle aurait d'elle-même la sagesse de ne pas trop en faire. Ce fut effectivement le cas et j'en fus rassurée. Elle venait visiblement de terminer sa collecte de graines.

-Très bien dans ce cas ne perdons pas de temps. Rakuzan Satochi, ce fut un plaisir, mais nous ne pouvons nous attardez plus longtemps. J'espère que vous ferez bon voyage et que vous atteindrez votre destination sans encombre.

J'enfourchai ma moto, prête à la remettre en marche quand un terrible rugissement secoua la forêt en face de nous, chassant les volatiles qui nichaient dans ses arbres. Il s'en suivit d'un hurlement. Je n'aurais su dire qu'il était humain où autre. Alors je lançai un regard interrogateur à ce Satochi, comme s'il pouvait détenir une quelconque réponse ce qui évidemment n'était pas le cas. J'activai mon Scouter Sayen, qui lança un scan dans la direction devant-moi, relevant la présence d'une réserve de chakra plus où moins équivalente à celle d'un Jonin. Là encore j'ignorai s'il s'agissait d'un humain ou non.

-Tout compte fait, nous allons nous attardez un peu ici...

Cette fois-ci je me tournai vers mon élève pour lui adresser un regard entendu, lui laissant comprendre qu'elle allait devoir me suivre et l'arme au poing si nécessaire. De mon côté, je décrochais mes armes fixées à ma moto pour les attacher dans mon dos. Mes deux pistolets reposaient déjà dans leur holster et à ces derniers vinrent ce joindre SpineBreaker et Strike que j'accrochai à la bandoulière dans mon dos. Sans plus attendre, je descendis de mon véhicule pour prendre la direction de la forêt. Une rafale de vent secoua la plaine, laissant danser ma longue chevelure tressée dans mon dos. Je tournais le regard en direction du nord. D'épais nuages obscures se profilaient vers l'horizon. Là où nous étions le ciel était encore dégagé et le soleil resplendissait, mais je savais que ce ne serait qu'une question de temps avant que l'orage nous tombe dessus. Je fronçai les sourcils en avisant de nouveau le voyageur de l'autre côté de la rive.

-Si vous savez vous battre et êtes loué de bonnes intentions alors rejoignez-nous, auquel cas passez votre chemin. C'est à vous de voir.

D'un bon agile je traversai la rivière pour prendre la direction de la forêt. Courant à vive à allure d'arbre en arbre, je fus rapidement rejoint par Lina.

Une Saibogu, une grande première pour le Rakuzan qui n'avait à ce jour jamais eu la possibilité de rencontrer un membre de ce Clan maîtrisant à la perfection une technologie de pointe défiant l'imagination. La jeune femme se prénommait Oniri et la connaissance de son nom permettait de raccrocher cette dernière au village d'où elle venait. Elle était ici à Tori en voyage avec une amie. Comme quoi ces terres paisibles attiraient pas mal de monde. Cela faisait également un point commun entre la jeune femme et Sato', présent ici lui aussi pour pèlerinage.
Une question subsistait, où était cette fameuse amie. Car à cet instant Satochi ne parvenait qu'à sentir le chakra d'Oniri.

La Saibogu évoqua alors les dangers qui provenaient du nord. Un orage s'approchait par le Nord faisant fuir les oiseaux.
Quoi qu'il en soit, le brun n'avait pas pour but de se diriger vers le Nord. Il prospectait plutôt de repartir en direction de Hi no Kuni ses terres natales. Il avait trouvé ses réponses, il devait à présent retourner à ses objectifs.
En observant le ciel, il pu confirmer la véracité des paroles d'Oni. Au loin, le ciel était gris. Ce qui se préparait ne présageait rien de bon.

C'est au même moment qu'un bruit assourdissant sembla se rapprocher des deux shinobis. Une réserve de chakra assez conséquente, un véhicule semblable à celui d’Oniri, il était fort à parier qu’il s’agissait de l’amie de la Saibogu qui rappliquait. En terme de chakra, elle était moins impressionnante que la première, mais ce n’était pas réellement un point à prendre en compte. Elle avait l’air joyeuse comme pouvait le témoigner sa façon de saluer Sato qui répondit avec un sourire et un signe de main amical.

Ces deux personnes étaient assez simples mise à part leur attirail et particulièrement sympathique hélas, l’arrivée de la deuxième jeune femme semblait annoncer la séparation des trois personnes. Du moins, c’est ce que manifesta Oniri jusqu’au moment où depuis la forêt un rugissement surpuissant effraya les oiseaux qui s’envolèrent sans exception dans un fracas ailé à s’en boucher les oreilles. Cela semblait être la panique dans le dos du konohajin et malheureusement n’avait aucune réponse aux questions que le regard intrigué d’Oniri lui lança.

Humain/Bête , peut-être les deux ? Il n’en avait pas la moindre idée, mais cette apparition soudaine avait visiblement fait changer d’avis Oniri.
Elles auraient très bien pu partir et laisser le Rakuzan se charger de cela. Mais elles avaient renoncé à cette idée et avaient même décidé de prendre les armes.
Se trouvant toujours de l’autre côté de la rivière. Satochi parvenait sans problème à cerner la puissance de cette chose qui se tapissait dans la forêt. Ça avait l’air plutôt costaud et c’est pourquoi il n’hésita pas à répondre à Oniri lorsque cette dernière vint à lui pour lui proposer un ultimatum, les aider ou bien partir. La question ne se posait même pas. Mais le “Si vous savez vous battre” de la Saibogu avait piqué droit dans le mille dans l’ego du Rakuzan avant que ce dernier ne se souvienne d’une information clefs. Il camouflé son chakra, ne laissant qu’une réserver à peine aussi imposante que celle d’un Chûnin se diffuser. L’étendue de son chakra n’avait pas encore été révélée, mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle le soit.

Avant cela, il commença par sortir quelque chose d’important de son sac, son bandeau de Konoha. Celui qui attestait de son appartenance à la feuille. Il avait pour principe de prôner l’égalité ainsi s'il en savait un certain point sur ses camarades, il fournissait l’équivalent à ces derniers. Il connaissait le nom de famille d’Oniri, l’assimiler à Suna n'était ainsi pas difficile à faire d’où le fait de fournir lui aussi son village d’origine.

- Je vais vous aider cela va de soit répondit-il en souriant.

Puis il formula une requête à la Saibogu, une requête mettant en avant la sécurité plutôt que la prise de risque. Elle et son amie semblaient motivées à pénétrer tout de suite dans la forêt pourtant un tel acte ne favoriserait les conditions de combat pour Satochi.
Mais avant de prononcer sa requête, il cessa le camouflage de son chakra le laissant pour la première fois depuis qu’il était à Tori se diffuser librement. Il aurait besoin de toute sa force et cela donnerait peut-être plus de confiance aux deux jeunes femmes.

- Je propose une approche sécurisée qui n’impliquera pas que nous rentrions dans la forêt à l’aveugle, j’y ai passé plusieurs jours ce n’est pas un endroit où l’on ne risque rien. Je suis disposé à envoyer un clone en éclaireur, avec un peu de chance, il découvrira grâce à mes capacités sensorielles l’auteur du rugissement de tout à l’heure.

Une idée simple, claire, est relativement safe pour tout le monde mise à part pour le clone, mais ça ce n’était qu’un détail son travail était juste d’obtenir des infos sur l’auteur du rugissement assourdissant qui avait retenti dans la forêt quelques minutes auparavant.

- De plus, pour le bien de cette forêt et des espèces vivantes qui y vivent, il serait relativement intéressant que je ne me batte pas à l’intérieur de cette dernière.

Sans doute que la Saibogu et son amie seraient en mesure d’évoluer pleinement dans la forêt, mais il ne fallait pas oublier que la forêt était le terrain de chasse de cette chose. La jouer stratégie et éventuellement attendre qu’elle soit attirée ici était une solution envisageable aux yeux du Jônin de Konoha.
Pour cela, son clone pouvait très bien appâter la chose et les autres n’auraient qu’à le suivre à distance.

- Si j'envoie mon clone, nous pourrons toujours le suivre grâce à son chakra, c’est une fonction de l’objet que vous avez à l’œil n’est-ce pas Oniri ?

La suite dépendait d’Oniri, il avait exposé ses idées sur une approche safe, mais si les deux Sunajins décidaient de s’élancer à la Tom Raider dans l’aventure alors le brun les suivrait quoi qu’il arrive.

NB:

♫:

Je l'avoue: j'avais espéré pouvoir passer un peu de temps auprès de cette rivière! Y tremper les pieds tout en se couchant sur l'herbe pour observer le ciel nuageux. Le genre de choses dont on ne pouvait que rêver lorsqu'on vivait dans un pays dans lequel le sable et le soleil régnaient en maîtres incontestés. Mais un hurlement et une envolée synchronisés des oiseaux présents signèrent la fin de mes espoirs.

Pour être honnête je ne suis pas particulièrement pressée de découvrir ce qui a pu pousser un cri pareil. Au contraire d'Oniri qui me fait rapidement comprendre qu'on va se précipiter dans ce qui ressemble bien à des ennuis! Et voilà qu'elle se met à démonter les armes qui se trouvent sur son véhicule. Je tourne un regard à ma droite en m'attendant à voir Chappie avant de me rappeler que je l'ai laissé à Suna. L'habitude...

- "Bon ben..."

Bon ben rien en fait! Oniri commande, j'obéis! Elle m'a laissé aller chercher mes graines alors la moindre des choses c'est encore de l'épauler comme tout bon élève qui se respecte. Je me dirige donc à mon tour vers ma moto et récupère le générateur de bouclier dont elle est équipée pour l'accrocher à ma ceinture. Puis je scelle mon véhicule, peu désireuse de l'abandonner ici! En plus il risque de pleuvoir et j'ai pas envie qu'il rouille, na!

Ma senseï est énergique, ça c'est sûr! J'ai à peine fini de m'équiper et de vérifier les cartouches de mon flingue qu'elle est déjà en train de bondir de l'autre côté de la rivière. Je la vois échanger quelques mots avec l'étranger et j'active mon jet pack qui se déploie dans mon dos pour les rejoindre. J'arrive juste à temps pour entendre la réponse du brun et comprendre de facto que ma senseï lui a proposé de se joindre à nous. Chouette! Plus on est de fous, hein?

*Deux Sunajins et un Konohajin en vadrouille dans l'Alliance! Enfin, l'Empire...* oui j'ai remarqué le bandeau qu'il vient de sortir *Manque plus que la Foudre tiens...*

Je m'inquiète toujours pour les conséquences diplomatiques si jamais nous venions à nous faire repérer par des shinobis locaux. Pas sûr qu'ils apprécient qu'on se balade sur leurs terres... Enfin on verra bien! Autant laisser la politique à ceux que ça intéresse vraiment... Dans les faits je ne suis qu'une genin qui suit les ordres de sa senseï non? Si une guerre se déclenche ce ne sera en tout cas pas à cause de moi!

Satochi propose d'envoyer un clone et de suivre sa progression grâce à l'appareil de détection d'Oniri. Je me stabilise à un mètre au-dessus du sol et attend la réponse de ma supérieure. L'idée me semble bonne! Autant savoir ce qu'il nous attend au lieu de se jeter directement dans les ennuis. Je regarde ma senseï et hausse les épaules.

- "Il n'a peut-être pas tort! Autant envoyer un éclaireur non?" je donne simplement mon avis, la décision lui revient. Je pivote ensuite vers l'étranger, curieuse: "C'est quoi le soucis avec le fait de vous battre dans cette forêt? Pourquoi ce ne serait pas dans l'intérêt des espèces vivantes qui s'y trouvent?"

Je ne sais pas très bien ce qu'il a voulu dire par là. Est-ce qu'il déguise sa lâcheté derrière une argumentation boiteuse? Peut-être qu'il est non-violent, comme moi! Et qu'il a peur qu'on se moque de lui s'il le disait ou encore qu'on le juge inutile. Ou alors sa technique de combat est tout simplement destructrice. Dans tous les cas je veux en apprendre plus! J'aime bien savoir dans quoi je m'engage, je ne suis pas une tête brûlée...

- "Il vaudrait mieux qu'on se dépêche, quoi qu'on fasse..." j'appuie sur un bouton de mon bras robotisé. "La chose ou la personne qui a poussé ce hurlement n'a sûrement pas toute la vie devant elle! Et puis l'orage approche et ça ne va pas faciliter les choses..."

Un bouclier circulaire d'énergie rouge apparaît sur mon membre mécanique et je prends un peu d'altitude en attendant les ordres de ma senseï. J'ai peur qu'il soit déjà trop tard pour sauver une vie mais aussi qu'on arrive à temps et qu'on doive se battre pour y parvenir...

Tandis que nous avancions à travers la forêt. Le dénommé Satochi, donna une proposition d'approche fortement avisée. Lina semblait également rejoindre ce parti, à savoir celui de la prudence. En ma qualité de chef je me retrouvai devant un dilemme assez commun. A savoir faire le choix entre ce précipiter pour sauver une personne potentiellement en danger ou miser sur la sécurité au risque de condamner cette dite personne. Dans ce genre de situation la procédure était claire, il ne fallait en aucun cas chercher à mettre ses coéquipiers en danger au risque d’aggraver la situation présente. Je ne maîtrisai aucune technique de clonage, je comptais donc à l'origine utiliser mon équipement de détection avant de me lancer dans quoique ce soit. Néanmoins l'intervention de notre homme était de bonne augure.

-Dans ce cas ne perdons pas de temps.

Dis-je tout en continuant de sauter agilement de branche en branche. Vers le lointain au-dessus de nous le ciel se mit à gronder. Je plongeai ma main dans ma sacoche pour ressortir une mini caméra de la taille d'un bouton de manchette que j’offrais au voyageur.

-Accrochez-là à votre clone. Cela ne permettra de surveiller ce qui se passe en temps réel.

Il s'exécuta sans attendre, créant un double à laquelle était fixé la caméra qui parti aussitôt de l'avant. De nôtre côté nous ralentîmes l'allure. Mes compagnons se positionnèrent à ma hauteur tandis que je pianotai sur l'écran digital fixé à mon poignet. Sur ce dernier s'afficha alors transmission de la caméra. Ainsi étions nous en mesure de voir exactement la même chose que le clone parti en avant. Nous ralentîmes notre allure jusqu'à nous positionner sur une branche. Le clone était désormais à un peu plus d'une centaine de mètre devant nous. L'avant dernière question de Lina me revint à l'esprit alors qu'elle se demandait ce qui pouvait restreindre le voyageur dans ses actions en combat.

-Votre pouvoir ne vous sert qu'à détruire n'est-ce pas ? Dis-je d'une voix neutre en arborant un regard inflexible. Dans ce cas tâchez de ne pas vous en servir. Nous ne pouvons nous permettre d'endommager cette forêt.

A ce moment, le clone arriva à destination. Ce que nous y découvrîmes en observant l'écran attaché à mon poignet fut assez inattendu. Il y avait plusieurs hommes dont un à terre gravement blessé. Ce n'était ni des shinobis ni des civiles. Des brigands ? Des criminels ? Des... chasseurs ? Dans une immense cage aux barreaux épais était enfermée une imposante créature au pelage aussi noir que la nuit. Cette dernière se débattait avec fureur pour tenter de faire sauter les barreaux de sa prison. L'histoire aurait put s'arrêter là, si nous n'avions pas aperçu la bête se dresser sur ses deux membres antérieurs. Les nuages grondèrent une fois encore, l'humidité commençait à saturer l'air, mettant en mal mon équipement. L'image se brouilla, devint neigeuse. Nous eûmes tout juste le temps d’apercevoir la gueule d'un loup avant de perdre tout contact.

-Gekei... Murmurais-je entre mes dents.

Il y avait plus d'un ans et demi de cela mon équipe et moi avions pourchassé un des membres de cette « race » jusque dans la luxuriante jungle du Pays du Bois qui au final n'était pas si éloigné de celle du Pays des Oiseaux. Je venais à me demander s'il n'y avait pas un quelconque rapport en sachant que d'après les informations que je disposai, cet ancien clan issu de Mizu aurait rejoint Konoha il y a peu. Allions nous devoir continuer de rattraper les frasques et autres débordement de ces créatures ? Je n'en savais rien, mais il me faudrait contacter Konoha dans un avenir proche afin de traiter le sujet.

-Rakuzan Satochi, vous semblez en mesure de masquer votre chakra, cela signifie que vous êtes de types sensoriels. Pourriez-vous vous camoufler aux yeux de ces hommes afin de me couvrir tandis que j'irais m'entretenir avec ? Nous devons comprendre ce qu'il en retourne réellement.

Je me tournai ensuite vers mon élève. Il était temps pour elle de faire ses preuves. Je savais exactement ce qu'elle n'était pas capable d'accomplir tout en ignorant jusqu'où elle était prête à aller. A ce stade, elle n'avait pas encore assez confiance en elle pour que je remette ma vie entre ses mains, mais elle pouvait toujours se montrer utile.

-Quant-à toi Lina, tu resteras postée en arrière parmi les arbres. En cas de problème tu interviendras en faisant feu avec ton arme.

A ces mots je lui adressai un regard qui ne laissait nullement place à la discussion, lui permettant de comprendre par elle-même qu'elle n'avait d'autre choix que de s'exécuter. J'avais parfaitement conscience qu'il ne s'agissait pas de la meilleur formation à adopter, néanmoins la Saibogu se devait d'apprendre les affres du terrain. Tôt ou tard, elle finirait par se retrouver dans une situation ne lui laissant d'autre choix que de tirer sur son ennemi. Je préférai être présente le moment venu.

Après quoi Satochi usa d'une de ses techniques pour devenir invisible et me suivit jusqu'au dégagement de forêt là où les hommes avaient organisés leur campement. Leur regard cupide et hargneux convergèrent vers-moi. Certain méfiant me dévisageaient, d'autres grossiers me reluquaient, toujours fut-il que ma simple arrivé suffit à m'ériger au rang de centre d'attention. Je n'étais pas là pour me battre, mais j'avais suffisamment d'armes et de munitions sur moi pour décimer tout un bataillon. Observant la bête en cage désormais enchaînée qui continuait de se débattre, je lançai plusieurs scan d'analyse à l'aide de mon Scouter Sayen. Les informations rapportées me confirmèrent ce que je savais déjà. Il s'agissait bel et bien d'un Gekei. J'effectuai trois pas vers l'avant, inquisitrice.

-Messieurs, pourriez-vous me dire ce que vous êtes en train de faire exactement ? Vous savez que cette créature est en réalité un homme et non un animal. Alors pourquoi chercher à l'emprisonner ? Sachez qu'agir ainsi en connaissance de cause est considéré comme un crime, cela pourrait vous coûter de nombreux problèmes, et nous ne voudrions pas de cela n'est-ce pas ?

Si j'avais été élu responsable de la sécurité à Suna, ce n'était certainement pas pour mon sens de la diplomatie, mais bel et bien pour l'autorité dont je savais faire preuve, comme à cet instant. Et puis, je ne m'y trompais pas. A en juger par leurs armes et leurs tenues ils ressemblaient davantage à des braconnier qu'à de simples paysans parti en chasse.

Et le vent souffla violemment dans la forêt de pins qui agita ses branchages épineux. L'orage approchait.

Finalement, la proposition du Rakuzan fut écoutée avec attention par les deux Sunajin alors que le trio venait tout juste de se mettre en route à l'intérieur de la forêt. Satochi n'avait pas conscience de la portée qu'aurait ses mots dans les oreilles d'Oniri toujours étant que la deuxième jeune femme reconnu ouvertement que le Jônin de Konoha n'avait pas complètement tord. Sans doute est-ce ce qui a convaincu la Saibogu d'accepter la proposition de Sato'.
Satochi ne perdit donc pas une seconde pour se dédoubler alors que dans le ciel le tonnerre commença à gronder férocement. Voilà qui rendrait un éventuel combat assez difficile et pas à l'avantage du konohajin lors des prochaines minutes.
Mais ce n'était pas vraiment le sujet à discuter actuellement. Il donna la mini-caméra qu'il avait reçue d'Oni à son clone comme cette dernière l'avait suggérée et il laissa ensuite le clone s'échapper à coup de grand bon au-dessus des arbres.

Le trio lui ralentit avant de stopper leur course sur une épaisse branche d'arbre. Le Rakuzan s'appuya alors que le long tronc et observa l'expérience qu'était en train de vivre son double par-dessus l'épaule d'Oniri.
Il fut à cet instant interpelé pour les deux Sunajin au sujet d'une remarque qu'il avait faite quelques secondes auparavant lorsqu'il avait évoqué les capacités de son pouvoir.
Si l'une sembla simplement curieuse, l'autre sembla plus impassible recommanda au Rakuzan de ne pas avoir recours à son pouvoir. Mais il leur devait toutefois une réponse afin que ces dernières soient fixées.

- Effectivement... Le pouvoir destructeur de mon pouvoir n'est pas ce qu'une forêt peut apprécier le plus. C'est assez ironique quand on y pense, naitre et grandir dans une forêt alors que l'on possède un pouvoir capable de la ravager en quelques instants seulement... N'ayez crainte Oniri je ne m'en servirais pas si je n'y suis pas poussé. En revanche si par mégarde, la vie de l'un de nous trois venaient à être menacées, je n'hésiterai pas un seul instant.

Tel était la façon dont il avait grandi, et la façon dont il percevait sa vie de ninja. Avant la création de Konoha pendant la Grande Guerre clanique, il avait grandi dans la forêt et avait apprit à chérir cette dernière. Pourtant malgré cet amour qu'il portait aux larges espaces boisés, il y avait une chose qui dépassait cela. Son désir de protection. Ses vœux de toujours protéger ses amis et ses camarades. Et aujourd'hui, Oniri et son amie étaient toute deux ces camarades. Il ne les laisserait donc pas mourir sans avoir employé les grands moyens.

- Pour que vous vous fassiez une idée, je peux toujours vous montrer...

L'instant d'après du chakra s'accumula dans le creux de sa main comme aspiré par rotation, une sphère pourpre se forma alors toujours entraîné par une vitesse de rotation défiant les lois de la nature. La lave réchauffa instantanément les quelques mètres autour des trois protagonistes laissant entrevoir le pouvoir qu'elle renfermé. Néanmoins, il n'y avait pas de raison d'en montrer d'avantage. La lave et le bois n'avaient jamais fait de bons amis. Il était, pour ainsi dire, pas très compliqué de comprendre pourquoi le Rakuzan représentait en quelques sortes le fléau de cette forêt.

L'équipe improvisée put alors faire état de la situation du côté du double de Satochi. Entre-temps, ce dernier était arrivé à destination et semblait se trouver dans les branches d'un arbre offrant ainsi une vue imprenable sur l'étonnante scène qui se déroulait sous ses yeux. Une immense cage était dressée au milieu de la forêt là où les arbres étaient dégagés, une sorte de clairière donc. Un homme gisait à terre grièvement blessé probablement mit en pièce par l'énorme bête noire que la cage contenait. Autour de cette dernière, plusieurs hommes semblaient monter la garde. C'était une scène assez suspecte, mais croiser des brigands chassant en pleine forêt n'était pas ce qui avait de plus rare. C'est alors que l'ont pu voir la bête redevenir humaine et se dresser sur ses deux pattes postérieures avant qu'une nouvelle fois, le hurlement de la bête ne retentisse à travers toute la forêt.
Le constat était sans appel et Oniri laissa échapper un mot auquel le Rakuzan ne pu déroger. "Gekei"...

La chasse au Gekei était une nouveauté ? Un standing et un business de qualité ? Toujours étant que les Gekei étaient désormais affiliés à Konoha. Satochi était donc pleinement concerné par cette affaire qui transforma son regard neutre en un regard concentré. Il commença à conjecturer pour se faire une idée de la situation, en aucun cas Pô, le Chef des Gekai n'aurait apprécié ni même approuvé ce traitement. Ce Gekei n'était peut-être pas un Konohajin, sans doute n'avait-il jamais désiré le devenir néanmoins, cela ne justifiait pas qu'il se trouve ici dans cette cage.
Cette affaire était donc à creuser, il n'y avait plus de recul possible.

- Je connais assez bien Gekei Pô, le Chef du Clan Gekei à Konoha, il n'aurait pas cautionné que l'un de ses shinobis ternissent le nom de son clan. Celui-là est probablement un solitaire, la question à laquelle nous devons répondre est "Est ce qu'il est ici de son plein grès parce qu'il veut mener une vie de solitaire loin du clan ? Ou bien est-il ici pour être le grand méchant loup de cette forêt ?" Quoi qu'il en soit nous allons devoir agir, en tant que Konohajin cette affaire me concerne à présent termina-t-il d'un ton plat.

Oniri sembla du même avis puisque demanda au Rakuzan s'il était capable de devenir invisible grâce à ses capacités sensorielles. C'était un exercice difficile qu'il n'avait pas l'habitude de réaliser sans son deuxième pouvoir. Il regarda le ciel gris au-dessus de sa tête l'air songeur. En cas de pluie, la stratégie de la Saibogu serait réduite à néant. Non, il devait la jouer plus safe.

- Je pourrais y arriver, néanmoins, j'ai pris pour habitude de masquer uniquement mon chakra, masquer ma personne va me demander un petit moment de préparation, mais ça ne devrait pas être un problème répondit Satochi avec sérieux.

La suite des évènement dépendait de sa faculté à assister Oniri dans l'ombre. Lui assurer la protection pendant qu'elle en apprendrait davantage sur cet homme en cage.
Le Jônin lui faisait confiance d'autant plus qu'elle semblait vouloir tenir son amie hors des ennuis en lui demanda de rester en retrait. Une élève et son Maître finalement ? Le Rakuzan avait ainsi encore plus de raison de protéger ces deux jeunes femmes en cas de pépin. Il ne voulait pas être témoin d'une élève orpheline de sa Sensei et inversement.

Suite à cela, il se prépara et finit à force de concentration à disparaître totalement. Mieux encore, il rendit son chakra tout juste perceptible. À ce stade seule une personne faisant preuve de dons sensoriels seraient en mesure de le découvrir. Ces brigands n'avaient pas l'air d'être des ninjas, Oniri elle serait en mesure de savoir où il se trouvait. Mieux encore, le clone du Rakuzan devait toujours se trouver dans les environs observant discrètement la scène. Satochi le savait, car il n'avait pas reçu les informations emmagasinées par le clone comme il est habituellement le cas avec des clones d'ombres. Le terrain était favorable au trio, c'était un plus lorsque l'on s'avançait vers l'inconnu.

Marchant dans les pas d'Oniri, cette dernière et Satochi finirent par se présenter devant les hommes et la cage. Oniri fit preuve de franchise et n'y alla pas quatre chemins. Elle souhait des réponses et elle les aurait. Dans l'ombre de sa camarade camouflé par ses talents, le Rakuzan attendait. Il suffirait d'un geste suspect, un seul. Pour que la situation pouvait être réglée par les mots ne devienne une affaire de poings.
Tout résidait désormais dans la faculté des hommes emplis de vices à répondre aux questions posées par la belle Sunajin.

♫:

Nous nous mettons rapidement d'accord sur la marche à suivre. Ou plutôt Oniri décide de suivre la recommandation de Satochi et je me contente d'exécuter un ordre qui me semble baigné de bon sens! Je suis ma senseï et notre coéquipier improvisé tandis que nous progressons dans les bois. J'utilise de temps à autre mon jet pack pour me donner de la poussée et gagner en vitesse mais l'environnement ne se prête guère à ce genre d'engin et je le scelle après quelques instants. Va pour le déplacement à l'ancienne...

Sur le chemin Satochi nous fait une démonstration de ses pouvoirs! Ou nous en donne plutôt un avant-goût... Une sphère qui dégage une chaleur impressionnante se crée dans sa main et je m'en écarte instinctivement. Le Yôton! Quelque chose de pratique mais de destructeur! Je n'ose effectivement pas imaginer ce qui pourrait se passer s'il venait à user de son don dans un environnement si boisé. J'espère que je n'aurai pas à le découvrir...

Je me pose toujours les mêmes questions: serai-je à la hauteur si nous devions nous battre? Arriverais-je à appuyer sur la détente de mon arme si je n'ai d'autres choix? J'aimerais bien pouvoir croire que ce sera bel et bien le cas mais je ne peux pas en être certaine. Et j'ai peur de me révéler inutile et de mettre ainsi la vie de mes deux compagnons en danger par mon inaction. Je suis perdue dans mes pensées alors que nous arrivons finalement à hauteur d'une clairière. Je pose mon regard sur le loup de taille impressionnante qui est prisonnier dans une cage en son centre et les hommes qui l'entourent. L'un d'eux semble au sol et en piteux état!

*Qu'est-ce qu'il se passe ici?*

La réponse semble évidente. Un peu trop peut-être d'ailleurs! Mes yeux me poussent à croire que le loup est la victime et le groupe d'humains les agresseurs. Mais comme Satochi le fait remarquer c'est peut-être simplement pour se défendre que ces derniers agissent ainsi. Ne tirons pas de conclusions hâtives! Encore une fois la décision est vite prise et Oniri m'ordonne d'aller prendre position en retrait et de me préparer à faire feu en cas de problèmes.

J'ai bien saisi son regard autoritaire et le fait qu'il ne vaut mieux pas discuter ses ordres. Toutefois je ne peux m'empêcher de faire un pas en avant comme pour mieux marquer ma désapprobation. Je ne suis pas déçue d'être mise à l'écart mais plutôt inquiète de ce qui pourrait arriver à ma senseï. Ça ne fait pas très longtemps que je la connais mais les liens se tissent vite entre un maître et son élève. Je n'ai pas envie qu'il lui arrive malheur...

- "Compris!" j'obtempère, consciente que ça ne sert à rien de discuter. "Bonne chance!"

Je saute sur une branche plus haute et ainsi de suite jusqu'à atteindre un arbre plus grands que ses voisins. Je trouve une ouverture dans son feuillage qui m'offre un bon point de vue sur la clairière et déploie un bouclier en demi-cercle devant moi. Je m'accroupis ensuite derrière et vérifie mon arme. Lorsque Oniri me l'a faite construire j'étais loin de m'imaginer que j'aurais peut-être besoin de m'en servir si rapidement...

- "Ici Lina!" j'appuie sur le bouton de mon oreillette. "Je suis en position!"

Je sais que ma senseï a reçu le message! Je la regarde s'approcher du groupe d'humains avec Satochi sur ses talons et je mets en joue mon arme tandis que j'appuie mon oeil contre le viseur. Ce faisant je me questionne sur ce qui a pu pousser Oniri à me donner l'ordre de me mettre en retrait. Est-ce qu'elle n'a pas suffisamment confiance en moi pour couvrir ses arrières directs ou veut-elle plutôt me ménager et m'éviter les affres d'un combat en première ligne? Je lui poserai la question plus tard...

J'entends du bruit sous mes pieds et baisse le regard pour voir deux hommes et une femme se faufiler entre les branches et se rapprocher par l'arrière de ma senseï et du Konohajin. Ils s'accroupissent ensuite à leur tour derrière des buissons sans quitter du regard mes deux compagnons. Est-ce qu'ils ont senti leur présence? Dans le doute...

- "Des invités supplémentaires sont en train de se joindre à la fête!" je chuchote à nouveau dans mon oreillette. "Ils sont une vingtaine de mètres derrière vous, cachés derrière des buissons! Deux hommes et une femme!"

Je baisse le canon de mon arme dans la direction des nouveaux venus. S'ils tentent une attaque en traître je serai obligée d'intervenir! Merde!

*S'il-vous-plaît, ne faites rien de stupide!* que je les supplie en silence. *Restez simplement tranquilles!*

Je les observe encore un instant avant de tourner subitement la tête lorsqu'un bruit sourd s'élève du sommet de la cage du loup. Un singe tout aussi gigantesque que lui vient d’atterrir sur la prison et frappe avec force sa partie supérieure. Sa force combinée à celle du loup font voler un barreau à travers la clairière. Je rêve ou ce singe vient en aide au captif? Un autre Gekei? Mais qu'est-ce qu'il se passe ici pour finir? Ce qui est sûr c'est que la cage ne tiendra pas longtemps à ce rythme...

- "Rectification! On a un quatrième invité!"

Mais ça, Oniri et Satochi l'avaient déjà sûrement remarqué! Voila qui risque de compliquer sérieusement les choses!

Musique ♫:

Les nouvelles s'enchaînaient. Je venais d'apprendre que Satochi était originaire de Konoha en plus d'être capable de maîtriser la lave, un danger d'envergure qui, au milieu de cette forêt pourrait causer bien des dégâts. Il n'était pas question uniquement de la flore, mais aussi des conséquences qu'un tel incendie pourrait entraîner sur la population local. J'espérai qu'il saurait se montrer avisé. Je ne tenais nullement à ce qu'il dévaste toute une partie de la région, simplement pour nous sauver la vie. Il s'agissait pour moi d'une raison supplémentaire de me montrer prudente. Dans l'oreillette Lina m'informa qu'elle était en position. Autour de nous la tension était à son comble. Le vent soufflait de plus en plus fort, laissant claquer les pans de nos vêtements dans l'air.

L'un des braconniers s'avança visiblement prêt à me répondre, mais son dialogue fut coupé court par l'arrivé soudaine d'un gorille qui atterrit au sommet de la cage dans laquelle était enfermé le loup. Pleine de rage, la bête poussa un hurlement avant d'abattre ses immenses poings sur la surface métallique qui céda. Le loup bipède fut libéré et la première chose qu'il fit fut de sauter à la gorge d'un de ces bourreaux. Ce dernier mourut, les vertèbres brisées sur la pression de la mâchoire du carnassier. Les braconniers brandirent leurs armes, arcs et épées en main. Le loup soutenu par le gorille commencèrent à massacrer avec hargne tout ceux qui se trouvaient devant eux. Ils ne cherchaient nullement à fuir, mais bel et bien à tuer. La situation devenait chaotique alors que mes indicateurs relevaient la présence de trois chakra différents dans mon dos.

-Satochi, occupez-vous de ce derrière et par pitiez n'utilisez pas votre maîtrise de la lave sinon je serais dans l'obligation de vous arrêter également. Lina couvrira vos arrières. Soyez prudent. Je m'occupe de ces deux là.

Dis-je en dégainant les deux pistolets des holsters attachés à ma taille. Je m'élançai aussitôt vers les deux bêtes en furies tout en activant un système de fumigène pour déployer un nuage autour de nous et usait de mon équipement de détection pour voir clairement mes deux ennemis au travers. Le temps, n'était plus à la réflexion, mais à l'action. Je vidais les chargeurs de mes armes respectivement sur le gorille et l'homme-loup qui parvinrent sans difficultés à esquiver les projectiles. Leur pouvoir de Gekei leur conférait des capacités sensorielles exacerbées. J'eus tout juste le temps de me donner une impulsion avec mes Darks Boots pour éviter un coup de griffe qui m'était destiné. J'effectuai un salto dans les airs et prenais le temps de recharger au passage. Je retombai agilement sur la cime d'un arbre. Arme au poing, j'étais prête à faire de nouveau feu, seulement le gorille m'ignora totalement pour foncer sur Satochi, déjà aux prises avec trois autres Gekei.

-Lina, arrête le, vite !

J'eus à peine le temps de m'adresser à elle via micro-casque que le loup venait d'effectuer un bon gigantesque pour arriver sur moi. Je n'eus pas le temps d'esquiver, ni de faire feu. Il me heurta de plein fouet avec une violence inouïe ce qui eut pour effet de me désarmer. Nous chutâmes tous les deux à travers les branchages. Le choc sur le sol fut lourd. La bête était retombée sur moi. Ses crocs n'étaient plus qu'à quelque centimètre de mon visage. Je pus pleinement voir ses yeux d'un bleu perçant m'aviser avec un regard emplit d'animosité. Tentant à plusieurs reprises de me mordre il leva finalement la batte pour m'asséner un coup de griffe au visage. La situation était la même. Je me revis durant cette nuit où un Gekei chiroptère m'avait fait perdre la vue à mon œil gauche.

Cette fois-ci, dans un pur élan de survie. Je parvins à placer mon bras devant mon visage. Les griffes se plantèrent dans ma chair. La douleur me parut si lointaine tant l'adrénaline gorgeait chaque vibre de mon être. Je me débâti, tentant d'attraper le fusil court attaché dans mon dos. Le loup retira ses griffes de mon bras, m'empoigna par le cou pour me soulever et m'envoyer valser contre un arbre. Je crachai du sang sous le choc. Il grogna de plus belle. Je lui adressai un sourire emplit d'arrogance tandis qu'un mince filet de sang coulait de ma bouche. Une fois encore il voulut s'élancer sur moi et de ma main valide j'attrapais mon fusil pour lui asséner un tire à bout portant. Le déluge de grenaille le fit valser sur plusieurs mètres.

-Pas cette fois...

Je lui adressai un regard noir avant d'appuyer sur la deuxième gâchette de mon arme, tirant un obus qui explosa sur le canidé qui n'eut même pas le temps de se relever. Il poussa un hurlement de douleur tandis qu'une plaie béante venait d'apparaître au milieu de son buste.

-Plutôt impressionnant pour une humaine...

Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur. Le loup se redressa en faisant preuve d'une vélocité phénoménal et ce malgré sa blessure. J'activai mon bouclier à la dernière seconde avant de recevoir sa frappe de plein fouet qui m'éjecta sur une dizaine de mètres à travers plusieurs arbres sur mon passages. Ceux-ci s'effondrèrent dans une symphonie de craquements et un tonnerre de fracas couplé à celui-là même de l'orage. Le ciel était devenu si sombre...

La découverte de ce loup bipède avait fait germer de nombreuses questions dans l'esprit du Rakuzan. Une envie de tout dévaster pour le mal fait à l'homme loup qui s'avérait être un Gekei et donc dans l'hypothèse relié à Konoha. Mais également un désir de réponse. Sato' faisait confiance à Oniri pour obtenir toutes les informations nécessaires.
L'un des hommes s'approcha même de la jeune femme, qu'elles étaient ses intentions ? Aborder tranquillement une discussion ou bien rire au nez de la jeune femme venue en dominatrice se présenter à eux ?
Pour dire vrai, nous ne serons jamais en mesure de réponse à cette question puisque tout fut subitement interrompu par un gorille géant qui vint s'écraser lourdement sur la toiture de la cage, martelant cette dernière de puissant coup de poing jusqu'à la faire céder libérant ainsi le monstre canidé qui l'habitait.

En l'espace de quelques secondes, les hommes armés furent massacrés par le loup bien épaulé par le gorille.
Le danger était réel, il fallait peut-être profiter de cette pagaille pour déguerpir et réfléchir de manière plus approfondie à la situation d'autant plus que le sens du Rakuzan était formel, il y avaient trois nouveaux chakra qui avait subitement apparu dans le dos des deux camarades improvisés, visiblement, ils étaient pris au piège.
La Saibogu demanda alors à Sato' de s'occuper des trois énergumènes qui tentaient vainement de se cacher pendant que cette dernière s'occuperait des deux mastodontes ayant mis en pièces tout un régiment de brigands.
Lina était sensé l'assister, cela devait très certainement être le prénom de la deuxième jeune fille du groupe. Une femme armée à l'image d'Oniri et donc pas conjecture une probable Saibogu.

Le brun accepta cette proposition, bien décidé à se débarrasser promptement des trois autres personnages avant de retourner prêter assistance à la Sunajin.
Toujours dissimulé, il se déplaça à la vitesse de l'éclair grâce au shunshin pour apparaître juste à côté de l'un des trois hommes. Un homme visiblement grand et bien fournit sur le plan musculaire, il était accompagné d'une femme aux cheveux violets et d'une autre garçon, plus petit et plus frêle que le premier. La cible première était ainsi évidente. La Konohajin arma sa jambe et asséna un violent coup de pied circulaire à l'homme le mieux bâtit. Il sentit son pied d'écraser sur la face de l'homme et les os de se dernier craquer sous la puissance de ce coup si soudain. Après ça, s'il n'était pas hors d'état de nuire alors cela voudrait dire que ses compétences d'ancien utilisateur du Taijutsu avaient bel et bien disparu.

Brisant ensuite son camouflage, il apparut face aux deux Gekei restant. Un regard froid animant ses yeux ténébreux. Ils étaient tout simplement les suivants. De l'autre côté Oniri semblait ne pas se débrouiller si mal, suffisamment pour que le brun se concentre sur son combat mais il fut cependant alerté par le cri de la jeune femme qui ordonnait à Lima d'arrêter quelqu'un. Détournant le regard, Satochi ne pu distinguer que la forme de celui qui l'agressait. Le gorille. Il sentit ensuite une masse imposante le frapper pour le projeter des dizaines de mètres plus loin lui faisant même sectionner un arbre ou deux sous la puissance dévastatrice de cette attaque.

Il mît plusieurs secondes à se relever, s'appuyant avec difficulté contre un rochait qui trainait non loin de son point de chute de l'autre côté la situation avait semblait-il encore plus dégénéré. La femme venait de démontrer qu'elle était également une Gekai comme en témoignait la forme qu'elle venait de prendre. Un boa constricteur prêt à une seule et unique chose, briser des os et ce dernier armé de capacités sensitives de très haut niveau avait déniché la jeune Lima en haut de son arme et le serpent entamait déjà son escalade vers cette dernière.

- Lina !! Tires !! hurla Satochi à la jeune Sunajin.

Mais Lina n'était pas la seule personne qui avait besoin d'assistance. Oniri elle aussi avait finalement beaucoup de mal à se défaire de son adversaire. Ce loup était d'une puissance incroyable et ce dernier venait de projeter la jeune femme contre un arbre. Elle était mal en point, très mal en point même. Mais elle parvint à tirer à bout portant sur la bête.
Le choc fut d'une violence incroyable laissant place à une blessure mortelle pour n'importe quelle autre personne cependant le Loup au pelage noir tenait toujours debout. La Rakuzan se devait d'agir avant que le point de non-retour soit atteint, mais le gorille de son côté semblait déjà prêt pour l'affrontement.

- Patiente un peu petit chimpanzé, j'ai des choses à faire avant de rendre ton cul aussi rouge que celui d'un babouin.

Il expulsa alors un énorme nuage de cendre noire qui vint recouvrir une large zone de la forêt Plongeant ainsi, le troisième Gekei, et le Gorille dans l'obscurité. Pire encore les cendres allaient s'attaquer à leurs yeux, les irriter, les brûler telle était la subtilité de la cendre et encore mieux le brun était capable de savoir précisément la position de chaque personne présente dans ce nuage. Plutôt pratique. Il poursuivit alors sa riposte en créant une mare de lave juste sous les pieds des deux Gekei prit au piège de cette prison cendrée. Dans la suite de sa riposte il créa une mare de lave plongeant les Gekei prisonnier dans près d'un mètre de lave. Ils allaient avoir un avant-goût d'une lave à 1500°. Leur compte était presque réglé. Mais Oniri était sous le point de tressaillir après un nouveau coup d'une violence terrible. Elle semblait s'être évanoui. Voilà qui était fâcheux.
Usant une nouvelle fois du shunshin, il apparut alors entre le loup et la Saibogu le regard empli de haine.

- Qui êtes-vous ? Je suis Rakuzan Satochi de Konoha votre clan n'est-il pas sensé avoir rejoint nos rangs ? Pourquoi faites vous preuve de tant de violence ? Je vous donne trente secondes pour répondre avant de vous transformer en croquette pour chien.

- Par ce que tu crois peut-être que tu peux me tuer gamin ? Répondit le Gekei avant de pousser un hurlement ravageur.

La situation semblait avoir dégénéré jusqu'à un point critique. Avec Oniri hors-jeu c'était une alliée d'un niveau de Jônin que le Rakuzan perdait et Lina ne pourrait pas forcément tenir tête à un montre pareil. Cela faisait pas mal de chose à gérer pour le Konohajin d'autant plus que le terrain de ne lui fournissait pas un terrain à son avantage. S'il avait pu créer sa mare précédemment, c'était uniquement parce que le terrain était dégagé. Mais ici face au loup enragé seule la forêt l'entourait. Se défendre signifiait détruire la forêt. Il ne pouvait s'y résoudre, du moins tant qui y avait d'autre solution.
Il se dirigea alors vers Oniri tournant volontairement le dos au loup, il se baissa et attrapa la jeune femme sous le dos et les genoux de cette dernière pour finalement la soulever. Elle n'était pas encore morte, mais elle avait besoin de soin.
C'est le moment que le loup choisit pour charger tête baisser.
Regardant la bête par dessus son épaule, Satochi ne put s'empêcher de lâcher un "Baka" avant qu'un voile rouge ne se dresse entre la bête le le brun.

Le manteau qu'il avait érigé avec retenu pour se protéger de l'assaut du Gekei sembla de briser. C'était tout ce dont il était capable pour maintenir sa sécurité et celle de la forêt. Cela avait été juste mais en entrant en contact avec de la lave en fusion le loup devait avoir les méninges en surchauffe, ça lui apprendrait à ne pas fournir au Rakuzan une réponse descente. Il était à présent temps de se retirer. Il disparut une nouvelle fois Oniri au bras et réapparu dans les airs lévitant comme un oiseau. Son clone lui aussi sortit de l'ombre et s'empara de Lima avant de rejoindre son original dans les airs.

- Lina, nous nous replions un moment, Oniri n'est plus en état de se battre et je ne pourrais pas venir à bout de ses monstres sans elle si je dois me retenir pour ne pas détruire cette forêt.

Entre-temps le vent avait soufflé et le nuage de cendre de Satochi s'apprêtait à disparaître, c'était pour ainsi dire le meilleur moment pour déguerpir. Et mieux encore. Ils allaient s'échapper par les airs, ils pourraient s'y déplacer plus vite, à l'abri des regards des Geki qui se lanceraient très certainement à leur poursuite et en restant hors de leur portée.
Pour l'heure, le Jônin ne voyait pas d'autre alternative pour sauver tout le monde.

♫:

Si j'avais eu le loisir d'être inattentive je me serais sûrement demandée comment les choses peuvent aussi vite dégénérer. C'est vrai quoi! Il y a une poignée de minutes on se trouvait sur le bord d'une rivière accueillante et notre seul soucis était l'orage qui approchait. Et tout d'un coup, paf! Des gekei en veux-tu en voilà et une discussion qui plus que rapidement viré en baston générale. Et dans tout ça il y a moi, Lina, perchée sur mon arbre en train d'assister à un spectacle qui me dépasse.

Je pointe le canon de ma seule arme sur le loup puis le gorille et à chaque fois je retiens mes tirs par peur de blesser mes compagnons. Accroupie derrière mon bouclier j'attends et j'hésite! Je sais bien que ce n'est pas la meilleure chose à faire mais malgré tout je rechigne à appuyer sur la détente. C'est con hein?

Je vois le gorille délaisser Oniri et foncer sur Satochi. Presque immédiatement ma senseï m'ordonne de tirer. Je vise avec soin, anticipe la trajectoire du singe et m'apprête finalement à ouvrir le feu quand je vois la jeune femme se faire percuter par le loup. Je suis leur trajectoire avec inquiétude et pousse un soupire de soulagement quand je la vois se relever. Mais elle n'a guère l'avantage et elle est blessée. Cette fois-ci je n'hésite pas et pointe mon arme en direction du loup. Hors de question qu'il bute ma senseï!

Mais c'est sans compter sans l'intervention d'un boa qui remonte le long du tronc. Satochi me hurle de tirer mais je n'en ai pas le temps. Le serpent m'attaque à une vitesse impressionnante et je lève mon bras par réflexe devant moi pour me protéger. Mon bras mécanique hein? Pas le vrai! Parce que sinon ça aurait été un brin ennuyant vous voyez? Toujours est-il que j'ai un membre d'acier qui bloque la gueule de mon agresseur. Et il est au moins autant surpris que moi! Là c'est le moment de se la jouer un peu non?

- "Hé ouais mon pote! C'est de l'acier!" petit clin d’œil au passage. "Technologie Saibogu, tu peux pas testes!"

Ouais ok, je fais la maline. Un peu trop peut-être parce que l'autre commence à agrandir sa mâchoire et s'approche dangereusement du reste de mon corps. Merde! Et je ne peux pas lutter avec sa force! Pire encore: je l'ai peut-être bloqué par réflexe mais il a une prise sur moi. Et il ne tarde pas à enserrer ses anneaux autours de moi. Là faut que j'agisse vite! J'active le bouclier dont est équipé ma prothèse et il se matérialise dans la gueule du monstre. J'augmente peu à peu son rayon et une lutte pour la survie s'engage. La pression qu'il exerce sur mon corps m'empêche de respirer. Sans parler de la douleur qui me pousse à crier! Et de son côté le boa doit tout simplement s'adapter à un disque d'énergie qui ne cesse de grandir dans sa gueule! Ok il peut l'agrandir, c'est réputé pour ça les serpents Mais... si vite? Qui sera le plus rapide?

Ben ouais, c'est moi! Un terrible craquement s'élève de la mâchoire du monstre et je comprends qu'elle est brisée! J'en profite pour retirer mon bras et décocher un tir droit dans sa gueule. Insuffisant pour le tuer mais bien assez pour qu'il tombe au sol et me libère de son emprise. Lina, un! Gros serpent méchant, zéro!

- "Quand on te demandera qui t'a fait ça tu diras que c'est Lina Saibogu, de Suna!" badass! "Souviens-t'en!"

Purée j'adore me la raconter en fait! C'est une victoire un brin inespérée mais, hé, l'essentiel c'est de gagner non? Enfin, gagner... Disons que l'autre est encore capable de se battre puisqu'il revient à la charge. Cette fois-ci j'abandonne l'affaire et me déplace de branches en branches avant de changer carrément de perchoir. D'autant plus qu'Oniri a été projetée avec force contre des arbres et que son état semble grave. Satochi s'est porté à ses côtés mais le loup continue de les menacer!

Voir ainsi ma senseï me fait bien plus de mal que je ne le pensais! Je comprends que des liens dont je n'avais pas idée se sont tissés plus vite que je ne le pensais. J'ai des frissons dans le ventre rien qu'à la regarder. Mais j'ai aussi un désir de revanche encore plus inattendu qui se fraie peu à peu un passage dans mon esprit. Je viens même à envisager le plaisir que j'aurais à tuer ce loup qui entend tuer Oniri. Alors je ne réfléchis pas vraiment et je m'élance dans leur direction, l'arme levée devant moi!

Et j'appuie sur la détente! Je tire au jugé tandis que Satochi emmène la jeune femme à l'abri. Il dresse derrière lui un mur de lave qui bloque leur poursuivant. J'en profite pour incliner ma trajectoire et adopter un angle d'approche qui me mène droit sur le flanc du gekei. Je saute et mon jet pack apparaît à nouveau dans mon dos tandis que j'amorce un piqué, le pied en avant.

- "Hé, toi! Ne touche pas à Oniri-sens... hey!"

Non je vous rassure, si je termine ma phrase comme ça c'est parce qu'en plein vol Satochi - ou son clone plutôt! - me capte et m'éloigne de la zone. Je me débats quelques instants, aveuglée par l'envie de bousiller ce gekei. Mais les mots du jeune homme me ramènent à la raison et me font émerger d'une rage dont je fini par m'étonner. Oniri! Oui, il faut battre en retraite pour s'occuper d'elle! La seule chose qui compte pour l'instant c'est elle! Lina, reprends-toi!

- "D'accord!" je lui décoche un signe positif de la tête. "On se retrouve où on s'est rencontrés pour la première fois!"

Je me libère du clone et prends mon envol tout en lâchant des fumigènes derrière-moi! Si on se sépare on a plus de chance de les semer non?

******

Quand j'arrive vers la rivière Satochi et Oniri sont déjà là! J'atterris sans grande classe sur le sol et fait disparaître mon jet pack avant de m'approcher de ma senseï. J'essuie d'un revers de la main le filet de sang au coin de ses lèvres et sort ma gourde pour la faire boire.

- "Oniri-senseï?" je claque des doigts devant ses yeux. "Hé ho, il y a quelqu'un?"

J'échange un regard inquiet avec le Konohajin puis reporte mon attention sur la jeune femme. Je ne suis de loin pas douée dans les arts médicaux à mon grand désarroi. Alors je fais avec les moyens de bord et je verse tout le contenu de ma gourde sur son visage. Ça peut aider pas vrai?

Musique ♫:

Il aurait facilement put se débarrasser de cette humaine. Un simple coup aurait suffit pour mettre un terme à sa vie. Son identité lui importait peu. Elle allait mourir. Tsumetai, était dans un état de rage tel qu'il de faisait plus aucune distinction entre le bien et le mal, tout ce qui lui importait étant de tuer, de venger la mort de sa bien aimée.

Seulement un opportun vint interrompre sa frénésie meurtrière. Rapidement il fit jaillir une colonne de feu depuis le sol, mais sa vélocité naturel couplé aux sens aiguisés du lycanthrope lui permirent d'esquiver avec aisance cette attaque d'un simple bon en arrière. Dans la seconde qui suivit une autre humaine arriva en voulant l'abattre, pointant une étrange arme dans sa direction. Une fois encore il du s'en remettre entièrement à ses facultés sensorielles pour anticiper la venue du projectile qui fusa dans sa direction. Ses griffes se refermèrent sur sa paume. A l'intérieur se trouvait la balle stoppée en plein vole.

A ce stade il était pratiquement invincible, nul ne pouvait le vaincre tandis que la rage imprégnait chaque fibre de son être. Il poussa un grognement guttural prêt à en finir, à déchiqueter tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Seulement, une poigne des plus redoutable le saisi par l'épaule afin de le retenir tandis que ses proies s'envolaient pour prendre la fuite.

Tsumetai tourna la tête et se retrouva face au gorille qui l'avait libéré. Il s'agissait de Daren l'un de ses compagnons de voyage.

-Arrête. C'est terminé. Dit-il dit d'une voix rauque.

Le loup l'écoutait à peine, ses sens demeuraient toujours aux aguets, les oreilles dressées. Son instinct de poursuite l'appelait à pourchasser ces proies. Daren reprit brusquement sa forme humaine, et saisi les deux épaules de l'animal pour l'obliger à le regarder dans les yeux.

-Arrête ! Les braconniers sont morts. Tu ne peux plus rien faire. Les poursuivre ne la ramènera pas...

A ce moment l'orage gronda de plus belle. La pluie se déversa brutalement sur la forêt, étouffant ainsi les odeurs des shinobis en fuite. Comprenant qu'il ne pourrait retrouver leur trace, Tsumetai fit l'effort de se calmer. A son tour il recouvra sa forme humaine. Celle d'un homme aux long cheveux sombres et on regard de glace. Pourtant, ses traits conservaient toujours une certaine bestialité. Ses crocs étaient apparents, ses oreilles pointus, comme s'il éprouvait des difficultés à conserver cette apparence.

Daren l'entraîna dans la clairière là ou se trouvait ses autres compagnons. Onda l'ours sonné par l'attaque du Konohajin, Milena le serpent (qui s'efforçait de remettre sa mâchoire en place après sa joute contre le bouclier de Lina) et Shiro, le jeune et frêle faucon du groupe.

-Qu'est-ce qui s'est passé? Demanda Milena en mâchant ses mots.

-Ils se sont enfuis, mais ce n'est pas important. Nous ferions mieux de partir avant que les choses ne dégénèrent davantage.

Instinctivement l'ensemble du groupe se tourna vers Tsumetai resté légèrement en retrait et qui tremblait de rage.

-C'est ce soir? Demanda Shiro, qui, comme à son habitude s'attelait à enfoncer les portes ouvertes.

-Oui, pour ne rien arranger... Répondit Daren.

Le jeune faucon grimaça.

-Ne traînons pas. Récupérons des vêtements sur ces braconniers puis partons.

En effet, le fait d'être Gekei comportait de nombreux inconvénients dont celui de se retrouver nu après chaque transformation. Le groupe s'attela donc à récupérer de nouvelles affaires. Trempés jusqu'aux os, mais de nouveau vêtu, Onda parcouru les environs du regard. Nul ne pouvait le voir a en raison de l'obscurité de l'orage, mais son visage afficha une mine décomposée.

-Où est Tsume?

Il venait de disparaître. Sans doute parti à le recherche de ces fameux Shinobis. La perte de sa compagne l'avait plongé dans un désespoir hystérique. Cependant, il n'y avait pas que cela. Tsumetai Ookami appartenait à une catégorie particulière de Gekei. Son corps captait naturellement l'énergie Senin des rayons du soleil reflétés par la lune. Cela lui conférait un pouvoir monumental au point où ce trop plein de puissance lui faisait perdre le contrôle de lui-même. Et ce soir, la lune allait être pleine...

_____________________________________

De l'eau tomba sur mon visage. J'ouvris les yeux lentement, confuse. Il me fallut un long instant pour réaliser ce qui se passait. Je me trouvais dans les bras de ce dénommé Satochi et Lina était penché sur moi, dévorée par l'inquiétude. Les paupières à demi-close je tentai tant bien que mal de reprendre contenance. Un lourd grondement s'éleva depuis le ciel. L'orage était finalement sur nous. La pluie s’abattait sur nous. Lentement mes forces me revenaient en même temps que les souvenirs. Ce loup... ces gekeis... Ils étaient terriblement fort...

-Vous allez bien ?

Sans doute était-ce à moi qu'il aurait fallut poser cette question, mais mon esprit abasourdi par le précédent choc ne pouvais raisonner convenablement. Je me redressai faisant fi des éventuelles protestations. Je me retrouvais assise au milieu de l'herbe humide. Un rapide coup d’œil dans les environs me permis de comprendre que nous étions retourner à notre point initial non loin de la rivière. Ma moto était encore présente, faisant face à une forêt en proie aux flammes. D'immenses volutes de fumées s'élevaient dans le ciel sous l'action de l'eau et de la lave. Si l'orage n'avait pas été là, tout aurait été perdu. Nous faisions face à un bien triste spectacle de désolation.

Une grimasse de douleur trahis mon visage lorsque je voulus lever le bras gauche. Je me mettais debout contre toute attente, retirant mon gilet de cuir pour me retrouver en débardeur malgré la pluie. Mon avant-bras gauche mit à nu révéla trois profondes marques de griffures successives les unes à côté des autres. La pluie continuait de tomber et elle se mêlait à mon sang, qui en un mince filet ruisselant venait s'échouer sur le sol. Je restai un long instant dubitative à fixer mes plaies.

-Nous ferions mieux de trouver refuge. Nous ne pouvons rien faire de plus dans de telles conditions.

Lentement, comme si de rien n'était je me dirigeai vers ma moto pour en sortir un kit de soin. J'entrepris moi-même de soigner ma blessure du mieux que je le pus, resserrant finalement le bandage avec mes dents. Pour moi la douleur physique était si dérisoire.... Une fois terminé je me retournai vers le Konohajin.

-Je vous remercie pour votre aide Satochi-san, peut-être accepteriez-vous de nous accompagner jusqu'à ce que l'orage prenne fin ? Il serait dangereux d'arpenter ses contrées seules alors que des créatures aussi puissante rôdent.

La vérité était que je m'inquiétai surtout pour Lina. Dans mon état je savais que je ne serais pas en mesure de la protéger si de nouveaux danger venaient à nous faire face. Je voulais une fois de plus pouvoir compter sur cet homme. D'un geste du poignet je fis rugir le moteur de mon véhicule. De son côté mon élève venait de faire apparaître sa propre monture. Je lançai alors un regard insistant vers le Konohajin, l'invitant à monter avec moi pour nous éloigner le plus rapidement possible de cette forêt.

Ils étaient finalement retournés au point de départ, là où ils s'étaient tout trois rencontrés, là où ils avaient entendu le rugissement de ce Gekei furieux, là où tout avait commencé en sommes.
Oniri n'était pas dans le meilleur des états. Après son atterrissage, la Saibogu dans les bras, le brun s'improvisa coussin de soutien et garda la Sunajin contre lui. D'autre part Lina arriva quelques instants plus tard et vint rapidement auprès de sa sensei. Une information qui ne fît plus aucun doute lorsque la jeune Sunajin l'appela ainsi en essayant de la réveiller.
Elle avait l'air inquiète du moins c'est ce que le regard qu'elle lança au Rakuzan sembla traduire.

- Ne t'en fais pas, elle est simplement évanouit elle a besoin de repos répondit Satochi pour rassurer la deuxième Saibogu du groupe.

Les minutes passèrent, et à force de verser de l'eau sur le visage d'Oniri cette dernière finit par entrouvrir les yeux avant de peu à peu revenir à elle.
La première question qu'elle posa fut pour savoir si Lina et Sato' allait bien... Une question plutôt vide de sens lorsque l'on regardait et comparait plus en détail les blessures de chacun..

- Oui, tout va bien n'ayez crainte.

Il était certain que la Saibogu avait énormément prit cher lors de ce combat. Le Rakuzan en était venu à penser pendant le retour au point de rencontre qu'il aurait peut-être dû s'occuper du Loup...
Mais à cet instant précis, l'orage tonnait et la pluie commença à frapper sur Tori. Rien de comparable à une pluie d'Ame no Kuni, ce pays constamment plongé sous une pluie diluvienne mais néanmoins les pluies n'étaient pas ce qui arrangées Satochi en prélude d'un éventuel affrontement.

Ces Gekei avaient été d'un niveau incroyable, il ne faisait nul doute que s'ils en avaient le désir,ils parviendraient à retrouver le trio, la pluie les ralentirait surement mais pas au point d'entraver totalement leurs entreprises.
C'était pourquoi et à juste titre comme le proposa Oniri, il fallait se casser de cette rivière et de cette forêt et trouver refuge rapidement. La Saibogu fît alors une requête qui éclaira le visage du brun tandis que l'eau de pluie ruisselait sur ce dernier.
Il ne pouvait pas refuser cette proposition, sa façon d'être le lui refusait et puis il devait en apprendre d'avantage sur ce Gekei afin de fournir un rapport à Pô une fois de retour à Konoha. Cette histoire concernait les Gekei et le Chef du Clan souhaiterait naturellement tout savoir de cette sombre histoire impliquant des membres de son clan.

- Vous n'avez pas à me remercier, je n'ai fait que mon devoir, et j'accepte volontiers de rester avec vous jusqu'à ce que vous aillez reprit des forces.

Ceci dit, il était temps de mettre les voiles, ou plutôt les gaz. Chacune monta alors sur sa moto et Oniri invita le Rakuzan à monter à l'arrière de la sienne. C'était la première fois qu'il ferait un tour de cette engin, cela promettait d'être marrant !
Et ça le fut ! Les sensations étaient tout simplement géniales, une sensation de liberté totale, cela ressemblait un peu aux sentiments que vivaient Satochi lorsqu'il volait bien qu'il se serait volontiers passé des frappes incessantes de l'eau sur son visage et sur l'ensemble de sa peau pas ou peu recouverte de ses vêtements.

Ils avancèrent dans l'inconnu alors que le ciel au-dessus de leurs têtes grondait, de longues dizaines de minutes à rouler s'écoulèrent avant que Satochi parvienne à capter de loin quelques chose qui pourrait peut-être les aider.
Se penchant au-dessus afin de l'alerter il pointa ensuite son bras dans la direction à suivre.
Bifurquant agilement, ils arrivèrent donc au pied d'un rocher haut de plusieurs mettre dans lequel une ouverture avait été faite. Il se situait au beau milieu des plaines herbeuses et offrait une belle visibilité.
A l'intérieur, un sorte de grotte s'enfonçait sur une dizaine de mètre.
Le brun interpela alors les deux Saibogu.

- Il y a de la place, c'est sec... ça devrait faire l'affaire. Reposons-nous ici qu'en dites-vous ?

Il s'installa alors en tailleur et rassembla des gros cailloux qui trainaient non loin autour de lui et les rassembla. Il cracha ensuite un fin filament de lave qui se déposa sur les roches et dégagea immédiatement de la chaleur. Il n'avait pas de bois et avec ce temps pluvieux, tout bois ramassé serait certainement humide.
En revanche, il n'était pas impossible que Lina ou Oniri possède quelques choses de plus efficace pour faire du feu. Après tout elles disposaient toute deux d'un éventail assez impression de gadget en tout genre.

Satochi s'appuya alors dos contre l'une des parois de la grotte et se mit à songer aux épisodes vécus précédemment l'air dubitatif.

L'orage continuait de gronder. La pluie battante s'effondrait avec force sur les plaines de Tori. La nuit survenait et était plus sombre que jamais. Avec de telles intempéries il était peu probable que ces Gekei parviennent à nous retrouver. Ainsi nous laissâmes les heures défiler tout en reprenant nos forces dans l'anfractuosité de cette grotte. Nous nous étions servit de nos motos afin de boucher l'entrée et j'avais disséminé de nombreux capteurs dans les environs afin de prévenir de la présence d'éventuelles intrus. Je me retrouvais assise en tailleur dans un coin de cette grotte, face à Satoshi ainsi qu'à ce foyer improvisé fait de lave dont les émanations de chaleurs suffisait à nous préserver du froid. De mon côté j'avais sorti plusieurs tubes de lumière fluorescent nous fournissant un éclairage tamisé suffisant pour nous permettre de nous distinguer les uns des autres.

La contraste entre la source de chaleur et la lumière bleuté, confiait à la roche en fusion des nuances de mauves et de pourpre assez fascinante. Pour peu, au vu de notre cadre et de notre contexte nous aurions presque pu nous croire dans un autre monde. Hors, nous étions dans la réalité, et cette dernière se révélait plus redoutable que jamais. La blessure au niveau de mon bras continuait de m'élancer douloureusement bien que je ne laissai rien paraître. Lina commençait à s'endormir, tombant certainement de fatigue après ce long voyage ainsi que toutes ces émotions. Moi de mon côté je ne comptais aucunement fermer l’œil de la nuit, jugeant qu'il serait préférable de monter la garde.

-Après cette nuit vous feriez certainement mieux de retourner à Konoha afin d'effectuer un rapport détaillé au chef de clan des Gekei, Satoshi. Il se pourrait que vous deviez prendre des mesures adaptés. Je vous invite cependant à la plus grande des prudences. Nous avons pus constater à quel point ils étaient forts.

Je parlais d'une voix calme, mais mes paroles se répercutaient avec échos sur la roche de la grotte. En repensant à tout ceci je me disais que cette affaire n'était aucunement de notre ressort. Nous étions déjà investi d'une mission particulière et nous impliquer dans cette nouvelle histoire ne ferait que ralentir notre progression. Par ailleurs nous n'étions aucunement préparé à leur faire face. Ajoutons à cela notre manque d'informations et tenter d'affronter des adversaires aussi nombreux serait suicidaire.

-Parlez en également à votre Hokage et n'hésitez pas à contacter Suna. Nous pourrons vous venir en aide si nécessaire.

Après coup je m'adossai un peu plus confortablement contre la paroi, gardant mes sens en éveil malgré et jetant parfois des regards discret à l'écran digital attaché à mon poignet. Il n'y eut rien à signaler durant le restant de la nuit. La pluie faisait son œuvre et aucun prédateur nocturne n'osait sortir de sa tanière. Lorsque les premiers rayons de l'aube s'infiltrèrent dans la grotte je fis la première à me redresser. Agitant énergiquement les doigts, je défis le bandage entourant mon bras pour révéler une peau saine dénuée de toute forme de mutilation. Mes blessures s'étaient déjà complètement résorbée. Je ne savais pas si je devais me réjouir ou m'horrifier de ce constat. Étais-je seulement humaine ? Tel fut la question qui arpenta mon esprit durant les jours qui suivirent. En effet, suite à ce sombre interlude, nous nous séparâmes, du Konohajin pour reprendre notre route. La suite de la cartographie se passa sans problème, essentiellement parce que j'avais pris soin de nous écarter le plus possible de la forêt. Une fois la totalité des relevés effectués nous retournâmes à Suna pour rédiger nos rapports.

Fin: