PNJ:

L'été avait désormais prit place dans le désert. L'astre diurne, plus incandescent que jamais, brûlait dans le ciel. Malgré le climat particulièrement hostile les shinobi de Suna continuaient d'accomplir leurs missions. Kawaguchi Tsukiko était l'une d'elle. Chargée la veille de devoir escorter un groupe de marchand à travers le désert. Ces derniers étaient parti de la capital, Odaichi, pour se diriger vers l'est, jusqu'au pays des rivières.

La troupe se composai de sept personnes dont la jeune Kunoichi ainsi que de deux chameaux. La version officiel étant que ces derniers devaient troquer de nombreuses marchandises avec le pays voisin. A première vu, il s'agissait d'une simple mission de routine. Cependant officieusement les choses étaient bien différentes.

Akashi Kenryu se trouvait au milieu du groupe. En tant qu'ancien donneur de mission, il avait fomenté cette dernière de toute pièce et ce pour diverses raisons.

La première étant que lui et sa sœur devaient par tous les moyens quitter le Pays du Vent. A son sens cette dernière n'avait que trop souffert par sa faute. Il n'avait pas été en mesure de la protéger ce qui l'avait menée à se faire kidnapper.

La seconde raison venait du fait qu'il souhaitait rencontrer Kawaguchi Tsukiko. De toutes les personnes ayant reçu l'invitation à Yuki, elle était celle en qui il avait le plus confiance. Il avait eut vent de certains faits à son sujet qui la rendait plus apte de discernement parmi les quatre conviés par Hélios. Par ailleurs, elle appartenait au clan des façonneurs de sable ce qui faisait d'elle la personne la plus propice à faire face à la suite des évènements.

Et il y avait une troisième raison, mais celle-ci n'était dû qu'à un pressentiment pour Akashi.

Marchant parmi les dunes, le groupe continuait son avancée depuis maintenant plus d'une heure. Le jeune homme et sa sœur portaient de longues capes à capuchon afin de cacher au mieux leurs identités. Lorsque tous s'arrêtèrent pour faire une halte, l'ancien chuunin de Suna en profita pour s'adresser à la Kawaguchi.

Cette dernière menait avec elle trois étranges créatures. Des fennecs. Dont un qui somnolait enroulé autour de son cou. Akashi resta un instant interdit devant cette ménagerie du désert.

Il se reprit tandis que l'un des fennecs s'amusait à inverser les rôles en avisant le jeune homme comme s'il était une curiosité de la nature.

-Kawaguchi Tsukiko? J'ai à vous parler...

L'ancien chuunin rabattit son capuchon en arrière en sachant pertinemment que son visage ne dirait rien à son interlocutrice. D'une certaine façon, il tenait à ce que cela reste ainsi.

-J'aimerais savoir si vous aviez reçu la lettre du comte Hélios vous invitant à aller à Yuki no Kuni. Si tel est le cas dites-moi qu'elle va être votre réponse. Vous devez savoir certaine chose à son sujet.

Akashi hésita un instant. Ce qu'il avait fait. Apposer un sceau de nécromancie sur le cadavre d'une Sunajin était un acte passible de haute trahison. Il ne craignait pas la prison, mais il craignait l'idée d'abandonner sa sœur une fois de plus. Aussi préféra-t-il ne pas dire toute la vérité.

-Je... Des hommes originaires du pays des neiges m'ont demandés de surveiller Saibogu Oniri. J'ignore pourquoi, mais j'ai pu à plusieurs reprises surprendre des brides de leur conversation. Ils ont fait référence à une éclipse qui aurait lieu dans un peu plus d'un mois, mais également à des ruines présentes dans le désert. Je voudrais m'entretenir avec vous au sujet de ces dernières.

Il marqua une pause, ne sachant pas trop si elle allait le croire ou non, lui faire confiance ou pas. Toujours fut-il qu'il tenait à se racheter pour ce qu'il avait fait. Son regard perçant devenait plus affirmé à mesure qu'il prenait de l'assurance.

-Vous êtes du clan Kawaguchi. Avez-vous déjà entendu parler de ceux que l'on appelait les "Bâtisseurs" ?


Il ne restait plus que trente-six jours avant l'éclipse...

Résumé:

Elle ne comprenait pas cette ordre de mission subite, lui demandant d’accompagner un groupe de voyageurs jusqu’à la Capitale du Pays du Vent, soit Odaichi. Ne servira-t-elle pas davantage à la reconstruction de l’entrée ou à l’amélioration des défenses ? Ou alors espérait-on qu’elle apporte des réserves et ressources pour les civils et shinobis épuisés de la Capitale, suite à un entretien avec le Daimio ? Si oui, où était une lettre d’introduction ? Pouvait-elle prétendre qu’une seule rencontre suffisait pour exiger une séance promptement et subitement ? Ou alors, n’avait-elle rien à faire et on se débarrassait d’elle tout bonnement dans une mission lambda ?

Elle ferma les yeux, réfléchissant longuement aux derniers événements. Doucement mais sûrement, elle humait l’air frais du soir, appréciant « presque » le doux contact des grains de sable s’envolant selon les caprices du vent. Elle profita d’une halte des voyageurs au bout d’une seule et ridicule heure pour s’éloigner avec ses Fennecs. Ces derniers n’avaient cessé d’exiger une sortie en plein désert depuis leur invocation, et elle souhaitait les rendre « heureux » afin d’assouplir leur caractère, et les rendre supportable au quotidien, loin des gémissements et plaintes constants.

Malheureusement, à peine s’était-elle un tantinet éloigné qu’une des ombres du groupe se détacha de ce dernier pour venir parler avec la Kawaguchi.

- A quel sujet souhaitez-vous vous entretenir ? demanda la blonde en gratouillant le haut de crâne du Fennec enroulé autour de son cou.

A peine avait-elle demandé, qu’il enchaîna. Autant dire que les paroles ne plurent guère à la jeune femme. La mention à cette fameuse lettre ou encore aux racines profondes du clan Kawaguchi ne lui plurent guère. Une colère qui était de plus en plus visible – et audible. En effet, Numiluna, la boule de poils, poussa un cri suraigu, les jumeaux revinrent bien vite, grognant, jappant à l’intention de l’inconnu. Le clan ou plutôt la « Famille » était une notion sacrée pour ces pactes, les plus vieux des Kawaguchi, et qu’un parfait inconnu le sache ne les plaisait pas. Il était « parfait » car aucun sang de Kawaguchi ne coulait dans ses veines.

Ils pouvaient le ressentir.

- Je suis curieuse de savoir la façon dont vous avez lu mon courrier, ou ceux des autres Sunajins invités, demanda-t-elle en lançant un regard de plus en plus noir à l’égard de ce dernier.

Effectivement, elle avait lu la lettre et avait pris sa décision, sans en informer encore ce mystérieux compte. Elle allait s’y rendre évidemment car l’idée que l’on s’amuse d’un corps de mort, ou de la mort elle-même, la dégoûtait. Bien trop de civils étaient morts, comme shinobis. Ils méritaient une sépulture et un repos décent … définitivement. Cependant, elle ne comptait s’y rendre que selon ses propres modalités, auxquelles elle réfléchissait encore, tentant de ne pas tomber dans un piège éventuel. Elle était lasse d’être prise dans la trappe.

Commençons par ce mystérieux personnage, il était un vrai casse-tête. Pour le contenu de la lettre, Il le savait car soit il l’avait espionné, soit il faisait partie d’une sombre machination.

Elle ne saurait dire quelle option, et surtout si elle était sur la bonne voie tout simplement. Elle préférait donc prendre son temps, et interroger gentiment et agréablement cet homme. Si certains sunajins semblaient adeptes de la violence, Tsukiko avait une méthode plus douce, plus moralisatrice et surtout, plus cachée et douce.

Par ce contact visuel, elle enclencha un genjutsu basique et adorable, qu’elle améliorait au quotidien récemment. Le principe était simple : elle distillait un sentiment de culpabilité au moindre mensonge ou turpitude, et cette légère accélération du rythme cardiaque en plus de celle due naturellement à un mensonge suffisait amplement pour que ses Fennecs le détectent, et la préviennent.

- Et comment êtes-vous au courant de cette vieille histoire des « Bâtisseurs » ? demanda-t-elle avec une nouvelle suspicion.

Les initiés à l’histoire des Kawaguchi étaient rares. Récemment, effectivement, lors de quelques fêtes ou cérémonies ouvertes à tout le village, le clan appréciait parlait rapidement de son histoire et de la force de son art –mettant l’accent sur la solidité des bâtiments plutôt que sur leur ingéniosité ou beauté -. Mais jamais, ô grand jamais, les galeries souterraines n’avaient été évoqué à quiconque. Certaines personnes pouvaient tomber dessus malencontreusement mais ne faire aucun lien avec les manieurs du sable en raison d’une architecture et d’un style changeant– une construction s’étant étendue sur des centaines d’années, tantôt une nécessité, tantôt un entraînement, tantôt un jeu, tantôt un duel… -. Seuls les membres les plus éminents du clan étaient au courant de tout cela ou encore que les quelques grottes étaient une des nombreuses ouvertures pour le réseau souterrain gigantesque, gargantuesque s’étendant sous tout Kaze , vestige des premiers Kawaguchi.

Tsukiko n’avait eu connaissance que suite à une malheureuse tradition, puis en farfouillant dans le coffre offert par le chef de clan où il y avait une explication détaillée de la raison du réseau, de son ingéniosité et de son danger. Hormis les pactes propre au clan, plus personne n’était apte à guider quiconque dans ce véritable labyrinthe, à moitié enseveli ou à moitié piégé par divers arts ninjas ou civils.

Pourquoi cacher son existence autant que possible ? D’une, c’était une retraite possible pour tout Kawaguchi. De deux, pour son grand danger. On pouvait y entrer … mais sans guide ou une connaissance particulière d’une ou à deux sorties précises et sécurisées, c’était la mort assurée, chakra ou non, shinobi ou non, doton ou non … Car, le clan ne s’était pas limité à creuser à quelques mètres. C’était à une « trop » grande profondeur. A peine la roche était-elle brisée, que le Shinobi était à court de force, et se voyait ensevelir par le sable qui attendait patiemment à l’extérieur – ou par-dessus.

- Parlez donc, dites-moi clairement vos attentions celui-qui-n’a-pas-de-nom, ou celui-qui-ne-se-présente-pas. La courtoisie ne semble pas être votre fort, dit-elle avec une grande assurance, cependant extrêmement sur ses gardes.

Il s'était attendu à ce que la Kunoichi ait un fort tempérament, mais pas à ce point. En soit, cela ne l'étonnait guère qu'elle ait put être amie avec Oniri. Entre l'autre Ketsueki et le Yamada l'entourage de la Saibogu semblait n'être composé que d'individus assez haut en couleur. Au milieu de toutes ces excentricités, le jeune homme avait l'impression d'être presque trop normal.

Quelque peu gêné il se gratta l'arrière du crâne. La culpabilité qui l’habitait depuis qu'il avait accomplit sa dernière mission vint à resurgir brusquement. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi ce qui l'agaçait fortement car, cela l'empêchait de centrer ses idées. A aucun moment il ne voulait faire de faux pas au risque de divulguer des informations qui pourraient à nouveau mettre en péril sa sœur.

-Je suis au courant pour ces lettres, tout simplement parce que je me suis assurée qu'elles parviennent entre vos mains.

Akashi se sentait prit entre deux étaux. D'une part il éprouvait le besoin de racheter ses fautes en essayant d'aider les Sunajin du mieux qu'il le pouvait, mais de l'autre il ne pouvait trop en dire au risque de s'attirer les foudres de ceux qui l'employaient.

-Comme je vous l'ai dis, je n'ai fait que surprendre une conversation. Je ne sais rien concernant ces Bâtisseurs ou certainement moins que vous. J'espérai justement que vous puissiez m'en apprendre davantage à leurs sujets.

Ses yeux de glace se posèrent un instant sur les trois fennecs qui jappaient agressivement à son encontre. Il fronça des sourcils ce qui eut pour effet de redoubler leur véhémence. L'idée de les envoyer valser à l'autre bout du désert d'un coup de pied adroitement placé lui traversa l'esprit. Cependant il se ravisant, pensant que ce ne serait sans doute pas la meilleur solution.

Alors, il soupira longuement, cherchant à se calmer.

-Je cherche à protéger quelqu'un qui m'est cher et de ce fait je ne puis hélas vous en dire davantage. J'espère que vous comprendrez.

Il du se faire violence pour ne pas se retourner et adresser un regard a sa frangine qui était derrière, isolée du groupe.

-Appelez-moi Edge. Cela suffira pour cette conversation.

Pas un seul instant il ne cherchait à cacher le fait qu'il s'agissait d'un surnom. Incontestablement, il n'arrivait pas à mentir à cette femme. Quelque part elle l'effrayait. Et d'une certaine façon cela l'amusait. Il lui adressa un sourire difficilement définissable avant de reprendre la parole.

-Vous avez très certainement entendu parler de ces ruines. Celle du « Soleil Levant » qui se trouvent très exactement sur notre route. Elles servent habituellement de refuge pour les commerçants lors des tempêtes de sables. Ces hommes ont y ont fait référence ainsi qu'aux Bâtisseurs Kawaguchi. D'une façon que j'ignore, elles semblent avoir un lien avec toute cette histoire concernant le Pays des Neiges et l'invitation d'Helios.

Le nouveau nommé Edge s'efforçait de parler d'une voix calme qui se voulait réconfortante. Il comprenait que le conflit ne mènerait à rien et qu'il avait meilleur temps de tenter de calmer le jeu.

-Voilà vous savez autant que moi, hormis ce que je ne puis vous dire. Bientôt je partirais et plus jamais on ne me reverra à Suna. Cependant avant de disparaître j'aimerai pouvoir vous offrir mon aide. Les ruines ne se trouvent qu'à quelques kilomètres de notre position actuelle. Nous pourrions aller les visiter.

Ce faisant, il s'accroupit pour se retrouver à hauteur des deux lascars aux poils hérissés. Il tendit lentement la main vers eux en signe d'apaisement, même s'il s'attendait à se faire mordre les doigts en retour. Parce qu'il avait confiance, il redressa les yeux en direction de la Kunoichi pour l'aviser d'un regard intense.

-Vous pouvez penser qu'il s'agit d'un piège et au vu de mon discours tout laisserait à penser que vous auriez raison. Néanmoins, supposons un seul instant que je dise la vérité. Cela n'en vaudrait-il pas la peine ?

Les propos de ce fameux « Edge » n’eurent le don que de la rendre encore plus suspicieuse. Premièrement, Il refusait de révéler son identité et lui donna un surnom, inventé ou non sur le tas, pour tout le reste de la conversation. Elle ne pouvait s’empêcher de réfléchir sur les différentes possibilités mais elles étaient bien trop vastes pour qu’elle puisse se permettre de s’y attarder. Deuxièmement, il semblait être un « homme menacé » et ce genre de « spécimen » était un véritable double-tranchant. Tantôt il pouvait ressentir une once de culpabilité et tenter d’aider la partie « adverse », tantôt il pouvait être bien trop effrayé et, encore, être sous les ordres du mystérieux maître-chanteur – ce fameux Helios ?-. Troisièmement, et voilà le plus surprenant, il semblait faire un lien entre les ruines des Kawaguchi du Pays du Vent, désert aride et sec, et le pays de la Neige, un désert de glace et de neige.

- Les ruines ne se trouvent qu'à quelques kilomètres de notre position actuelle. Nous pourrions aller les visiter.

Kawaguchi Tsukiko, si sûre d’elle en apparence, tressauta soudainement et son regard laissa paraître une profonde peur. On pourrait prétendre que ce n’était qu’une affaire de quelques secondes et que tout était caché sous des traits durs et froids mais non. Plus que jamais, la blonde montrait son total désaccord avec cette dernière phrase sous forme d’un regard extrêmement noir, mais également empreint d’une profonde fragilité, séquelle de sa dernière visite dans ces fameuses ruines.

Elle ne voulait pas y retourner.

La seule pensée de se retrouver à nouveau enseveli sous terre, être plongée dans ce noir opaque et respirer une poussière chaude et lourde eut le don d’éveiller cette anxiété, toujours et constamment présente au fin fond de son cœur. Son rythme cardiaque s’accéléra, des sueurs glacées traversèrent tout ce corps et une foule de souvenirs s’empara d’elle. Son emprisonnement dans cette illusion de sable, la tête du bandit explosant dans un fracas d’os et de jets de sang ou encore ses longs mois d’isolement entre quatre murs.

Elle ne voulait pas y retourner … et personne ne l’y traînera.
Jamais.

Numiluna sentit la colère aveugle qui s’empara soudainement de Tsukiko, et commença à s’agiter, ou encore à prononcer à une vitesse folle son prénom et toujours avec une voix plus forte et plus aigüe. Les Jumeaux se désintéressèrent immédiatement de l’étranger pour se retourner vers leur invocatrice, et plonger leur regard de canidé dans celui de l’humaine. Elle ne voyait plus rien, et n’écoutait plus rien. Elle était comme … possédée.

- Personne ne mettra plus jamais les pieds dans ce lieu maudit ! Et personne ne m'y traînera une seconde fois !dit-elle en haussant dangereusement la voix. M’entends-tu ? Personne. Hormis la mort, on n’y trouve rien. Veux-tu savoir pourquoi ?

A peine avait-elle prononcé ses mots qu’elle concentra son chakra et happa le fameux « Edge » dans un cocon de sable solide, l’immobilisant entièrement. Petit à petit, le sable montait, embrassant d’abord les jambes puis le torse puis les bras… et petit à petit, le visage.

- Parce que tu finis enseveli sous un sable, incapable de respirer, appelant misérablement de l’aide mais personne, m’entends-tu, personne ne t’entendra. Tu peux être le meilleur expert Kawaguchi ou Doton du Yukan … mais tu n’auras jamais assez de force ou de chakra pour creuser les parois de roche importantes ou encore braver la quantité impressionnante de sable.

La poigne ouverte, elle le referma doucement. Aussitôt, le sable réagit et commença à compresser sa cible. Les Fennecs commencèrent à grogner à l’intention de la demoiselle, envoyant de violents messages télépathiques à son intention. Ils disaient qu’elle devait arrêter, qu’elle n’avait pas à le faire, qu’elle n’avait pas à être effrayée. Ils tentaient de la raisonner, en lui faisant comprendre que la peur lui faisait faire des bêtises irréparables qu’elle allait regretter. Ils tentaient tout autant de l’amadouer en expliquant que l’art des Kawaguchi n’était pas destiné à tuer, mais à créer en tout premier lieu.

Malheureusement, elle n’écoutait pas.
Et les Jumeaux usèrent, pour la première fois, de leur véritable don caché. Ils inspirèrent profondément ensemble pour aussitôt relâcher la respiration. Ce n’était pas un simple souffle qu’ils émirent mais une véritable bourrasque. Naturellement, Tsukiko tenta de se défendre, dressant automatiquement un mur de sable … mais peine perdue. Sa défense lâcha au premier coup de vent, et elle fut elle-même envoyée loin avec une seconde bourrasque. Les pactes des Fennecs n’étaient guère attribués aux Kawaguchi « à problème » sans une bonne raison derrière : les capacités de ses bêtes prévalaient sur les capacités de sable des Kawaguchi. S’ils construisaient un mur pour se défendre, les Fennecs soufflaient pour le détruire aisément. S’ils tentaient une attaque à leur encontre, ils l’esquivaient avec agilité. S’ils désiraient déstabiliser en changeant le terrain, les autres usaient de leur griffe ou caractéristique animale pour défier les lois du sable.

Ils étaient les parfaits « Gardiens ».

- Nous irons aux ruines, annonça « Paresse », d’un ton sans appel. Suivez-nous.

Tsukiko était encore à moitié assommée, se relevant en tremblotant. Elle ne voulait pas suivre mais « quelque chose » l’obligeait à avancer. Elle était loin, très loin, de deviner que c’était cette petite boule de poils qui semblait innocente. Collée à Tsukiko depuis quelques jours, cette bête était comme une sangsue : elle ne cessait de grignoter la méfiance naturelle ou encore son attention en travers de subtiles illusions ou manipulation de ses sentiments. Inconsciemment, elle était « presque » à la merci de ses Fennecs. Heureusement pour elle, ils étaient à ce jour ses alliés et ils n’agissaient qu’en son bien. Même à cet instant, pendant qu’ils marchaient jusqu’à l’entrée de ces ruines, ils faisaient pour son bien.

Par contre, et malgré l’emprise des pactes sur elle, elle avait encore assez de présence d’esprit pour faire la menace suivante :

- Ose me piéger « Edge », et je te jure que je retournerai tout le désert du Pays du Vent pour mettre fin à ta vie et à celle de la personne que tu cherches à protéger. Et ils ne seront pas aptes à te protéger. Parole de Kawaguchi.

Les Fennecs avaient entendu évidemment, et ils savaient qu’elle le pouvait. Là, ils avaient l’avantage de l’effet de surprise mais petit à petit, Tsukiko saura se libérer un à un des filets de Numiluna et recouvrir à son dangereux libre-arbitre. Et la maîtriser signifierait un combat.

« Et il nous faudrait la Chasseresse pour contenir ou contrer un tel niveau » commenta le plus rusé des Fennecs, lançant toujours un regard à Tsukiko ou encore à Numiluna. Tant que cette petite bête restait sur l’épaule de la blonde – un petit pouvoir de cette sangsue poilue -, Tsukiko pouvait être considéré comme sous contrôle. Personne ne se rendait compte peut-être, mais à cet instant, c’était une lutte acharnée entre les deux. Le Kuchyose qui ne cessait d’endormir la logique, la colère ou méfiance de Tsukiko et cette dernière qui ne cessait de disséminer des Kai de tous niveaux.

Au bout d’une demi-heure, Numiluna comme Tsukiko étaient des plus épuisés par ce combat silencieux et invisibles. Un fait qui convenait aux Jumeaux. Aussi énervée et paniquée soit-elle, sans une grande réserve de chakra, elle n’irait guère loin dans ses « folies » ou « peurs ».

- Nous serons votre guide, en notre qualité de Gardiens des premières constructions des Kawaguchi. Avant qu’ils ne combattent, ils étaient avant tout des êtres ingénieux et inventifs, manipulant le sable comme personne, s’adonnant à la création plutôt qu’à la destruction. Tantôt pour se surpasser dans leur art, tantôt pour se défendre, ils créèrent ces fameux tunnels.

Un petit cours d’histoire que les Jumeaux récitèrent ensemble tout en s’enfonçant dans cette fameuse ouverture. Si les Fennecs étaient dans leur élément et « Edge » fasciné, Tsukiko était tout simplement silencieuse, aussi pâle que la lune, le regard vide, les membres tremblants … La peur l’affaiblissait tant, mentalement, qu’elle se pensait geler. Vérité ou non, toujours est-il que ses lèvres viraient dangereusement au bleu.

- Nous en sommes les Gardiens depuis les premières créations, et nous connaissons chaque recoin. Nous pouvons vous mener à votre salut comme à votre mort … Selon votre désir. Que désires-tu étranger ? Parles librement, car ici, ce ne sont pas les humains qui sont maîtres mais nous-même … ou encore ceux ayant le sang des premiers Kawaguchi dans leur sang.

Et d’un autre souffle, ils éboulèrent une quantité incroyable de sable comme de roche sur l’ouverture de la grotte, plongeant tous les protagonistes dans le noir absolu.

- Dis-nous ce que tu désires, et nous t’y mènerons. Il suffira de suivre notre voix, terminèrent-ils avec malice.

« Nous allons mourir ». se contenta de penser Tsukiko, se rappelant soudainement de la capacité étonnante de ses invocations à se cacher.

Il avait cru durant un instant que sa fin allait survenir. Un regard si noir mêlé à tant d'effrois. Il n'en avait jamais vu, même durant son enfance à l'époque des guerres claniques. Ses propres yeux ne s'étaient pas autant obscurci lorsqu'il avait perdu ses parents. Alors il se demanda ce qui avait put arriver à la Kawaguchi pour qu'elle en vienne à de telles extrémités. Il put fort heureusement compter sur l'intervention des fennecs pour le sauver.

Les pouvoirs des façonneurs de sable étaient des plus effrayants, pourtant Akashi ne laissa rien paraître de sa crainte. Il avait déjà beaucoup trop vu, beaucoup trop vécu. Cependant, sa gentillesse était sa seconde plus grande faiblesse. La première, quant-à-elle, se trouvait à quelques mètres derrières eux.

-Cette colère ne vous mènera nul part. Elle ne fera que vous détruire vous-mêmes. Dit-il d'un ton neutre en faisant craquée a nuque engourdie par l'étau de sable qui s'était resserré sur lui.

Le chunnin avait annoncé cela comme s'il était question de la pluie et du beau temps.

-Que je sache, ce sont la hargne et le désespoir qui ont façonné celui qu'on appelait l'homme masqué. Et vous voyez ce qu'il a fait. Il s'en est prit aux siens, à ceux qu'il avait jadis juré de protéger.

Les fennecs s'activaient autour de la Kunoichi, en partie sonnée par la bourrasque. Il se demanda si elle était en mesure de l'entendre, et si elle n'allait pas l'attaquer à nouveau tandis qu'il tenait de tel propos à son encontre.

-Loin de moi l'idée de vouloir vous comparer à lui, mais je tenais simplement à vous mettre en garde. Ce sont ces maux qui corrompt le cœur des hommes. Prenez-garde à ne part devenir ce que vous vous acharnez à combattre...

Akashi n'était ni un philosophe, ni un homme sage. Cette idéologie, il la tenait de ses prédécesseurs, de son sensei mort durant la guerre contre Konoha, mais aussi de tous ces êtres tyranniques qui par le passé avait prit le risque d'aimer. De part son vécu, « Edge » avait une vision bien noir de ce monde, mais il ne voulait pas pour autant se laisser aller dans ces travers.

L'un des compagnons de la Kawaguchi vint prendre la décision final à la place de sa maîtresse, à savoir qu'ils iraient visiter les ruines. Sur l'instant, le chuunin se demanda, au vu de l'état particulièrement instable de la jeune femme, si tout ceci était finalement une bonne idée.

Avant de partir, il s'éloigna du groupe pour aller rejoindre sa sœur encapuchonnée. Elle était assise à même le sable et semblait perdu dans ses pensées. Les lèvres d'Akashi bougèrent, mais aucun son n'en sortie. Elle se contenta alors d'acquiescer et son frère parti rejoindre Tsukiko.

Il leur fallut moins d'une heure pour rejoindre les ruines et pénétrer à l'intérieur. En réalité il s'agissait davantage d'un dédale sans fin qui s’immisçaient toujours plus dans les profondeurs de la terre. La voix des jumeaux s'élevaient de concert, résonnant de plus belle parmi les ombres et les parois de sable. Edge ne cacha pas un seul instant son admiration devant l’œuvre des anciens Kawaguchi.

Les fennecs créèrent un éboulement qui fit s'effondrer l'entrée. Tous se retrouvèrent dans le noir, mais le jeune homme, prévoyant, s'empressa d'allumer une torche en faisant craquer une allumette. Il brandit son sceptre de flamme devant lui, éclairant de sa lueur vacillante le visage blême de Tsukiko. Cette dernière avait le teint pâle et les lèvres bleuis.

-Vous ne semblez pas vous porter pour le mieux. Je suis également médecin. Il mes possibles de vous aider et de vous faire recouvrer une partie de votre chakra. Je sais que vous ne me faites nullement confiance, cependant comprenez que nous aurons besoin de toutes nos forces si nous voulons survivre à ce qui va suivre.

Il attendait sa réponse. Selon son choix il serait en mesure de lui faire recouvrer une partie de ses capacités ou non. Une fois cela fait, Akashi reporta son attention sur les Kuchiyose jumeaux qui se plaisaient à se tasser parmi les ombres. Il devait correctement formuler sa demande, mais au fond, il ne savait pas vraiment ce qu'ils cherchaient. Après quelques secondes d'hésitations il s'adressa à eux, solennel.

-Nous souhaitons connaître les secrets que renferment ce labyrinthe. Menez nous là où se trouve ce qui doit être caché.

De leurs voix géminés ils firent de nouveaux étalages de leur savoir. Avant de prendre la fuite.

-Nous vous guiderons jusqu'aux origines du monde.

Comprenant qu'il n'avait d'autre choix que de les suivre. Edge attrapa Tsukiko par le poignet et l'entraîna avec lui dans une course effrénée au travers du dédale. Elle demeurait encore faible. Il ne voulait pas la laisser se perdre tandis qu'il courrait après ce qui semblait être des chimères.

La voie était inexorablement abrupt. Il continuait de s'enfoncer dans la terre. Encore et encore. Le chuunin dit à mainte reprise user de sa torche pour desceller au dernier instant les ombres des fennecs fuyant dans une direction.

Bientôt les tunnels laissèrent place à une immense étendue obscure. L'air se raréfiait et la flamme qui les éclairait ne cessait de faiblir. Englobés dans les ténèbres les plus purs, les yeux luisant des deux canidés ressortir. Ils étaient tous deux assis sur statue représentant un homme en train de prier. En ce risquant à avancer, les deux Sunajin purent comprendre qu'il se trouvait dans une gigantesque cavité. Le plafond était si haut qu'il était impossible de le discerner depuis leurs positions. Cependant, à n'en point douter, il se trouvait dans ce qui fut autrefois une ville érigée à même les profondeurs du déserts.

-Ces lieux existaient avant l'apparition des Bâtisseurs. Selon la légende il y résiderai un savoir tiré du fond des âges. Les premiers Kawaguchi ont érigé de nombreux dédales autours de ces ruines afin d'en masquer l'entrée.

L’architecture renvoyait à un autre temps, au-delà des mémoires d'homme. Akashi demeura fasciné devant une telle grandeur. Ruelles et allées semblaient toute converger vers un escalier menant à un temple situé à l'autre bout de la cité.

-Si ce ne sont point vous ancêtres qui ont batti ces ruines avez-vous une idée de quel peuple aurait pu faire cela ?

Il avait un doute. Les Kawaguchi étaient capable de bien des merveilles, mais ce qu'il découvrait de ses yeux assombris par l'obscurité dépassait l'entendement. Ensemble, ils suivirent les fennecs jusque dans le temple principal. Encastré à même la roche, il s'étirait de parts et d'autres de la cavité. A l'intérieur, ils purent y découvrir de nombreuses choses, étranges et mystérieuses.

Cerclé de sept colonnes, une statue représentait une divinité humanoïde doté de quatre bras et d'une tête de faucon. Elle semblait prier comme celle rencontré précédemment, mais avec beaucoup plus de sagesse. En s'éloigna de cette dernière, ils purent apercevoir de nombreuses inscriptions et gravure menant jusqu'à trois imposantes stèles de pierres disséminées dans les quatre coin de la salle. Akashi s'efforça d'éclairer comme il le pouvait les gravures.

On pouvait y voir un faciès démoniaque qui déversait son aura maléfique sur un peuple en proie aux tourments. Alors six individualités, répartis en deux groupes de trois semblèrent s'ériger contre la menace.

Du faciès démoniaque fut retiré deux cristaux semblable à des étoiles. Chaque groupe entra en possession d'un cristal. Suite à quoi les deux parties parurent entrer en guerre pour s'emparer de la seconde relique. La suite...
Était illisible. Les outrages du temps avaient fait leur travail et le restant de la fresque était défraîchi. Sur les trois stèles barrant la voie demeurait tout même visible trois symboles.
Sur celle de gauche apparaissait une coupe.
Sur celle de droite apparaissait un disque.
Et enfin sur celle située au fond apparaissait cette fameuse étoile.

Edge tourna la tête en direction de Tsukiko, rompant le silence pesant qui s'était alors imposé depuis leur arrivée.

-Avez-vous déjà entendu parler de ce lieu ? Il semblerait qu'Hélios s'y intéresse. Les tunnels creusés par vos ancêtres ont du jusqu'à présent l'empêcher d'atteindre son but. J'ignore à quoi rîmes toute cette histoire, mais elle semble dépasser de loin le simple « vole » du corps de votre amie. Quelque chose se prépare. Peut-être pouvons nous espérer prendre une certaine avance en découvrant ce que renferment ces ruines...

A ces mots il composa une série de mudra, une grande quantité de chakra futon s'accumula dans son poing et il frappa avec une violence inouïe la stèle ornée d'une étoile. Le choc raisonna comme coup de tonnerre faisant trembler l'ensemble de l'édifice tandis que des gravas de sables chutaient depuis le plafond. Le sceau couvrant la pierre apparut. Et le jeune homme poussa un gémissement de douleur, tombant à genou, le main fracturée.

Il s'empressa aussitôt de se ressaisir en réparant ses os à l'aide de son chakra médical.

-Je crois que ce n'est pas la meilleur idée qui m'ait été donnée d'avoir. Pensez-vous pouvoir faire quelque chose ?

En tant que Kawaguchi, peut-être avait-elle le pouvoir d'ouvrir l'issue. La question étant alors de savoir par ou commencer.

Résumé:

- Il s’est seulement rendu compte à quel point il était inutile et fou de combattre un idéal dans un tel monde, répondit avec véhémence la blonde à l’égard de cet homme mystérieux.

Le trajet dans le labyrinthe se passa dans un grand silence – du moins pour Tsukiko -. Cette faible lueur, ces ombres mouvantes ou encore cette odeur l’a ramené à de terribles souvenirs. Elle qui avait pénétré dans un lieu similaire avec une vieille folle du clan, elle qui avait tenté d’allumer une petite flamme pour éclairer les longs couloirs plongés dans les ténèbres, elle qui avait subi une attaque de cette dame, elle qui avait subi un Genjutsu interminable et à répétition, voguant entre cauchemar et réalité.

- Elle n’en a pas besoin, assura abruptement l’un des Fennecs à l’égard de celui qui se proclamait médecin. Nous n’en avons pas besoin dans l’immédiat. Nous sommes là, ses fidèles Compagnons.

Fidèles Compagnons qui craignaient plus que tout que la demoiselle recouvre la totalité de son chakra. Cela signifierait qu’elle usera de ce soudain flux de chakra pour briser toute l’emprise de la boule de poils, et qu’elle aura un total libre arbitre qu’ils n’étaient pas certains de contrôler. Et si Kawaguchi Tsukiko piquait sa crise dans les ruines même, lieux sacrés pour tout Compagnon qui se respectait, personne ne risquerait d’apprécier ce qui s’ensuivrait.

Ce lieu n’était pas seulement un refuge ou un vestige du passé, c’était un également un lieu où plusieurs hommes, femmes et enfants avaient trouvé la mort tragiquement. Chaque ombre pouvait être un monstre inconnu des temps anciens, chaque marche pouvait être un piège dissimulé… Tant d’astuces, tantôt propre au Kawaguchi, tantôt propre aux manieurs des autres arts – sceaux, illusions notamment -, tantôt propre à quelques vieux clans comme les marionnettistes. Oui, à une époque, les clans travaillaient ensemble, rivalisant en ingéniosité ou s’entraidant au quotidien.

- Helios souhaite peut-être les deux reliques. Il peut détenir l’une des reliques, ou alors un ancien parchemin racontant cette histoire, conclut-elle. Cependant, il est drôle de voir à quel point l’histoire se répète. Nous chercherons toujours le pouvoir, n’est-ce pas ?

Sans un mot, elle réduisit en poussière l’une des stèles, celle portant le symbole du disque. Elle s’apprêta à se diriger vers ce fameux médecin pour recouvrer son chakra mais ses deux Fennecs l’arrêtèrent.

- Nous nous chargerons de détruire cette dernière stèle si tu souhaites, dirent-ils à l’unisson, s’activant aussitôt.

Cependant, les deux bêtes étaient loin d’être calmes. Ils ne cessaient d’humer l’air ou de regarder autour d’eux, comme s’ils attendaient une visite.

- Souvenez-vous, quoi qu’il arrive, n’usez pas stupidement de vos dons. Les Gardiens de ces lieux n’apprécient pas les destructions … comme celles que nous venons de commettre.

Les Fennecs pouvaient être très liés à l’histoire de ces ruines, mais ils n’en restaient pas des pactes fidèles à son invocateur. Ils savaient qu’ils risquaient de courir le courroux d’anciens Fennecs qui n’apprécieraient absolument l’acte d’aujourd’hui, ou encore d’autres présences mystérieuses, tangibles ou intangibles, mais tel était le prix de leur fidélité.

« Tuez-le lorsqu’on aura fini avec ces ruines » dit-elle télépathiquement à ces bêtes. Les deux s’observèrent longuement, et finir par acquiescer à l’intention de Tsukiko. Cette dernière ne sut s’ils disaient « oui », ou s’ils tentaient d’endormir son attention.

« Obéissez-moi ! » ordonna-t-elle dans un élan de désespoir. La mine triste, ils se dirigèrent vers elle pour humer la paume de sa main puis la lécher avec peu d’entrain. Ils s’arrêtèrent bien vite et lancèrent un regard brillant à la demoiselle.

- Nous n’obéirons pas à un ordre que tu regretteras plus tard Tsutsu-chan !
- Nous n’obéirons pas à une colère aveugle.
- Nous sommes tes alliés.
- Nous ne t’abandonnerons pas.
- Arrête de te battre.
- Arrête de fuir.
- Tout est réel. Et tu n’es pas le Sable.
- Tout est réel. Et tu es là, avec nous.

Et ils se turent, conscient qu’un événement inattendu se passait. Tsukiko était bien trop aveuglée par une hargne nouvelle, masquant son angoisse intense … Plus que jamais, elle souhaitait voir ces bêtes insubordonnées disparaître … Elle disait cela, encore, sous le coup de la colère.

- JE VOUS HAIS ! TOUS !

Et c’était peut-être la phrase à ne pas dire.

Spoiler:

-Oui, l'histoire n'a de cesse de se répéter. Encore reste-t-il à savoir de quel genre de pouvoir il s'agit. Et ce dont Hélios serait en mesure d'accomplir avec...

Il parlait avec calme, mais déjà il pouvait sentir que quelque chose n'allait. Était-ce du à la destruction de la stèle et du froid intense qui se dégageait de l'issue nouvellement créée, ou bien de la Kawaguchi qui semblait de plus en plus perdre pied ? Ses fennecs s'activaient autour d'elle pour tenter de la calmer.

Akashi restait immobile terminant de soigner sa main bêtement blessée. Il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, il ignorait tout ce par quoi cette jeune femme avait pu passer pour en arriver là.

-Calmez-vous. Cette stupide colère en vous mènera nul part si ce n'est à votre propre perte.

Il agita des doigts, les os de ses phalanges réparées craquèrent. Les fennecs étaient accaparés par la Kunoichi. Elle n'avait plus assez de force pour se défendre. Alors il décida de profiter de la situation. Son chakra futon l'enveloppa, et dans la fraction de seconde qui suivit il se retrouva juste en face d'elle, l'index posé sur le front de la demoiselle.

-Tentez quoique ce soit est s'en est terminé de vous.

Le chuunin mentait. Il ne lui aurait jamais fait de mal. Simplement parce que cela n'était pas dans sa nature. Au fond, il était quelqu'un de faible, mais de déterminé. Dans son doigt était désormais concentré une importante quantité de chakra médical.

Demeurant à l’affût de la moindre initiative, qu'elle vienne d'elle ou de ses invocations, il s'adressa de nouveau à elle d'un ton plus autoritaire.

-Restez avec nous. Moi et vos invocations, nous ne sommes pas vos ennemis. Nul ne sait quel danger peut renfermer ses ruines. Je suis persuadé que des personnes comptes sur vous. Ne vous laissez pas aller de la sorte...

En agissant ainsi, il s'était assuré d'accaparer son attention, mais aussi de gagner suffisamment de temps pour accumuler assez de chakra afin de lancer sa technique. Il se rendait compte que depuis le départ la situation ne cessait d'empirer. Akashi savait qu'il n'aurait pas été en mesure de pouvoir gérer la Kunoichi en plus d'un éventuel danger. Il avait donc agit en conséquence.

-A présent vous allez dormir. Une fois réveillée vous vous sentirez mieux. Nous pourrons alors continuer notre route.

Le chakra médical condensé dans son index fut libéré et envoyé dans le cerveau de la Kunoichi qui fut alors brutalement perturber. Sitôt elle tomba dans l'inconscience et Edge fut là pour la rattraper avant qu'elle ne s'effondre. Ce faisant, elle l'adossa contre une des colonnes qui ornaient la salle. Ses fennecs n'avaient pas tentés de l'en empêcher. Sans doute pouvaient-ils sentir qu'il ne comptait lui faire aucun mal.

-Elle va se reposer pour le moment. L'un de vous pourra rester ici pour veiller sur elle tandis que nous autres poursuivrons dans la prochaine salle.

Les invocations s'accordèrent entres elles tandis que Edge rejoignait l'entrée du tunnel récemment ouvert. Un froid des plus saisissant continuait d'en sortir. Le jeune homme alluma une nouvelle torche avant de s'engouffrer en compagnie des deux autres créatures. A mesure qu'ils avançaient la température baissait de plus en plus au point d'en devenir difficilement supportable.

Puis ils arrivèrent dans une nouvelle salle. Ce qu'ils y découvrirent était à peine croyable. Effondrée sur un trône de pierre se trouvait une femme. Jeune et belle, seules quelques monceaux de tissu couvraient sa peau. Une lance perforait son cœur.

Pourtant, ce n'était pas le seul fait étrange. Sa peau était pâle, nul vie n'émanait d'elle. Pourtant ses yeux étaient à demi ouvert. Elle ne bougeait pas. Le froid était devenu tel qu'il était impossible de l'approcher. Emmitouflé dans sa cape, Edge lança sa torche vers l'avant. Elle s'éteignit d'elle-même avant de tomber par terre. Devant se constat il s'adressa alors aux invocations.

-Nous ne pouvons aller plus loin.

C'était une évidence, pourtant son jugement était loin de s'arrêter là.

-Au-delà de cette distance, la température semble se rapprocher du zéro absolu. Les atomes présentes dans l'air son à leur état d'énergie minimal et tendent à se figer. Cela explique que la torche ait pu s'éteindre sans raison. Théoriquement il est impossible d'obtenir un tel résultat a moins d'être en mesure d’annihiler toute forme de chaleur au niveau subatomique.

De sa mémoire de jeune homme, il n'existait en ce monde qu'un seul pouvoir en mesure d'accomplir un tel prodige...

Résumé:

Tsukiko avait sombré dans un profond sommeil réparateur. Le seul Fennec étant resté à ses côtés avait été la boule de poils sur ses épaules, ne cessant de répéter encore et encore « Numiluna ». Elle était plus que tout effrayée à l’idée que l’invocatrice allait retrouver ses pleines capacités alors qu’elle-même était dépourvue de chakra, fatiguée et épuisée par le combat silencieux et invisible de tout à l’heure.

On pourrait penser qu’endormir Tsukiko pour qu’elle récupère était une excellente idée, afin qu’elle recouvre ses esprits, mais c’était définitivement la pire idée du siècle en l’état actuel des choses. D’une, par ce geste, Edge n’avait que renforcé – voire cristallisé – la méfiance naturelle de Tsukiko. De deux, en l’endormant dans ces ruines même, il l’avait condamné à se réveiller dans l’antre de ses cauchemars.

Sans surprise, c’est ce qui se passa. Lorsqu’elle ouvrit ses paupières, elle vit clairement ce plafond noir et sombre, et elle sentait clairement le contact rugueux et frais des murs – ou sol - des ruines. Sans surprise dû à cette peur profonde, son rythme cardiaque s’accélérait, ses pupilles se dilatèrent, son corps tremblait et se couvrait de sueurs froides.

- Rien n’est réel … se susurra-t-elle, persuadée d’être dans un énième cauchemar.

Elle ferma profondément les yeux, compta plusieurs fois, rouvrit. Toujours rien. Elle se pinça, regarda toujours autour et rien. Sa certitude d’être dans un cauchemar ou dans la réalité ne se confirmait pas. Il n’y avait là qu’un seul et unique moyen … dont elle eut recours sans aucune peur, et honte. Un Kunai en main, elle tranchan profondément la paume de sa main, grimaçant sous la douleur, puis fixant telle une folle ce liquide écarlate.

Qu’avait dit l’autre folle ? Dans son illusion, aucune douleur et aucune goutte de sang … Or elle avait terriblement mal, et pire, elle saignait abondamment. « Heureuse » de ne pas être dans un véritable délire cauchemardesque – encore – elle arracha une partie de sa cape de voyage, et improvisa un bandage. Elle ne tarderait pas davantage dans ces ruines, et ira voir directement un médecin sur Suna.

« Il est temps de terminer avec cette mascarade » conclut-elle.

Elle allait revenir ici … mais avec une équipe de confiance. Et de talent ! D’ici là, elle allait arrêter cet homme pour avoir abusé de la confiance d’une Sunajin, et pour avoir eu accès à la communication privée des hauts dignitaires de Suna, comme Yamada Kioshi. Certes elle exagérait, mais elle ne comptait pas le laisser partir sans avoir toutes les informations sur ce fameux Helios. Malheureusement … Il était intelligent, et il maîtrisait l’art ninja.

« Que faire … ? » se demanda-t-elle, le regard virevoltant toujours de droite à gauche telle une folle, la respiration toujours aussi saccadée et l’esprit aussi confus.

Elle ne pensait pas une seule seconde à la présence de ses Fennecs. S’ils accompagnaient Edge, alors il devait être un « bon ». Malheureusement, la logique et Tsukiko n’étaient guère des amis au sein des Ruines Kawaguchi.

Elle glissa silencieusement dans ce tunnel et rejoignit sans tarder cet homme. Elle qui comptait l’engloutir définitivement dans son sable, et le faire sombrer dans l’inconscience en serrant suffisamment son sable autour pour qu’il manque quelques secondes d’oxygène, elle fut arrêtée dans cet élan par un étrange spectacle. Aussitôt ses Fennecs se mirent à ses côtés, et lui rapportèrent les récentes découvertes, comme le niveau de température.

Tsukiko en oublia, un très court instant, toute envie d’emprisonner cet homme. Ne croyant que peu à ses Fennecs malgré leur fidèle parole, elle prit un caillou et le lança. Celui-ci gela aussitôt et tomba lourdement au sol.

- Qu'est-ce que c'est ... ?, demanda-t-elle, pantoise. Si ... Le froid est toujours présent alors que nous sommes enfoncés dans le sous-sol, cela signifie que cette chose doit être vivante. D'une certaine manière. Rentrons ... Nous reviendrons. Avec des autorités compétentes.

Elle voulait sortir. Et refermer cet endroit, à nouveau. On disait que les Ruines Kawaguchi étaient emplies de mystère, et qu’elles étaient tantôt pleines de trésors, tantôt emplies de pièges mortels. Dans tous les cas, mystère et danger étaient réunis … Deux choses que Tsukiko n’aimait pas.

Spoiler:

Il y avait de quoi rester interdit devant un tel spectacle. Les profondeurs du pays du vent renfermaient de nombreux secrets, mais seulement peu d'entre eux semblaient comparable à celui-ci.

Caché dans l'ombre, Akashi lançait un regard interloqué en direction des fennecs pensant un instant que ces derniers pouvaient avoir une réponse à tout. Hors il se rappela que ces lieux ne leurs appartenaient pas réellement. L'énigme qui se présentait devant eux était la même pour tous.

Des bruits de pas attirèrent son attention. Tsukiko les rejoignit. Le chuunin demeura méfiant, s'attendant alors à d'éventuelles représailles de sa part. Cependant elle ne fit rien. Son esprit semblait encore engourdi par le sommeil et son attention accaparée par la jeune femme de glace empalée sur son trône.

Elle en vint à la même conclusion que lui. A savoir que cette inconnue était probablement vivante.

-Oui notre travail est terminé. Il ne serait pas prudent de s'aventurer davantage dans ces ruines.

Néanmoins, pour lui, il n'était plus question de retourner dans ces ruines. Il avait en quelque sorte fait son devoir en voulant aider les amis d'Oniri. Hors en agissant ainsi il s'était exposé, lui et sa sœur, à de nombreux dangers.

Le groupe reprit la marche en sens inverse et déjà Edge tentait d’échafauder un plan pour tenter d'échapper au joug de la Kawaguchi qui ne serait certainement pas prête à le laisser partir.

-Veuillez m'excuser pour ce que j'ai fais. Mon acte était certainement mal avisé, mais je cherchai simplement à vous venir en aide.

C'était vrai. Le médecin et l'altruiste en lui parlait. Cependant il se doutait qu'elle ne l'entendrait pas de cette oreille. Désormais sorti du temple, ils entreprirent de parcourir les ruines de la cité engloutit pour rejoindre le dédale de tunnels menant à la sortie. Lorsqu'ils rejoignirent l'allée central, là où se trouvait la statue du Priant, les Fennecs qui accompagnaient Tsukiko se mirent à japper en direction d'une des colonnes de pierre. Tous purent alors apercevoir les contours d'une silhouette assisse en tailleur à son sommet.

-Hohooo, il semblerait que je ne sois plus en mesure de me soustraire à la vigilance de ces petits êtres !

Le sang du chuunin ne fit qu'un tour. Il reconnaissait cette voix grinçante.

-Vous... Murmura-t-il en se plaçant instinctivement en position de combat.
-Oui, moi ! Tu auras été un traître jusqu'au bout mon cher Akashi c'est ce qui te rend si prévisible.

Il levant brièvement la main en signe de salut. Un sourire fendait ses lèvres, mais n'était point visible en raison de la pénombre et du capuchon qui couvrait en grande partie son visage. Son attention se porta alors sur la jeune femme. Et de sa main toujours levée il agita les doigts à son encontre.

-Heureux de vous rencontrez Kawaguchi-san et a vous également mes petits gardiens. Sans vous je ne serais sans doute jamais parvenu à me soustraire à ces tunnels. Dit-il avec ironie en s'adressant cette fois-ci aux invocations.

Akashi demeurait sur ses gardes. Il ne savait pas vraiment s'il devait tenter d'attaquer ou non. Totalement pris au dépourvu, son regard balayait nerveusement les environs à la recherche d'un éventuel échappatoire.

-C'est inutile mon cher. Vous ne pouvez vous soustraire à ma vigilance parce que je suis partout et nul part à la fois.

Un silence troublant s'imposa autour des ruines. L'inconnu toujours assit posa ses mains sur ces genoux. En dehors de sa soudaine apparition, il ne dégageait de lui aucune menace. Peut-être pour cela qu'il paraissait si effrayant aux yeux d'Akashi car il demeurait impossible d'anticiper ses réactions.

-Vous savez cela me met vraiment de bonne humeur d'être enfin parvenu à découvrir ces ruines. Et pour fêter cela je suis prêt à revoir mon jugement envers vous. Reprit-il de plus belle, sur un ton toujours théâtral. Kawaguchi-san, aidez-moi à découvrir les secrets que renferment ces ruines et en échange j'épargnerai vos vies !

-Ou nous pouvons essayer de vous arrêter...

Le jeune homme se préparait à attaquer. Il redoutait cet individu. Cependant il pouvait présumer qu'en combinant ses forces avec celles de la Kawaguchi et de ses invocations ils seraient en mesure de le vaincre. Akashi était quelqu'un d'opportuniste. Et si la possibilité de se débarrasser une bonne fois pour toute de cette menace s'offrait à lui, alors il comptait la saisir.

-Je suis prêt à combattre à vos côtés si vous m'en donnez l'opportunité Tsukiko.

Résumé:

Elle n’avait pas confiance en cet homme qui l’accompagnait et qui se nommait Edge. Elle ne connaissait pas du tout la puissance de ses invocations – qui n’avaient cessé de la prévenir en lui indiquant qu’elles pouvaient comme ne pouvaient pas participer au combat -. Enfin, elle n’était pas certaine de maintenir un combat dans les conditions actuelles, soit peu de chakra et dans un environnement qui la mettait plus mal à l’aise qu’autre chose. La solution la plus simple serait d’invoquer des clones, et extraire suffisamment de roche pour tout effondrer sur ces deux détestables êtres mais cela signifiait être enseveli.

Et c’était hors de question.

Elle finit par fixer cet homme d’un regard … énervé mais fragile. Une expression qu’elle manipulait et usait à sa guise à la perfection ces derniers temps – il semblerait que les dernier événements avaient forgé en elle une bonne âme d’illusionniste, à donner toujours « l’impression’ ». Ainsi cet homme pouvait voir qu’elle était énervée, mais se sentait impuissante.

- Espèce d’incompétent, dit-elle à l’encontre d’Edge. Incapable de savoir si poursuivi ou non depuis le début … Que voulez-vous ? Demanda-t-elle à l’égard de cet inconnu. Pourquoi les secrets de ces ruines vous intéressent-elles autant ?

Elle tentait de comprendre le lien entre ces mystérieux émissaires, Yuki no Kuni et Kaze no Kuni. Elle voulait savoir … Avant d’agir. Car elle comptait agir mais il fallait qu’elle le fasse plus ou moins finement – un trait qui commençait à manquer chez la demoiselle. Elle écoutait, il disait qu’il voulait les secrets de ces lieux, et qu’il la laissera vivre.

- Qui me dit que vous respecterez votre parole ? demanda-t-elle à l’inconnu. Et qui me dit que tu seras d’une grande aide ? demanda-t-elle ensuite à Edge.

Elle se tut et analysa à nouveau la situation. Deux inconnus, un grand mystère et peu de chakra. Il y avait pourtant un moyen de piéger … voire plusieurs. Soit auprès de cette mystérieuse dame gelée, soit auprès d’une autre stèle, soit directement dans l’un des pièges des anciens Kawaguchi.

- Il y a encore deux autres secrets et sans mes dons, vous ne pourrez jamais, ô grand jamais, les percer. Sachez cela avant de commettre la moindre impaire à mon égard, la moindre trahison.

Les Fennecs écoutaient, les sens aux aguets. Soudainement ils se détendirent et se mirent aux côtés de leur maîtresse, fixant les deux hommes silencieusement. Au fond, ils étaient honteux. Comment n’avaient-ils pas senti la présence de cet homme alors qu’ils étaient censés être d’excellents senseurs ?

- Je peux vous y conduire mais je ne vous fais pas confiance. Je peux combattre avec toi mais je ne t’apprécie absolument pas. Le premier était à l’égard de l’inconnu, le second à l’égard d’Edge. A vous de me convaincre … du bien-fondés de vos intentions.

Aussitôt ses Fennecs se mirent au garde à vous, se concentrant sur chaque battement de cœurs de ces hommes. Le premier à hésiter ou à mentir pour leur « offre » risquait gros. Et surtout, le premier à attaquer risquait la mort. Elle pourrait les mener à leur mort via ses Fennecs ou via un éboulement important, quitte à mourir elle-même. Hors de question d’être la boniche d’un inconnu, et mourir naïvement.

Plus jamais.

Akashi lança un regard désabusé en direction de Tsukiko. Lui ? Un incompétent ? Il aurait voulut lui répliquer qu'elle non plus n'avait rien vu venir, mais ce n'était pas vraiment le moment de se lancer dans un débat. Un tout autre genre de problème leur faisait face.

Visiblement c'était au tour de chacun de plaider sa cause au près de la Kawaguchi. Le jeune homme trouvait cela ridicule.

-Je n'ai pas à me justifier davantage. Rien ne m'a jamais obligé à faire tout ceci et à me mettre en danger pour vous. Si vous preniez la peine de méditer sur mes actes et mes mots, vous réaliseriez que je n'ai jamais cessé de chercher à vous aider. Se contentât-il de dire d'un ton froid.

L'inconnu contrairement à lui sembla se réjouir de cette plaidoirie improvisée.

-Vous n'êtes guère convaincant mon cher petit traître. Quant à moi, nous n'avez aucun moyen de savoir si je tiendrais parole ou non. En réalité, je suis un fieffé menteur !

Edge se demanda s'il était le seul à trouver paradoxal le fait que cet homme ait l'honnêteté de se prétendre menteur.

-Mais cessez de vous croire si importante ma chère. Lança-t-il en agitant l'index. Vous m'intéressez avant tout parce que vous êtes une Kawaguchi et que vous vous trouvez au bon endroit au bon moment. Si ce n'est pas vous, cela sera un des votre, mais nous gagnerions tous beaucoup plus de temps si vous acceptiez de vous plier à mes exigences.

L'inconnu encapuchonné marqua une pause, tandis que les échos de sa voix s'étaient jusqu'alors répercutés sur les parois rocheuses de l'immense cavité. Perplexe, il avisa un instant la situation.

Kawaguchi Tsukiko
Kenryuu Akashi
Yamada Kioshi
Toshiro Ogami
Ketsueki Yami
Hélios Hairo

Tous ces noms, tous ces individus qu'il s'appliquait à surveiller autant que possible par le biais de son pouvoir. Chacun semblait avoir un rôle à jouer dans cette machination issue d'outre-temps. Deux des noms composants cette liste que tout opposait avait finit par se rejoindre. Tel était la raison précise de la présence de l'inconnu, ici en ce lieu, sur cette colonne, à cet instant. Comme tout homme il n'était qu'un ignorant, mais plus que tout autre il était avide de connaissance.

-Néanmoins, je concède à vous conférer une part de vérité, tout du moins pour cette fois. C'est bien parce que c'est vous Ka-wa-gu-chi-san !

Il s'était amusé à éplucher son nom par syllabe.

-Vous l'ignorez sûrement, mais ces ruines où nous nous trouvons font parties des plus anciennes de ce monde. Elles étaient là bien avant l'ère des villages, des premier Kawaguchi, ou encore des premiers Shinobi. Plus d'un millier d'années sépare la civilisation des Anciens de la notre. Ils furent jadis de grands architectes, mathématiciens, philosophes, poètes, mais aussi de fervent pratiquant de ce que l'on appel le Ninshuu, l'ancêtre du Ninjutsu. Il s'agit en quelque sorte de la souche originel de notre pouvoir à tous.

Le peuple des Anciens connut un grand âge d'or, conduisant à un véritable essor économique, technologique et spirituel. Nul autre civilisation n'égalisait leur savoir faire. Et savez-vous ce qui s'est passé suite à cela ?

Évidemment, il n'attendait aucune réponse de leur part. Pas plus que lui-même n'en savait davantage.

-Rien ! Absolument rien. Les Anciens ont disparu. Tous se sont subitement volatilisés. A ce jour, il ne reste plus que de nombreuses ruines sommeillant au fin fond du désert engloutie par le sable et le temps. Il semblerait pourtant que les ancêtres du clan Kawaguchi se soient jadis appropriée certaine d'entre elles...

Les dunes de Kaze renfermaient bien des secrets, mais ils n'étaient rien comparé à ce qui sommeillait dans ses profondeurs. L'inconnu se doutait que la jeune femme ne resterait pas indifférente à l'énonciation de ses aïeuls.

-Soit ! Désormais vous en savez sans doute presque autant que moi. C'est à vous qu'il incombe de déterminer ce que vous ferez de ce savoir. Vous pourriez me suivre, tenter de fuir, de me tuer, je pourrais en faire tout autant, mais je n'en ai guère a cœur de le faire pour le moment. Dans ce cas, pourquoi ne pas aviser la situation sous un autre angle ? Inversons les rôles. Servez-vous de moi comme je désir me servir de vous, puis, une fois le moment venu, plantez-moi une dague dans le dos.

Alors il se redressa lentement, épousseta sa cape pour ensuite se laisser tomber dans le vide du haut de sa colonne. Il retomba juste en face de Tsukiko, à seulement quelque pas d'elle.

-Que décidez-vous donc ?

Comme son visage apparaissait partiellement à la lueur de la torche que tenait Akashi, il posa son index sur ses lèvres, arborant un sourire mesquin que cette fois-ci tous purent apercevoir.

-Il serait fâcheux de passer à côté d'une telle occasion.

Sous la capuche de l'inconnu, la jeune femme pu apercevoir un œil dont la couleur de la pupille oscillait entre l'or et l'ambre à la lueur des flammes chancelantes.

Elle avait écouté tout le long discours de cet être mystérieux et ô grand détestable. Si elle avait été une experte dans les combats de corps à corps, voilà bien longtemps qu’elle aurait signé cette face de son merveilleux et minuscule poing. Oh, elle pourrait trouver un subterfuge en travers du Genjutsu, malheureusement, elle ne souhaitait guère dévoiler entièrement et immédiatement ses talents. Il y avait là trop d’incertitudes : connaissait-il ses dons dans sa totalité ? Avait-il un moyen de contrer ses illusions ? Quel était son niveau actuel ?

« Numiluna, tu m’as plombé ! » hurlait-elle intérieurement, gardant des traits tout de même calme et sereine en extérieur. Enfin calme et sereine … autant qu’elle pouvait l’être dans cette situation totalement angoissante pour une claustrophobe qui rêvait une nuit sur deux qu’elle était enterrée vivante dans des ruines similaires.

- Ce que je décide ? un petit rire ironique résonna dans la pièce. Je décide que si vous utilisez encore le nom de mes « gens », de mon « clan », de ma « Famille », avec cette arrogance ou que vous prétendez vous en prendre ou manipuler l’un d’eux, j’effondre toutes ces ruines aussitôt sur vous et sur moi. Ou alors, je me suicide sur place en, au passage, détruisant tout ce que vous désirez. Il est aisé, pour une Kawaguchi, d’effondrer tout une bâtisse de sable et de pierre.

Tout en parlant, elle s’était approchée de cet être pour n’être qu’à quelques centimètres de son visage. Cependant, elle ne fixait pas le regard étrange, se concentrant tantôt sur la bouche, tantôt sur le nez. Elle craignait, un tantinet, d’être une future victime d’une illusion ou d’avoir déjà été une victime.

- Je vous interdis de prononcer le nom de ma Famille à partir de cet instant. Si vous oubliez, je vous aplatirai ou exploserai cette langue trop bavarde. Me comprenez-vous ? demanda-t-elle. Et ce n’est pas parce que je ne vous regarde pas en face que vous devez vous sentir puissant et incroyablement trop intimidant. Vous n’êtes qu’un petit homme, sans pouvoir, dans mon domaine, dit-elle en insistant sur « mon ».
Elle se tut un instant.

- Et dernier petit point : ce n’est plus aux Anciens tout cela. C’est aux Kawaguchi même car les Vieux sont morts, ont pourri et sont devenus poussières entretemps, alors que nous sommes toujours là, toujours à préserver et à protéger. Manquez-moi encore du respect sur mon territoire, et je vous pourrirai votre adorable petite virée culturelle dans les antres de notre charmant et torride pays, me comprenez-vous ?

« Nous allons l’emmener en bas, et avec vos talents combinés en Fuuton, vous me le balancez dans la chambre froide. Attendez juste mon signal qui sera un petit applaudissement. Il m’agace. » ordonna-t-elle télépathiquement à Edge et à ses invocations.

Elle tourna les talons en direction des premières stèles. Si sa démarche semblait sûre, toute son attention était focalisée sur cet homme et une possible attaque ou traîtrise. Elle lançait un regard sur ses Fennecs pour s’assurer que, cette fois-ci, ils étaient attentifs à « deviner » et « anticiper » toute attaque étrange.

- Et pourquoi vous y traîner ? Pour survivre … mais aussi comprendre. Hors de question que je laisse un homme de votre … classe s’emparer des trésors de notre clan, dit-elle avec dédain.

Les stèles détruisibles que par des Kawaguchi … une chambre froide …

- Première stèle, premier tunnel … Ce qu’on a trouvé, une simple statue. Un petit cours d’histoire monsieur le fanatique d’Anciens tombés en poussière ?

Spoiler:

Il gardait le silence, s'efforçant de rester calme alors que le rire et la moquerie tanguaient au bord de ses lèvres. Elle ne le regardait pas dans les yeux. Elle n'osait pas, elle craignait, elle croyait. Cela l'amusait. Elle se pensait forte, déterminée et à son avantage, mais ses mots étaient emplis de non-sens. La pauvre perdait tous ses moyens.

Mais comme il n'était pas un va-t-en guerre, comme il ne recherchait pas précisément le conflit, il tacha de se raviser un instant. Ses doigts pincèrent ses lèvres et il les fit glisser le long de ces dernières de sorte à mimer un mouvement de fermeture comme si sa bouche se retrouvait désormais celée. Il l'entendait bien et savait que chaque chose devait avoir lieu en son temps. Ce même temps qui semblait leur faire défaut. Cependant, il ne pouvait renier sa nature alambiquée, et malgré ce mutisme forcé, il ne pouvait s'empêcher d'arborer un grand sourire vicié. Alors il s'inclina dans une brève référence ironique, invitant ses hôtes à ouvrir la marche jusqu'à leur trajets de retour parmi les confins des ruines.

Akashi quant-à lui avait parfaitement reçu le message télépathique de Tsukiko et se tenait prêt à agir à son signal.

Le groupe reprit le chemin inverse dans un silence des plus pesant. La tension était si perceptible dans l'atmosphère au point qu'elle en devenait presque palpable. Lorsque la jeune femme demanda finalement les raisons de la présence de l'inconnu dans ces lieux, ce dernier s'autorisa à répondre. Pourtant cette fois-ci, il ne parlait plus de la même voix moqueuse et grinçante. Elle semblait plus énigmatique, plus sérieuse...

-Détrompez-vous ma chère. Il ne réside point de trésor en ces murs, mais davantage de cauchemars oubliés.

Et ils empruntèrent le premier tunnel que cachait la stèle. Devant se trouvait toujours l'estrade sur laquelle trônait la femme des glaces. L'inconnu resta totalement ébahi devant un tel spectacle. Il pouvait sentir la morsure du givre attaquer sa chaire, mais l'étonnement était-elle qu'il ne prit pas en compte ce désagrément. Aussi se risqua-t-il même à effectuer quelque pas vers l'avant, devançant ainsi ceux qui étaient forcé de l'accompagner. L'espace présent dans la salle sembla se torde sous l’influence d'un pouvoir inconnu.

-Une Yamada... Une des premières qui eut jamais existé en ce monde... Une coupe, une étoile... J'imagine qu'il devait s'agir d'un disque, mais cela veut dire qu'il en manque un quatrième, celui...

Il se parlait à lui-même, mais n'eut jamais le temps de terminer sa dernière phrase. Elle venait de taper dans ses mains. Akashi et les Kuchiyose s'étaient exécutés en un effort de synchronisation presque parfait. L'inconnu n'eut pas le temps d'agir qu'il se prit de plein fouet dans le dos trois attaques futons. Son sang gicla sur le sol et il fut éjecté un peu plus loin, suffisamment pour que le froid puisse le congeler sur place. Dans sa chute il perdit son capuchon et son visage fut dévoilé.

PNJ:

Tout du moins tel était ce qui aurait du se passer. Cependant avec la distorsion spatial, la température était subitement revenu à son état normal et sans explication précise. Et l'inconnu se releva aussitôt, comme si de rien n'était. En effet, il n'était rien, son dos ne laissait paraître aucune trace de la violente attaque qu'il venait de recevoir, même le tissu de sa cape ne présentait la moindre marque de déchirure.

-Vous me décevez beaucoup Kawaguchi-san... J'espérai sincèrement que nous puissions coopérer ensemble.

Il se tourna vers-elle, l'avisant de son œil d'or qui semblait brûler d'intensité. Un nouveau sourire, cette fois-ci plus modeste, assombri son visage dévoilé. Dans la seconde qui suivit il disparut pour réapparaître subitement dans le couloir quelques mètres derrière eux. Après avoir composé une rapide série de mudra, il cracha un gigantesque torrent d'eau qui s'engouffra dans la salle, emportant avec lui tout ce qui se trouvait sur son passage, dont les deux sunjajins ainsi que les invocations. Sous les moult remous tumultueux, la salle du trône ne tarda pas à être entièrement submergée.

L'inconnu composa une nouvelle série de signe pour cette fois-ci faire parcourir son affinité raiton, afin d'électriser tous ceux qui avaient été prit dans sa première technique. Il laissa s'écouler quelques secondes, maintenant l'eau sous haute tension dans la salle afin de ne laisser aucun répit à ses proies.

Après quelques minutes, l'homme activa un sceau pour aspirer toute l'eau. D'un pas lent, mais assuré, il s'engouffra de nouveau dans la salle trempée.

-Vous qui, jusqu'alors, ne cessiez de menacer les autres en voulant tout engloutir. Ne trouvez vous pas cela ironique que les rôles aient été inversé ? Dit-il solennel tandis qu'il venait à sa rencontre pour la capturer.

Résumé:

« Merde ».

Un simple et unique mot qui traduisait clairement l’état d’esprit de la Kawaguchi lorsqu’elle vit que l’inconnu réussit à déjouer la température glaciale entourant celle qui était la « première » Yamada. Cela signifiait deux petites choses : soit il était également un Yamada, soit il était un être aux capacités étranges, voire démoniaque. En effet, suite à la lettre, Tsukiko avait fait une ou deux recherches sur ce fameux « Henka Akuma » et n’avait retenu qu’un mot : démon. Elle ne serait donc guère étonnée que cet être au regard ambre soit un « équivalent ».

- Quelle cape magique. Pas la moindre déchirure ! Il faut vraiment me donner le nom de votre tailleur, histoire que j’aille me payer un ou deux vêtements d’aussi excellentes qualités, dit-elle avec grande ironie.

Si sa voix semblait « sereine », elle ne l’était absolument pas. Et elle eut bien raison. Aussitôt après, la pièce commençait à être plongé dans l’eau. La Kawaguchi ne laissa guère le temps d’être dans l’eau même, car elle entoura elle – et ses alliés – dans des cocons de sable épais. Epais car l’eau faisait des siennes en attaquant chaque centimètre – sans chakra, tout se serait effondré il y a bien longtemps - … mais pas assez car des pans entiers lâchèrent suite à un choc électrique. A-t-elle pu y fuir ? Absolument pas.

N’étant que très peu mouillé – partiellement si l’on voulait -, elle reçut tout de même ces électrochocs qui eurent le don d’engourdir une bonne partie de son menu corps. Lorsque l’inconnu arriva, il lui demanda ce qu’elle pensait de la situation « ironique ».

- Laisses moi t’en faire une belle démonstration mon mignon … finit-elle par dire. On dit que l’on change le terrain du sol même ? Pourquoi ne pas prendre la question en sens inverse ?

Et sans aucune pitié pour l’histoire ou la créature endormie – ou morte, elle ne saurait dire – elle concentra tout son être pour craqueler tout le plafond. En peu de temps, plus d’un pan de plafond et de mur s’écroulaient, enfermant chaque protagoniste. Où trouvait-elle la force ? Certes, son corps était engourdi mais le chakra toujours présent. Comment faisait-elle ses signes ? Simple, elle n’en faisait pas. Suite à cette tradition « Kawaguchi », elle ne faisait plus « qu’un » avec le sable. Il lui fallait seulement de l’imagination et de la concentration …

Ses Fennecs attirèrent aussitôt Edge aux côtés de Tsukiko, et bâtirent – avec l’aide de cette dernière (soit une sorte de technique combinée) - un mur suffisamment épais autour d’eux pour se protéger de cet effondrement. La suite ? Les invocations étaient censées pouvoir creuser un tunnel dans cette masse de sable. En effet, une des caractéristiques de ces bêtes était qu’elles étaient excellentes pour creuser dans le sable. En effet, en raison du désert trop « chaud », cet animal n’hésitait pas à creuser profondément, sur plusieurs mètres, un tunnel pour être dans un lieu plus « frais ».

- Je ne sais pas si c’était la bonne idée TsuTsu, tu es toute épuisée. Et tout mal en point.
- TAIS TOI ! finit-elle par dire. Et creuse !

Et elle se tut, perlant de sueurs dans ce cocon extrêmement étroit, tenant à peine ces 5 êtres soit la blonde, le brun, les jumeaux et la boule de poils.

- On va manquer d’oxygène. Accélérez …
- Oh … Mince, commença à dire « Volonté ».
- Quoi ?
- Notre mère approche … finit par dire « Paresse ». Les Fennecs sont les gardiens de ces sous-sols et notre mère est sûrement la plus fidèle et la meilleure des Gardiennes.
- Comment est-elle censée … nous entendre dans tout le désert ? demanda Tsukiko, avec stupeur.
- Suite à notre invocation, nous avons poussés cris sur cris, tu te souviens TsuTsu-chan ? Nous avons prévenu d’autres gardiens, qui ont relayé … Mère n’était guère loin de nous. Elle surveillait qu’on était bien !
- Et ?
- Elle n’aime pas qu’on détruise les tunnels des Kawaguchi, elle va creuser … et retrouver tous les perturbateurs. On est mal Tsutsu-chan. Elle gronde méchamment.

Et au loin, malgré la quantité incroyable de sable, on pouvait entendre un long hurlement … menaçant.

« Merde ».

Spoiler:

PS Kuchy Chasseresse: elle n'aime personne hormis ses bébés '^'. Elle risque de taper partout ... et mordre tout le monde . Tsu' même, ne voyant pas en la demoiselle une Kawaguchi ! (Elle vient de défoncer un plafond et, parallèlement, le sol d'un grand pan des Ruines Kawaguchi qui étaient "au dessus").

Tout était en train de s'effondrer. L'inconnu fut surpris que la jeune femme soit en mesure de se soustraire à son attaque. Et sa contre attaque n'en fut que plus décisive. Alors que toute la salle était en train de s'effondrer sous l'éclat de sa puissance, l'homme eut tout juste le temps de lever la tête avant qu'un immense rocher tombé du plafond ne l'écrase, engloutissant par l'occasion son corps sous une montagne de décombres.

Les fennecs de leur côté continuaient de creuser, encore et encore, car leur vie en dépendait. Mais bientôt, le tunnel qu'ils étaient en train de former s'effondra sous leur pieds et tous tombèrent dans une cavité souterraines. Lorsque Edge se redressa pour allumer une énième torche, il se retrouva nez à nez avec un immense fennec faisant facilement plus de cinq mètre de haut. Il écarquilla les yeux de stupeur, mais aussi de crainte. Avec tout ceci, il fallait qu'un dernier élément surréaliste vienne se greffer à cette histoire. La bête touchait presque le plafond et avait tout juste assez de place pour circuler dans la cavité. A n'en point douter, elle devait avoir creusée à elle seule une bonne partie du dédale qui entourait les ruines.

-Heu... Salut ?!

Il ne trouva rien de mieux à dire avant de se prendre un revers de patte géante qui l'éjecta sur plusieurs mètre en arrière. Puis ce fut au tour de Tsuki d'être maltraitée par la Chasseresse. Visiblement elle n'appréciait guère que l'on vienne perturber la quiétude de son territoire. Les fennecs qui accompagnaient le groupe tremblaient comme des feuilles et n'osaient rien tenter ou dire à l'encontre de leur mère.

Elle finit par s'en aller après avoir sévèrement corrigé ces maudits humains non Kawaguchi et de surcroît non Fennecs. Edge se releva une fois encore, mais cette fois-ci avec beaucoup de difficulté. Il avait perdu grande part de chakra dans ses ruines et il savait qu'il en était de même pour la Kunoichi. Cette fois-ci, sans lui demander son autorisation, il l'aida à se relever, passa son bras par-dessus son épaule et l'aida à marcher jusqu'à la sortie, tandis que les serviteurs Kuchiyose montraient la voie.

-Allez viens, sortons enfin de ce cauchemar...

Et la lumière survint au bout du tunnel. Malheureusement pour eux, le cauchemar était loin de se terminer. L'inconnu était de nouveau là, sans son capuchon, assis en tailleur juste devant l'entrée. Derrière reposai les corps des marchands que devaient initialement escorté les Sunajin. Il leur souriait d'un air presque innocent, les mains posées sur les cuisses. Il avait deviné qu'il suffirait de les attendre à la sortie.

-Je dois vous l'avouer Kawaguchi-san. Vous m'agacez fortement...

Elle put entendre un soubresaut. Lorsqu'elle se retourna, elle put voir la lame d'une épée traverser le torse d'Edge. Le jeune homme adressa un regard interdit à sa coéquipière d'une journée. Du sang coula de ses lèvres et il s'effondra sur le sable tandis que son cœur venait de cesser de battre. Derrière lui se trouvait un double de l'inconnu qui s'évapora dans le néant comme s'il n'avait jamais été qu'un mirage. Pourtant la lame planté dans le corps du chunin était bien réelle.

-Il va vous falloir assumer les conséquences de vos actes. Je vous disais bien que cela ne servait à rien de fuir. Je suis partout et nul part à la fois...

Et comme il était nul part, il se retrouva debout, le visage à seulement quelque centimètre de la Kunoichi. Elle était épuisée, elle ne pouvait plus rien faire. Ses compagnons sur pattes n'en ferait guère davantage. Son sourire devint plus malsain. Son œil d'or brûlait d'intensité, plus perçant que jamais. Et lentement, inexorablement, ses doigts se rapprochaient de front de la Kunoichi.

-A présent, Kawaguchi Tsukiko, vous êtes à moi...

La fraction de seconde qui précéda ses mots fut suffisante pour permettre à une ombre de surgir brusquement à côté d'eux. Edge abattit violemment soin poing sur l'Inconnu qui tenta de parer le coup avec son bras. Les os de ce dernier se brisèrent sous la violence de l'impact dans un horrible craquement. Pourtant l'inconnu n'eut guère le temps de sans soucier que son membre était déjà rétabli comme s'il n'avait jamais été blessé.

Le jeune médecin c'était servit d'une technique médical pour simuler sa mort, puis d'une autre pour guérir en partie de sa blessure. Il avait tout donné dans cette dernière tentative pour surprendre l'inconnu, mais cela avait finalement échoué.

D'un coup de pied habile, l'homme au regard ambré envoyant valser le chuunin qui s'encastra dans une des parois de pierre qui parsemaient l'entrée du tunnel. Les fennecs tentèrent de répliquer en combinant leurs attaques futon, qui... passèrent littéralement au travers de lui sans le blesser.

-Je vous préviens, si vous continuez de m'agacer ainsi et bien, je fais finir par être fâché...

Et le monde se déforma à nouveau autour deux. L'inconnu entra dans une célérité mirifique qui dépassait l'entendement. Les Kuchiyose furent éjectés sans avoir le temps de réagir, tandis que Tsukiko se retrouvait plaqué contre un mur les mains immobilisé au-dessus de la tête. Et une nouvelle fois, il lui adressa un sourire quasiment démoniaque alors que l'univers continuait de danser tout autour d'eux. Il n'était plus aussi bien coiffé et plusieurs mèches de cheveux tantôt immaculé, tantôt grisonnante retombaient devant son visage accentuant le côté angoissant et inhumain qui se dégageait de lui.

-Vous savez, j'ai perdu énormément de temps et d'énergie pour vous et j'ai horreur de cela. Il va falloir vous rattraper...

Et cette fois-ci il put poser son index sur le front de la Kawaguchi.

-Ce qui nous attend par la suite n'est rien comparez à ce que vous avez vécu dans ces ruines. Soyez prête. Le comte Hélios a distribué ses invitations.

Il se pencha un peu plus sur elle, susurrant presque à son oreille..

-Il serait ennuyeux de le faire attendre.

Tous deux disparurent. Tsukiko venait d'être capturée par l'inconnu. Leur destination n'était autre que Yuki no Kuni...

Résumé: