Informations Grade : Shodaime Tsuchikage
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 | | (#) Sujet: Les Sens de la Vie Mer 19 Nov 2014 - 9:42 | |
| Depuis longtemps déjà, depuis que j'avais pu mettre le nez dehors et recouvrir mes sensations, depuis ce duel qui n'en était pas vraiment un contre le Raikage et son sabre, je n'avais pas pu passer à côté de ces pulsations. Elles émettaient, sans cesse, allant et venant autours de moi comme si je les attirait comme un aimant, me soufflant à l'oreille des informations dont je n'aurais pas pu me douter. J'ignorais tellement de choses sur ma propre personne que c'en devenait ironiquement tragique de percevoir le sanglier, là-bas dans les fourrés, ou encore ce fermier au loin perdu dans son champ. Avançant vers l'ouest sans autre vrai but que celui d'avancer tout simplement, afin d'éviter de me retrouver plus d'une journée au même endroit, je trouvais abri la nuit sous quelques bicoques abandonnées, à l'ombre d'une formation rocheuse qui me protégeait de la pluie ou bien encore d'un porche que je squattais en silence en m'éclipsant rapidement une fois l'aube venue. Un vulgaire vagabond, c'était ce que j'étais pour l'heure, alors qu'une quantité astronomiques de pensées m'assiégeait quotidiennement.
Mon affrontement -si tant est qu'on puisse appeler cet ersatz de combat ainsi- contre le Raikage avait eu au moins ce bénéfice, en plus de m'octroyer cette liberté à la fois salvatrice et maudite, de mettre en lumières certaines choses. Là, juché sur une formation rocheuse du Pays du Fer, je pensai longuement à ce que ce corps recelait. Ce corps qui, s'il était bien à moi, m'était aussi étranger. M'exposant au mince soleil, je fis l'inventaire consciencieux des cicatrices qui jalonnaient mon buste, mes bras, mes jambes,... Un nombre incroyable de plaies refermées, pour certaines situées à des endroits synonymes de mort ou de lente et irrémédiable agonie. Tout cela me donnait la nausée... Non pas parce que j'étais une petite nature, mais plutôt car j'imaginais le sort de feus mes adversaires. Le combat... je n'étais pas prêt à me replonger là-dedans, non. J'avais bien vu que des réflexes pouvaient revenir, que des instincts étaient en place, mais c'était pour le moment hors de question que je m'y voue d'une quelconque façon. Et pourtant, il restait tout à fait idiot de laisser tout le potentiel laissé par mon ancien moi à l'abandon, en jachère, si il y avait une chance pour que je puisse en faire bon usage. A supposer que quoi que ce soit de bon puisse venir de cet homme du passé...
Sans beaucoup tergiverser, je tentai alors de pousser plus loin une capacité qui, elle, pouvait à la fois se révéler une grande force mais aussi m'apaiser l'esprit. M'asseyant en tailleur, simplement vêtu de mon pantalon marron, je fermai les yeux et fis le vide en moi pour me focaliser sur ces pulsations incessantes. Je me devais de réapprendre à les maîtriser, à les interpréter, sans quoi elles ne seraient qu'informations parasites et inexploitables. Je pris donc les rennes de ces sensations multiples, tel un cavalier attrapant fermement celles de son destrier, et tentai de les conduire où je voulais, avec un relatif succès. Je me baladai tour à tour dans les arbres, ces conifères abritant les nids de dizaines d'oiseaux, vers les terriers d'animaux divers que je pouvais presque toucher sans même les voir, ressentant même ce qui semblait être des émotions en provenance de petits mammifères. J'étais là, posé et immobile, et à la fois partout autours de moi, sans même pouvoir me donner de limite. C'était... en tout point formidable. Mais une perception bien particulière vint toutefois rompre cet instant de grâce lorsque je sentis, à quelques trois-cent mètres de là, des émotions bien humaines jaillir tel un geyser bouillonnant en tout sens.
Rouvrant les yeux derechef, j'attrapai simplement mes chausses pour les enfiler tout en sautant de mon promontoire, armé de ce simple kunai, fonçant vers l'origine de la perturbation. Il ne fallut pas longtemps pour que je puisse simplement me fier à mon ouïe pour retrouver la trace de ce qui se révéla être, comme je l'avais supposé, une agression en règle. Une femme, seule, entourée de trois hommes. La détresse était là, profonde, et il n'y avait aucun choix à faire : je devais intervenir. Jaillissant avec toute la force de mon élan, j'administrai un coup de pied dans la gorge du lascars qui menaçait la femme de plus près, fixant ensuite les deux autres l'espace d'un instant, pendant que leur collègue allait violemment buter contre un arbre. Sans chercher à faire dans le détail, j'adressai alors à chacun un violent coup de poing en évitant leurs grossières manœuvre pour m'encercler, les menaçant ensuite du tranchant de mon arme pour définitivement les faire fuir. Je les imitai alors l'instant d'après, m'assurant d'un coup d’œil que la femme n'avait rien, rebroussant chemin à toute allure comme un pestiféré dont on aurait vu le visage rongé par le mal.
Aujourd'hui, mes sens avaient sauvé cette innocente... Mais je n'étais pas prêt à davantage que cela pour le moment. |
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