Citation :

Cette mission est de la plus haute, mais surtout de la plus urgente importance.
Tei Kaguya, le petit frère de la femme du défunt mizukage à ... Disparut...
Aucune trace de lui depuis deux jours à présent et sa sœur rentre de mission ce soir. Nous soupçonnons un enlèvement en raison des troubles qui survivent encore depuis la guerre, mais rien n'est sûr.
Vous connaissez ce petit garçon et son coté taquin. Mais surtout vous connaissez l'impulsivité de sa sœur. Évitons le drame et surtout la destruction d'une partie du village par cette folle furieuse.
Retrouvez le petit garçon le plus vite possible et évitez qu'il ne rentre avec le moindre bobo.

Noire, petite, sale, froide. Rei ouvrit les yeux, il se trouvait dans cette pièce. Cette pièce qu’il connaissait mieux que tout. Chaque recoin, chaque bout de terre gisant sur le sol. Chaque partie délabrée du mur, chaque centimètre carré de rouille ou renfoncement. Le plafond se confondait avec le plancher, tant les murs semblaient à la fois proches et lointains. Au bout de la dixième tentative, il s’écroula par terre, non pas qu’il avait échoué mais ceux-ci s’étaient éloigné. La salle si petite auparavant semblait maintenant infinie. Le maigre espoir qui lui restait alors disparu telle une brise matinale, il ne pourrait jamais sortir de cet enfer. Il y vivrait, mangerait, dormirait et mourrai. Soudain, un homme apparu devant lui, puis d’autres hommes formèrent un cercle autour de lui. Il les regarda et ceux-ci lui répondirent d’un sourire sadique. Ils le feraient souffrir, ils l’humilieraient encore et encore, jamais plus il ne lèvera les yeux au ciel.

Le jeune homme se leva en sursaut après avoir poussé un cri d’effroi. Il tapota de ses mains tremblantes ses draps, comme pour se rassurer quant à sa présence dans sa chambre. Sa vue floutée par la sueur dégoulinant sur son front. Après quelques instants, il se recroquevilla sur lui-même, posant ses mains sur sa tête comme un enfant tentant de se rassurer. Il était en sécurité, l’enfer était terminé. Il se leva au bout de quelques minutes sachant qu’il ne parviendra pas à poursuivre son sommeil aujourd’hui, puis après une rapide préparation, il sortit de chez lui en direction du centre-ville. Les vêtements qu’il portait lui semblaient lourds, d’une lourdeur telle que cela lui était désagréable. Cette tenue qu’il avait porté durant une bonne partie de sa vie d’adolescente, il avait maintenant perdu l’habitude de sa complexité. Mais il savait que pour récupérer un semblant de sa personnalité d’entant, il devait renouer avec ses habitudes, si dur soit cette décision.

Après quelques minutes de marche, il entra dans le Palais du Mizukage, là où les missions étaient confiés aux shinobis du village. L’homme lui tendi un papier sans croiser le regard du ninja. Comme devait l’être tout le village, le ninja savait pour Rei. Il avait eu connaissance de l’enfer qui l’avait traversé et de son retour émouvant auprès de sa famille. Émouvant uniquement pour celle-ci. Quand il se rendit compte de la personne qui se dressait devant lui, il se leva brusquement et salua le Samui sans prononcer un mot. Peut-être était-ce par peur de la réponse, ou de l’absence de réponse, ou tout simplement une marque de respect afin de ne pas bouleverser plus qu’il ne l’était déjà Rei. Le Kirijin lu rapidement la missive, puis salua son interlocuteur tout en lui laissant une consigne. Il quitta le bâtiment d’un pas lent, fixant son regard devant lui. L’odeur flottant dans l’air lui était familière, mais lointaine, le vent telle une caresse amenait son esprit vers des souvenirs, d’où il était aussitôt tiré par la douleur qui le tiraillait encore. Ses pas le menèrent vers un parc dans lequel il s’asseya. Attendant sa partenaire de mission, il se perdit dans ses pensées et ferma les yeux, une larme coulant le long de sa joue. Son esprit était vide, vide de pensées, empli de souffrance.

K-118 ~ Madness of the Lich Queen

- Il a quoi, lui ?

J'avais posée mon coude sur la table, ma main tenait mon visage passablement ennuyé. Motoko se contenta de lever le regard de son rapport.

- Qui ça, lui ?

- Bah lui, là-bas, qui r'garde le vide.

Je montrais d'un petit geste du chef le membre du clan devant moi, un peu à la gauche. Il était assis sur un tonneau, et regardait le ciel. Extatique. Motoko posa son rapport sur la table, et soupira, soudainement un peu triste.

- C'est un frère Aigle. Un qui est resté trop longtemps parmi les nuages. Maintenant qu'il est sur terre, il n'attend plus que le moment de retrouver le sanglant bleu ...

Même si je pouvais constater la peine de mon ainée, et pouvais y compatir, je m'étais contentée de répliquer, sur un ton vaguement amusé.

- Il est marrant quand il regarde le néant.

Elle soupira, avant de reprendre son rapport en main.

- Tu n'es pas censée avoir une mission d'importance ?

- Vite fait. Mais ouais, je vais y aller. A tout de suite, Motoko-chan.

Et je me redressais, sous le silence de ma paire.

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J'avais rendez-vous à un parc, là où je devais retrouver un incapable qui me servirait de coéquipier. J'avais pris mes précautions depuis la mission avec ma Samui, et j'avais pris bieeeen le temps de lire l'ordre de mission. Et avais compris tout de suite que je pouvais pas me permettre un échec. Pas parce que je m'inquiète pour le village, même, j'en ai RIEN à faire ! Si Ao' pète un plomb, c'pas mon problème ! Par contre, si elle pète un plomb sur moi, parce que, j'en suis sûre, tous ces sales lâches seraient capables de me dénoncer pour couvrir leur incompétence, là, je dis nan nan et nan ! C'est mort ! Alors on va le retrouver son frère, tout ce que j'espère c'est de pas avoir un fardeau.

En parlant de fardeau, c'en est un. Il pleure. Comme le Demon qui a failli me tabasser. La prudence me dicte de la fermer en attendant de voir ce qu'il vaut. Sauuuuf que ... Si ma vie était dirigée par prudence, alors elle serait bien terne. Nan, autant l'insulter directement. Histoire qu'il sache à qui il a affaire. Après tout, j'aime pas l'hypocrisie.

- Et bah tiens ... Une mauviette.

J'étais derrière lui quand j'ai dit ça. Je continuais d'avancer, me posant à sa gauche sur le banc. Je le regardais de mes pupilles félines, dorées, alors que je croisais les jambes, et continuait avec un sourire en coin.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Maman t'a pas donné ton goûter ? On t'a maltraité à l'Académie ? Oooh, pauvre petit loulou ...

Je gloussais, posant ma main devant les lèvres, mes pupilles palpitant d'une étincelle de malice.

- Oh, j'oubliais ... Moi c'est Nodoka, et toi ..?

Sa conscience s’était laissée emmener vers des contrées peu enviables. Celles de souvenirs douloureux, raisonnants dans son corps à travers de faibles spasmes musculaire. Il se souvenait parfaitement de chacune des parties de son corps qui furent meurtrie, puisqu’il mit un temps considérable à arrêter les diverses hémorragies. A peine avait-il fini de cautériser un saignement que ses tortionnaires venaient pour lui en infliger d’autres. De la violence à son état pure, sadique, lente, douloureuse, insupportable. Le temps lui semblait ralentir devant une telle vision, un moment interminable. Il savait pourtant bien ce qui l’attendait en fermant les yeux, mais il ne pouvait s’empêcher de combattre tant bien que mal cette faiblesse qui faisait partie intégrante de lui. Peut-être était-ce dû à sa nature ou tout simplement aux nombreux efforts qu’avait fait sa sœur afin de le remettre sur pied. Non pas sa sœur de sang, mais Aojikawamanashi, sa seule vraie sœur dans son cœur, celle qu’il voulait serrer dans ses bras pour y retrouver du réconfort.

Ce fut des paroles bien rudes qui le tirèrent de ses souffrances, un enchainement de mots desquels il avait du mal à trouver un sens. Etait-ce par ignorance ou par sadisme, dans le deuxième cas il aurait bien été capable de tuer la Kirijin sur le champ, qu’importent les punitions qu’il aurait reçu en retour. Commençant tout d’abord par sectionner ses tendons, puis la faisant souffrir délicieusement. L’Homme torturé deviendrait le tortionnaire, peut-être une manière d’extérioriser ce qu’il avait vécu. Il ouvrit les yeux et tourna son regard vers la personne qui l’avait interpellée. Celle-ci se rapprocha de lui et s’assit à sa gauche. Elle continua à le provoquer puis gloussa d’une manière ridicule, telles les femmes qui pillaient lorsqu’elles parlaient de choses inutiles, tout en tentant de le cacher en levant sa main sur ses lèvres. La demoiselle était plutôt grande pour une femme, bien que petite en comparaison de Rei. Elle devait mesurer plus d’un mètre soixante-dix. Sa chevelure châtain lui tombait jusqu’à mi- dos et ses yeux couleur d’or rendait devait plonger de nombreux hommes sous son charme. Tant est bien ait qu’ils n’eurent pas envie de la frapper avant.

Il ne lui répondit pas tout de suite, se contentant de la fixer afin de réfléchir aux mots qu’il prononcerait. Contrairement à la personne qu’il était, il ne se fatiguerait pas à tenter de remettre cette jeune femme en place, il s’en fichait et il aurait maintes occasions de lui faire comprendre les rapports de puissance plus tard. Ses oreilles félines attirèrent un moment son attention et lui permit de comprendre qu’on lui avait confié une Gekei pour cette première mission depuis son retour. Elle serait probablement facile, même si un échec signifiera la mort certaine de la jeune femme. Il détourna sa tête et regarda devant lui, puis il prit la parole.

« Je m’appelle Samui Rei et je serai ton chef de mission. Notre but est de retrouver le frère de ma sœur, et je t’avertis qu’un échec te vaudra probablement un sort peu enviable. De même, reparle-moi encore une fois sur ce ton et je ferai en sorte que tu ne puisses plus te servir de cette langue qui t’a l’air si chère. Ce sont toujours ceux qui en savent le moins qui parlent le plus, tu n’es qu’une pitoyable Genin et humaine en plus, comprends où est ta position, ou je le ferai par la force. »

De la haine mêlée à du dégout, voilà ce que l’on pouvait ressentir des dires du Samui. Il détestait les humains, il les détestait tous et se méfiait d’eux. Eux qui l’avait souffrir pendant tout ce temps, eux et leur désir pervers d’assouvir leur volonté au mépris de la considération de la vie des autres.

Il se leva puis commença à se diriger vers la maison de Aoji’, afin de récolter le plus d’informations possible quant à la disparition de leur bien aimé fils.

Il était de dos. Pas en garde. Il était parfait. Pour que je l'abatte. Ce que j'allais faire, alors que je me décidais à lui donner un unique coup de griffe verticale, de haut en bas. Mais comment en suis-je arrivée là ?

Au début, la réaction du jeune homme m'avait déçue. Je m'étais attendue à du répondant. A du feu. Mais il n'en était rien. Il était éteint. Son nom ? Je l'avais entendu, mais il m'importait guère. Il serait Cendres Froides pour moi, pour aujourd'hui et pour toujours. Il commençait à parler, une longue tirade où il exprimait juste son dégoût. Il se disait soeur d'Ao, menteur. Menteur et encore menteur. C'pas un Kaguya, il est pas de la même espèce. Elle, Ao ...

Je frémissais. Elle était tout pour moi. Ce que j'aimais et ce que je méprisais le plus dans ma personne. Ce que je souhaitais devenir. Le modèle à atteindre. La dernière proie à abattre et dévorer. Elle était accomplissement.

Nan, Cendres Froides ne pouvait pas se prétendre affilié à elle. Il n'était rien qui puisse captiver mon attention. Ennuyeux, sans plus. Autant ne pas faire de vagues.

Mais là, il prononce les mots qui me font sortir de mes gonds. Humaine, qu'il dit que je suis. Comme l'autre connard de Demon, à pas arrêter de dire qu'il était démon et n'était plus humain. J'avais eu tellement envie de lui déchirer la gorge, mais il était bien trop rapide ... Comment pouvait-il penser que j'avais un quelconque rapport avec un humain, moi ? Un être en tout points SUPÉRIEUR à lui ?! Je le défonce. Je lui pète les os. Je le torturerai lentement, la mine démente, jusqu'à-ce qu'il fasse dans son pantalon. Et ce qu'il a, dans son pantalon, je le donnerai en pâture aux chèvres.

Et là, juste là, je me serai calmée.

- T'vas voir à quel point je suis humaine, connard !

C'était le cri que j'avais poussé, alors que j'avais décrit un arc de cercle descendant de mes longues griffes.

Alors qu’il tourna le dos à la jeune femme, il se mit à réfléchir au plan qu’il appliquerait dans ses recherches de Tei tout en se dirigeant vers son habitation. Rei savait déjà qu’il aurait besoin d’informations pour rentabiliser ses efforts, se lancer à corps perdu dans une telle quête serait une perte de temps et d’énergie. De plus il ne souhaitait pour rien au monde rester dehors au regard de tous ces gens, une fois cette mission terminée il demanderait à Aoji’ de l’entrainer, ou tout du moins s’il pouvait l’accompagner. Assisté ? Faible ? Il se fichait bien de ce que les humains pouvaient penser de lui, il avait besoin d’aide pour se reconstruire et la main que lui avait tendue sa sœur dès les premières secondes de leurs retrouvailles serait la seul qu’il accepterait. A peine eut-il le temps de se dessiner le chemin à prendre pour se diriger vers la maison du petit frère de la Kaguya qu’il sentit dans son dos une aura menaçante.

Tout son corps réagis alors instinctivement, tel un fauve sautant sur l’effronté qui aurait osé l’agressé. Il tendit les doigts de sa main faisant circuler du chakra dans celle-ci puis il se retourna d’un mouvement brusque. La technique qu’il venait alors d’utiliser était celle que tout ninja médical se devait de connaître s’il voulait prétendre à des soins d’un niveau correct : un scalpel de Chakra. Le bras de la femme s’était transformé en une patte de félin qui lui était inconnu, s’abattait alors sur lui. Dans un mouvement de rotation, il planta le bout de ses doigts dans l’épaule de la jeune femme et sectionna ses tendons, puis aussitôt fait il prit la jeune femme par la gorge et commença à la serrer de toute ses forces, esquissant un sourire pervers il répondit à l’agression de la jeune femme.

« Mais on dirait que tu es trop bête pour comprendre ce premier avertissement, alors je vais te le réexpliquer une dernière fois. Si tu oses m’attaquer je te tuerai en te faisait souffrir le plus cruellement possible. Je commencerai par arracher des lambeaux de chairs, puis je tailladerai ce visage qui se délicat visage. Et je te promets que j’y prendrai un plaisir malsain. »

Resserrant sa prise il m’y un instant à contenir sa force, puis il resta ainsi attendant une réaction venant de la jeune femme. En fonction de celle-ci, il se retrouverait avec un cadavre sur les bras mais qu’importe face au plaisir que cela lui aurait procuré. Il sentait déjà ses forces le quitter, sa réserve de chakra était encore bien pitoyable en comparaison avec celle qu’il affichait alors fièrement dans le passé. Mais le shinobi savait qu’il lui suffirait d’une pression pour mettre un terme à la courte existence de la viande qui se dressait devant lui.

Bien trop rapide pour moi. Pourquoi je tente que sur des connards qui me prennent à chaque fois de vitesse, dites-le moi ?! Il avait esquivé la balafre que je voulais dessiner sur son dos, et avait riposté avec quelque chose que je n'avais jamais vu avant. Il m'avait juste touché, et pourtant, mon bras m'avait lâché. Mes yeux s'étaient ouverts grands sous la surprise. Aucune blessure, rien de rien. Juste que mon bras pendait ballant sur le coté. Impuissance qui me tient, me ravage, alors que la poigne de celui qui devait être ma victime me prenait à la gorge. Et il refermait sa poigne, impitoyable.

Il me donne un dernier avertissement. Me tenir sage, et faire comme il l'entend, si je ne souhaitais pas souffrir beaucoup et longtemps. Un sadique de première. Un peu comme moi, tout compte fait. J'essayais de me débattre, en vain. L'air commençait à me manquer. Je m'étais attaquer à la mauvaise personne. Je m'attaquais toujours à la putain de mauvaise personne ... Ce qui m'empêche pas de le regarder avec une rage non dissimulée. Fière jusqu'au bout, comme une Gekei Libre se doit de l'être.

- Va te faire foutre, connard !

Je continuais de me débattre, mais avec un seul bras, ça servait à rien. Alors, prise par le désespoir, j'ai décidée de cracher tout le mépris qu'il m'inspirait.

- Z'êtes une sale race, vous les humains ! Vous vous crachez les uns sur les autres, vous nous crachez dessus, vous êtes belliqueux et haineux, et pour quoi ?! Pour trois fois rien ! Alors crève moi, je refuse de ployer l'échine face à quelqu'un comme toi !

Je tenais pas à mourir. Mais je tenais pas à vivre en baissant la tête. Plus jamais je baisserai la tête face à de pareils déchets. Mes pupilles dorées le fixaient avec défiance, l'espace d'un instant. Mais dans un dernier glapissement, j'arrêtais de me débattre. L'air m'avait manqué, et les ténèbres m'ont happées.

J'aurai jamais pensée que c'était aussi naze, de mourir.

« Va te faire foutre, connard ! »

Cette phrase seule suffisait à différencier la jeune femme des bêtes, la classant dans la catégorie des êtres humains. Un animal connaitrait sa place et il ne risquerait pas sa vie sauf si elle était en danger. Se servant de tout avant qu’il pourrait acquérir sur sa proie, il serait capable d’une grande patience dans le but d’arriver à ses fins. Tout le contraire de cette jeune femme impulsive et irréfléchie, mais les mots qu’elle prononça raisonnèrent dans son esprit. Parmi toutes les paroles qu’elle avait énoncées ses dernières retinrent son attention. Car cela ressemblait très fortement à l’image que Rei se faisait des humains. Belliqueux, arrogants, prétentieux, égoïstes, pitoyables êtres rampants à la surface de cette Terre. S’il le pouvait, il les exterminerait tous, sauf Ao’ et ses proches. Mais l’heure n’en était pas aux planifications mais au contrôle de soi.

La jeune chatte se débattait tant bien que mal, usant de son bras restant pour tenter de se libérer. Puis lorsqu’elle alla tomber dans les pommes le Samui relâcha son étreinte et jeta son corps sur le banc. Puis il s’approcha d’elle et raccorda le tendon qu’il avait au préalablement coupé. Loin de là un signe de pitié, cet être semblait avoir connu une histoire similaire au Shinobi. Tout du moins celle-ci l’avait mené à la même conclusion, il décida donc de lui laisser la vie sauve, de plus il avait encore besoin d’elle afin de mener à bien sa mission. Sa main commença à trembler, le manque de chakra se faisait sentir. A peine eut-il fini de soigner la jeune femme qu’il tomba sur le sol, se rattrapant à l’aide de ses mains. Il s’assit quelqu’un instant tentant de retrouver son calme.

Tue-là !

Tue-là !

Tue-là !

Elle t’a attaqué, elle est dangereuse !

Tue-là !

Tue-là !

TUE-LA !

Ces voix raisonnèrent dans sa tête sans s’arrêter et il lui fallut plusieurs secondes afin de retrouver son esprit et les faire taire. Le grain de folie pouvait germer à tout moment et c’était un combat de tous les instants pour le jeune homme afin de conserver sa lucidité. Il ne devait pas laisser aller ses pulsions au risque de totalement perdre le contrôle de soi-même. Il attendit quelques instants afin que la jeune femme reprenne ses esprits puis il se releva péniblement afin de se remettre en route.

« Que sais-tu du mépris et de l’égoïsme des Hommes ? Ne me compare pas à ces êtres pitoyables et je ferai de même pour toi. Maintenant suis-moi ou reste croupir ici, ça m’importe peu. »

La mort, c'est le néant. Il n'y a rien. C'est comme un sommeil sans rêve. C'est effrayant.

Je me réveille en sursaut, manquant d'air. Je souffle, je m'étouffe, je me recroqueville sur le sol, me tord, passe mes bras autour de ma taille, respire de grandes bouffées d'air avec avidité. Mes yeux sont agressés par la lumière, la tête me tourne, j'ai l'impression que mon crâne a été fendu par un gros marteau. Je reste faible, impuissante, sans pouvoir penser à quoi que ce soit. Enfin, si, j'arrive à penser à une d'entre elle.

Vivre, ça fait mal.

Calmée, ressaisie, je regarde enfin ce qui m'entoure. Ce même parc, ce même jeune homme. Je passe mes doigts instinctivement sur ma gorge. Je devine plus que sens la trace de ses doigts. Et, le bras qu'il m'avait incapacité était totalement opérationnel désormais. Avait-il apposé un sceau sur celui-ci ? Ou autre chose ? Aucune idée, et ma migraine m'empêche de me concentrer, misère ... Je gémis, alors que sa voix résonne. J'ai envie de lui dire de se prendre un truc pointu là où je pense. Les larmes m'étaient venues aux yeux, quand j'ai compris pourquoi j'ai quitté les limbes.

- T'es exactement ce que je déteste le plus chez l'homme, méprisant et égoïste. Sadique au point de m'épargner, juste pour le plaisir de me voir souffrir. Je te crache dessus, à toi et tous ceux de ton espèce. J'ai pas besoin de ta pitié ou de quoi que ce soit qui vienne de toi ...

Mon corps était meurtri, mais c'était surtout mon orgueil qui l'était en ce moment.

- Casse-toi.

Je restais au sol, pathétique. J'étais habituée à me faire tabasser. Mais j'étais pas habituée à ça.
Dégradant, humiliant. C'était plus que je ne pouvais supporter. Je tremblais de rage, alors que j'enfouissais ma tête entre mes bras. Un humain qui se permet ça ...

Comme si c'était pas suffisant de me faire sentir misérable pour le simple fait d'exister ...

Alors que Rei venait de prononcer ce qu’il croyait être ses dernières paroles, il comprit à la grimace qu’affichait le visage de la jeune que la discussion était loin d’être terminée, bien malgré lui. Son comportement, ses idées, ses voix, son corps, tout l’effrayait. Effrayé de ce qu’il était devenu tout en ressentant de la joie et du plaisir. Lui qui désirait ardemment autre fois se détacher des humains y était parvenu, mais le jeune homme avait perdu de vu ce qui était le plus chère à ses yeux concernant sa personne : ses idéaux. Sa façon de penser, ce qui définissait tout son être avait changé, il n’était et ne serait plus jamais le même homme. Tout en apprenant à vivre avec son passé il devra réapprendre à marcher, puis à courir. A l’ordre du jour il s’agissait de retrouver son équilibre et qui aurait pu prédire qu’une jeune femme, de par ses paroles aurait pu le toucher.

Il s’arrêta net et se posa un temps pour réfléchir. Il ne gagnerait rien à perdre son énergie pour tuer la jeune femme, ou même pour la blesser afin qu’elle se retrouve dans l’incapacité de poursuivre la mission avec lui. De toute manière il manquerait probablement de chakra donc l’idée ne pouvait être concrétisée. Par contre un débat pourrait lui amener un autre point vu sur une autre situation qui mena à la même conclusion, tout du moins l’espérait. Comme tout être humain, il voulait retrouver la stabilité égarée dans les tréfonds de son passé.

Après son discours elle enfouit sa recroquevilla, enfouissant sa tête entre ses bras, comme pour cacher sa honte. Elle supportait mal l’humiliation que lui avait fait subir le Samui et ses sentiments oscillaient entre apathie et empathie. Il ne savait même plus comment agir face aux Humains, alors opposé à une telle situation le problème était d’autant plus grand. Il décida donc de parler franchement, et qu’importe ce que déciderait la jeune femme, il aurait essayé.

« Oui, je suis méprisant et égoïste, même si t’épargner ne me procure aucun plaisir. De plus, je n’éprouve aucune pitié à ton égard, tu es bien une des rares personnes, surement de par ton ignorance, à ne pas me regarder avec ces yeux tristes qui me font sentir faible et pitoyable. Je ne sais pas comment agir face aux autres et je n’ai pas toujours été comme ça, si tu veux en savoir plus suis-moi, je te raconterai certaines choses en chemin. »

Il se mit alors en route et continua.

« Si rester là et ne rien savoir te suffit, alors c’est que tu ne vaux pas plus que ceux que tu dédaignes tant. Ne t’es-tu toi-même pas montré aussi égoïste et méprisant lorsque tu as fait ma rencontre ? Tu n’as montré aucun respect et au contraire tu m’as provoqué. Tu te comportes donc comme ceux que tu as l’air d’haïr, cela ne te fait rien ? »

Pour le jeune homme, savoir et se comporter de la même façon que ses ravisseurs était un supplice aussi grand que se remémorer ces faits. Son inconscient et son corps lui disait de se venger, ses bras tremblaient et l’excitation montait à la vue du sang. Il se dégoutait tout autant que le reste des humains le dégoutait. Il se devait donc de faire des efforts pour changer et honorer ceux de sa sœur.

K346 - The Within Beast

J'étais incapable de lui faire payer son humiliation. C'était pour ça que j'étais aussi en colère. Pour cela que je souhaitais qu'il disparaisse. Si je ne le voyais plus, je pourrai peut-être me convaincre qu'il n'existait pas. Que tout cela n'avait jamais eu lieu. Oui, c'était le mieux pour moi. Pour mon orgueil blessé. Mais il ne semblait pas du même avis. Il m'a invité à le suivre, après plein de paroles terriblement inutiles. Il essayait d'attiser ma curiosité, mais il ne m'intéressait pas. Enfin, c'était faux. Il m'intéressait. Mais uniquement avec sa tête au bout d'une pique.

J'hésitais à lui dire de partir. De ne plus jamais remontrer sa sale face à ma personne. Mais j'y gagnerai quoi ? Après le premier choc passé, je comprenais que ça me servirait à rien. Il m'avait offensé, soit. Je pouvais faire ce que je voulais, c'était là, à mes yeux et à ceux de mes ancêtres. Il ne me restait plus qu'à laver l'affront. Dans le sang, il n'y a qu'avec le sang que ces affronts sont remboursés. Je grognais, ignorant tout ce qu'il avait à dire, et décidais de partir à ses cotés. Pas parce que sa pique avait fonctionné, après tout, qu'est-ce qu'un humain tel que lui pouvait m'apporter ? Rien, strictement rien.

- Ça devrait ?

C'était court, mais je n'étais guère d'humeur à développer. Quoi que.

- C'est ce qui fait de moi une personne mauvaise, aux yeux de votre race. A n'en pas douter.

Ils n'étaient que du bétail. Des proies. Pourquoi leur parlerai-je avec autre chose que du mépris ?

Rares étaient les personnes aussi énigmatiques que cette jeune femme aux yeux de Rei. Le jeune homme n’arrivait pas à discerner la personnalité de la jeune femme, de même que le vrai du faux de ses paroles. Il était clair qu’elle cachait quelque chose mais il ne parvenait pas encore à savoir quoi. Cette femme aussi étrange soit elle avait attiré son attention car contrairement aux autres personnes de la société elle ne rentrait pas dans les moules que celle-ci lui avait fabriqué. Au contraire elle semblait se battre pour en sortir et acquérir son indépendance. Un but similaire à celui du jeune homme encore une fois même si le chemin et les raisons étaient tout autres. Les deux kirjins se ressemblaient étrangement, contrairement aux nombreux ninjas que le Samui avait pu rencontrer jusqu’alors. Malgré le fait que son immaturité et son manque d’expérience serait un frein considérable pour elle, en plus de la confronté à de nombreux murs. Cela ne préoccupait guère Rei, seul ce qu’il pouvait tirer de cette mission occupait son esprit. Toute personne aurait pris un plaisir malsain à provoquer la jeune femme, ne serait-ce que pour l’attente de ses réactions, de ce fait elles auraient pris la peine de remettre sur la table le fait qu’elle soit humaine et non animale. Ses ancêtres avaient en effet dérivé de l’espèce humaine afin d’être cette position d’hybride grâce à leurs techniques. Cependant, ce n’était que le point de vue d’un jeune homme rationnel attaché à la science et de ce fait il savait ranger son opinion et apprendre de ses erreurs. Etait-ce bien là une des rares facettes de sa personnalité qu’il n’avait pas perdue.

Nodoka marchait aux côtés de Rei, les deux jeunes kirijins se dirigeant vers la maison de Kaguya Aojikawamanashi. Après quelques minutes de silence le Samui s’arrêta un court moment, contemplant le ciel de ses yeux d’un bleu charron. Les pensées défilaient dans son esprit tandis qu’il tentait de calmer et reprendre le contrôle de celles-ci. Après avoir vaguement évoqué son traumatisme les souvenirs revenaient en nombres, aussi douloureux soient-ils. Il parvint malgré tout à calmer le flux de ses sentiments et alors qu’il reprenait sa marche Rei prit la parole.

« Ça devrait oui, mais la question n’est pas là. Ce qui fait de toi une personne mauvaise aux yeux de notre race c’est ton comportement qui en plus d’être en dehors du moule de la société et agressif envers ses membres. Tu es donc considéré comme nuisible. Moi-même je suis en quelque sorte considéré comme tel même si ce n’est pas à cause de mon comportement mais plutôt de ce que j’ai vécu et ce que je suis aujourd’hui. Mais cela importe peu, la seule chose qui importe c’est ce que toi tu penses de toi. Si tu as besoin de faire souffrir les autres et de les écraser pour te sentir vivant, peut-être que tu devrais d’abord te remettre en question. Je ne parle pas de remettre en question ce que tu es ou penses, mais ce vers quoi tu te diriges. Tu n’arriveras jamais à progresser dans la société si tu restes un paria toute ta vie. »

Pourquoi s’entêterait-il à aider une jeune femme dont le sort ne lui était d’aucune importance ? Les ressembles qui étaient leurs semblaient avoir plus d’importance que ce que ne pensait le jeune homme, de plus les vieilles habitudes ont la vie dures et ce malgré les années qui furent passées.

« Tu te fiches probablement de ce que je dis, ou au contraire peut-être que tu y trouves un sens. Tu me hais ? Tu as envie de te venger et de me tuer ? Ou au contraire tu veux mieux te rapprocher de moi pour en tirer avantage ? Je ne te connais pas et je ne connais pas non plus tes pensées. Je ne sais qu’une seule chose, un jour tu comprendras le sens des mots que je viens de prononcer, alors souviens-toi en bien. Car les apprendre de soi-même et bien plus douloureux même si c’est la seule manière de les comprendre. »

A peine eut-il fini sa phrase qu’ils arrivèrent à leur destination. Rei se positionna face à l’imposant portail amenant jusqu’à la demeure de la famille Kaguya, puis il sonna.

-Onitsuke Kaguya-

Le son d'une sonnerie devenu si in-familier réveillait soudainement une maison isolée du monde, après tout, ça avait été toujours un peu le cas, mais aujourd'hui plus que jamais. Le monde avait changé, provoquant les réussites et les échecs de ses occupants ou anciens résidents... C'était désormais plus une prison qu'une maison, mais les oiseaux enfermés dans cette cage avaient changés...

Ainsi, il s'agissait d'un homme à la taille considérable qui se présentait face à ce grand portail non pas sans avoir pris son temps. Sa démarche était lente et le vent dissimulait à peine maintenant le membre manquant à sa droite alors que sa main gauche trouvait la poignée pour faire face à deux individus.  Si la première ne parlait guère à l'homme maître des lieux, le second en revanche le faisait grimacer. Sa longue chevelure blanchâtre dissimulait alors que peu sa mimique, tout comme les traits d'un passage de griffes aiguisées. Il lâchait l'objet dans sa main tout en raclant sa gorge, l'homme mure était assez jeune encore, qui aurait cru qu'il avait déjà des enfants si âgés, de même qu'une telle panoplie. Il arquait alors un sourcil, un tic qui n'était pas sans rappelait une certaine personne avant d'annoncer avec la même diplomatie...

~ Cassez vous d'ici.

Face au peu d'impact de ses dires, il se résignait avant que le son de la voix du Samui ne vienne l'irriter davantage que sa présence avait suffit à le faire. Il faut dire...

~ Je déplore que tu ne sois pas mort Samui, une fausse joie. Elle ne vit plus ici. Et ça ? Un animal de compagnie.

Un sourire de carnassier illustrait encore une fois le lien de parenté, avant qu'il ne comprenne amusé le manque d'information du jeune Samui. Il espérait presque qu'ils ne soient pas revu, même ça lui paraissait probable, ce qui illuminait un peu le tableau, après tout sa maudite fille se plaisait tant à pourrir sa vie sous tous les aspects. Devenait-elle censée... ? Un soupir sceptique répondait à la question, étrangement il semblait de meilleure humeur en dégageant le passage comme une invitation à entrer.

~ Tu sais qu'elle a interdit les visites ici, j'espère pour toi que tu sauras lui justifier la tienne, autant que vous ne le ferez avec moi.

Il détachait son regard alors pour sonder celui de la jeune femme ce qui lui décrochait un sourire, cette arrogante, ce regard et cette tenue. Le voilà faisant une comparaison tout en s'élançant lentement vers la demeure traditionnelle et d'envergure...

~ Tu ressembles à ma chienne de fille, c.h.a.t.o.n.

Ne dit-on pas que les chiens ne font pas des chats ? Cela les empêchaient-ils de se ressembler.

- T'as aucune idée d'quoi tu parles.

Je m'étais contentée de dire ça, après l'avoir écouté déblatérer connerie sur connerie. J'avais soupirée, énervée. Lui avais jeté un coup d’œil torve. Je ne savais pas si il était sérieux, ou si il parlait dans le vent. J'avais connu pas mal de gens qui essayaient de rassurer des tiers, avec des paroles vides de sens. Depuis, je me méfiais. Alors j'ai essayé de jauger ses propos, son ton, ses expressions. Sans succès. J'ai eu envie de le cogner, mais j'étais encore trop affaiblie pour ça. Alors, autant lui cracher dessus. Quoi que, je sais pas ...

- On nous aime pas juste parce qu'on existe. C'est juste, ça ? Juste à notre gueule, on nous déteste. Parce qu'on est pas comme vous. Parce qu'avant, on a bouffé quelques paysans. Mais, eh, les paysans, ils sont là pour ça. Tu savais qu'il y avait une loi qui autorisait la chasse aux paysans avant ? Bah ça a été interdit. Ce qu'on faisait, nous, à l'époque où on était Gekei libres, c'était pas si loin de ça. Alors pourquoi on nous voit mal pour un truc que vous faisiez, hein ?

J'avais dardée mes pupilles dorées sur les siennes.

- J'prends pas plaisir dans vot' souffrance. C'est vous qui vous la cherchez. Avec vos regards condescendants, vos attitudes méprisantes et vos paroles dégoutantes. Vous êtes inférieurs à nous, Gekei libres, mais ce n'est pas pour autant que nous n'avons pas d'émotions, et que nous vous ignorons lorsque vous nous crachez dessus. Même, on vous tabasse, écrase, mutile et, parfois, on vous tue. Mais c'est pas par plaisir. C'juste pour que vous sachiez où est votre place.

J'avais un peu menti. Je prenais mon pied quand je torturais quelqu'un. Mais c'était sûrement pour me défouler de toute la frustration accumulée au long des années. A moins que ce ne soit qu'une excuse pour justifier ma déviance. Une femme mauvaise, oui ... Définitivement.

- Et ne te fais pas d'illusions. T'essayes d'être sympa avec moi, j'sais pas pourquoi ... Mais tu m'as humiliée. Et il n'y a que le sang qui paie ce genre d'affronts.

Je ne l'avais pas regardé, lorsque ses mots ont quitté mes lèvres. Pas que ça me faisait plaisir. Enfin, si, un peu. Peut-être même beaucoup, cette idée de lacérer son visage ... Mais, j'sais pas. Il était sûrement l'humain avec lequel j'avais le plus échangé depuis ... Depuis longtemps. Il essayait de me comprendre, je crois. Mais est-ce que ça changeait quoi que ce soit au fait qu'il était ce qu'il était, et que moi j'étais ce que j'étais ?

On avait beau échangé des mots, je doutais qu'ils nous atteignent l'un et l'autre ...

Et nous arrivions à la demeure Kaguya.

Le Kaguya qui nous a accueilli, en plus de lui manquer un bras, était un connard. Mais d'un genre différent à celui qui me tenait place de coéquipier.

Il semble connaître l'humain qui m'escorte, et ne semble pas lui porter beaucoup d'affection. Ce qui m'en fait ressentir une certaine à son égard. Stolicus ne disait-il pas après tout *Ne me donnez pour amis que des hommes mauvais ?*. Il devait quand même y avoir des limites. N'empêche qu'au fond, il ne m'intéresse pas. J'éprouvais de la curiosité pour les Kaguya, avant. Mais ça, c'était avant de rencontrer Ao. Depuis, il n'y avait plus qu'elle. Les autres pouvaient bien crever que ça me ferait même pas hausser un sourcil. Quoi que nan, c'pas vrai ... J'en hausserai un, mais ça serait à cause de l'odeur de décomposition.

Mais voilà qu'il finit par m'adresser la parole. Me dit que je ressemble à sa fille. Et m'appelle chaton de cette façon si particulière ... Le Père d'Ao', hein ? Autant ne pas le décevoir, alors que je lui adresse un grand sourire. Dévoilant tous mes crocs.

- C'est un compliment. Votre fille est si ... Adorable ...

Salope.

- ... Joueuse ...

Sadique.

- Et fascinante ...

Je vais faire en sorte qu'elle me supplie, en larmes, avant de la dévorer vivante.

- Vous avez un air de famille, maintenant que vous le dites.

Si j'en ai l'occasion, je te réserve le même sort. Sauf que t'auras moins de considération qu'elle.

Rei comprit lorsqu'il sonna à cette porte qu'il aurait un mal non négligeable à faire comprendre le but de ses actions. Celles-ci étaient dans le seul but d'attiser sa curiosité envers ces hybrides très différentes des personnes qu'il avait pu rencontrer alors. Contrairement à ce qu'elle semblait évoquer, le jeune homme savait très bien de quoi il parlait, puisse-t-il avoir la prétention de le comprendre mieux que quiconque, lui qui avait reçu toute la haine, la colère, l’égoïsme, la médiocrité et la monstruosité des êtres humains. Lui qui gardait sur son corps les cicatrices des côtés les plus sombres de son espèce. Nodoka lui apprit qu'il fut un temps où la chasse aux paysans était autorisée mais fut interdite aux "Gekei libres". Le Samui ne connaissait pas l'histoire de ce clan, mais il comprit rapidement qu'il devait y avoir des divergences d'opinions entre ses membres, comme dans tout clan. Malgré le fait qu'il était certain que la jeune femme prenait du plaisir dans la souffrance d'autrui, contrairement à ce qu'elle disait, il aurait l'occasion de lui prouver les limites de son raisonnement.

Tandis qu'il attendait patiemment devant la porte de la demeure un homme apparut devant lui lorsque celle-ci s'ouvrit. Cet homme imposant de par sa taille semblait avoir perdu son bras droit, sa longue chevelure blanchâtre tombant sur son dos n’était non pas sans rappeler celle de sa fille. Les premiers mots qui sortirent de sa bouche à la vision des deux ninjas les invitèrent à sortir de son champ de vision, le langage rappelait à Rei une personne qui lui était chère. Il déplora le fait que le Samui était encore en vie et lui indiqua que Ao’ ne vivait plus en ces lieux. Le jeune homme savait déjà cela, de même qu’il pensait savoir d’où venait l’état pitoyable du père de famille se dressant devant lui. Un sourire carnassier qui n’était pas sans rappeler celui de la Kaguya se dessina sur son visage alors qu’il se décala afin de laisser passer les deux shinobis. L’hypothèse de Rei se confirma quand Onitsuke lui expliqua que la jeune femme avait interdit les visites : c’était bien elle qui contrôlait maintenant sa famille. S’élançant vers sa demeure, il observa Nodoka avant de lui adresser la parole.

« Tu ressembles à ma chienne de fille, c.h.a.t.o.n. »

Celle-ci répondit tout aussi violement que son interlocuteur, mais peu importait. Lorsque tous trois s’installèrent dans le salon familiale, Rei prit expliqua les raisons de sa visite au paternel.

« Je viens ici afin de vous demander des informations. Mais avant toute chose je veux clarifier certains points. Ao’ ne dira rien pour ma présence ici de même que pour chacun de mes actes, par contre je suis certain que les choses changeraient si je lui parlais de certaines choses déplaisantes. Ma sœur comme j’aime l’appeler me soutiendrait bien plus qu’elle ne le ferait pour vous. »

Un sourire sadique se dessina sur son visage.

« C’est bien simple, ou vous me répondez, ou vous écourtez la vie qu’il vous reste. Le petit frère de votre fille a disparu et je me dois de le retrouver. Je suis certain que vous ne voudriez pas voir votre fille en colère, qui plus est cet enfant étant encore jeune, c’était à vous qu’il incombait la tâche de le protéger en son absence non ? Qu’importe que j’ai raison ou tort, les conséquences seront les mêmes. Vous allez donc m’aider, n’est-ce pas ? »

Un rire face à la description de sa création par la jeune femme aux oreilles de chat, un qui s'amusait de cette ironie, un parce que l'homme voyait bien là qu'ils avaient bel et bien eu un lien avec sa descendance. Un main posée de tout son poids rejoignait la tête de la jeune femme, ça n'avait rien d'un geste tendre.

~ Un air de famille plus ancré qu'on ne pourrait le croire.

La suite offrait un nouveau décor et un rire encore, c'était bien ce qui répondait à ce semblant de menace alors qu'une jeune femme aînée de la famille apportait le thé sans broncher. Les règles de cette famille était très simples au final, le plus puissant dirigeait les autres à sa guise et le suivant en faisait tout autant avec les autres, ainsi de suite. L'homme avait effectivement perdu un de ses moutons, mais ce n'était au final qu'un accomplissement, l'ordre des choses. Triste à dire que sa tortionnaire avait finalement était et resterait sa favorite ici, probablement, car elle était celle qui lui ressemblait le plus. L'écho d'un rire finissait par se stopper alors que le regard perçant et azuré de l'homme plongeait dans celui du Samui.

~ Ta sœur ?

Un sourire de carnassier le prenait, il ne savait que trop bien comment elle traitait ses frères, comment elle jaugeait son affection avant de finir par décréter ce qu'elle voulait conserver vivant ou non. Étrangement la sentence de la mort était une forme d'affection, une qu'elle ne lui accorderait jamais, car si elle avait enfant déjà tué dans le vice ses aînés, c'était bien parce qu'elle les aimait. Il savait lui qui lui avait enseigné, que pour cette enfant là, la mort était le cadeau de la libération de tous les fardeaux. Non, jamais elle ne le tuerait, jamais elle ne permettrait sa mort cette garce, puisque oui, elle se languirait davantage de cette torture qu'elle lui imposait, celle qui avait été sienne un jour : La soumission. Pourtant à ce sujet il ne disait pas un mot, trop heureux encore d'être au fond celui qui la connaissait le mieux, une victoire quelque part au milieu de cette défaite cuisante.

~ Fachée, ça je te garantie qu'elle le sera, mais pas contre moi.

Il avalait d'un traite le liquide fumant laissant ainsi s'échapper une fumée de sa bouche, trop heureux d'annoncer cette vérité.

~ Voilà plus presque un an qu'elle m'a retiré la garde de Tei', parce qu'elle a vu la faiblesse de ce gamin et qu'il a reflété la sienne. Je ne les ai plus revu depuis, quelle information je pourrais fournir ?

Il se languissait alors des réactions et pour tout l'or du monde il aurait voulu la sienne, celle de cette sale môme qui avait failli, qui allait prendre conscience de son manque de moyen, partant étrangement, il laissait glisser un élément. Un important.

~ Je suppose qu'elle n'a pas su se détacher de ce foutu loup non plus, du temps où ils vivaient ici, je devais supporter la vue de ce sac à puce réduit à l'état de chien-chien qui jouait avec Tei' pendant les heures de travaux de Madame. Mais enfin, je suppose que ces temps sont révolus ? Son beau frère doit le garder pourquoi ne pas allait l'emmerder lui plutôt ?

Il ricanait à nouveau amusé...

~ Ah oui, parce que lui au moins j'ose espérer n'aura pas raté sa mort. L'heure tourne, autre chose ?

La violence est la seule chose que les petits humains sont capables d'utiliser bien. Et encore ...

C'est à peine intéressée que je suivais l'échange entre le père Kaguya et mon partenaire. Il y eut des menaces de part et d'autre, beaucoup d'orgueil, et même de la rage voilée derrière des mots froids. Et parfois même pas voilée. Mais si il fallait bien dire certaines choses, ce que de part et d'autre, ça ne manquait pas de cran. Même si les menaces de mon partenaire étaient creuses, et que le Kaguya prenait un vil plaisir à le lui faire remarquer. Il me rappelait sa fille, définitivement. Surtout quand il m'a tapoté la tête et m'a dit ces quelques mots.

N'empêche, leur clan ne semble pas très soudé. Beaucoup moins que le mien, tout du moins. Je pensais qu'entre monstres, on serait un peu pareils ... S'unir face à l'ennemi commun, toussah toussah. Pourtant, chez eux, c'est très individualiste. C'est le plus fort qui règne. Un peu comme nous, à l'époque des Marécages. Maintenant on a un Conseil, pour le meilleur et pour le pire. Mais c'est quand même plus sain n'empêche ... Ça me faisait un peu bizarre, n'empêche.

Mais je laisse les grandes personnes parler. Et ce n'est que lorsque la conversation semble close que je me contente de demander.

- C'est vrai qu'on aime bien vous faire chier, mais c'est pas très productif. Il habite où l'autre, à moins que mon partenaire le sache ?

J'étais restée les bras croisés sous la poitrine, et mes prunelles dorées étaient dardées sur l'arrogant. Ca, en tout cas, c'était un trait caractéristique de leur engeance. Ca prouve bien qu'on en a pas tués assez. Ce que je pouvais arranger ...

- Plus vite que ça, hop hop hop. J'ai pas que ça à faire.

Je lui adressais un geste de la main condescendant.

Une provocation ouverte pouvant passer pour simpliste et au désavantage de Rei. Tandis qu’il désignait Aoji’ comme sa sœur, il tenta de parer à travers son discours aux diverses réticences du paternel. Ce qu’il pouvait penser de lui l’importait peu et il en était de même pour Nodoka. Le Samui avait pesé chacun de ses mots avant de les avoir prononcé, la certitude d’une relation profonde et d’un sentiment de sécurité auprès de la Kaguya. Bien qu’il sache que celle-ci deviendrait folle de rage à la découverte de la disparition de son frère fétiche il ne pensait pas risque un quelconque danger. Il n’en était pas de même pour le village et la sécurité de ses habitants.

Le paternel posa sa main sur la tête de la Gekei précéda un rire lourd de sens tandis qu’une jeune femme vinrent leur apporter le thé. Onitsuke ne crut pas en les menaces de Rei à son égard de même qu’en leur amitié. Celui-ci s’arrête soudainement alors que le Kaguya plongea son regard dans celui de Rei.

« Ta sœur ? »

Le jeune homme sourit lorsqu’il entendit ces mots riches de sens enchainés par un sourire carnassier propre aux membres de cette famille. Rei savait bien que la jeune femme jaugeait uniquement ses êtres chers à leur force, il avait eu une discussion avec elle lors de son rétablissement. Mais il savait également son frère ne s’appliquait pas à cette règle, faible petit être qu’elle protégeait alors qu’il ne dégageait aucune des valeurs propres à sa personnalité. Le Samui avait la conviction de partager ne serait-ce qu’une infime partie de son sort, ainsi il pouvait se sentir en sécurité et utiliser des propos absurdes pour les personnes présentes dans cette pièce. Elle serait en effet enragée, contre tous.

Avalant une gorgée du précieux liquide il continua son discours. Aoji’ et son protégé avaient quitté le domicile familiale il y a de ça un an. Tei’ était sous la garde de son beau-frère et le jeune homme savait maintenant où se diriger afin d’en apprendre plus.

« L’heure tourne en effet, je vous remercie de votre réponse mais... »

A peine eut-il le temps de prononcer ces mots que Nodoka prit la parole.

« C'est vrai qu'on aime bien vous faire chier, mais c'est pas très productif. Il habite où l'autre, à moins que mon partenaire le sache ? »

Elle croisa les bras sous sa poitrine et fit un geste condescendant de la main invitant l’homme à donner sa réponse au plus vite. Rei savait où habitait la jeune femme, mais il n’en était pas de même pour son beau-frère. L’espace d’un temps sa fierté le poussa à lancer une autre provocation par-dessus celle de sa partenaire mais sa raison le rattrapa. Il était inutile de perdre plus de temps au risque de voir une tempête se déchainer au village caché de la brume sanglante, prenant ainsi tout son sens.

« Non, mais vous devez le savoir, n'est-ce pas ? »

Ni l'un, ni l'autre n'avait compris sa dernière phrase, celle dans laquelle il disait son beau fils comme mort ou du moins un truc y approchant. Son sourire ne désemplissait pas, comme si c'était une évidence, il répondait alors...

~ Il vit chez eux logique non ? Du moins vivait, il n'est pas rentré de la dernière guerre, pour les détails, je n'en ai pas, vois avec ta « sœur ».

La localisation était étrangement le quartier Kaguya, quand on savait le désaccord que la bête avait avec eux, ça pouvait paraître surprenant, pourtant c'était à croire, que là encore, il ne s'agissait que d'une énième provocation. Si elle décidait de vivre au milieu du quartier Samui, il ne s'en étonnerait pas. Le voilà soupirant et redevenu sérieux, l'enfant était son fils après tout, d'ailleurs il s'étonnait qu'elle n'eut pas daigner demander assistance ici. C'est vrai elle était le genre d'enfant à ne pas faire confiance, à qui laissait-elle son frère en partant... ?

Il se mettait soudainement à rire, face aux deux commis de mission veine, il aurait été prêt à parier sur la localisation du môme, elle serait assez folle pour l'emmener avec elle plutôt que l'abandonner sans surveillance, qui plus est... L'éducation, c'était celle qui lui avait donné. Le voilà de plus en plus convaincu, car résumons, qui lui restait-il de précieux à Kiri ? Plus lui visiblement et le Samui était en face de lui, le Kyu hors jeu, comme le maudit lutin bleu. Irrécupérable.

~ D'où tiennent-ils l'information que Tei' a disparu ? Qui a lancé l'alerte ?

Il avait bien fallu que cette mission soit demandé par quelqu'un et pour une raison valable, fallait-il espérer du moins. Le tout lui faisait secouer la tête, il refusait de chercher à comprendre d'avantage, aussi, en se relevant et prenant la direction du couloir, il cédait en quelque sorte. Mais en fait ça l'arrangeait assez...

~ Si elle la laissait seul, ça sera chez elle et non pas sans avoir piégé la zone, au milieu du quartier Kaguya ou pas. Nectus doit probablement être resté aussi, alors faites attention où vous mettez les pieds, le plus simple serait qu'il a défié l'autorité de sa sœur pour partir s'amuser et où irait un gamin de son age ? Notre entrevue est terminée. Néanmoins, croyez bien que je l'ai appréciée.

Il disparaissait, qu'importe que cela plaise ou non, c'était un trait de famille, comme le môme, comme sa fille qui n'en faisait qu'à leur tête. Le voilà rassurait, il n'en espérait pas tant de cette journée pourtant.

Bon, okay. Ce mec nous fait perdre notre temps. En gros il nous met sur une piste qui n'en pas une, vu que le concerné est probablement mort plusieurs jours avant que la chose soit arrivée ! Et bah bravo ! BRAVO JE DIS ! Ça prend des petits airs supérieurs, ça nous enjolive avec des paroles compliquées, et à la fin ça aboutit à rien ! Pff .. Caractéristique des humains, ça. Embrouiller ton esprit juste pour le plaisir de s'entendre parler. User de discours alambiqués pour s'amuser de notre détresse. Je grinçais des dents.

Quoi qu'il en soit, il fallait faire un tour à la demeure de ma Kaguya ... Car, comme il l'a dit, il y a deux possibilités : Soit il s'est fait kidnapper directement dans la demeure, soit c'est lui qui a fait une fugue et il s'est fait capturer pendant ses errances. Dans les deux cas, c'est gamin était un petit con. Oui, oui, oui. Être inconscient est une chose, mais être inconscient et ne pas pouvoir l'assumer en était une autre !

Parce qu'après c'était à des gens comme MOI qu'on faisait appel pour réparer leurs conneries !

Connards.

N'empêche qu'il s'est barré sans qu'on puisse le retenir, en moins de temps qu'il fallait pour le dire à toute vitesse. Bref, il nous avait laissé tout les deux dans cette pièce, juste avec des bribes d'information. Et pas grand-chose d'utile, au fond. Quel connard ! Pff ... Strictement inutile, cette visite ! Pour la peine, je vais lui faire payer. Ouais. Je me lève, et sous le regard de mon compagnon, je me dirige vers un coin de la pièce. Commence à défaire ma ceinture. Mais je me suis arrêtée.

Ca vous surprendra peut-être de l'apprendre, mais je suis quand même assez pudique. Alors, bon ... Ca me dérange qu'il me regarde faire, l'autre Samui. Je me tourne vers lui, et lui dit sur mon ton le plus agréable (ce qui ne donne pas un truc très convainquant).

- Dis, tu veux pas m'attendre dehors ? J'ai un truc à faire ici avant qu'on reparte ...

Je lui adressais un grand sourire. Un sourire un peu malveillant. Qui voulait un peu tout dire.

- Tu peux même partir devant ! Je te rejoins, t'inquiète pas ! Je te suivrai ... à l'odeur.

Je laissais un petit éclat de rire germer d'entre mes lèvres. Oh oui, l'odeur.

Le Kaguya en profitera de longs jours durant.

La nouvelle ne surprit pas Rei quand il apprit la mort du mari de Aoji’, puisqu’elle lui avait déjà fait part de ce fait lors de leur rencontre. De même, il ne fut pas étonné qu’elle ne ressente aucune tristesse à son égard, sa sœur ne pensais pas à mal au contraire, pour elle s’était une forme de respect que ne pas pleurer pour les morts. Le Samui ne savait pas quoi à en tenir pour sa personne, mais il ne s’étonnerait pas si lui était réservé le même sort. Pour autant, cette question commençait à le tracassait et il ne manquerait pas de quémander une réponse à sa sœur. Le sourire qu’arborait le père de famille restait le même quelques soient les mots sortant de sa bouche. Carnassier comme à son habitude, il reflétait bien la manière de pensais des Kaguyas, la domination du plus fort, le faible n’avait pas sa place. Rei pensait de la même façon, sauf rares exceptions comme Ao’ pour qui il serait prêt à tout, quitte à sacrifier sa vie. Tenzo vivait chez eux d’après les dires d’Onitsuki, mais c’était là une évidence. Tout ce précieux temps perdu au lieu de cherchait le frère de la Kaguya. Il devait maintenant se dépêcher de trouver des informations avant qu’il ne soit trop tard.

Le paternel se mit soudainement à rire alors que Rei réfléchissait sur une ligne de conduite à adopter. Il devait aller chez le domicile de sa sœur afin de le fouiller, puis par la suite questionner ses voisins afin d’obtenir toute information pouvant leur être utile. Mais penser que cet homme pouvait rire du malheur de sa protégé commençait à l’agacer, le jeune homme avait beau être antipathique en plus de se montrer sans pitié, il se comportait très différemment avec elle. Le comportement du père se trouvait être une des rares choses parvenant à l’énerver.

« D'où tiennent-ils l'information que Tei' a disparu ? Qui a lancé l'alerte ? »

« Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus, l’information est de source sûr. »

L’homme continua à lui faire part de ses réflexions avant de s’éclipser sans un mot hors de la pièce. D’après lui, les lieux se trouvaient au milieu du quartier Kaguya et devaient être piégés. Les seules raisons expliquant sa disparition devaient être une simple fugue d’un gamin voulant jouer loin de l’autorité parentale. Une évidence, encore, mais rien de concret qui pourrait être d’une quelconque utilité pour Rei et son acolyte. La plus grande peur du Samui était que le jeune garçon aurait été capturé pendant sa balade par des kirijins peu intentionnés et surtout totalement inconscients. S’il avait pu, il aurait frappé cet homme prétentieux et égoïste. Mais il ne pouvait se permettre de perdre plus de temps.

Alors qu’il était perdu dans ses pensées, il vit Nodoka se lever puis se diriger vers un coin de la pièce où elle s’arrêta. Elle commença à enlever sa ceinture et invita Rei à l’attendre dehors afin qu’elle puisse faire en toute tranquillité sa commission tout en arborant un grand sourire. Le jeune homme réagit tout d’abord sous la colère et sortit un fouet d’eau, puis il se rétracta.

« En fait non, vas-y, je vais t’attendre dehors. Profites-en pour en mettre partout je dirai même, fais-toi plaisir. »

Sa colère n’était pas due au comportement de la Gekei mais celui du Kaguya, et il trouva en son geste un moyen d’assouvir une forme de vengeance. Il sortit donc de la pièce et attendit devant le portail de la maison familiale, puis quand ils atteignirent leur destination, il observa les lieux avec attention puis se décida à rentrer chez elle.

Au début, j'ai froncé un sourcil. En voyant le fouet aqueux formé dans la main de mon paire. Et par pu réflexe, j'ai reculé. Sauf que j'ai heurté le coin de la pièce, rendant le mouvement inutile. Genre, qu'est-ce qui lui prend ?! Pourquoi il est en colère comme ça ?! Je veux dire ! C'est pas comme si c'était sa maison quoi ! Et même si c'était le cas, c'est quand même un peu abusé quand même ! Démesuré ! Mais voilà qu'il se fait violence. Se stoppe en plein élan. Et finit par me dire de faire comme bon me semble. Qu'il m'attendrait dehors, le temps que je fasse mon affaire. Je fixais son dos, alors qu'il quittait les lieux. Un brin soulagé. Enfin, pas qu'un brin. Je soupirais même de soulagement pour vous dire ! Bref ! Revenons-en à mon affaire, mais avant ... Les précautions.

Je m'étais déplacée vers la porte de sortie, et l'avais entrouverte. Pour voir si il n'y avait personne dehors me surveillant. Et surtout pour vérifier que mon comparse n'était pas en train de m'espionner ! Parce que je les connais ces sales petits humains, ils sont pervers et prêts à tout pour observer une demoiselle dénudée ... Remarque, il pouvait essayer. Je lui arrachera ses parties intimes, ça serait un bon échange.

Bon, j'observe le Samui s'éloignant en direction du portail, parfait ! SEULE ! Je suis seule ! Et rien ne m'arrêtera dans mon acte mesquin !

Je défais ma ceinture, en prenant tout mon temps. Après tout, je ne suis pas pressée. Même si je devrai l'être, mais qu'importe ! Puis je glisse mon pantalon et mon sous-vêtement jusqu'à mes chevilles. M'accroupis. Puis pousse un petit soupir de soulagement, un sourire satisfait sur mes lèvres alors que ma vessie se vide. Oh oui ... Hihihi. J'adore faire des cadeaux aux gens. Surtout aux gens comme lui. Ce n'est qu'une fois l'acte finit que je me redresse, me rhabille, et c'est toute guillerette que je rejoins le Samui en lui adressant un sourire mutin.

- Je me sens bien d'avoir accomplie une bonne action ! On y va ?

Et c'est ainsi que nous reprenions la marche, avant d'arriver à la demeure de ma chère et tendre Kaguya. Qui ne m'intéressait pas plus que ça. Oui oui, je sais ... Normalement, je devrai être curieuse de voir l'habitation de cet être que j'admire autant que je méprise, mais que voulez-vous ... Je m'en foutais totalement. Alors je me contente d'appuyer mon dos sur le sol avant de dire à mon compagnon.

- Je surveille les environs, tu peux rentrer en toute inquiétude.

Je posais ma main sur les lèvres, alors qu'un bâillement me secouait.

~ Tu t'es bien amusé ? Parce que je te dis pas une fois rentrer tout ce que tu vas prendre dans tes dents pour m'avoir désobéit.

~ Je ne suis que ton exemple Baka-chan !

~ Oh un chat humain ? Tu parles ?! Je t'adopte de toute façon, m'en fou, viens jouer Mimine ! Ouh ! Hum tu sens bizarre... Tu veux prendre un bain?

Alors qu’il se préparait à entrer dans la demeure kaguyenne il s’étonna de ne voir aucun des volets de fermé ni-même protection. De même l’intérieur semblait encore habité, linge, chaussures et autres éléments occupait la maison, étrange pour une demeure sensée être vide, surtout qu’il ne s’agissait pas là uniquement de celui d’un enfant mais également de lingerie féminine. Rei n’y comprenait plus rien, la seule réponse plausible aurait été que la jeune femme soit dans les lieux ou qu’au contraire elle ne fasse preuve d’aucune tenue. Mais le soupçon qui le gagnait pris fin lorsqu’il vit débouler de l’intérieur du bâtiment Tei’. Celui-ci s’approcha de sa coéquipière avant s’écraser de tout son corps sur le sol, ayant trébuché sur ce qui semblait être là… de l’herbe. Il se releva puis tira sans ménagement sur les habits et les oreilles de la jeune femme.

« Oh un chat humain ? Tu parles ?! Je t'adopte de toute façon, m'en fou, viens jouer Mimine ! Ouh ! Hum tu sens bizarre... Tu veux prendre un bain? »

« Mais, Tei’ qu’est-ce que… »

Il se précipita à l’intérieur, traversa le couloir et aperçu Aoji’ affalé sur le salon en train de dormir. La kaguya était en peignoir ses pantoufles tombé au bord du canapé, entouré de linge divers et varié. Il réfléchit alors un court instant puis se décida. Il fit apparaître une petite masse d’eau au-dessus de la tête de la jeune femme puis la laissa délicatement s’écraser sur la tête de la jeune femme.

« Mince... »

Dit-il sans une once de sérieux. Son regard en disait long, il s’était inquiété pour l’enfant alors qu’il n’avait pas lieu d’être. La jeune femme devait être furtivement rentrée au village sans que les gardes ne puissent s’en apercevoir, puis elle était rentrée chez elle et restée cloitrée avec son jeune frère. Ne donnant plus aucun signe de vie, les voisins avaient dû commencer à s’inquiéter et alerter les autorités compétentes. Mais avant même de commencer à discuter avec la coupable il entendit des voix jaillir du jardin. Il ouvrir la fenêtre et écouta les dires.

« Nan mais regarde ça, un morveux et une chatte qui joue ensemble, sont-ils pas mignon ? »

« Tu veux un bol de lait peut-être ? Je peux t’en fournir un si tu veux ma douce, on a qu’à aller chez moi ! »

J'entendais du bruit, une voix de gamin. Et un son de chute. Mais je n'ai pas eu le temps d'ouvrir les yeux que le nouvel arrivant m'a agressé, comme ça, gratuitement ! Pire que moi quand je cherche les ennuis, pour vous dire, et pourtant quand j'ai vraiment envie de m'embrouiller avec une personne, je trouve les prétextes les plus absurdes pour se faire ! J'entends mon compagnon interpeller le petit sauvage qui me tire la queue et les oreilles, tire sur ma jupe et mon haut alors que j'essaye de le repousser gentiment (à savoir, en lui donnant des coups de coude). Tei', hein ? Heu ... C'était pas le morveux qu'on était censés retrouver, à tout hasard ?!

J'aurai aimé le demander à mon coéquipier, mais le voilà traçant à l'intérieur de la demeure. Et voilà que le sale petit connard de gamin ne me lâchait plus ! Je lui lançais un regard furieux, alors que je crachais.

- Hophophop ! Où tu crois que t'es p'tite enflure de Kaguya, tu veux les ennuis c'est ça hein hein hein ?! Parce que si tu me cherches, tu vas les avoir ! Je suis pas un chat, je suis une Gekei libre, alors tu sais qui est-ce que tu vas adopter ?! Et bah c'est ta-

Mais j'étais interrompu par deux petites merdes.

- Nan mais regarde ça, un morveux et une chatte qui jouent ensemble, sont-ils pas mignon ?

- Tu veux un bol de lait peut-être ? Je peux t’en fournir un si tu veux ma douce, on a qu’à aller chez moi !

Une digue venait de se briser. Celle qui retenait ma fureur à peine contrôlée, et qui ne voulait être en aucun cas contrôlable. Je tourne mes pupilles dorées, scintillant d'un courroux infini, vers les deux individus qui s'amusent de moi. Le petit Kaguya en profite que mon attention n'est plus braquée sur lui pour s'amuser à me tirer sur tout ce qui dépasse. Mais je m'en fou.

- Comment tu m'as ... appelé ..?

Ma queue fouetta le vide, dans un bruit de fouet. Puis s'abattait sur un pan de mur, l'éclatant sauvagement.

- Alors, j'attends ..?

Ma voix s'était faite un murmure, vibrante de colère, alors que les idiots commençaient à percevoir la menace que je représentais, et qu'ils commençaient à reculer. Trop tard. Le fouet claquait à nouveau, il s'était abattu derrière leurs nuques, les faisant rejoindre le sol prestement. Puis je sautais sur le premier à portée, me posant à califourchon sur lui.

- C'est qui la chatte maintenant ?!

J'abattais mon poing sur son visage, une première fois.

- ET LA DOUCE ?!

Une deuxième plus, avec plus de violence.

- QUI EST MIGNONNE MAINTENANT ?! HEIN HEIN HEIN ?!

Chaque "Hein" était ponctué d'une nouvelle frappe, jusqu'à ce que j'entende un craquement. Il était immobile, sous mes poings sanglants. Je me redressais, lentement, et me tournais vers le petit Samui d'un air presque absent.

- Un ... problème ..?

Face à la question stupide du chat, il répondait...

~ Chez moi... ?

Des grands yeux ronds écarquillés. Oui Tei' était chez lui et ça lui donnait presque tous les droits.

…

En parlant de droit, moi aussi je pensais en avoir et quel fut cet horrible réveille qui me laissait poussant un cri d'effroi ! Il s'était passée quoi là. De l'eau et une voix familière...

~ REI !!!

Je vais te tuer ! Que j'aurais voulu crier, mais au final je n'avais fait que bafouiller étouffer par l'eau avalée de travers. Tu parles d'un frère ! Je me redressais de là pour l'étriper, que lui avait-il passé par la tête à ce fou ! Mais c'était avant d'entendre un bruit suspect dans mon jardin, Nectus sortait la tête de la couette... Tei' ! Eh oui, c'était dans toute la grâce qui incombait à une Kaguya en peignoir que je déboulais vers mon cadet, visiblement spectateur d'un massacre occasionné par Chaton. Mon sourcil s'arquait alors que le mome se disait amoureux... Ces goûts de merdes dans cette famille franchement. Je lui tapotais la tête rassurée avant de découvrir par se faire une fissure dans le mur...

~ Qui a fait ça...

Et mon ton était des plus sérieux, il allait y avoir des morts ! Et mon regard se portait sur la coupable la plus probablement alors qu'un fait étrange me laissait bouche bée. Un craquement d'os des phalanges sortaient des mains de mon frère pour perforer les attaquants de ma bien aimée. Je clignais des yeux plusieurs fois, avais-je rêvé ? Mon tête se tournait vers Rei pour qu'il me le dise, mais son fascié me rappelait autre chose alors que mes cheveux dégoulinaient encore. Un violent revers de ma main se perdait pour le terrasser ou pas.

~ C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce que vous foutez chez moi, à cause de vous on va savoir que je suis rentrée... je vous hais...

Et je croyais pas si bien dire en regardant la tronche refaite en dessous de Chaton qui profitait bientôt de ma tête sur sa tête pour la tapoter, une sorte de bonjour.

~ Comment va chaton... ?

C'était l'instant avant de vouloir lui mettre mon pied dans la tronche...