Rencontre évidente [feat. Gekei Nodoka]

La journée aurait dû être ordinaire pour Daisuke. Il faut dire que vivre la vie d'un forgeron n'était pas quelques choses de très enthousiasmante, pourtant, c'était la vie qu'il s'était choisie et la vie qui lui plaisait.
Forger le métal, lui donner vie, lui faire prendre des formes inattendues était quelques choses à la fois spectaculaires et totalement jouissives quand on voyait le plaisir procurer par une arme finement équilibrée.
Pourtant aujourd'hui était un jour assez morose pour le Kojima.
Enfermé dans l'enfer de sa forge, il préparé une douzaine de fers à cheval pour des étalons qu'on lui amènerait d'ici peu de temps. Les fers devaient être solide pour permettre à ces chevaux d'accomplir les tâches auxquelles on les destinez sur-le-champ de bataille où il partirait d'ici quelques jours.
Pas de temps à perdre, après ça il avait une nouvelle cargaison d'arme à effectuer la encore pour le front. La journée allait être bien remplie et l'homme se mit immédiatement au travail.
Des pensées pour sa fille ? Il en avait tous les jours, voilà bientôt un mois et demi qu'il n'avait pas pu la voir n'y la toucher, un mois et demi qu'il correspondait uniquement par lettre, au moins rassuré sur un point ... Elle était vivante ...
Mais cela faisait bientôt une semaine que les lettres restaient muettes, comme ci le plus gros du combat avait commencé. Pourvus qu'elle revienne en bonne santé ...
Notre homme était bien loin de se douter ce qui se tramer à cet instant présent dans les prisons du village des nuages, mais il mettait toute l'ardeur du monde à calmer ses nerfs en battant le fer avec puissance.
Soudain, une tuile s'écrasa juste devant son nez et s'éclata sur le sol en un grand fracas.
Notre homme leva les yeux au ciel et eut juste le temps d'apercevoir la lueur du jour et un pied qui se faufile par l'ouverture.
Il se mit à grogner et jeta avec force son marteau dans le tonneau d'eau à côté de la forge avant de sortir en toute hâte dans la cour de la maison. S'avançant de quelques pas dans cette dernière, il se retourna alors pour voir qui avait fait ça. Une jeune femme à l'apparence féline se tenait sur le toit, une lueur mutine sur le visage. L'homme grogna et s'adressa à elle :

"Descend de suite ! Tu vas te blesser !"

On n'avait franchement pas idée de grimper sur le toit des gens de cette façon. Qui était-elle ? Que voulait-elle ?

Je m'ennuyais. Vraiment, un peu beaucoup.

Il n'y avait plus grand-monde, dans les Quartiers Gekei. Ça se comprenait : On était en temps de guerre, et même si on aimait pas les gens habitant ici, on avait assez de jugeote pour comprendre que si ils tombaient, on tombait avec eux. Il ne restait que les anciens, les handicapés, les enfants et quelques Genins. Dont moi. Et il n'y avait pas grand-chose de plaisant à faire à l'absence du gros du clan. Je jouais aux osselets avec un Ancien Gekei Ours, et il gagnait pour la énième fois. Je soupirais avec dédain, avant de me redresser.

- Il est trop naze ce jeu, j'me barre.

Je m'éloignais sous le ricanement du vieillard, frustrée.

Une vagabondait dans les rues, silencieuse. Ce qui était rare venant de ma part. J'attirais les regards curieux ou désapprobateurs des quelques civils vaquant à leurs occupations. Les gardes m'ignoraient superbement, tant que je ne causais pas de raffut. Et mon impatience croissait, petit à petit. Je n'avais rien à faire, et la seule chose qui venait à mon esprit, était de m'attirer des ennuis. Et c'était hors de question. Pas maintenant, tout du moins.

Je décidais de voir si les toits étaient plus captivants.

Bon okay, je vous spoil : Ils le sont pas. Par contre les bonds que j'ai fait pour me déplacer de maison en maison m'ont dégourdis les jambes, une bonne chose de faite ! Mais c'était pas assez. Je bouillonnais. J'avais besoin d'un truc à faire ! Et le truc à faire s'est révélé à moi : Un banc d'oiseaux installés confortablement sur ce toit là ... Je souriais, tous mes crocs se dévoilant. Je me stoppais deux maisons avant, me plaçant bien sur le rebord. Adoptais l'apparence hybride de mon animal totem. Et faisait un bond formidable, me propulsant à une vitesse ahurissante sur mes proies. Quand elles m'ont remarqué, il était trop tard. Mes longues griffes avaient taillée ce qu'il y avait à tailler.

Mais ça ne m'amusait même pas.

Il n'y avait aucun frisson dans cette chasse insipide. Les plumes volaient autour de moi, mais ça ne m'intéressait même pas. J'étais blasée, mais j'étais la seule à le constater. Quoi que ... Une voix ? Une voix ?! Oh ! Mais qui peut donc me parler ..? Je regarde autour de moi. Y'a rien. Je regarde au niveau du sol : Bingo. Un homme d'un certain âge, qui me dit de descendre de là tout de suite. Sûrement le proprio'. Je lui adressais un petit sourire, alors que je m'accroupissais. Penchais la tête sur le coté.

- Si c'est si dangereux que ça, pourquoi est-ce que je le fais quand même ?

J'attendais la réponse, mes yeux palpitant de malice.

- Et si ça vous dérange autant, pourquoi vous ne me délogez pas ? A moins que ... Vous ne lui puissiez pas ..?

La provocation, primaire. Souvent efficace, jamais égalée.

La mine sombre, le forgeron dévisageait la jeune fille aux apparences félines avec une légère touche de mécontentement. Non seulement, elle risquait de se blesser, mais aussi d'abimer le toit. Pourtant, elle la jouait provocatrice. Tout le contraire de sa fille pensa-t-il. Elle qui était si sage et si obéissante. Elle qui lui manquait temps. Ses yeux se voilèrent quelques minutes avant de reporter leur attention à la jeune fille :

"Ce n'est pas la question de savoir si je peux monter ou non ! Je vais être obligé de le faire pour réparer la tuile que tu as cassée ! Par contre, j'aimerais éviter que tu tombes dans la forge de métal bouillante juste en dessous de tes fesses bien que je ne doute pas une seule seconde qu'une armure de cette envergure aurait beaucoup de classes sur toi !"

Il venait effectivement d'observer la musculature finement dessinée de la jeune femme. Une shinobi à n'en pas douter. Perdant alors tout intérêt pour l'état dans lequel était son toit et pour la sécurité de la jeune femme, il s'enfonça immédiatement dans sa forge. Une idée venait de germer dans son esprit et il devait immédiatement la mettre en pratique.
Avisant son marteau et ses pinces, il enfila rapidement ses épais gants le protégeant de la chaleur et se saisit d'une tige en ferraille qu'il positionna immédiatement dans l'âtre de la forge pour la faire chauffer. Quelques secondes plus tard, les bruits de métal battu résonnèrent dans la cour de la maison. Le forgeron avait eu une idée, il était en train de la mettre en pratique. Restait à savoir s'il arrivait à réaliser cette fameuse idée et ce qu'elle était après tout.
Dans l'esprit de Daisuke, l'idée faisait son chemin et il s'activait avec une précision et une vivacité sans faille, fouettant le fer de son marteau alors qu'il était rougeoyant et le plongeant une nouvelle fois dans les flammes pour le ramollir.
Au dessus de sa tête, la lumière continuait à filtrer au travers de la tuile brisée. Qu'était donc en train de faire la jeune shinobi ? Observait-elle d'une œil de lynx et d'une oreille de prédateur ? Ou au contraire était-elle retournée à des occupations bien plus intéressantes pour elle ? Pas sûr, il n'y avait pas vraiment grand chose à faire en ce moment à Kiri.

L'homme musclé me regardait, l'air sombre. J'aimais ça. J'espérais qu'il monterait sur le toit. Qu'il viendrait me donner ce que j'attends de lui. Mais il se contentait de répliquer que ce qui le dérangeait de ma présence sur le toit, c'était le fait que une, il allait devoir le réparer (et ça l'emmerdait), et que de deux, il y avait un risque que je tombe dans la forge à métal (ce qui l'emmerderait encore plus). Forgeron, donc ? J'avais aucun respect pour ces gens là. L'acier, c'est pour les faibles, les humains. Il pérennisait cet art ô combien odieux.

- De l'acier sur moi ? Hmm ... Ah, oui. Plutôt mourir.

Mon regard palpitait d'une animosité nouvelle, alors que je continuais de l'observer à la lumière du jour.

Mais voilà qu'il décidait de me fausser compagnie, et de rentrer à nouveau à l'intérieur de sa forge. Malpoli, j'vais t'apprendre les manières ! Quoi ?! J'suis pas la mieux placée pour se faire ?! Et alors ! On est pas à une incohérence près, sérieux ! N'empêche que je me sens un peu vexée pour le coup. J'hésite à me casser, il est pas marrant le vieux. Ou j'hésite à aller lui chercher des embrouilles. Mais je me suis promise de ne pas provoquer ouvertement qui que ce soit. Quoi que ...

Je décidais de regarder ce qu'il se passait en contrebas à travers le trou que la tuile tombée avait révélé. Il forgeait, ce qui n'était pas étonnant pour quelqu'un dont s'était le métier. Je me grattais la tête, ne sachant pas trop quoi faire. L'embêter, ou juste l'observer ? J'avais rien de mieux à faire anyway, donc bon ... D'un autre coté, je me sens assez inconfortable là haut. Donc bon ... C'pour ça que je descend, d'un bond félin. Pour rentrer à l'intérieur du bâtiment, et m'assoir sur la première chose que je trouve. Profitant de la chaleur de la forge, et du grincement du métal.

En fait, je me demande si il y a pas mieux à faire ailleurs que de supporter ça.

N'empêche que je me sens obligée de dire, même si je ne suis pas sûre d'être entendue ou remarquée.

- Faites comme si j'étais pas là, hein.

Le tout dit avec un graaand sourire narquois.

Daisuke leva à peine les yeux lorsque la jeune femme l'interpella. Mais cette simple connaissance de son environnement lui suffit à savoir qu'il n'était plus tout seul dans sa forge avec pour seule compagnie son marteau et son enclume. La jeune femme à l'apparence féline était là elle aussi et elle observait avec attention le travail qu'il était en train d'accomplir et profitant également de la chaleur réconfortante de la forge.
L'homme, bien qu'ayant l'apparence d'un ours afficha un mince sourire que la jeune femme pourrait déceler plus tard chez sa sensei, en attendant, lui continuait son travail.
Les minutes passèrent longuement, au son désagréable, mais si mélodieux du marteau. Daisuke forgeait avec toujours autant d'ardeur ce qui s'apparentait à un collier à présent, ou plutôt un bracelet. Finalement, il posa une dernière fois la ferraille dans l'eau pour la refroidir et fit finalement signe à la jeune femme de s'approcher :

"Viens voir ici quelques secondes, je veux voir quelques choses !"

Ses yeux d'un bleu translucide, c'étaient finalement relevés de la contemplation minutieuse qu'ils avaient sur le plan de travail et observaient la jeune Gekei d'un œil nouveau. Une personne avisée aurait pu y avoir le regarde de l'artiste pour sa création, mais pour la jeune Gekei, ça ne devait avoir l'air que d'un regard des plus ordinaires. Il attendait donc patiemment que la jeune chatte daigne sortir de sa tanière, sans ses griffes si possible, afin de pouvoir essayer ce qu'il venait de créer.
Nul doute qu'elle serait réticente et méfiante, ceci était une des caractéristiques de l'animal dont elle prenait forme, mais pour l'heure il faudrait sans doute mettre cette fierté de côté :

"Allez ! N'aie pas peur ! Je réfléchissais justement à une nouvelle façon d'adapter mes armes pour les personnes de ton clan ! Tu es bien une Gekei non ? Je ne crois pas me tromper en affirmant cela ! C'est juste une sorte de .... Bracelets !"

D'un geste de la main, il tendit alors le bras en direction des deux anneaux ouvragés qu'il venait de sculpter. Son idée était-elle bonne ou mauvaise ? Il n'y avait qu'avec un cobaye qu'il aurait la certitude de cela, mais la jeune fille se laisserait-elle faire ? La réponse, quant à elle, était pour le moins incertaine. Daisuke frémit légèrement et comme pour la mettre en confiance, il laissa tomber les deux objets sur un rebord de l'établi pour qu'elle les revête elle-même.

Les minutes étaient longues, ici. Je transpirais à grosses gouttes, même si j'étais assez éloignée de la forge, alors que je me demandais pour la énième fois ce que je foutais dans cet endroit paumé. En compagnie d'un mec qui préfère la vue d'un bout de métal dégueulasse plutôt que la mienne, charmante et agréable. Bon, d'accord ... Charmante et agréable sont deux qualificatifs que personne censé d'esprit emploierait à mon égard, mais ne dit-on pas que le monde est tel qu'une le voit après tout ? Donc, en allant jusqu'au bout de ce raisonnement, que si je me voyais charmante et agréable (même si je l'étais pas), à la fin le monde en serait convaincu ?

Je crois que je veux un peu trop loin, même selon mes critères. Même si, sérieusement, j'adore être à fond dans tout ce que je fais et ne fais pas, c'est ma façon d'être. Même si ça déplait.

Et surtout si ça déplait, en fait.

Puis j'entendais un sifflement. Mes oreilles se redressèrent sur ma tête, alors que je jetais un coup d'oeil au travail du forgeron. Il semblait avoir fini, vu qu'il avait fait refroidir son truc ... C'quoi d'ailleurs ? Un collier ? Un bracelet ? Je fronçais mes sourcils, perplexe. Ma beauté l'aurait-elle donc tant inspiré qu'il veuille me faire une offrande ? Un peu comme dans le poème *A Elbereth O Eldoniel* ? Quoi ?! Comment je connais ça moi, moi qui suis l'avatar de la violence et de rage ?! Je ... Vous avez pas besoin de le savoir, nan mais oh ! Est-ce que moi je vais chez vous et je fouille dans vos affaires ?!

Attend, une minute ... J'serais pas en train d'agresser ma conscience, là tout de suite ?

Je me dépite.

L'homme maniant le métal m'appela, me demanda d'approcher. Un plaisir que je ne lui offrais, vu comme je suis restée plantée sur la chaise en le regardant, méfiante. Il continuait de parler, pas démoralisé. Et ce qu'il me disait me laissait perplexe. Adapter les armes des humains aux Gekei ? J'ai jamais entendu une connerie pareille ! Mais ça me faisait pas rire.

- Nan mais, j'espère que vous déconnez. Parce que sinon, c'est pas drôle.

Mais il restait définitivement sérieux. Humains irrécupérables ...

N'empêche qu'il laisse ses deux bouts de fer sur le bord de l'établi, et s'éloigne. Un peu pour dire : Je vais pas te bouffer, viens les prendre. Ce qui me fit hausser un unique sourcil, droit. Genre parce que je suis une Gekei, tout de suite, je suis une pauvre bestiole effrayée ?! Il se prend pour qui ce mec, il veut que je lui montre à quel point je suis pas effrayée par lui ni par quiconque ?! Mon regard s'illuminait d'une étincelle de colère. Et je me redressais, m'approchais de lui sans le regarder, concentrée sur les bracelets qui n'avaient rien de formidable ... Je les enfilais alors, les laissant glisser sur mes poignets. Et j'attendais quelques secondes dans le lourd silence. Avant de lever la tête, mon regard plongeant dans le sien, alors que ma voix prenait le ton du dédain.

- Mais ça sert à rien vot' truc ... Vous vous foutez de ma gueule, c'est ça ? Parce que je le dis direct, ça me fait pas rire.

Mais le forgeron était déjà lui en train de rigoler à gorge déployée alors qu'il faisait signe à la jeune femme de s'approcher plus proche de lui pour pouvoir examiner son œuvre sur son poignet. Il toucha alors du bout des doigts le métal et un sceau se libéra. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, le forgeron venait d'emprisonner le chaton dans ses filets. La jeune femme était solidement attachée à l'enclume entre eux par des morceaux métalliques qui semblaient même se fondre dans l'enclume. L'homme rigola de plus belle d'un ton bourru :

"Je trouve ça plutôt drôle pour ma part ! Je me demande combien de temps je vais te garder là !"

Un sourire malsain se dessina dans la barbe naissante de l'homme qui claqua finalement des doigts, la libérant du sceau qui l'emprisonnait :

"Soyons plus sérieux à présent ! Est-ce que ça te dirait d'avoir des griffes plus acérées et plus solide encore que celle que tu as actuellement ?"

Il l'observa de loin avec un air vraiment interrogateur :

"Tu ne te bats pas avec des Kunaïs ou des shurikens je suppose ! Par contre, avoir une arme tout aussi efficace dont tu n'aurais pas beaucoup de réflexions à la manipulation ça pourrait t'être utile qu'en penses-tu ? "

Il avait les yeux posés sur ses mains et plus précisément sur ses ongles à l'apparence normale actuellement. Son regard était la preuve de sa réflexion, mais comment mettre cette idée en œuvre sans la coopération de la jeune femme. Cela prendrait un peu de temps sans aucun doute, si elle accepté de coopérer. Les yeux du Kojima se levèrent alors doucement vers la jeune femme. L'idée était là et l'envie était encore plus présente que cette idée. Accepterait-elle ou non ?

"Je ne peux pas forger des armes comme ça en claquant des doigts ! Ça demande du travail, de la minutie, de la patience pour avoir un équilibrage parfais ! Mais surtout la coopération de celui qui souhaite obtenir ses armes ! Serais-tu intéressé jeune fille ? Car il n'y a qu'en t'observant et en comprenant ta façon de combattre que je pourrais mettre en œuvre des armes qui te conviendront et qui feront de toi une vraie guerrière !"

La chose était dite à présent et tout reposer entre les pattes du chaton.

Le forgeron éclate de rire, comme ça, gratuitement. Ah ouais, ça se passe comme ça chez lui ? M'okay. Qu'il perde son temps à rien foutre, ça me dérange pas. Mais qu'il fasse perdre le mien, ça, j'suis moins d'accord. Surtout quand en plus, j'ai l'impression qu'il rigole parce qu'il sait un truc que je sais pas. Et ça, ça, c'est bien le pire. Ça me tue. J'ai envie de le tuer, même. Envie folle de le menacer, de l'obliger à me dire ce qui le fait tant gausser ... Mais voilà finalement que je n'ai rien besoin de lui dire. Il me fait signe d'approcher. Je suppose que c'est pour m'expliquer la raison de son rire, pas vrai ?

Exactement. Vu comment il a déclenché les sceaux apposés sur les bracelets, que je n'avais pas remarquée jusque là. Vu comment je me suis retrouvée emprisonnée contre l'enclume, avec ma nouvelle paire de menottes. Mon sang se glace, quand j'entends ses paroles. Vois son sourire malveillant. Et je peux pas m'empêcher de m'agiter, tirer sur l'enclume, hurler même, battre l'air derrière de ma queue, violemment.

Mais voilà que je tombais en arrière, sur le dos, mes liens ayant cédés.

Il s'est joué de moi, le connard. Je me redressais vivement, mes joues écarlates de honte, alors que mes pupilles dorées palpitaient d'une rare animosité. Ca te fait marrer petit humain ? Tu penses que parce que je ressemble à une bête, tu peux te permettre ce genre de trucs ?! T'as oublié à quel clan j'appartiens ou t'es juste un peu con sur les bords ?! Tu penses que j'en ai quoi que ce soit à foutre des conséquences ?! HEIN HEIN HEIN ?!

Il avait pas mal parlé pendant que je m'excitais toute seule, mais je n'avais rien retenu. Ah si, une seule chose : Que ça allait mal se passer pour lui.

- Nan mais j'en ai rien à foutre de ce que tu me parles.

J'enlevais les bracelets, et les jetais violemment à travers la pièce.

- Tu penses que je suis une catin humaine, et que tu peux te permettre de jouer avec moi comme tu viens de le faire ?! Aoh ... T'AS TORT ! J'vais te faire bouffer ton marteau, te briser les mains contre ton enclume, et après, juste après, si j'suis calmée, j'te ferai avoir un petit bain dans ta forge en métal. Après tout *je ne doute pas une seule seconde qu'une armure de cette envergure aurait beaucoup de classe sur toi*.

Le tout dit sur un ton sinistrement glacial.

La gamine s'énerve et Daisuke n'en démord pourtant pas devant elle. Certes, ce n'est pas un shinobi, mais c'est tout de même un homme courageux. Il la regarde sans cilier avec un visage des plus neutres. Des crises comme celle-là ? Il en a déjà affronté d'autre avant, ce n'est pas une petite brise de vent qui va faire flancher la montagne. C'est donc d'un air impatient qu'il tend la main vers elle et dessine une croix :

"Silence !"

Un sceau se dessine alors sur la bouche de la jeune femme et scelle cette dernière dans le silence :

"Tu parles trop pour rien dire ! Faire ressortir ta colère ne te servira à rien si tu n'es pas capable de l'utiliser pour faire des choses utiles !"

Oui Daisuke n'était qu'un homme ordinaire, mais il était aussi le fils de deux des plus grandes spécialistes de Fuinjutsu encore vivant à ce jour. Cela donnait certains avantages et certaines connaissances surtout.
Le chaton était dont silencieux à présent et bien qu'il lance toujours des éclairs envers le forgeron, il était temps à présent de passer aux choses sérieuses. La voix et l'attitude de l'homme changèrent et il ne bougea pas d'un poil pourtant, sa voix était à présent soutenue et grave. Pleine d'autorité :

"Gekei ! Tu t'es introduit dans ma maison ! A violé mon domicile ! A détruis une partie de mon toit avant de tenir à mon encontre des propos injurieux !"

Il laissa planer un moment le silence, lui laissant ainsi assimiler les reproches qu'il était en train de lui faire avant de poursuivre d'un ton égal :

"Je ne suis pas sûre que le père de ton clan soit ravi de l'attitude de son enfant ! Tu es froide, égoïste et hautaine ! Tu n'as rien d'une future bonne Kunoïchi ! Je te libère à présent ! Part loin de cette maison, tu n'y es plus la bienvenue désormais !"

Daisuke ou l'art de passé de l'amitié à la haine. Non, pas du tout, mais le forgeron n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, même s'il n'était pas un shinobi. Sa réputation faisait le reste de toute façon et l'homme était sûr au fond de lui que quand la jeune femme connaitrait sa prestance, elle regretterai de s'être mis à dos le meilleur forgeron du pays. Il leva alors le sceau en lui désignant la porte.

L'homme d'âge mûr face à moi n'en a rien à faire, de la colère que j'ai exprimée. Donc voilà, en gros il s'amuse à la provoquer, et après, juste après, il m'ignore ? Il est sérieux là ? Je veux dire, j'ai l'air menaçante, il devrait m'accorder de l'attention ! Même si mes paroles ne l'atteignent pas quoi, même si mes menaces sont vaines, IL DOIT faire genre que j'existe, merde ! Mais en fait, c'est juste qu'il réfléchissait. Ou juste qu'il prenait son temps. Et il me dit de la fermer. Comme ça. Sauf qu'il me prend pour qui là ?! Il pense vraiment que je vais me taire ?! Crève ! Voilà ce que j'en pense de ton silence !

- Ton silence tu le fous dans ton-

Et mes lèvres se scellèrent, éteignant la fin de ma sentence. Mes yeux s'ouvrirent grand, alors qu'aucun son ne germait de ma gorge. J'étais paniquée, l'espace d'un instant. Avant de comprendre l'astuce. Un sceau en forme de croix sur mon visage, dont l'énergie crépitait quand je posais mes doigts dessus. Et là, il était temps que Papa me fasse son serment. Qu'il me dise qu'exprimer ma colère à tort et à travers, c'était maaaal ! Puis après il me balance des randoms accusations qui ont aucun sens et que j'aurais aucun mal à démolir quand je pourrai parler à nouveau, et enfin ! Enfin ! Il essaye de me rendre honteuse en me disant que j'ai une honte pour mon clan.

J'aurai pu le pardonner, si il avait pas parlé du clan. Quoi que ... Nan, je déconne. Rien que le coup de l'enclume c'était la connerie à pas faire avec moi. Alors quand il enlève le sceau et me dit de me casser, le premier truc que je fais, c'est prendre une grande inspiration. Parce que j'allais avoir un gros débit de parole.

- Nan mais t'es sérieux mec avec tes menaces bidons ?! Tu veux que je remette un peu les pendules à l'heure ?! Et bah je vais commencer ! Un, tu m'as invitée à rentrer chez toi, à aucun moment j'ai essayée de m'y introduire comme une cambrioleuse, et t'as un peu approuvée ma présence vu que je te l'ai indiquée clairement ! Deux, c'est juste une tuile, j'te la remplace si t'es tellement handicapé que t'es capable de le faire toi même, et trois, bah t'as un peu provoqué mes propos injurieux hein, j'te rappelle qui m'a clouée à l'enclume ?!

J'étais furieuse, totalement. Et ça se voyait, mes pupilles palpitant de colère.

- Mon clan serait fier de moi si il me voyait. Il verrait que je baisse pas la tête face au premier connard qui me menace, parce que c'est ce que t'as fait hein. *Oh je m'amuse à te clouer à l'enclume et après je te propose l'air de rien d'être mon sujet de test*, nan mais vous avez quel âge pour penser que je serai conne pour pas comprendre les sous-entendus ?!

Je grognais, férale, avant de me retourner vers la sortie.

- Ah, au passage, pour ta culture : Un Gekei éclairé ne se bat pas avec son attribut le plus évident. A jamais, j'espère.

Et je franchissais le pas de la porte, d'un pas courroucé.

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