[Mission Rang B] Traquer le fugitif ! (Feat. Gekei Nodoka)

ordre de mission:

L'ordre de mission venait juste de tomber que je réajustais rapidement mes bottes fourrées tout en coiffant mes cheveux en deux couettes de chaque côté de mon crâne avant de sortir de la maison rapidement. J'avais besoin de m'échapper un peu de l'enfer de l'attitude beaucoup trop protectrice qui y régnait ces derniers temps. Cette mission tombait à pic même si elle ne s'annonçait pas des plus facile. De plus, la proximité de l'un des lieux présumés d'ou pouvait se rendre le fugitif avec le pays des nuages avait le don de m'angoisser. Mais ça, je devais le garder pour moi et ne surtout pas le montrer à la jeune femme qui m'accompagnait.
Récemment promut, elle avait à présent le même rang que moi, je n'étais plus ça sensei et cela me faisait légèrement angoisser. Son attitude à mon encontre allait-elle changer du coup ?

J'aurais la réponse bien assez tôt.

Me voilà donc en route pour la sortie du village ou Nodoka et moi devions nous rejoindre. Il ne me fallut pas très longtemps pour y arriver et je profitais de mon avance pour acheter quelques friandises dans une boulangerie proche avant de faire la conversation avec un passant.
Mais que faisait donc la jeune Gekei.
Mes yeux valsaient sur le paysage urbain de la capitale du pays de l'eau avant que finalement, une silhouette atypique et caractéristique fasse son apparition. Immédiatement, je me plaquais contre un mur pour éviter le boulet de canon avant de me remettre dans ma position initiale tout en la regardant avec un petit sourire :

"Félicitation pour ta promotion Nodoka !"

Ben quoi ? Les félicitations, c'était quand même la base de la politesse non ? Pas sûr qu'elle le perçoive bien. Mais bon.

"Nous sommes au même grade à présent et donc coéquipières dorénavant ! Je ne suis plus ton sensei ! J'espère que cette mission va bien se passer !"

Je ne pus cacher la légère angoisse qui filtra au fond de ma gorge, mais bon. Nous avions déjà du retard, il était temps de nous mettre en route. C'est donc en empruntant les longs tunnels que je tendais en direction de le jeune femme, le papier kraft remplie de multiple viennoiseries :

"Tiens ! Je ne sais pas si tu as eu le temps de déjeuner ce matin et j'ai été un peu prise de court pour ma part ! Tu as une idée sur la façon dont nous pourrions procéder pour aller plus vite dans cette mission ?"

J'étais promue depuis quelques jours maintenant, et voilà qu'on m'assignait une énième mission pas intéressante. Retrouver un Chuunin tout dégueulasse alors qu'il fait une fugue ? On ne met pas normalement, je sais pas, les services sociaux sur le coup ? Parce que c'est un peu à eux de s'occuper, je veux dire ! Ça doit être un gamin en pleine crise d'adolescence qui a dû faire ça, il doit écouter de la musique dépressive et avoir un maquillage de gothique, en quoi j'suis qualifiée pour m'occuper de ça ?! HEIN HEIN HEIN ?! Mais je vais quand même y aller. Parce que j'ai un peu pas le choix, j'ai pas envie de prendre une blâme, et aussi parce qu'on m'a dit que je serai avec ma senseï.

Vous voyez pas qui c'est ? Moi nan plus. Je m'en souviens plus trop.
Mais je crois que c'est une gamine quelconque avec les yeux glace, glace comme les Samui.
Elle serait plutôt glace au chocolat d'ailleurs, miam ...

Ventre qui gargouille alors que je passe le seuil de l'entrée. J'ai rien déjeuné, je suis partie à l'arrache. Ah ça ! Pour se préparer, se maquiller, se coiffer, y'a le temps ! Mais pour bouffer une tranche de pain avant de partir, du tout ! Déjà que c'est limite si je suis en retard ... Ranafoutre, c'plus ma senseï, c'est mon égale ! Je lui dois plus de comptes, et déjà que mon respect pour elle était limite, alors now j'vous dis pas ! Quoi que ...

Je suis Chuunin maintenant. CHUUNIN ! Je devrai être ... être ... Responsable, avec le grand R de ... Ranafoutre ? Nan ! Concentre toi Nodo' ! Donc tu disais ... Je dois responsable. Respectueuse. Honorable. Considère la petite Samui, malgré le fait qu'elle soit encore pucelle, comme une camarade de travail. Oulàh ...

... Ça s'annonce compliqué. Mais je vais essayer de faire des efforts.

Alors que j'arrive, je remets en place mon chapeau que j'ai dégoté hier. Enfin, dégoté ... Je l'ai racketté, ouais. Petit plaisir d'être Chuunin, je "réquisitionnais" maintenant ce qui me plaisait. Et le mieux ? Personne trouvait rien à y redire. J'aperçois une petite silhouette familière, ma coéquipière. Plus ma senseï. L'espace d'un instant, un petit sourire supérieur vient se loger sur mes lèvres. Mais s'efface rapidement, j'essaye de prendre un air sérieux.

- Hey ... Hey toi !

Je me souvenais plus de son nom.

- Ca fait genre longtemps qu'on s'est pas vues ! Ça va ?

On se met directement en route, et je suis toutes sourires. Sourire qui s'élargit, quand elle me félicite pour ma promotion. Je la regardais d'un petit air suffisant assez agaçant, avant de répondre, flattée, avec une fausse modestie dégoutante.

- Je méritais pas cette promotions, mais je ferai de mon mieux pour en être digne !

Même moi j'arrivais pas à me convaincre de ce mensonge, alors que je gloussais toute seule.

Il y avait un léger retard, je sentais ma partenaire un peu agitée. Ca doit être l'âge, à son âge, on s'inquiéte de tout et de rien. J'ai l'air parfaitement zen pour ma part, c'est limite si je siffle pas. Et je siffle pas pour rester dans l'air du temps, dans mon rôle de sérieuse Chuunin. Mais alors qu'elle me tend une viennoiserie, je ne peux empêcher ce qui ressemble à un ronronnement de résonner. Me faisant honte, l'espace d'une seconde. Mais la seconde finit, je me servais ! Quelle aimable enfant ! Il se pourrait même que je commence à apprécier les gosses, même si bon, je veux pas vous faire trop de faux espoirs ! C'est en croquant un éclair au chocolat que je la remerciais, la bouche pleine naturellement.

- T'es trooop ! Et pour la mission ? Je propose qu'on appelle les services sociaux. Après tout, y'a qu'un ado' rebelle et écoutant de la musique dépressive pour réagir comme ça. Nous on est Chuunins, tu vois ? On fait des trucs plus importants. Genre, j'sais pas ... Instaurer à nouveau la chasse aux paysans ? T'as déjà fait la chasse à cours, d'un paysan ? On m'a dit que c'était marrant. J'ai envie d'essayer, mais avant faut autoriser à nouveau la loi. Dis, dis, dis, ça te dit qu'on fasse comme j'ai dit, et qu'on se charge de rallier du soutien pour faire passer mon idée auprès de l'administration ?

La modestie n'était pas quelques choses qui étouffaient la jeune femme, mais je ne pouvais pas vraiment lui reprocher cela. J'espérais juste à présent que cela ne lui jouerait plus des tours.
L'avantage du grade qu'elle avait à présent, c'est que je n'aurais plus à faire les "nounous" et disons le bien, compte tenu du fait que j'étais la plus jeune, cela m'arrangeait bien.
Nous arrivions à un port ou nous pourrions embarquer pour notre destination. De quoi gagner rapidement les cotes du pays des cendres alors que notre discussion, elle continuait le plus naturellement du monde.
Pourtant, la tournure qu'elle prenait ne me plaisait pas trop et je ne tardais pas à l'illustrer grâce à une horrible grimace qui vint traverser mon visage au niveau de ma bouche. Finalement, je me mis à racler ma gorge pour interrompe ma coéquipière dans son monologue et enfin, faire la part des choses :

"Je pense que nous devrions nous en tenir à la mission ! S'il a réussi à franchir les frontières aussi facilement, c'est qu'il n'est peut-être pas aussi dénoué de talent que tu sembles le penser Nodoka ! Ça peut même être un adversaire de talent !"

J'essayais d'attirer son attention en lui tendant sous le nez un adversaire fort. Un argument que j'aurais utilisé sans aucun problème avec d'autres personnes ... Yusuke ... Aoji ... Tenzo ... Voyons à présent si la jeune Gekei était de la même trempe qu'eux. Un mince sourire se dessina sur mon visage à la pensée de mes trois amis ... Mon amour, ma sœur, mon frère ... Ils me manquaient tous les trois tellement, mais nous avions un objectif à accomplir aujourd'hui et malgré le fait que Nodoka est l'esprit ailleurs, j'aurais bien aimé l'aider à se recentrer sur la mission plutôt que sur sa chasse aux paysans. Peut-être qu'en jouant l'humour :

"Au pire, remplir la mission mettra le nouveau mizukage de bonne humeur pour lui parler de ton projet de loi non ? Ça pourrait devenir une façon de décompresser pour les Shinobis !"

Oui bien sûr ... Enfin non, je n'étais pas sûre du tout que lui faire croire que martyriser la population était une idée absolument géniale, mais cette dernière paraissait avoir une vision du monde et de ce qui est bien ou mal, bien différente de la mienne.

J'avais fixé longuement ma vis-à-vis, attendant une réponse sur mon envolée lyrique. Une magnifique grimace m'accueillait. Ce qui me refroidissait direct. Et elle s'est mis à racler sa gorge, histoire de me faire comprendre qu'elle avait un truc à me dire. Au sujet de mes ambitions voilées à peine dévoilées ? Entre autre, mais pas que. Elle me disait de me concentrer sur la mission. Que le mec qu'on doit retrouver doit quand même être assez remarquable, vu comment il a réussi à se casser sans que personne le rattrape. Qu'il pourrait même être intéressant. Et même que je fronce les sourcils, alors que je sens la provocation. Elle sous-entendrait pas que ce mec là pourrait être plus fort que moi ?! Juste parce que la dernière fois qu'on s'est vues, j'ai un peu déconné ?! Irrespect je dis ! Total même !

C'est pour ça que sur un petit ton dédaigneux, j'avais répliqué.

- J'suis sûre qu'il a rien d'exceptionnel, et j'vais te le prouver en le capturant en deux temps trois mouvements.

On parlait de mon amour propre, là ! Okay, j'ai rien à prouver ! Je suis une Gekei libre, infiniment supérieure à n'importe quel petit humain ! Mais eux ils le comprennent pas, et il faut que je donne des exemples comme ceux-là pour qu'ils le gardent à l'esprit ! Ça oublie vite ces petites bestioles, oui, oui, oui ! On attrape le Chuunin en fuite, on le ramène chez papa maman, et tout est bien qui finit mal ! Minute ... Je sens que je me suis trompée dans l'expression, mais où ..? Qu'importe. Voilà qu'elle reparle à nouveau, pour dire un truc plutôt intelligent !

- T'es assez maligne en fait ! Oui, on va faire ça, régler cette histoire, et ensuite j'irai réunir quelques Gekeis histoire d'aller voir le Mizukage en personne.

Je hochais doucement la tête, alors que je lui souriais. Un sourire peu inquiétant, même si il n'y avait aucune arrière pensée derrière.

- N'empêche, je savais pas qu'on partageait les mêmes idées ! C'est ... agréable, j'ai envie de dire. T'es la première petite humaine qui me regarde pas avec des yeux choqués quand je parle de ça ! T'iras loin, je le dis direct ! Et tu peux me croire !

Je passais mon bras autour de ses épaules, plus guillerette. Bon, d'accord ! C'était pas une Gekei, mais même ! Quelqu'un qui est d'accord pour martyriser le bas peuple ? C'est rare de nos jours. Au fond, on avait plus en commun que je ne le pensais. Peut-être pourrait-elle même devenir mon amie ? Quoi que ... Nan, 'faut arrêter de déconner. C'est qu'une humaine après tout. Voilà que l'embarcation demandée était prête, et que nous mentions dedans : Direction Haï no Kuni !

Je me force à sourire devant l'enthousiasme de la jeune femme, mais au fond de moi ... Je ris jaune ... Comment ... Avec une telle mentalité, les Gekei peuvent-ils encore faire partie du village caché de la Brume. Cela cache sans doute des mystères bien plus grand encore. Je ne serais pas franchement surprise que le village se serve de la sauvagerie de ce clan pour s'illustrer lors de grandes batailles. La jeune femme devant moi était un exemple parfait de cette dernière et je ne pus réprimer un léger soubresaut de peur lorsqu'elle glissa sa main autour de mes épaules.

Ne jamais montrer sa peur à un animal, c'est ce que je devais retenir au fond de moi. Elle était un prédateur, mais je n'étais pas sa proie, non, j'étais au-dessus d'elle dans l'échelle du cycle de la vie. Malgré toutes ses pensées obscures, je me devais de garder une certaine entente avec elle. Du moins du temps de notre mission et pour se faire je devais jouer le jeu.

Le reste du voyage n'allait pas être très facile ...
Quelques heures plus tard, nous débarquions enfin sur l'ile des cendres. Le paysage dévasté et la terre noire et humide n'en faisaient pas un lieu des plus accueillants, c'était pourtant ici que nous devions commencer nos recherches. Je me demandais bien si ma coéquipière avait un peu développé ses facultés sensorielles, je jouais donc les timides et alors que nous gagnons une plaine non loin du port, je demandais d'une petite voix :

"Est-ce que tu es capable de le tracer ou ... Je dois faire appel à mes ours ..."

Je tremblais légèrement, car mine de rien ici, nous étions assez proches des frontières du pays des nuages et j'en gardais encore un très mauvais souvenir. Croisant mes bras contre ma poitrine, je faisais mine d'avoir froid pour ne rien laisser paraître :

"Si nous nous dépêchions de le ramener avec nous au pays ! Il fait froid ici et je n'ai rien pris de très couvert pour me protéger."

Froid ... Il faisait plutôt assez chaud au contraire, mais je n'étais vraiment pas rassurée. Sans plus attendre, je choisissais de prendre les devants. Je préférais faire vite et en composant quelques signes, j'appelais immédiatement mon invocation à la rescousse avant d'aller me réfugier dans son poil soyeux sans rien ajouter de plus. Sunilda ressentirait suffisamment mon angoisse pour que nous fassions vite.

Je l'ai sentie frémir, au moment où je passais mon bras autour de ses épaules. J'avais haussé un sourcil en le remarquant, mais n'avait réagi d'aucune autre façon. Après tout, c'était pas mon problème. La petite Samui devait être une fille timide, ça arrivait ... Je pouvais même le comprendre ! Enfin, non, je dis ça, mais c'est pas vrai. J'ai jamais compris la timidité, mais bon ... On va dire que je la tolérais. Puis, voilà, je m'engage à habituer cette jeune aux contacts amicaux tous autant qu'ils sont ! Et même ... Je vais la prendre comme élève. Elle était Chuunin, mais là n'est pas la question ! Je suis son ainée, et tant que telle, je dois lui apprendre la vie avec le grand V de Vin ! D'ailleurs, ça boit à cet âge là ? Bonne question ...

N'empêche qu'en quelques heures, nous arrivions en Terre des Cendres. Qui portait bien son nom ! Han, on dirait que le légendaire shinobi Samidare est passé par là et a foutu le bordel ! Tiens, pas con comme résonnement ! Si ça se trouve, ce pays entier est son oeuvre ? Ils doivent être mauvais les gens d'ici alors. Après tout, moi, je l'ai un peu abattu d'un unique coup de queue, alors bon ... D'un autre coté, ils ont pas la chance d'avoir leur propre Nodoka, ah ! C'est pour ça que ce démon a réussi a foutre tant de bordel sans qu'on puisse le stopper. Je plains sincèrement ce pays de merde. Ou pas, bien fait pour eux MOUAHAHAHA !

Bref, on s'éloigne du port, on se cale sur une plaine proche. Temps de faire ce pour quoi on nous a engagé : A savoir, retrouver le pauvre petit Chuunin égaré. Je regarde à droite. Je regarde à gauche. Et une révélation s'impose dans mon esprit.

- Ca s'annonce un peu difficile, cette affaire, nan ?

Ma louloutte me demande si je suis capable de retrouver la trace de notre future victime. Je secoue la tête en soupirant, avant de répliquer.

- Pas possible, y'a trop d'odeurs humaines différentes. Puis j'sais même pas à quoi ressemble son odeur à lui, donc baon, voilà quoi. On ferait mieux de retourner au port, et de demander aux gens si ils ont vu un mec avec sa tête, et si oui, vers où il est parti. Ou alors, on a juste à retrouver les gens à qui il en veut. Anyway, j'pense que le mieux est de revenir sur nos pas.

Elle a l'air de trembler, alors qu'il fait même pas froid. Bizarre en tout cas ... Je penchais la tête sur le coté, perplexe, alors que je voyais son invocation apparaître, et s'atteler à la tâche inutile de reniflage. Je poussais un petit soupir dédaigneux.

- 'fin, c'est ce que je vais faire moi, si vous aimez perdre votre temps, c'est votre problème. Mais pas le mien.

Et sans attendre, je faisais volte-face, avançant d'une démarche vive et assurée : Direction le port ! J'suis sûre qu'en échange de quelques pièces, on pourra délier des langues ... Et au pire, un coup de poing en pleine face, ça, ça le fera !

La tête, toujours, enfouit dans la fourrure duveteuse de mon invocation, je n'écoutais pas les paroles de ma coéquipière tant j'étais apeurée par les idées noires qui envahissaient mon esprit. Mon cœur battait la chamade et les pores peau relâchaient petit à petit des gouttes de sueur froide. Une sueur qui ne me laissait glaciale. Je n'entendais même pas Nodoka partir. Je restais sur place, tremblante et fiévreuse. Tellement mal que je ne parvenais plus à faire la différence entre réel et irréel. La réalité et le rêve étaient en train de se mélanger dans mon esprit. Je divaguais, j'en devenais folle, pourtant ...

"Yuki ... Ta coéquipière est en train de partir, tu devrais peut-être la suivre non ?"

Je clignais des yeux à plusieurs reprises comme pour reprendre conscience de ce que je faisais, d'ou j'étais et de pourquoi surtout. Je n'en relâchais néanmoins pas le poil de mon alter-ego :

"Reste avec moi Sunilda .... J'ai peur ..."

Un léger grognement de la part de l'ourse suffit à me remettre dans le droit chemin et lorsqu'elle tend sa patte dans ma direction, je réagis presque d'instinct et m'appuie sur cette dernière pour grimper sur son dos et me caler au creux de son cou.
Je m'agrippais alors un peu mieux à elle alors qu'elle se mettait en marche pour rejoindre la jeune Gekei et me porter à sa hauteur. Là, je me tournais vers elle :

"Désolée ... Je ... Je ne suis pas rassurée d'être aussi proche de Kumo ..."

Autant dire les choses telles qu'elles sont. Au moins, elle sera prévenue. Aussi, c'est un peu plus sereine que je la suis quand elle prend la direction du port et en arrivant devant ce dernier, je descends du dos de Sunilda et lui fais signe de partir. Je ne tiens pas à ce que l'on nous remarque trop et son gabarit est plutôt du genre gênant.
Il fallait à présent trouver des preuves pour débusquer notre individu et à en juger par la feuille profil que l'on nous avait remis, il était à peine plus âgé que nous ... Qu'aurais, je fais moi dans ses conditions ? J'aurais essayé de dissimuler ma trace et je me serais rapproché d'un groupe clandestin ... C'était ça la solution :

"Essayons de voir s'il n'y a pas des groupes de nukenins qui traînent dans le coin ..."

Je dois vous avouer qu'à un moment, j'ai eu peur que ma coéquipière m'ait lâchée. Enfin, quand je disais lâcher, je voulais dire qu'elle soit restée dans ses contemplations inutiles avec son ourson qui l'était tout autant. Et quand je disais que j'avais peur, c'était pas tellement vrai. Après tout, seule j'suis sûre de me débrouiller bien mieux ! Mais n'empêche ... J'me sentais pas tellement à l'aise. C'était pas ma terre, ici. Il n'y avait ... Pas de vie. J'entendais pas les oiseaux dans le ciel, n'entendant pas les cliquetis des insectes sur la terre morte. Rien ne poussait, rien ne vivait. J'étais bête avant d'être humaine, et c'était sûrement pour ça que la chose m'angoissait à ce point.

J'avais l'habitude d'être une avec la Terre Mère. Mais là, elle ne me répondait pas.

Mais la petite demoiselle me faisait le doux plaisir de me rejoindre, sur le dos de sa bestiole. C'est sur une voix un peu tremblante, qu'elle m'exprime enfin ses craintes. Je me contente de la regarder, silencieuse. Proximité avec Kumo ? J'ai toujours été naze en géographie, je m'en étais pas rendue compte ... Mais j'peux comprendre son ressenti. J'sais pas ce qu'il lui est arrivé là bas, mais je voulais pas le savoir en fait. Ni l'imaginer.

Je hausse les épaules, avant de lui dire.

- J'aime pas trop l'endroit nan plus. Il est ... mort.

Je regardais l'horizon, d'un regard vide, avant de secouer le visage.

- Bref, t'éloignes pas trop. S'il ... te plaît.

Comment ça ? Moi, demander un truc poliment ? Un peu délirant la chose, ouais, je sais ! Normalement j'aurai dû lui dire *Reste avec gamine, j'ai pas envie de faire la babysitter à devoir te chercher si tu te perds*, mais il y a un quelque chose qui m'a retenu. J'étais une étrangère ici, et même si je n'avais que peu d'estime envers la petite humaine, malgré ses goûts intéressants, j'avouais être un peu soulagée d'être aux cotés d'une native. Ou en tout cas, d'un quelqu'un qui éventuellement ne me plantera pas un coup de dague quand j'aurai le dos tourné.

Nous arrivions au Port, et ma coéquipière me faisait part de son raisonnement. J'acquiesçais, et continuait dans son sens.

- Si Nukenins il y a, ils doivent tous être au même endroit, j'suppose. Là où on peut boire, et trouver des filles faciles : Un bar quelconque.

Plus qu'à trouver ledit bar ... Mais voilà que des cris résonnaient. Des bruits de bataille apparente. Je tournais la tête à gauche, en affichant un grand sourire.

- Oh, et j'oubliais le plus important, dans un bar : Les rixes.

La jeune femme avait rapidement repéré un groupe de Nukenin, sans aucun doute grâce à son ouïe très développée, c'est donc avec une certaine hésitation que je m'avançais la première vers le bar qu'elle m'avait désigné et effectivement, une fois à proximité, il n'était pas très dur de se douter qu'il y avait du grabuge dans le bar.
C'est donc avec une prudence infinie que j'ouvris la porte de l'établissement avant de rentrer à l'intérieur de ce dernier tout en gardant un œil attentif dans la direction d'ou provenait les voix.

Les Nukenins étaient là, mais ils étaient bien trop occupés pour l'instant pour s'occuper de notre présence. Ce qui était en soit, parfait, nous allions pouvoir les observer, les écouter et tirer le maximum d'informations de leurs échanges, en espérant bien entendu que ces derniers parleraient de notre fugitif.

Je m'avançais donc en discrétion prés du bar et y commander une boisson en attendant que ma coéquipière fasse de même. Puis, je déposais une copieuse somme d'argent sur le comptoir avant de m'avancer, comme-ci de rien n'était, vers l'une des tables dissimulées dans un petit renfoncement. Parfait pour observer en toute discrétion, il nous faudrait juste être des plus attentives à leur conversation.

Pour l'instant rien d'intéressant. Une somme d'argent importante qui aurait été perdu. Cela n'avançait pas notre affaire mais, il fallait parfois se montrer patiente.

Je me mis alors à siroter mon jus de fruit tout en observant du coin de l'œil ma coéquipière. Je savais qu'elle n'était pas du genre patiente, aussi, comment allait-elle se comporter lors de cette mission ?
Je pris alors une petite voix timide :

"J'espère qu'ils parleront de notre homme ... Ça pourrait nous aider à avancer tout en restant discrète ... Je préférerais ne pas nous faire remarquer ... Ces hommes sont plutôt nombreux et on ne connait pas leurs forces physiques !"

J'essayais de la dissuader d'agir sous impulsion, clairement. Je ne cachais pas mon intention, même si j'avais envie de finir rapidement cette mission pour pouvoir rentrer dans les plus brefs délais au pays de l'eau. Il nous fallait donc rester le plus attentive possible.

On rentre dans le bâtiment, moi avec ma démarche assurée, ma compagne en baissant la tête et en essayant de se faire la plus petite possible. J'avais envie de soupirer. Nan, t'as beau essayé d'être le plus discrète possible, c'est juste mort. T'as pas remarqué les lieux ? T'as pas remarqué qu'on faisait un peu genre, tâche dedans ? En essayant de se la jouer catimini, on attirera encore plus de regards suspicieux. Bon, c'était un peu grillé. Je regardais autour de moi, l'air de rien. Aussi bien certains étaient trop occupés à foutre le bordel, d'autres dans leur coin nous suivaient d'un œil perçant. Plus on restait là, plus de chance on avait de s'attirer des ennuis ...

La petite Samui décidait de se faufiler rapidement au comptoir et de passer commande. Tout en laissant une importante somme d'argent sur celui-ci, même si je dois avouer pas trop comprendre le pourquoi de l'action. Surtout qu'elle avait rien dit au barman. Claquer de l'argent gratuitement, comme ça, why not. C'était pas le mien anyway, donc j'allais pas la faire chier sur la question. N'empêche que j'avais du mal à saisir ... Je ne prenais rien, et me contentais de me mettre à la même table que ma partenaire. Cela faisait plusieurs minutes qu'on attendait. Qu'on attendait quelque chose. Mais on attendait quoi d'ailleurs ? Je fixais en silence ma vis-à-vis, visage impassible.

Mais finalement, elle quittait le silence. Ah. Attendre qu'ils parlent de notre homme ? Je n'avais rien dit, tellement je trouvais ça ... boiteux, comme raisonnement. Rester discrètes ? C'était mort, on était plus que grillées à ce sujet. Ils sont nombreux et on ne connait pas leur force ? Bravo, j'aurai pas deviné toute seule. Je poussais un soupir, dédaigneux.

La Samui était définitivement une incapable. Ou si elle l'était pas, elle feignait 'achement bien la chose.

- Reste ici, et continue à être ... "discrète".

On aurait pu penser que j'avais dit le dernier mot sur un ton sarcastique, mais aucun sourire n'était sur mes lèvres. Je détestais perdre mon temps, surtout quand ce temps perdu peut me foutre dans une situation inconfortable. Il y en avait bien qui gueulaient et n'en avaient rien à faire qu'on soit ici ou pas, mais ceux qui buvaient silencieusement dans leur coin, eux, ne me rassuraient en rien. Ils nous jaugeaient. Se demandaient ce que des étrangères faisaient là. Et à coup sûr, dès qu'ils penseraient que ça vaut le coup, ils se ramèneront avec tous leurs copains pour nous dépouiller, nous violer, puis nous tuer. Et j'étais même pas sûre que ça se ferait dans cet ordre, bref.

J'avançais d'un pas décidé vers l'assemblée la plus bruyante du coin. Les mecs les plus forts des lieux, si j'pouvais en croire ma maigre expérience. Ceux qui gueulent sont les plus sûrs de leurs forces, et dans cet environnement, y'a de grandes chances que ça soit justifié. Je rabattais ma capuche sur mon visage, enroulait mon foulard autour de mon visage. On ne pouvait plus voir que deux pupilles dorées, et encore. Pas tout le temps, c'était selon le bon vouloir des ondulations de mon capuchon. Quand j'étais à quelques mètres d'eux, j'étais remarquée par un ou deux hères qui me regardèrent en haussant les sourcils. Ce qui n'interrompait pas pour autant les rires gras et les discussions de piliers de bar. Quand je me suis exprimée, par contre, un silence gênant s'est installé.

- C'qui votre boss ? J'ai à lui causer.

Toutes les prunelles se tournèrent vers moi. Et aucune d'elle ne me voulait du bien. Je sentais les mouvements imperceptibles de main se rabattant sur leurs armes. Je me contentais de hausser un sourcil. J'avais pas peur. Pas encore.

- C'quoi qui t'amène ?

C'était le mec qui avait l'air le plus dangereux, qui s'était exprimé. Il avait une sale gueule, mais les Nuke-nin ont rarement une tête potable. La moitié de son visage était barré d'une immonde cicatrice ayant bousillé sa mirette. Mais n'empêche, avec son œil valide, il me jaugeait. Je fouillais dans une poche de mon pantalon, et en sortit un truc que je lui balançais. Et qu'il rattrapait habilement de sa main gauche. Une unique pièce d'or.

Pas mauvais ses réflexes ...

- Affaires.

Il me souriait, salement.

- On est toujours ouvert pour les affaires, petite demoiselle. Viens prendre un siège. Tu veux boire quelque chose ?

Je me détendais, imperceptiblement. Il était visiblement plus intéressé par l'argent que par le sang, un bon point. De manière presque insolente, voilà que je m'installais sur la chaise offerte, et que je secouais la tête doucement.

- J'veux pas d'boisson, mais j'veux bien savoir si vous avez vu c'type.

Je glissais sur la table le portrait de la personne recherchée. On le saisissait. Le caïd l'observa un long moment. Puis il me regarde, moi. Avec une lueur de cupidité. Il devait se demander combien il pourrait tirer pour son information. Il devait se demander combien j'avais sur moi. Si ça serait facile de me voler tout ce que j'ai. Et si il y aurait pas de conséquences à le faire.

Vu ce qu'il a répondu, on dirait qu'il trouve plus d'intérêt à coopérer avec moi.

- Pour quelle raison ça veut le retrouver ?

Je souriais, même si il ne pouvait pas le voir.

- Raisons personnelles.

Je tapotais ma cuisse, faisant raisonner un cliquetis métallique. Signifiant qu'il y avait là, à défaut d'une lame, un truc pointu. Et qui servirait de sous-entendu assez grossier pour être compris par tous.

- C'est triste de voir les femmes réduites à accomplir de telles besognes.

- C'est l'époque qui veut ça. Alors, vous l'avez vu ?

Il hocha la tête, lentement.

- Il est passé y'a quelques jours par ici. Il a posé plein de questions, et il a fini par se barrer du coté du clan de Rokko le Rouge, à l'Est. Si j'étais toi, j'ferai vite. Parce que si ils tombent sur lui, il restera pas grand chose pour régler tes "affaires personnelles".

Il afficha un horrible sourire. J'avais pas besoin de plus, je me sentais obligée de me barrer maintenant. Me redressant, c'est cette fois à voix haute que je m'exprimais, et non à voix basse comme une conspiratrice.

- Merci pour votre sollicitude, ça a été un plaisir de faire affaire avec vous.

Je balançais une petite bourse sur la table, sous les hochements approbateurs de l'assemblée.

- Tout le plaisir est mien.

Il y eut quelques rires. Je surprenais quelques regards mauvais. Mais ça ne m'empêchait pas de retourner à la table qui était la notre, et de dire à ma coéquipière.

- Bon, on a ce qu'il nous faut, on se barre. Quelque chose me dit que si on reste trop longtemps dans le coin, ça va pas très bien se passer pour nous.

Et c'était un euphémisme. Nous sortions de la taverne en vitesse, et sur le chemin nous permettant de quitter la ville, je lui racontais l'échange de façon brève. Et naturellement, je ne lui ai pas dit qu'il était possible que tout ce qu'on m'avait dit soit mensonge, et qu'on allait droit au traquenard. Après tout ... C'est pas comme si on avait d'autres pistes, pas vrai ?

Je restais donc à ma place, sans rien dire, alors que ma coéquipière se volatilisait aussi vite qu'une ombre. Dans ma tête, tout s'accéléra. Je ne cessais de me répéter intérieurement : mais qu'est-ce que tu fabriques ! Non ! Non ! N'y va pas ! N'y va pas !

Autant dire que je parlais à une huitre ... Elle était déjà partie, ou plutôt, elle dialoguait déjà avec les nukenins. N'y d'une, n'y de deux, je me cachais derrière mon jus de fruit en commençant à prier pour qu'elle ne fasse pas de bêtises. Une minute passa alors, sans que rien ne se produise. Puis une autre ... Toujours rien !
Finalement, je tentais un coup d'œil qui me semblait des plus discrets dans sa direction pour me rendre compte qu'elle discutait toujours avec animation au groupe d'hommes.

Puis soudain, je la vis revenir vers la table et me demander de quitter les lieux rapidement. Autant le dire, je ne me faisais pas prier et à peine avions nous franchit les portes du bar, que je me mettais à courir comme une d'éreinté après avoir fermement saisie la gekei par le poignet. Direction ... Je ne sais pas ou, mais loin de ce village et de ce bar, je me sentirais plus à mon aise, loin dans les plaines, seule, que dans un lieu aussi mal famé.
Je pris enfin le temps de me poser, m'asseyant à même le sol en face d'elle :

"Bon ... Récapitulons ce qu'ils t'ont dit ! Ils pensent qu'il est parti à l'Est dans un autre clan de Nukenin, qui s'appelle comment déjà ?"

Je laissais quelques secondes passer avant de lui couper presque aussitôt la parole :

"En fait on s'en moque, mais d'après la façon dont-ils t'ont dit cela ce n'est pas très bon quoi ... Super ..."

La nuit était tombée et seule la lune nous éclairait. Cela m'arrangeait bien en soit, car au moins elle ne pouvait pas voir les traits de mon visage s'affaisser. Je poussais un nouveau soupir :

"Ça ne sert a rien de continuer à le chercher dans la nuit dans un pays inconnu, ça serait plus dangereux qu'autre chose même ... Trouvons une auberge ou dressons notre campement quelques parts pour nous reposer, nous irons demain voir ce fameux clan ..."

C'était ce que j'avais de mieux à proposer du moins et il ne me restait qu'à savoir ce que la jeune femme préférait. Moi, je m'en moquais bien.

La petite Samui avait définitivement envie de quitter cet endroit, vu comment elle me serrait le poignet et vu à quel point elle traçait en direction de la sortie ! Whah quand même ! Si t'avais fait preuve d'autant d'entrain pour trouver des indices, notre petit zozo le Chuunin paumé serait entre nos mains depuis belle lurette, ma mignonne ! Mais je lui faisais pas remarquer. Elle avait l'air d'avoir bien peur, et je me dis que ça serait pas productif de l'humilier, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Je dois avouer que je commençais à être un peu épuisée, pour pas dire que j'avais super mal aux jambes et que j'allais m'écrouler au moment où ma compagne a décidé de faire une pause. Je me laisse tomber sur les fesses dans un petit couinement, avant de l'écouter.

- Rokko le Rouge que c'est.

Mais elle m'interrompait, mes derniers mots s'étouffant dans son envolée. Je fronçais les sourcils. Déjà parce que j'ai pas trop apprécié son ton, et parce qu'en plus, je déteste qu'on me COUPE LA PAROLE ! Je baîlle, alors que je lui fais signe de se taire. Ou de se calmer. Ou de se tondre les tifs. Bref, c'était un signe qui ne voulait rien dire au fond, mais qu'importe. J'attends quelques secondes, dans la pénombre, avant de chuchoter.

- Je suis la première qui déteste être ici, et pourtant je me plains pas. T'as peur de Kumo parce que c'est à coté, moi je vois pas Kumo de là où je suis mais j'remets pas en question tes notions en géographie. Mais bref. Moi, si j'aime pas être ici, c'est parce que ... C'est mort. Il n'y a pas de vie, plus de vie. Comme quand Teichiro est venu à Kiri, et a tout brûlé parce qu'il était assez fort pour le faire, le connard ...

Je me taisais, l'air sombre.

- Alors, on se calme et on essaye de régler ça au plus vite, ça te va ?

Je dardais mes prunelles dorées sur les siennes, pendant de longues secondes. Puis après, je me souvenais de ce qu'elle avait demandé. Où se reposer, ah.

- Y'a pas l'air d'y avoir d'auberge dans le coin, et je t'avoue que j'ai la flemme d'aller chercher ... Ici est un endroit comme un autre pour s'endormir. Le ciel n'est-il pas un toit comme les autres ?

Je souriais, dévoilant mes crocs, alors que je sortais une couverture de ma sacoche.

- Et si tu t'inquiètes au sujet d'être surprise pendant notre sommeil, ne t'inquiète pas. L'Oracle des Serpents a vu mon avenir. Elle m'a dit le jour et le lieu de ma mort. Et tu sais quoi ? C'est pas ce soir.

Insolent, mon sourire s'était élargie, alors que je m'allongeais sur ma couverture. Je regardais le ciel sombre, strié ici et là de rayons lunaires.

La nuit tombe et finalement, nous dormons à la belle étoile. Pourtant, mon angoisse subsiste. Pire que cette angoisse, ce sentiment de solitude qui se fait persistant.
À mon tour, je déroule mon sac de couchage à même le sol, puis je reste hésitante en regardant la jeune Gekei. Je préfère m'asseoir sur ce dernier et je rassemble quelques brindilles autour de nous avant de les enflammer d'une technique Katon. La chaleur se voudra au moins rassurante en plus de nous éviter de mourir de froid. Je me glisse alors dans mon duvet et je regarde les flammes valsées devant moi. C'est peut-être un bon moment pour faire plus ample connaissance. Je me veux alors un peu hésitante sur la suite des choses. Finalement, j'hésite une première fois ouvrant la bouche sans qu'aucun son ne sorte et je la referme presque aussitôt.
Mes genoux glissent contre ma poitrine et je croise mes bras autour de ses derniers pour essayer de me réconforter un peu plus. Rien à faire pourtant, voilà que je commence à trembler pourtant, j'hésite encore avant de demander avec une grande timidité :

"Ça te dérange si je dors ... Plus prêt de toi !"

Ma voix trahit clairement ma peur et j'attends avec angoisse sa réponse, tout en continuant à fixer les flammes sans bouger. Peut-être a-t-elle faim ? Moi en tout cas, ça commence à être le cas, aussi, je sors de mon sac de quoi nous préparer à manger :

"J'ai pris des menus déshydrater ! Je vais essayer de faire réchauffer tout ça comme ça, on pourra manger un peu ... Je pense qu'on aura besoin de force demain !"

Je m'affaire donc autour du feu rapidement sans pour autant cesser de lancer des coups d'œil furtifs autour de moi. Être dans une auberge m'aurait malgré tout rassuré bien que je ne sois pas contre l'aventure habituellement. Mais là, la peur me glace littéralement les veines. Je mange donc en vitesse et m'empresse de m'enfouir au plus profond de mon duvet, comme une bête apeurée au fond de son terrier.
J'ai cette sensation de vide, de solitude qui m'envahit et j'ai besoin de parler, de ressentir que je ne suis pas seule

"Nodoka ? Tu dors ?"

Petit instant d'attente voir si j'ai une réponse ou non, mais cela ne m'empêche pas de prendre une grande inspiration pour continuer mon discours :

"Pourquoi tu as voulu devenir shinobi toi ?"

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