Rien ne valait le claquement des os avec le sol pour calmer la frustration et ne pas partir en un élan. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà aux portes de Kumo, mais soyons réaliste, ça serait là la dernière action surréaliste de ma vie.... Vie de merde. Et voilà qui fallait composer avec un Roi fâcheux, qu'il valait mieux ne pas tant contrarier, il n'aimait pas ça. Un bref regard vers mes doigts osseux remplaçant ceux qui n'existaient plus me rappelait ça. Et voilà que je ricanais sans trop savoir pourquoi, coupée du monde, j'étais dans ma bulle et personne ne s'en approcher, le résulte d'une réputation de folle. Pas plus mal, enfin, ça aurait pu si c'était réellement efficace et alors que je me tournais un air mauvais, je découvrais un visage familier...

~ Mamie gâteaux... ?

Mon fascié changeait du tout ou tout, laissant une mine déconfite, mon cœur s'était serré en la voyant, je pensais à Yuki, non en fait je pensais déjà à elle en me défoulant ici. Que voulait-il dire par la suite s'écrirait après... Mes poings se serraient et mon silence devait régner, sur le sujet du moins, aussi quelle fut la déchirure dans mon âme alors que je simulais une émotion douce. J'avais pris sur moi, c'était pour son bien, il fallait m'en convaincre du moins.

~ Cela faisait longtemps ! Vous avez apporté des gâteaux ! Pour moi ?!

Et mon sourire de carnassier si familier voulait faire tout le travail alors que je m'avançais en rentrant mes os. J'espérais qu'elle ne me réprimande pas, qu'elle ne me pose pas les questions auxquelles je devrais lui mentir, j'avais horreur de ça. Ainsi toujours l'épée osseuse s'agitant, j'étais à côté d'elle fixant ses prunelles, toujours si vives, est-ce qu'elle saurait lire dans mes yeux ? Je prenais le risque, et même je feintais pour tout dire...

~ Comment va Yuki ? Des nouvelles, elle me manque.

Ma main osseuse ramenait une friandise à ma bouche, une que je croquais sans ménagement alors que l'épée que j'avais lâché avait éclatés en un flots de morceaux d'os. Pas de soucis, je n'aurais pas de mal à les récupérer en la reformant... Mais l'impasse restait la même, elle avait été prête à tout me donner pour que j'aide une fois sa unique héritière, comme si j'en avais besoin, j'échangerais bien ma vie contre celle de la gamine. J’obéirais comme les chiens que je détestais pour la retrouver, soumise à un Roi qui ne me garantissait même pas sa sauvegarde complète. Je sentais un étrange flot montait dans mes yeux, je craquais, c'était trop alors que ma tête venait rejoindre l'épaule de la vieille femme. Je voulais juste qu'elle m'y laisse un peu, juste un instant que je n'aurais pas cru suffisant à verser tant de larmes, il était si rare que je pleure, mais aujourd'hui, mon impuissance me faisait peur. Et cette crise ne cessait pas si vite que je l'aurais voulu, la honte qu'une Kaguya plie devant la simple présence d'une Samui.

~ Je suis désolée...

Voilà la seule chose que mes poumons voulaient extirper en forme de mots, j'en avais assez et ce n'était pas aux vieux singes que l'on apprenait à faire la grimace. Je voulais qu'on pardonne ma faiblesse que l'on ne cessait de condamner, mais j'étais dans les bras de la mauvaise personne. J'avais failli à protéger ma sœur, comme toujours et mon cœur ne voulait pas se calmer, j'allais tout perdre en étant incapable de gagner quoi que ce soit....

Elle va bien... ? J'aurais sincèrement voulu y croire, mais ma raison n'écoutait pas mon cœur, non, elle n'allait pas bien, même si ça ne servait à rien de se torturer, je le savais, elle était seule, prisonnière comme abandonnée. Abandonner par moi sa sœur. La déchirure, je ne me calmais pas combien même elle m'aurait serrée fort et si je n'étais simplement pas capable de la ramener ? Et si attendre l'aval du roi serait mon erreur et si je n'avais pas plutôt écouté la pulsion de mon être quand Hattan me l'avait annoncé captive. Mon corps tremblait et mes démons criaient dans ma tête, j'étais à la fois figée et agitée, un instant, un seul et je m'élançais vers Kumo...

C'était avant qu'elle m'enlace, avant qu'elle ne parle à nouveau, étrangement, elle je l'écoutais, je ne sais pas pourquoi. Ce n'était pas en Yuki que je n'avais pas confiance, c'était en moi et sans elle pour me porter je me sentais vide, une coquille sans âme s'agitant sans but, quelle pression alors qu'être la garante de son retour. Cette fois elle ne pourrait pas m'aider, son visage me suffirait à faire pousser des ailes ? Et après si elles étaient aussitôt coupées. Et si il mentait, juste pour me retenir là... A nouveau l'impasse. La femme réchauffait mon être à l'entente de sa confiance, néanmoins elle avait tort. J'échouais inlassablement... Ce n'était pourtant pas faute de vouloir bien faire et alors qu'elle m'avait faite m’asseoir je me perdais dans son regard, je voulais qu'elle apaise mes doutes alors que mon esprit avait tracé la suite, je devais retrouver Yuki, maintenant, tout de suite.

Je n'étais plus la kunoichi, ce titre m'avait définitivement lassée, qu'il arrache mes doigts ou ma tête m'importait peu, mais très vite, la suite de son discours calmait cette rage d'avancer sans réfléchir...

Furieuse ? Mes yeux se portaient vers le sol et un air absent me venait, j'étais pensive comme si soudainement je venais de comprendre le sens de certains mots n'ayant été donner trop souvent sans que je ne les entends. Je regardais ma main dont le gantelet osseux avait disparu pour laisser place au membre atrophié. Je n'avais plus de doigts. L'espace d'un instant j'imaginais ma princesse regardant cette horreur, je voyais son fascié, même peut-être deviner l'accélération de son cœur, elle aurait furieuse parce qu'elle serait inquiété, inquiète parce qu'elle tenait à moi. Ne pas faire aux autres ce que je ne voulais pas qu'ils me fassent... Une dernière larme et ça s'arrêtait là.

~ Merci Chifumi-sama.

A tout jamais elle venait de marquer mon histoire, cela en apposant avec douceur une réalité que je voulais ignorer, j'étais une enfant égoïste, mais une qui voulait changer, même si je ne le reconnaissais pas. Pour la première fois de ma vie je comprenais le mot « respect », ainsi qu'il avait mille facettes que je devrais apprendre aussi, c'était l'apprentissage de la vie, la mienne était encore jeune, mais elle avait avancé trop vite. Je mentais depuis toujours, car je regrettais. Quelques sanglots furent encore nécessaire pour calmer ce corps en alerte et ma tête tombait à nouveau sur l'épaule de la vieille femme tandis que ma main portait la douceur vers ma bouche.

~ Je n'ai jamais doutée d'elle, elle est mon étoile du nord dans le ciel, celle qui fait que dans la tempête je ne me perd jamais. J'ai besoin d'elle le comprenez-vous ? Trahir les siens, c'est la trahir elle, vous mettes précieuse même si je ne vous connais pas plus que cela, c'est la force de ma sœur, celle de relier les gens. La sœur pleure dans vos bras et la kunoichi est dans l'impasse, patiente et soumise au résultat. Dites moi, vous dites-le moi, qui de la femme ou de la Kunoichi est la plus importante en moi... ? Celle qui abandonne Tenzö, car c'est son devoir ou celle qui voudrait mourir d'être si inutile? Dites le moi, laquelle je dois tuer à tout jamais, car je ne le sais pas et je suis fatiguée de cette bataille... Peut-être que cette vie n'était pas pour moi.

Le doute, c'était bien le pire poison du monde, le plus difficile à soigner aussi.

Une femme ? Son regard scintillant faisait vibrer le mien et la chaleur de sa main sur ma peau avait roussie mes joues, mon sourire était en coin alors que ma main se plaçait avec douceur par dessus la sienne. Ces gestes là, ces tendresses, ces mots et ces encouragements, on ne me les avait jamais donné, je ne les connaissais pas et ils m'effrayaient depuis toujours, parce qu'on m'avait dit que c'était mal, parce que j'avais acquis que c'était faiblesse, parce que j'avais assez mal pour avoir encore plus mal. Je me sentais apaisée alors que désolée, je me rendais compte que je n'avais jamais partager aucune tendresse avec personne, ni ma sœur, ni ma moitié, j'étais d'une froideur à toutes épreuves, elle parlait de femme, mais je n'étais encore qu'une enfant et j'aurais voulu l'être encore. Le monde m'était tombé dessus. Je n'y pouvais rien. C'était trop tard maintenant.

~ Femme est un bien grand mot.

Ni plus, ni moins et mon regard se baissait pour repenser à ce qu'elle venait de dire alors qu'elle poursuivait sur une suite qui me donnait une envie de rire joyeuse, pour moi il n'y avait jamais eu que le sentiment fraternel qui était important. Le reste n'avait jamais été qu'un détail, bien que parfois il en était un agréable et d'autre un fardeau, seulement en mot venait me troubler et mon visage se crispait. Mère ? Jamais.

~ Quel d'égoïste abandonnerait un enfant dans cette vie en sachant qu'elle ne pourra pas l'y suivre ? La guerrière n'aspire qu'au sang et l'enfant à la sérénité, deux sentiments qui se contredisent et dont vous dites que je devrais pouvoir savoir jongler... ? Là tout l'art de l'équilibre. Mais ça je ne sais pas le faire, soit tout blanc, soit tout noir, je ne suis pas douée pour composer dans le gris, comment avez-vous réussi à composer le votre... ?

Combien même, ma vie ne serait pas la même que la sienne, seulement je voulais l'entendre, oui qu'on me dise que ma condition n'était pas si terrible, qu'au fond je me plaignais pour rien, je savais bien que je ne pourrais plus rien y changer. Tout autant que nos visions des choses et des idéaux étaient erronés vis à vis l'une de l'autre, encore que j'approuvais, le désir du corps n'était pas sentiment, sinon jamais je ne m'y serais laissé tenter. Elle me disait grandir quelque part, ce n'était pas ce que je voulais entendre, mais c'était le mieux à faire malheureusement, j’acquiesçais. C'était la kunoichi qui devait exister aussi puisse-t-elle être à porter des fois. Mon regard sur la vieille femme s'illuminait... Je comprenais ce qu'était l'héritage et pourquoi je ne voulais pas du mien. Elles se ressemblaient et moi je ne voulais pas leur ressembler à « eux ». Pourtant j'étais leur réplique parfaite, je prenais alors une grande inspiration.

~ Je sais maintenant ce qui a rendu ma princesse si parfaite à mes yeux. Ne soyez jamais trop dur avec elle, vous ne savez pas la chance que vous avez de l'avoir eu elle. Des fois je me demande si ça ne serait pas elle la grande sœur de nous deux. Amusant n'est-ce pas... ?

Au moins reconnaître, c'était une preuve que j'étais prête à avancer ? Du moins je voulais l'espérer.

Je l'écoutais à nouveau et je sentais à travers ses mots le partage de son expérience, je n'avais pas du mal à m'imaginer dans ma tête ce qu'elle me racontait. Progressivement, je comparais, je situais et subitement j'avais l'impression de me plaindre pour pas grand chose au final, mais la différence entre elle et moi m'était flagrante. Cette femme était grande et fière, deux qualités qui n'étaient pas mienne, je ne me leurrais pas, chacun avançait comme il pouvait je n'avais pas la prétention de pouvoir l'imiter, juste de la copier là où j'avais échoué, il n'était jamais trop tard. Soudainement elle ne fit rire...

~ Tant que ça ? J'ai de la marge alors, ça me rassure.

Je restais intriguer quand elle parlait de certains que je connaissais, mes yeux s'écarquillaient, vraiment ? Néanmoins je comprenais où elle voulait en venir, on ne pouvait pas tout avoir parfait du premier coup et non, définitivement non, je n'aspirais pas à la même fin qu'elle, cette chance là moi elle était passée. Mais pourtant ce n'était pas si triste que l'on pouvait le croire, une chance même, un coup de pouce de Dame Destin même, car ne nous leurrons pas.

~ Je disparaîtrais bien assez tôt, trop tôt même pour me prendre dans quelque chose d'aussi compliquer. Je n'aspire pas à laisser le même vide qu'on m'a laissée, même si un égoïsme n'aime pas être seul. Mon problème est différent Chifumi-sama, j'ai besoin de savoir que ça ira bien pour ceux que je vais laisser, mon héritage, je ne veux pas qu'il soit une progéniture, je veux qu'il soit mon affection, leur sauvegarde. Tu vois je n'ai pas toujours fait de bien belles choses et le temps fait qu'elles sont pires à chaque fois. Je ne veux pas de cette vie là, c'est plus la force des choses qui fait que... Peut-être qu'il faut que je fasse comme vous, une ligne dans le sol en attendant qu'on la gomme enfin pour dire qu'il faut s'arrêter. Je m'en souviendrais le temps me fera grandir aussi, c'est rassurant.

Un maigre sourire alors qu'elle parlait de Yuki, pour son bien d'être dure ? Ma tête se baissait et je revoyais la sévérité de mon père, un que je trouvais monstrueux qui m'avait appris à même tuer mes frères en cadeau de souvenir d'enfance. Le premier qui m'avait insufflé la puanteur de la mort sur les mains, la crainte face à la faiblesse, l'impuissance. Les tuer eux ou mourir moi. Je regrettais mon choix aujourd'hui, il était simple de savoir ce qu'il était, j'étais là et je n'acceptais juste pas de le dire de le reconnaître. L'alternative aurait dû être que je le tue lui, mais je n'en avais pas les moyens encore que quand je les avais eu et que ma fureur s'était abattue sur lui des années après au dernier moment ma main s'était stoppée. Il avait été ma rage d'avancer et maintenant je n'en avais plus, je l'avais épargné pourquoi ? Pour mon bien tout ça... ? Chifumi n'était pas comme ça, pas aussi cruelle, du moins je l'espérais était-elle en train de me dire de faire la paix avec moi même ? Mais ça je ne pouvais définitivement pas et j'avais froid soudain quand je me blottissais plus près d'elle. Mieux grandir ? C'était ça, j'avais grandie toute seule et seul je savais maintenant que l'on avançait pas. Ma main attrapait une gourmandise alors que je riais maintenant, timidement, mais sincèrement.

~ Je rappellerais à ma Princesse sa chance et vous rappelez lui combien elle est précieuse, moi je l'aiderais toujours dans les chemins qu'elle choisira, bon ou mauvais, je ne jugerais pas, si elle se trompe je réparerais avec elle. Parce que c'est ce qu'elle fait avec moi. Ai-je tort ?

Je plaçais ma main dans la sienne, fermement je la serrais en plongeant dans ses yeux.

~ Si Yuki meurt ça sera ma faute. Je vais partir et je ne reviendrais peut-être pas, mais une chose est sûre, je mourrais avant elle, alors quand elle rentrera buvons le thé toutes les trois ou buvez le toutes les deux, racontez encore votre histoire. Je me motiverais de l'odeur de vos doux gâteaux quand le moment sera là. Quoi qu'il arrive pardonnez moi.

Tout ça n'était au final que ma faute, le Samidare avait raison tout était souvent lié, mais s'accabler ne me servait à rien. Elle était une femme sagesse et devait avoir compris, mais je savais que elle, elle ne me poserait pas les questions qui ne fallait pas.

L'art de remonter le morale des troupes, la vieille Samui savait y faire et sans nul doute, elle savait aussi sur quels points appuyer avec moi, elle me prenait soudainement par les sentiments alors qu'elle lançait l'offensive par des loups glacés. La défense ? Pour moi la meilleure c'était l'attaque ! Aussi il ne fallait pas s'étonner que mon gantelet osseux partie intégrante de mon Brook adoré bouge quelques doigts avant qu'à mon tour je ne le pointe vers elle. Les morceaux de l'épée qui avaient éclatés au sol se soulever pour tous partir dans sa direction, s'entrechoquant avec les loups de glace en passant, même si mes projectiles étaient trois fois plus nombreux, plusieurs succombaient avant ma cible ayant été nécessaire à couper l'élan des fauves. Qu'importe, ce n'était là qu'une façon de se saluer après tout, j'aimais beaucoup.

~ Yare, Yare Sempai ! Vous y allez fort pour une vieille dame ! Ça gèle mes os quand vous vous mettez comme ça moins froide qu'à votre habitude.

Étrange façon de présenter les choses non ? N'empêche que cela transmettait là mon moral remontait à bloc, la femme avait toujours les mots qu'il fallait, l'attitude aussi, c'était ce qu'on appelait l'expérience et mon regard sur elle le respect. Curieuse sensation que j'avais là, ce mot n'en était pas qu'un quand je le prononçais sur elle, ça me laissait perplexe, je baissais ma garde, je n'aimais pas ça. Justement c'était ce qui me valait l'assaut soudain du dernier loup, lui je ne l'avais pas vu venir, caché qu'il était derrière son confrère, la femme était d'un vice incroyable ! Ça aussi j'aimais beaucoup alors que mon esquive était trop courte et mon gantelet osseux bientôt totalement gelé à l'impact, presque j'aurais pu croire que les os s'étaient brisés. En fait non, je regardais admirative la couleur rougeâtre qui se faisait percevoir sous la glace, les crocs de la bête avait goûté mon sang.

~ Ah vous le prenez ainsi ! Mais soit !

Et le ton était enjoué, d'habitude, je me serais emportée. Maintenant j'étais apaisée de minutes en minutes, le combat était il le moyen qu'elle avait trouvé avec brio pour me faire cracher les dernière ombres dans ma tête. Talentueuse à ne pas en douter, moi aussi je voulais l'être ! Vouloir, n'était pas avoir. Un coup brisé la glace et un appuie sur le sol et je partais vers elle au corps à corps, certaine qu'elle savait aussi se mouvoir, un mouvement agile me faisait récupérer le manche de brook pour qu'elle se reforme ainsi cette maudite épée alors que mon bras était en arrière et qu'elle reprenait sa forme. Je souriais contente que j'étais.

~ Vous m'accorderiez une petite danse d'esquive Madame ?

Le fouet que formait Brook se rabattait suivant un arc, comme mon sourire de carnassier...

Hrp:

Garce. Voilà le premier mot qui me venait à l'esprit alors qu'un cœur poussait à ses extrêmes menaçait de s'arracher, j'étais furieuse de cette vision douloureuse qui saisissante au début ne pouvait être vrai. Pourtant impossible de m'en défaire combien même j'étais confiante dans l'idée que ma sœur ne me pointerait jamais ainsi du doigt, ça c'était moi qui le faisait. Impossible de bouger et de rage même de crier, progressivement je doutais face à ses traits qui m'avaient tant manqué. La fureur ne parvenait pas à libérer mon bras qui voulait se tendre vers elle et j'avais beau me concentrer plusieurs fois pour chasser le genjutsu, rien à faire...

Impossible que ça soit vrai, impossible, Yuki n'était pas comme ça, pas elle, elle était ma princesse, pas ma tortionnaire. Mon étoile dans le ciel la nuit, pas la voix des ténèbres qui m'emportaient. Le contrôle, j'avais perdu le contrôle et cette idée me tétaniser, ma plus grande crainte alors que je manquais d'air sous la panique, pas le moment de faillir pourtant. Pas question de tomber face à elle, maintenant, alors qu'en serait-il plus tard ? L'échec et à nouveau les larmes, pourtant pleurer ne m'aiderait jamais, mais où que je regarde personne pour m'assister, seulement elle et moi incapable de la rejoindre.

La réalité qui frappait, l'importance qu'elle avait pour moi, le rôle que j'oubliais de jouer en sa présence, l'impact à sa seule pensée, un danger qui me faisait perdre tous mes sens. Je ne l'avais pas laissé, je n'avais pas le choix ! Ils l'avaient envoyés que je le veuille ou pas, parce que ce n'était pas moi qui décidait et que je détestais ça. Impuissante, mais plus pour longtemps, je me promettais ça du moins. Mais j'avais beau m'en débattre, bon mauvais sentiment ou pas, le cauchemar ne s'arrêtait pas.

~ Yuki n'est pas comme ça. Définitivement pas !

Le mauvais fascié sur la gamine, mais bientôt il changeait pour mieux s'accordait, soudainement son parfum, ses traits sa voix, je les voulais à nouveau comme un manque d'air présent, au sens figuré comme propre. Je tournais de l’œil, pouvait le sentir, mais rien y faire. Douloureux que d'être soumis par soi-même, je me sentais trahie. Pas par elles, par moi... Pourtant je souriais quand tout devenait flou, pourquoi ?... On ne défait pas d'un genjutsu comme ça sans en avoir la même maitrise, et combien même tout se bousculait dans ma tête, ce n'était que la façon de matérialiser. Je venais de comprendre. Ma lamentation ne causait que mon tort et il fallait m'en débattre furieusement comme avec cette illusion. Mes yeux reprenaient leur lueur, ce n'était pas fini.

~ Pas encore non...

Garce. Voilà le premier mot qui me venait à l'esprit alors qu'un cœur poussait à ses extrêmes menaçait de s'arracher, j'étais furieuse de cette vision douloureuse qui saisissante au début ne pouvait être vrai. Pourtant impossible de m'en défaire combien même j'étais confiante dans l'idée que ma sœur ne me pointerait jamais ainsi du doigt, ça c'était moi qui le faisait. Impossible de bouger et de rage même de crier , mais la femme n'en avait pas décidé de s'arrêter là, des épines bientôt et le douleur comme si elle était vraie, l'était-elle peut-être qui sait ? Yoru avait disparu avant de parfaire mon entraînement au genjutsu, seule, je n'étais définitivement pas aussi consciencieuse qu'il le faudrait...

Le résultat, le voilà.

Et son regard plongeait dans le mien comme pour me questionner, mais qu'aurais-je à dire ? C'était un échec cuisant et ma constatation devant ses mots, restait qu'il me manquait de l’entraînement dans l'art du genjutsu, mais comme j'allais si bien lui faire remarquer...

~ Je n'ai pas eu pour moi vos années d’entraînements, je reste encore novice dans la matière, mais ça viendra, au moins, j'ai su voir que Yuki n'était pas réelle.

Mais était-ce là le vrai don ? Ou simplement ma confiance aveugle pour elle qui m'avait jouée des tours encore ? Impossible à savoir et je me sentais vaincue, pourtant je luttais encore, à quoi bon ? Je n'avais pas cette réponse, c'était comme respirer pour moi, vitale...

~ Nous n'avons pas le même sens de la simplicité Chifumi-sama.

Et elle m'avait décrochée un sourire en disant ça, allons, novice certes, mais à certaines limites, sa maîtrise était puissante, peu l'atteignaient, pour cause, je n'avais plus trouver de senseï à la hauteur de Yoru depuis sa disparition, il fut pas alors surprenant que la suite s'écrive ainsi...

~ Enseigne moi, toi qui le maîtrise si bien, montre moi comment ne plus y être si facilement déconcertante.

Et mon fascié affichait une mine joyeuse en contraste avec le fait que je souffrais le martyre, mais l'abstraction de la douleur, voilà une discipline que j'avais commencée jeune, très jeune, trop peu être. Familière et presque affectueuse à mon cœur maintenant, triste à dire, à reconnaître même, voilà longtemps que mon esprit en devait plus être très sain... Mais là n'était pas la question.

~ Qu'attendais-tu que je fasse ?... C'est visiblement raté.

Comme souvent, exactement ce que j'avais tenté de lui expliquer en vain... Venait-elle simplement de confirmer mes dires et de les prouver... Mais alors, ni haine, ni chagrin, juste une envie nerveuse de rire, sans trop cherché à savoir pourquoi. Peut-être une fatigue qui parlait, mais celle du corps ou de l'esprit ?... Difficile à dire encore.

Je roulais des yeux agacée, j'avais horreur que l'on me répète ce que je savais déjà, ce qu'elle disait, je n'avais aucune envie de l'entendre encore, alors que sur le sol, bien que fictive la douleur restait persistante. La puissance du mental sur la physique, je soupirais comme pour évacuer ma frustration et reprendre mon calme, silencieuse tout en l'écoutant, chaque mot était comme un coup de marteau qui enfonçait un clou. Je me braquais, c'était mauvais, je le sentais, mais plus fort que moi, je n'y pouvais rien, elle avait tort sur un point, j'étais une enfant têtue, plus qu'elle ne le pensait dans mes certitudes, à tort ou à raison.

~ Cela n'aurait rien changé, je n'aurais pas douté de ma sœur, je n'e douterais jamais, confiance aveugle ridicule ou non, ni toi, ni quelconque adversaire ne saurait le changer. Ce n'est pas le genre de faille que je veuille combler, car j'en ai besoin.

Besoin pour me rappeler que mon quotidien n'était pas que rythmé par un besoin de trancher, par une obligation d’obéir parce que d'autres l'avaient décidés, mais que je le faisais à contre-coeur parce que ça me servait. Un moyen, comme un autre de rester à l'abri avec les miens, la statisme de mes membres se dissipait sous l'adrénaline dû à la colère, je reprenais pieds et bientôt à nouveau ces derniers me portaient. Venait alors sa constatation et tout de suite la mienne...

~ La faute à pas de chance si elle est restée incomplète et je t'avoue ne pas encore avoir fait le deuil de l'absence de mon mentor, j'ai négligé le genjutsu depuis, mais apprendre avec mauvaise volonté est aussi utile que ne rien apprendre non ? Je n'aime pas découvrir les choses par moi-même, c'est ainsi, on se refait pas.

Me voilà à nouveau mélancolique, décidément trop fragile ces derniers, un tout trop lourd, un poids qui s'allégerait avec le temps, ce même qui améliorerait mes pitoyables compétences, après tout, je n'en manquais pas encore non ?... A nouveau face à la fatalité de l'avenir, que de sombres pensées aujourd'hui et face à l'ultime question... Une réponse en conséquence.

~ Il n'y a que l’irréel que je puisse contrôler quand c'est le chaos malheureusement.

Un long soupir, puis je partais moi aussi pioché de quoi manger, non pas sans me traîner, j'avais regardé d'un mauvais œil la femme gaspillé de pareil met pour des sales piafs...

~ Je t'avoue, que j'ai beaucoup de mal pour distinguer les genjutsu, je me concentre sur les détails et la logique en général, ainsi qu'une sensation étrange qui envahi mon corps lorsque je viole un esprit ou que l'on fait de même avec moi. Une chaleur familière. C'est compliqué. Vous voulez bien qu'on bouge d'ici ? Je tuerais pour un thé, mais plus l'énergie pour m'en faire apparaître un, ni un autre à offrir, allons au salon de thé et peut-être, pourrions-nous ensuite revenir sur des sujets légers. Je n'ai pas l'âme à me battre avec mes démons aujourd'hui.De quoi parlez-vous avec Yuki à l'heure du thé ?

Je n'avais jamais eu de grand-mère, ni de lien avec ma mère... Elle se contentait de donner des ordres au réveil et imposer le coucher au soir quand je la revoyais... J'étais curieuse de ce que je connaîtrais jamais, la nature humaine non ?

Elle ne buvait pas de thé et en y repensant, je me sentais un peu idiote, le genre de détail que je devrais savoir, mais d'ordinaire, elle s'occupait plus elle de moi, que moi d'elle... Le monde à l'envers. Alors j'enregistrais avec attention ses informations, histoire de m'en servir plus tard, inverser les rôles pour une fois. Je redécouvrais la cuisine de nos premières retrouvailles avec Yuki, un petit peu nostalgique, voilà longtemps que je n'étais plus venu ici. Le thé sentait bon et je ne me faisais pas prier pour profiter de ses saveurs.

~ Merci Chifumi-sama.

Mais alors que je me laissais embaumer par cette douceur tout en l'écoutant parler, un des sujets qu'elle abordait me faisait avaler de travers. Pour cause, il m'avait décroché un rire subite, soudainement étouffé malheureusement. Le sujet Yusuke. Je grimaçais, parce que je ne savais pas quoi dire, il était pour moi comme mon propre disciple, comme le fils de mon frère, Shord ne me pardonnerait pas de ne pas veiller sur lui... D'un autre côté, il brisait le cœur de ma sœur et j'avais juré de le tuer si il le faisait. Dilemme. Pas pour autant que je n'approuvais pas les dires de la vieille femme, rien ne vaut une nouvelle chaleur pour ne pas rester névrosé de l'ancienne.

~ Je confirme, rien ne vaut de nouveaux bras pour se soulager d'une absence, mais attention qu'elle ne soit pas tiraillé avec un sentiment de trahison. Yusuke est effectivement le disciple de mon meilleur ami... Je ne sais pas encore les raisons de sa désertion, mais je compte bien m'en occuper.

La voilà qui parlait de choix de prétendant, une sensation de déjà vu, cette fois aussi je riais tout en pensant à ce qu'elle disait, ma princesse était encore bien jeune, puis pas question de la laisser à n'importe qui... Je me demandais laquelle de la vieille dame ou moi serait la plus exigeante...

~ Un soumis. Pas question qu'il prenne de haut ma petite sœur ! Mais pas trop écraser aussi, un faux soumis, sinon ça n'a pas de charme, intelligent, avec du vécu, puis surtout pas une larve qui mourra ou se fera capturer au premier champ de bataille. Visons le Mizukage alors !

Et j'avais ris, parler sans réfléchir et je percutais, un sourcil s'arquait... Encore que ma logique n'était pas implacable...

~ Tenzö m'a causé beaucoup de soucis en un sens... Mais Yuki n'est pas moi, pour elle, ça aurait été je pense. Encore que là Hattan...

Avait un peu fini dans mes bras... Une sensation de déjà vu, allez savoir pourquoi, j'affichais une mine perplexe en plaquant ma main sur mon fascié, je n'en ratais pas une, sortir d'un guêpier pour un autre... ça ne changeait rien à l'affaire et un petit rire suivait, je concluais...

~ Mieux vaut laisser Yuki décider par elle-même de ce qu'elle voudra faire, mais je l'encouragerais dans votre voie, la vie est trop courte pour pleurer un homme qui pourrait vous oublier pour penser à lui avant vous.

Surtout la mienne de vie, raison de plus pour ne pas gâcher les années de bonheur que je pourrais voir de ma sœur.

~ Complotons ensemble Chifumi-sama, à qui avez-vous pensé ?

Vieux, vieux... à peine trois ans de plus que moi, à peine six/sept que Yuki... Je réalisais, genre à peine mon aîné et il me donnait des ordres ? Mon regard se faisait perçant, j'oubliais souvent que Yuki était si jeune et la suite n'avait pas fini de crisper mon fascié...

~ Comment ça un garçon dans sa chambre !

Je tapais du poing la table l'air grognon qui avait osé ! Un sunajins visiblement et vu l'amour que j'avais pour ces derniers, je me scandalisais...

~ Impossible, je vais le tuer !

Réflexe... Un grognement et je me reprenais, qui avait osé attendrir comme ça ma Yuki... Déjà que Yusuke la pilule était mal passée, une qui me restait d'autant de travers qu'il l'avait trahi en partant, en l'abandonnant... Mais il était le disciple de Shord... J'étais incapable de trancher et biens des sombres pensées me venaient. Pourtant je les chassais un sourire mesquin, je venais de comprendre où la grand-mère voulait en venir...

~ Il sera facile à remonter alors... Pas comme si je n'avais pas facilement accès aux infos qu'il nous faut.

Suffirait d'être « affectueuse » pour corrompre le secret professionnel du Kage... Du joli tout ça. Ça me plaisait encore plus étrangement, n'empêche que je restais perplexe...

~ Cela ne ressemble tellement pas à Yuki, elle aurait grandi tant que ça sans que je le vois...

Possible... Difficile pour moi d'oublier sa mine d'ange du premier jour, cette timide demoiselle à qui j'avais volé le premier baiser, partagé mes premiers moments intimes et elle n'était pas venue le faire avec moi. Ça m'attristait un peu tout à coup et un petit trahissait ça avec un regard vide, faute de temps je me disais, on rattraperait ça. Loin de me faire perdre le nord pourtant...

~ M'enfin, un sunajins pas ce qu'il y a de plus pratique, imaginez qu'elle parte là-bas ! Hors de question !

Cela non jamais ! Pas sans moi en tout cas, enfin moi pour tuer son sunajins bien sûr ! Mon air était mauvais, plus que jamais je devais le retrouver et placer des conditions de survie, à commencer parce qu'il ne brise pas lui aussi son cœur ! Mon visage se minait, pauvre Yuki, une bien mauvaise nouvelle, elle encaisserait mal l'info, pas la seule d'ailleurs...

~ Chifumi... Je pense qu'il n'y a pas que Yusuke qui sera un choc pour Yuki... Je crois que j'ai fait une bien grande faute de parcours qu'elle ne me pardonnera pas...

Mon regard se baissait, de la honte ? Peut-être. Une chose était sûre le regard de ma sœur, rien que d'y penser me faisait mal et ma tête s'affalait sur la table coincée dans mes bras qui s’entrelaçaient... Il fallait développer ? De toute façon elle demanderait et commencer à pouvoir le dire à elle était un bon début pour m’entraîner à le dire à Yuki ou même à d'autres... Je réalisais, personne avec qui j'avais partagé ça, étrange non ? Les mots ne venaient pas quand je voulais sérieux, alors je tentais une version plaisantine...

~ De toute façon le Kage s'est encore fait réquisitionner par mes bras... Pas sûre que Yuki apprécie dans tous les cas alors...

Et c'était d'une petite moue que je regardais la femme, la tête trop lourde pour quitter le support de mon avant-bras. Ma tentative était... pitoyable. Tant d'accumulation de nullité aujourd'hui me faisait peur. Je n'étais définitivement pas bien placé pour faire la leçon à ma cadette, alors pourquoi cette pensée me faisait rire?

Du thé et des gâteaux, cette femme savait me parler, enfin, miner des gestes de parole... Communiquer quoi ! Mieux, me capter. L'idée de la laisser voler de ses propres ailes m'était insupportable, triste à en pleurer, ne plus contrôler ? Et si c'était la perdre... Mais elle avait raison et je mordais dans la sucrerie avec un air mauvais. Sa farce n'était pas pour rien dans mon humeur qui s'adoucissait, OH oui, plumé ! Jusqu'au duvet ! Et la suite de son discours me laissait qu'un commentaire.... Tellement vrai...

~ Les sentiments amoureux sont une vraie plaie et en le sachant on se laisse quand même abusé... C'est là de la stupidité ?

Et la femme allait directement au but, pas plus mal, ma faute ? Pouvais-je être aussi directe qu'elle alors que le sujet était si difficile même à réaliser pour moi ? Oui la preuve.

~ J'ai joué un jeu vilain de contrôle et je me suis perdue dedans. Je ne sais plus si c'est moi ou lui qui m'a séduit, mais chaque soir un nouvel homme est dans mes bras, celui qui prend la place de Tenzö dans tous les sens du terme... Et je sais combien je n'aurais pas dû, combien encore je ne devrais pas. Peut-on appeler ça autrement qu'une trahison ?

Petit blanc de ma part, tout aussi significatif que la teinte subite de mon visage, je n'avais pas que pâlit face à l'affirmation, mais c'était là une autre histoire. Une qu'elle ne connaîtrait pas. Je me perdais alors dans la danse de la fumée du thé si il avait pu me rendre aussi sereine que cette dernière qui se laissait porter par les courants d'airs avant de disparaître sa danse accomplie. Honte, mais pas regret, j'aurais dû pourtant, quel genre de monstre j'étais ? Elle me le dirait ? Mon regard à nouveau sur elle se perdait.

~ Je suppose, ou du moins j'espère que Yuki a hérité de votre côté conciliant. Ne devrais-je pas mettre fin à tout ça et faire comme si ne c'était rien passé ? Ça serait lui mentir quand même ? La trahir ?

Ce n'était pas comme si en général je me souciais de l'avis d'autrui, mais avec Yuki c'était différent, toujours cette peur de la décevoir, cette peur qu'il n'y ai plus cette lueur affectueuse quand elle me regarde. C'était son regard et son approbation à elle qui était la plus importante à mes yeux et je me surprenais à le comprendre, elle si fragile mais parfaite à mes yeux, cela venait de là ? J'avais de l'admiration pour cette enfant et mon regard s'allumait d'un feu unique rien qu'en l'évoquant, je voulais qu'il en soit de même pour elle ? Oui je voulais qu'elle me reflète une belle image, celle de moi que je ne savais pas voir sans elle et je poussais le gâteau, je n'avais plus faim, j'étais souriante comme si la chaleur de sa pensée venait m'envahir.

~ Je fais n'importe quoi quand elle n'est pas là, elle ne peut partir... Je la suivrais moi aussi quitte à tout perdre.

Se punir davantage que je ne l'étais déjà... Mes bras se croisaient, parfois les punitions se méritent non ? Sinon quel est le sens de leur existence ? Je soupirais en rejoignant ce regard qui voulait me réconforter, elle disait vrai sur beaucoup de points, mais une ombre sur mon cœur restait, je le trahissais sous une impulsion qui m'avait trahie moi au final. Un détail cependant me dérangeait...

~ Il ne m'a pas quitté, Kiri nous a séparé, nuance. Elle et son maudit rôle, le même qu'aura bientôt Hattan. Il sera Kage avant tout éternellement. Pourquoi n'ai-je pas retenu la leçon ?

Parce que je devais être très certainement stupide. La question suivante était dérangeante, vraiment blessante, ma réponse devrait être non, il ne devait être qu'utilisé et mes yeux se baissaient, pas de réponses, pas le courage ni pour mentir, ni dire vrai, juste un air désolé qui parlait pour moi. Et une vérité.

~ Cela dépend du moment et de ce qui vient vagabonder dans ma tête. J'aime contrôler pour me rassurer, j'en ai marre de laisser des plumes Chifumi-sama, mais je sais que j'en perdrais beaucoup dans cette histoire. Tu es train de me dire de ne pas écouter ma raison ?

Après tout j'avais été toujours plus folle que raisonnable, là n'était pas la question, c'était plus l'affaire d'un pressentiment et je posais ma tête sur ses mains douces et froides agréables, tendre. Jamais elle ne saurait à quel point j'étais reconnaissante de cet instant.

~ Yuki prendra sur elle... plutôt nuance de toute façon je ne devais pas m’encombrer de ces choses là, elles se régleront d'elle même non ? La fatigue me fait réfléchir et comme tu vois je ne suis pas très douée pour ça. J'essayerais de me rappeler de tes conseils et d'y méditer, je te remercie de ton attention...

Presque une caresse en quittant ses mains et l'air déterminé dans ma requête... Je venais d'avoir une idée, une bonne en prime et un sourire naissait.

~ Pourrez-vous m'apprendre à les faire ? Moi aussi je voudrais les lui faire, accessoirement, j'aimerais lui en ramenait, qu'importe le secret, je m'en vais la rejoindre, ça lui fera du bien je pense. Non ? J'en ferais à mon petit frère aussi !

Un souvenir me frappait, une image du passé, un instant mon sourire perdait de son éclat, Yuki et moi dans la cuisine d'un Kaguya... Je n'avais cuisiné pour eux souvent, mais eux à l'inverse tant...