Seki Zennosuke se trouvait sur un des espaces d’entrainement du village. Il était planté là, au beau milieu de cette étendue de neige recouvrant ce qui quelques jours auparavant était une magnifique pelouse. L’hiver était passé par là, recouvrant de blanc tout le paysage de kumogakure no Sato. Insensible au froid ambiant, le Chuunin vêtu en intégrale tenu de combat patientait. Les bras croisés sur le torse, Zenno attendait le chef de l’équipe Gakuun avec qui il avait rendez-vous. Il s’agissait de Seki Hiruzen. Les deux hommes avaient planifié une séance d’entrainement personnalisée de haut niveau. La présence des deux Genin de leur groupe n’était pas requise. Pour cette raison Kazuo et Kahei n’avaient pas été convoqués. D’ailleurs en parlant d’entrainement, cela faisait un bon petit moment que leur team ne s’était pas entrainée ensemble. La faute à de nombreuses missions qui bien souvent nécessitait la présence des shinobis de la team Gakuun en ordre dispersé. Oui, vous l’aurez compris, le plus clair du temps, les éléments de l’équipe exclusivement composée de Seki, étaient envoyés sur des missions en solo. Le potentiel de cette équipe n’avait donc pas encore pu être véritablement expérimenté. Avec le temps, les choses s’arrangeraient. C’était ce que pensait en tous cas Zennosuke. Peut être avait-il tort. Seul l’avenir pourrait le certifier. Mais dans l’immédiat, le Chuunin se réjouissait de son association et de son entente avec Hiruzen.

Le Seki repensa à ce dernier. Des amis, il n’en avait pas eu beaucoup à Kumo. Ou du moins, chaque fois qu’il en avait eu un, ces derniers disparaissaient du paysage ou de ses zones de fréquentations : emplois du temps différents, mort, disparition… Il se souvint de son premier véritable pote. Un Seki comme lui qui lui était venu en aide lors d’une rixe contre trois académiciens. Zennosuke à cette époque là était lui Genin. Seki Sohka qu’il s’appelait. Depuis son association avec Sohka dans sa première équipe ninja, il n’avait plus eu de nouvelles de ce dernier. Ensuite il y avait eu du beau monde, des shinobis avec qui il s’entendait plus ou moins bien jusqu’à Iro Kabayachi, son élève et Seki Hiruzen avec qui il sentait bien le courant passer.

*Espérons que ça dure !* Soupira Zennosuke en repensant au dernier cité. Quelque part le chuunin se sentait maudit. Mais c’était le choix de vie qu’il avait fait depuis tout petit. Et cette vie avait comme inconvénient ce manque de stabilité autour de soi. La vie de shinobi n’étant pas de tout repos, tout pouvait arriver à qui justement n’avait quasiment que des ninjas pour amis véritables. Triste réalité ! Il n’y avait aucune autre issue que de l’accepter et savoir fermer son cœur à tous ces départs, tout ce vide qui se créait naturellement autour de soi. A contrario il était important également de savoir rester ouvert à toute nouvelle relation véritable aussi éphémère soit elle. C’était là tout le paradoxe de la vie de soldat. "Carpe diem" ont dit les romains. Ces mots prenaient tout leur sens à mesure que Zennosuke évoluait dans la hiérarchie militaire de Kumo. Heureusement pour lui, tous ne partaient pas. Il avait Hiryuu. Son rayon de soleil.

A cette pensée le Seki sourit. Son visage s’illumina tandis qu’il se retournait en direction des bruits de pas sur la neige qu’il entendait. Au loin il sut reconnaître la silhouette de son ami Hiruzen. Un baume au cœur. D’un ton enquiquineur il apostropha de loin son frère d’arme.

« T’es en retard maître ! » Un sourire s’affichait sur son visage. Le « maître » était ironique. Non pas que Zennosuke n’acceptait pas le leadership de Hiruzen au sein de leur équipe, mais plutôt parce que lui et l’autre Seki étaient sensiblement du même niveau et qu’en plus ils étaient tous deux du même grade. Une fois que Hiruzen arriva à sa hauteur, Zennosuke ouvrit grand ses bras pour l’accueillir. Sa tristesse intérieure était certainement ce qui motivait toute cette effusion de joie. Il venait de réagir spontanément.

Le Seki rigola de bon cœur à la petite blague de Hiruzen. Ce dernier semblait de bonne humeur. Tant mieux ! Bien des gens avaient du mal en cette saison d’hiver. Pour certain, l’environnement devenu froid et plutôt hostile les rendait tristes, pensifs, de mauvais poil, parfois même violent… Ce n’était pas le cas de Zennosuke, qui bien qu’il préféra l’été, ne se morfondait jamais en hiver. Tout ce blanc nacré l'inspirait, ce froid qui pénétrait ses poumons, lui faisait se sentir vivre. Une sensation difficile à exprimer. Un peu comme lorsqu'on est tout entier plongé dans l'eau et qu'on ressent littéralement tout son être. Bref, l'hiver n'empêchait pas le Seki de continuer à être ce qu'il était : c'est à dire un gars jovial avec ses amis, réservé avec ceux qu'ils ne connait pas trop et distant avec ceux pour qui il avait très peu de considération. À priori c’était pareil pour Hiruzen qui, lui aussi, semblait respirer la forme. D’un air enjoué, le Seki entreprit de répondre à la raillerie de son collègue et non moins chef d’équipe :

« Toujours aussi prompt à la provocation à ce que je vois. Sur ce plan-là, pas de doute tu fais un bon Seki ! » Un rire franc vint ponctuer la fin de cette phrase. Oui, c'était connu, la plupart des Seki étaient de parfaits adeptes à la provocation. Ils aimaient ça, certains pour taquiner sans arrières pensées, d'autres pour chercher la petite bête, mais en somme c'était un trait de caractère assez commun vraisemblablement. Zennosuke était aux anges en cet instant précis. Peut-être l’effet de voir un ami, ou alors le fait d’être en présence d’un membre de son clan. Il tapota de manière amicale l'épaule de Hiruzen, lui adressa un large et franc sourire avant d’aborder les choses sérieuses. Si les deux Seki étaient réunis là, c’est parce que Zennosuke savait que Hiruzen était d’un niveau supérieur au sien. Il le savait pour l’avoir côtoyé lors d’une mission de rang A qu’ils avaient faîte ensemble, mais aussi pour l’avoir vu à l’œuvre durant leurs entrainements d’équipe. Il savait que Hiruzen pouvait lui apporter quelque chose, raison pour laquelle il avait été l'initiateur de cette rencontre. Aujourd’hui, ce qui lui importait le plus, s’était de se renforcer sur le plan défensif, parfaire son arsenal par une puissante technique apte à contrer de puissantes énergies.

« Hiruzen, j’ai conscience d’être assez bien doté sur le plan offensif. C’est toujours perfectible, bien entendu, mais ça le reste moins que sur le plan défensif où je peux montrer quelques failles dans un combat de haut niveau. Je veux pouvoir diversifier mon arsenal défensif. Si tu pouvais m’enseigner une puissante technique de ta connaissance, je t’en serais reconnaissant ! » Le ton du blagueur de Zennosuke était devenu, tout au long de son discours, de plus en plus sérieux. Quelque part, cela lui faisait mal d’avouer des faiblesses, mais il le faisait devant quelqu’un qu’il considérait comme un ami, un shinobi incapable de le trahir. Alors il n’y avait ni crainte, ni honte à se dévoiler. Restait à savoir est-ce que Hiruzen avait quelque chose d’intéressant à lui proposer.

Bien décidé à s’améliorer, Zennosuke s’était déjà préparé mentalement à accepter toute proposition d’apprentissage de jutsu qui lui semblerait intéressante. Du moment que la technique serait assez puissante pour lui permettre de faire face à un Jônin, il était preneur. Pour le reste, il avait confiance en son bon vieux dôme de chakra ou encore à la nouvelle technique défensive qu’il avait développé il y a peu. Une technique qu’il n’avait jamais testé dans de réelles conditions de combat d’ailleurs. Intérieurement, il savait qu’il se devait de la parfaire même si en l’état, elle n’était déjà pas mal et opérationnelle. Il s’agissait du « Seki Chikyu no jutsu » une technique héréditaire alliant les dons du Seki en maniement du doton. Une technique pour laquelle Zennosuke voyait déjà un fort potentiel de contre-attaque. Mais bon, tout ceci n’était pas à l’ordre du jour. Il allait améliorer les effets de sa technique plus tard. Ce qui importait dans l’immédiat, c’était de savoir ce que pouvait proposer Hiruzen ou s'il avait quelque chose d'intéressant à proposer.

Si t'as quelque chose pour moi, on commence quand tu veux ! Je suis prêt. »

Zennosuke montra un poing victorieux vers le ciel comme feraient les sportifs venant d’accéder à leur objectif. En réalité c’était presque d'une victoire qu’il s’agissait pour le jeune homme. Le fait que Hiruzen ait quelque chose à lui proposer était un pas vers l’accomplissement de son objectif : être renforcé sur le plan défensif par une technique de haut niveau que lui apprendrait son frère d’arme et de clan. Il fut tout heureux de voir la technique que voulait lui apprendre Hiruzen se matérialiser devant lui. Une magnifique armure de chakra qui semblait bien résistante. Pendant un court moment, Zennosuke fut tenté de tester la technique de Hiruzen. Il avait bien quelque chose dans sa botte pour voir le réel pouvoir défensif de cette technique, mais il se retint lorsque le chef de l’équipe Gakuun lui expliqua qu’arriver à ce stade de la technique requerrait beaucoup d’énergie. L’enthousiasme du Seki baissa d’un ton. Une dépense d’énergie n’était jamais quelque chose de gai pour un shinobi. Perdre trop de chakra pouvait conduire un ninja à être exposé à des situations mortelles au cours d’un vrai combat. Mais toujours est-il qu’il était bon d’avoir une bonne défense quelque que soit le coût en énergie qu’elle exigerait. Selon la réalité des combats auxquels il aurait à faire face, le Chuunin verrait s’il lui est nécessaire de l’utiliser ou pas. Par contre Zennosuke esquissa un sourire lorsque Hiruzen expliqua qu’il lui faudrait du temps pour maîtriser cette technique. Ah ouais ? Hiruzen avait oublié qu’il avait affaire à un Seki, un shinobi naturellement doué dans le maniement du chakra ! C’était un don, un truc acquis à la naissance qui faisait que déjà, à bas âge, Zenno sans le faire exprès matérialisait déjà son chakra. Alors apprendre une technique ninja au niveau chuunin, ce devrait pas être la mer à boire.

« Hey ! Tu m’as pris pour un Monjara ou quoi ? Je suis un Seki je te rappelle ! » Le ton était blagueur, chambreur. Le Seki ponctua ses propos avec un clin d’œil complice à l’endroit de son coéquipier. « Regarde, ça ne devrait pas mettre trop de temps ! » Et sans même se concentrer plus que cela, le chuunin exécuta des mudra. En son fort intérieur, le jeune homme fit appel à sa force physique et à celle spirituelle. Le dosage était bon, il le savait, assez bon pour créer quelque chose de bien. L'alliance entre ces deux forces lui permit de faire apparaitre, à partir de son corps une couche de chakra. En gros, l'armure en questions émanait de lui, comme si elles sortaient de ses pores pour prendre les contours de ses formes et grandir. Cette technique rappelait au Seki son armure de chakra qui lui permettait de faire face aux attaques de faible intensité. Rouvrant les yeux qu'il avait fermé un temps, le Seki admira son travail... OK l'armure était plutôt fine, mais Zennosuke y avait imprimé beaucoup de densité, assez pour qu’elle puisse résister à des chocs de forte intensité (rang B). L’armure qu’il avait créé autour de lui ressemblait à peu près à celle de Hiruzen, bien qu’elle avait beaucoup moins de style. Il faut l’avouer. OK, les choses n’étaient pas au point, mais pour une première tentative, Zennosuke s’en sortait pas mal. Par contre, au-delà du manque de style de sa création, l’armure qui protégeait le jeune homme était opaque, un peu trop. Elle empêchait Zennosuke de voir clairement ce qui se passait autour de lui. Il pouvait apprécier les formes qui évoluaient autour de lui, mais c’était tout. Devant lui, il savait que Hiruzen se tenait debout, mais sans plus. *Kso ! Quel intérêt si je ne peux voir ce qui se passe. Je ne suis ni totalement caché, ni véritablement visible. Il me faut faire mieux !* Intérieurement, le jeune homme n’appréciait pas ce qui venait d’arriver. Après se l’être pété, il aurait peut-être pu faire mieux. D’un signe des mains, celui du serpent, le chuunin fit une ouverture au niveau de son visage pour voir claire Hiruzen et permettre par la même occasion à ce dernier de le voir.

« OK, je te l’accorde, je peux faire mieux ! Mais tu conviendras avec moi que c’était déjà pas mal ! » Une moue s’affichait sur le visage du Seki, il était mitigé par la prestation qu’il venait de faire et espérait que Hiruzen ne se foute pas trop de sa gueule. Il allait parvenir à faire aussi bien que le chef de la team Gakkun, tôt ou tard.

Le Seki vit arriver sur lui son collègue et non moins chef d’équipe Seki Hiruzen. Ce dernier s’approcha de très près et ce n’est qu’au tout dernier moment que Zennosuke se rendit compte de la démarche qu’il souhaitait adopter. En fait, Hiruzen voulait prouver au Chuunin que son armure de chakra n’était pas parfaite et qu’il avait des efforts à déployer. En moins de deux, avant même qu’il ait pu réagir, le Seki se vit cul à terre les deux jambes en l’air. Son armure, elle se fissura sous l’impact, signe qu’elle n’était pas aussi résistante que le Chuunin aurait pu le croire. L’armure pesait. Comment l’avait laissé entendre Hiruzen, elle était lourde ! à juste titre, celle-ci empêchait tout bonnement Zennosuke d’être libre de ses mouvements. En temps normal, lui qui était si agile aurait été apte à esquiver l’attaque basique de son chef d’équipe, mais là… Il n’avait pu que la subir.

Quelque peu dépité et harassé par ce qui venait de se passer, le Seki fit disparaître l’armure ratée. Lui qui se la pétait une seconde avant était bien obligé de se la fermer et d’afficher profil bas. Plus concentré, le Chuunin se mit à boire littéralement les propos de celui qui faisait office de professeur pour le cours qu’on lui administrait. Ce denier avait dévoilé toutes les failles de la technique du Seki. D’abord, réduire l’opacité de l’armure. La rendre plus claire, plus perméable à la lumière, plus transparente. Zennosuke devait être apte à pouvoir voir par dedans. Ensuite, il fallait jouer sur la maléabilité de l’armure tout en veillant à ne pas en gâcher son potentiel défensif. Une sorte de dilemme pour lequel le Seki se devait de trouver rapidement un réponse adéquate. Il était encore loin du résultat final.

*Soit !* Se dit le Chuunin en lui-même en joignant les mains. Son regard était déterminé et il avait retrouvé une très grosse envie de bien faire. Tel était le tempérament du Seki. Les défis, il adorait ça. C’était ce qui le poussait à aller plus loin ; à faire mieux, toujours mieux. Une décharge de chakra s’expulsa du corps du Chuunin qui, les mains jointes dans le signe du serpent, rassemblait en lui de puissantes quantités d’énergie spirituelles et physiques. La puissance de l’union qu’il créait entre ces deux forces qu’il contrôlait en lui, le menèrent à créer une nouvelle armure de chakra autour de lui. Celle-ci reprenait les formes du Susanoo d’Hiruzen. Pour ça, pas de problèmes. En tant que Seki, Zennosuke était naturellement doué pour donner forme à son chakra. Cependant, la difficulté résidait dans la résolution des points faibles qu’il avait décelé tantôt. Même créée, son armure continuait à changer en terme d’opacité. Au départ beaucoup opaque que la première tentative, cette nouvelle armure était à chaque seconde épurée comme améliorer la visibilité du Chuunin et lui permettre de réduire l’opacité avec laquelle il éprouvait tant de difficultés. Parallèlement, ses attributs défensifs se réduisaient (sans que le Seki ne comprenne réellement pourquoi) à mesure qu’il tentait d’éclaircir le jutsu défensif.

*Kso ! Ce n’est pas un mur de chakra que je dois faire. Le truc est plus subtile.* Toujours en pleine concentration, le Seki agissait sur son jutsu en tentant de l’améliorer. Un petit vent, causé par le chakra expulsé soulevait la poussière autour de Zennosuke tandis que de la sueur sortait de son visage. En termes de clarté son jutsu s’approchait progressivement de celui de Hiruzen. Par contre, il le sentait, ses capacités défensives étaient légèrement plus basses qu’un jutsu de rang B. Entre une rang C et une rang B dira-t-on. Très éloigné de ce qui était recherché. Une fois que le jutsu eut atteint la clarté et la forme exacte de celle d’Hiruzen, le Seki s’arrêta. Tout haletant, il leva les yeux vers Hiruzen. Un regard dur vers son ami. Non, il ne lui en voulait pas. Il s’en voulait à lui-même. Il s’en voulait de ne pas arriver à allier finesse et puissance, solidité e finesse. Difficile alliage ! Là résidait toute la difficulté de la technique.

« Pourquoi… Pourquoi je n’y arrive pas ? » Lâcha Zennosuke entre deux souffle.

Concentré, le Seki écouta Hiruzen expliquer quelles étaient les failles de sa technique, et pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas au résultat escompté. Ce dernier expliqua que lui-même avait connu auparavant les mêmes problèmes. Il y avait une démarche simple, peut-être pas unique, mais une qui fonctionnait. C’était la démarche qu’utilisait Hiruzen. Il s’agissait de créer la défense de chakra, en lui donnant la consistance nécessaire pour pouvoir parer de puissantes techniques et ensuite jouer sur l’opacité du jutsu. Tel qu’il l’avait rappelé, la technique une fois créée était soumise à la volonté du Seki. C’était parfaitement vrai. Rien n’empêchait le Seki d’agir comme indiquait. Pourtant, jusqu’à présent, il s’était contenté de vouloir produire la technique complète en une fois. C’était possible, mais c’était difficile à faire lorsqu’on ne maîtrisait pas tout le processus de création qui y était affilié. Déterminé, le regard dur, laissant exprimer toute le sérieux et la volonté qu’il mettait en œuvre pour l’application du jutsu, le Seki se remit au travail. Sa dernière création avait disparu depuis quelques minutes déjà. Il allait tout reprendre à zéro.

*Allons-y !* Ses mains jointes dans le signe du serpent, le Chuunin se concentra à nouveau. Il avait utilisé plus de la moitié de son chakra, il le sentait bien, mais il lui était nécessaire d’en faire plus encore, de se donner à fond. Cette technique lui serait fort utile, bien qu’il avait déjà quelque chose dans sa palette technique de cet acabit. En évoquant le jutsu alliant Doton et pouvoirs héréditaires du Seki, Zennosuke se dit qu’il allait commencer par donner à cette technique de chakra la même puissance défensive. Ensuite, il s’appliquerait à en réduire l’opacité. Sollicitant à nouveau une grande quantité de chakra, le Seki laissa échapper de tout son être une nouvelle réplique du Susanoo primaire qu’il avait vu auparavant. Un vent de poussière se leva à nouveau, beaucoup plus épais. Zennosuke se déchainait ! Au bout de trois secondes, la poussière qui masquait la création du Seki retomba. Le Susano primaire qui épousait comme d’habitude les formes et contours de celui de Hiruzen semblait plus imposant que jamais. Il était résistant, autant que nécessaire en tous cas (défense de rang A) mais il était toujours opaque. Cependant sur ce point, lentement, au fil des secondes, le jutsu défensif s’éclaircissait. Le miracle semblait se dérouler sous les yeux d’Hiruzen. Tout en gardant ses capacités défensives, le Susano primaire de Zennosuke devenait de plus en plus clair. Au bout de cinq minutes de dure concentration, le Chuunin parvint à copier, en apparence, le jutsu de Hiruzen. En terme qualitatif c’était du haut niveau !

Fier de son travail, le Seki afficha un sourire sur son visage déformé par l’effort et la sueur. Sur le coup, le sourire eut l’effet d’un rictus. Le Chuunin avait dépensé trop de chakra et son corps en ressentait les effets. Seulement lui ne semblait pas s’en rendre compte. Comme pour montrer qu’il avait marqué le coup, Zennosuke fit un premier pas en direction de Hiruzen. Le pied à peine posé sur le sol se mit à trembler légèrement. Et c’est à ce moment que le Seki prit conscience de toute la fatigue qui s’était emparé de son être, mais aussi accessoirement de la lourdeur de l’armure de chakra. Sans pouvoir se retenir, il se vit tomber comme une pierre, sur le sol.

« Kso ! C’est bien plus difficile que je ne me l’imaginais ! » Lâcha entre deux râles le Seki. L’énergie dépensée alliée à la lourdeur de l’armure -qui ne s’était pas effrité à cause du choc, l'avait mis mal au point. Posant la main au sol, le jeune homme tenta de se redresser. Abandonner n’était pas un défaut Seki ! Encore moins celui de Zennosuke !

Zennosuke un genou à terre, écouta du mieux qu’il put les propos de Hiruzen. Il était fatigué, très fatigué mais malgré cela, il ne cautionnait pas le fait que son ami lui conseille de se reposer. Pourtant il n’y avait pas meilleur conseil pour en ce moment précis. Que pouvait-il faire encore à ce niveau ? Il est vrai qu’il pouvait encore utiliser de son chakra pour produire une technique de cette ampleur, mais après coup, que lui resterait-il ? Pas grand-chose. Il s’effondrerait assurément, face contre terre, vidé de toute sa puissance. C’était tout bonnement inutile à y regarder de près. Il n’y avait rien d’urgent au point de devoir en arriver à ces extrémités. Posant un pied chancelant et tremblant à souhait, le Seki parvint tant bien que mal à se relever. Il remercia intérieurement son ami et non moins chef d’équipe de n’être pas venu à sa rescousse pour l’aider à se relever. Ce serait une expérience des plus humiliantes. A petits pas, le Seki se dirigea vers sa demeure. Il avait besoin de faire le point, bien dormir et s’il en avait le temps, manger un peu avant de revenir. Cette technique, il se devait de l’acquérir dès maintenant. Il le pouvait, il le sentait. Trente minutes de marches plus tard, le voilà qui se retrouva au pied de son lit. Cinq heures plus tard, le shinobi se releva non sans difficultés. Son chakra était bien remonté, bien qu’il n’ait toujours pas atteint le summum. Mais il y avait là assez d’énergie pour pouvoir parfaire le jutsu.

En retard d’une dizaine de minutes sur l’heure fixée par Hiruzen, le Seki arriva sur le terrain d’entrainement. La neige tout autour de lui semblait accroitre son énergie par un phénomène indescriptible. C’était une bonne chose. Le fait que Hiruzen soit là également. Ce dernier l’avait attendu, malgré son retard. C’était sympa de sa part. Après avoir fait montre de sa détermination à poursuivre l’apprentissage, Hiruzen lui fournit à nouveaux quelques consignes (en espérant ne pas empiéter dans le mauvais sens sur ce que fait ton personnage). Il ne restait plus qu’à mettre le tout en œuvre ! Des plus concentrés, le Chuunin exécuta des mudras. Tout son être fut couvert aussitôt d’un Susanoo primaire à l’image de celui de Hiruzen. A nouveau Zennosuke avait réussi à copier, sur le plan de la forme, le jutsu du chef de la team Gakkun. De l’air se dégageait tout autour du Chuunin tandis que son Susanoo gagnait rapidement à une vitesse étonnante une clarté et une transparence de plus en plus proche de ce que Hiruzen produisait. On sentait la concentration sur le village du Chuunin tandis que de tout son être se livrait à un véritable combat se déroulant à cet instant précis au plus profond de son être. La chose n’était pas simple, mais pas impossible pour un Seki. Au bout de trente secondes, Zennosuke était arrivé au résultat escompté. C’était pas mal, mais il était toujours possible de faire mieux. Un sourire se dessina sur le visage du Seki. Il le sentait, il y arrivait. Il y avait de l’avantage que d’être du clan des manieurs de chakras. Quelque part, cela permettrait d’affiner ses techniques, de pouvoir en utiliser des complexes, d’en apprendre de nouvelles avec plus ou moins de facilité.

Spoiler:

« Que dis-tu de ce travail Hiruzen ? » lâcha Zennosuke entre deux souffles. « Testes-le ! » demanda avec assurance le Chuunin à l’intention du chef de la team Gakkun. Une fois que ce dernier s’exécuta, Zennosuke rompit sa technique et dans la foulée composa à nouveau une série de mudra. Le jutsu défensif prit forme à nouveau et sa transparence était tout de suite plus évidente. Il fallut bien moins de temps au Seki pour le parfaire. En une quinzaine de secondes, le jutsu était finalisé. A vrai dire, Zennosuke maîtrisait déjà la technique. Il ne lui restait plus qu’à le parfaire via la répétition du jutsu. A ce niveau de maîtrise, le potentiel défensif de la technique était déjà effectif.

« Arigato Hiruzen ! »

Spoiler: