Se lever à l'heure qu'on voulait, avoir un maximum de temps libre et une liberté de choix inégalé; sans doute ses choses qui seraient vraiment agréables e temps à autres aux yeux d'un shinobi de métier. Enfin seulement si sa ne faisait pas la quatrième fois en six ans qu'ils avaient des périodes de ce genre qui duraient plusieurs mois. En effet si la mort guettait le ninja dans sa vie au quotidien, pour lui c'était l'ennui, oui vous avez bien entendu: l'ennui. Remarque il l'avait bien cherché, se faire expulser de pas moins de quatre équipes était un record que selon lui personne d'autre n'avait encore atteint. Sa forte tête ne plaisant pas à tous le monde, il avait été décidé qu'il était hors de question qu'il effectue des missions en solo hors de l'enceinte du village, il était tout à fait hors de question qu'il salisse l'imagine de Kumo par ses actions qui semblent parfois vraiment irréfléchies.

Il avait d'ailleurs déjà pensé à plusieurs reprises qu'on cherchait à entièrement l'évincer de l'armée, l'obligeant alors à mener une simple vie de civil qui à ses yeux de combattants des guerres claniques, serait bien pire que de périr au combat. Après tout il était un Seki de naissance, et par conséquent un combattant né et taillé pour la guerre, il n'avait en aucun cas le droit d'infliger un tel affront à toute sa famille. Et cela lui-même s'en rendait bien compte, du haut de ses seize ans tout juste acquis et de son grade de genin qui pèse sur ses épaules depuis tant d'années. Il faut dire qu'il en a vu défiler des générations, si bien qu'il se sentit forcé d'améliorer son comportement avec le temps, mais pas au point d'éviter une nouvelle exclusion semblerait-il. A l'inverse ses performances de shinobi relèvent bien plus de celle d'un chunin expérimenté, ce qui a tendance a encore plus le frustrer puisqu'il est évident qu'il a largement le potentiel pour avancer.

Vus comprendrez donc qu'au moment où un aspirant ninja vint chez lui pour lui donner une lettre en main propre de la part d'un fameux Seki Azar, il sut immédiatement que les autorités renouvelaient une énième fois leur confiance vis-à-vis de lui. S'empressant donc de la lire, il fut à la fois rassuré et étonné. En effet on pouvait y voir le mot "tueur professionnel", ce qui voulait certainement dire que sa allait être moins cool que les autres fois, il avait limite l'impression d'être à la limite du centre de redressement, se pourrait-il que sa prochaine destination en cas d'échec soit la prison ? Il ne pouvait être sûr de rien, excepté qu'il fallait qu'il se dépêche de se préparer, car même avec son statut de délinquant, il n'en restait pas moins quelqu'un de ponctuel. L'une des rares valeurs qu'avaient réussi à lui inculquer ses précédents sensei.

C'est ainsi qu'après avoir englouti son petit-déjeuner et s'être habillé et équipé convenablement, il sortir de chez lui pour se retrouver dix minutes plus tard au sommet de cette fameuse montagne qui domine le palais du Raikage. Il fut d'ailleurs surpris que son tueur était relativement jeune, d'habitude on l'assignait à quelqu'un d'âgé et d'expérimenté en ce qui concerne l'éducation des aspirants tel que lui. Enfin bon, il faut dire qu'il n'est pas un aspirant ordinaire aussi, sans doute cherchait-il à réduire au maximum la barrière de l'âge. Et sa promettait, d'entrée de jeu il lui demanda ce que signifiait être un shinobi pour lui. Une question plutôt complexe à laquelle il n'avait jamais réellement pensé, lui qui de toute façon ne se considérait pas comme un ninja de la nouvelle ère. Il allait tout de même essayer de répondre à sa question:

"Bonjour, pour le côté enjeu j'en étais déjà conscient avant de venir, et quant à ma vision du shinobi, je dois avouer que je n'y ai jamais trop réfléchi. Je dirais simplement que c'est un combattant qui se différencie du sanguinaire de base, par le simple fait qu'il est investit d'une mission: celle de défendre ses idéaux et sa patrie."

En fin de compte toutes ses lectures lui avaient servi à autre chose de faire passer le temps, il était capable de sortir grâce à ça des phrases qui tenaient la route, en tout cas assez pour éviter de passer pour un demeuré. Car bon il faut se l'avouer, il ne croyait pas véritablement à ce qu'il venait de dire, il était surtout un jeune paumé dans un monde qu'il s'est évertué jusque-là à rejeter. L'élan patriotique vient surtout de tous les sermons qu'on leur a servi à l'académie.

Ce mec promettait d'envoyer du lourd, c'était le fond de la pensée de Hiruzen, rien que par son look il laissait présager quelque chose de divertissant. C'est vrai qu'il n'avait pas l'habitude de voir un type avec autant de cheveux gris quand bien même il ne devait pas dépasser les trente ans, surtout qu'il avait une jolie cicatrice pour accompagner le tout. L'avantage était qu'avec ça, on pouvait au moins être sûr qu'il avait du vécu. Cependant lorsqu’il reprit la parole pour lui montrer que sa définition du shinobi était incomplète, mais surtout que le ninja est avant tout un objet, il ne put s'empêcher de sourire légèrement alors que l'autre avait vraisemblablement cru lui apprendre quelque chose. Lui qui faisait partie de son clan, et qui avait vraisemblablement reçu des informations sur son futur élève, il aurait dû se douter que lui aussi avait participé aux guerres claniques qui avaient fait rage dans le monde entier, mais surtout dans le cas présent au Pays de la Foudre. Il s'en souvient comme si c'était hier, sa première bataille en tant que ninja de la grande famille des Seki, il n’avait pas plus de dix ans à l'époque, et déjà il avait ressenti ce sentiment si cruel, celui de se savoir utiliser pour les intérêts de ceux qui prennent les décisions. Enfin bon, il lui avait bien fallu l'accepter, car il avait bien une raison de faire tout ceci, et c'était tout simplement une farouche volonté de protéger sa famille et en quelques sortes son propre monde qui se serait écroulé sur lui si d’autres de son clan n'avaient pas fait ce choix.

Il n'était en rien exceptionnel et il s'en rendait bien compte, il n'était pas non plus imbus de sa personne et ne se considérait pas comme le centre du monde, il n'était qu'un ridicule maillon de l'unité de Kumo. Cependant le fait qu'on le prenne pour un gamin naïf qui ne sait pas encore ce qu'est être un shinobi, et ce que cela implique comme sacrifices n'est pas quelque chose qu'il était capable d'accepter, il le sait déjà bien. Après il est évident qu'il s'est tout de même montré réducteur en mettant en avant le côté violent et rien d'autre, même si comme dit précédemment, il se considère bien plus comme un combattant de l'ancien temps où les fusions de sang étaient monnaie courante, et où même un gamin pouvait être une arme chargée et prête à l'emploi. Enfin bon, il allait bien lui falloir répondre à cette question qu'il trouvait tellement débile et lourde, restait à savoir si il allait se laisser aller à ses mauvaises habitudes ou s'écraser:

"Et bien vous savez, en y repensant je crois avoir suffisamment vu de membres de ma famille crever sous mes yeux pour ignorer la place qu'occupe le sacrifice de soi chez un ninja, vous qui êtes également un Seki, vous devriez savoir que si quelqu'un qui a vécu les guerres claniques est encore là à servir l'entité mère qu'est le village, même si il est dans le même cas que moi, sait parfaitement l'importance qu'il a au sein de l'armée.", une phrase compréhensive et un peu près poli, même si l'envie de piquer se ressentait tout de même dans son intonation et dans le fait qu'il n'a pas non plus donné une réponse claire à la question posée.