Pile à l’heure, élégant, d’une bonne humeur apparente et avec une belle réplique, tel était le blond devant sa porte, le même rencontré quelques jours tôt par le biais de sa manigance. Amusée la brune l’invitait donc à entrer, car en bonne dame qu’il se respecte, elle n’était bien sûr pas prête, ainsi  parée qu’à moitié sous une robe de chambre et sa grosse fleur tenait par miracle sur une chevelure détachée pour une rare fois, normal, elle la démêlait jusque-là.

-Je ne t’attendais pas si tôt, en fait non, je ne m’étais pas préparée pour le cas où tu ne passerais pas et j’ai horreur de perdre mon temps ! Merci pour la rose, entre donc je me dépêche !

Et tandis qu’elle refermait la porte de son antre derrière lui, la brune s’amusait en un sens elle avait bien pu mentir, elle savait pertinemment qu’il passerait dans le but de la faire taire et curieuse, elle voulait voir comment il comptait si prendre. Hana était joueuse, ce n’était pas nouveau et après un sourire charmeur elle s’éclipsait par la seule porte intérieure qui menait à une nouvelle pièce sa chambre, laissant ainsi le soin à son invité de découvrir une pièce à vivre fonctionnelle et parfaitement rangé à la décoration variée de style, cadeaux en tout genre qu’elle avait amassés.  Depuis l’autre pièce où elle avait disparu, elle suggérait alors avec familiarité à Kioshi de faire « comme chez lui ».

-Hum, Kioshi c’est ça ? Je ne vais pas te faire attendre davantage, donc  pendant que je me prépare, je te suggère de te servir si tu veux quelque chose pour patienter, fais comme chez toi.

Sur quoi, la fourbe laissait tomber la robe de chambre qui dévoilait à l’abri des regards une tenue toute prête à laquelle elle ne rajoutait alors qu’un châle, la voilà prête ! Ou presque, la rose entre les dents il ne lui fallait pas plus de quelques secondes  pour recréer son chignon, le même depuis plus de dix ans, donc oui forcément… Coupant de ses canines la tête de la fleur, elle accrochait cette dernière en haut de sa grosse fleur tandis qu’elle rejoignait son séjour en contournant l’issu par laquelle elle était entrée et apparaissant du balcon qui jointait les deux pièces… Un « Bouhh ! » avant un petit rire pour signaler sa présence et elle reprenait de plus belle.

-Voilà, je suis prête, où m’emmènes-tu?

Ayant fini d’accrocher la rose, elle tendait d’un sourire malicieux la tige restante à Kioshi avant de lui murmurer  maintenant face à lui quelques mots.

-Tu sais, la plus part des gens coupe la tête de cette fleur et ne garde qu’elle pour éviter les épines de la tige plantées dans leur doigt, mais crois-tu que cela les met à l’abri pour autant… ? Qui sait ce qu’elle pourrait cacher au milieu de toutes ses pétales…Hum, souvent on se laisse aveugler par la douceur de son parfum en oubliant le principal, c’est pour ça que j’aime les fleurs vois-tu et que je crois plaisant d’être comparée à une rose.

Certes, il y avait un message dans son affirmation, attrapant son cavalier par le bras la belle n’attendit plus que le bal s’ouvre pour danser avec excès.  Oui, la statue n’avait été qu’une petite dégustation, elle voulait passer à l’entrée du menu de ce jeu tordu et potentiellement dangereux…

Les hommes… Tous les mêmes ou presque, en tout cas sur certains points on pouvait facilement les rassembler… La serrure ouais, s’il voulait voir ce qui se cachait sous la robe de chambre, il suffisait de demander, la brune lui aurait montré sans mal, surtout qu’elle était déjà habillée et puis même, elle n’était pas de cette partie de gens pudiques. Pour elle, tous les moyens pour avoir gaines causes étaient bons… Mais bon passons.  Surtout que le tarif pour une telle vision de nos jours était souvent la mort, oui il était loin le temps où elle dévoilait son corps et ses mystères sans en faire payer le prix fort, enfin, en laissant le bien le plus précieux de l’être humain plutôt, la vie.

-Hum, si tu veux faire des rénovations chez moi, tu es le bienvenue, quant à ma serrure si usée, tu fais bien de le dire,  je ne fermerais plus cette porte.

Taquinerie mise à part, ainsi le murmure du blond la laissait amusée, « principale » ? Combien avaient eux aussi murmurer cette idiotie, beau parleur, le voilà qui avait un point en commun avec elle, aller, il marquait un bon point…

-Ce que j’en dis ? Que tu ferais mieux de te pincer le nez sans quoi tu vas vite être orné de cornes.

Sous des allures de joli couple remarqué, la brune se faisait guider par le prince qui était loin d’être aussi charmant qu’il n’y paraissait, enfin, ça elle s’en doutait et très vite il  gagnait un nouveau bon point pour son côté très sournois qu’ils avaient aussi en commun.  Un clone pour venir la chercher, quel goujat et tandis que le  « vrai » l’agrippait pour l’attacher, l’effet de la surprise passé, seul un sourire restait  sur son minois, décidément ce dernier avait une curieuse façon de procéder…

-Eh bien, sous tes airs de gentil garçon tu caches bien ton jeu, ta virilité ne se sent vivre que dans la domination ? Soit, je suis joueuse de tous les fronts et mon silence n’a pas de prix. Au final j'ai eu raison de penser que tu ne viendrais pas me chercher, puisque tu as envoyé un clone et j'avoue que je vois bien comment le prendre...

La voilà qui faisait sa outrée, bon en un sens, ce manque de galanterie l'avait un poil agacé, d'un autre côté, le jeune homme ne manquait pas de surprises... Pour le coup, la brune ne savait pas apprécier ce bon côté ! Quant à sa remarque sur le chant, quand elle aurait gratifié ses rubiniolles d’un bon coup, la brune ne doutait pas que le charmant blond chante très haut, donc oui, elle allait le faire chanter, mais non elle n’en avait pas l’intention jusque-là, mais puisqu’il insistait… Face au fouet épineux et sa comparaison à une tige de rose, sa réaction était sans appel…

-Oui, une belle tige qui ne te va pas du tout, vu que c’est moi la rose.Tu veux que je te montre à quel point je saurais mieux le manier?

Mais là, malgré la jointure des doigts pour exécuter ses mundras, la belle avait une surprise amère, son chakra refusait de circulait pour former son jutsu et ça se lisait sur son visage qui perdait sa douceur pour un air mécontent.

-Soit, suis-je bête, c’est ici que tu emmènes tes rendez-vous galants ? Ne cherche plus à comprendre pourquoi tu es célibataire, ma foi, tous les goûts sont la nature, mais je préférerais éviter que tu m’abimes, je mets beaucoup de temps et d’effort à garder ma peau douce, pas pour qu’elle soit marquée ensuite d’un fouet étrange.... C’est quoi la suite ?  Et tu comptes me garder ici ? La possessivité ça se soigne tu sais, quand tu veux quelque chose, tu sais, avec moi le demander gentiment souvent ça suffit. Bon on va manger, ou tu comptes jouer avant ?

L’heure, le moment et la situation n’était peut-être pas à l’humour, pourtant la brune était curieusement assez sereine, eh oui, faute de pouvoir agir, paniquer ne lui apporterait rien, mieux valait tâter le terrain  avant d’agir. Surtout que là, sa seule envie était de le castrer et Hana détestait être méchante, aller, elle lui donnait une chance de se rattraper...

-Détache moi maintenant, ça fait pervers cette situation, oh illustre membre de Suna défendant sa cause corps et âme.

Le sénérat était probablement aussi joueur  que la belle et cette idée, bien que très peu avantageuse pour elle, ne lui donnait qu’une envie, savoir lequel des deux céderait en premier face à la tournure du jeu. Bien que la brune soit la plus mal placée, il ne fallait pas croire pour autant qu’elle serait la première, bien au contraire, ce genre de situation avec un passé aussi sombre que le sien, elle la connaissait bien et soyez sûre qu’elle avait connu pire et bien plus jeune, aujourd’hui une certaine expérience l’accompagnée.  Curieusement cette fois, ce n’était ni contre l’anxiété, ni sa peur de perdre la vie ou encore d’avoir à subir en silence qu’elle avait à se battre, tout à l’inverse c’était contre une humeur joyeuse qui n’avait pas sa place. Damne, comment pouvait-elle aimer la scène qui se jouait alors, le temps l’avait-il changé à ce point vers des préférences si tordues ? Non pas vraiment, juste qu’elle doutait grandement de la cruauté du blond, persuadée qu’il n’était pas aussi terrible, du moins qu’avec elle il ne le serait pas, pas autant qu’il voulait lui faire croire en tout cas.  Pourtant, il jubilait, il s’amusait de la situation, s’accommodait d’un nouveau jouet aux allures plus douces et plumeuses tandis que le premier voulait faire l’étreinte. Un sourcil relevé, la belle patientait sur la suite qu’elle avait déjà devinée et le blond n’avait pas fini de s’arracher les cheveux, pour l’heure, elle allait jouer sa « principale » emmerdeuse et ça n’allait pas lui plaire longtemps, quoique…

-Tu connais l’histoire du jardinier et de la rose ?

Un sourire mesquin, elle gagnait un court répit le temps de trouver un calme de ses méditations, la maitrise de soi même, c’était un art que cet être spirituel appréciait… Concentrée sur son histoire, elle ignorait les sensations de son corps, vieille astuce qui ne tenait pas indéfiniment malheureusement…

-Dans un jardin, le plus  beau  du monde, il y avait un jardinier et ce dernier cultivait les rosiers pour le roi,  et parmi toutes ses  fleurs, il y en avait une qu’il chérissait particulièrement, parce que vois-tu, elle avait su avec malice voler toute son attention, toute la majorité de son temps. Et souvent distrait par cette dernière, le jardinier se piquait, mais là il s’en fichait, pour lui ce n’était rien, mais un jour, lui était venue la mauvaise idée de la priver de ses épines. Certes, le jardinier ne s’y piquait plus, mais la fleur elle était privée de sa protection, alors un soir où elle pleurait sur son sort, un insecte avisé qui l’avait entendu et sans mal avait pu monter la rejoindre à cause du jardinier, venait perdre sa raison sous l’effet du parfum de la rose. Cette dernière quant à elle avisé, invitait alors le parasite à rejoindre son cœur au milieu des pétales pour profiter du nectar et le lendemain quand le jardinier venait pour lui couper la tête, le frelon qu’elle abritait mécontent de perdre sa bonne place avait foncé sur le jardinier le piquant sur la tempe… L’effet fut immédiat, le jardinier tuait l’insecte en tapant des mains, mais il mourrait peu après de son attaque, le venin étant monté à son cerveau et au final, seule la rose perdurait et quand le roi découvrit son jardinier, la rose ne fut même pas suspectée et comme elle n’avait plus d’épines, elle fut même quatre fois plus chouchoutée… Quand sa sœur à côté lui demandait pourquoi ? La rose simplement lui répondait : -Ce n’était pas là ce que je voulais, c’est les circonstances qu’il a créées qui m’y ont poussée…

Jolie petite histoire, qui voulait tout dire en elle-même et  l’effet du va-et-vient de la plume se faisant sentir maintenant elle esquissait un sourire en étouffant une envie de rire, mais inévitablement son corps avait bougé et ce n’était les fins tissus qui l’habillaient qui avaient paré les épines du fouet.  Les filets de sang chaud s’écoulaient alors sur le long de son corps, ce qui ne lui paraissait pas être une mauvaise chose, voilà qu’en même temps qu’elle se tortillait, elle avait récupéré une épingle de ses cheveux et cette filoute s’activait alors à se débarrasser de ses menottes avec une méthode traditionnelle. Pour rappel ou information l’ami, elle avait grandie avec une nukenin, une voleuse de renom, donc oui, ce genre de détail la connaissait bien… Un soudain semblant de  sérieux revenu, elle utilisait une voix lasse tandis que le craquement de l’ouverture de ses menottes se faisait camoufler par cette dernière.

-Très bien je vois où tu veux en venir, mais un maitre se verrait bien stupide en gâchant tout le temps qu’il a perdu pour sa rose s’il lui coupait la tête, car vois-tu, ces fleurs-là sont résistantes certes, mais au bout d’une semaine, son parfum se fait putréfaction, ses pétales tombent et au final, elle perd tout de sa grandeur et là le maitre regrette vite, car sur son rosier, il n’obtiendra jamais la même. Donc, soit, je conçois tu préfères m’ôter simplement les épines de ma tige pour l’attraper sans crainte de te piquer, mais là encore méfis-toi, si ça se trouve un locataire dans mes pétales pourrait ne pas apprécier…

Quelques mundras et depuis le sang qui perlait son corps, une dizaine de sembons ensanglantés se propulsaient à l’assaut du blond, rien qui ne puisse le gênait à parer certes, mais le « la » se donnait par leur biais. Récupérant son pied avec souplesse, la belle s’était libérée, d’un mouvement élégant elle se retrouvait debout sur la chaise laissant ainsi le fouet épineux tombait le long de son corps, d’un regard espiègle elle faisait apparaitre « son fouet » à elle, un rouge sanglant à huit bras sortant de ses doigts.  Bravo, il avait gâché sa robe immaculée, mais ça lui avait été utile au final, donc la brune passait sur ce détail... Quoique…

-Bien, tu me dois une nouvelle robe ça va de soi. Et maintenant quoi ? Tu veux que je te montre comment je sais manier mon fouet moi aussi ? Tu vas voir, ils n’ont rien à envier au tien.

Aussitôt dit, aussitôt fait, les vilaines choses s’activaient pour tenter de l’attraper… Il ne comptait pas vraiment jouer tout seul si?

Évidemment que ça n’allait pas être aussi simple que ça, sans grand étonnement elle le regardait se défaire en montant la température, ah et bien voilà quel était le talent caché du blond, une bouillotte vivante, pratique pour les lieux froids, la brune penserait à l’emporter avec elle si elle sortait de Suna… Blague à part, il n’en restait pas moins redoutable et il ne lui fallait pas longtemps pour comprendre qu’elle ne pouvait pas avoir le dessus sur lui, du moins pas par la force…

-Tu plaisantes j’espère ?  Qui a voulu jouer les préliminaires aussi tordus ? Toi non ? Moi j’étais partante pour les commencer par un dîner, pas pour nous faire saigner dans ce genre de corps à corps… Franchement…

Sa suite elle n’avait pas franchement le temps de la finir, espiègle et rapide, le bougre l’avait à nouveau fait prisonnière, non ça devenait lassant, d’autant qu’à entendre sa respiration et observer son visage, monsieur était « déjà » fatigué…  Presque décevant en un sens, mais assez bien dans un autre, il allait stopper ses idioties, d’autant, qu’il n’avait fait jusque-là que perdre son temps, pire, montrer une faiblesse à une vipère qui n’allait pas se gêner à s’en servir. Qu’importe ce qu’elle savait de la statue, elle découvrait mieux pour jouer, cette histoire n’avait donc plus aucune importance, c’était bien connu, les femmes étaient souvent la faiblesse des hommes. Un sourire narquois aux lèvres se dessinait, le blond se voulait prudent, mais jusqu’à quel point savait-il résister à l’appel du risque, quand celui-ci s’armait des belles courbes.  Après un souffle sur son visage, elle réfléchissait alors à quoi lui répondre…

Le  « ou » pouvait être entendu par pour un « où », du moins c’était ainsi qu’elle le percevait, car non la brune était loin d’être dupe et naïve…  “Ou devons-nous continuer ? ", Bonne question,  « Dans un lit » en première réponse lui venait vu sa tête ou une autre raison ? Mais malheureusement elle devait se taire, donc cette envie soudaine devait en faire partie,  sur quoi au juste, elle ne le savait pas vraiment, enfin si,  du moins, elle se plaisait à faire tout comme et peut-être même à lui exposer sa façon de penser, moui, faisons cela qu’il voit ce qu’il venait de rater...

-Toi tu vas bien dormir ce soir, dommage, j’aurais préféré d’épuiser d’une autre façon, mais j’ai gardé sous silence mon envie, pour ne pas finir à nouveau attachée ou la gorge tranchée. C’est là ce que tu voulais et c’est tout non ? Donc disons que tu as gagné, sur tout ce qui te concerne, je resterais silencieuse, monsieur le roi jardinier… Il est trop tard pour dîner  dans une enseigne maintenant, à moins que tu comptes que nous passions la  nuit ici, je propose de rentrer régler tout ça, mais cette fois plus question que je te suive dans un endroit louche, tu m’accompagnes chez moi, tu sais où c’est non ?... Ne t’inquiète pas, mes serrures défectueuses ne t’emprisonneront pas, elles… Mes bras méfie-toi c’est moins sûr !

Oui jouer avec les mots, ça aussi elle aimait beaucoup, mais pour le coup ça ne l’amusait pas autant que ça devrait, quoique… Le clin d’œil sur la proposition alléchante allait peut-être l’amener sur un autre terrain de jeu, le sien, car oui qu'on se le dise, la brune ne perdait jamais le nord...