(Une très belle musique)
Lorsque nous nous sommes rencontrés, tu n'étais personne, et moi non-plus. Il faisait beau ce jour-là, souviens-toi. Qui aurait parié sur la rencontre de deux êtres aussi différents ? Tu rêvais de te hisser aux grandeurs de l'histoire, moi je ne voulais que l'indépendance d'un pays. Tu étais un vagabond sans histoire, et moi une kunoichi au passé bien singulier. Pendant que tu survivais seul, je combattais Senju et Uchiwa. Tu apparaissais comme un imbécile dénué de toute notion de ce qu'est la réalité, et moi, protectrice, je voulais te préserver. Un jour, nous nous sommes alliés, et nous avons vaincu. Mais un autre jour, sur les rives de Kawa, nous avons exploré nos différences, et tu es parti. Peut-être ce jour-là j'étais allé trop loin, je t'ai rabaissé, mais je le faisais dans ton intérêt. Je ne blâme personne, car, même si tu es parti, je t'y ai poussé. Te souviens-tu du motif de notre désentente ?Tu voulais t'aventurer sur la voie du Nukenin tandis que je respectais les règles du Kusajin. Infiltrer un village, voilà ton plan. C'était absurde à mes yeux, je n'y croyais pas, mais maintenant, j'ai les armes pour rendre cette entreprise rentable et je sais comment porter coup au grand Konoha. Tu vas sans doute penser que je retourne ma veste, qu je te vole ton idée, tu aurais tort de le penser, car finalement, je n'ai fait que la considérer, l'étudier, et enfin, l'adopter. Si nos chemins se croisent un jour, mon petit poisson, sache que je te dois beaucoup, et te devrais beaucoup. Si tu sors des ombres, alors je sais que nous nous retrouverons et nous nous rallierons. Car de tous, notre duo était le plus parfait, puissant et réfléchi, efficace et subtil. Aujourd'hui, je m'engouffre aussi dans les ombres, mais ne t'en fais pas, je sors bientôt...

La Kusajin se releva, laissa sécher sa lettre et la scella enfin. Les caractères utilisés étaient inconnus de bon nombre de shinobis, ils s'agissait d'un très ancien dialecte Kusajin qui, au fur et à mesure des âges, se perdait. La légende disait que quiconque utilisait ce dialecte, devait ne jamais faillir à sa parole. Chaque mot utilisé dans ce langage devait être respecté, question d'honneur et de tradition. Zassou ne s'était pas trop mouillée, elle n'avait rien promis d'impossible, ni de trop compliqué. Aujourd'hui, elle se rendrait à Konoha dans une optique bien sombre qui, bien-sûr, ne vous sera pas dévoilée dans ce récit. Son entreprise prendrait du temps, énormément de temps. De plus, rien n'assurait qu'elle aboutisse un jour.

Aller à Konoha représentait cependant bien plus pour la Nukenin. Là-bas, elle continuerait, que dis-je, irait au plus profond des relations avortées qu'elle avait avec deux ou trois Konohajins. La première, avec le chunin qu'elle avait rencontré à Kusa. La seconde, avec la genin qu'elle avait rencontré au même endroit. La troisième, plus improbable, avec ce très mystérieux Caporal Kusano, qui s'était présenté comme "On'". Pour celui-là, elle ne savait de quel village il était. Etre Nukenin, ne signifiait pas ne pas pouvoir s'entendre avec les shinobis des Grands Villages, non, être Nukenin signifiait ne pas pouvoir embrasser les idées de ces derniers, rien d'autre.

Masquée, toujours aussi bien habillée, elle marchait à présent sur un très large chemin. Il ne faisait aucun doute que Konoha avait été informé de sa présence. Imaginez seulement que ce ne soit pas le cas... cette information entre les mains d'une Nukenin pourrait mener à bien des choses...

-Mais j’espère que vous viendrez.

Elle s'arrêta.

-Surtout si tu es là, On'.

Elle croisa les bras. Puis, solide sur ses appuis, elle attendit.

Il faisait froid, mais ce froid, l’Aburame s’y était habituée lors de ses tours de garde. Il n’était en effet pas rare de voir des membres de son clan sur les remparts, et ce même si le froid affectait d’avantage leurs capacités que celles des membres des autres clans. Emmitouflée dans ses habituels vêtements, celle-ci avait rajouté une couche supplémentaire pour être sûre de ne pas être trop refroidie et que cela n’affecte pas son nid d’insectes. Il serait regrettable que les plus fragiles qui venaient d’éclore ne passent pas la journée tout ça parce qu’elle devait participer à la protection du village. Les mains dans les poches, et une infime partie de son visage découverte, l’Aburame sous sa capuche se tourna vers son apprentie qui l’assistait depuis quelques jours dans ses obligations. Aujourd’hui le froid était plus mordant que d’habitude. Elle n’était probablement pas suffisamment couverte. Bah ne disait-on pas que ça forgeait les nerfs ? Une leçon de plus qu’elle aurait à retenir de son expérience.

«Mogura, la prochaine fois couvres-toi d’avantage.»

Car oui la leçon ne s’arrêterait pas là. A sa dernière mission officielle pour le village elle avait fait preuve d’après les rapports d’un manque de maturité et de patience flagrant. Ce travail de surveillance aurait de quoi mettre son impétuosité et son sérieux aléatoire à rude épreuve. Un peu d’agitation à sa droite, il y avait vraisemblablement quelqu’un, un ninja, contrairement aux habituels civils. Son élève allait être contente. Cependant elle n’était que Genin, mieux valait qu’elle reste à l’écart, au cas où. En contrebas la silhouette vaguement féminine s’arrêta.

«Je m’en occupe. Mogura reste ici.»

C’était également ce qu’elle avait dit à Krystal la dernière fois qu’un individu inconnu était apparu aux portes, et au final qu’elle l’accompagne lui avait facilité la tâche. Kadoria Shuji était à présent reparti d’où il était venu, et d’après ce qui était ressorti rien n’avait été découvert sur ce mystérieux éventail. Un bien piètre choix que de le laisser partir. Cela n’aurait tenu qu’à elle il aurait moisi en prison et eu différentes visites, des Yamanakas, comme bien d’autres shinobis. Au moins aurait-il fini par parlé. Quelle stupidité de le rendre à Kumo… Un choix qu’elle ne pouvait que reprocher à l’Hokage. Descendant, l’Aburame arriva à quelques mètres de leur invité… invitée plutôt.

«Bienvenue à Konoha étrangère. Avant toute chose peut-être pourriez-vous vous présenter et expliciter la raison de votre venue ici… Ainsi que vous découvrir. Il est en effet récemment mal vu de se présenter masquée…»

Particulièrement après l’incident du Masque Blanc à Konoha. Cet individu qui figurait probablement comme cible principale du data book de nombreux pays. Sa patience à l’encontre des étrangers étant particulièrement réduite, la Jonin espérait –dans son intérêt- que son interlocutrice ne jouerait pas à la plus fine…

Spoiler:

Encore une journée qu’elle allait passer avec sa sensei ce qui devenait de plus en plus fréquent et qui ne lui déplaisait pas, elle apprenait beaucoup en compagnie de la jonin, après tout, c’était son rôle de lui enseigner comment devenir une meilleure kunoichi et elle sentait déjà que ça venait. Elle enchaînait les missions et avait déjà participé à une mission d’une grande importante avec plus ou moins de succès. Elle s’était rapidement préparé sans faire attention à la température, elle détestait se trimbaler couverte comme eskimo, les gens ne pouvaient plus profiter de son magnifique corps après, Miko quant à elle, paraissait ne pas apprécier que l’on profite de son corps, chacun ses goûts.

En haut des remparts, la fraicheur ne se fit pas attendre et Moira regretta immédiatement ce que lui fit remarquer sa sensei. Forcément. Et bien tant pis, de toute façon, il était hors de question maintenant qu’elle retourne chez elle et qu’elle prenne le risque de rater l’arrivée de quelqu’un qui pourrait s’avérer important. Même si cela n’arrivait pas tous les jours, c’était de plus en plus fréquent à Konoha que l’on pourrait renommer La Terre d’Accueil. Même si pour certains, accueillir voulait dire croupir en prison. Et c’est ce genre de cas qui intéressait la jeune femme.

En effet, hors de question d’être réduite à faire des courbettes à des ninjas dits importants sous prétexte que leur village leur fait suffisamment confiance pour se pointer ici et les représenter. Bien qu’avec le kumojin elle s’était bien tenue mais ce n’était pas dans le cadre d’un accueil mais d’une mission ce qui changeait évidemment la donne. Donc, cette fois-ci, elle espérait bien casser la tronche de quelques imprudents et leur rappelait que Konoha n’est pas ouverts aux visites, ni le dimanche, ni les autres jours de la semaine, à moins qu’il y ait une excellente raison validée par Daiki.

Soudain, elle aperçut une silhouette avancer vers les remparts. Une silhouette masquée, si elle ne voulait pas que l’on connaisse son identité, c’est qu’elle avait des choses à cacher. Elle supposa qu’il s’agissait d’une femme à sa longue chevelure magnifique qui flottait dans les airs. Un compliment qu’il arrivait rarement à la jeune femme, la dernière fois qu’elle avait dit du bien des cheveux d’une personne c’était lors de cette mission sous les ordres de Raki, quel personnage celui-là aussi. Miko signala qu’elle allait s’en occuper seule. Génial ! Alors pour quelles raisons au juste la jeune femme devait l’accompagner, pour contrôler les marchands de choux et leurs cargaisons ?

Elle regarda sa sensei s’avançait et reluqua avec plus d’attention la nouvelle venue. Elle lui rappelait vaguement quelque chose… Mais s’il s’agissait d’elle, l’accusation serait grave, elle ne pouvait pas se tromper. Pourtant ces cheveux et ce masque étaient identiques. Il fallait qu’elle se rapproche mais comment le faire sans désobéir à Miko… Oh et puis depuis quand elle était docile après tout. Elle alla se placer sur une branche non loin de la kunoichi qui s’était approchée. Plus de doute, le masque était trop similaire pour qu’elle se trompe et puis… ses cheveux ! Si Moira faisait bien attention c’était les cheveux. Elle alla ensuite se placer derrière sa sensei et la mit en garde.

Miko sensei. Ne vous approchez pas d’elle, je suis à peu près sûr qu’il s’agit de la kusajin que nous avons affronté pour ramener le sabre. Celle qui m’a fait me vomir dessus en m’attaquant par surprise. Ravie de te voir, peux-tu confirmer mes propos ?

Plein d’ironie dans ses mots, autant à la première rencontre elle avait fait l’erreur de se montrer irrespectueuse, autant cette fois-ci, elle n’en avait absolument rien à foutre de sa réaction. En compagnie de Miko et avec le village entier comme soutien, elle n’avait aucune chance.

Et ils arrivèrent. Elles, plutôt. On' ne s'était pas montré, peut-être n'était-il pas à Konoha à ce moment-là. Cela ne décevait qu'à moitié la Kusajin qui, contrairement à moi, ne savait pas que le luthier était Konohajin. L'accostage de la Konohajin s'était fait sur un ton ferme, mais très calme. Le manque de maturité de certains n'avait pas contaminé les autres, visiblement. Zassou se demandait quel effet ça faisait aux verts de voir arriver un être hostile sur leur terre. Peut-être ressentaient-ils la même chose ? Elle l'espérait, cela ne pourrait que jouer en sa faveur, après tout. Vous ne comprenez pas, et je vous comprends. Les démarches de la Nukenin, ses actions, étaient toutes finement pensées, et, surtout, avaient toutes de très intéressants résultats. C'est que l'on nomme le beau jeu. Souvenez-vous, mes chers lecteurs, souvenez-vous du beau jeu. Nous tous, nous l'aimons, Konohajin, Kirijin, Kumijin, Sunajin, Nukenin, et Narrateurs. Le problème du beau jeu, c'est qu'il est facilement entravé par le manque de bonne foi de certains individus que j'aime appeler des rageux. Quelle sentiment les anime ? Jalousie ? Scepticisme ? Ou encore... je n'ai plus d'idée, et ils ne méritent pas que l'on leur donne plus d'importance.

Devant la demande de la Konohajin, Zassou acquiesça. Son but n'était pas de venir faire la loi, attendez, elle n'allait pas se battre avec les mêmes armes que Konoha ! C'est à prendre dans deux sens... Alors qu'elle allait porter la main à son masque pour l'ôter, qui débarque ? Cette très chère Mogura, dont le nom était d'ailleurs inconnu de la part de Zassou. En parlant de nom, le sien non-plus n'était pas connu. Sauf par un:Raki. Enfin, lui connaissait Tôhatsu Hogosha, ce qui n'était pas un nom si faux que ça. Nous passons simplement de mauvaise herbe à gardienne. La venue et les paroles de l'éternelle seconde lui tirèrent un grand sourire. Merci d'avoir été là masque. Car de l'extérieur, la Kusajin semblait figée, elle était pareille à une statue de cire. Une fois ce très grand sourire effacé, elle fit tomber son masque, laissant à l'air libre sa blanche peau et ses deux grands yeux verts. Elle rattrapa son masque dans un mouvement plein de tranquillité et le noua à sa ceinture. De là, elle pointa du doigt la jambe de son ancienne adversaire.

-Ta jambe va mieux, j'espère.

Puis elle considéra la supérieure, plus grande en taille, et visiblement plus puissante. En même temps, Zassou était une naine.

-C'est bien moi, mais vous n'avez rien à craindre, je n'ai pas de mauvaise intention en venant ici. Je viens pour une affaire délicate, et je souhaite m'entretenir avec un responsable... loin des regards indiscrets. Emmenez-moi où vous voulez, cela m' importe peu.

Elle présenta ses mains en signe symbolique. Même si on lui passait les menottes, elle pouvait se défendre, après tout, elle était une Tôhatsu. Mais le fait de montrer patte blanche peu aider dans certaines circonstances, sauf quand on se retrouve face à des shinobis comme la genin ici présente trop peu réfléchi pour adopter la bonne attitude.

Pour toutes ses élèves ne respectaient jamais à la lettre les ordres qu’elle leur donnait ? Elle n’était pas leur mère ou leur amie, non elle était leur sensei, celle à qui elles devaient autorité et respect. Et pourtant ? Rien. Toujours la même rengaine. Mogura et Krystal étaient toujours les plus réticentes à suivre les ordres, quant à Hikari nul doute que si elle avait plus confiance en elle, elle ferait tout comme ses camarades. Il était beau l’avenir de Konoha si aucune ne pouvait exécuter un ordre aussi simple que celui de ne pas bouger. Mogura atterrissant avec fracas dans son arbre, l’Aburame soupira intérieurement, n’en laissant cependant rien voir à son interlocutrice toujours masquée.

Se concentrant d’autant plus sur l’inconnue alors que Mogura s’adressait à l’une puis à l’autre, la Jonin sourit néanmoins intérieurement. Qu’elle était bien aimable de la prévenir de faire attention. A quoi s’attendait-elle ? A ce qu’elle fasse la bise à l’inconnue masquée ? Allons donc. Du vomi ? Ce point là Miko n’en avait pas entendu parler. Après la fosse, le vomi. Décidemment la Shinsaine faisait tout pour attirer les emmerdes. Une semaine de plus sur les remparts, que ce soit pendant son service à elle ou pendant celui d’un autre Aburame. Voir même d’un non Aburame de sa connaissance, mais elle savait d’ores et déjà qu’elle pourrait compter sur la coopération des membres de son clan dans sa dure tâche qu’était l’éducation de la Shinsaine à la voie du shinobi.

«Excusez-moi d’interrompre ces retrouvailles chargées d’émotion...»

Agacée par l’animosité et l’ironie entre les deux autres, l’Aburame s’avança alors que la femme qui se disait et était dite Tohatsu, avait enlevé son masque. Elle semblait si fragile, une poupée. Mais qui était-elle pour juger sur l’apparence. Considérant les poignets tendus de la fille aux longs cheveux noirs, l’Aburame réprima un sourire. C’en était trop facile. Après avoir causé du tumulte lors d’une mission qui se voulait une aide à Kusa pour entrer dans leurs bonnes grâces, la Kusajin venait se rendre. Peut-être pensait-elle que le nom de son clan et ce qu’elle pouvait représenter lui servirait de passe-droit alors que les vues de Konoha sur Kusa et l’aide des Tohatsus n’étaient cachées à présent de personne. Une belle inconsciente. Ou bien essayait-elle de fanfaronner en jouant avec le feu et n’était-elle que comme représentante pour affaire diplomatique. Quoiqu’il en était ce n’était pas à elle de la refouler aux Remparts même si l’arrivée intempestive de Nukenins aux portes ces derniers temps avait de quoi lui dicter le contraire.

«Tu ne sembles pas comprendre … Tohatsu. Il en va de ton propre intérêt que tu n’ais pas de mauvaise intention en venant ici. Tu demandes beaucoup pour une étrangère. Arriver ainsi malgré tes antécédents envers notre village, demander la faveur d’une entrevue avec l’un de nos représentants. Cependant tu as le mérite de peut-être avoir un intérêt pour Konoha. Je t’amènerai donc devant quelqu’un avec qui tu pourras t’entretenir. Mogura. Préviens notre chargé des affaires étrangères de l’arrivée imminente de notre invitée au Palais. Celui-là même qui t’avait aidé à t’améliorer dans l’art des soins.»

En espérant que Mogura comprenne le message caché. Elle savait la Shinsaine pas des plus futées mais bon un minimum tout de même. En espérant que depuis sa première mission d’équipe elle avait évolué au moins sur le plan mental et déduction. Mieux valait rester prudente. Qui savait le danger que pouvait représenter l’inconnue. Elle n’avait en tout cas aucun moyen pour être certaine qu’il ne s’agirait pas d’une tentative d’assassinat ou autre à l’encontre du Kage qui pourrait alors agir comme bon lui semblait. Ah. Problème. C’était peut-être un effort inutile. L’Hokage n’avait jamais montré qu’il savait faire preuve de prudence. Il n’y avait qu’à voir ce fameux soir où il était venu les mains dans les poches au Colisée. Le Yondaime était bien plus malin il fallait l’admettre, même si complimenter ouvertement ce Suguato l’irritait elle au plus haut point.

«Suis-moi à présent. Un geste suspect de ta part sur le trajet jusqu’au Palais et tu seras considérée comme une menace pour le village.»

Terne malgré le tranchant de ses propos, l’Aburame invita la Tohatsu à la preceder alors que Mogura était déjà partie. Arrivées à hauteur des rempart à proprement parler, une escouade lui permit d’assurer une sécurité supplémentaire tout en s’assurant que les civils et autres ninjas inconnus ne soient pas mêlés à cette histoire pour qu’aucune information sur l’identité de cette personne ne soit révélée au grand public. Un petit moment, et les voilà remontant l’une des rues principales jusque là où résidait l’Hokage.

Elle découvrit son visage, elle était très belle c’était indéniable, encore si elle avait seulement eu de beaux cheveux, mais non, tout son visage était magnifique, on aurait dit une poupée, ce qui ne fit qu’augmenter la haine de Moira pour la kusajin. Pourquoi fallait-il qu’en plus de l’avoir humilié, de s’être battu contre elle et d’avoir fait son possible pour la décrédibiliser, elle était belle ? Peut-être pas autant que Moira, pour sûr, mais certains hommes aux goûts particuliers pourrait préférer la Kusajin et c’est ça qui embêtait le plus la jeune femme. Et pourtant, la Kusajin se pointait, comme si de rien n’était, acquiesçant sur le fait qu’elle soit effectivement la femme qui les a attaqués.

Elle ne rêvait que d’une chose, lui sauter au cou, l’étouffer, la regarder suffoquer, lui bruler ses cheveux, lui scarifier le visage, lui cracher au visage, la regarder mourir… Quel tendre rêve. Un jour, il deviendrait réalité, un jour, elle la regardera mourir, Moira ne rira pas de manière diabolique ou satisfaite, elle se contentera de la regarder avec pitié, car c’est tout ce qu’elle mérite cette prétentieuse. Elle se pensait capable de pouvoir parlementer avec Konoha, comme si elle avait quelconques arguments, comme si elle valait quelque chose, mais elle n’était rien, si elle le souhaitait, Miko pourrait la tuer sur le champ.

Et en plus elle se permettait de la provoquer en pointant sa jambe. C’était le meilleur moment pour appliquer la leçon du jour, la patience, la retenue. Elle se contenta de prendre une grande inspiration et de répondre sur le même ton que la jeune femme.

Très bien, nous avons d’excellents médecins à Konoha, d’excellents tueurs mais aussi de magnifiques objets. Tu dois être au courant de notre plus récente acquisition : un magnifique sabre, une très belle pièce. Et non, effectivement, nous n’avons rien à craindre de toi, rien du tout et en toutes circonstances.

Miko était tout aussi incisive et Moira était ravie de la découvrir sous ce jour nouveau. Elle glissa un message caché à la jeune femme. Pourquoi ne pas dire directement à la kusajin où elle l’emmenait ? Tant pis, cette fois-ci elle l’écouterait et sans broncher et si elle pouvait faire en sorte que la kusajin arrive à destination recouverte de son propre vomi, ce serait parfait. Sa sensei qui l’envoyait voir son autre sensei, à temps partiel on va dire, c’était sympathique. Ce serait la première fois qu’ils seraient tous réunis, elle, ses senseis et sa prochaine victime, car elle n’y échapperait pas.

Elle s’élança donc en direction du bureau de Daiki et elle y arriva en très peu de temps, elle fut ravie d’y découvrir l’Hokage assis à son bureau. Elle avait très envie de repartir dans les messages subliminaux mais cette fois-ci il lui fallait rester sérieuse.

Daiki sensei ! Vous êtes rayonnant aujourd’hui. Miko sensei vous amène un cadeau qui nous est apparu aux remparts pendant notre tour de garde. C’est la kusajin qui s’est opposée à nous lors de la mission diplomatique. Miko n’a pas tenu à ce qu’elle sache qu’elle se rendait chez l’Hokage, je ne sais pas vraiment pourquoi mais peut-être que vous ne devriez pas révéler votre identité tout de suite.

Et nous repartons dans la rengaine habituelle du "nan mais nous on est juste trop puissants, ok?". Décevant d'un point de vue Nukenin, mais visiblement indispensable d'un point de vue Konohajin. A rester cacher dans leur village, ces gens-là ne savaient plus ce qu'était une réelle menace, visiblement. De tous les shinobis, les plus puissants avaient été Nukenin. Je ne citerai pas le nom de Makka, mais pourquoi pas celui de Samidare Teichirô qui arriva à son apogée dans le monde Nukenin, Jisetsu Gabushi, Natsumi Haru... etc... ce même village qui se disait tant supérieur à la Tôhatsu fut un jour vaincu par un autre village créé par des Nukenin. C'était une question de culture, que voulez-vous... dans le monde des Nukenin, on savait survivre, ici, on ne connaissait pas le vrai tranchant de la vie. Douleur, faim, peur, tant de choses inconnues en ces terres. Un autre trait très prononcé chez les Konohajin, cette capacité à ne pas savoir parler. A croire qu'il ne faut même pas de violence pour les vaincre. La Jonin, avait fait la première erreur de la journée: Tenter de cacher la véritable identité du "mec des affaires étrangères"... même le plus imbécile des Nukenin savait que la seule personne qui s'entretenait avec les déserteurs en les accueillant dans un palais, surtout quand les déserteurs venaient du pays avec lequel le village était en pleine négociation, ne pouvait être que le Kage. Enfin, ne nous emportons pas, et laissons l'avenir nous prouver notre tort. Première donnée, cette gradé ne valait pas un clou en matière de discrétion. On ne lui en veut pas, même On', tout silencieux qu'il était, avait ouvert la bouche une fois et avait ruiné sa couverture en une fois, dévoilant son identité et son appartenance à un village caché.

Venait ensuite le comble de l’imbécillité, la genin. Poussée par ce sentiment de surpuissance, et, croyant dur comme fer à l'hégémonie de son village, elle ne fit qu'annoncer à la Kusajin que le sabre était bel et bien au village... Kokuen, tu n'as pas besoin d'espions, les Konohajin te diront tout. Imaginez que ce fut Azuko, ou encore le Reidan... nan mais sérieux, la sécurité de Hi no Kuni reposait sur ces gens ? Mais laissons passer. En route, marchons gaiement et laissons la Jonin dire sa deuxième connerie du jour. "Un geste et tu es considérée comme une menace". Donc, en comprenant bien, Zassou n'en était pas une pour le moment ? Cool, très cool, même. Bon, nous fermerons les yeux sur le fait que c'est les yeux grands ouverts que la Kusajin put observer le village. Arrivée aux remparts, elle s'arrêta un moment et ria doucement. Son rire ne passait pas, et bien qu'elle avait tenté de le caché en baissant la tête et en mettant ma main devant son visage, elle savait qu'elle était complètement "cramée". C'est vrai que c'était assez drôle ! On venait de la merner au village, on lui laissait le plaisir de la contemplation de ce dernier, on lui offrait une garde, bref: " Bonjour Mademoiselle la Nukenin, bienvenue dans le village surpuissant de Konoha !". Tellement facile... Même Akuruz aurait réussi.

De toute façon, Konoha aimait bien les Nukenin, suffisait de voir que leur précédent dirigeant en était un. Comment elle le savait ? Shiaijin Suguato était devenu un emblème, et tout bon combattant indépendantiste qui se respecte sait qu'il avait combattu dans l'armée de Kawa dans le passé. Il ne restait plus qu'à savoir ce qui se produirait dans le "Palais".