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 Fuite, paranoïa et passé (B) [Solo]

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Suna
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Message(#) Sujet: Fuite, paranoïa et passé (B) [Solo] Fuite, paranoïa et passé (B) [Solo] EmptyJeu 9 Aoû 2012 - 20:22

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Nikedo Sarezawa, ancien Chûnin du village de Konoha, vient récemment de déserter, emportant avec lui des informations plus ou moins importantes quant aux effectifs du village. Personne ne sait ce qu'il projette d'en faire. Les vendre au plus offrant? Les garder comme moyen de pression sur le village? Le village n'a pas jugé bon de chercher plus loin et a choisi d'envoyer un de ses meilleurs éléments, le chef ANBU Suguato pour régler les affaires sur place. Ramenez nous les documents et Sarezawa, mort ou vif.

Il y a des trahisons qui sont réflexes. Ces trahisons sont mesquines, elles visent à blesser autrui, elles sont le fruit de sentiments de persécution, de colère et de douleur. Elles visent à apaiser sa souffrance en provoquant une souffrance à l’autre. L’équilibre, le karma, n’a rien à voir. C’est une illusion. On pense que la souffrance voulue va apaiser la nôtre, mais on se trompe. Parfois, il ne nous reste que l’incroyable sentiment de honte et de remords quand le but est atteint. Ces trahisons, ces vengeances, sont dangereuses, car impossibles à raisonner. Mais elles ne sont pas totalement néfastes pour l’homme qui l’accompli, elles sont l’occasion d’une déferlante, d’une libération, d’une pulsion accomplie qui nous ronge. Il y a des trahisons qui sont intellectuelles. Elles visent de rétablir une cause, une justice. Réparer un mal qui a été fait. Dire qu’elle ne laisse rien à celui qui l’accompli est faux. Si la souffrance et la colère peuvent les motiver, aux yeux de celui qui l’assènent, c’est une bonne chose. Mais comme tout sentiment de bien ou de mal dans ce monde, comme toutes valeurs, c’est une illusion. Celui qui a sa vengeance, accompli sa trahison, doit vivre avec une désillusion mortelle ou s’enfoncer dans son illusions. Ces hommes sont de grands dangers, car ils finissent par sortir de la réalité, plus que les autres humains. Finalement, il y a les trahisons isolées. Comme la réflexe, elle est un produit de l’amertume de celui qui la souhaite, mais ces individus sont si tournés vers eux-mêmes, qu’ils ignorent les remords ensuite, qu’ils oublient et continuent, laissant dans leur sillage, des conséquences dont ils n’ont même pas conscience. Ce sont les trahisons les plus dévastatrices, car elles demandent peu d’intelligence, elle ne demande que l’illusion, la douleur et l’égo, ce que chaque homme possède en lui.

C’était là mes pensées sur la trahison. Un peu mêlées et sans classification propres à servir à quelque chose. Trahison et vengeance c’était un peu mélangé, mais je devais bien avouer que c’était le propre de mes discussions philosophiques. Je n’étais pas doué là-dessus. À Kawa no Kuni, quand j’avais quitté le pays, je m’étais senti trahi, mais je n’avais pas eu ce besoin de vengeance. J’acceptais que personne ne me doive rien, qu’il n’y avait que la causalité. J’étais devenu inutile, alors on m’avait laissé partir, avec raison, malgré la blessure. Au fil du temps, j’étais parvenu à me rappeler que c’était illusion et, comme chaque chose, qu’il y a des règles qu’on ne peut détourner sans les tordre. La nature, même humaine, à ses fonctions. Je prenais plus de plaisir à les observer qu’à les modifier. Aujourd’hui, je devais y participer néanmoins. C’était l’ordre de mission que j’avais entre les mains, dans mon bureau temporaire jusqu’à la fin de l‘installation du Laboratoire, qui était la cause de cette réflexion. J’avais demandé, pour quelques missions, de me tenir averti si des participants ou si des évènements étranges arrivaient. Je ne pensais pas à un vol de ce genre. J’aurais dû brûler les traces, mais ça aurait pu attirer l’attention dessus.

En effet, si une partie du budget alloué pour le Laboratoire m’avait servi à faire faire des pièces directement à Konoha, je n’avais pu en faire la plus grande quantité. Les gens s’en serait douté, s’il y avait des espions, on aurait vu que l’Hôpital préparait quelque chose. Si je doutais qu’on surveille les forgerons, je me doutais que l’Hôpital pouvait être surveillé et qu’on ne tarderait pas à remarquer ce surplus de ryôs. C’était les mêmes problèmes dans l’armée de Kawa no Kuni. En plus, de trop grosses commandes risquaient de faire parler, donc de laisser s’échapper des informations. Une partie du matériel avait donc été commandé à l’extérieur, dans des Pays comme Kawa no Kuni ou celui du Fer. À Kawa, j’avais encore des contacts, d’anciens militaires. Le pays n’avait pas été tendre à la fin de la guerre, la plupart c’était retrouvé comme simple mercenaire privé, parfois dans la ville, parfois, s’ils avaient les compétences, comme des Nukenins, d’autres fois, comme des criminels en bande. Ça m’avait permis de faire de mon départ un départ inaperçu. Avec mes contacts, j’avais pu faire faire des fournitures, mais aussi commander des restes abandonnés de l’armée. Mes contacts avaient pu mettre la main dessus et ça avait demandé une bonne dose d’organisation pour brouiller les pistes, beaucoup d’argent. Konoha était couvert autant que possible.

Tout cela pour en venir à un point. La liste que ce Sarezawa avait volée contenait les effectifs. Ces informations étaient dérangeantes, mais pas dramatique. L’information dérangeante qu’elle contenait, c’était les traces d’une mission de rang B, pour un petit groupe de Chûnin et de Genins, qui devait escorter une livraison d’alcool forte jusqu’à Konoha. Malheureusement, même si les participants l’ignoraient, les bouteilles ne contennaient pas de l’alcool, mais des produits chimiques de base pour le Laboratoire. Le marchand avait été payé pour demander une escorte à Konoha, ce qu’il avait fait avec bonheur, car sa cargaison était acheté à bon prix par des marchands qui s’avéraient être en fait moi. Il ignorait que ce n’était pas de l’alcool, mais celui qui lui avait vendu et rempli les bouteilles était au courant. Il était peu probable qu’on s’intéresse à tous ces contacts entrelacés, mais avec un peu de malchance, il y avait des risques. J’en étais là dans mes propres résumés quand j’arrivais au Palais pour consulter le dossier du déserteur.

- « Bonjour, Humine. Je viens consulter les archives, c’est pour mon équipe. »

La secrétaire des archives pensaient que je n’étais qu’un Jônin comme les autres. Ce n’était pas faux, j’étais un Jônin, mais elle ne savait pas que techniquement, je pourrais consulter tous les rapports ou documents confidentiels si je le désirais. Ça faisait partie de ma discrétion. Alors qu’elle me signala de ne pas fumer cette fois, je me contentais de grimacer pour lui faire comprendre que ça ne me faisait pas plaisir, mais que je me soumettrais à sa demande. Une fois envahit par l’odeur du papier et de la poussière, je me mis à chercher ce nom : Nikedo. En fouillant, je tombais seulement sur un nom. Donc ce n’était pas une famille de Shinobi, seulement un individu. C’était un homme sur le bord de sa retraite. Il enseignait depuis plusieurs années au plus jeunes. Il avait participé à la guerre. Sa femme y était morte. Il avait d’excellent état de service, datant de bien des années avant que Konoha ne soit aussi stable. Beaucoup de missions dirigés, participés à quelques rang A. Alors pourquoi avoir trahi son Village après plus d’une décennie suivant le décès de sa femme, sans savoir ce que je faisais, sans raison particulière. Il n’avait pas de famille, mais pas d’équipe non plus, seulement des jeunes encore en-dessous du rang de Genin. Je fronçais les sourcils. Il venait de Tsuchi no Kuni. Les informations sur avant Konoha et ses prémices étaient impossible à obtenir avec le dossier.

Je laissais le dossier sur la table avant de sortir, saluant Humine. Elle me lança un regard surpris, vu le peu de temps que j’avais passé, comparativement à mes habitudes. Je pris rapidement mes affaires en passant chez moi. Mon sac, des armes, mes vêtements de Konoha, ma plaque, même si c’était plutôt un bandeau, avant de me diriger vers les portes. J’avais une destination, une destination simple : Tsuchi. J’ignorais si l’homme allait vraiment par-là, mais aucun proche ne pouvait avoir provoqué cette rupture. Rien de reprochable à l’armée de Konoha. Si un de ses élèves étaient morts, ce serait l’Hôpital qui aurait été visé. Ça avait certainement un lien avec une « famille » qui nous échappait. Peut-être des proches au Pays de la Terre. Après tout, si un lointain cousin, frère, ami d’enfance lui avait demandé de l’aide, il pouvait bien avoir apporté ces informations pour les vendre. Sans attendre, je sautais d’arbre en arbre, les branches craquant sous mon poids en se tordant un peu. Il avait plusieurs heures d’avance sur moi, un peu plus d’une journée : le temps que le vol soit remarqué.

Il devait avancer vite, son vol était mal planifier, peu camouflé, il voudrait être perdu de vu. Il devait se dire que son dossier ne laissait aucun indice. Il n’avait pas tort. C’était plutôt l’absence d’indices qui me faisait me tourner dans cette direction. Qu’y avait-il à Tsuchi pour faire se retourner cet homme ? Une bande criminelle faisant pressions ? Des anciens confrères criminels peut-être ? Comment auraient-ils pu prendre contact ? Pourquoi s’intéresser à ces informations ? Makka ? Non, elle était déjà capable de contourner nos défenses pour des attentats. Un petit groupe, plus petit. Je ne savais pas trop quoi en penser. Au mieux, je le rattraperais là-bas, au pire, je pourrais m’informer sur sa vie passée. Sinon, je devrais ratisser large et redoubler de présence au Laboratoire…

Trois jours de voyage, j’avais peut-être raccourci la distance entre ma cible et moi. Si ma mission avait été de trouver les responsables d’une explosion, surtout à Konoha, à l’intérieur d’une journée j’aurais pu déterminer le fonctionnement de la déflagration et ce qu’on avait utilisé pour. En une autre journée, probablement identifié une poignée de suspects. La troisième, peut-être mis la main sur le responsable. Malheureusement, pour trouver un homme en pleine nature en direction de Tsuchi, je n’étais pas aussi doué. La chance ne m’avait pas forcé à faire sa rencontre. Je me demandais si ce fameux Ryôken Inuzuka aurait pris plus d’une journée, du moins, de son vivant. Après la forêt, j’avais traversé Kusa no Kuni. Une pluie avait commencé à mouiller mon pauvre corps, m’empêchant tout confort. Je regrettais d’avoir passé la première journée éveillé pour rattraper mon adversaire. La deuxième, la pluie et le campement devenait trop difficile, je me décidais à poursuivre. J’avais dû avoir recours à certaine substance pour rester alerte et éloigner la fatigue. Après 48 heures, aux frontières de Kusa et Tsuchi, je me permis quelques heures de repos. J’arrivais dans la soirée dans l’ancien village de ma cible.

Ce n’était pas grand, mais relativement impressionnant pour ce qu’on trouvait dans la région. Les maisons s’étendaient sur le flanc d’une montagne escarpée, de nombreuses tranchées et renflement artificiellement du sol protéger le périmètre des éboulements provoqués par les tremblements fréquents. Je me dirigeais immédiatement vers ce qui ressemblait vaguement à une taverne. C’était plutôt un magasin général pour le village avec, dans l’arrière-boutique, une pièce assez grande pour accueillir une vingtaine de lit. C’était là les seuls lits louables, une salle commune. Pourtant, ce n’est pas ce que je venais chercher. En approchant du marchand, je sortis de ma poche une photo où l’on voyait Sarezawa entouré de quelques futurs Genin. En approchant, je déposais la photo sur le comptoir, ignorant le regard insistant sur les cicatrices de mon visage. Je tapotais la photo du doigt, pointant un enfant, sur quelques marches, sa tête dépassant à peine de l’épaule de ma cible. L’homme ne regardait pas et, pour l’obliger à arrêter de me dévisager, je ris bêtement.

- « J’imagine que le dernier à avoir eu des cicatrices ici a fini par mourir avant l’arrivée d’un médecin, hein ? »

La remarque, peut-être non applicable, mais certainement du domaine du possible sonna comme un coup de fouet. Je me contentais de lever les poignets et les tendre devant moi, avec un léger balancement de recule, un de ses défauts que les poisons avaient provoqués, comme pour lui dire de m’arrêter avant que je ne m’enflamme. Contrer l’impolitesse par l’impolitesse à toujours son effet. Pour passer à autre chose, l’homme pressé de changer de sujet, je pointais de nouveau la jeune pousse en lui demandant s’il l’avait vu traîner ces jours-ci autour du village. L’homme secoua la tête, mais reconnu immédiatement le professeur, le Nikedo de sa jeunesse, avant la formation de Konoha. Je fronçais les sourcils, puis les leva bien hauts. Il commença alors à s’expliquer, me signalant alors un détail étrange. Il venait de revenir à Tsuhi, dans son ancienne maison, avec la femme qui y habitait. Je restais un instant dubitatif. Devant le silence, il poursuivit simplement en indiquant qu’une femme était revenu, passait très peu au village, n’avait pas acheté la maison, elle y restait, avec toutes les permissions qu’elle souhaitait, directement de Sarezawa. Je haussais les sourcils avant de le remercier.

Je m’éloignais un peu de l’endroit, faisant mine de sortir du village pour aller plus loin en montagne. Je revins dès qu’il fit noir, me rapprochant de la maison dont avait vaguement parlé le marchand. Je m’approchais, les lumières étaient encore allumées, des bougies jetaient une lueur tremblotante malgré les rideaux. J’approchais, silencieusement, observant. Des silhouettes passaient devant les fenêtres. Elles étaient en vives discussions. Qu’est-ce qui pouvait justifier qu’une femme arrive et qu’ils trahissent sa solde… sa nation, pour faire plus correct. Une fille perdue de vu ? Une sœur ? Non, dans ce petit village, on aurait reconnu sa sœur. C’était autre chose. Je n’osais pas approcher. Cette femme était là depuis longtemps, plusieurs semaines, l’homme avait volé et quitté Konoha. Des risques pour eux et une discrétion de la femme, des protections autour sûrement. Je pris la photo et en déchira le visage le contour, pour qu'il ne reste que le visage de l'homme. Avec un senbon, je me dirigeais vers la porte du magasin, à près de 15 minutes à pieds. Je plaçais la photo ocntre la porte de bois, approche mon visage très près de celle-ci, faisant tourner le senbon comme un enfant pour le piquer dans le bois, retenant la photo comme une épingle. Ensuite, je repris mon poste de surveillance, attendit des heures, devant reprendre un peu de médicament pour rester éveillé. Le duo de la maison fit de même, affairé à la cuisine, sans dormir…
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Message(#) Sujet: Re: Fuite, paranoïa et passé (B) [Solo] Fuite, paranoïa et passé (B) [Solo] EmptyVen 10 Aoû 2012 - 19:59

À l’aurore, je vis la porte s’ouvrir. Je n’attendis pas plus de trois minutes avant de me diriger vers la porte, bien en vue. Je cognais discrètement, mais, évidemment, personne ne vînt m’ouvrir. Je fis mine d’ouvrir la porte, réalisant qu’elle s’ouvrait sans peine. Des pièges en approchant de la maison ? Peut-être, mais le départ de la femme m’avait indiqué la voie. En entrant, je me contentais de m’approcher de la table, à cinq pas à peine. Le silence. Seul accueil, seul voix. Alors, doucement, je commençais à poser des parchemins explosifs sur les fenêtres et la porte. Je me contentais de rire en m’assoyant sur la table, balançant mes jambes, comme un enfant. Je ne devais pas perdre trop de temps, mais il ne fallait pas agir trop vite. Il fallait le laisser mariner dans sa propre maison, attendre qu’il comprenne que la femme ne reviendrait pas, du moins, qu’il le croit. Après 2 minutes de cette attente, je me permis quelques mots en allumant ma pipe.

- « C’est une femme prudente, votre fille, je paris qu’elle a attendu des années avant de devoir vous contacter. Elle aurait pu faire un bon Shinobi… »

J’entendis le craquement des escaliers de la petite maison alors qu’un homme en descendait. Il semblait vieux, extrêmement vieux. Il semblait nerveux, ses paupières étaient tombantes à cause du manque de sommeil. Je hochais la tête en balançant mes jambes, comme si de rien n’était. Il s’approcha, gardant une distance de quelques mètres avec moi. Il jeta un coup d’œil vers la porte, remarqua rapidement les parchemins explosifs, puis vers la fenêtre, comprenant que c’était impossible d’entrer ou de sortir. Puis il fixa mon visage en pinçant les lèvres. J’arrêtais de me balancer les jambes, je voyais ses lèvres trembler de rage et de peine.

- « Vous vous étiez imaginez une petite troupe de Konoha ? Il y a assez de parchemin pour nous faire exploser, visible de l’extérieur, alors elle devra chercher pour entrer si elle revient. Avec l’incendie qui va suivre, les informations que vous avez volé pour elle brûleront. »

Le soulagement à l’idée de la savoir en vie me fit presque plaisir. Il se contenta, en silence, de se diriger vers le foyer. Lentement, il tira une brique, glissa ses doigts et sorti le papier. Je m’approchais de lui, prêt à le saisir par les cheveux pour commencer mon travail, quand, alors que j’étais à mi-chemin de lui, il se retourna. Nous nous sommes arrêtés, brusquement, comme étonné tous les deux. Grimaçant de hargne, il décrivit des signes d’une main, l’approchant des flammes du foyer avant de faire un large arc de la main. Du simple feu de maison, comme sortant de sa grotte, un grand serpent, fin, fusa, enflammé. Je dû faire un pas de côté pour éviter alors que la créature de feu s’écrasait sur le mur. Le bois craqua sous la chaleur, sans s’enflammer, des morceaux éclatant sous l’intensité des flammes, se plantant sans gravité dans ma chair. Les signes de mes mains se terminant, je vomis un liquide épais sur l’homme qui bondissait sur la table, se laissant tomber en bas en la renversant. Les kunaï que je lui avais lancés se plantèrent.

- « Je te déconseille de poursuivre ! Si tu utilises le feu, tu vas brûler. »

L’absence de mouvement fût suffisante pour me laisser terminer mes signes. Quelques morceaux de secondes suffisant pour que de mes paumes sortent des jets d’eau. Rien pour causer des blessures, mais la table glissa et écrasa l’homme contre le comptoir. Avant qu’il ne reprenne son souffle, j’écrasais douloureusement, autant pour moi que pour lui, mon épaule contre la table, achevant de lui couper le souffle. Entre mes dents, en riant un peu maladroitement, comme un enfant, je me permis de parler.

- « Je paris que quand elle va venir, elle va vouloir te libérer. Ce serait dommage de la voir te faire brûler ou d’exploser ou de la faire tuer par mon intermédiaire. »

Il grogna, s’agita contre la table, mais il était coincé. Je le tenais trop fermement. Il se calma. Je regardais l’heure une seconde, il devait me rester un peu plus de 20 minutes. J’appuyais encore plus fort contre la table, je sentis sa respiration accélérée, devenir courte. Mentalement, j’essayais d’imaginer sa position. Le dos contre le mur, les jambes n’étaient pas repliés, les mains ne lui permettaient pas de pousser, il devait avoir la poitrine écraser. Moi-même, à force de peser, la pression se faisait sentir dans mes muscles, ils chauffaient. J’écoutais. À cette pression, aussi écrasé, personne ne peut s’empêcher d’haleter. Après plusieurs minutes, je le sentis respirer avec moins de force, les mouvements contre la table étaient moins forts. J’attendis, même si je voyais les genoux plier. Après plusieurs minutes, je relâchais la pression. L’homme s’écroula au sol, inconscient à cause du manque d’air. Je fis de nouveau signe et posais la main sur son cœur. Qui était cette femme ? Sa fille ? Une flamme perdue ? L’homme reprenait déjà des couleurs, il me restait un peu moins de 20 minutes, un peu plus si la femme s’informait sur l’image de Serazawa. Je glissais dans sa bouche une des pilules. C’était des stimulants efficaces. Il se réveilla en sursaut.

- « Le cœur est un muscle, donc composé de cellules. Les cellules peuvent se vider de leur eau, il peut y avoir un affaiblissement du cœur. Sais-tu que les infarctus sont parmi les pires douleurs ? Il y en aura un certains nombres avant que ton cœur soit assez faible pour arrêter. »

L’homme sembla devoir reprendre ses esprits. Il passa par la rage, releva la tête. Je décrivis les mûdras Mizu Baku Karada Bubun. L’homme grimace et laissa retomber sa tête. Je le vis alors trembler, son menton plissé, les larmes perlés sur ses yeux. Je me contentais alors de décrire une nouvelle fois le signe, le pincement au cœur lui coupa le souffle de surprise. Il plissa alors avec force les yeux et je vis les larmes coulées. J’aurais dû éprouver de la pitié… J’aurais préféré devoir me salir les mains, ouvrir mes instruments et le menacer. Ce n’était pas de la pitié, c’était… quelque chose d’illogique.

- « Si elle revient, c’est à elle que je demanderai… Ton cœur est loin des dommages permanents, mais ça peut venir vite. »

Il hoche alors la tête, prenant une inspiration pour avaler les mucus qui s’amassaient. Alors, après quelques secondes pour se calmer, il jeta un regard vers l’heure au même moment que moi. Moins de 5 minutes.

- « C’est ma femme… Pendant la guerre, nous avons été séparés. Un jour, après un combat violent entre plusieurs groupes, nous n’avons pu partir. Elle a été prise par un autre groupe, moi, la croyant morte, je suis parti. Elle vient de retrouver ma trace. Et… Elle devait fuir ce qui lui avait servi de village, alors… »

Je mis ma main sur sa bouche pour le faire taire. J’avais compris, je connaissais la guerre moi aussi. Durant celle-ci, j’avais enterré, nettoyé, analyser des corps. J’avais torturé, j’avais créé des poisons, je m’étais appliqué avec amour à toutes ces choses. La torture avait parfois été bien pire que celle-ci, plus physique, plus infatigable. Ensuite, j’étais devenu Nukenin, puis Konohajin. J’avais mes raisons et le patriotisme n’en faisait pas partie. Je hochais la tête avant de mettre fin à tout cela. Alors que je quittais la maison, m’éloignant vers mon point d’observation, j’entendis la femme qui revenait. J’espérais qu’elle survivrait. En chemin vers Konoha, je réfléchis. Dans une auberge de Kawa, par lequel j’avais fait un détour après avoir rendu visite à un ancien contact Nukenin, je restai saoul durant presque deux jours avant de revenir à Konoha. Tout était prêt, il allait porter les fonds au point de rendez-vous. Ces fonds viendraient de mes économies de près de 10 ans, sinon plus. Espérons que le nouveau Nukenin et sa femme sauraient se tenir tranquille, même s’ils n’avaient plus la liste. Je comptais sur les besoins comblés de l’homme, son patriotisme, pour éviter toute copie de cette liste.
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