Installés sur la terrasse du Palais du Hokage, Natsuki, Kihran et Bankichi avaient déplacé le bureau vers l'extérieur pour leur réunion. Enfin, surtout Natsuki et Kihran. Il y avait une raison à cela : il faisait beau, et chacun avait besoin de soleil. Kihran pour grandir encore un peu, Natsuki pour entretenir son bronzage ramené du Pays du Vent, et Bankichi parce que c'était devenu une habitude : fourré de pailles afin d'avoir l'air à peu près vivant de loin pour la bonne conscience du peuple, il était souvent laissé dans les champs pour chasser les corbeaux.

« Messieurs, maintenant que la question du budget scolaire est soldée, il est temps de passer à la suivante. Celle de la succession d'Ayumi Yamanaka au titre de Hokage. »

Moment de silence gênant.

« Je sais que l'on repousse cela depuis longtemps, mais les gens commencent à se poser des questions : cela va faire un an. Initialement, avant que l'on s'attèle à tout cela, j'avais prévu de lancer une grosse quête à la recherche de notre Hokage, supervisée par elle-même qui plus est, afin que nous puissions au moins retrouver son corps et lui offrir une sépulture décente. Mais le temps m'a manqué, et je réalise maintenant que cela ne se fera pas : faut relancer l'activité générale avec l'examen Chûnin, et impossible de caler l'enquête avant, même avec la meilleure volonté du monde. Ce qui nous amène donc directement au point fâcheux : qui veut être le suivant à porter le pyjama Kagal ? »

Le regard de Natsuki passa de Kihran à Bankichi, les deux autres intendants de Konoha.

« Alors pour ne pas que l'on se bagarre, parce que je sens d'un coup une atmosphère de tension et d'avidité pour le pouvoir, je propose de définir cela de la façon la plus équitable qui soit. »

Second moment de silence.

« Non, je ne parle pas du vote et de la démocratie, c'est ridicule comme concept. Un peu de sérieux s'il vous plait. »

Natsuki tira de sa poche trois cure-dents gardés dans son poing fermé : seul une des deux extrémités dépassait pour chacun.

« Il n'y en a qu'un seul avec une pointe verte. Je n'ai pas besoin d'en dire plus, n'est-ce pas ? Kihran, je vous laisse commencer, dans un soucis d'équité. Je tirerai en second, parce que j'ai le sentiment que Bankichi n'est pas très motivé pour piocher. Épargnons-lui cet effort. »

Tendant son poing au Hayashi, Natsuki le laissa tirer. Puis ils regardèrent tous le résultat.

« Oh, c'est pas de bol. »