L'Ombre de l'étoile Morte: Deux vieux amis. [Kakeshuou]

Posant mon pieds au sol, je regarde le ciel blanc, d'un air fatigué. Le voyage vers l'île des neiges éternelles ne fut pas de tout repos... Mais je suis enfin arrivé. Emmitouflé d'un long manteau bleu nuit, la capuche me protégeant du mieux qu'elle le peut de la neige tombante et de la douce brise glacée. Le paysage est magnifique... Et pendant un instant, je reste subjugué devant toutes ces belles choses. Mon cœur s'emballe... Ceci n'est autre que l'endroit où je suis né. Mon pays natal...

Je découvre, tout doucement, la ville portuaire de Dhartsedo. Je n'ai jamais rien vu de pareil... L'architecture, l'immensité de la cité, la beauté et la vie qu'elle dégage sous ce décors gelé dans le temps... C'est un spectacle tout nouveau, changeant grandement de mes habitudes. Si Konoha nous offre des spectacles naturels de toute beauté, celui là est d'un tout autre style.

Malheureusement, je n'ai pas vraiment le temps de profiter de la ville en soit. Me déplaçant avec aisance dans la foule, je me dirige vers la sortie. En direction de mon village natal. Je ne suis jamais venu au Pays de la Neige, mais je sais parfaitement où aller. Une sensation étrange, semblable à celle quand je joue de la musique. Sans jamais vraiment savoir d'où je tire cette connaissance... Je le sais, c'est tout.

Arrivant vers la porte, j'observe les différents moyens de voyage. Si je veux survivre au grand-nord, mieux vaut me préparer... Je m'équipe donc d'une tenue polaire bleu et blanche, avant de me diriger vers les portes de la cité portuaire. Et alors que je traverse, un groupe de soldat m'arrête. Qu'avais-je fais pour subir un tel traitement ? Je ne ressemble qu'à un simple voyageur... Est-ce ma démarche qui alarma les gardes ? Peu importe... Maintenant que je suis là, je n'ai aucunement envie d'arrêter ma course maintenant.

Relevant doucement la tête, je dois dire que ce que je vois me surprends. Voici Samui Kakeshuou, ce tenant droit devant moi... Mon adversaire lors de la guerre d'indépendance, alors que je n'étais qu'un Genin. J'avais peur à cette époque, mais aujourd'hui, j'avais, malgrès moi, une confiance en mes capacités. Je n'étais pas devenu récemment Jônin pour rien... La question est plutôt la suivante : Que fait-il à Yuki No Kuni ? Je n'en ai aucune idée. Kiri fut détruite, et d'après les rumeurs, une certaines alliances, nommée le Shukai, aurait était formée juste après. Le Samui aurait-il rejoint une alliance telle que celle-ci ? Probablement, vu l'accueil que l'on me réserve.

Depuis notre dernière rencontre, mon regard avait changé, et mes capacités elles aussi. Si j'avais réussi à faire une égalité avec le Jônin en tant que Genin, désormais, j'étais à son niveau. Si affrontement il y a -ce que j'aimerai franchement éviter- il y aurai un combat à armes égales. Pour m'a part, ce n'étais pas mon but. A vrai dire, je n'avais que faire de sa présence. Je n'ai plus qu'un seul but : Rentrer dans mon village natal...

M'avançant à son niveau, face à lui, je souris simplement avant de prendre la parole.

« Samui Kakeshuou... Je suis plutôt surpris de te voir ici... Tu es même la dernière personne que je pensais voir lors de mon voyage... Je vois que tu te portes bien depuis notre dernière rencontre. »

La surprise n’était pas que du côté de l’étranger. En venant patrouiller sur ces terres glacées au petit matin, Kakeshuou Samui, ex-Jônin de Kiri Gakure no Sato, ne pensait pas trouver sur les quais une tête aussi familière et en même temps si lointaine. Sur sa frimousse xénos, et malgré le temps passé depuis leur dernière rencontre, le quinquagénaire parvenait à remettre un nom sur cette tête. Un gamin qu’il avait croisé lors de la dernière Grande Guerre, et qu’il avait affronté dans un pays neutre. Un merdeux qui lui avait tenu tête ! Malgré une nette différence d’expérience et de puissance, le marmot lui avait infligé de bien lourds dégâts, une chose digne de louanges, surtout venant d’un homme comme Kakeshuou ! Bien que l’issue de la bataille ait déterminé un état d’épuisement avancé pour les deux combattants, l’ancien combattant s’était décidé à ne pas achever un gamin aussi prometteur. Et sur la promesse d’une future rencontre, les deux protagonistes d’un combat pour le moins épique s’étaient séparés, chacun de son côté.

Et voilà que tu réapparais ! Dans des terres aussi reculées, où tu sais que tu n’auras pas bon accueil. Outre la récente guerre où Konoha et Kiri s’étaient farouchement affrontés afin de s’imposer sur le champ de bataille, le manque de soutien évident de la part du Village trouillard de la Feuille avait été percu comme une véritable trahison. Peu importe les affrontements passés ; lorsqu’un accord tacite est passé entre plusieurs nations, on s’attend à ce qu’il soit respecté, ne serait-ce que pour un temps. Tu es le représentant de lâches, et d’hommes sans honneur. En serais-tu un également ?

En apercevant cette silhouette familière, Kakeshuou avait eu comme première réaction de porter main au pommeau. Un léger « clac » avait annoncé la préparation à tout geste suspect ; mais la lame ne se découvrit que de deux à trois centimètres, sans plus. C’était davantage une posture de défense qu’une volonté de vaincre. Même si la frontière entre les deux n’était pas très éloignée, et relativement fine. Un regard interrogateur, puis un sourire sarcastique. Amusant, finalement, de te retrouver ici. Une réponse à la première interpellation de son interlocuteur ?

~ C’est à moi de te poser cette question, Ao Rin. Aux dernières nouvelles, ces terres appartiennent toujours aux Kirijins. Nous sommes donc dans notre bon droit de nous trouver à Yuki no Kuni.

Une juste remarque. Même si, récemment, ces territoires s’étaient progressivement rangés du côté des Pays Neutres au sein d’une alliance nouvelle, cela ne changeait pas le fait que l’influence des Samui et des quelques rescapés du Village détruit du Brouillard était toujours fortement imprégnée. Actifs sur place, agissant comme par instinct en continuant à aligner missions sur mission, les Ninjas mis en exode de Kiri Gakure no Sato ne s’étaient pas laissés tomber dans le désespoir. De sleur côté, les membres du Clan Samui avaient renforcé leur poids sur la politique locale et étaient maintenant des piliers de l’organisation territoriale environnante. En tant que doyen et l’un des plus anciens membres du Conseil, le Dernier des Kirijins n’était pas prêt à laisser sa place et à devenir ermite … .

Si la présence du quinquagénaire était expliquée, celle du Konohajin était sans motif ! Et cela ne pouvait s’attiser la curiosité du vieux Lion des Neiges. Es-tu venu ici pour espionner les dernières forces survivantes ? Est-ce pour nous attaquer par surprise, ou encore pour trouver des alliés ? Quoi qu’il en soit, il va falloir donner quelques explications. D’autant que les choses seront bien plus compliquées que par le passé. Si notre premier rencontre s’est soldée par une égalité – toute à ta gloire étant donné la différence de niveau qui nous opposait – cette rencontre serait sans le moindre doute bien plus difficile si affrontement il devait y avoir. Tu as certainement progressé ; mais l’homme du jour a continué à cultiver son expérience et il est bien différent de celui que tu as croisé auparavant. L’idée d’un combat effleura un instant l’Ancien, assez pour stimuler passion et fourberie dans l’esprit du Jônin. Mais passons ; revenons à quelque chose de plus … classique.

~ En revanche, ta présence reste, elle, sans justification ! Pourquoi es-tu sur nos terres ? Qu’y cherches-tu ?

Une réponse aussi froide que la glace, et aussi calme que la neige tombant lentement sur le sol. Je m'y attendais de toute manière... Lors de notre petite discussion, je me souviens très bien du ton du Lion des Neiges. Je n'étais pas impressionné. Il avait du progressé, mais moi aussi. Et mes capacités étaient pour l'instant suffisantes pour lui tenir tête... En tout les cas, je l'espère...

Toujours bien marqué de son appartenance à son village, je me souviens très bien d'avoir eu vent de cette histoire. Mizu no Kuni, un des villages ninja, détruit lors de l'escarmouche contre les Furyou... Une triste histoire pour tout les habitants du Pays de l'eau. Mais au fond, j'étais bien trop sous le choc de mon combat... Même si j'avais réussi à suivre le rythme, ce n'étais pas sans peine. La force du Godaime Kazekage et la force de Samidare Teîchiro, ainsi que la puissance de notre Furyou me laisse, encore aujourd'hui, sans voix.

~ En revanche, ta présence reste, elle, sans justification ! Pourquoi es-tu sur nos terres ? Qu’y cherches-tu ?

Est-ce que je devais vraiment lui dire ce que je faisais à Yuki no Kuni ? Peut-être. Après tout, ce n'étais pas vraiment un secret... Ou plutôt, que je n'avais aucune envie de le cacher. Car moi aussi, malgrès tout, j'étais ici chez moi. Mon lieu de naissance, mon origine. C'était ici que je suis né, et c'est ici que je compte retrouver ma mémoire perdu, qu'il le veuille ou non. C'était pourquoi je n'allais pas faire mon discret, et tout simplement dire le pourquoi de ma visite...

« C'est comme cela que l'on accueil les natifs de Yuki no Kuni ? » dis-je d'un ton simple.

Rien que à ces mots, je sentis l'étreinte des gardes du Shukai devenir beaucoup moins importantes, plongé dans l'incompréhension la plus totale.

« Oui... Je suis effectivement un natif du Pays de la Neige. Et je reviens ici pour récupéré ma mémoire perdue. Est-ce un crime de revenir à la maison, ici, à Yuki no Kuni ? »

Je n'avais donc plus aucune raison de me cacher. Depuis que j'avais quitté Konoha, je n'avais plus qu'un seul but en tête : Ma mémoire. Le reste n'était plus vraiment important... Mais au fond, je le sais... Je retournerai à Konoha. D'une manière, ou d'une autre. J'étais lié à ce village qui m'avait tout donné...

Un peu comme toi avec Kiri, Samui Kakeshuou

Devant les propos avancés par le jeune homme, le Samui restait de marbre. Aussi implacable que de la Glace. Pas étonnant, me direz-vous … . Peu importe ; il n’est rien dans ce monde qui puisse stupéfier un homme marqué par le temps et l’expérience de toutes les rencontres. Encore que certaines personnes, en particulier les vieilles chouettes, pouvaient parfois déposer des bombes à sa porte faisant assez de dégâts pour obtenir une stupéfaction temporaire sur les traits du quinquagénaire. Mais revenons à la réalité.

Alors comme ça, tu serais des lieux ? Amusant … . Aux dernières nouvelles, ton identité était attachée au Village Caché de la Feuille et à ceux qui, dans la traîtrise, le dirigeaient dans l’ombre. Navré, petit, mais tes origines congénitales n’y changeront rien. Tu pourrais être du Pays de l’Eau que tu serais toujours perçu de la même façon. Nous sommes dans un monde de méfiance, où chaque élément hors du sentier peut être vu comme une menace. Il en serait comme tel avec toi comme avec n’importe quel autre.
Si les gardes qui avaient encerclés discrètement la zone semblaient relâcher leur vigilance, ce n’était pas le cas du vieux Lion des Neiges. Bande d’ignares, et quoi ? S’il vous disait qu’il était votre mère, vous valideriez l’argument sans chercher à vérifier ? Vous ne valez pas mieux que le pékin moyen ! Ce n’est pas en vous reposant sur des éléments incertains et sur plus fort que vous que vous survivrez dans cette jungle … . Un crétin saurait ça.

Ne quittant pas l’énergumène des yeux, Kakeshuou continuait à le percer du regard, en espérant obtenir les réponses qu’il souhaitait. Il ne pouvait se fier à ce gamin ; tout fier qu’il était d’avoir combattu contre un grand lors de la dernière guerre, il en était soit devenu confiant et prudent ; soit il en était devenu pédant, et blasant. Dans les deux cas, ce n’était certainement pas ce qui était envisagé par l’Ancien lorsqu’il avait rencontré le gamin lors de la Grande Guerre. Mais on ne peut plus attendre grand-chose de la jeunesse de nos jours. Il faut bien admettre que, perdu dans ses ambitions et ses rêves, le gamin espérait certainement s’élever pour atteindre un but ultime. Un objectif personnel prévalant bien au-delà de sa Mission ou de sa Raison d’être.
Ta mémoire ? Malheureux … mais je n’en ai rien à carrer ! Tu es ici dans un territoire étranger, peu importe tes origines. Tu ne pourras pas te balader aussi facilement, et sans recevoir un minimum d’attention de la part des autorités compétentes. Tu es Ninja, plie toi au Code sans chercher à savoir pourquoi. C’est notre nature d’obéir à ce genre de consignes : pourquoi y résister. Elles ne sont guères différentes qu’ailleurs. Ayant été une fois à Konoha, ce n’est pas dans ton Pays du Feu que l’on dresse meilleur accueil aux métèques.

~ En l’occurrence, peu importe tes objectifs ou tes désirs. Tu sais très bien que dans ce Monde, seule la Loi prévaut. Et dans ce sens, tu ne peux pas échapper à un contrôle. Aussi minime et risible soit-il.

Des paroles de bon sens. Un brin de vengeance ? Pas du tout. Récemment nommé membre de l’Ōdā, le Ninja avait la mission d’assurer la sécurité et l’Ordre au sein de cette nouvelle Alliance. Aussi fragile et futile pouvait-elle être, il se devait de s’acquitter de cette nouvelle mission. Et peu importe les amertumes et les déceptions ; il irait jusqu’au toucher rectal sur un membre de son propre Clan sans le moindre état d’âme. Il était le nouvel Inquisiteur. L’homme des papiers et des contrôles. Le Douanier des Enfers, qui décide si tu pénètreras dans ces lieux vivant ou mort. Tu as beau avoir livré un beau combat par le passé, je serais curieux de voir si cette nouvelle confiance te permet de tenir bien longtemps face à moi … .

Et puis, la question n’était pas seulement là.

~ Par ailleurs, si ton pays natal est ici, il n’est plus. Sache que ce n’est pas la Loi du Sol qui régit l’identité, mais la Loi du Sang. Tu as choisi de partir, de quitter ton pays pour te mettre au service d’un autre. Personne ici ne te considèrera comme un natif. Il va falloir t’y résoudre.

La grippe sur l’arme blanche se relacha, tandis que le personnage adoptait une pause un peu moins renfermée. Si ce garçon prétendait être ici en visite, et sans intention belliqueuse, pourquoi ne pas lui accorder un brin de confiance … . Ou plutôt le bénéfice du doute ; la confiance étant un bien très difficile à distribuer entre Ninjas. Se redressant pleinement, Kakeshuou Samui marquait une claire différence avec le second protagoniste en termes de taille, et même d’aura. Avec la sévérité et l’expérience qui flottait autour de sa personne, il espérait bien que la chose serait suffisante pour calmer les éventuelles ardeurs du freluquet.

Tu veux recouvrer la mémoire ? Il n’y a guère de lieux où tu pourras obtenir des informations. Sans nom de famille ou indice particulier, il n’y avait que peu de chances que la quête de cet homme trouve nourriture à sa convenance. Mais faire un essai ne serait pas en vain. Et puis, cela donnerait au Jônin l’occasion d’observer, d’analyser et de percer à jour les secrets d’un gamin l’ayant autrefois mis en difficulté sur le champ de bataille. Un instant de réflexion, puis l’homme reprit la parole.

~ Tu auras du mal trouver des informations sur ton passé. En raison de la chute de Kiri et de la réorganisation du Shukaï, les Archives sont actuellement consignés. Seuls les membres de l’Alliance peuvent y avoir accès. Et rien ne garantisse que tu puisses avoir ce que tu souhaites. Il te faudra un guide, un accompagnateur pour obtenir ce que tu veux. De quels indices disposes-tu pour l’instant ?

La première réponse du Kirijin ne me plaît pas vraiment. A vrai dire, elle reflète malgrès tout une vérité non négligeable. Personne n'est obligé de me considéré comme natif. Mais le Samui faisait une erreur en pensant que j'avais eu le choix de quitte mon pays pour me mettre au service d'un autre. Non, je n'avais pas vraiment eu le choix à vrai dire. Ou alors, cela m'est encore inconnus.

Les paroles de l'ex-Kirijin avait un sens. Aucun ninja ne ferai confiance à une personne venant d'un ex-village ennemis, prônant être natifs d'une terre bien lointaine à son affiliation. Non, cela en soit n'avait pas vraiment de sens, mais je sentais l'attitude du Samui devenir un peu plus décontracté. Loin d'être une ouverture dans ses défenses en vérité, comme moi-même, je n'étais pas du tout désarmé. Mais je n'étais pas venu ici pour faire du grabuge. Non, mon but était personnel, et je m'étais retiré du monde Ninja pour l'accomplir. Et je n'avais aucun intérêt à être menaçant. Non sérieusement, je ne voulais qu'une chose de ce pays : Des réponses. Aussi amer soit-elle.

Mais la suite de son discours me laisse plus optimiste... Reprenant la parole, j'allais exposé clairement la situation à Samui.

« En vérité, toutes les informations que j'ai besoin sont ici... »

Pointant ma tête, je dois avouer que cela ne devait pas être compréhensible pour tous. Je reprennais donc mes explications.

« C'est un Jutsu qui a provoqué mon amnésie. Et c'est ce même Jutsu qui est en trains de mourir. Je compte accéléré le processus en me dirigeant vers mon village natal... Le village du Clan Hoshiyu. Une fois que j'aurai retrouver la mémoire, je retournerai à Konoha... Je ne suis pas ici en tant que Ninja, je n'ai même pas mon bandeau d'ailleurs, ni même d'ordre de retour. Je suis ici en tant que civil, et si il doit y avoir des contrôles, alors je les ferais, sans faire aucune histoire. »

Une sage décision, que je tiens des enseignements de mon expérience. Et, indirectement ou directement, le Lion des Neiges y avait participé. Pour m'a part, malgrès tout, j'avais une certaine admiration de son expérience et de son sang-froid à toutes épreuves. Garder son calme, et ses capacités d'analyses dans les situations les plus étranges, ne pas suivre aveuglément son instinct. C'était ce que j'essaye de faire depuis mon combat contre le Samui, qui aurait pu être évité si nous avions discuté avant...

Le clan Hoshiyu. De ce que je sais, ce sont des Ninja réputé pour avoir fait la plupart des berceuses de Yuki no Kuni, et nombre d'Hymne de clan ou de musique ancienne que l'on retrouve aujourd'hui. Mais ce clan était censé être totalement disparût, sans survivant. Sauf que je suis là, et c'était logique après tout. Le Samui avait eu un exemple de mes mélodies lors de notre combat, mais depuis, de l'eau avait coulée sous les ponts. Il avait dût chercher un moyen de s'en défendre, et je m'étais perfectionné. C'était la suite logique des choses.

A voir si ce nom dit quelque chose au Samui.

Analysant les informations qui lui étaient fournies au compte goutte, le Jônin restait perplexe devant la frimousse du jeunot. Faire tout ce chemin pour retrouver ses origines : voilà le genre de choses qui échappait au vieux briscard. Quand on regarde la vie d'un Combattant de l'Ombre, qui virevolte entre danger, missions et trépas, quelle importance que les attaques familiales ? N'était-ce pas plus facile d'accomplir son devoir et de forger son identité sur ses actes et non sur des prérequis de naissance ? Mais après tout, peut-être l'ancien ne pouvait-il pas comprendre cette situation. Ayant trouvé la vie au sein de l'un des plus illustres Clans du pays de l'Eau, il avait été élevé, encadré, bercé et sculpté selon les principes et les initiations du Clan Samui. Toute sa vie, il la consacrait à défendre les siens et à protéger ceux qui étaient de sa Race, ou encore son Village. Si ce dernier n'était plus, cela ne l'empêchait pas de vivre selon les précieux préceptes qui lui avaient été inculqués. Sa position n'était donc en rien comparable à celle du visiteur … .

Lorsque le jeune Rin émit les indices sur ses origines, l'ordinateur façon années 1950 (et donc pure analyseur de données sans parasite ni jeux en ligne) qui servait de cerveau au quinquagénaire ne mit à classer les dossiers et à parcourir les informations qu'il détenait. Le nom du Clan Hoshiyu ne lui était pas inconnu ; mais cela ne signifiait pas qu'il se rappelait par cœur de leur identité. Ce dont il était sûr, néanmoins, c'était que cette Race n'était plus présente sur le territoire. Ses capacités lui étaient inconnus : devait-il voir dans les compétences de son ancien adversaire quelque secret de cette ethnie disparue ?

Après un instant de réflexion, Kakeshuou Samui tournait le dos à son interlocuteur. De toute façon, cet homme ne partirait pas. Et au cœur de cette Nation, il ne pouvait pas vraiment représenter un danger. Dans le pire des cas, il y aurait ici assez d'effectifs pour l'entraver et le mettre hors d'état de nuire.

~ Suis moi … . Nous allons voir ce que l'on peut trouver dans les archives … .

Sans chercher à savoir si le garçon le suivrait, l'ancien guidait la danse, en se dirigeant vers le centre ville. Mais le bruit des pas dans la mousse neigeuse lui indiquait que l'invité ne le quittait pas d'une semelle. Il était après tout le seul pouvant lui apporter les informations nécessaires aux dernières nouvelles. Se priver d'un tel soutien serait d'une stupidité flagrante. S'orientant dans un premier temps vers le Quartier Général, le Jônin tourna alors à gauche sur la place centrale pour s'éloigner du quartier militaire et rejoindre celui des sciences et de la documentation. Là se trouvaient les Archives du pays. Déplacées après l'entrée fracassante d'un homme ou deux dans l'ancien palais du Gouverneur, elles se trouvaient désormais dans une pièce reculée de la bibliothèque municipale, sous seul accès des Ninjas. Question de sécurité nationale : qui pourrait blâmer ce système … .

Entrant le mot de passe, le Lion des Neiges pénétra dans la pièce, tenant derrière lui la porte afin que l'invité puisse pénétrer dans les lieux. Vitrés, isolés de l'extérieur, les étagères placardées et vitrifiées dévoilaient pluie d'ouvrages mis au secret et inaccessibles au commun des mortels. Une pièce immense, dont les rayons s'étendaient sur une bonne quarantaine de mètres. Dans le lointain, un homme passait avec son chariot pour ranger des ouvrages qui venaient certainement d'être consultés. Un véritable sanctuaire historique : peu de personnes savent que les Shinobis se doivent de faire des recherches afin de s'améliorer, et de progresser dans leur tâche. Pendant un temps, Kakeshuou avait élu domicile dans ces locaux, déchiffrant ouvrages les uns après les autres, se nourrissant du papier et de la connaissance. Une grande passion pour cet homme qui voyait ici un double enrichissement : le savoir et la perfectionnement de son Art.

~ Par ici …

Tournant sur la droite, le duo étranger progressait dans les rayons. Depuis leur entrée dans ces lieux sacrés, le vieux briscard restait sur ses gardes. Cet endroit était d'une richesse inédite, et les gamins de l'âge du Konohajin n'avaient probablement jamais mis les pieds dans un tel temple de culture. Il fallait donc éviter qu'il ne profitât de la situation pour souiller ces lieux, ou encore pour emporter un souvenir. Avec les caméras de surveillance, peu de chances que cela arrive, mais sait-on jamais … .

S'arrêtant devant un ensemble, dont le panneau en lettres gravées indiquait la section « Histoires Claniques », le vieux bougre passa une carte magnétique pour ouvrir la vitre de verre, et prendre une échelle qui l'envoyait vers le Septième Ciel de la Connaissance. Descendant avec un ouvrage, il rangea le tout avant de se diriger vers un bureau d'étude. Laissant son invité circuler autour de lui comme il le souhaitait, Kakeshuou parcourait en lecture rapide les lignes des différents Clans, avant de tomber sur celui qui attirait la curiosité du jour.

~ Le Clan Hoshiyu … ils étaient peu nombreux, mais occupaient les terres entre le Mont Kabru et le Temple. Un Clan souvent en proie à la soif de combat des Suzurane, bien qu'ils soient relativement pacifistes. Des musiciens … . Ils ont affichés leur neutralité pendant la conquête de Kiri et ont préféré par la suite quitter les lieux pour des terres plus chaudes et moins hostiles pour eux … . Les Suzurane ont toujours été une plaie … . Et puis, les artistes … à part prendre cher pendant les guerres et les conflits locaux … .

Cette petite tirade était lâchée avec un rire quasi-grincheux et rauque. Une réflexion de vieux misanthrope qui constatait plus facilement les faiblesses des autres que les siennes. Pourtant, ce profil ne correspond pas vraiment à l'ancêtre ! … .

Après quelques minutes de réflexions, le Samui m’emmener dans les profondeurs de l’immense ville portuaire. Se frayant un chemin dans les accès réservés, le Lion des Neiges m’emmener vers les anciennes Archives de Yuki No Kuni. Chaque pas que je faisais, chaque centimètre que je parcourais réduisait la distance entre ma mémoire et moi. Mon passé, mon origine, et moi. En vérité, je me rapprochais littéralement de mon histoire… Et cette sensation était tout ce qu’il y avait de plus… Intense.

En fouillant dans les archives, le Samui me fit rapidement le topos de la situation. Les Suzurane avait détruit mon clan… Un choque intense, remuant le couteau dans ma poitrine et m’empêchant littéralement de respirer. En quelques secondes, j’avais repris tout les souvenirs que l’on m’avait enlever. Ce pourquoi je me battais, et tout ce que j’avais fait… Tout cela n’avait plus de sens pour moi. J’était un Ninja, mais pourquoi donc ?

« Je vois… Je vous remercie… Je vais donc voir de quoi il s’agit… »

Et je me retirai sans le moindre mot. Au fond de moi, j’avais terriblement mal. Une douleur semblable à un millier de couteau vous transperçant, sans la moindre hésitation et sans le moindre remord. La question est… Pourquoi suis-je devenu un Ninja ? Après tout, est-ce que ce monde avait un sens pour moi ? J’étais perdu, désorienté… Et il va me falloir du temps. Je suis las de me battre pour un monde qui ne tourne autour que d’une seule et même chose: Le pouvoir. Tant que ce cercle de haine se dessine indéfiniment, alors le monde est perdu.

M’éloignant de la cité et me dirigeant vers mon village natal, au fond de moi, j’avais perdu tout espoir. J’avais tant espéré qu’il resterai des survivant que de voir tout être réduit à néant m’inflige un châtiment que je ne peux pas surpasser. Je vais prendre ma retraite. Peut-être qu’un jour, je sortirai de mon exil, peut-être non. Tout cela n’a plus vraiment d’importance désormais…

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