Dressons un tableau de la situation. Plusieurs problèmes s’étaient déclarés en très peu de temps. Un événement majeur s’était produit à Kawa no kuni. Un bijuu était visiblement apparu pour semer chaos et destruction tout en essayant de détruire les deux nations que sont Hi no kuni et Kaze no kuni. Fort heureusement, tout avait été résolu et les différents fragments des bijuus avaient disparus. Dans le même temps, le Shukai et l’entièreté de l’Empire venait de déclarer une guerre ouverte au pays de la foudre et plus particulièrement à la capitale : Kumo. Beaucoup étaient partis à la guerre. Beaucoup n’étaient jamais revenus. Et dans le lot, il y en avait un qui était mort lors de cette guerre, un homme de grand charisme, un politicien et stratège hors pair. C’était d’ailleurs le « mentor » de notre protagoniste : Samui Kakeshouu. Effectivement, le premier Empereur et fondateur de son propre empire était mort dans les violents combats qui firent rage à Kaminari. La mort d’un tel homme eu des effets dévastateurs sur le reste du monde, des dommages collatéraux pesants pour l’Empire. En parlant de cela, l’Empire avait été démantelé.

Des révoltes ont explosées dans tous les pays de l’empire. Taki no kuni dirigé par le seigneur de guerre Van Hoheineim s’était fait attaquer et conquérir par Kumo après la défection de Kakeshouu. Ces terres étaient donc annexées par la foudre. Tori également avait reprit son indépendance après maintes et maintes révoltes. Yuki était plongé dans une grande guerre civile où Samui et Suzurane s’affrontaient pour les terres qui ne faisaient désormais plus partie intégrante de l’Empire. Seul Kusa sous la direction du seigneur de guerre avait réussi à tenir une coupe droite et stricte. C’était d’ailleurs ce même homme qui avait décidé d’une alliance entre Kusa et Tsuchi en ces temps de guerre. Yanosa était de ce fait devenu le Shodaime Tsuchikage. Quant à Mizu, terre militaire directement lié à l’empire, ils avaient également prit leur indépendance et n’était de ce fait plus lié à l’empire. Nous ne pouvions du coup plus parler d’empire. Iwa était devenu une puissance comme les autres. Beaucoup de morts dans l’ancien Shukai, beaucoup de restants, mais qui devaient tous se serrer les coudes, agir ensemble pour le bien d’Iwa. Tous devaient mener double charge de travail. Tous sans exceptions. Venait alors une question : que ferait Hisagi ?

Rappelons le, les quatre frères étaient tous sous la coupe directe de Kakeshouu. C’était lui qui avait mit les Jinemnju dans la voie de la science, qui avait fait d’eux des scientifiques chargés de projets secrets. Aujourd’hui, ces projets étaient en danger, Hisagi lui-même était en danger. Il ne savait pas quoi faire. Devait-il fuir Iwa ? Mais où irait-il ? Sur les terres de Mizu avec le Mizukage dont il avait reçu une offre difficile à refuser ? Sur les terres de Taki pour rejoindre Van qui l’avait aidé à développer son pouvoir ? Mais les terres de Taki étaient désormais sous la couple et l’autorité de Kumo. Ne serait-ce pas dangereux ? Trop de questions qui restaient cependant en suspens aujourd’hui. Le soleil était en train de se coucher, et les quatre frères, les cinq en réalité, avaient rendez-vous avec l’homme avec qui ils oeuvraient depuis des mois. Son nom : Taisa Fuka, le détenteur du hareng qui parlait. Ils avaient renoncé à son étude contre une formation complète. Puis finalement, ce duo n’était pas mal et semblait plaire aux deux parties

« Nous allons être en retard.. »
« Nous sommes en retard.. »

Les bras croisés et le regard semblant fasciné par un simple caillou à ses pieds, Fuka n’était ni plus ni moins qu’en train de réfléchir. Les premiers retours n’auguraient rien de bon pour le Shûkai. Une défaite cuisante face aux Nuages. Une éventualité que chacun avait gardée à l’esprit comme une possibilité. Aujourd’hui la possibilité était bien réalité. Les forces impériales avaient cédés face à ses adversaires. un retour de la médaille difficile à avaler mais il fallait s’y faire.

Un soupir tira le bretteur de sa réflexion. Il vérifia l’heure. Son élève était en retard. En soit cela ne l’étonnait guère. Mais il n’allait pas non plus lui passer un savon pour ça. Pas en ces temps. S’acharner pour quelques minutes de plus, ce n’était pas une raison valable pour un bottage de fesses en règle. Enfin à vrai dire Fuka n’en avait pas le cœur aujourd’hui. Une autre fois très certainement. Mais la situation rendait chaque chose tellement plus solennelle.

C’était d’ailleurs un peu dans ce but que le Sabreur avait convié son collègue. Il souhaitait s’entretenir avec lui. Les récents évènements apporteraient des changements conséquents qui impacteraient la vie de beaucoup. Il était donc assez intéressant et important de savoir si le Jinmenju ferait partie de ces derniers. Quitterait-il la coupole du feu Empire ? Ou continuerait-il de servir cette puissance en perdition ? Les possibilités de se relever n’étaient pas inexistantes. Mais ça ne serait pas facile. Fuka avait conscience que ce serait une retombée sur les gradés et leurs responsabilités. Les prochains jours seraient tout sauf faciles. Mais il était prêt à cette éventualité. Il s’y était un peu préparé lors de ses interminables tours de garde pendant que ses collègues se battaient au front.

Enfin Hisagi apparut dans son champ de vision. Il l’accueillit d’un simple signe de tête et lui laissa l’occasion de prendre place tranquillement avant que ne commence le réel entretien :

- Au cas où tu te poserais la question, il n’y aura pas de séance d’entraînement aujourd’hui. je souhaitais seulement parler un peu avec toi. De ce qui se passe en ce moment.

Fuka se recula légèrement sur la barrière sur laquelle il était perché. Il laissa planer quelques secondes de battement avant de formuler plus explicitement ses pensées :

- Déjà t’es-tu retrouvé sur le champ de bataille ? Si c’est le cas je suis quelque peu fier de te voir en un morceau. Dans un second temps je souhaitais en savoir un peu plus sur ton avis sur tout ce qui allait découler de cette défaite. Les grands du pays commencent déjà à parler d’Iwa et le titre de Yanosa se profile. Tes intérêts et motivations vont-ils toujours à cette cité ?

Alors que les quatre frères venaient d’arriver auprès de l’homme qui les attendait assis sur les marches d’un bâtiment dans le centre-ville, le Hareng se mit immédiatement à parler, prenant une voix enduite de sérieux, avec un brin presque inaudible de tristesse. La situation était critique et Hisagi s’était attendu à ce genre de rendez-vous. Il n’aurait pas pensé que ce serait si tôt après la fin de la guerre, mais il s’y était attendu. Avec les différentes révoltes qui avaient éclatés dans tout le Shukai et l’indépendance de certains pays, beaucoup de shinobis avaient quitté l’ancien empire pour rejoindre leur pays d’origine. Taki et Yuki plus précisément n’étaient plus des parties intégrantes de l’Empire. Yuki était en pleine guerre civile pour le territoire, Samui contre les Suzurane, tandis que Taki lui avait été pris de force par les armées de Kaminari. En prenant la parole, le Taisa voulait donc savoir où allait désormais l’allégeance d’Hisagi, en précisant bien que c’était uniquement pour parler de ça qu’il l’avait convoqué aujourd’hui.

Convoqué ? Oui, même s’il avait du mal à s’y faire, Fuka bien qu’il le considérait plus comme une collègue qu’autre chose, était plus son « sensei », même si cela lui arrachait la gueule de l’admettre. C’était pour cette raison qu’il pouvait ainsi le convoquer et qu’Hisagi répondrait automatiquement à cet appel. Cœur comprenait la raison de cette discussion, il comprenait également la raison de l’inquiétude du Taisa. Si Hisagi venait à quitter Iwa pour rejoindre un des pays, cela serait très mal prit par les autorités du pays, et peut-être serait-il alors poursuivit et abattu. Quelle serait dans ce cas-là la meilleure personne pour chasser le Jinmenju ? Son propre sensei bien entendu. Lorsqu’il avait posé cette question, les trois autres frères se bousculèrent en protestations, en questions et en suppositions en tout genre dans l’esprit du Yokai. Les laissant tergiverser sur la question de l’allégeance d’Hisagi, Cœur prit alors la parole pour répondre aux autres interrogations du Taisa.

« A vrai dire non, nous ne nous sommes jamais retrouvés sur un champ de bataille. Pas dans le sens propre du terme. Nous sommes.. Nous étions plus avant des scientifiques, des infiltrés, que des soldats partant pour la guerre. Même ici, la force nous faisans défaut, nous avons décidé de demander à l’Empereur de rester en soutien au Shukai si les choses tournaient mal et que des forces attaquaient directement l’Empire. Nous ne sommes pas allé au front. Nous ne sommes pas fou ou inconscient. Dit-il avant d’être interrompu. Sauf moi haha ! Ajouta As. Nous savons qu’aller sur le champ de bataille nous aurait valu une mort certaine. »

Il marquait une courte pause avant de reprendre.

« Mais depuis la mort de Kakeshouu, nous savons que les choses vont mal. Taki n’est plus à l’Empire, Van à été capturé ou tué. Kakeshouu est mort. Yuki est en guerre civile. Yanosa va devenir leader de ce pays. Et l’Empire estg dissolu. L’armée est fatiguée et exténuée, affaiblie, il est normal que les pays même limitrophes ne se tournent vers Iwa. Lancer différents assauts maintenant serait tragique pour les forces d’Iwa. Donc depuis le début de la guerre nous nous sommes entrainés, et nous le voulons encore. C’est dans cet optique que nous sommes venus te voir. Ce duo nous sied. Dit-il avant d’être interrompu une nouvelle fois. Pour le moment ! Ajouta Pique. Nous pensons qu’a deux, notre force pourrait être décuplée, et nos progrès également. »

Il marquait une nouvelle pause. Les voix de ses frères avaient cessés. Ils s’étaient tous mit d’accord. Ils avaient tous rejoins la pensée de Cœur concernant cette dernière question, concernant l’allégeance d’Hisagi, de Cœur et de ses quatre frères, même si Carreau était actuellement en déplacement hors du Yokai. Il attendit d’avoir intérieurement tous les avis de Trèfle, Pique et As avant de reprendre la parole une nouvelle fois. Mais… Il fut devancer par As qui comme à son habitude, faisait absolument ce qu’il voulait.

« Tu vois mon chou ! On pourrait bien se barrer ! Ouais ce serait le pied. A vrai dire, on a confiance, enfin on avait confiance que en Kakeshouu dans tout le Shukai. Mais toi, ta tronche me plait bien, donc pour le moment je pense qu’on va rester ici et nous allons travailler pour Iwa, jusqu’à ce que ça nous les brise. T’entends mon chou ? »

Dit-il avant qu’un sourire ne s’affiche sur son visage. Sourire qui s’éffaçait aussitôt alors que Cœur reprenait la parole. « Mais toi alors ? »

Très studieux et attentif pour une fois, Fuka écoutait son coéquipier. Il était rare qu’un tel contexte s’établisse entre les deux compagnons d’arme. Eux qui étaient principalement des hommes d’action, ils se tapaient plus souvent sur la tronche que d’échanger quelques mots sérieux sur la géopolitique et leurs opinions personnels. Mais les temps changeaient drastiquement avec cette guerre et toutes les conséquences de cette dernière. Il fallait s’adapter. Puis il fallait grandir aussi.

Ainsi le Sabreur en apprenait également davantage sur son acolyte qui s’avérait être un homme de soutien plutôt que d’un appui concret sur le terrain. Ce qui pouvait s’avérer juste il y a encore quelques temps. Mais depuis qu’ils faisaient équipe, il avait déjà progressé, notamment dans le domaine du Taïjutsu grâce aux enseignements du bretteur. Sûrement la crainte du débutant qui l’avait cloué sur place auparavant. Mais la prochaine guerre qui aurait lieu, il serait côte à côte pour défendre leur village. Une intuition que le Taisa avait.

Il fut également ravi d’apprendre qu’en aucun cas les motivations du Jinmenju avaient changé. Il affirma même être satisfait de cette collaboration. Même si les autres parts d’Hisagi participaient de manière intempestive au débat, cela n’empêchait plus Fuka de tenir une discussion avec son interlocuteur principal. L’un d’eux d’ailleurs s’adressa plus particulièrement au manieur de Peau-de-Requin pour lui faire comprendre qu’ils avaient confiance en lui. Un hochement de tête vint remercier le compliment alors que, d’une voix plus posée et modérée, Hisagi ne lui retourne sa question.

Expirant bruyamment par le nez, un soupir accompagna le léger sifflement nasal qui s’ensuivit. Que comptait-il faire aujourd’hui ? Une question à laquelle il ne trouvait pas vraiment réponse. Sa place resterait ici, à Iwa, qu’il continuerait de défendre. Mais en ce qui concerne des plans plus personnels, il ne savait pas trop. Les nouvelles responsabilités de Yanosa rendraient leurs entraînements plus rares et les missions du Sengoku plus occasionnelles. Hisagi était donc un excellent moyen pour le Taisa de progresser. Sinon il était bon pour enchaîner mission sur mission en solo. Mais Fuka ne fit pas attendre son interlocuteur suite à sa question :

- En vérité je ne sais pas. Je ne bougerai pas d’ici et je défendrai cette cité. Quoiqu’il advienne. Comme tu sembles du même avis que moi, nous allons pouvoir tirer profit de nos entraînements. Cette coopération doit être renforcée encore. Même si nous devrions nous débrouiller pas mal en binôme sur terrain à risques. D’ailleurs en parlant de ça…

Cette fois, le bretteur laissa planer un léger moment pour marquer la coupure entre la discussion actuelle et le changement de sujet à venir :

- J’ignore si tu en as entendu parler mais le Yuukan tout entier fait mention de créatures démoniaques ayant fait leur apparition aux quatre coins du monde. Les Bijuus. Toi qui est si passionné par la science, de telles créatures censées être mythologiques ne t’intéressent pas ?! s’étonna Fuka.