Mon attente ne fut pas très longue puisqu’après une dizaine de minute un homme d’une trentaine d’années fit interruption dans la salle d’attente. Celui-ci correspondait – sans réelle surprise – parfaitement à l’image que j’avais vu jusque là des Samouraïs : austère et impassible. Il était dans la culture de ces gens de ne montrer aucun sentiment, voir même de les supprimer puisqu’ils considéraient cela comme une faiblesse. L’homme, du haut de son mètre soixante-dix, était vêtu d’une sorte de tissu déchiré en guise de manteau et d’un simple pantalon bleu. Ce samouraï ressemblait plus à mon avis à un vagabond qu’à un soldat, eux qui sont d’habitude tout aussi austère et règlementaire dans leurs manières et leurs comportements que concernant leur physique. Quand il arriva à son niveau, il se pencha respectueusement et se présenta comme étant Hasahi Shinmen, affecté à Kumo, il me demande de prendre soin de lui. Cette phrase me fit sourire intérieurement, pensée que je me garda de ne pas montrer au risque de blesser ce jeune soldat et de lui donner la fausse impression que je me moquais de lui.

« Bonjour Shinmen – je préférai alors l’appeler par son nom de famille en guise de respect et également à cause de son âge probablement plus avancé que le mien – Je m’appelle Izaya, Jonin de Kumo. Je vais m’occuper de vous les prochains jours afin que vous puissiez pleinement prendre vos fonctions ici, donc si vous avez des questions n’hésitez pas à les poser. »

Sans attendre, je me leva et sans lui faire signe de me suivre avança d’un pas assuré vers le bureau. Une fois arrivé au niveau de mon collègue, je lui demande de me passer les papiers à remplir pour l’arriver de notre nouvelle recrue

« Tout d’abord il vous faut vous acquitter des formalités administratives. La plus grande partie a déjà été réglée, mais il vous faut lire les papiers présents devant vous et les signer. Simple formalité assurant que vous êtes bien arrivé en entier jusqu’au village. »

Une fois terminée, je vérifiai que tout était en règle puis je rendis les papiers et sortit du bâtiment afin de commencer mon tour du village.

« Si jamais vous avez besoin d’aide, vous pouvez soi venir ici, soi venir vers moi, puisqu’à partir d’aujourd’hui et tant que ce sera nécessaire je serai votre parrain. Je tiens aussi à vous préciser un point important. Cela fait plusieurs années maintenant que je m’occupe d’accueillir des samouraïs. Je comprends, connais et respecte vos traditions et le code du Bushido. Mais il n’est en aucun cas dégradant ou gênant de venir vers nous si vous en avez besoin, que ce soit pour chercher de l’aide ou obtenir une information. » En prononçant ces mots, je savais que j’avais que peu de chance de toucher mon interlocuteur, mais l’important était surtout de lui faire sentir qu’il disposait d’une libre égale à un kumojin.

Bien que je n’ai jamais eu l’occasion d’aller dans ce pays, je m’étais informé de leurs coutumes lorsque pour la première fois je mis fis confier l’accueil d’un soldat. Cette culture m’eut toujours fasciné, bien qu’elle non plus ne soit pas épargnée par les vices des hommes, malgré les valeurs d’honneur et de loyauté censées imprégner leur personnes et leurs actes. Cependant depuis le règne du dernier chef samouraïs le pays semblait paisible.

« Maintenant que nous sommes dehors, parlez moi un peu plus de vous et de vos motivations. »

J’espérais – sans trop d’espoirs cependant – que cet homme serait plus bavard que les autres et que la journées ne se résumerait pas en un long monologue de ma part.

L’homme à qui j’avais à faire se trouva être plutôt bavard, ce qui n’était pas pour me déplaire. Il me demanda tout d’abord si un logement lui serait assigné ou s’il devrait construire sa maison de ses propres mains, paroles qui me firent rire intérieurement tant je les trouvais absurdes. Il se décrivit également comme un forgeron et me demanda si le village possédait une forge où il pourrait pratiquer son art.

« Un logement vous sera assigné, c’est d’ailleurs notre première destination. »

Je pris dans ma poche la carte pliable que j’avais apporté et l’ouvris avant de lui donner.

« Nous sommes actuellement ici et votre appartement se trouve ici. Comme vous êtes un soldat envoyé par notre allié, vous aurez un logement de fonction avec tout le nécessaire. Mais si jamais il vous manque quelque chose, n’hésitez pas à me le dire et je verrai ce que je peux faire. »

Nous sortîmes du bâtiment et après lui avoir parlé de mes connaissances concernant le Bushido, il me questionna sur ces dernières et me demanda également des informations concernant les shinobis.

« J’ai lu les ouvrages de références et également d’autres ouvrages d’auteurs concernant le Bushido. J’ai également de mon côté réfléchis à tout cela. Je ne comprends bien évidemment pas l’intégralité de la voie du guerrier, ce qui ne serait probablement pas possible même en y mettant toute sa vie, mais j’en ai assimilé les grandes lignes, que l’on pourrait de manière simpliste d’écrire par les sept piliers Pour ma part, bien que je ne sois pas forcément d’accord avec toutes ces valeurs – sans vouloir vous vexer – certaines telles que la loyauté sont essentielles. C’est d’ailleurs une valeur que je défends avec conviction et qui influence grandement mes pensées et mes actes. »

Je pris une courte pause pour ponctuer mon discours et repris sur la question des Shinobis.

« Il serait tout aussi difficile de décrire les Shinobis que de parler du Bushido, tant il peut exister d’interprétations différentes et tant le sujet est profond. Mais pour encore une fois faire simple, leur comportement est le même que celui des hommes. La majorité ont un bon fond et sont animés par des sentiments comme le respect, la loyauté envers leur village… tandis qu’une minorité mal avisée est avide et cherche par tous les moyens à parvenir à ses fins. Le principal problème étant que ce premier groupe se trouve être très influençable et que cela dépend donc énormément des valeurs des personnes qui les dirigent. »

Je m’arrêtai un instant et lui montra ce qui allait être son foyer pendant les prochains mois.

« Voici votre immeuble, votre appartement est celui-ci, au quatrième étage. Mais entrons donc, que vous puissiez déposer vos affaires si nécessaire et rapidement le visiter. »

Une fois arrivé devant sa porte, je l’ouvris puis donna les clés à Shinmen et le laissa entrer seul dans sa nouvelle maison.

« Ensuite nous irons au centre-ville et je vous montrerai au passage la superette la plus proche ainsi que ce dont vous aurez besoin. » Disais-je en me restant accolé au mur à côté de la porte de son appartement.