Suite aux récents événements, que ce fut la rébellion menée au sein même de Kumo qui aura causé quelques dommages non négligeable, ou encore la récente attaque des ports principaux du pays par les forces Shukaïjins qui se seront certes, brisés les dents en tentant un Blitz mal préparé, mais qui sera parvenu à surprendre totalement le pays malgré tout, on pouvait entendre de nouveaux bruits de couloirs, surtout au QG du Satoru. Le village militaire de Kumo s'activait, plusieurs projets militaires étaient à l'étude et la stabilité était souvent au centre des débats. Mais surtout, l'on désirait enfin moderniser significativement la façon de faire la guerre des Shinobis. En effet, comme Snow tentait de le faire remarquer depuis quelques années déjà, en apportant son expérience certaine des champs de batailles et de ses études personnelles, la guerre n'avait pas évolué d'un pouce depuis près de quinze ans. Depuis la création des villages en fait, et des grandes opérations amphibies popularisées par Kiri au temps de son apogée guerrière.

Lorsqu'il rapportait par exemple que Taki avait appliqué l'idée de conscription qu'il avait eut et qu'on lui refusait quelques mois plus tôt, ce fut une stupéfaction, en effet, quand bien même ce serait des civils, la surveillance du pays en était considérablement plus efficace et une invasion de celui-ci de fait, beaucoup plus complexe à entreprendre. Soudain, timidement, on commençait à accepter que les Shinobis ne furent pas l’apanage totale de la guerre, mais qu'il existait des hommes dont les connaissances sauraient considérablement améliorer l'efficacité des opérations. Parmi eux, les samouraïs... Les samouraïs étaient encore rare à Kumo, envoyés par quelques petits seigneurs afin de prouver que l'alliance perdurait, jamais pourtant, Tetsu ne se risquait à véritablement engager ses troupes et son savoir sur le champs de bataille.

Les raisons étaient multiples, une des premières, c'était le paradoxe qu'il y avait entre les deux entités. Jamais un pays Shinobi n'avait osé tenté la conquête du pays depuis la grande guerre, en raison des considérables forces des armées samouraïs dont la doctrine militaire, et l'art anti-Shinobiste par excellence réduisaient les véhémences les plus folles au silence. Kumo, après tout, n'avait obtenu cette alliance qu'in-extremis... Aujourd'hui la donne changeait, avec Snow, officié qui commençait à se faire remarqué depuis son intervention durant la rébellion au Mont Infinité ou enfin au port Raiun. Il formait des académiciens depuis quelques temps déjà à la stratégie militaire. Mais aujourd'hui, c'était autre chose, il savait qu'il s'agissait là d'un teste discret de ses théories militaire, car pour mesurer leur efficacité, et qui sait, engager une entente encore plus sérieuse par la suite entre Kaminari et Tetsu, on lui demandait cette fois de former à la tactique militaire des Shinobis accomplit, qu'il s'agissait de Genin ou de Jonin.

Il ne s'agissait pas de tactique de combat, mais bien de bataille, de champs de bataille... Peut-être était-ce enfin l'évolution des combats d'escouade vers des combats de masse tel qu'il l'avait toujours souhaité. Pour le moment, impossible de le savoir, mais il devait faire son travail. On lui donnait pour l'occasion une grande salle de classe qu'il avait eut le loisir d'aménager à sa guise. Il y avait un grand tableau bien sûr, mais au centre de la pièce, il y avait un champs de bataille miniature, représentant la carte en 3D, magnifiquement réalisée, d'un terrain similaire à ceux qui seraient rencontrés dans une bataille contre le Shukaï. Les armées étaient représentés par de petites statuettes, souvent en rapports avec les clans, des pays respectifs, ou encore les talents et les défauts des brigades et régiments qu'un pays Shinobis ou samouraï était capable de mettre sur pied. On pouvait placer moult d'autres petits objets disposés sur un bureaux, sensés représenter divers éléments possiblement rencontré sur un champ de bataille.

Au tableau, il y avait déjà un texte écrit, ce texte allait être la base du cour d'aujourd'hui. Snow s'était en effet rappelé une conversation avec des Jonin de Kumo, qui ne parvenait jamais à comprendre quelle était la différence fondamentale entre Stratégie et Tactique, alors il y écrivit une définition qui lui semblait pouvoir mettre tout le monde d'accord. L'idée était qu'avec cette carte, les élèves pourraient s'adonner à des war game afin de faire des mises en situations plus concrètement visiblement et vérifiable. Pour l'occasion, Snow ne portait pas cette fois son armure, mais un long manteau bleu alliant la sobriété et l'élégance, il conservait néanmoins et heureusement l'épée à la ceinture.

Code:

Stratégie et Tactique:

La stratégie constitue la partie de la science militaire qui s'applique à la conduite générale d'une guerre, à la défense du territoire ou à la conquête, à l'élaboration des plans de campagne et des opérations de grande envergure, à la doctrine d'emploi des armées, à l'art de les conduire jusqu'à ce qu'elles entrent en contact avec l'ennemi. La tactique découle de la stratégie. Elle commence sur le champs de bataille, quand les armées sont face à face. C'est le mouvement et le positionnement des troupes, l'utilisation des feux d'artillerie et des charges de cavalerie, les actions entreprises selon un plan préétabli ou au gré des circonstances. Une action tactique opportunément menée au cours d'une bataille peut réparer une erreur de stratégie et sauver le sort d'une campagne ou, inversement, tout compromettre.

@Seki Nako

L'Académie de Kumo, elle se rappelle de cet endroit, après tout, c'est une étape obligatoire pour devenir shinobi de Kumo. Elle est sortie diplômée que dernièrement, et elle a déjà pu commencer à faire des missions pour le village, des missions sans grande importance pour le village, hormis peut-être sa réputation, mais pour elle, c'est très important de se sentir utile. Il y a cependant un immense souci, elle est douée pour pas mal de chose : elle sait tirer à l'arc, une arme qu'aucun shinobi maintenant utilise, elle sait contrôler son propre chakra, elle est même spécialisée dans le Ninjutsu, mais elle ne sait pas mener. Ce que souhaite faire Nako, c'est devenir une meneuse, quelqu'un capable de sortir des stratégies capables de renverser le cours d'une bataille, savoir quelles tactiques utiliser pour ordonner le champ de bataille. Restée cachée dans un coin, l'arc au poing, prête à tirer sa flèche sur une cible qui lui est destiné, ça ne lui suffit pas, ce n'est pas en abattant un ennemi qu'elle réussira à sauver son village en cas d'invasion, c'est ce qu'elle s'est toujours dit. Nako a toujours voulu se lancer dans la pensée au lieu d'utiliser sa force, c'est pourquoi elle ne voulait pas suivre la voie de ses parents, frapper une cible est une chose lorsqu'on reçoit l'ordre de le faire, savoir faire la même chose sans cet ordre en est une autre, c'est ce qu'elle pense. Le village de Kumo ne connaît pas beaucoup de meneur et de stratège, le seul que Nako a en tête personnellement, c'est Snow, c'est lui qui apprend aux futurs shinobis l'art de mener les batailles. C'est souvent d'ailleurs dans ces cours que les futurs kumojins se sentent peu à l'aise, mais Nako a toujours trouvé cette matière intéressante, mais elle n'a pas pu en savoir plus que ça.

À chaque fois qu'elle revenait, elle se sentit dépaysée : elle qui n'était pas encore une shinobi se retrouvant entourée de Chunnin ou de Jonnin ayant participé à plus de missions que c'est écoulé d'années depuis la naissance de Nako, tous ses gens d'expérience venus ici pour devenir des meneurs, il n'y en avait pas beaucoup, mais la salle n'était jamais vide. Attendre que la salle se vide aurait pu être une solution, mais à chaque fois qu'elle attendait devant cette porte que plus personne hormis le samuraï ayant plus d'expérience qu'elle, la nuit tombait et si ses parents ne s'inquiétait pas pour elle et venaient la chercher, elle s'endormait contre le mur. Sa nature impressionnable l'empêchait de poursuivre ce qu'elle a voulu faire, cela l'a frustré, même le tir à l'arc, sa solution habituelle pour oublier cette frustration, n'a jamais pu lui faire oublier à quel point c'était frustrant de ne pas devenir une shinobi et de toujours perdre ces moyens devant tous ces gens. Aujourd'hui, elle compte bien reprendre sa vengeance sur cette pseudo-timidité, car maintenant, elle est diplômée, elle fait partie des Kumojins. Cette frustration qu'elle a toujours dans son cœur va enfin pouvoir disparaître.

Elle a tout préparé aujourd'hui, elle a même repris son ancien cahier qu'elle a utilisé pour noter toutes les stratégies et tactiques qu'apprenait le professeur Snow. Elle n'a pas remis son uniforme cependant, mais sans doute que le samuraï la reconnaîtra - ou pas, peut-être que d'autres personnes dormaient devant sa salle -, après tout, elle a toujours son ruban rouge dans ses cheveux, ainsi que le même visage. Portant avec honneur l'insigne de Kumo autour de sa taille, elle se dirige vers cette académie qu'elle a longtemps côtoyée ces dernières années. Habillée de ses habits habituels, elle a cependant dû laisser son arc chez elle, ça l'aurait gêné ça, c'est sûr. Elle se retrouve devant cette salle, cette porte qui lui faisait face juste avant qu'elle reçoive son diplôme et qu'elle n'a jamais pu ouvrir, la voilà en train de saisir la poignée, tournant cette dernière de sorte à ne pas faire de bruits. Elle ouvre cet obstacle désormais franchi en faisant le moins de bruit possible, la refermant avec le même silence, la voilà maintenant dans cette salle remplie de Kumojins accomplis ayant soif de connaissances comme elle.

La boule au ventre, elle commence à se déplacer dans cette salle, sentant cependant une atmosphère pesante autour d'elle. Au tableau, il y avait écrit la définition d'une stratégie et celle d'une tactique, cette définition, elle l'avait recopié un bon nombre de fois, elle sait faire la différence à force. Comme en cours, il y avait ces maquettes représentant des champs de bataille, parfois, c'est là-dessus que le professeur Snow faisait des démonstrations, il semblerait maintenant que tout le monde puisse les utiliser pour se livrer à des batailles imaginaires, elle a toujours trouvé cette façon d'apprendre très ludique. Il y avait des maquettes libres, elle s'installe sur l'une d'entre elle : elle reconnaît facilement les statuettes en rapport avec Kumo et d'autres en rapport avec le Shukaï, elle reconnaît aussi sur certaines statuettes les symboles des clans de Kumo. Elle connaît les symboles de chaque clan ainsi que ceux qui désignent chez chacun leur spécialité et leur affinité, elle ne connaît pas toutes les faiblesses et les qualités de chaque combinaison des statuettes, mais ses connaissances en cours lui permette de se sentir mieux à l'aise devant ce plateau. Elle regarde autour d'elle avant de s'asseoir sur une chaise à sa disposition, il n'y avait pas beaucoup de Genins comme elle, mais elle se sentait déjà mieux qu'à l'époque, c'est vrai qu'elle aurait perdu ces moyens devant tant de Jonnins, mais elle est devenue bien moins impressionnable, c'est une victoire en soi, mais du coup, elle ignore par quoi commencer, elle commence donc à ouvrir son livre de cours, ce sera déjà un bon début de se remettre à jour niveau cours.

Pour ma mission du jour, je me dirigeais vers l’académie du village pour participer avec d’autres Kumojin à une réunion concernant la stratégie et la tactique militaire. C’était une bonne occasion de me sortir tous ces combats et ces morts de la tête, un quotidien qui s’est imposé de soi ses derniers temps. Entre la rébellion organisée par Bakushô Akushi, ancien chef du clan Bakushô, ainsi que d’autres membres de clans renégats, et l’attaque de la côte par l’Empire, le sang n’avait que bien trop coulé. Des traitres à la partie et des personnes avides de pouvoirs et de gloire qui ne méritent d’autres sorts que la souffrance, comme celle qu’ils ont infligés aux innocents pris dans ce combat qui ne les concernaient pas.

Vêtu de mon manteau noir, je sentais l’air sec et le léger vent s’infiltrer dans ses interstices. Une sensation désagréable qui me remémorant mes derniers combats, le vent soulevant la poussière qui s’incrustait dans mes poumons gênant ainsi ma respiration tout comme ce fut le cas sur le Mont Infinité. J’avais aujourd’hui l’opportunité de participer à la formation de la génération suivante, qui je le crains, allait hériter d’une situation aussi mauvaise que celle que dans laquelle nous sommes nés et que nous avons vu évoluer. On ne m’avait pas donné beaucoup d’informations, si ce n’est que ce serait Snow, un Samouraï, qui gérait cet atelier. J’avais déjà vu cet homme… étrange, dont se dégageait une aura particulière. Lorsque je l’avais rencontré pour la première fois, il y a quelques années de cela, j’avais senti son odeur si particulière, celles que les gens de notre espèce possédaient. Il avait vécu les horreurs de la guerre et la cruauté des hommes. Personnage étrange, j’avais saisi l’opportunité de pouvoir travaillé avec lui, par curiosité principalement, mais également de pouvoir former les jeunes et peut-être inculqué à quelques-uns des valeurs qui étaient trop peu présentes chez les Shinobis.

J’espérais que nos valeurs et nos idées de la stratégie et de la tactique sont similaires, sinon le cours se révélerait être long. Mais, j’avais espoir que au contraire en sortant de cette salle j’aurai moi-même appris de nouveaux concepts, qui peut-être me permettront de sauver des vies et de terrasser nos ennemis.

Alors que je pensais avoir pris de l’avance, je me rendis compte en entrant dans cette salle de la réputation de ce professeur. Reconnaissant bon nombre de Chunin ainsi que certains Genin, je fus surpris par le nombre de personnes qui y étaient présents. Des figurines et des maquettes étaient disposées sur des tables, elles-mêmes disposées dans la salle à distance égales. A la théorie allait donc s’allier pratique. En voyant la définition de la Stratégie et de la Tactique sur le tableau, je ne pus m'empêcher de laisser s'échapper un petit soupir imperceptible, non pas que je trouvais ça idiot, mais plutôt que cela me rappelait le temps passé à l'académie. En arrivant au niveau de Snow, je lui fis un signe de tête et me plaça à ses côtés, sans m’attarder en bavardages inutiles. Je comprendrai là où il veut mener son cours et aviserai en fonction de ses décisions, n’étant qu’un « assistant ». N’ayant jamais enseigné, je ne possède pas son expérience et lui laisse donc mener sa classe comme il le souhaite. J’attends donc là, observant cette masse informe et bruyante que Snow ne lance les hostilités.

Dire qu'autrefois, lorsque Snow devait s'atteler à l'apprentissage de la stratégie et de la tactique, c'était sans aucun doute la matière qu'il détestait le plus. Les concepts et les idées, il les saisissait sans le moindre mal, cependant retenir la totalité des clans, leurs capacités, les traditions militaires des différentes régions, c'était une autre paire de manche et il avait encore en mémoire autant les heures de lectures que les coups de bâtons que lui donnaient ses maîtres. Lorsqu'il était lui-même à l'apprentissage, il était dans une armée de Nukenin, une organisation dont le nom est probablement aujourd'hui oublié, mais qui aura pourtant réussi l'exploit de gagner une bataille à 1 contre 4. Le genre d'exploit qui méritait les éloges, si seulement il fut du côté des légitimés de la guerre et de la loi en ce temps. Or, l'expérience de cette guerre, puis les suivantes à Tetsu, lui auront apprit que la science de la guerre n'était pas qu'une affaire de définition et de placement de troupes, ni même de leur mouvement, ou de leur ravitaillement, ou encore de l'espionnage, mais aussi, de la psychologie des soldats, du moral des troupes, de leur santé, et de leur entrain au combat.

Snow n'allait pas faire le récit de ses combats d'antan pour prouver son expérience à ses élèves du moment. Ce n'était pas le genre de cet homme, la gloire et la reconnaissance, il la laissait à ceux qui les quêtaient pour se consacrer à des formes plus concrètes de la vie selon lui. Il est assuré de ce qu'il disait, pour la simple raison que s'il ne savait pas, il se taisait et que s'il doutait, il se taisait encore. Cela évitait de dire des bêtises. Il n'y avait pas tant de sévérité, que ce fut dans son regard et dans son attitude plus générale, mais il était néanmoins ferme d'apparence, une fermeté qu'il savait dosé avec la justesse, la justesse étant la première qualité de tous les meneurs, de tous les hommes. La justesse, c'était la perfection que la plupart recherchait sans vraiment parvenir à en définir les contours, et bien que ses études et son expérience le rapprochait certainement d'une justesse vraie, il avait, comme il le savait, encore beaucoup à apprendre lui-même.

Il se contentait d'une aimable salutation à l'assistant qu'on lui fournissait pour cette occasion, sans en faire trop, il laissait échapper un sourire de bienvenue pour vite se consacrer à l'essence même de cette journée. Son cours de stratégie et tactique militaire. Il reconnaissait certains de ses élèves dans la salle, mais pas tous, il n'allait pas de toute façon commencer à faire des préférences en accordant plus d'attention à certains que d'autres. il souhaitait allier la sobriété et l'élégance, pour inspirer le respect dû à un meneur, un chef, et cela se traduisait tant dans la douceur de ses mots que la grace de ses gestes. Comme Sun Tseu le pensait, un chef de guerre a une armée, dans cette armée il y a 1000 soldats, le chef a donc 1000 enfants. Tous ces hommes devaient comprendre, que c'était avant tout et surtout par l'exemple que l'on était suivit, un chef, devait être capable de ce qu'il exigeait de ses hommes, ni plus ni moins, sinon alors il ne pouvait que demander, et ses hommes seraient alors en droit de refuser. Une subtilité par toujours simple à entendre qui avait pourtant l'importance de son poids dans le moral des soldats sous sa coupe.

-Je remarque certains d'entres vous, qui ont eut le loisir d'observer les cours sur l'OPRD. Nous n'aurons que peu de théorie aujourd'hui je vous rassure. Je voulais vous mettre en situation réelle, mais on m'a répondu que le sang des soldats coûte chère. Finit-il sa phrase sur le ton de la plaisanterie avant de reprendre plus sérieusement. C'est pourtant une réalité. Le sang de vos hommes, c'est le sang de vos armées. Si l'on perds les deux tiers de ses troupes pour une victoire, il devient bien difficile de suivre les batailles suivante. Ainsi des victoires se transforment rapidement en désastre. Il ne suffit pas de gagner, il faut le faire en économisant ses forces. Pendant des siècles, les shinobis se sont battus par petits groupes d'escouades, mais les temps changent, les armées se complexifient et nous tournons petit à petit vers des combats de masse. L'histoire en a retenu assez peu, mais il y en a eut. Je suis là pour vous apprendre, si tant est que ce soit possible, à commander non pas une escouade de trois hommes, comme des élèves, ou de vingts hommes comme pour les opérations en profondeurs, mais des armées. Manier 1500 hommes, ce n'est pas la même chose que 20.

Après s'être approché de la table tout en continuant de parler Snow désignait les pièces de temps à autres du doigt.

Vers la carte de Taki no Kuni

-Vous avez face à vous sur cette table des pions que vous reconnaîtrez aisément, cette carte représente Taki no Kuni. Vous pouvez observer sur celle-ci que les forces Kumojin ont déjà prises la ville portuaire de Marutagoya. Un grand avantage que je vous donne, car faire une débarquement n'est pas si simple, le Shukaï a le loisir de le remarquer il y a peu. Chaque pion, représentant un clan, qu'il soit de Shukai ou de Kumo, représente également l'équivalant une division. Pour aujourd'hui nous estimerons qu'une division équivaut à environ 1000 hommes, ce qui n'est pas tout à fait le cas, selon les traditions militaires ou les pays, cela comprenant les guerriers, mais aussi la logistique, le génie, l'état major et l'intendance, et l'accompagnement médical, ce qui réduit approximativement les forces combattantes à environ 700 hommes au sein d'une division. Des détails qui pour le moment, je le sais ne vous parle pas tellement, mais cela aura son importance le moment venu. À cette échelle pour le moment, ce n'est que de la stratégie, alors laissons de côté la tactique. À Itabei, vous pouvez observer des forces Shukaijin de réserve, et notamment des troupes de garnison civiles en plus des divisions de Shinobis, car ils entraînent là-bas des soldats qui ne possèdent pas de chakra, en utilisant leur nombre et de l'équipement conséquent. Ensuite, nous avons dans la forêt de Takitsubo une importante armée en attente très proche de vous. deux tiers se trouvent à Itabei et un tiers dans cette forêts. Les autres villes peuvent fournir des renforts, mais ils mettraient beaucoup de temps pour arriver à temps en cas de bataille. Pour vous faciliter le cours, nous dirons que ces armées, comme vous le voyez, sont homogènes et donc composées de chacun des clans que possèdent les belligérants. Cela fait beaucoup d'informations à ingurgiter je le sais, mais vous devrez vous y habituer, car c'est le rôle du meneur de tout savoir, et d'agir en conséquence. Votre mission est bien entendu l'invasion et la soumission de Taki. Je jouerais le Shukaï pour la simulation. Ma question est la suivante, selon cette carte, avec vos troupes deux fois inférieurs, quel premier déplacement, quelle est la première décision que vous prendriez. Et bien ? Souhaitez exécuter une manœuvre ? Renforcer votre position sur la ville portuaire ? Piéger ? Espionner ? Saboter ? Opération de profondeur ? Je vous écoute, qui se lance ? Si vous avez des questions sur l'état du front ou des troupes, n'hésitez pas, pour prendre une décision sûre il faut savoir où l'on va.

Snow attendit un certains temps, mais n'obtint pour réponse qu'un profond silence. Il ne semblait pas tant surprit que cela, les Shinobis étaient tous de formidables guerriers individuels, mais la stratégie militaire d'envergures exigeait d'autres qualités qu'on ne leur avait jamais enseigné. Il aurait tout même espéré une tentative, et il tournait le visage vers son assistant un bref instant, lui faisant un petit sourire, l'air de dire "c'est pas bien grave va". Snow délaissait la table de jeu en face de lui, et redressait enfin le regard vers tous ces élèves complètement dubitatif. Il se sentait quelque peu responsable, il ne pouvait pas blâmer que ses élèves, mais aussi lui-même, si on ne le comprenait pas, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui et ce fut que sa pédagogie était défectueuse. Il ornait dès lors un sourire compatissant envers ses élèves, comme pour les rassurer. Puis il reprenait.

-Je vois que manier une armée vous semble bien plus compliqué que de lancer un jutsu. Nulle honte à ressentir, tant que l'on ne cherche pas à se complaire dans son ignorance bien sûr. Il faut croire que je ne suis pas aussi bon enseignant que j'aurai aimé le croire. Finit-il sa phrase sur le ton de la plaisanterie.

Il se tournait et alla s'asseoir au bureau, qui se trouvait en bas du tableau où il avait écrit la différence entre stratégie et tactique. Une un fois installé, il se demandait comment il pourrait intéresser ces jeunes gens sans les voir plongé dans le silence encore une fois. La mise en situation était pourtant bonne. Mais il fallait croire qu'il y avait trop d'informations pour qu'ils puissent suivre. Alors il décidait de faire quelque chose de plus "humain", de plus personnel. En évoquant une bataille qui a bien eut lieu et à laquelle il avait participé, il y a longtemps, d'en étudier le déroulement à force d'anecdotes et de questions réponses qu'il ferait avec les élèves.

-En l'an 3 s'est déroulé la première véritable bataille de masse des Shinobis. Pas une rixe entre clans, pas une escarmouche d'une vingtaine de shinobis. Une vraie bataille. On a appelé cela la bataille des trois. Et j'y étais... Vingt milles hommes se sont affrontés ce jour-là.

Snow ne confiait pas qu'il s'agissait de sa première bataille à lui aussi. Cependant il devait alors faire une confidence aux élèves, qui aurait alors le loisir d'être d'autant plus intéressé ou le dénigrer. Un sujet difficile pour lui, qu'il parvenait pourtant à évoquer comme s'il en fut tout à fait à l'aise.

-Elle opposait Kumo, sous le Shodaime Raïkage, Kadoria Urio, Kiri, sous le Nidaime Mizukage Kitase Shinichi, et enfin l'organisation Nukenin An'teï, sous les ordres des quatre Fléaux, Jisetsu Gabushi, Samidare Teichirô, Seki Raiken et Natsumi Haru. J'étais alors dans le camps des Nukenins. Kiri avait prévu une opération amphibie sur les plages de Hi no Kuni, mais Kumo en avait été informé et aura décidé d'aller à sa rencontre tandis que le An'teï décidait d'intervenir pour les empêcher de se battre. Pendant ce temps, à Konoha, qui avait convié tous les villages à un examen commun, vu que seul Suna s'était présenté à l'invitation. Je vous laisse imaginer pourquoi ce fut précisément ce moment qui fut choisit par Kumo et Kiri pour s'affronter...

Snow voyait certains visages s'éveiller, l'histoire d'une bataille légendaire était bien plus séduisante que des pions à placer sur une carte, il fallait le concéder. Mais du moment qu'ils y apprenaient quelque chose, cela convenait à Snow. Il reprenait calmement, sans prendre en compte les onomatopées d'étonnement de certains.

-Je n'étais qu'un capitaine de peloton à ce moment, qui avait vingt hommes sous son commandement. La bataille a débuté à l'aube. Dans la forêt et sur la plage qui la bordait à la fois.

Entre quelques regards lancés sur son bouquin, Nako ose regarder ce qui l'entoure. Elle ne reconnaît que très peu de monde, tous ne sont que des personnes qu'elle a croisé à l'académie, elle en connaît plus ou moins, les seuls qu'elle reconnaît était des shinobis qui venaient parfois entraîner les jeunes recrues, ce n'est pas réciproque, il y en a tellement en même temps, surtout en ce temps de guerre. Quelques-uns lui sont inconnus, cet homme par exemple qui sert d'assistant au professeur Snow, c'est la première fois qu'elle le croise, du moins, dans ses souvenirs. Après elle est sortie récemment de l'académie, on ne peut pas dire que ses souvenirs datent, mais vraiment, malgré ses tentatives de participer aux cours du stratège, jamais elle n'a vu cet homme, pourtant, elle devrait s'en souvenir : ce kumojin a les yeux d'un rouge assez inquiétant, pas inquiétant du style "boooouh il fait peur", mais inquiétant pour la santé du concerné. D'habitude, le combo cheveux blancs et yeux rouges est un mauvais signe pour un shinobi, albinos, il serait très fragile physiquement parlant, du moins, il est déjà très sensibles aux rayons du soleil - il ne faut pas exagérer non plus, ce n'est pas un enfant de la lune - et aux lumières fortes au niveau des yeux. Au niveau de la peau, son hypothèse de l'albinisme est un peu mise à rude épreuve : sa peau n'est pas blanche, mais on ne peut pas dire qu'elle soit très colorée, enfin, tout ça pour dire qu'elle n'a jamais vu ce shinobi dans cette académie et qu'elle se rappellerait si jamais elle avait vu ce visage une fois dans sa vie, surtout qu'il n'a pas l'air très sympathique si on se fie à la forme de son visage.

Puis, Snow prend la parole ... elle n'a pas compris grand chose tant ses explications étaient longues et détaillés, sans doute un peu trop. Nako ignore si c'est parce que le stratège parle beaucoup trop vite, que son niveau en stratégie est minable ou bien qu'elle soit stressé par la présence de tant de jonnins au mètre carré de cet endroit - ou bien choquée que quelqu'un comme Snow fasse une blague de ce genre - , mais elle n'arrive qu'à noter sans comprendre grand chose. Elle comprend ces premières explications, que si on perd beaucoup d'hommes pendant une seule bataille, on aura du mal à terminé la guerre, du moins, pas entre quatre planches. Elle comprend aussi que, petit à petit, des combats de masse commencent à se faire de plus en plus fréquents, d'où la nécessité de devoir former des meneurs pour diriger les groupes de personnes. Mais dès qu'il a montré la carte sur laquelle il y a posé quelques pièces auparavant, il explique la situation dans laquelle se trouve le village de Taki no Kuni sur cette simulation, et si les explications sur les pièces sont compréhensibles, autant dire que le reste est bien trop d'informations à retenir. Elle n'est même pas arrivée à tout noté tellement les informations ont fusé à une vitesse pas possible, cela se montre bien plus dur que prévu, après Nako s'en doutait, c'est son premier jour en tant que shinobi de cours, sans doute que le niveau n'était pas le même avec les recrues. Il faut dire que ça calme, et pas qu'un peu. Après avoir expliqué la situation, Snow attend une solution de la part de ses élèves, il n'a rien eu. Nako était d'avis à renforcer la défense du village et envoyer des espions voir comment réagit le Shukaï ... mais parler seule devant tant de gens haut placés ... quelle pression !

Finalement, Snow se résolut, rien n'avait compris son cours et tous avaient peur de donner une solution qui n'était pas vivable ou trop stressé pour parler seul devant tout le monde, Nako est dans les deux cas. Finalement, après leur avoir dit que ce n'est pas grave qu'il n'obtient aucune réponse et qu'il n'y a nulle honte à avoir - et une plaisanterie en plus qui casse encore plus l'image sérieuse qu'avait Nako du personnage -, il finit par s'installer devant le tableau, malgré ce qu'a dit le samuraï, l'archère se sent un peu honteuse de ne pas avoir répondu. Pourtant, elle connaît son niveau, elle sait que ce n'est pas son plus grand atout la stratégie et la tactique, elle s'y connaît pour lorsqu'il s'agit d'une petite équipe, voire individuellement, mais il semblerait que ce soit bien plus dur qu'avec une armée, ce qui est nettement compréhensible. Du coup, qu'est-ce que Snow va faire ? Sans doute changer son cours du coup, finalement, Nako n'est pas sûre de voir de la pratique, mais tant pis, tant qu'elle apprend quelque chose, elle ne se plaindra pas.

Le samuraï finit par raconter le déroulement d'une des batailles auquel il a participé, la première bataille de masse de Kumo d'après lui. Cela se passait en l'an 3, soit peu après la création du village, la Seki avait à peine cinq ans à l'époque, elle se rappelle juste que sa mère était partie là-bas, son père étant considéré à l'époque comme infirme a dû rester, un shinobi avec un seul bras n'est pas très utile, encore heureux qu'il ait trouvé un moyen de remplacer son bras manquant depuis le temps. Sa mère ne lui a jamais dit comment ça s'est passé, sans doute parce qu'elle était trop jeune à l'époque. Bah, ce n'est pas si grave, car maintenant, c'est Snow qui en parle. À vrai dire, elle voudrait bien connaître dans quelle situation sa mère a combattu, et puis, comme ça, elle apprendra plus de choses que prévu. Elle tourne la page de son livre, puis commence à écrire ce que dit Snow, elle compte bien se souvenir plus tard comment s'est passée la première guerre de Kumo, au moins pour avoir une base qu'elle pourra modifier pour l'avenir, même si les clans de Kiri et ceux de Shukaï sont très différents. Ce n'est pas pour copier, mais pour avoir une idée de comment organiser une stratégie et une tactique, ça peut toujours servir, et puis, il faut bien ça pour progresser petit à petit. Bien sûr, elle commence à noter quelques questions qu'elle posera plus tard, lorsque le samuraï demandera s'il y a des questions, ce serait dommage de le couper dans son élan.

Maintenant que l'attention des élèves était acquise, Snow ne pouvait plus faire marche arrière. Il prenait une profonde inspiration, et portait ses yeux vers le vague, ainsi comme il arrivait souvent lorsqu'un homme retrouvait ses souvenirs et en faisait le récit. La première bataille qu'il eut faite, n'était pas un souvenir joyeux, et de pouvoir en parler n'était pas la preuve d'un courage ou d'une force d'âme, mais de la gravité qui résultait de l'accoutumance à la violence. Il était certes moins joyeux, le sujet ne se prêtait pas aux blagues tant cela aurait de mauvais goût. Il restait toute fois léger, pour que son discours reste cohérent et puisse apporter une expérience notable aux Shinobis qui devaient l'écouter. Les images lui revenaient successivement, parfois dans le désordre, et il se préparait déjà à être stoppé par quelques questions. Toute fois il savait le récit long et pouvant être éprouvant, autant pour lui que pour eux, bien qu'il n'y omettait aucun détail de ce qu'il y avait et ressentit.

-Kiri prévoyait de débarquer sur la plage de Hi no Kuni, mais Kumo ayant été au courant, quittait le terre de Kaminari pour les intercepter. Le village de Kumo n'allait pas frapper directement sur la plage en revanche, et attendre que les Kirijins s'enfoncent un peu dans les terres, tout simplement parce qu'affronter les shinobi de l'eau à proximité de l'océan aurait été une folie, il fallait les affaiblir avant de les repousser au-delà du rivage. Le An'teï arrivait par l'ouest, suivant le chemin de la forêt pour masquer son arrivée. Les fléaux du An'teï avaient décidés d'attendre que l'affrontement commence, afin que les deux villages s'affaiblissent mutuellement et que cela compense l'équilibre des force en sa défaveur. En effet, le An'teï se battait alors à un contre quatre. À l'aube, on entendait déjà les explosions des combats à des kilomètres. Les Kirijins furent bien interceptés dans les terres, et subirent un pilonnage des Bakusho violent, mais insuffisant pour les faire reculer. On se suggérait que les murs de glaces des Samuis suffisaient à les contenir.
Mon escouade était dans la forêt à ce moment, avec quelques autres. Nous nous pensions dissimulés, et nous l'étions, mais nous nous sommes alors aperçus qu'une division Kirijin nous fonçait dessus, alors que les nôtres à l'arrière leur fonçaient eux-même dessus. Apparemment les deux villages furent prévenu in extremis de notre arrivée. C'est là que la mêlée a commencé. Autour de nous, soit 20 hommes répartis en cercle se dressait un dôme d'invisibilité que mon commis avait la capacité de concevoir. Nous ne pouvions en sortir et il ne nous protégeait de rien si ce n'était du regard. Mais aucun de mes hommes n'avait la capacité d'élever une protection suffisante pour nous tous, nous étions faits pour l'assaut, pas la défense. Nous nous tenions prêts, fermes sur nos appuis, tapis dans la fougère comme des bêtes, et retenions jusqu'à nos battements de cœur, du moins nous l'imaginions. Les cors tintèrent de nouveaux cette fois de devant et de derrière nous, la bonne nouvelle étant que l'un d'eux était l'un des nôtres. Les cris suivirent. Les cris de guerre, Sogo, un de mes hommes sensoriels me souffla la direction des assaillants. Nous étions chargés par l'avant et par l'arrière. Par nos troupes et des troupes ennemies. "Ok ! Commis, tu fais sauter l'invisibilité dès que l'ennemi entre dans nos lignes et la fête commence. Tenez-vous prêt, c'est l'heure d'être des hommes !" C'est l'ordre que je donnais tandis que je dégainais l'épée pour me préparer à les accueillir. Chacun de mes hommes sortit son arme, se prépara à façon, comme Sogo, qui gardait les mains jointes en se concentrant sur le dôme d'invisibilité. Nous étions tournés vers l'ennemi. À travers la brume du matin et les arbres, nous discernions une troupe de Kirijin, certains sautant d'arbres en arbres et d'autres courant entre eux. Derrière eux, les arbres dissimulaient quelque chose d'encore plus important, mais derrière nous aussi, je pouvais le sentir sur le sol qui tremblait. L'adversaire ne nous atteignit pas le premier. Les loups de Teichirô, qui nous avaient parfaitement sentit, à l'odorat sans doute, bondissaient au-dessus et parmi nous en exprimant la hargne dont ils savaient faire preuve. J'étais perdu. Autour de moi, la terre et l'herbe volaient. J'entendais le choc des armes, des coups, et même des corps. Je m'efforçais d'éviter les corps, je devais regarder devant, en haut, derrière, je devais regarder partout. Devant sauter d'un pas de côté pour éviter un arbre en flamme qui s'écroule. Frappant à l'occasion un ennemi en combat ou en déplacement, si nombreux sur un si petit terrain que savoir qui était son ami devenait difficile. La mêlée des Kirijins était accompagnée des alligators de Sensoo Kiru, le second du Mizukage, sans les loups nous aurions terminés déchiquetés. Les bêtes étaient sans conteste les plus féroces et déterminés d'entre-nous, ceux qui tombaient sur l'une d'elle désespéraient avant que le choc ne commence, du moins s'il y avait le temps de le voir venir... Je ne savais plus où étaient mes hommes dans ce chaos et je ne les cherchais plus. Tout le monde gueulait, donnait des ordres, appelait à l'aide ou agonisait. Jamais de ma vie, je n'aurais entendu autant de nuance de hurlement possible... Soudain, je pris un jet de flamme qui me projeta contre un arbre, la cuirasse que je portais m'avait protégé, mais je sentais les vêtements bouillant sur ma peau et mon dos qui me faisait mal. Je tentais de me relever alors que mon adversaire me fonçait dessus en courant pour me percer avec une épée deux fois plus grande que lui, le regard animal et avide de mon sang. Je n'ai pas vraiment réfléchi, j'ai esquivé pour qu'il plante son arme dans l'arbre et j'en ai profité pour lui trancher la tête. C'était comme ça durant une bonne heure pour nous tous. On se baladait dans le champ de bataille, en esquivant et trébuchant et frappant, au milieu des flammes, du vent, de l'eau et de la terre, au milieu de tout ce que les shinobis et leurs pouvoirs peuvent engendrer de laid et mortel. Avec leur pouvoir les shinobis avaient mille façon de tuer, on les voyait toutes sur un champ de bataille. Celui-ci crachait du feu, celui-là utilisait son sang, cet autre de la glace, cet autre ses propres os. Les corps s'accumulaient et nous sentions autour de nous que le combat se faisait moins intense. Un cor du An'teï sonna deux fois à l'arrière, c'était l'ordre d'un repli sur lui, tous nous nous y dirigions sans attendre. Les Kirijins ne nous auront pas poursuivis sur l'instant. Les loups restaient pour les contenir. Les cadavres, et particulièrement ceux des loups et des alligators rendaient le déplacement difficile et aller d'arbres en arbre faisait de nous des cibles faciles pour les jutsu à distances. Je retrouvais seulement deux de mes hommes et hormis les survivants, un seul groupe de 20 qui n'avaient pas encore eu d'affrontement nous attendait. Celui-ci mené par un capitaine que je ne connaissais que de visage. Il nous trouva épuisés, maculé de sang, couvert d'entailles, de plaies, de brûlures et de bien d'autres blessures...

C'était déjà un bien long récit, qui était pourtant tout à fait réel. Stratégiquement parlant, on pouvait remarquer les choix d'approches des villages, avec Kiri qui investissait les terres, mais Kumo surtout qui préféraient les attirer loin de l'eau, car tous savaient que cela leur donnerait un avantage, et le An'teï qui préférait quant à lui dissimuler ses troupes dans la forêt pour conserver l'effet de surprise et compenser son manque de troupe. C'était la rencontre entre des troupes de mêlée, du corps à corps qui fut décrite, sans doute parmi les plus sanglantes durant un champ de bataille. Il y avait également l'usage des invocations qui y avait du sens, car sans elles les hommes seraient beaucoup plus faible. Snow allait en venir à la suite, qui serait encore moins joyeuse et héroïque, à moins que des questions ne se fassent entendre.

Snow continue son récit, parlant de la partie la plus déstabilisante lors d'une bataille, celle du combat rapproché entre les deux camps, celui de Kiri et celui de Kumo, cette partie a l'air d'en avoir découragé plus d'un. Nako se doutait que ça n'allât pas être un récit joyeux, on parle d'une bataille de masse après tout, pas d'une histoire qui finit bien. Il faut s'attendre à ce que des gens meurent de la pire des façons, qu'il y aura des masses de morts. Ce récit commence par la stratégie qui a été mise en place : rester loin des plages, affaiblir Kiri et les repousser là d'où ils viennent, une approche défensive qui avait l'air de marcher sur le papier, la pratique a l'air d'être autre chose. Il semblerait que l'organisation Nukenin ne fasse pas partie du plan initial de Kumo, Snow affirmait qu'ils ne seraient arrivés qu'après l'affrontement commencé afin d'avoir plus de force par rapport aux autres. Les Bakushô ont tentés de pilonner les kirijins pour les repousser, malgré leur pouvoir pourtant très destructeur, il semblerait que Kiri ait réussi à protéger les siens grâce au pouvoir des Samuis. L'escouade de Snow, lui, attendait dans la forêt, protégée en quelque sorte par un dôme qui les rendait invisibles, mais hormis ça, aucun d'eux ne semblent être capable de créer une protection. Une composition assez dangereuse donc pendant une bataille, mais il semblerait qu'ils ne souhaitent que se lancer à l'offensif, histoire de faire le plus de victimes sans doute. Leur rôle est donc de servir de piège, un rôle assez mineur donc, sans doute était-ce les débuts de Snow ou qu'il est venu que très récemment.

Tout semblait se poursuivre selon le plan de Snow jusqu'à ce qu'arrive les loups de Teichiro, l'un des quatre fléaux venus aider les kumojins, ces bêtes avaient réussi à repérer l'escouade de Snow grâce à leur odeur, les avaient esquiver et c'était lancé contre les kirijins, après, ça devient un peu confus, sans doute est-ce que ça l'était pendant le combat contre les loups. Snow n'arrivait qu'à entendre des bruits, des voix qui commandent et appellent à l'aide, le choc des épées, en entendant ce passage, beaucoup de personnes semblent ne plus trop vouloir continuer le cours, la Seki, elle, veut toujours en savoir plus sur cette bataille, elle note absolument tout. Dans ce passage, on aurait pensé que Snow était un peu perdu, était-ce sa première bataille à lui aussi ? Il détaille aussi comment il a dû esquiver les corps qui tombaient ainsi que les arbres qui suivirent ces corps, il continue en expliquant qu'en plus des loups, il y avait des alligators - sacrée bataille tout de même -, d'après lui, c'était les animaux les plus féroces ennemis de ce combat, heureusement que les loups ont pu les protéger de ces sauriens. Puis, il parle d'un affrontement, que son armure a pu le protégé d'un jet de flammes tandis qu'il se faisait expulser par ce dernier, il faisait donc face au propriétaire de ces flammes, un homme avec une épée deux fois plus grande que lui qui n'a pas fait long feu face au samuraï. En entendant le cor, le reste de l'escouade de Snow se replie, il ne restait que deux personnes qui étaient encore sous les ordres de Snow, le combat a dû être dur pour le reste de l'escouade, et ils se sont retrouvés avec une escouade n'ayant pas encore combattu et un capitaine qu'il ne connaît que de visage. Il fait une pause, attendant les questions qui doivent sans doute arriver, ça tombe bien, vu qu'il y a moins de monde - la plupart sont partis pendant le récit de Snow -, elle se sent moins oppressée, donc elle peut poser des questions.

- J'ai quelques questions Snow senseï, est-ce que c'était aussi votre première bataille ? A vous entendre parler, on aurait cru que c'est la première fois que vous diriger des hommes pendant une vraie bataille.

Elle jette un rapide coup d’œil à ces notes, puis reprend.

- Ensuite ... comment Kumo a-t-il été mis au courant de l'opération amphibie de Kiri ? Et quelle stratégie a été mis en place pour chaque escouades pour repousser Kiri ? Vous nous avez dit que les Bakushô bombardait les kirijins depuis leur arrivé et que votre escouade était placé ici pour tendre un traquenard dans la forêt, mais qu'est-ce qui a été prévu en plus ?

Snow conta son histoire à un rythme assez lent pour que ses élèves aient le temps de l’assimiler sans décrocher. Il parla sans discontinuer jusqu’à qu’une jeune femme – une genin sauf erreur de ma part – n’ouvre le bal des questions. Une chose cependant me surprit : presque la moitié de la classe s’était levé pendant que Snow parlait et en était sorti. Je fus surpris de voir un tel comportement qui pour moi semblait être parfaitement irrespectueux et incorrect, mais Snow ne sembla pas surpris et ne daigna pas leur adresser un regard. Les règles de bonnes conduites, en plus d’avoir changé, s’étaient également assouplies, même si je n’en voyais là pas l’utilité. Mais je me ravisai d’agir en me disant qu’au final, ces jeunes se punissaient eux-mêmes, en manquant ainsi des cours qui pourraient un jour, leur assurer une promotion ou plus important leur sauver la vie ainsi que celle des membres de leur bataillons.

La jeune femme – qui comme elle ne se présenta pas devait connaître son professeur et inversement – demanda à Snow si c’était sa première bataille, ce à quoi il répondu par l’affirmative. Elle jeta ensuite un coup d’œil à ses notes puis posa diverses questions et je décidai donc de prendre l’initiative de lui répondre. Je fis un pas en avant puis commença dans un premier temps à me présenter.

« Si vous me permettez, professeur Snow, je vais répondre aux questions de votre élève. »

Je la fixai alors du regard.

« Je m’appelle Izaya et suis Jonin. J’ai moi-même participé à cette guerre quand j’étais jeune, en tant que simple soldat à la différence de votre professeur. Pour commencer, Kumo, grâce à son réseau d’espionnage, est parvenu comprendre quel était le plan de l’ennemi avant qu’il ne le lance en action. L’information dans ce cas nous a permis de nous préparer efficacement et comme pour tout le reste, une bonne stratégie d’écoule d’une bonne prise de décision qui ne peut se faire sans informations. On voit bien dans le discours de Snow, que les différents camps ont essayé de s’adapter au terrain et à leurs capacités pour adopter le meilleur plan d’attaque, ou de défense. »

Je marquai une courte pause et balaya dans un même temps la salle du regard. Puis recommença mes explications en les ponctuant de gestuelles afin de les rendre plus vivantes.

« Pour repousser les escouades de Kiri, une stratégie assez classique a été mis en place. Tout d’abord, de petites escouades, composé de trois à quatre ninjas dont un minimum était de type sensoriel, avaient pour missions d’observer les mouvements des ennemis afin d’ensuite partager ces informations avec l’arrière. Ensuite, les défenses Kumojins s’organisaient en fonction de ces informations pour répondre aux attaques. Des bataillons préconçus pour être équilibré étaient ainsi dispersé en plus ou moins grand nombre, tout en veillant à ne pas laisser d’ouverture dont l’ennemi pourrait profiter pour contourner le front. Ainsi, Des Sekis se chargeaient de la défense tandis que les Bakushô bombardait le terrain afin d’en garder le contrôle ou de faire bouger les positions ennemies. Les kadorias pouvaient tout autant servir en défense qu’en attaque et les Monjara étaient concentrés en attaque. Ainsi, chaque bataillon se composait en général de plusieurs membres de clans afin de former des groupes équilibrés et solides. Bien évidemment, d’autres choix de combinaisons étaient possibles, et d’autres ont été utilisés, mais ce sont là les principaux. Lorsque cela était possible, des embuscades étaient tendues contre les bataillons isolés, mais le principal était de garder un front stable afin ensuite d’y prendre l’avantage plutôt que de se risquer à créer des points de faiblesses. »

Ainsi je finissais mon explication. Je n’étais en aucun cas un maître en matière de stratégie et de tactique, mais comme tout bon Jonin, je m’étais informé en la matière et avait lu les ouvrages de références. Ainsi j’en connaissais les principes ainsi que les exemples connus dont on se sert pour éduquer les plus jeunes.

« Avez-vous d’autres questions ? Vous ou quelqu’un d’autre d’ailleurs. »

Snow n'en voulait pas aux élèves sortant. Un long récit de bataille pouvait ne pas paraître fort intéressant à de jeunes oreilles ou des officiers qui ne tenaient guère à se replonger dans un passé si lointain. Ceux qui restaient auraient la fin et feraient de ces informations ce qu'ils en voudraient. Quelques questions venaient cependant, preuve que tous dans la salle n'étaient pas complètement désintéressés parce que venait de dire le samouraï blanc. Il se stoppait et regardait notamment vers la jeune femme qui se prononçait. Les questions étaient pertinentes, bien qu'elle semblait les annoncer timidement. Snow eut alors le regard désolé, car à cette époque, n'étant pas membre d'un village et simple capitaine, il était loin d'être dans tous les secrets des hautes sphères. C'est là qu'intervenait son assistant qui lui demandait de prendre la parole, ce que Snow acceptait d'un hochement de tête, prêt à reprendre quoi que ce soit de faux si cela arrivait, mais cela n'arriva pas.

Les réponses de Izaya étaient tout à fait juste et Snow ne voyait pas grand chose à y rajouter sur le moment. Il était certain que les villages s'espionnaient et cela depuis leur existence même. Les informations avaient filtrés par on ne savait quel prodige, mais ce n'était pas si étonnant que cela. La An'teï, dont trois des maîtres étaient des anciens seconds de Kage, avait fait sa spécialité de l'information. On ne pouvait que croire, lorsque l'on entendait que les villages en savaient toujours plus qu'ils ne voulaient bien le dire, d'autant que cette époque était l'âge balbutiant de la création des villages. Tout n'était pas aussi rodé qu'aujourd'hui, on découvrait de nouvelles formes de guerre, de nouvelles politique, et un échiquier nouveau se mettait en place. Son explication de la méthodologie tactique employée sur le champ de bataille était correcte et correspondait à ce qu'il avait vu, aussi n'ajoutait-il rien à cela. Cette partie s'était cependant déroulée loin de lui, qui était bloqué d'un côté du champ de bataille. Il illustrait parfaitement l'usage des capacités claniques en fonction des besoins militaires, quoi que ce descriptif n'esquissait qu'une infime partie des possibilités utilisées par les villages. Izaya terminait en demandant s'il y avait d'autres questions, mais aucune ne venait alors Snow jugeait qu'il pouvait reprendre.

La suite était encore moins joyeuse, et illustrait un des problèmes majeurs dans les villages shinobis, à savoir la loyauté. Si durant cette bataille il n'y eut pas de désertion, ce sont bien les seconds des Kage qui auront au final réclamé la cessation des combats, sous l'impulsion du Fléau Jisetsu Gabushi. Mais avant cela, la bataille dura bien assez longtemps pour engranger des dégâts considérable dans chacun des camps.
Snow reprenait du même ton que le précédent, en tentant de n'omettre aucun détail, si difficile lui fut-il de se le remémorer. La trahison était le pire des fléaux dans la guerre, cela conduisait les gens à ne plus faire confiance, et c'était bien l'une des raisons parmi beaucoup d'autres qui avait conduit Snow à penser que tout le monde pouvait être un traître, pour ne finalement faire confiance en quasiment personne. Les personnes dans cette pièce même, selon lui, ne pouvaient être digne de confiance.

-Nous avions un moment d’accalmie, un moment que les officiers présents comptaient utiliser pour soigner les premiers blessés. Malheureusement il n'y avait aucune section médicale ni aucun hôpital de campagne à l'arrière. C'était Seki Raiken qui en était chargé avec une certaine Naoko à l'époque. Nous avons rapidement comprit que nous avions été trahis car il avait disparu du champ de bataille selon ce qui nous avait été rapporté. Tout le côté sud du champ de bataille était aux mains du An'teï, mais la trahison de Raiken avait prévenu Kumo de nos présences, ils avaient donc soigneusement évité de nous rencontrer pour que nous nous trouvions aux prises exclusivement avec les Kirijins. Les jeu de dupe sont monnaie courante sur les champs de bataille hélas... Après un long moment d'hésitation où nous apprenions qu'au nord et vers la plage devant nous faisait encore rage la bataille, Le silence fut coupé par des explosions sur nos têtes. Des projectiles tombaient sur les cimes des arbres qui déversaient leur bois sur nous. À terre ! À terre ! À terre ! Ne cesse de crier l'autre capitaine, chacun tentant de trouver un endroit à l'abri. Je marchais accroupi pour ma part, la tête toujours en train de veiller les hauteurs. Les flammes, mais aussi de la glace emportaient les arbres et mes camarades au gré du hasard. Je compris que nos ennemis tiraient depuis la plage pour espérer, nous faire, partir. Je cherchais dans le chaos et l'assourdissement le visage du capitaine, mais il avait sauté et il ne restait plus grand chose de lui, je cherchais le sonneur, que je trouvais contre un arbre de dos. En courant comme je pouvais sur le sol tremblant, je lui ordonnais dès que je lui tenais l'épaule de sonner la charge, et il le fit. Je hurlais en suivant, en courant sabre au vol de charger, puis quand j'eus l'attention de mes camarades. C'est charger ou sauter ! Je préfère charger ! N'allez pas croire que cela était du courage ou de l'héroïsme, c'était seulement la seule chose à faire, car si nous étions resté sous le pilonnage nous aurions tous été fauchés, il ne restait donc qu'à s'élancer dans la mêlée pour espérer survire, car un bombardement sur leur propres hommes n'aurait pas été envisageable et à cette distance il leur était impossible de viser au détail. Les loups hurlèrent, chantèrent même quand ils nous vîmes venir comme des furies. Ceux-ci en avaient presque terminés avec les alligators. Narukami une sorte de maître de tribu de loups, de son immense stature, nous invita à chevaucher les loups pour gagner du temps, certains d'entres nous le purent, quant à moi je refusais et restais avec ceux qui ne le pouvaient pas, seul Narukami refusa d'être chevauché. Ils partirent à l'avant en toute fureur, avec ordre de frapper les zones de tires si elles n'étaient pas défendue. Mais avant de pouvoir sortir de la forêt, ils rencontrèrent un groupe de Kaguya. Peu de perte pour nous cependant, ils ne furent pas en mesure de stopper la charge et furent traverser, occasionnant quelques pertes au passage surtout pour eux. Les Kaguya décidèrent de continuer leur route droit devant sur nous, ceux qui étaient restés à pieds. Nous allions presque atteindre la sortie du bois, nous pouvions le voir, mais nous nous entrechoquèrent à quelque mètres de là, avec les rayons du soleil à travers les arbres pour nous guider. Pendant près de 20 minutes, nous nous sommes battus au corps à corps. Ces hommes sortaient leurs os de leur corps et gesticulaient dans tous les sens pour planter leurs adversaires avec. Ils étaient durs comme l'acier de mon armure et de mon épée. Ces hommes étaient d'une férocité aux combats digne d'un ours. Ils étaient vifs, rapides, et surtout à l'inverse de nombre d'entre nous, ils semblaient aimer ce qu'ils faisaient. Il faut savoir qu'il existe des clans qui ont les mœurs guerrières bien plus prononcés que celles des autres...

Alors qu'elle avait posé ses questions à Snow, celui-ci semble hésitant à répondre, mais finalement, c'est son assistant qui prend la parole, le samuraï lui donnant l'autorisation de répondre à sa place. Le nom du concerné est Izaya, il s'agit d'un Jonin ayant participé à la guerre lorsqu'il était jeune en tant que simple soldat. Il explique d'abord que Kumo a pu découvrir ce que les kirijins préparaient grâce à leur réseau d'espionnage, permettant à Kumo de pouvoir organiser une stratégie avant que les shinobis de Kiri mettent leur plan en action. Ainsi, le village a eu l'avantage d'être au courant d'une arrivée par la plage, permettant aux kumojins de pouvoir se positionner en fonction de leur capacité et de leur rôle, par escouade de trois à quatre, tous ayant au moins un membre d'un clan qui participe à cette guerre. Puis les défenses s'adaptent en fonction des informations reçues, positionnant les escouades de sorte à couvrir tout le front sans laisser d'ouverture pour les kirijins. Izaya poursuit en donnant des exemples avec des clans ayant participé à cette guerre, avec les Seki qui se chargent de la défense, les Bakushô qui s'occupent de pilonner les kirijins, les Kadoria qui ont un rôle aussi bien défensif qu'offensif et les Monjara qui sont concentrés en attaque. Il explique que plusieurs bataillons sont composés de plusieurs membres de clans, mais qu'il existe bien d'autres possibilités bien que celles-ci soient les principales utilisées. Il demande ensuite s'il y a encore d'autres questions de sa part, ce à quoi Nako répond avec autant de timidité que la dernière fois.

- C'est tout pour l'instant, merci de m'avoir répondu.

Elle note tout ça dans son livret de notes, puis écoute la suite du récit de Snow. Celui-ci explique que pendant qu'ils sont encore tranquilles, ils s'occupent des blessés, n'ayant ni section médicale, ni hôpitaux, comment ont-ils pu les soigner alors ? Avec du premier soin ? C'est une bonne question, elle la gardera pour plus tard. Il explique qu'à l'époque, se devait être Seki Rakuen et une certaine Naoko qui devaient s'occuper d'eux, mais ils n'ont plus eu de nouvelles de la part du Seki déserteur. Elle ne connaît pas bien son histoire à ce Seki malgré le fait qu'il soit un membre de son clan, elle sait qu'il a déserté, mais ne sait pas pourquoi, elle sait qu'il est devenu un fléau en engendrant chez d'autres membres de son clan, un peu plus vieux qu'elle, un besoin de venger l'honneur qui a été bafoué par ce Seki. Nako était trop jeune pour avoir été proche de lui, même pas elle est sûre de l'avoir vu ne serait-ce qu'une fois, mais elle sait qu'il a été tué après cette guerre justement et que sa tête a fini chez Kadoria Uriô, sans doute l'ont-ils retrouvé et l'ont tué après la fin de celle-ci. Ce passage illustre donc à quel point la trahison peut-être extrêmement punitive pour Kumo, elle note ça dans un coin en évidence pour ne pas l'oublier.

Puis, après avoir compris leur trahison, Snow et ses hommes avaient été mis au courant sur le fait qu'une guerre fait encore rage près de la plage. Ils se retrouvent ensuite juste devant le champ de bataille, manquant de se faire exploser la tête tandis que la végétation alentour furent victime de shinobi spécialisé dans le Kâton et la manipulation de la glace. Une fois sur le champ de bataille Snow cherche le capitaine qui a été tué sur le coup, puis cherche le sonneur de charge qui était dos contre un arbre, le samuraï voulait faire charger tout le monde. Il est vrai que, si les kirijins tentent de terminer les kumojins à distance, il fallait que ces derniers se rapprochent. Après avoir entendu sonner le cor, les shinobis de Kumo déferlent sur les shinobis de Kiri, accompagné par les loups qui les aidaient toujours, terminant les alligators sur le champ de bataille. Certains shinobis pouvaient même les chevaucher, ce devaient être des loups gigantesques ! Snow lui refusait de monter sur un de ses canidés, restant avec ceux qui ne le pouvaient pas, tandis que Kumo semble reprendre l'avantage, mais il semblerait que l'arrivé des Kaguya égalisent les deux camps. Pour le moment, c'est tout ce qu'elle sait, Snow refuse d'aller plus loin pour le moment, c'est frustrant un peu, mais sans doute prenait-il une pause pour se remémorer ce qu'il s'est passé ensuite ... du coup, ce n'est peut-être pas le moment de poser des questions.

La jeune femme ne perdit pas un mot de mes explications et s’empressa de les noter dans son petit carnet. Aucune autre personne ne posa de questions et Snow continua donc son histoire.

Je fus aussitôt transportait dans les paysages défoncés des champs de batailles que j’avais écumé à l’époque, revoyant pleuvoir autour de moi projectiles et autres techniques ninjas. Cette guerre fut l’une des plus sanglantes à laquelle j’eus l’occasion de participer et également l’une de celle qui finit de me convaincre de l’absurdité des conflits armés. Toutes ces vies perdues inutilement. Je n’étais pour autant pas naïf au point de croire que tous les conflits pouvaient se résoudre par la discussion. Les hommes sont bien trop têtus et avides pour laisser de côté leur prétentions. Les politiciens et les chefs militaire n’avaient que faire des pertes, tous ces soldats étaient une marchandise remplaçable et cela faisait également vivre une certaine forme d’économie : l’économie de guerre.

Il était courant que des soldats fassent défection et trahissent ainsi leurs couleurs pour servir une autre cause, ou simplement car la prime était plus grande chez l’ennemi. Certains d’entre eux étaient également de vrais sanguinaires, ne comptant que par le nombre des victimes qu’ils pouvaient ajouter à leur tableau de chasse. Pour autant, ce n’était pas là la nature de la majorité, mais simplement de quelques cas isolés. La majorité silencieuse avait à cœur de défendre leur patrie et une cause qui était selon eux supérieure.

Les kumojins qui avaient tôt fait de prendre l’avantage le perdirent aussitôt quand les Kaguyas firent leur apparition. Ce clan ne pouvait mieux illustrer les sanguinaires dont je parlais plus haut. De vrais psychopathes pour qui la seule valeur était la force et la cruauté. Des kirijins, comme l’on pouvait s’en douter.

J’en vins à me demander, alors que Snow continuait son discours sans marquer de pause, que pensais Snow du fait qu’il se battait aujourd’hui sous nos couleurs. La réputation des samouraïs les précédents, j’avais connaissance des vertus qui dictaient leur conduite. Pour autant, ce dernier me donnait l’impression de quelqu’un d’assez mystérieux, piquant ainsi ma curiosité. Mais ne voulant pas perdre le fil, je mis cette pensée de côté et écouta avec attention la suite de l’histoire.

Le récit d'une bataille suffisait-il à servir de cour militaire ? J'en doutais quelque peu, quoi qu'un exemple fut toujours utile cela ne traduisait en rien la complexité qu'engageait toutes les confrontations armées. Un chef de guerre avait la responsabilité de ses hommes, des vies, et devait porter sur le dos une pression que finalement peu d'individus se trouvaient en mesure d'assumer. Je leur comptais un temps lointain, un temps où l'on affirmait que la grande guerre était terminée et que l'avènement des villages cachés mettraient de l'ordre de le chaos de la guerre clanique. Suis-je lucide ou sinique de penser qu'il s'agissait là de la plus grande supercherie de notre siècle ? Je captais l'attention de certain, entre autre d'une jeune femme qui n'oubliait pas de prendre des notes et de mon assistant de la journée qui semblait se questionner sur certaines de mes affirmations.

Je posais un silence, car je craignais d'en venir à la suite qui n'apporterait finalement rien de concret à l'apprentissage de la stratégie militaire, et décrire les horreurs que l'on voit sur un champ de bataille n'allait pas en rajouter davantage. J'avais toujours la mine douce et le regard pure, voile de façade, masquant les sombres aspirations d'un homme dont l'altruisme nourrissait l'ambition sans borne. J'en avais déjà un peu trop dit sur ma personne par ce récit, car que je fus membre d'une organisation nukenin et ennemi un temps des villages Shinobis était une tâche sur mon parcours que je souhaitais ne pas voir retourné contre moi dans le village qui m’accueillit. Je choisissais donc de glisser vers un autre sujet, afin que ces élèves possèdent un meilleur bagage stratégique tout en conservant une parcelle d'intimité que je ne souhaitais pas briser au contact de n'importe qui.

-Cette bataille s'achevait par le concours des seconds des Kage respectifs de Kumo et Kiri. Sensoo Kiru et Yashira Muhen. Ils furent convaincu par Jisetsu Gabushi, fléau du An'teï, de cesser les hostilités au risque d'un massacre dont aucun des partis ne saurait se relever. C'est ainsi que le An'teï imposait finalement la fin de la bataille. Parce qu'il promettait qu'il n'y aurait aucun vainqueur si elle ne prenait pas fin. Le premier facteur à prendre en compte dans sa stratégie voyez-vous, c'est l'humain. Si le An'teï était tombé sur des monstres prêts à sacrifier toute leur armée, cette stratégie n'aurait pas fonctionné. Il faut savoir ce que l'adversaire veut, quelles sont ses forces et ses faiblesses pour gagner. Un bon général ne s'engage pas dans une bataille s'il n'est pas certain de gagner, à moins qu'il y soit obligé par les événements. Un bon général est le chasseur qui attire sa proie là où il le souhaite.

Je plissais le regard sur certains des élèves, avec insistance, sondant en eux la matière de leur pensée, floutée à mon esprit, qui en captait néanmoins les réminiscences. Que pensaient-ils de cela tous, je me sentais hors d'eux et difficilement atteignable que ce soit dans la pensée ou la substance même de mon être. Je décidais que de plutôt continuer sur cet épisode malheureux de l'histoire shinobi, d'en venir à des suppositions et des élucubrations que ma condition de samouraï me permettait d'affirmer.

-Les Shinobis comptent avant tout sur leur chakra. Ils en sont en quelque sorte dépendant. Comme chacun ici le sait, j'espère, je suis samouraï. Je n'ai pas de chakra à disposition. C'est ainsi que j'ai pu traverser Taki no Kuni sans être repéré, et que mes techniques ne sont pas maîtrisable par des sceaux aspirateurs de chakra par exemple, comme ce fut le cas contre un Shukaïjin. Jamais Tetsu ne fut conquise, ni attaquée. C'est pour cette simple raison. Je vais vous donner une stratégie, et vous, allez me dire comment vous feriez pour la contrer. Il existe des cellules anti-chakra, des sceaux anti-chakra. Admettons que je fasse élaborer une zone de champs de bataille, cadrillé par ces sceaux, qui seront sous protection de shinobis, afin que tous les shinobis ennemis qui s'y trouvent soient sans chakra, et que ce soit des samouraïs qui y soient pour les cueillir. Les sceaux anti-chakra n'ont pas le moindre effet sur nous les samouraïs. Les Shinobis qui se trouveraient sur ce champs de bataille seraient simplement démunis face aux samouraïs. En somme, j'attirerais les shinobis dans un champs de bataille ou le chakra serait inutilisable pour les faire combattre des samouraïs qui n'en on pas besoin. Comment feriez-vous donc pour vous en sortir ? Vous pouvez objecter qu'il faut déjà attirer l'ennemi là où on le souhaite. Ce à quoi je répondrais qu'une armée sur vos terres qui pillent et brûlent les villages suffit à attirer n'importe quel ennemi vers soi.

La faiblesse des Shinobis par excellence. Le chakra. Les Shinobis ne savaient compter que là-dessus. Un samouraï n'avait aucun pouvoir sur le chakra, mais l'inverse était aussi vrai. En privant une armée shinobi de chakra, ils se retrouvaient à la merci des samouraïs, ce serait comme mettre des moutons à la mercie des lions. Une stratégie à laquelle je pensais depuis pas mal de temps et que j'espérais voir un jour se concrétiser. L'évoquer avec ces élèves, me permettait de l'affiné tout en les éduquant à bon escient. Je ne pouvais retenir un léger sourire pendant que je les voyais réfléchir. La problématique était rude. Ce piège n'avait jamais été utilisé jusqu'à aujourd'hui, ce serait une première et une chose bien difficile à prévoir. L'alliance entre les samouraï de Tetsu et les Shinobis de Kumo permettait ce genre de prodige, de réduire une armée de shinobis ennemi à une bande de civils à exécuté. Je ne pouvais alors m'empêcher de me remémorer, sans fierté, l'un des plus grands secrets de mon existence. L'assassinat de Seki Raiken. Il avait tenté de détecter le chakra autour de lui, et ce fut des civils armés d'arcs qui le criblèrent de flèches. Ils n'émettaient pas de chakra et la supercherie fonctionnait ainsi. Je tentais par tout cela, de leur inculquer une idée des simples de la guerre, le meilleur à la guerre est le meilleur au jeu de dupe. La force individuelle du général ne compte pas au-delà du respect qu'il inspire à ses hommes par là, en stratégie, c'est le plus malin qui gagne, pas le plus fort.

-Je me permet d'ajouter que dans un tel cas de figure, même des civils deviendraient dangereux pour des Shinobis, pour peu qu'ils soient initiés aux métiers des armes. Ce à quoi j'aspire personnellement.

Elle continue d'écouter le reste du récit, mais il semblerait que Snow veuille parler d'un autre sujet, sans doute revenir sur une question de cours maintenant que ses élèves savent comment se passe une bataille pour de vrai. Il explique ce qui se passe à la fin de la bataille de manière moins détaillée, mais compréhensible, ainsi, les deux seconds des Kages de Kiri et Kumo de l'époque, respectivement Sensoo Kiru et Yashira Muhen, tentent un concours entre eux, mais ils ont été interrompus par un fléau, Jisestu Gabushi, qui les a convaincus de ne plus continuer leur guerre, affirmant qu'il n'y aura aucun vainqueur des deux côtés si cette bataille continue. C'est donc ainsi que prend fin la guerre de Kumo contre Kiri ? Il est vrai que cela ne pouvait pas mieux tomber, d'après ce qu'a dit Snow juste avant, les victimes se faisaient très nombreux des deux côtés, aussi bien chez Kiri que Kumo, la tuerie de masse est sans doute le phare de son récit, il fait souvent allusion à des tas de cadavres à escalader pour progresser. Les loups et les alligators ont dû faire un sacré carnage, ils s'en sont donnés à cœur joie sans doute, pareil pour certains shinobis comme les Kaguyas par exemple qui eux ne vivent que pour le carnage. Elle se demande ce qu'ils sont devenus depuis la destruction de Kiri, sans doute la plupart sont rentrés dans leur terre natale, enfin, plus une île qu'une terre. Ils ont sans doute été annexé par le Shukaï ou alors ils vivent heureux dans leur indépendance maintenant, après tout, ils n'ont plus de garde-fous pour pouvoir continuer à se battre comme ils le souhaitent.

Snow disait que le premier facteur de la stratégie du fléau était l'humain, c'est vrai que si c'était des personnes plus ambitieuses et plus cruelles à la tête de Kumo et Kiri, ils auront continué, et ceux jusqu'à la mort de l'autre ou de ses propres troupes. Heureusement, ce n'était pas le cas à l'époque, et c'est grâce à ça qu'un Nukenin ait arrivé à mettre fin à la guerre, l'un des plus puissant de l'époque. Il explique ensuite qu'il faut savoir ce que l'ennemi veut, quelles sont ses forces et faiblesses, en clair, l'espionner pour savoir leurs motivations et comment les battre, c'est logique, si on sait la raison de se battre de l'autre village et comment les battre facilement, la bataille voire la guerre est gagnée d'avance. Il continue en disant qu'un général ne se bat que s'il est sûr de gagner sauf s'il est obligé à cause des événements, comme cette guerre par exemple, les généraux ne devaient pas avoir beaucoup le choix. Il termine en disant qu'un bon général est un chasseur qui sait attirer ses proies, drôles d'expression, mais Nako se sent bizarrement proche d'une générale du coup ... ce qui la force du coup à mieux écouter en cours et essayer de rattraper son niveau en stratégie.

Il poursuit ensuite sur un speech sur le chakra et sur un discours - orgueilleux ? - sur le fait que les samuraïs n'ont pas besoin de chakra pour se battre et que, sans chakra, les shinobis s'apparentent à des civils, ce qui est totalement faux, certains arrivent à se défendre sans chakra, les spécialistes du Taïjutsu par exemple, ils sont assez bons au corps à corps pour se battre sans, voire même avec une maîtrise de l'arme. Nako pourrait se défendre par exemple sans chakra, ses munitions seront juste plus limités, après, au corps-à-corps, elle n'arrivera pas à faire le poids, mais c'est une archère en même temps. Tant qu'elle a des projectiles, elle s'en sortira, mais ce n'est pas le cas de tous les ninjas. La plupart devront user de finesses en utilisant les armes à leur disposition, c'est-à-dire les kunais, les shurikens ... toutes ses armes qu'un shinobi de base sait maîtriser, même si c'est un spécialiste du Genjutsu ou Ninjutsu. Il explique qu'il a l'intention d'utiliser plus tard une stratégie basée sur des sceaux anti-chakra et des samuraïs au centre pour s'occuper des shinobis, c'est vrai que les samuraïs sont encore d'un niveau au-dessus au combat au corps-à-corps ... il explique qu'il attirera les shinobis vers cette zone anti-chakra et qu'il enverra ses compagnons de Tetsu s'en occuper, puis il leur demande comment ils s'en sortiraient, ajoutant à la fin qu'à ce stade, les civils armés sont dangereux s'ils sont bien armés. Nako lève timidement la main en voyant que personne ne va répondre dans l'immédiat.

- Je demanderais soit le décèlement des sceaux, soit la retraite pour sortir de la zone. Le seul moyen de riposter serait de maîtriser une arme de base, mais tous les shinobis ne sont pas apte à les utiliser, de plus les samuraïs ont une connaissance plus approfondie de l'utilisation d'arme au corps à corps.

D'ailleurs, quel était le lien avec ce qu'ils disaient avant ? Il n'y avait même pas de transition ...

Snow marqua une courte pause avant de continuer son histoire. Il coupa court à cette dernière, sautant directement à la conclusion. Les kages de Kiri et de Kumo, respectivement Sensoo Kiru et Yashira Muhen furent convaincu par Jisetsu Gabushi de mettre un terme au conflit. Le combat avait été d’une violence telle… Aucun des deux camps ne semblaient prendre le dessus sur l’autre. Continuer ainsi n’aurait fait qu’ajouter à la pile de cadavre déjà bien trop importantes d’autres corps. Ainsi, l’An’teï était parvenu à ses fins et à imposer la fin, une action remarquable pour une organisation indépendante ne disposant pas des mêmes ressources que les villages cachés. Neige expliqua à l’assemblée que le premier facteur à prendre en compte était l’humain. Les deux camps, bien que brutaux étaient dirigées par des personnes douées de sentiments, ce qui peut parfois s’avérer faux. La victoire n’était certaine pour aucun des deux camps et en tant que général éclairé, ils en donc conclu que cette guerre ne mènerait à rien.

Le discours prit alors une tournure toute autre. Le samouraï mit en évidence la faiblesse que possédait tout shinobi : sa dépendance au chakra. Selon lui, c’était la raison expliquant que Tetsu no Kuni n’ait jamais été conquise. J’avais des doutes quant à cette affirmation mais n’en fit rien et écoutai plutôt le Tetsujin mettre en place son scénario : un champ de bataille où sont disposés des sceaux protégés par des Samouraïs. Ainsi tenter de les détruire reviendrai à combattre comme des civils le feraient des ennemis disposant de pouvoirs tels que les shinobis. Une stratégie de pilonnage fut la première qui m’apparut. Si le combat au corps à corps se trouvait être incapacitant, pourquoi ne pas profiter de la portée dont dispose les shinobis par rapport aux samouraïs. Ces derniers ne pouvaient pas combattre à longue distance et très peu d’entre eux étaient capable de combattre ne serait-ce qu’à moyenne distance. L’ennemi se retrouverait donc forcé de sortir de sa zone de confort et d’aller sur le terrain voulu. La suppression de chakra ôtait toute stratégie d’infiltration et de neutralisation.

Plusieurs minutes passèrent avant qu’une jeune femme ne lève la main et ne fasse part de son idée : demander le descellement des sceaux et se retraiter sur un terrain plus avantageux. Le seul moyen qu’elle entrevoyait reposait sur un combat d’épées, où les samouraïs de par leur entrainement et la nature de leur énergie avaient l’avantage. D’autres voix s’élevèrent par la suite, exposant tours à tour leurs idées, mais aucune ne me semblait vraiment percutante. Je pris donc l’initiative d’orienter la penser de nos jeunes élèves pour les amener sur le chemin qui me semblait être la réponse.

« Vous partez du principe que vous pouvez éviter le combat, mais il y a des situations où c’est impossible. Abandonneriez-vous une ville où se trouve vos familles et vos amis tout simplement parce que vous ne pouvez pas combattre l’ennemi qui vient juste de s’en emparer ? Certains combats se déroulent sur le terrain de votre adversaire et c'est immuable. Vous devez donc toujours avoir un coup d’avance. Réfléchissez aux avantages dont nous disposons par rapport aux Samouraïs et aux faiblesses inhérentes à leur pouvoir. C'est là que réside la solution, en la trop grande confiance que votre ennemi est supérieur à vous car il vous a ôté vos capacités. »

Snow était accoudé au bureau, le menton reposé au creux des paumes de ses demains jointes qui embrassaient en même temps ses joues. Il était l'on pouvait dire en écoute active, car les réponses, au-delà de lui faire entrevoir les faiblesses de son propre plan, lui paraissaient finalement aussi être la preuve d'une bien meilleure pédagogie. Les élèves n'étaient pas encore prêts pour passer à des discours et des mises en situations techniques relatives à la stratégie militaire, qu'on élevait à juste titre et bien souvent au rang de science. Les élèves lui paraissaient plus intéressés, plus motivés, Snow voyait dans le regard que cela fertilisait leur imagination de se confronter à une situation nouvelle sans entrer dans tous les détails logistiques. Cela le faisait sourire, il aimait ça, après tout, le premier plaisir d'un bon professeur est d'arriver à intéresser les élèves, de leur transmettre sa passion, si tant est qu'il ne fut pas malsain de considérer la guerre comme une passion.

Il entendait sur le moment un peu de tout, parfois des doublons, mais rien de fondamentalement inutile bien au contraire. Il glissait parfois le regard en coin vers Izaya, avec un petit sourire, quand certaines réponses lui paraissaient mériter plus d'attention, que ce fut en bien ou en mal.

Les propositions étaient nombreuses, mais tournaient grossomodo autour de l'idée de fuir la zone de sécurité des samouraïs, ou de détruire les sceaux, avant / pendant l'assaut, ce qui impliquait de connaître leur existence avant de se lancer dans la bataille ainsi que le détail de leur emplacement. Un problème de taille qu'aucun ne s'était posé en se figurant que les Shinobis savaient toujours tout sur leurs ennemis, ce qui, et Snow le savait bien d'expérience, n'était certainement pas le cas. Les élèves, et surtout Nako qui était probablement la plus attentive, pensaient qu'il était certain que les samouraïs auraient l'avantage au corps à corps. Surtout dans la situation telle qu'elle était présentée. Ce n'était dans l'absolu pas entièrement faux, mais c'était bien sur ce fait que Snow espérait voir se moudre les futurs suggestions.

Le samouraï tenait le silence, ne répondant à aucune proposition, jusqu'à ce Izaya, son assistant prit la parole pour tenter de guider les élèves vers une meilleure solution. Une solution plus simple, plus aisée, plus sûre. Il souriait à nouveau car les conseils prodigués par le jeune-homme étaient avisés et Snow se trouvait enchanté de rencontrer un Shinobis qui avait un tel sens tactique, d'autant plus qu'il n'était parmi les hautes têtes des sphères Kumojins qui elles, au contraire, demeuraient franchement archaïques militairement parlant. La guerre n'avait en effet plus évolué depuis la guerre clanique. Ni les équipements ni les tactiques n'avaient changés depuis plus d'un siècle. Il y avait de quoi s'alarmer...

Snow souriait largement donc, et après le regard en coin porté à Izaya, c'était Nako, la plus attentive, qu'il fixait désormais, en la perçant sans se cacher de ses yeux bleus. Il avait le timbre doux, serein et rassurant tandis qu'il s'adressait, certes à la classe, mais aussi à elle plus particulièrement.

-Ce que vous dit Izaya est tout à fait juste. Plus que cela même. Je rebondis sur l'aspect de la confiance en soi qu'il a évoqué. Les meilleurs généraux ont beaucoup d'assurance en eux, c'est une qualité obligatoire car personne ne suit quelqu'un qui doute de ce qu'il fait à chaque instant. Cependant c'est aussi une faiblesse lorsque la confiance nous aveugle. Par exemple, je sais que ce plan n'est pas infaillible et c'est pourquoi je vous l'oppose. Je trouve seulement curieux qu'aucun de vous ne puisse envisager un combat avec des Shinobis autrement que dans un corps à corps. N'avez-vous pas écouté le récit de la bataille que je vous ai fait ? Y avait-il alors que des combats de mêlée ? Rien ne vous fait tilter ? Que fait-on avant de charger l'ennemi normalement, avant d'y envoyer les soldats de mêlée. Que fait-on pour s'assurer que l'adversaire sera suffisamment affaiblit pour se rompre au premier contact ? De plus, dans ce plan, vous vous figurez savoir à l'avance que les sceaux existent, et même leurs emplacements, que vous connaissez donc le plan des samouraïs. Cela voudrait-il dire que vous êtes tous des maîtres de l'information et de l'espionnage ? Et plus que cela, que vous lanceriez vos hommes dans la mêlée, de front, de face, sans plan préalable ?

Snow faisait alors ressortir de lui, par genjutsu, ses propres émotions. Il cherchait l'apaisement de l'esprit de ses élèves, en leur renvoyant les meilleures ondes dont il disposait. Une chose qu'il était habitué à faire normalement pour manipuler autrui et engendrer une mise en confiance simple et efficace. Mais là, il s'agissait seulement de les calmer pour leur permettre de réfléchir avec le moins de parasites possibles.

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