Kumo par temps de guerre. Un sentiment d’attente avant les grands chocs que le vétéran avait connu si souvent au cours de sa vie. Lui qui a eu l’opportunité, pour ne pas dire, le malheur de participer à chaque guerre kumojine, savait combien cette attente trompeuse se pouvait être néfaste pour le village. Ce sentiment d’attente était en tous cas l’impression première que lui renvoyait Kumo et le relatif mutisme ou manque d’initiatives de l’actuel Kage à ce sujet. Il ne s'agit guère là d'une critique, mais tout simplement d'un constat. Peut-être ce dernier posait-il ses pions dans le secret, après son énergique riposte à Kusa lorsque Tetsu eut subi intrusion shukaijine ? Qui sait ? Même s’il se retrouvait à un poste plus ou moins important, presque le même depuis le Godaime, la parenthèse du 6ème et du Second Régent à part, Shadis au fond ne pouvait réellement certifier ses doutes. Il ne restait plus qu’à croire en le Raïkage actuel, sachant combien il s’était déjà avéré compétent par le passé. Il ne restait plus qu'à espérer que dans le secret, l'Ombre demeurait vigilant. Sachant que le Kadoria était un homme de terrain, il y avait fort à parier que c'était le cas. Quoi qu'il en soit, le vétéran avait décidé d’agir en attendant de pouvoir rencontrer le dirigeant de Kumo ; dirigeant qu’il devenait très ardu de pouvoir rencontrer, fut-il Coordonnateur du Satoru Renseignement pour autant !

Sur sa table de travail étaient posés quatre fiches au-dessus de plusieurs cartes géographiques. Les leçons du précédent assaut, et le rapport qu’il avait lu de l’attaque, laissait croire que Kumo, pendant des années avait été bien trop laxiste, bien trop replié sur lui-même notamment à cause de la politique du 6ème Raïkage et de son suivant, le Régent Aomine. Les villages ninjas n’ont pas vocation à être repliés sur eux-mêmes. Il leur faut être dans un constant dynamisme leur permettant soit d’éliminer à la source toute difficulté majeure, soit d’être assez préparé pour faire face à toute situation désastreuse possible. Sur ces deux éléments, un relâchement préjudiciable a pu être observé, avant que l’actuel Raïkage ne tente une nouvelle réorientation plus adaptée de la politique kumojine. Il allait certainement pouvoir apporter énormément dans un futur proche, et c’est pour cette raison que le vétéran, en ces moments troubles, pris sur lui de mener à quelques initiatives que son supérieur ne pourrait de toutes façons qu’approuver. L’attaque à Kusa avait démontré à suffisance que les cartes kumojines étaient à actualiser. De plus certaines actions pourraient être mises en œuvre dans le cadre de la guerre et des prochains assauts qui n’allaient probablement plus tarder.

C’est pour cette raison que le kumojin avait fait appeler quatre ninjas. Quatre ninjas qui seraient fort à propos pour mener certaines opérations à mener sur le terrain. Le premier, un samouraï du nom de Snow. Il avait déjà commencé à exécuter un certain nombre de missions, à priori facile pour son niveau réel. Ses compétences au combat ne sont pas vraiment connues de la hiérarchie, mis à part le fait évident que c’est un maître d’armes. Shadis avait imaginé une mission peut-être plus ardue que celles qu’il réalisait d’habitude, mais une mission qui lui permettrait avec un peu de chance de dévoiler de nouvelles facettes de sa personnalité. L’autre, Otoshi Akane, est une kunoichi aux talents pour le moins intéressants pour ce qui s’agit de l’infiltration. Elle serait évidemment d’une très grande aide pour une mission périlleuse. Il en va de même pour le traqueur né, l’homme à l’aigle : Dobutsu Otoke. Plus personne au sein de l’unité de renseignement ne doute de ses compétences. Seulement, ces dernières n’ont pas assez été mises à profit. Il est grand temps ! Pour le dernier nommé, un personnage prometteur ayant des prérequis pour la mission qui lui serait confiée.

Sous peu l’ensemble de ces personnages seraient ici, pour l’heure, le vétéran patientait en consultant les cartes devant lui.

Spoiler:

Snow, avait été surprit, et c'était rarement le cas, lorsqu'il avait reçu une convocation au QG du Satoru. Il était d'ordinaire un simple Samouraï au service de Kumo, considéré encore comme un étrangers ou presque, à qui l'on confiait les missions de basses besognes ou les champs de batailles boueux. L'anxiété ne l'avait pas emporté pour autant, c'était là une nouvelle qui lui suggérait que son implication dans la guerre prendrait un autre tournant. Depuis quelques temps, les choses s'étaient accélérer et sa vision de l'avenir mûrissait à la même mesure des projets qu'il espérait mettre en place tout en les gardant secrets. C'était un endroit où il n'avait jamais été convié, l'académie où il avait parfois donné des cours était gorgée de rumeur concernant cet endroit, mais toutes rumeurs, il était difficile d'y donner du crédit sans vérification préalable. Il ne savait même pas qui l'y attendait en réalité ni pourquoi. Alors, comme d'instinct et parce que le protocole l'exigeait, il lustrait son armure et se mit dans ses plus belles et bonnes dispositions avant de s'y rendre. Faire une première bonne impression lui paraissait important, et l"idée d'avoir enfin un rôle un peu plus majeur le séduisait.

Snow était du genre discret depuis pas mal de temps, il analysait silencieusement, comme lors de ses missions, et préférait garder ce qu'il jugeait pour lui, ainsi en apparence il paraissait tout à fait docile et dépourvu d'ambition. Surtout il devait cacher son passé à tout prix, et cela jamais il ne devait y déroger, Akane étant à l'heure actuelle la seule Kumojin à avoir eut un semblant d'information sur les étranges histoires autours de lui. Le fait est qu'il considérait cette guerre avec une certaine retenue, et avec beaucoup de recul, pour lui, elle n'avait pas vraiment lieu d'être, mais étant là, il fallait la faire et cela n'allait pas plus loin que cela. Il avait pas ailleurs beaucoup à dire sur les méthodes Shinobis, leur vision de la guerre, qui, plus de 15 ans après la création des villages, n'avaient pas évoluée d'un pouce. Il espérait un jour voir une réformation, une modernisation, quelque chose qui pourrait donner de nouveaux avantages. Cependant, conscient de sa condition, il savait qu'il ne pourrait rien faire tant qu'il n'aurait pas de grade plus élevé que celui d'un Jonin. Grade respectueux certes, mais qui ne donnait en réalité aucun privilège ou pouvoir dans Kumo. Il s'efforçait donc de prendre les meilleures décisions, quoi que son échec au mont infinité l'aura profondément blessé. Même si au final, il résista et parvint à protéger la montagne, à la vérité, il avait été vaincu et il le savait bien.

Il n'avait informé personne de sa famille de cette convocation, pas même Batz, car il se figura que le Satoru pourrait réclamer une discrétion totale quant à sa probable futur mission. Après tout, n'était-ce pas le Satoru ? L'histoire de cette unité précédait sa réputation et il savait qu'il ne fallait pas plaisanter avec cela. Snow avait eut vent de l'attaque orchestrée qui avait été, il fallait se le dire, un véritable échec, certains diraient une humiliation. Cependant, il ne fallait pas pour autant penser que Kumo était faiblarde, Snow savait comme la guerre fomentait ses revers sournoisement, et qu'une défaite en bataille n'était pas la perte de la guerre elle-même. Même il savait aussi, que bien souvent les donnés perdant s'avérait les plus dangereux, parce qu'ils n'avaient souvent plus grand chose à perdre.

Quand il pénétrait dans le bâtiment, c'était dans sa splendide armure, le casque au bras, on lui annonçait immédiatement qu'un certain Hakushi Shadis, homme connu dans les hautes sphères de Kumo l'attendait justement. Ce nom suffisait à lui seul à faire entendre à Snow qu'il s'agissait probablement là d'une affaire des plus sérieuse. C'était donc, d'un pas gracieux et le visage relâché qu'il se rendait à lui pour se présenter avec toute la dignité qui incombait à la situation.

-Snow, Jonin de Kumo, je réponds à la convocation et je suis aux ordres. dit simplement en arrivant dans la pièce.

Il restait ainsi debout, droit et attentif, sans omettre de regarder la table recouverte des différentes cartes afin d'entrevoir rapidement ce qu'il pourrait être de la futur mission qu'on allait lui confier. Il espérait que cette fois-ci, elle serait plus en adéquations tant avec ses talents que ses qualités, mais il ne perdait pas le sourire et portait un regard léger vers son interlocuteur, pour attendre ce qu'il serait proche d'advenir comme ordre donnée.

Une convocation du Satoru ? Etrange tout de même, cela faisait longtemps que je n'avais pas pas été sollicité par ces derniers. Nous étions en plein conflit certes, mais cela restait tout de même très inhabituel. J'y allais donc tout naturellement, je m'attendais à une mission périlleuse et difficile au vu du contexte. Les tâches que Shadis avait l'habitude de me confier n'était en général pas des plus simples, mais elles étaient plutôt intéressantes.

Je pénétrais dans le QG où je fus très vite reconnu par d'autres membres du Satoru. En tant qu'annonceur du Satoru, Shadis ne m'avait pas donné de mission depuis des lustres, car aujourd'hui, c'est fréquemment le Raikage en personne qui se chargeait de me confier les tâches qu'il souhaitait que je réalise, mais semble-t-il, que ce dernier était visiblement très occupé ces derniers temps. Après le récent soulèvement, le conflit avec le Shukai et le cas Aomine, il fallait gérer plusieurs affaires.

J'avais d'ailleurs essayé de solliciter le Raikage en vain. J'avais en tête un projet ou plutôt une proposition dont je devais leur faire part à tout prix. La direction du village avait peut-être été délégué à Shadis, cela pourrait expliquer cette convocation plutôt inhabituelle. Compte tenu des récents évènements, j'avais une suggestion à présenter aux élites. Je n'étais certes pas le plus puissant du village, mais j'étais le plus ambitieux et j'avais des idées. C'est pourquoi j'avais pour idée de concevoir une équipe d'élite qui aurait pour rôle de "faire bouger les choses". Je trouvais le village beaucoup trop passif, il fallait dynamiser le tout et j'avais pensé un projet qui nécessitait le feu vert des élites compétentes et également, une application par le biais de Shinobi motivés. C'était l'occasion ou jamais pour moi d'en parler.

Je venais à peine de me remettre physiquement de mon entrevue avec le Général du Satoru que j’étais à nouveau convoqué par l’un de mes supérieurs. Pourtant, la première chose que j’avais espéré en devenant jonin était justement de ne plus être convoqué à l’improviste par n’importe qui. Même si je n’avais plus grand monde au dessus de moi dans la hiérarchie, il en restait suffisament pour me tenir occupé, même lorsque j’avais déjà des activités de prévue. Cette fois-ci, il s’agissait du Mentat, ou plus exactement, de celui qui occupait l’intérim en attendant que quelqu’un fut officiellement nominé. Je ne comprenais pas pourquoi on ne lui donnait pas le grade alors qu’il dirigeait l’unité, mais ce n’était pas à moi qu’il revenait de prendre ces décisions, surtout que cela m’était totalement égal.

Shadis m’avait donc convoqué, mais je n’avais pas eu d’information complémentaire. Comme il était le chef de la branche espionnage et renseignement du Satoru dont je faisais parti, j’avais assumé qu’il avait l’intention de m’envoyer en mission. J’avais donc préparé mes affaires et prévenu Karyuudo d’un potentiel départ. Prévention inutile d’ailleurs, puisqu’il n’avait pas besoin de se préparer et qu’il allait devoir m’amener au quartier général du Satoru de toutes façons.

Ce fut un court trajet où Karyuudo ne parla presque pas, mise à part une remarque sur le fait que si j’allais encore affronter un Kumojin, il ne fallait pas compter sur lui pour m’aider. C’était un peu compréhensible, j’avais été séparé de lui pendant des mois à cause de mon démon et maintenant, même pour m’entrainer, je finissais tout le monde par laisser ce dernier sortir, réduisant ainsi ses capacités à m’aider.

Arrivant au quartier général du Satoru, je me dirigeai directement vers le lieu où j’avais rendez-vous. Ouvrant la porte, j’aperçus que je n’étais pas tout seul à avoir été convoqué. Shadis était présent, mais il y avait également Shirudo, Snow et Akane. J’avais déjà rencontré ces deux derniers quelques jours auparavant lors de l’arrivée de l’Inuzuka à Kumo, c’était une sacrée coïncidence de se retrouver aussi rapidement. Silencieusement, je saluai le groupe tout en refermant la porte derrière moi.

Continuant de s’intéresser aux cartes posées sur sa table, le Coordonnateur du Satoru Renseignement, poursuivait sa réflexion sur la stratégie la plus idoine à adopter. Il releva la tête uniquement lorsque, tour à tour, les nouveaux venus pénétrèrent dans la pièce et le saluèrent. Il répondit à chaque fois, à chacun d’eux, sans aucune chaleur particulière, mais sans aucune animosité non plus. Il était évident, même pour un débutant en la matière, de se rendre compte que le poids des décisions pesait déjà sur le crâne reluisant du vétéran kumojin. Lorsque le groupe fut complet avec l’apparition de Dobutsu Otoke, le vieil homme cessa enfin son occupation, ses méditations donc et se leva de son siège. Son regard perçant se posa rapidement sur chacune des personnes qu’il avait fait convoquer tandis qu’il se râclait la gorge avant de daigner enfin s’adresser à ses hommes. Il pouvait bel et bien les considérer comme tel sachant que dans le lot, seul, le samouraï n’appartenait pas au Satoru Renseignement en réalité. Il s’agissait d’un des rares électrons libres, Jonin de sa qualité, que le Raïkage n’avait obligé à aucun poste particulier au sein des deux branches de l’Unité spéciale qu’il avait remanié. C’est justement sur ce dernier que se posa in fine le regard du vieil homme.

« Merci à tous d’être venus, particulièrement à Snow. Je vais être bref et aller droit au but. Vous n’êtes pas sans savoir que la guerre contre le Shukai est finalement officiellement déclenchée et que quelques escarmouches ont déjà eu lieu… »

Le bonhomme arpentait désormais l’espace, entre le quatuor et son bureau, de long en large à pas lents, se présentant donc de profil aux kumojins. Caressant par moments sa barbichette, l’homme au regard perçant poursuivi d’une voix monocorde :

«Nous avons subi un premier… revers, pour ne pas dire échec, dont quelques enseignements peuvent néanmoins être tirés : nous manquons d’informations sur l’ennemi et à ce titre, risquons de faire face à de nouveaux revers si d’aventure nous devions tenter une nouvelle expédition loin de nos terres… C’est pour palier à cette défaillance que vous avez été convoqués. »

Prenant tour à tour chacune des fiches, le vétéran les remis à chacun des kumojins présents à cette mini-réunion. Sur chaque fiche était consigné un objectif, une mission à réussir. Certaines s’avéreraient plus périlleuses que d’autres, mais le vieil homme les estimait nécessaire. Un seul doute subsistait : les capacités du samouraï à mener à bien une mission normalement dévolue aux agents du Satoru Renseignement. La première fiche fut remise à Shirudo. Shadis en lui remettant le document, lui demanda de patienter un moment après le départ du reste de l’équipe.

Mission Shirudo:

Au tour du Samouraï à qui je remettais le document le concernant :

Mission Snow:

Vint ensuite le tour du Dobutsu et de la Gogyou à tous les deux une seule fiche fut remise, au plus gradé bien entendu. Le vétéran lâchais cependant à la Gogyou, une fois à sa hauteur :

« Un membre de ta famille a été tué il y a peu. Le connaissant il a probablement été un peu trop laxiste en refusant probablement, comme de coutume, de vouloir dévoiler sa véritable nature, ce qui était pourtant sa plus grande défense. Je ne pense pas que tu trouveras dans ce cas, mais saches que cette mission n’exige qu’une seule chose : que tu reviennes à Kumo en vie et entière. »

La fiche du duo contenait la mission suivante :

Mission du duo Otoke & Akane:

Portant un regard à l’ensemble des protagonistes, le vétéran lâcha d’une voix un peu plus forte pour que chacun l’entende :

«Il en va de chacun de vous d’ailleurs. Par précaution, je compte vous apposer un sceau servant à vous localiser ou du moins à savoir que vous êtes en vie. Permettez ! »

Sur chacun d’eux, hormis Shirudo qui était déjà probablement un maître en fuinjutsu, un sceau fut apposé, sauf résistance. Le sceau fut placé un peu en dessous de la nuque. Il s’agissait là d’un sceau que seuls les grands maîtres pouvaient révéler et neutraliser. Un sceau dont la fonction première était d’éviter toute violation de la mémoire. Un sceau qui lorsque la personne mourrait, devenait immédiatement obsolète et l'information de la mort du shinobi qui la portait, connue du Hakushi.

Les kumojins ne le savaient pas, mais sur les fiches de chacun d’eux, posées sur le bureau du vétéran de guerre, venaient d’apparaître leurs noms : Dobutsû Otoke, Otoshi Akane et Snow. C’est ainsi que le vétéran saurait si ses hommes sont toujours vivants ou non.

« Vous pouvez disposer si vous n’avez pas de questions. »

A présent, le vieil homme espérait être seul avec Shirudo.

Snow acceptait le silence de cet homme face à lui, son supérieur, du moins se désignait-il aisément de cette façon pour le lieu, l'ambiance et la pièce et il le lui rendait sans distinction, ce silence, pour conserver le sourire et la quiétude sur son visage. Il ignorait encore pourtant les raisons de sa présence dans cette pièce, jusqu'à ce que plusieurs personnes entrèrent successivement dans ce même bureau. Il reconnaissait Otoke, qu'il avait rencontré à la porte lorsqu'il ramenait la Konohajin ainsi que Akane, qu'il était surprit de retrouver ici, bien qu'il n'en montrait rien et qu'il saluait d'une simple et brève esquisse de sourire. Snow déduisait alors qu'il était ici pour une raison bien précise, et que le Satoru avait certainement prévu quelques manigances pour prendre un nouveau pas dans le conflit en cours. Mais habitué aux manœuvres et aux réunions de ce genre, il préférait se taire. Il était à ce moment plus en train "de paraître" qu'autre chose, quand l'homme le remerciait en particulier d'être présent. Il ne comprenait pas vraiment la raison de ce remerciement particulier, mais l'appréciait à sa juste valeur par un sourire sans en faire plus.

Venait la suite d'un discours qui confirmait les supputations de Snow, il s'agissait bien de contrecarrer les plans du Shukaï, sinon de tenter de prendre un semblant d'avantages sur ces ennemis. Snow ne voyait ici que l'occasion de prendre un peu de poids dans la hiérarchie Kumojins car la vérité était qu'il n'avait de haine pour absolument personne, pas même ces ennemis qui pouvaient fort bien au lendemain devenir des alliés, comme cela arrivait souvent dans les histoires politiques de Shinobis. Il comprenait néanmoins les motivations de chacun des partis sans pour autant y donner du crédit, selon lui, les raisons de cette guerre ne valaient pas mieux que les querelles d'enfants que l'on trouvait à l'académie. Il s'agissait là d'une expédition hors du de Kaminari, il était donc question d'infiltration avant que le mot ne soit prononcé. Snow en apprenant les plans, n'était absolument pas contre, bien au contraire, la récolte d'information était une condition sinequanone à la réussite de toute entreprise militaire. Snow savait qu'il n'avait pas vraiment le choix d'accepter ou non cette mission, mais si on le lui avait donné, il l'aurait accepté.

Ainsi, s'avançant d'un pas léger et élégant pour recevoir le feuillet de mission, il se trouvait assez heureux de sa situation. C'était pour ne pas dire un retour au sources ou presque, car il s'en retournait proche du pays où il naquit et allait passer dans un pays où il avait déjà voyagé par le passé. Ce qu'on lui demandait de faire était d'ailleurs tout à fait dans ses cordes et lui rappelait l'époque où il était membre du An'teï comme simple soldat, moment où il lui fut attribué plusieurs fois ce genre de mission de repérage. Il souriait à Shadis, un sourire de gratitude et satisfait, tandis qu'il fit un retour en arrière en attendant que les autres reçoivent leurs propres feuillet.

Il y eut cependant un problème, ce problème advint quand l'homme désirait apposer un sceau sur chacun des membres de la mission. Si Snow ne comptait pas se mêler des opinions d'autrui pour sa part, il opposait un regard sans menace mais ferme à Shadis, en dodelinant de la tête pour signe de refus, cela accompagné de son timbre de voix assuré, pour ne pas dire péremptoire.

-Si je ne reviens pas dans un mois, c'est ce que je suis mort. C'est aussi simple que cela.

Le sceau en lui-même ne le dérangeait pas, c'était ce qu'il pouvait y avoir derrière qui le dérangeait. Sachant les facultés et possibilités qu'apportaient les sceaux, il lui paraissait fou d'accepter cela en sachant qu'il pouvait très bien s'agir d'un pistage plus osé que ce n'était avoué, d'un sceau explosif ou tout autre chose qui ne ferait guère plaisir à qui que ce soit. Ayant entendu les rumeurs à Konoha concernant ce genre d'agissement, il était hors de question pour Snow de se soumettre à cela, ce qui ne l'empêcherait d'ailleurs pas de réaliser sa mission avec la plus ferme intention de réussite. Il était même prêt à user d'un genjutsu sur Shadis s'il tentait de l'y obliger, mais il doutait que cela en arrive jusque-là, puisqu'il fit preuve de politesse et de déférence tant dans la tenue que dans le ton.

-Je crains par ailleurs que ce sceau puisse permettre à nos ennemis de remonter jusqu'à Kumo dans le cas où je serais capturé. Hors je serais plus à même de m'en sortir si je n'ai pas ce genre de signe distinctif sur moi. Veuillez me pardonner, mais j'ai maintenant une mission à réaliser, je pars sur le champ.

Ainsi Snow se dirigeait vers la porte tout à fait calmement sans adresser le moindre regard à quiconque.

En voyant le groupe déjà présent dans la pièce, il devenait évident pour moi que nous étions ici pour partir en mission. La seule chose qui me surprenait était de retrouver Snow, qui ne faisait aucunement partie du Satoru. Comme il n'était pas directement sous les ordres de Shadis, sa présence laissait penser qu'il s'agit d'une mission importante. Ce ne fut cependant que lorsque celui qui nous avait réuni évoqua la guerre contre le Shukaî que j'en eu la confirmation. J'écoutai alors attentivement ce que nous étions censé faire.

Si nos missions avaient globablement un objectif similaire, nous étions séparés en trois opérations distinctes. Parmi celles-ci, il avait choisi Akane et moi pour former la seule équipe. Si j'avais trouvé cela étrange sur le moment, compte tenu de mes antécédents et de mon tempérament, je me ravisai assez vite en me rendant compte que c'était peut-être plus réfléchi que cela ne me le laissait penser. Il était évident que j'aurais préféré partir seul avec Karyuudo en terres ennemies, la présence d'un genin supplémentaire pouvant être problématique. Toutefois, je ne protestai pas pour autant, cela faisait partie de mon rôle de Jonin de pouvoir gérer ce genre de situation. De plus, l'appartenance au clan Gogyou d'Akane était intriguante et je me doutais que Raito pouvait être fort intéressé d'en apprendre plus sur leurs capacités.

Je laissai ensuite mon supérieur m'apposer un sceau pour pouvoir nous localiser. Si l'idée ne me plaisait pas vraiment, je n'avais pas l'intention de protester pour si peu, surtout depuis mon combat contre Yanosa où l'intervention du Raikage me fut salvatrice.

Voyant le questionnement de ma coéquipière, je m'entrepris de lui répondre profitant ainsi de l'occasion pour ouvrir un dialogue entre nous qui pouvait s'avérer vital pour la suite de la mission.

- Le sceau peut être retiré par une autre utilisateur du fuuinjutsu, mais cela ne sera pas vraiment un problème, ni un problème de discrétion d'ailleurs. Si la situation nous amène à devoir les révéler à l'ennemi, leur présence ne changera pas grand-chose à notre sort. Quant au Sozaichi, il s'agit de la capitale de l'Empire, située au pays de la terre. De plus, notre mission ne consiste qu'à obtenir le maximum d'information pour le moment, tenter la moindre opération directement à leur encontre aurait beaucoup plus de chance de nous coûter la vie que de réellement servir à quelque chose.

Je me dirigeai alors vers la porte, me retournant pour ajouter quelques mots avant de partir pour de bon.

- Je te laisse te préparer, ne prend pas trop d'équipement ou de vivre, beaucoup de routes nous attendent. On se retrouve tout à l'heure aux portes.

Je saluai alors Shadis et Shirudo et je quittai la pièce. Il me restait encore à tout expliquer à Karyuudo et à me préparer.

Cela tombait à pic. J'avais besoin de parler à Shadis et ce dernier me proposa de rester après l'entretien. J'avais quelque chose à lui proposer, mais visiblement, lui aussi semblait vouloir quelque chose de moi. Je pus recevoir donc mon ordre de mission qui semblait différent de celui des trois autres, je devais partir pour faire une cartographie de Hai no kuni. J'étais peut-être le plus apte à pouvoir effectuer cette mission, non seulement, j'avais marqué le pays des cendres de mon empreinte, mais j'avais également assisté à la réunion avec Oniri, la cheffe du Kyomu qui se cachait à Hai no Kuni. J'avais donc non seulement pas mal d'informations sur le Kyomu, mais également, un accès rapide et facile à l'île cendré.

Ensuite, pour cette histoire de sceau, cela représentait bel et bien un risque puisque nous pourrions facilement nous faire identifier. Cependant, c'était utile dans la mesure où ce dernier permettrait de savoir en temps réel où un Shinobi se situe un peu à l'instar des balises placées partout sur le territoire. Il fallait néanmoins le perfectionner de sorte à le dissimuler plus facilement et plus efficacement, mais également afin qu'il disparaisse avec la mort de son porteur. Je pus rebondir sur ce qu'avait dit le Dobutsu.

"Et je peux rompre le sceau si besoin. Je peux également mélanger mon fuinjutsu de téléportation avec ce sceau de localisation. Ainsi, en cas de problème apparent, je pourrais venir à votre rescousse si besoin et peut-être vous retirer le sceau."

Je comptais bien utiliser la même technique qu'avec les balises disséminées un peu partout dans le pays. Chacune d'elles comportait ma marque de téléportation, ce qui me permettait de me déployer directement sur les lieux à tous moment. J'avais imaginé ce dispositif après mon passage au pays du feu après avoir brièvement analysé et théorisé les capacités d'Aburame Miko, la Nanadaime Hokage. De plus, ce dispositif était en adéquation avec les sceaux de téléportation de Manzo.

Je ne m'attendais pas à ce qu'ils acceptent, mais je présentais des arguments supplémentaires pour peut-être les influencer. Shadis eut pris le temps de distribuer tous les ordres de mission, je me contentais d'attendre patiemment de me trouver seul avec ce dernier.

Une fois seul avec Shadis, je me rendis compte que j'avais oublié d'amener avec moi ce que je voulais lui présenter. M'excusant alors, je me téléportais chez moi pour récupérer mes travaux et ensuite, je pus me téléporter de nouveau dans la salle devant le coordinateur du Satoru. Forcément, j'avais mis du temps pour les concevoir, j'aurais été dégouté de ne pas avoir pu lui montrer mon rapport complet sur mes informations récoltés en tant qu'annonceur du satoru.

Le vétéran fut surpris de l’attitude du samouraï. Dès que ce dernier avait secoué la tête en guise de désapprobation, il comprit le message. Les propos du samouraï ne vinrent que renforcer l’hypothèse première. Un refus ferme, plus ou moins poli. S’arrêtant un moment, le vieil homme ne tiqua pas, ni ne chercha à répliquer ou quoi que ce soit. D’autres à sa place auraient probablement très mal pris le refus du samouraï. Un refus qui aurait pu s’apparenter à une insubordination. C’était le cas d’ailleurs. Si les supérieurs devaient maintenant prendre en compte les réflexions et états d’âmes de leurs hommes, la hiérarchie militaire se serait écroulée d’elle-même il y a belle lurette. Quoi qu’il en soit, l’Hakushi garda en mémoire ce moment, préférant le considérer sous un angle positif : le samouraï venait de faire montre d’une certaine forme de courage à vrai dire.

« Soit ! »

Fut la seule réponse du Hakushi envers le samouraï. Les deux autres acceptèrent le sceau sans rechigner. Oui, en étant pas spécialiste du fuinjutsu, il était évident qu’ils pouvaient se faire avoir par quelques effets cachés. Mais Shadis n’avait rien prévu de tel à l’endroit des kumojins, quand bien même il aurait été capable de le faire. Non, son seul but en leur apposant ces sceaux, était justement de pouvoir garder un œil sur eux. Un peu comme il l’avait fait à l’époque sur les agents du Naitei. Un peu comme il l’avait fait également sur les cartes du système de surveillance du village ; système qu’il avait conçu en réalité. C’était à l’époque du Godaime Raïkage. Certains ici ne le savaient probablement pas. C’est ce qui expliquait l’intervention d’Otoshi Akane après qu’elle eut révélé ses pouvoirs Gogyou. L’Hakushi n’en demandait pas tant, mais soit !

« Ces sceaux sont invisibles. Une fois apposés, ils disparaissent. Pour les détecter, il faut déjà les dévoiler, ce qui nécessite un spécialiste en fuinjutsu. Dans un second temps, il faut être capable de les désactiver ou comme tu dis de les desceller. Pour cela, il faut un spécialiste en sceau d’un niveau assez poussé… »

Il eut un petit sourire espiègle qui en soit en disait plus que bien d’autres paroles qu’il aurait pu prononcer.

« Merci Otoke pour ces réponses sur le Shozaichi. Je tiens à préciser que votre mission n’a pas pour objectif de tenter une quelconque action de sabotage bien trop périlleuse à mon goût. Ne prenez pas de risques inconsidérés. Pour le reste Akane, réfère-toi à Dobutsu Otoke. »

Un signe de tête envers l’Otoshi ou plutôt la Gogyou, le Dobutsu et le samouraï et l’un après l’autre, tous finirent par quitter la salle laissant seuls le vétéran et Shirudo.

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Ce n'est que lorsque l’Hakushi fit un sourire à Shirudo. Pour une raison qui lui échappait, ce denier se transplanta –terme "Harrypotteique" – d’un endroit inconnu à Shadis pour revenir peu de temps après. Et après avoir expliqué sa manœuvre subite liée à un oubli, le Chuunin fit un rapport complet sur les informations obtenues en tant qu’annonceur. Un rapport intéressant touchant bien des domaines dont sa rencontre avec Saibogu Red, ses expériences avec le Shukai, ses rencontres avec le Patriarche, l’Inconnu, l’affaire de l’énergie noir, le Seigneur de guerre de Kusa no Kuni etc. Décidément, ce Shirudo était un homme plein de surprises…

« Merci pour ce rapport Shirduo. Nous saurons en faire un excellent usage ! »

Une petite pause et le vieil homme enchaîna :

« Si je t’ai demandé de rester, c’est justement pour la rencontre que tu as eue avec Saibogu Red. Son organisation, le Kyomu, a établi son repaire quelque part à Haï no Kuni. Qu’une organisation nukenin prenne le contrôle de ce no man’s land, de ces terres quasi désertique, est, il me semble, une bonne chose pour Kaminari. Ton véritable objectif est de rencontrer cette Saibogu. Nous devons réactiver nos réseaux sachant que la guerre est à nos portes. Rencontre la et fais lui part de notre volonté d’agir ensemble dans un avenir proche. Je vais essayer de la contacter pour ma part afin de faciliter votre rencontre. Ce sera dans la localité de Namina' Oni à l'avant dernier jour de ta première semaine de mission... »

L’Hakushi marqua une pause afin de s’assurer que son message était bien compris par son interlocuteur. Il poursuivit en expliquant à Shirudo le plan global de l’attaque tel qu’il l’avait imaginé. Une précision qui lui permettrait d’avoir une large vision sur ce qui était planifié afin de pouvoir négocier au mieux avec la Saibogu. Une belle preuve de confiance envers un Chuunin au parcours particulier qui était forcément appelé à grimper dans les échelons kumojins. Toutes ces missions seraient un test pour lui. A lui de prouver sa valeur.

Spoiler:

En quittant le Satoru Snow ne pouvait retenir un petit sourire satisfait. Il y avait en effet de quoi se suggérer à lui-même que les années passés à Kumo allaient enfin payer d'une certaine façon. Il n'était certes certain de rien, mais qu'il fut convoqué dans le QG du Satoru par l'une des grandes têtes du village en personne laissait - sans trop exagérer - présager que Kumo avait des projets pour lui, et par rebondissement, que cela servirait ses projets personnels.
Le sourire de Shadis ne lui avait pas échapper, une touche d'affection que tous dans la pièce n'avaient pas reçus, très énigmatique fallait-il l'admettre, mais ô combien révélateur. Snow allant de ce pas se préparer à sa mission, se figurait donc en même temps qu'il prendrait bientôt une toute autre place désormais que celle de jonin à Kumo. Qu'il refusait le sceau, ne lui certifiait aucune mésentente avec ses supérieurs, car étant samouraï, il fut considéré très longtemps comme un simple mercenaire à qui l'on octroyait le rang de Jonin sur la seule désignation de sa force de combat. Hors ses qualités personnelles auraient pu le hisser bien plus haut, seulement s'il fut considéré comme un véritable Kumojin. Peut-être était-ce maintenant le cas.

Nul ne savait encore réellement quelles pouvaient être ses aspirations, car il se gardait bien de les notifier au grand jour. Homme secret par essence, qui savait dissimuler et partager ses informations en fonction de ses besoins, il incarnait le politicien militaire dans tous ses états. C'était d'ailleurs l'une des sphères qu'il visait, la diplomatie, qui était en rapport étroit avec les affaires militaire dans lesquelles il est tout aussi honorablement habitués. La diplomatie était en effet pour lui le tremplin nécessaire pour influencer à un sens très large les relations internationales, des relations sur lesquelles il avait déjà ses idées.
Sa philosophie étant au centre le plus concret et le plus important de sa vie, car les réponses qu'il y cherchait étaient ce qui lui permettait de dessiner les contours de ses idéaux, il se gardait tout aussi bien proclamer "vérité" tout ce qui pouvait lui apparaître sous cette forme à côté de cela. La perfection du monde ne pouvait être aussi simple à concrétiser en effet, s'il n' y avait pas une profonde réflexion préalablement établie pour être convaincu de ses principes.


Ce jour-là, quand il rentrait chez lui un peu avant de devoir repartir, il n'annonçait rien de la mission qu'on venait de lui confier à sa famille. Ses filles étaient habituées à cette manœuvre, elles savaient, même si jeune, qu'étant Soldat Snow ne pouvait pas toujours tout leur dire des missions qu'on lui confiait. Il était d'ailleurs peut-être amusant de voir ici à quel point la culture du secret était ancrée au plus jeune âge des enfants. Le monde Shinobi était ainsi, et Snow qui était samouraï, ne dérogeait pas à cette règle. Batz était moins dupe et savait que cette mission était plus importante qu'elle n'y paraissait sous le visage serein et souriant de son ami. Il ne posait pourtant qu'une seule question, qui découlait sur une petite conversation avant qu'il ne parte.

-Tu rentres quand ?
-Dans un mois maximum.
-Je veillerais sur eux en attendant.
-Je sais.
-J'aurais le temps d’entraîner Akane aussi, à moins qu'elle ne parte avec toi.
-Elle sera absente aussi, mais je ne sais pas combien de temps.
-Pourquoi tu te montres comme ça avec elle ?
-Je ne sais pas ce que veut dire "ça".
-Distant.

Snow ne répondant pas à cela, prenait la porte et le chemin de sa mission.