Tetsui enfant:

Suna, Académie ninja - année 8


Cette année voyait la guerre pour l'indépendance faire rage. Suna et Kiri étaient opposés à Kumo et Konoha. Des morts ils y en avait régulièrement parmi les shinobis ou les civils. Ce n'était pas sans me rappeler cette même guerre il y a trois ans qui avait emporté la vie de ma mère.
Je suivais les cours de l'académie ninja, mais sans entrain. Depuis la mort de maman quand j'avais 9 ans, je ne portais pas le système shinobi, ni les Kazekage, dans mon cœur. Après tout, c'était bien eux qui prenaient des décisions de guerre et envoyaient des shinobis à la mort. Jusque là c'était normal, peut être... Néanmoins, quand maman m'avait dit ses au revoirs avant de partir en mission, ceux-là avaient l'air d'adieux, comme si elle savait très bien qu'elle n'allait pas revenir. Elle n'était pas revenue. J'étais donc persuadé qu'on lui avait donné une mission « suicide » à sens unique à accomplir, pour porter un coup fatal à Konoha, ou que sais-je. J'éprouvais de la colère depuis que j'avais compris ça et je ne voyais nullement l'intérêt pour moi de suivre cette voix pleine de chaos.

Mais... j'étais toujours là, le cul assis sur cette chaise, en salle de cours, parce que mon père y tenait. Il me gonflait puissance soleil à tant vouloir que je continue sur la voie du shinobi comme lui et maman ! Pour faire quoi ? Pour mourir et obéir à des ordres d'enfoirés non merci.
Du haut de mes douze ans je ne pouvais que subir de toute façon, ce que mon père et mon clan me disaient de faire. Ce qu'ils ne savaient pas c'est que je pouvais la jouer rebelle et faire le nul à l'académie pour n'arriver à rien et être viré. Peut-être que ça marcherait... Ce serait tellement mieux de passer ma vie au calme en décidant pour moi même. Si bien qu'aujourd'hui, une année d'académie ninja commençait et déjà j'allais me mettre au fond de la classe comme un cancre se fichant du contenu des cours. Ce n'était qu'apparence, car j'avais toutes les capacités pour avoir des notes parfaites lors des contrôles et exercices. Je préférais juste me contenter de notes passables et suffisantes plutôt que m'ennuyer à faire des efforts pour contenter les aînés.

Comme tout bon premier jour de classe, il y avait les présentations, que beaucoup redoutaient parce qu'il fallait parler devant tous le monde. Yamada, lettre « Y », c'était bien dans les derniers noms de la liste par ordre alphabétique. Je pensais donc être le dernier à passer. Quoi de mieux qu'une petite sieste en attendant ? Je me fichais royalement des autres. Sauf qu'à cette époque je ne savais pas encore qu'une future amie se trouvait parmi les autres élèves...

« Yamada Tetsui, à ton tour. »

Quinze secondes de silence passèrent parce que j'étais en train de sombrer dans un parfait sommeil et n'entendais pas qu'on m'appelait.

« TETSUI ! »

Le professeur hurla après avoir perdu patience, il me lança une craie sur la tête pour me réveiller. Je sursautais sur ma chaise et affichais déjà une mine ennuyée.

« Oui, c'est à toi que je parle, à ton tour, viens devant et présente toi. » continua le sensei.

Ce type m'énervait déjà avec ses grands airs. Je me résignais à me lever pour avancer avec nonchalance vers le devant de la classe. Je regardais les têtes en face de moi sans faire attention au prof et en soufflant parce que c'était chiant. Du coup, je n'étais pas le dernier pour avoir été réveillé si tôt non ? Quelle chiantise.

« Je m'appelle Yamada Tetsui... j'ai pas de rêve, pas de projet et je me fiche d'être ici parce que c'est chiant... voilà. C'est bon ? »

Les autres de mon âge semblaient tous surpris et me regardèrent avec leurs grands yeux énervants. Le sensei paraissait dépité quant à lui. Il me fit signe d'aller me rasseoir avec dégoût. J'y retournais bien content de pouvoir continuer ma sieste. Mais je n'en eu pas l'occasion finalement. Le dernier nom appelé était une fille. Et celle-ci allait m'intriguer dès ses premières paroles... Elle paraissait triste si je ne me trompais pas.

« Bien, nous terminons avec... Zenzaburô Ema ! » appela le professeur.

La jeune fille, qui avait mon âge, était très polie, et aussi très respectueuse. Plus que moi, c'était indéniable. Ce contraste me fit la remarquer, aussi étrange cela puisse-t-il paraître. Ses mots étaient gentils, et sans doute aussi vrais que les miens. Mais sa mine était triste. Même du fond de la classe je pouvais voir ses yeux rouges, ceux-là même que l'on a quand on a pleuré ou qu'on en est pas loin. C'était facile à voir ça ! Je connaissais très bien ce signe physique après avoir pleuré ma mère régulièrement depuis trois ans. De là où je me tenais, sur ma chaise, je la regardais avec intérêt. Curieux et intrigué par ce nouveau visage. La seule présentation de la classe que j'avais finalement écouté c'était celle-ci. Son motif pour devenir shinobi était respectable. C'était sans doute le meilleur rêve possible pour quelqu'un qui avait perdu sa mère pendant une guerre comme moi. Mais fallait-il devenir shinobi pour cela ? Je n'avais pour ma part aucune envie de suivre les ordres de personnes pourries jusqu'à l'os, et je visais par la nos Kazekage et le Kakumeigun dont avait fait partie ma mère.

« Bien merci. Au moins nous terminons sur une élève polie, comparé à Tetsui. » ajoutais le prof pour terminer les présentation.

Franchement cette réflexion était gratuite monsieur le professeur... Tsss. Je le regardais dépité, puis jugeais que c'était mieux de regarder par la fenêtre, ce que je fis dans un râle d'ennui. Lui et moi n'allions pas nous entendre s'il commençait comme ça. Monsieur Kobaki... Je n'avais même pas eu envie de retenir son prénom, c'était pour dire.
Dans l'agencement de la classe, au fond côté fenêtre il y avait moi. Devant moi se trouvait un gros dur qui aimait bien se la ramener en embêtant les autres. Et devant celui-ci il y avait la fameuse Zenzaburô Ema. Bah. Allais-je lui parler pour autant ? Elle avait l'air d'être une bonne personne, et surtout je ne pouvais dire pourquoi mais j'étais comme attiré vers elle, comme si je la connaissais plus ou moins déjà. Ou que j'étais sûr que j'allais bien m'entendre avec elle. Le sensei reprit la parole pour dire des choses sans importances. C'est le moment qu'avait choisi le gros lourdaud devant moi pour venir embêter la jeune fille. Je vis toute la scène, dans le moindre détail. Il piqua le cou d'Ema avec son stylo avant de l'ouvrir à voix basse, moqueur :

« Peureuse, t'es une peureuse ! Tu voulais pleurer ça se voyait, moi j'y crois pas une seconde, jamais tu deviendras une bonne kunoïchi... Ema la pleurnicharde ! » termina-t-il dans un rire étouffé.

C'était vraiment un gars pitoyable pour agir de la sorte. J'avais envie de le cramer sur place, bien que si je faisais ça je serais certainement viré de l'académie pour mauvaise conduite ou un truc du genre. Je soufflais un coup, pensant à ce que j'allais faire. Mon pied cogna le pied de sa chaise brutalement pour attirer son attention et qu'il se retourne. C'était volontaire.

« Kesta toi le flemmard ? »

Je le regardais comme s'il m'était inférieur. Agir comme il le faisait en s'attaquant à une camarade de classe peinée pour une quelconque raison était impardonnable.

« Ferme là tu me gênes. Arrête de l'embêter aussi. »
« Oooh tu serais pas amoureux d'elle ou un truc ? Hahaha ! »

Et il continuait de rire comme un débile, me faisant pousser un soupir. Et attirant l'attention par ici alors que c'était la dernière chose que je souhaitais. Je croisais le regard de la Zenzaburô pour la première fois tandis que le professeur se mettait à hurler en demandant ce qu'il se passait. J'étais désolé.

Qu'on soit bien clair, je n'avais pas d'amis ici à l'académie. Et je n'en voulais pas vraiment, puisque tous voulaient devenir des shinobis plus tard et que moi j'allais volontiers dans un sens inverse au leur. Le simple constat qu'en étant kunoïchi ma mère avait péri me confortait dans ce choix. J'avais juste envie de faire mon chiant par simple esprit de contradiction avec tout ce système. Et de toute façon, qui voudrait être ami avec ce gros lard qui embêtait une fille qui ne le méritait pas ? …
Celle même fille m'offrit un sourire alors que je croisais son regard et que l'autre riait comme un glouton. Je le lui rendis plutôt faiblement, puisque ce n'était pas mon intention de faire croire à l'autre que j'étais amoureux d'elle comme il l'avait suggéré. Et puis quoi encore ! Par contre je l'avouais, parmi toutes les filles de la classe j'aurais choisi la Zenzaburô. Elle était mignonne et avait du répondant, comme le prouvait la suite des événements alors qu'elle mentait au professeur en disant qu'Enko avait dit être amoureux d'Aïko. C'était bien joué et en finesse, toute la classe se mit à rire aux éclats pour se moquer du rigolo.

Je rendis son clin d'oeil à Ema après que le professeur ait mis fin à cette mascarade pour relancer le cours. Ce mensonge qu'elle avait inventé pour se venger n'avait que la prétention de remettre à sa place celui qui l'avait embêté, ce qui me plaisait pas mal dans l'idée. Si moi je lui avais dis de la fermer parce qu'il m'ennuyait, Ema l'avait ridiculisé devant les autres. Au fond c'était un juste retour des choses. Le cours se termina, les autres déguerpirent en vitesse tandis que je prenais le temps comme à mon habitude. Une fois dans le couloir elle s'approcha de moi enchantée en se présentant et en s'excusant.

« Tetsui, enchanté aussi. » dis-je dans un premier temps.

Je lui tendis la main simplement en souriant, ne sachant trop comment réagir en faites. Mon sourire cachait un peu mon manque d'habitude à ce que quelqu'un d'autre vienne me parler pour faire connaissance. Cela me changeait de ma solitude nonchalante... Alors je me grattais la tête assez discrètement en lui répondant :

« Oh... pas besoin de t'excuser, il commençait à m'énerver et il t'embêtait alors... »

Je repris mon air blasé parce que je ne savais pas quoi dire d'autre à Ema. Pourtant en la voyant sourire c'était comme si je la connaissais déjà et elle aussi. Quelque chose me disait que sa présence était agréable, comparée à d'autres que j'aurais chassé volontiers pour ne pas être ennuyé. Elle me demandait si j'allais bien, me sortant de mes pensées. C'était sympa de sa part.

« Hum oui on fait aller. Et toi ? »

C'était dingue d'être aussi peu bavard comme je l'étais alors qu'une fille venait vers moi... En tout cas elle semblait triste et je pouvais le lire dans ses yeux comme dans un livre. C'était un peu embarrassant alors je regardais en l'air le temps de décider quoi faire. Et s'il était temps de se faire une amie ?

« Tu... tu veux marcher un peu ? Je suis pas pressé donc bon. »

C'était là une demande camouflée et plutôt timide pour lui dire que je voulais bien apprendre à la connaître. Elle m'avait l'air différente des autres et il y avait toujours ce petit truc sans nom qui me faisait dire que nous avions quelques points communs et que nous nous entendrions bien.

Cela m'avait autant amusé que mis mal à l'air de la voir rougir en me serrant la main. Et puis elle s'était même présentée une seconde fois avant de passer ses mains derrière son dos. Je n'y connaissais rien aux filles, mais si elle rougissait c'était parce qu'elle était timide avec moi ? Remarque je n'étais pas mieux, préférant juste cacher ma gêne derrière une nonchalance feinte. Chacun son truc !

Je remarquais ensuite qu'elle haussa les épaules quand je lui demandais comment elle allait en retour de sa propre question. Ce geste je le connaissais bien pour le pratiquer de temps en temps à ma façon quand je ne voulais pas trop répondre. Du coup je ne savais pas comment elle allait mais je sentais qu'elle était un peu triste pour je ne sais quelle raison. Elle accepta ma proposition de marcher un peu ensemble et me demanda quel âge j'avais, parce que je lui semblais plus grand que les autres. Je haussais les sourcils en la regardant de côté alors que nous marchions dans le couloir en direction de la sortie vers la cours de récrée. Ouais, la récrée : trop marrant.

« Ben j'ai douze ans comme les autres et comme toi je suppose ? Plus grand comme ça ?»

Ou alors plus grand car plus mature ? Car je pensais l'être un peu plus que la plupart ici c'était certain. Perdre une mère faisait grandir bien vite. Et cela faisait 3 ans pour moi. En arrivant dehors, Ema s'arrêta, me faisant l'imiter pour voir qu'elle regardait les autres enfants s'amuser avec insouciance. Je détournais mon regard à mon tour vers ces bienheureux que j'enviais en mon fort intérieur. Ils avaient tout pour eux, même leurs mamans. Quelques secondes et des pensées tristes me vinrent en tête. Je les chassais en soufflant faiblement pour regarder Ema dans les yeux. Le reflet de l'âme disait-elle ? Je prenais du recul en me demandant si elle m'avait percé à jour...

« ... »

Je ne savais que répondre. En revanche je savais que mon palpitant avait loupé un battement car je n'aimais pas qu'on me devine comme cela. Si c'était bien ça dont il était question. Heureusement Ema changea de sujet rapidement. Elle demanda si j'accepterais de l'aider à maîtriser les techniques que nous devions apprendre. Le sensei avait dit blabla... je m'en fichais de lui. Mais elle demandait en insistant. C'était bien la première fois qu'on me demandait une telle chose, je n'y comprenais rien. Et pour terminer elle arborait un grand sourire et pétillait des yeux. Je n'avais jamais aidé quelqu'un pour ce genre de choses. Mais je le repensais encore, elle semblait différente des autres, un peu comme moi. J'étais intrigué alors ma réponse fut accompagnée d'un sourire qui s'était fait désiré :

« Oui, pourquoi pas ! Je n'ai jamais fais ça mais... disons que ce sera la première fois haha »

Je me grattais nerveusement mais discrètement le cuir chevelu en riant de la même manière. Je relançais la marche pour ne pas rester là à regarder les autres enfants jouer.

« Tu veux ce soir ? » demandais-je simplement.

Je ne savais pas m'y prendre pour demander ça. On aurait dit que je lui proposais un rencard sérieux... Craignos Tetsui ça le fait pas. En plus c'est pas un rencard et c'est elle qui t'a demandé de l'aider ! Donc... n'y pensons pas. Au moment où elle répondit je recevais un caillou pointu en pleine tempe, non loin des yeux. Je grinçais des dents une fois le choc passé pour porter ma main à l'endroit et voir que je saignais un peu. Qui ?

« AH AH ! Alors le flemmard ? Alors la pleureuse ? On croyait me ridiculiser tout à l'heure ?! Ben vous allez voir ce que vous allez voir. »

Enko était là avec un de ses potes aussi con que lui sans doute. Il cherchait vengeance pour ce qui s'était passé en classe. Mais surtout, il venait de couper notre discussion à Ema et moi en plus de me blesser. Je regardais nos agresseurs d'abord, puis enfin Ema pour la rassurer :

« Ça va, rien de grave. »

« Oh l'autre hé ! » renchérissait le copain du gros.

Avant d'avoir été coupée par ces troubles fêtes il me semblait qu'Ema avait dit être être d'accord pour ce soir. Voilà qui était donc prévu, il faudrait que je me découvre un talent pour aider et apprendre à maîtriser des techniques basiques d'académicien du village... ça n'allait pas être évident !
Rapidement elle sortit un mouchoir qu'elle apposait sur le saignement de ma tempe. Ces petits picotements étaient douloureux, mais sinon j'avais la chance de ne pas avoir une peur bleue du sang. Et puis pour quelques gouttes honnêtement y' avait pas de raison, même à la tête.

Quand le copain d'Enko avait renchéri, le visage d'Ema avait changé, et son ton aussi. Elle semblait froide et en colère contre eux. Je le vis à son regard tandis qu'elle me regardait dans les yeux. Je tenais donc le mouchoir à sa place quand elle fit volte face pour s'en prendre à eux. On aurait dit une furie ! Propulsion, et l'instant d'après elle avait renversé le balourd par terre en le cognant. Les deux garçons semblaient presque avoir peur en la voyant ainsi. Le pote d'Enko commençait même à se défiler :

« Euuuuh je voulais pas moi je suis dé-désolé ! »

Ce genre de comportement me faisait sourire. Il était donc du genre à suivre par dépit quelqu'un qui avait de l'emprise sur lui, en l'occurrence Enko. Pitoyable.
Je regardais la scène, et Ema qui voulait faire bouffer un caillou au responsable de tout ça.

« Pfff, laisse Ema pas besoin... »

Elle me connaissait tout juste et pourtant elle s'en prenait à eux comme s'ils avaient blessé un être chère à ses yeux. Pourtant je n'étais pas son frère ou quelque chose comme ça. C'est à ce moment que le sensei arriva en la prenant par le bras pour la relever et l'écarter d'Enko, puis qu'il ordonna aux trois garçons de le suivre. J'en faisais parti... Mais il embarquait le jeune Zenzaburô avec lui comme il l'avait vu frapper un "camarade". Du coup je regardais Ema avec une mine déprimée alors qu'on se dirigeait vers la punition pour lui montrer que ça m'ennuyait déjà terriblement d'aller me faire sermonner par le professeur, surtout pour un truc comme ça.
Nous fûmes donc emmenés dans la salle de classe où le sensei s'énerva contre nous.

« Monsieur ! C'est pas nous, c'est Tetsui il a commencé à nous embêter alors on s'est défendus et tout ! Puis Ema comme elle est amoureuse ben elle a fait comme lui mais en pire pour lui plaire ! C'est vrai m'sieur ! » ça c'était Enko qui mentait.

Je regardais ailleurs pour cacher que je trouvais tout ça pittoresque. Après quoi je me défendais un peu quand même.

« La vérité c'est que je discutais avec Ema quand il m'a lancé un caillou dans la tête... »

Et je montrais la blessure où le sang avait déjà coagulé, ce n'était rien de grave.
Quand bien même j'avais dis la vérité, il ne voulait rien entendre. Pour lui nous étions tous coupables.

« Vous serez punis ! Pour la peine c'est vous trois qui allez être les cobayes de l'exercice de cet après midi ! »

Il semblait en être amusé ce vieux sadique ! Cause toujours.
La sonnerie retentissait pour annoncer la fin de la récréation et le début des cours de l'après midi.
Les élèves se rassirent à leur place. Mr Bidule nous fit son topo sur ce qui allait se passer :

« Bien. Cet après midi nous allons apprendre comment concentrer son chakra au niveau des pieds pour marcher sur l'eau ou sur des murs. Pour cela nous irons jusqu'à un terrain d'entraînement fait spécialement pour cet exercice où l'on trouve un point d'eau artificiel et des pans de murs. Et puis... Tetsui, Ema, Enko et Kenbi seront les premiers à s'y essayer, pour que ayez un aperçu de ce qu'il ne faut pas faire. »

Je croisais le regard d'Ema et lui faisais comprendre d'un hochement de tête que ça allait pour moi.
Toute la classe se mit en route, en rang deux par deux et je ne me gênais pas pour aller avec Ema. Au moins sa compagnie m'était agréable. Et puis autant rester entre punis non ?

« Tu vas bien toi ? Merci pour tout à l'heure mais bon... c'était pas nécessaire haha. »

La suite se passerait au terrain d'entraînement.

« Boarf t'inquiète pas hein. C'est eux qui ont lancé le cailloux... pas nous. » constatai-je.

Car Ema commençait à s'excuser auprès de moi pour m'avoir embarqué là dedans. Certes elle avait eu une réaction un peu excessive, qu'on imaginait pas vu la douceur qui émanait d'elle, mais ses intentions étaient louables. Puis elle renchérit sur des choses avec lesquelles j'étais d'accord : ce monde avait déjà assez de méchanceté et de cruauté. Elle, elle voulait faire disparaître la méchanceté plus tard. Cela me fit sourire gentiment.

« En voilà un beau projet ! » dis-je pour l'encourager.

Elle demanda si j'étais encore chaud pour ce soir, pour l'aider sur quelques techniques.

« Oui oui, c'est un pas un cailloux qui allait changer ça haha »

J'essayais de plaisanter un peu, comme pour cacher une certaine timidité et un manque d'habitude de parler à la gente féminine. Faut dire qu'à douze ans c'était pas des choses déjà acquises. Encore fallait-il comprendre que femme et homme pouvaient s'assembler. Ou faire des bisous. Rien que ça ça me foutait les chocottes au fond...

L'exercice pour lequel nous étions puni arriva enfin et les deux zouaves le réussirent. C'était bien dommage, moi j'aurais apprécié les voir foirer et finir trempés. Ema le réussit elle aussi et tant mieux. Ce fut moi qui passait en dernier, déjà critiqué par le sensei alors que je m'approchais du point d'eau. Cet enfoiré n'en loupait pas une pour tenter de me ridiculiser, vu que pour lui et les autres j'étais un gros flemmard. Haha ça les faisait bien rire ça d'ailleurs. Mais je m'en fichais royalement, ma mère était morte en shinobi à cause des shinobis, je n'avais que faire d'être bien vu par cette catégorie de personnes. Même si mon père me poussait à en devenir un... ce qui était souvent sujet à conflit à la maison. Du coup pour en revenir à la situation, plusieurs camarades avaient ri à la remarque du sensei. Je m'étais avancé très nonchalamment pour les emmerder sans rien dire, puis j'avais réussi l'exercice sans problème, en étant même plus à l'aise que les autres ! Pour leurs beaux yeux tiens. Certains oubliaient souvent que je venais du désert et que par conséquent il y avait beaucoup de choses que j'avais appris même avant d'habiter à Suna. Des trucs nécessaires à la vie de nomade en plein désert. Peu importe leurs réactions à tous donc, l'après midi passa ensuite assez lentement et je subissais l'ennui.

La journée terminée, Ema vint me retrouver à la sortie de l'académie. Nous savions tous les deux que maintenant nous étions tranquilles. Comment c'était chez les Yamada ? Elle me demandait déjà si elle pourrait venir chez moi. Ah euh... Le rouge apparut discrètement sur mes joues alors que je tentais de le cacher sans y arriver. C'était une demande ça ou quoi ? J'en savais rien moi !

« Venir chez moi maintenant ? » j'étais surpris et je me demandais.

Je pensais vraiment qu'elle parlait de maintenant. Que nous allions nous entraîner chez moi.

« Et euh... les Yamada sont des gens simples en principe. » souriais-je finalement.

En tout cas, nous pouvions déjà nous mettre en route peu importe où elle préférait que je l'aide à s'entraîner. Je le lui fis comprendre en entamant la marche.

« Je sais pas où on va faire ça par contre... une idée ? » la questionnai-je.

Pnj présent : Yamada Arashi

Et ben c'était bien ça, Ema voulait venir s'entraîner chez moi, elle se montrait assez directe quand même ! Je n'avais pas l'habitude, mais moi-même j'étais de cette nature, assez franc.

« Un dojo ? On n'est pas des samouraï ! » plaisantais-je.

Non non les Yamada n'avaient pas de dojo. Nous nous entraînions soit dans le désert, soit sur le terrain d'entraînement de notre quartier, entre les tentes. Notons aussi qu'à cette époque, quelques Yamada vivaient dans des maisons, nous étions bien avant l'ère de Yamada Kioshi en tant que chef. Il fallait s'essayer à la vie dans un village. Moi peu m'importait, une tente pouvait être très confortable pour vivre, quand je voyais celle de papa.

« Et bien ok, on va chez moi, mais tu me mettras pas la pâtée par contre haha. »

Nous parvenions donc à mon quartier, et je la conduisais jusqu'à la tente de mon père où je vivais. Je lui avais montré aussi celles des autres en passant, mais n'avais pas été très bavard.

« Oui c'est chez moi, je vis avec mon père. Je suis bien là, c'est comme ça que nous vivons dans mon clan, la plupart préfèrent des tentes comme dans le désert à des maisons ou des appartements. Mais tu verras qu'aujourd'hui les tentes sont spacieuses et confortables ! »

Néanmoins comme je m'engueulais souvent avec papa depuis la mort de maman, je trouvais sa proposition intéressante.

« Mais merci pour ta proposition... je pourrais toujours passer de temps à autres sinon ? » souriais-je.

Bref, je la fis entrer et elle comprit rapidement pourquoi je ne rechignais pas à vivre dans une tente. Nous avions tout ce qu'il fallait : meubles, lits, tables basses, coussins pour s'asseoir, même des couverts et des tasses pour ceux qui nous pensaient sauvages. Je pouvais même ranger mes livres dans des petites bibliothèques.
Mon père se montra, il sortit la tête d'un dossier qu'il était en train d'étudier, sûrement pour une mission à venir. Il était jônin. Ema n'avait pas à s'inquiéter de lui.

« Hoy Tetsui, tu invites une amie à la maison ? En voilà une bonne chose ! » s'exclama-t-il avec joie.

Il continua en se présentant.

« Bonjour jeune fille, je suis Arashi, le père de ce petit flemmard haha. »

Une petite pique bien placée wouhouhou, bravo papa. Je soufflais la tête sur le côté, que c'était drôle. La politesse voulait que l'on se présente en retour, et c'est ce que fis Ema qui s'était cachée derrière moi. Je l'en sortis en lui prenant la main pour la faire avancer à côté.
Après ce moment très banal où deux êtres se présentaient l'un à l'autre, papa demanda ce que nous avions prévu de faire, alors je répondis :

« On va réviser ensemble quelques techniques à apprendre pour l'académie. D'ailleurs on y va, tu viens Ema ? »

Puis je l'emmenais avec moi, nous quittions la tente pour aller sur le terrain d'entraînement où l'on trouvait d'autres yamada qui s'entraînaient à différents niveaux de maîtrise. Il y avait de l'espace heureusement, et je choisissais un coin avec quelques cibles et mannequins d'entraînement.

« Allez on commence ? » demandais-je enjoué.