La mort, la désolation, l'odeur nauséabonde des cadavres jonchant le sol… Voilà ce que reflétait Suna à l'heure actuelle. Cette révolution, dont Jiseyama était l'auteur, avait transformé un village de l'Ordre en un champ de bataille d'une férocité légendaire. Chaque être se battait corps et âmes contre un ennemi inconnu. Qu'importent nos origines, nos clans, nos grades, chaque âme présente dans ce village défendait ce pourquoi il respirait. Un affrontement de cette ampleur ne pouvait qu'avoir de grosses répercussions sur le village du sable. Lui qui mélangeait classicisme et modernité, il se rapproche de plus en plus aux ruines de Kiri au fur et à mesure que le temps passe. Un spectacle désagréable même pour moi Kumojin. Je ne peux m'empêcher d'imaginer que tous ces assauts auraient pu être dans mon village. Personne n'était à l'abri et c'était sûrement l'un des sentiments que je détestai le plus. J'avais ressenti la même chose lors de l'attaque des Furyous et c'est d'ailleurs, pour cette raison-même que j'ai rejoint le Fumetsu. Suis-je réellement si impuissant face à ces menaces mondiales ?

Néanmoins, l'heure n'était pas l'apitoiement, mais bien à la réflexion rapide et l'action. Lors de la fin de mon combat contre « III », je m'étais lancé plus profondément dans le champ de bataille afin de trouver mes compatriotes Kumojins pour établir un front unis et ensuite d'aviser une solution. Sur mon chemin, j'ai rencontré Aomine, n°2 de Kumo qui n'était pas censé être à Suna. Surpris de sa présence, il m'annonça sans détour que le Rokudaime Raïkage avait été tué par des Konohajins et des Sunajins. Son expression sincère et pleine de tristesse attestait sur la véracité de ses propos. Je n'imaginai pas vraiment qu'une chose comme celle-ci soit possible, mais le temps de pleurer nos morts n'était pas encore arrivé. J'avais, par la suite, échangé quelques mots avec Aomine sur la stratégie à adopter. Nous prônions tous les deux la retraite et ainsi, nous devions réunir les shinobis de Kumo. Cependant, le Bakushô avait une requête particulière. Une mission de la plus haute importance qu'il me confia. Je devais m'occuper d'aller chercher mon Némésis, Bakushô Yoh. Cet aliéné se trouvait dans les prisons de Suna et je devais le ramener à Kumo afin qu'il y soit jugé.

J'avais donc quitté Aomine qui attendait les différents Kumojins guidés par mes nombreux clones. Heureusement pour moi, je connaissais bien Suna et qui plus est, j'avais personnellement emmené Yoh dans la plus sombre des cellules. Mes pas étaient donc aussi rapides que ma détermination à ramener cette énergumène chez nous. Passant par les ruelles assez étroites afin de faire profil bas, j'observai des Sunajins transportant des blessés vers sûrement l'hôpital. Dans le doute, je me cachais de tout le monde. Néanmoins, j'arrivais près d'un quartier où bon nombre de débris bloqué la rue. N'ayant pas d'autres choix, je grimpai sur les toits des structures restantes afin de ne pas ralentir ma course. J'étais certes, bien plus visibles, mais toutes autres alternatives me faisait perdre du temps, choque que je ne peux pas me permettre.

Après une dizaine de minutes, j'arrivai finalement près de l'Ergastule. La fameuse prison de Suna. Celle-ci est souterraine et a été confectionnée par le clan Saibogu grâce à leur technologie et leur savoir. Pour avoir pénétré l'endroit, on ne peut y utiliser de chakra afin d'éviter tout dérapage. D'habitude, la prison est bien gardée, mais l'attaque de Suna a dû mobiliser les gardes de cette dernière. Ainsi, j'entrai dans le souterrain en faisant le moins de bruit possible et en évitant les coins lumineux. Je préférais être prudent et si jamais je croisai un garde, je serais obligé de lui expliquer toute l'histoire, me faisant ainsi perdre beaucoup de temps.

J’arrivai finalement vers la cellule de Yoh où ce dernier semblait éveillé. Dans l’obscurité, j’arrivai à discerner ce sourire malsain qu’il a toujours. Mon visage sortit de l’ombre pour me rapprocher de la torche et de sa cellule. La seule vue de son visage me donnait envie de le blesser plus encore. D’une voix douce, mais autoritaire, j’engageai la conversation.

« Tu pensais peut-être que je t'avais oublié ? Lève-toi et approche, nous partons pour Kumo ! »

Son bras déchirait, son état déplorable et les différentes restrictions posaient sur son corps, le Bakushô ne pouvait rien tenter contre moi. Il devait m'obéir, de grès ou de force.

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J'arrivais une quinzaine de minutes plus tard à l'Ergastule, toujours avec mon élève. Je souhaitais vérifier si un de nos pensionnaires était toujours présent-.. Il devait l'être, c'était une obligation. Cet homme était en lien avec les attaques de ce jour, il détenait sûrement des informations qui pouvaient nous être très utiles. Pendant le combat avec son confrère, j'avais essayé de le déstabiliser en disant avoir torturé le Bakushô, ce n'était pas le cas mais ça n'allait pas tarder après aujourd'hui. Nous avions besoin de réponses et si pour les obtenir je devais lui retirer chacun de ses os, ça ne me dérangeait pas. En temps de guerre, il fallait agir comme un sauvage et laisser son honneur de côté-.. Ce n'était pas ma philosophie et pourtant je me retrouvais à penser à des choses bien glauques, mon Henka Akuma n'aidait sûrement pas, bien au contraire. À chaque fois que je ressentais une émotion négative, c'était comme si celle-ci était décuplée. Jusqu'à ce jour, je n'avais pas pris de mauvaise décision à cause de l'entité terrée en moi mais ça ne saurait tarder et je redoutais ce moment-..

La prison n'était pas endommagée vu de l'extérieur mais la sécurité était bien plus faible, beaucoup trop faible. La première chose que je souhaitais, c'était de savoir si oui ou non il était encore présent. Je misais plutôt sur une réponse négative, je ne doutais pas qu'un membre de la coalition adverse se soit occupé de son cas.

Je vis alors sortir un homme qui ne m'était pas étranger, c'était un Kumojin et j'avais combattu à ses côtés pendant quelques moments. C'était d'ailleurs en partie grâce à lui que nous avions réussi à rentrer vainqueur de l'affrontement contre le Bakushô, son pouvoir était impressionnant. Suna ne pouvait que le remercier de ses actes, il ne l'avait sûrement pas fait pour protéger notre patrie mais c'était à prendre en compte. J'étais plutôt content de le voir jusqu'à que je parvins à voir l'homme à ses côtés. C'était la même personne que j'étais venue voir, je souhaitais voir si elle était libre et finalement elle marchait avec le Kumojin. Je soupirai, tout en regardant à ma droite. Mon élève Ruri était présente à mes côtés et c'était sûrement dangereux vu la situation, je souhaitais la mettre en garde.

«  Ruri, reste derrière moi, je ne compte pas me battre mais sait-on jamais. » Dis-je à voix basse avant de la pousser légèrement de mon avant-bras.

En même temps, je continuai à avancer vers le Kumojin et le criminel. Nous étions devant la prison. Même ici, nous entendions les cris et les pleurs, Suna était en parti dévasté, j'avais sûrement perdu des proches mais je devais accomplir mon devoir. Mon devoir se trouvait d'être un bon remplaçant au rôle de dirigeant du Kakumeigun, j'étais jeune et je manquais peut-être encore d'expérience mais j'avais fait au mieux. Plusieurs équipes confirmées du Kakumeigun quadrillaient actuellement Suna afin d'établir des rapports et de porter assistance aux blessés. Le dispositif d'urgence avait été enclenché et la sécurité allait être rétablie sous quelques heures, il ne fallait pas laisser une seule possibilité aux délégations étrangères et aux ennemis extérieurs.

Je fermai les yeux quelques secondes et une fois devant les deux hommes, je pris la parole.

«  Je me nomme Toshiro Ogami, nous avons combattu ensemble pour arrêter cet homme. Je me demande pourquoi à l'heure actuelle il est à vos côtés-.. »

Je marquai une pause de quelques secondes avant de reprendre, je ne me le demandais pas vraiment, il voulait sûrement le juger à Kumo.

« Je suppose que vous voulez qu'il paye pour ses crimes ? J'en suis ravi mais cet homme ne peut pas quitter l'enceinte du village. Il détient des informations et doit être jugé, ensuite il sera transféré le plus rapidement possible au Pays de la Foudre. »

C'était sans rappeler qu'un Kumojin avait essayé de nous tourner le dos au dernier moment, il semblait être lié plus ou moins au Bakushô et disposait des mêmes capacités que lui. Si c'était bel et bien une traîtrise, je n'avais pas à avancer cet argument pour le moment. S'il aspirait à la justice, j'étais certain de pouvoir m'entendre avec lui.

Informations:

Lentement, l’aliéné se leva pour avancer en boitant dans ma direction. Se collant presque aux barreaux, il rigola en m’indiquant quelques mots.

« Encore toi et ta sale gueule! Je vais finir par croire que tu es amoureux de moi à force de me suivre ainsi ! »

Alors que ses mots sortaient de sa répugnante bouche, je serrai, mon poing de toutes mes forces pour contenir la haine que cet homme me procurer. Il était aux antipodes de ce que je représente et défends dans ce bas monde. Ce n'était que la troisième fois que je le rencontrai et pourtant, j'avais l'impression de le connaître depuis des années. La rancœur était tellement puissante que j'ai l'impression de le détester depuis ma naissance-même. Rien qu'en voyant se sourire moqueur, j'aimerais l'empaler sur place. Voir le sang de cette bête coulait le long de sa bouche… Quel spectacle merveilleux et appétissant. J'aimerais réellement te prendre ta chienne de vie Yoh, néanmoins, je ne peux pas. Ma mission est de te ramener à Kumo et tu m'en vois navré. Lors de ton attaque sur le Patriarche, j'étais prêt à t'accorder la rédemption, mais tu as craché dessus et ce fut ton ultime erreur. Aujourd'hui, tu es sous le joug de Suna et Kumo. Tu ne le montres peut-être pas, mais je suis sûr que lorsque personne n'est là pour assister à tes scènes, tu dois comprendre ce qu'est la souffrance. Reclus depuis des jours entiers dans une cellule aussi noire que ton esprit, sans presque rien manger ni boire, sans même recevoir la moindre assistance médicale pour les blessures que tu as reçus. L'homme qui osait défier des nations entières fait pâle figure devant mes yeux haineux. Pourquoi provoquer tout ce monde, si seulement quatre shinobis peuvent te capturer ainsi… Tu es pathétique, Bakushô Yoh.

Sans attendre, je passais mon bras à travers les barreaux pour attraper le manipulateur de l'argile afin de le plaquer contre la ferraille. Avec ma main libre, je lui passais des chaînes aux pieds, pour éviter toute fuite. J'enroulais ensuite une dernière le long de son buste et de son seul bras valide pour éviter une fois de plus, une manœuvre désespéré d'un être n'ayant plus rien à perdre. En prenant des outils trainant sur une table, je forçai la serrure et empoignai Yoh.

« Laisse-moi te prévenir. Tu parleras quand je te l’autoriserai. Si tu fais le moindre bruit ou que tu tentes la moindre chose, je t’abats sur-le-champ. Avance maintenant ! »

Mon prisonnier rigola simplement et s'arrêta assez vite quand il comprit que j'étais plus que sérieux. J'avançai lentement dans les couloirs étroits et sombres de l'Ergastule. Je suivais la lumière des quelques torches afin de retrouver mon chemin et sortir au plus vite d'ici. J'évitai, de nouveau, les zones à risques. Je retrouvai facilement mon chemin, même si le Bakushô me ralentissait.

Je sortais finalement de la prison et instantanément, les cicatrices de mon dos s'ouvrirent pour laisser place à mes fils. Ces derniers glissaient le long de mon dos pour sortir en dessous ma veste afin de ligoter, encore plus, le criminel. Dans le cas où il lui restait un peu de chakra, je préférai être prudent. Néanmoins, un élément vint perturber mon plan.

En effet, alors que je me concentrais plus en détail sur le paysage devant moi, deux personnes se dressaient face à moi. Une jeune femme un peu en retrait portant une longue tenue. Cependant, je me focalisais rapidement sur le jeune homme qui l'accompagnait. Ce dernier ne m'était pas inconnu puisque nous avions combattu ensemble pour capturer l'homme que j'ai actuellement en laisse. Les Sunajins marchaient lentement pour arriver à mon niveau. De ce que je pouvais voir, ils n'étaient pas belliqueux, ce qui était déjà, une bonne nouvelle. La situation allait être délicate, mais après tout, c'était prévisible. Néanmoins, je dois accomplir ma mission.

Je n’avais pas eu l’occasion d’obtenir le nom de l’homme qui avait foncé à mes côtés sur Yoh. Toshiro Ogami, un nom que je n’oublierai pas. Il me rappela que nous avions combattu ensemble pour arrêter le manipulateur de l’argile explosive et il se demandait pour ce dernier se trouvait près de moi. Il était temps d’entamer la discussion.

« Enchanté de connaître votre nom Ogami-san. Je n’avais pas pu me présenter lors de notre dernière rencontre. Je me nomme Monjara Shinji. Si je suis actuellement aux côtés de Yoh, vous vous doutez que ce n’est pas pour rien. J’ai des ordres auxquels je ne peux pas me dérober. »

La discussion continua et le Toshiro avait vu juste. Je voulais que cet homme paye pour ce qu’il a fait. Il m’indiqua que c’est ce qu’il voulait aussi, mais l’aliéné ne pouvait pas quitter le village. Suna voulait lui soutirer des informations et le jugé puis l’envoyer ensuite, à Kumo. Les négociations allaient être compliquées, mais j’avais potentiellement, un angle d’attaque.

« Vous avez vu juste Ogami-san. Je veux seulement que justice soit faite. Je comprends naturellement que vous espérez obtenir de lui des informations, mais vous devez comprendre aussi quelques détails. J'ai combattu cet homme lors de son attaque sur le temps des moines Maskine à Ta no Kuni. J'ai traqué sans relâche cet homme qui représente tout ce qu'il y a de mauvais dans ce monde, donnant, par la même occasion, une mauvaise image de mon village. Il a trahi son clan, son village et son pays. Si jugement, il devait y avoir, ce serait à Kumo. Cependant, nous sommes, tous les deux, des personnes censées. Nous pouvons trouver un terrain d'entente. Voilà ce que je vous propose. Je vous laisse avec Yoh pendant le temps que vous désirez pour lui soutirer le maximum d'informations en me tenant à l'écart. Une fois que vous avez fini, je l'emmène avec moi à Kumo et lorsque que la date de son procès sera fixée, je vous fais la promesse d'envoyer une lettre personnellement à Suna pour vous convier à son jugement et faire partie des jurés qui scelleront le sort de ce criminel. Qu'en dites-vous, Ogami-san ? »

C’était, pour moi, la meilleure solution pour nos deux nations. Sachant que la situation à Suna était plus que tendu, ce genre de discussion devait être pris avec des pincettes. J’imaginais déjà Yoh se marrait si les négociations venaient à échouer…

L'homme que je ne savais comment nommer se présenta, il s'appelait Shinji. Son nom de famille, je l'avais presque deviné lors de notre dernier combat. Son clan n'était pas inconnu aux yeux de tous, ils avaient la capacité de manier des fils et de les rendre très redoutables. Ce n'était qu'une petite partie de leur pouvoir et puis je n'avais eu que très peu l'occasion de connaître la puissance de mon interlocuteur, je savais néanmoins qu'il avait été décisif lors du combat contre le criminel. L'ambiance n'était pas tendue et même s'il était accompagné du criminel, je n'avais pas à être impertinent ou insolant, nous avions juste à aller droit au but et nous exprimer. Je l'avais fait en toute honnêteté, sans détours.

Le Bakushô était à ses côtés, enchaîné et entouré de fils. Il ne pouvait sûrement plus bouger, toutes les précautions avaient été bonnes à prendre mais son état était déplorable. L'hygiène n'était pas un mot qu'on pouvait associer à cet homme, il lui manquait aussi un bras, chose qui ne devait pas aider. Le fait d'avoir été quelques jours dans l'enceinte de l'Ergastule avait aussi du affecter son organisme. Les Shinobis de Suna alternaient les gardes très souvent pour ne pas souffrir de leur charge. S'il pouvait utiliser des mots, il ne représentait pas à l'heure actuelle une menace, il était presque inoffensif.

D'après mon interlocuteur, il avait des ordres et se devait de ramener l'homme à Kumo. Je haussai les sourcils en tendant cela, qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire à ce stade de la discussion. Je pensais à un désaccord et donc un rapport de force ? Cela dit, je ne me préparais pas au combat et exprimai à nouveau le fond de ma pensée. S'il était un homme de justice, on ne pouvait que bien s'entendre même dans un climat comme celui-ci. La guerre, c'était bien ce à quoi nous avions à faire, la guerre. Suna était en guerre et nous étions loin d'être vainqueur, on ne l'était pas du tout même. Nos seules victoires se résumaient à quelques bâtiments sauvés, tant de vies s'étaient envolées-..

Enfin, la discussion se poursuivit et se faisait de plus en plus sérieuse. Il me donna des détails quant à le passé commun qu'il avait avec cet homme. Le Monjara l'avait combattu et traqué sans relâche, c'était comme le dénouement que de pouvoir le ramener à Kumo. Je ne pouvais que le comprendre mais ces sentiments ne passaient pas avant Suna et à l'heure actuelle, village était la priorité et je ne voulais outrepasser aucune règle. Yoh était nommé de plusieurs façons, c'était un traître, un criminel, déserteur, tout allait de paire finalement. Je soupirai en détournant mon regard en direction du manchot. Je ne voyais face à moi qu'un déchet, il devait sûrement penser la même chose nous concernant mais il n'était pas dans la meilleure position qui soit à l'heure actuelle. Mon interlocuteur avait employé le bon ton, il s'était entretenu avec moi comme pouvait le faire un diplomate, même dans une situation comme celle-ci.

En tant que bon diplomate, il avait une proposition à me faire et elle était intéressante. Il me proposait d'interroger Yoh pour finalement le remettre aux autorités Kumojines. Ce n'était pas un mauvais compromis selon moi. Si j'examinais sa proposition, je devais aussi faire des hypothèses en cas de refus. Une mission l'avait amené à extirper le criminel de nos prisons, il avait outrepassé ses droits même en temps de guerre en pénétrant dans notre établissement pénitencier. C'était même illégal comme démarche, peu importe comment on tournait la chose.

Je devais prendre une décision et une décision rapide, un choix qui pouvait profiter à tous sans créer un conflit supplémentaire. Je décidai de répondre à sa proposition.

« Peu importe vos habilitations, même en temps de guerre vous n'aviez pas à pénétrer dans cet établissement pour transférer un prisonnier. C'est illégal, tout simplement. J'entends cela dit ce que vous avez à nous dire et j'en prends compte. J'accède à votre requête et je vous amènerai très rapidement le prisonnier à la Voie Illusionnée. Vous avez ma parole comme j’espère avoir la votre, sommes-nous d'accord ? »

Je créai deux clones en faisant quelques signes. Un partit directement dans le village sans même attendre.

«  Ruri, avec un de mes clones rentrez à l'intérieur de l'Ergastule et réquisitionnez une salle d'interrogatoire. Je vous rejoins dans quelques minutes.  »

Je n'attendais aucune réponse de mon élève, après tout elle ne souhaitait jamais s'exprimer. Je posai à nouveau mon regard sur Monjara Shinji.

« Je fais au plus vite, je n'ai pas de temps à perdre de toute façon. »

Je ne pouvais pas utiliser de chakra à l'intérieur de la prison et je n'avais pas le temps de pénétrer dans une salle nous l'autorisant. Je créai rapidement avec mon Shôton ce qui ressemblait à des flèches, des kunaïs et des senbons. Il était temps de faire parler notre pensionnaire. Après quelques minutes, je rejoignis mon élève et Yoh. Celui-ci était installé au milieu d'une pièce lugubre, toujours attaché. Cela dit, j'ôtai les fils du Monjara pour les mettre dans ma poche. À côté de cela, il était toujours attaché et mon élève avait même pris soin de le fixer à la chaise et au sol grâce à des morceaux de fers prévus à cet effet.

Je balançai tout mon attirail sur le sol avant de récupérer deux flèches en Shôton. Aussitôt, je plantai une flèche dans la jambe droite et l'autre dans la jambe gauche, légèrement au-dessus des genoux.

«  Tu vas parler et ça je te l'assure. Je n'ai pas dit à ton ancien confrère dans quel état tu allais revenir, le sais-tu? »

Tout s'était passé très vite. J'avais foncé tête baissée dans un combat qui n'était pas le mien. J'avais eu tout juste le temps de délivrer mon message que l'ennemi s'était transformé en flaque d'eau. Oui, littéralement. Dans tous les cas, j'avais mené ma mission à bien et aidé la Shodaime Hokage à trouver un expert en Fuinjutsu. Et je n'avais pas eu à me battre. Enfin pour le moment, car je me trouvais en ce moment-même devant les portes de la prison de Suna.

Après que l'attaquant se soit enfui, Toshiro Ogami - mon sensei - m'avait expressément demandé de le suivre jusqu'à l'Ergastule. Je ne savais pas dans quoi je mettais les pieds, mais après tout c'était mon sensei et d'ailleurs ce n'était pas une demande, mais un ordre. Il m'expliqua très vite en chemin qu'il voulait vérifier qu'un prisonnier était toujours présent dans sa cellule. Qu'est-ce qui pouvait mal tourner ? Eh bien, par exemple que le dit prisonnier n'était plus dans la prison, et qu'il était accompagné de son "sauveur". J'espérais qu'Ogami ait toujours du Chakra, car même si je n'avais pas encore utilisé le mien, l'homme en face de nous n'avait pas l'air d'un amateur.

Après un échange assez bref de paroles, Toshiro Ogami et l'homme qui tenait le prisonnier en laisse conclurent un accord. Et c'est là que j'entrais en action. Je devais trouver une salle d'interrogatoire, accompagnée du détenu et d'un clone de mon sensei. Trouver une salle dans cette forteresse où je n'avais jamais mis les pieds... Malgré le fait que le captif était ligoté et en très mauvais état, j'avais tenté d'invoquer ma marionnette pour plus de sécurité, avant de me rendre compte que cela ne fonctionnait pas. Ah oui, le dispositif bloquant le Chakra... Tant pis, je ne pouvais compter que sur moi-même.

J'ouvris la première porte qui n'était pas une cellule. Perdu, c'était un bureau. Suivant un couloir, je me dirigeais vers une porte plus épaisse. Gagné, une salle d'interrogatoire. Celle-ci était vide, et tout aussi lugubre que le reste de la prison. D'ailleurs, j'avais même l'impression que le bâtiment tout entier était vide. La plupart des gardes étaient sûrement attelés à la défense de Suna. Tant mieux, je n'aurais pas besoin d'expliquer mes motivations.

Le clone guida le prisonnier vers un siège au milieu de la salle et le fit asseoir. Ce type était vraiment mal en point : il lui manquait un bras et empestait. J'aurais presque eu de la pitié, mais cela était impossible. De plus, s'il était prisonnier, c'est qu'il avait fait quelque chose de grave et méritait son châtiment. J'avais fini de l'attacher à la chaise avec tout le matériel à disposition et me posta dans un coin sombre de la pièce. Je me demandais comment aller se dérouler cet interrogatoire. Allait-il avoir recours à la torture ?

Je m'arrachai de mes pensées pour me focaliser sur les bruits de pas que l'on pouvait entendre dans le couloir. Heureusement, c'était Ogami. J'avais, pendant quelques secondes, imaginé la possibilité que l'Homme avait écrasé mon sensei et revenait chercher sa proie. Qu'aurais-je dû faire dans ce cas-là ? S'il avait tué Toshiro Ogami en si peu de temps, il était évident que je ne faisais pas le poids. La fuite n'était pas une option possible : alors ce serait la mort au combat.

La réponse à une de mes questions informulées ne se fit pas attendre : deux flèches vinrent se planter dans les jambes du condamné. Oui, on devrait avoir recours à la torture. Cette perspective ne m'enchantait pas, mais elle ne me faisait pas peur non plus. Je n'étais pas une sadique, mais j'accomplissais mon devoir sans émotions. Le captif se contenta d'un cri étouffé, suivi d'un grognement, puis d'un rire provoquant. Il ne comptait pas parler aussi facilement.

« Tu crois que tu me fais peur, merdeux ? »

Il cracha arrogamment aux pieds de mon sensei. Puis, baissant les yeux sur les flèches de Shôton toujours fichées dans ses genoux, il lança :

« À ce que je vois, t'aimes toujours les trucs brillants ! »

La riposte ne tarda pas à arriver. J'observais la scène depuis le coin de la pièce, sans ciller.

Ne nous mentons pas, la situation était assez tendue. Je pensais avoir été assez discret pour naviguer dans les ruelles meurtries du village du sable, mais il faut croire que l'on m'avait remarqué. Enfin, cela reste une simple hypothèse et ce qui est fait ne peut être défait. J'étais clairement pris la main dans le sac. Si l'on regarde sous un certain angle, je venais tous juste de libérer un criminel international des geôles de Suna. Cette simple action pouvait créer des répercussions diplomatiques colossales, mais pour le coup, tuer le Rokudaime Raïkage aussi non ? Je suppose que les protagonistes se dressant devant moi n'étaient pas responsables de ce meurtre, mais là encore, ce ne sont que des hypothèses. Peut-être suis-je en face des personnes responsables de la mort de mon Kage ? Dans ce cas-là, qui serait alors le vrai criminel ? Pourrais-je attaquer ces gens sur ces simples suppositions ? Bien sûr que non. Je ferais un piètre diplomate si je réagissais ainsi. Néanmoins, il était normal pour moi de se poser ce genre de questions. Aomine semblait dire la vérité sur la mort de son maître. Comme par hasard, juste après cette nouvelle, je croise justement des shnobis du sable. Qui pourrait m'en vouloir de les attaquer en leur blâmant le fait qu'il soit du même village que les meurtriers. Serait-ce un acte juste ? Ou seulement une action remplie de vengeance ? Ces questions tourmentaient mon esprit pendant quelques secondes, mais je les balayais assez vite. Après tout, je ne suis pas comme leur Kazekage. Je ne reproche pas au village et aux shinobis le composant les actes isolés d'un seul homme comme Yamada Kioshi l'a fait avec ce fameux Seki Azar. Je sais faire la part des choses, moi.

Enfin, je divaguai beaucoup trop par rapport à ce qu'il se déroulait devant mes yeux. J'attends une réaction des deux Sunajins, particulière Ogami, puisqu'il semblait être le plus haut gradé. Comme à mon habitude, je n'avais pas voilé mes propos. J'avais dit la vérité et ce que je pensais, tout en restant courtois et respectueux. Je vous rappelle que je ne suis pas Ministre de la Diplomatie pour rien ! J'avais réfléchit rapidement pour trouver une proposition convenant à la fois à Kumo qui désirait le jugement de Yoh au sein de son village, mais aussi à Suna qui désirait soutirer des informations sur l'attaque. J'estime, que c'était un accord raisonnable et j'espère que mes homologues shinobis penseront la même chose.

L'instant de vérité arriva. Le Toshiro prit la parole en indiquant que peu importe les autorisations que je possédais dans le village et malgré le conflit, je n'avais pas le droit de m'introduire dans l'Ergastule et libérer un prisonnier. Néanmoins, il prit en compte mes paroles et accepta ma proposition en m'indiquant qu'il amènerait Yoh rapidement à la Voie Illusionnée. Il précisa que j'avais sa parole et il espérerait avoir la mienne. Ce dernier créa deux clones dont l'un partit en direction d'où je venais. L'atmosphère devint tout de suite plus respirable, me permettant de répondre.

« Le manque de temps a, malheureusement, hâté mon jugement et ma prise de décision. J'ai, en effet, outrepassé mes droits et pour cela, je vous présente mes excuses Ogami-san. Je suis heureux que nous trouvions un terrain d'entente pour régler cette affaire. Je vous attendrais, comme convenu, à la Voie Illusionnée. Je laisse ici un clone qui disparaîtra lorsque vous lui indiquerez que vous partez en direction de la Voie. Cela me permettra de connaître le moment de votre départ. Simple mesure de précautions si jamais ils vous arrivent quelque chose en chemin. Je vous suis reconnaissant de m'accorder votre confiance et sachez que je tiens toujours mes engagements. »

My word is my bond ! Juste après ma tirade, je matérialisai un clone de moi-même et partis en direction de la Voie Illusionnée en saluant respectueusement les Sunajins.

L'autre clone d'Ogami partie avec la kunoichi nommé Ruri et Yoh vers l'Ergastule. L'interrogatoire allait débuter dans très peu de temps et sachant que le Toshiro ne voulait pas perdre de temps, je ne pouvais que deviner que l'interrogatoire allait être sanglant. Je reculai de quelques pas pour m'adosser à un mur en attendant que tout ce beau monde ressorte.

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