La nuit tombe et tu te décides enfin à sortir de ta tanière. Tu as passé une semaine absolument atroce et le week-end vient à point nommé pour reposer tes pauvres muscles endoloris. Tes parents sont compatissants, car ta mère a passé une heure à te masser les mollets pendant que ton père rigolait de te voir ainsi. Tu as passé un agréable moment en famille, mais tu as envie de reprendre ta vie normale.
Tu viens justement de finir ton invention et tu n'as qu'une hâte, c'est de la tester ! Mais en ville, c'est beaucoup trop dangereux et tu ne voudrais surtout pas te faire remarquer. Tu penses que le mieux c'est de sortir, mais avec les gardes qui surveillent les entrées, tu vas te faire prendre, c'est sur, mais tu sais bien qu'au fond ça vaut le coup et puis tu ne peux pas vraiment t'en empêcher.

Tu prends ton appareil sur ton dos, dans un grand sac et en catimini, tu finis finalement par quitter l'obscurité rassurante de la maison. Les rues sont désertes et silencieuses, cela te rassure et te fait peur en même temps, car n'importe qui pourrait te remarquer facilement. Tu hâtes donc le pas, traversant divers dédales d'artères, certaines pavées, d'autres recouvertes de sable et puis des en pentes ou en montées.

Finalement, tu arrives sans encombre devant l'avenue qui mène à la sortie du village et là, tu sais qu'il est impossible de cacher ta présence aux gardes qui se trouvent juste devant l'entrée. La panique te gagne et tu ne sais vraiment pas comment t'y prendre. De plus, tu réalises les problèmes que le stress va te causer. Ils vont peut-être te prendre pour une criminelle ou pire encore ? Finalement, tu t'arrêtes et tu te dissimules derrière le porche d'une porte. Tu as presque envie de pleurer. Ta timidité et ton manque d'assurance reprennent le dessus sur toi, mais tu as vraiment envie de tester ton invention.

Il te faut d'ailleurs cinq bonnes minutes avant de finalement te décider à te lever et à t'avancer vers les piliers qui délimitent la porte. Des larmes coulent encore de tes joues et ton visage est rouge et anxieux, mais tu marches droit devant pour passer entre les portes en essayant de garder tous tes moyens. Au fond, tu n'as rien à te reprocher. Pourtant ...

J'étais aujourd'hui affecté à la garde. Je devais patrouiller le long de nos murs dans un secteur bien précis. Ce secteur se trouvait être celui de la Voie Illusionnée. Il faisait nuit et nous épaulions donc les Shinobis chargés du registre des entrées et sorties, ce boulot était en effet plutôt fastidieux voir même embêtant. Ça me rappelait le jour de l'arrivée de la délégation de Konoha, j'avais trouvé ce jour plus intéressant. J'avais en effet pu rencontrer une partie des personnes composant les forces armées de Konoha. De plus, j'avais pu brièvement saluer la dirigeante du village nommée Aburame Miko. Ce n'était en soit pas vraiment un honneur, elle était humaine tout comme moi mais au vu de son grade j'imaginais une certaine puissance, ça c'était à mon sens plus intéressant que le reste. J'avais déjà entendu des histoires sur cette femme, elle avait accompli quelque chose que nombreux auraient voulu faire.

La damoiselle à la tête du village de la feuille avait ôté la vie à un dangereux criminel, il dirigeait apparemment une organisation et se nommait Sabakyô Seito. Je l'avais rencontré lors de mon voyage à Yu no Kuni, une rencontre que je qualifierai de bien spéciale. Il m'avait proposé de le rejoindre, de briser mes liens avec mon village ou même de l'infiltrer ? J'avais eu du mal à le cerner, la chose que je savais par contre, c'était ce qu'il m'avait fait. Il s'était lié à moi, je voulais dire par là que j'avais pu sentir le moment de sa mort. Cela s'était traduit comme un malaise soudain, j'avais ressenti un problème puis ça s'était envolé tout à coup.

Si de par sa proposition, j'aurais pu infiltrer son organisation, sa mort précipitée n'avait donné suite à cette envie. J'y aurais sûrement laissé ma vie, je n'étais pas encore assez fort à l'époque pour pouvoir m'en sortir. Ma faiblesse avait été prouvé lors d'un entraînement avec mon maître, nous étions à Ki no Kuni. Kibo ne s'était pas retenu, il avait même utilisé un étrange pouvoir, celui des sceaux. Sa puissance avait considérablement augmenté et il m'avait assené de puissants coups. Je ne l'avais jamais revu utiliser ce pouvoir, c'était la première et dernière fois. Nous avions eu pourtant plusieurs fois la possibilité de combattre côte à côte, il le gardait sûrement pour les grandes occasions. Il pouvait se le permettre de par son rang et sa puissance, une puissance que je tardais à égaler.

Enfin, j'étais sur mon rempart avec quelques membres de mon escouade du soir. J'observai les environs quand je vis une silhouette, la nuit la rendait plutôt sombre. Elle portait un sac plus imposant, comme si elle partait en voyage. Elle passa à côté d'une lumière qui me montra alors son visage quelques instants. Une damoiselle qui pleurait ? Je plissais les yeux en faisant signe à mes partenaires de garder leurs positions. Je descendis alors le rempart en sautant à la suite sur quelques bâtiments l’avoisinant. Je m'approchais alors de la personne pour lui couper la route, ce que je fis rapidement. Je m'étais trouvé face à elle et je lui fis signe de s'arrêter à l'aide de ma main droite.

Je pus alors une nouvelle fois découvrir d'autant plus la personne. Je me demandais ce qu'elle comptait bien faire aussi tard dans le désert puis je ne la connaissais pas, je n'avais pas la prétention de connaître tous les gradés de Suna mais je doutais qu'elle en fasse partie. J'entendais par là un grade supérieur à Chûnin. Ses larmes et son visage rouge m'indiquaient un problème, je ne faisais pas réellement dans le social mais en quelque sorte, je ne pouvais laisser passer ça. Je croisai les bras en tentant de croiser son regard, c'était chose bien difficile. Je ne voulais pas aussi l'effrayer, j'essayais de ce fait, d'effacer mon regard froid pour en laisser un bien plus avenant.

«  Qui es-tu et que comptes-tu faire aussi tard ? Si je ne me trompe pas, tu es une genin et il est difficile de sortir la nuit au vu de ton grade. »

Je passai une main dans mon vêtement. Aujourd'hui, j'étais vêtu d'un kimono noir. En dessous se trouvait un tissu brun avec des filaments dorés et à mes côtés, il y avait comme toujours mon arme nommée Azura. Un Katana plutôt étrange, il ne disposait d'aucune garde. Seulement un morceau de tissu entourant la lame pour m'éviter des blessures. Je m'y étais habitué et elle s'était aussi habituée à moi.

Je sortis alors de mon apparat, un morceau de tissu blanc. C'était quelque chose pour ses larmes, je n'avais pas pitié mais j'appréciais guère de me trouver face à quelqu'un pleurant.

«  Prends ça et explique moi. »

Lorsque la main de l'homme se dresse pour t'arrêter, tu fais un bond en arrière, tu es vraiment effrayée et lorsqu'il croise ton regard, toi la seule chose que tu trouves à faire s'est baisser encore plus les yeux pour fondre en larmes. Tu te sens vraiment idiote d'avoir pensé une seule seconde que tu aurais pu sortir du village s'en te faire arrêter, mais maintenant, répondre aux questions de cet homme reste une nouvelle épreuve pour toi et tu as bien du mal à savoir comment tu vas t'en sortir.

Devant ses premiers mots, tu restes muette, tu ne sais pas quoi dire, pourtant sa voix se fait alors plus compatissante. Tu le regardes avec la plus grande timidité et tu vois qu'il te tend un morceau de tissu. Un mouchoir pour sécher tes pleurs.

Tu tends alors une main tremblante pour prendre le textile que tu appliques par tapotement sur tes yeux rougis sans dire le moindre mot avant de lui tendre à nouveau, pour lui rendre en murmurant un petit :

"Merci ..."

Parfaitement inaudible. Tu es ridicule et tu le sais bien, cela te met encore plus mal à l'aise. Il te demande de t'expliquer et tu ne cesses de te répéter dans ta tête que tu n'as rien fait de mal, mais il va bien falloir que tu lui confies un peu de tes secrets pour pouvoir passer. Tu rougis et finalement, tu avoues en bafouillant :

"Je ... Je voudrais aller dans le désert pour tester un prototype."

Ta voix était en train de mourir en même temps que le peu de courage que tu avais réussi à réunir pour arriver à prononcer cette phrase. La fin était de la même intonation que ton merci. Voilà a quoi tu en étais encore une fois réduite à cause de ta stupide timidité. Aligner quelques mots de façon intelligible était un vrai supplice et au lieu de passer pour la fille discrète que tu étais, tu te faisais encore plus remarquer. Le rouge t'es monté aux joues sans que tu ne puisses le contrôler et dans un ultime effort, tu parviens à nouveau à croiser le regard de ce shinobi pour te confondre en excuse devant ton attitude :

"Dés ... Désolée ..."

Il va sans doute vouloir fouiller ton sac pour voir ce qu'il contient. Cela te gêne, mais tu sais que tu n'y passeras pas à côté. Ton colis n'a en soit rien de dangereux, mais tu aurais préféré le garder secret. Avec des gestes rapides et nerveux, tu finis par retirer ton lourd fardeau de ton dos et tu le poses au sol avant de t'accroupir timidement devant lui pour faire coulisser la fermeture éclair qui le maintient fermé. Finalement, tu retrouves une nouvelle fois le regard du jeune homme et tu parviens à esquisser un simulacre de sourire :

"C'est ... Euhh ..."

Expire, inspire ... Tu vas y arriver :

"C'est pour que vous ... Vérifiez ..."

Il y avait quelque chose, quelque chose que je n'appréciais pas, c'était de voir des femmes pleurer. Je ne comptais pas en profiter, ni même faire quelque chose pour me faire bien voir, seulement c'était contraire à mes valeurs de laisser une personne dans cet état. Je lui avais proposé un mouchoir en tissu qu'elle me rendit, je le regardais quelques secondes. Non pas que je craignais quoi ce soit venant de mon interlocutrice, seulement elle aurait pu le garder, ça ne me dérangeait pas le moins du mode. J'esquissai un sourire en regardant son visage laissant apparaître de petites traces de larme. La lumière de la lune laissait transparaître ces marques. J'en étais presque gêné, chose inhabituelle chez moi.

J'eus d'ailleurs du mal à entendre ce qu'elle me disait, je rapprochais doucement ma tête vers elle pour mieux entendre, affichant une mine interrogative. Finalement, la Kunoïchi m'expliqua la raison de cette sortie nocturne. Elle voulait utiliser prototype si mes oreilles ne me faisaient pas défaut, la communication n'était pas le fort de la supposée Saibogu.Un prototype ? Un engin dépassant de son sac, je pouvais facilement en conclure qu'elle était une membre du clan Saibogu ou tout simplement en avait la connaissance.

J'en avais connu des dizaines de Saibogu, une d'ailleurs faisait partie de mon équipe. Je lui avais juré de la protéger seulement elle avait quitté le village sans laisser de trace, à ce jour je ne savais que penser de son état. Je pensais une chose cela dit, que je n'avais aucune respecté cette promesse. Saibogu Suzuka n'avait donné aucun signe de vie et mon senseï ne m'en avait pas parlé. J'allais devoir me renseigner par moi-même mais où commencer mes recherches ? Ce n'était pas une situation spécialement facile, je devais me pencher sur la question.

Pour en revenir à mon interlocutrice, essayer une chose dans le désert n'était pas une si mauvaise idée mais disons que je devais tout de même vérifier le contenu de son sac. Par sécurité, par curiosité, tout était bon prétexte pour agir. L'inventrice s'excusa sûrement de son attitude plutôt spéciale, timide. Elle n'avait pas à le faire, je n'étais pas non plus un maître dans le domaine de la communication. Il y a plus d'un an, je méprisais et ne parlais à personne. Aujourd'hui j'avais bien changé, tout était une question de volonté selon moi.

Même si sa mine triste me gênait un tant soi peu, elle n'avait pas pour autant besoin de s'excuser après moi. Je détournai le regard en essayant de garder mon sérieux malgré la gentillesse dont je voulais faire preuve.

«  Tu n'as pas à t'excuser même si je t'avoue que je ne comprends pas pourquoi tu veux le faire. »

J'affichais cette fois-ci une mine comme à mon habitude, plutôt sérieuse. Je plongeai mon regard de glace dans le sien quand après avoir touché à ses affaires, la damoiselle me fit un sourire. Un sourire qui m'incita à faire de même, après lui avoir renvoyé cette simple expression, je l'écoutai attentivement. Elle était maintenant accroupie, je fis de même pour être à sa hauteur. J'examinai brièvement la création de mon interlocutrice, l'air perplexe je me grattai la tête.

«  Qu'est-ce que c'est ? Je ne suis pas un expert en technologie Saibogu, je me contente de la base de vos créations. J'ai connu une fille, Saibogu Lina, une femme perturbée décédée à Ki no Kuni, vous avez un point commun. Elle avait crée des objets similaires aux tiens, c'est pour ça que j'en déduis que tu en es une aussi. Je me trompe peut-être ? »

Quelques indices me laissaient le supposer, à première vue, elle ne paraissait pas très à l'aise avec autrui, peut-être était-elle enfermée dans les laboratoires et la notion de prototype me donnait une raison supplémentaire de la penser Saibogu. Surtout que l'objet présentait des caractéristiques communes, des fils, des matériaux biens spéciaux, le tout fourni par le laboratoire Saibogu.

«  Si tu tiens réellement à essayer cet objet, je ne te laisserai pas y aller seule, je viendrai avec toi. Dans le cas contraire, tu devras rentrer chez toi. »

L'idée me revint alors, celle d'installer un système de sécurité chez moi. Lina me l'avait promis, seulement le destin me l'avait repris.

«  Quel est ton nom ? »

Sourire de circonstance ou bien forcé suite à ton comportement légèrement gênant, le jeune homme qui te fait face souri calmement et se met à ta hauteur pour vérifier le contenu de ton sac avant de te demander de quoi il s'agit. Tu redresses doucement le regard, le regardant en fait plus du coin de l'œil que directement et tu t'empresses de refermer ton sac :

"C'est ... Un prototype ..."

Il a en effet bien réussi à cerner au clan auquel tu appartiens, mais tu ne souhaites pas plus t'attarder là-dessus, car il semblerait que les Saibogu soient vus d'un mauvais œil de la part d'une partie de la population du pays du vent. Il te parle alors d'un jeune Saibogu qui a perdu la vie. Lina ?Tu ne la connais pas. il faut dire que tu ne connais que très peu de monde et que ton entourage proche se limite uniquement à ta famille.

Tu finis par de redresser et tu peines un peu, mais tu remets ton sac sur ton dos. Le jeune homme va sans doute t'autoriser à quitter le village. Il n'a aucune raison de refuser vu que tu lui as montrée ton précieux fardeau. Pourtant, sa réponse te laisse interrogative. Il souhaite t'accompagner. Tu prends une couleur écrevisse en un rien de temps :

"Vous ... Vous voulez vraiment m'accompagner ?"

Tu ne t'étais pas attendue à cela, mais tu n'as pas vraiment le choix alors tu te contentes d'approuver d'un hochement de tête en murmurant un petit :

"D'accord !"

Que tu décrètes en baissant les yeux. Finalement, vous gagnez la sortie du village et il te demande alors ton nom. Tu es toujours aussi rouge, mais tu lui réponds dans un souffle :

"Yae ..."

Le désert se dessine doucement devant vous et tu tournes doucement la tête vers lui en lui indiquant une position :

"C'est ... C'est par là ! Je veux m'éloigner un peu du village ..."

Un prototype disait-elle ? Qu'est-ce que ça pouvait bien être, j'essayais d'imaginer quelque chose avec le peu d'informations dont je disposais. Les technologies Saibogu se ressemblaient dans un sens mais dans un autre, c'était difficile de comprendre où leur imagination et leur folie les avait amenée. Dans tous les cas, j'avais proposé de l'accompagner. Ce n'était pas dans mes fonctions de ce jour mais ça faisait peut-être -en quelque sorte?- parti de mon rôle. J'esquissai un sourire avant d'écouter ses paroles.

J'étais en effet sûr de vouloir accompagner la Kunoïchi, dans le désert, dans la nuit. Disons qu'habituellement je trouverai ça étrange mais en ayant vu la réaction de la damoiselle une fois que je m'étais approché d'elle, j'étais d'autant plus suspicieux. Je fis un signe de la tête tout en répondant à son interrogation.

«  En effet. »

Dis-je simplement, l'air sérieux. Son accord n'était pas nécessaire mais cela facilitait les choses si elle l'était réellement. Je pris place à ses côtés en faisant signe à mes partenaires, ils avaient sûrement compris ce que je souhaitais faire, peut-être avaient-ils simplement entendu notre conversation. Doucement, je marchai à sa vitesse, le poids qu'elle avait sur le dos n'était pas moindre et ça la ralentissait quelque peu. Je voulais proposer mon aide mais au vu de son caractère craintif, je ne voulais pas risquer qu'elle s'évanouisse devant la Voie Illusionnée. Elle était déjà simplement toute rouge à l'idée de me répondre, j'eus enfin le plaisir de connaître son prénom. Son nom de famille, je m'en doutais et encore ce n'était pas certain.

Le clan Saibogu était plus un groupe qu'un clan selon moi finalement, les connaissances pouvaient être apprises à des personnes ne portant pas le nom. Enfin, ceci n'était que détail. Je lui avais demandé son identité alors que je ne m'étais pas présenté moi même. C'était un oubli et un manque de respect. Tout en marchant, j'abaissai le haut de mon corps en plantant mes yeux dans les siens pendant quelques secondes.

«  Je suis Ogami, Toshiro Ogami. Je suis l'élève du bras-droit du Kazekage et membre du Kakumeigun. »

Aussi membre de l'équipe Midorhato mais ça faisait peut-être trop. Annoncer son grade était une façon sûrement pompeuse de se présenter pour certains mais c'était presque banal au sein des forces armées de Suna.

Nous nous étions éloignés du village, elle avait une idée précise de ce qu'elle recherchait comme endroit pour essayer son prototype. Je la suivais jusqu'à qu'elle s'arrête finalement, je regardai autour de nous quelques instants pour tenter de déceler la moindre présence humaine et animale. À cette heure de la nuit, je craignais bien plus la faune sauvage du désert que les êtres humains, nomades et bandits.

J'eus l'honneur de me battre contre quelques vers géants, rien de très amusant même si ce fût des moments intéressants. Je croisai les bras, l'air toujours sérieux pour me placer devant la damoiselle. J'étais assez pressé de voir ce qu'étaient les possibilités de sa création.

« Alors, dis moi, qu'est-ce que ce prototype ?  Est-ce que c'est une arme ou.. quelque chose qui s'y rapproche ? »

Finalement peu importe ce que ça pouvait être, nous nous étions éloignés pour l'essayer. Ça pouvait peut-être être dangereux et ici, personne n'avait rien à craindre. Autant elle que moi, dans les deux cas je pourrai intervenir de façon à corriger un possible problème.

Le jeune homme se présente et tu ne peux que baisser la tête en entendant à la fois son nom, mais également la tirade plutôt élogieuse qui monte bien a quel point il est puissant par rapport à toi. Tu rougis d'autant plus que tu es gênée. Si bien que tu finisses par te confondre en excuse :

"Je ... Je suis désolée de vous obliger à vous éloigner du village pour m'accompagner ..."

Tu es toujours aussi hésitante et d'autant plus gêner par la situation. Si tu avais su, tu aurais essayé d'être plus discrète pour ne pas avoir à déranger une personnalité telle que lui. Cela te rend légèrement triste alors que tu continues à marcher dans le sable blanc. Ce n'est pas facile d'ailleurs avec des chaussures et à défaut d'avoir un autre moyen de procéder, tu t'arrêtes quelques secondes pour retirer tes ballerines afin de pouvoir continuer à avancer en jetant un regard rempli d'excuses à ton compagnon de la soirée.

Vous marchez pendant encore une dizaine de minutes et finalement, tu arrives dans un petit creux de sable au cœur des dunes. Tu es suffisamment loin du village à présent et tu te surprends même à relâcher un peu la pression. Tu cours au sommet de cette dernière :

"Oui ! C'est parfait ici !"

Tu attrapes ton sac et tu le poses à même le sol avant de te tourner d'un air jovial vers le jeune homme :

"Venez !"

Tu ne te rends pas vraiment compte de ce que tu fais, mais tu lui attrapes brutalement la main et tu le forces à s'asseoir sur le sac derrière toi que tu pousses doucement vers le flanc de la dune. Tu t'élances alors le long de la montagne de sable.
Le sac glisse comme une luge et en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, vous vous retrouvez tout deux en bas de cette immense colline du désert.
L'endroit est parfait et tu as du mal à contenir ton excitation alors qu'après avoir dégagé ton sac, tu en tires un bric à broc impressionnant que tu répartis autour de toi de façon semble-t-il désordonné, pourtant tout est parfaitement coordonnée.
Celui qui s'est présenté comme Toshiro Ogami t'observe d'un œil attentif avant de te poser une question. Toi, tu as déjà commencé a assemblé les pièces de ton invention et tu le regardes un peu surprise :

"Une ... Une arme ? Non, non ce n'est pas une arme ! C'est ... Ma machine à rêve ..."

Tu as dit ça d'un ton mystérieux, pourtant, tu continues petit à petit à assembler de multiples pièces qui bientôt se révèlent être de grandes ailes de ferrailles.

Nous avions marché quelques instants, le désert était plutôt calme en cette belle soirée. La lune nous paraissait si proche, elle se fondait parmi des centaines d'étoiles. C'était appréciable de voir cette beauté naturelle mais plutôt banal, nous avions souvent l'occasion de l'observer. De ce fait, à force, on n'y prêtait presque plus attention. C'était comme toute chose, une fois acquise, nous avons du mal à en comprendre la valeur, sauf exception. Ses pensées me faisaient revenir à mon passé encore et encore, étrangement, ces derniers temps j'y repensais de plus en plus. Était-ce un signe ? Les dieux m'envoyaient peut-être un message... Dans cette optique, je prévoyais de faire de nouvelles offrandes aux temples de mon quartier.

Yae exprimait encore son malaise, mon accompagnement pour elle était comme un fardeau ? Honnêtement, je ne savais pas. Je ne faisais que mon travail et puis ma curiosité la concernant m'avait poussé à être à ses côtés. La soirée ne faisait que commencer, peut-être que j'allai apprendre, voir des choses intéressantes, je misais là-dessus. Je levai légèrement la main droite, grande ouverte comme pour l'arrêter dans ses mots. Elle n'avait plus à se sentir désolée, c'était un choix après tout, je l'avais décidé.

«  Ne sois plus désolée, je l'ai décidé ainsi. Compris ? »

Dis-je avant de poser mon regard sur la Saibogu, tentant de lui esquisser tant bien que mal un sourire bienveillant. La place parfaite étant trouvée, elle me prit par la main pour me faire asseoir sur son sac qu'elle avait précédemment posé. J'écarquillai les yeux, ce sac était au-dessus d'une dune, que voulait-elle faire ? J'eus ma réponse rapidement en la voyant se positionner devant moi, nous dévalions finalement la petite dune de sable assez rapidement. Une fois au pied de la dune, je me relevai tout en époussetant le sable qui se trouvait sur mes vêtements.

«  C'est peut-être la première fois qu'on me fait ça, c'était assez amusant. »

Oui ça l'était, habituellement on le faisait sur la neige d'après ce que j'avais entendu mais sur le sable c'était une grande première. Je n'en avais peut-être pas l'air à travers une expression banale, mais j'étais amusé.C'était à refaire, je voyais ressortir mon âme d'enfant comme si je redemandais un tour de manège. Je m'écarte un petit peu de sa marchandise avant de croiser les bras en la regardant avec attention. De son sac, elle sortit des dizaines et des dizaines de pièces. Je passai ma main droite dans mes cheveux, l'air interrogatif.

Étant intéressé par ce qui m'entoure, j'essayais de comprendre ce qu'elle comptait faire avec chacune des parties qui sortait de son sac mais j'avais du mal à imaginer le résultat. Je m'étais donc naturellement posé une question, était-ce une arme ? Non, c'était sa machine à rêve-.. Le visage apaisé, je me demandais bien ce qu'était son rêve.

Avant de poser une énième question, je laissai finalement Yae me montrait d'elle même le résultat. Le temps passa et je vis la création assemblée. Je souriais à la vu de celle-ci, j'imaginais maintenant parfaitement où elle voulait en venir. Je voyais devant moi de belles ailes, ça allait donc lui servir à voler.

«  Tu rêves de voler Yae c'est ça ? » Je marque une pause de quelques secondes pour lui laisser le temps de répondre. « J'ai déjà volé dans le passé, ce n'était pas moi même mais je crois que c'est une bonne sensation ? »

Je me rapproche de quelques pas avant de m'accroupir pour toucher délicatement un morceau d'aile. Cette damoiselle m'intriguait fortement et je ne savais pas vraiment le pourquoi du comment. Je ne pouvais que m'exprimer sur le génie des Saibogu... Ils se trouvaient être très intelligents, certains cherchaient à créer des outils pacifiques, servant au monde et d'autre des armes. Cette fois-ci, je qualifierai plutôt l'engin de la damoiselle comme un bien personnel, une chose répondant à ses rêves ? Je m'avançai en disant cela et pourtant je ne les connaissais pas.

«  Puis-je avoir une démonstration ? Ce n'est pas dans mon habitude mais j'avoue être fort impatient, en cas de problème, je suis là. »

De ces mots, j'infusai en tout mon corps du chakra. Ce chakra avait pour but de stimuler mes muscles et de réduire considérablement mon temps de réaction. Ce temps gagné me permettra d'anticiper les problèmes et bien sûr, y palier.

Le sourire et l'attitude du jeune homme ont au moins le don de te mettre à l'aise et tu te détends instantanément alors que tu finis, non sans une certaine dextérité, de visser les derniers écrous sur ton engin.
Le jeune homme réalise alors quel est l'objet de ton rêve et l'utilité de ton engin et lorsqu'il prononce enfin les mots magiques, ton regard s'illumine comme jamais. Ta timidité semble s'être envolé en même temps que tu réalises les derniers ajustements sur ton prototype. Ton regard jade croise alors celui du jeune homme et tu lui offres ton plus beau sourire en hochant vivement de la tête :

"Oui oui ! C'est mon plus grand souhait !"

Il t'évoque alors le fait qu'il a déjà volé et l'interrogation vis-à-vis des sensations ressentis. Tu le regarde de façon presque émerveillée, avant qu'un soupçon de jalousie ne te traverse :

"Tu ne t'en souviens pas ?"

Tu es presque vexée que l'on puisse oublier cela alors que c'est pourtant ton plus grand rêve. Cela te fait afficher une mine vexée terriblement mignonne alors que tu passes ta main nerveusement derrière ton oreille pour écarter le flot de cheveux blond sable qui ne cesse de te tomber sur le visage. Tu as presque fini tes derniers réglages désormais et l'attente ainsi que l'excitation ne tardent pas à reprendre le dessus sur ta petite bouderie passagère.
Tu as fini tes derniers réglages et désormais, tu es prête à faire un premier essai. Cela te rend un peu anxieuse, mais le jeune homme t'encourage avec ses paroles rassurantes et lorsqu'il te demande s'il peut avoir une petite démonstration, tu approuves vivement d'un hochement de tête quand il t'annonce qu'il est là en cas de problème :

"D'accord ! Essayez de me rattraper s'il vous plaît !"

Tu as encore en tête ce mauvais épisode ou le moteur avait explosé et ou tu avais atterri dans des sables mouvants en ayant gagné au passage quelques points de suture. Mais tu étais seule à ce moment-là et là ... Tu ne l'es pas. Tu le regardes, légèrement inquiète et tu demandes :

"Je ... Je peux vraiment vous faire confiance hein ?"

Puis finalement, tu te lances :

"Je vais avoir besoin de votre aide pour fixer les différents harnais."

Oui, car ce n'est pas une chose aisée. Tu te glisses au travers du mécanisme et tu attaches plusieurs sangles autour de ta poitrine et de ton ventre notamment avant de laisser au jeune homme de laisser le soin de régler celle qui se trouve à des endroits inaccessibles pour toi. Puis, tu le remercies dans un souffle avant de lui demander de s'éloigner un peu.

Tu actionnes alors le moteur et l'engin produit un bruit fou, mais qui après quelques instants se stabilise et se règle en puissance. C'est le moment que tu choisis pour actionner les ailes et finalement t'envoyer doucement.[/color]