Le Vent soufflera en tempête [PV]

Lui et les siens étaient partis relativement tôt ce matin afin de profiter de la fraîcheur de la nuit. La lourdeur habituelle du désert était moins pesante en cette saison d’hiver, mais le soleil continuait à cogner tout autant. Et bien qu’il n’en était pas à sa première escapade, d’autres personnes plus douillettes de sa suite n’auraient pas supporté voyager en plein cagnard, notamment ceux parmi ses conseillers se déplaçant en palanquins. Né avec un pied dans l’étrier, il avait parcouru sa nation de bout en bout au fil des années et s’était au fur et à mesure accoutumé à ces conditions que d’aucun aurait pu qualifier d’extrême.

La chevauchée s’était déroulée sans encombres et il voyait se dessiner à l’horizon les hauts remparts de Suna. Acteur et menant les siens, il avait ralenti de lui-même considérablement la cadence de son escorte à l’approche de la cité militaire. De quoi laisser ses hommes se positionner autour de lui et de ses conseillers de manière d’avantage sécuritaire alors qu’au loin se soulevait un petit nuage de sable. Les Sunajins venaient à leur rencontre. Ses Sunajins…
« C’est un honneur pour nous de vous recevoir au village de Suna, Seigneur.
─ L’honneur est mien. Mais ne restons pas ici, nous voyageons depuis ce matin et tout comme moi, les miens ont certainement hâte d’arriver à destination. »
Laissant les shinobi de Suna le devancer, il talonna son étalon et avala les quelques dernières minutes qui les séparaient de la Voie Illusionnée. Cela faisait quelques années qu’il n’était pas venu ici. Depuis, bien des choses s’étaient passées. Habashi Zanshi n’était plus Kazekage, et les mentalités avaient semble-t-il extrêmement changé. Depuis sa création, Suna s’était avéré être un nid de problèmes, complots et autres trahisons. Bien loin de la vision idyllique du village militaire au service de son pays.

Restait à voir comment les choses allaient se passer à cet examen en présence des autres puissances ninja, même si pour sa part il s’avouait quelque peu soucieux et ce depuis un moment… L’époque où il s’était déplacé pour un pareil événement afin de constater avec satisfaction son investissement semblait révolue. Seuls demeuraient ses doutes et son cynisme qu’il parvenait néanmoins sans mal à masquer d’un habile sourire paré de toute la richesse de sa tenue de cavalier.

Spoiler:

Notre jeune héros pénétra sans toquer dans la demeure de la Zenzaburô. Il lui avait donné rendez-vous devant chez elle pour aller accueillir le Daimyo de Kaze no Kuni, mais Ema n’était pas là ! Bon d’accord, Kibō avait quelques minutes d’avance, mais il ne voulait pas arriver en retard, c’était à eux d’attendre et non au Seigneur de ces terres. Le bras droit du Kazekage devait simplement escorter ou plutôt mener son plus haut supérieur à ses appartements, il n’y avait rien de compliqué et il avait proposé à sa petite-amie l’accompagner.

- Si dans trois secondes tu ne descends pas, c’est moi qui monte et tu risques de ne plus pouvoir t’asseoir pendant des…

Les pas affolés de la Kunoichi se firent entendre dans la cage d’escalier et elle apparut. Arrivait-elle de toute façon ou les paroles du Chasseur de Chimères lui firent peur ? Que s’était-elle imaginé pour ne pas s’asseoir pendant des jours, une fessée ou… Enfin bref, la demoiselle se retrouva devant son maître et après un bisou volant, ils quittèrent les lieux. Malheureusement pour elle et il espérait qu’elle comprenne, une fois dans les rues de Suna, notre jeune héros allait agir comme second du Kazekage, leur relation n’existait tout simplement plus.

Normalement, le duo allait avoir passablement d’avance, mais c’était ce qu’avait prévu Kibō. Une fois sur place, ils allaient retrouver Oniri et La, la Saibogu allait s’occuper du contrôle des identités, nous n’étions jamais à l’abri d’une mascarade. Ils prendront peut-être cela comme une offense, mais nous n’étions pas dans un camping, mais dans une base militaire. L’élève de Kioshi espérait qu’ils aient assez de neurones pour le comprendre, mais on n’était Daimyo sans la moindre jugeote, si ?

- Je compte sur toi pour surveiller et m’avertir si tu perçois quoi que ce soit d’étrange.

Ema n’était pas là pour se montrer, mais pour travailler et escorter le Seigneur du Vent jusqu’à sa demeure. Kibō allait « s’entretenir » le comité, il ne pouvait pas être sur tous les fronts, même si les gardes de la Voie était présent, Ema était un appui idéal. Une fois sur place, le duo patienta et accueillit la Conseillère à la défense qui était arrivé entretemps. La délégation du Daimyo arriva à la Voie Illusionnée accompagné de Sunajins. Notre jeune héros s’avança et s’agenouilla devant le son employeur, n’était pas lui qui payait les Shinobis ?

- Kibō, bras droit du Rokudaime Kazekage, à votre service.

Dit-il avant d’attendre un signe pour se relever.

- Je vous guiderai jusqu’à vos appartements, si vous n’y voyez aucun inconvénient.

Peut-être qu’il avait une requête ou une remarque sur l’accueil, quoi qu’il en soit, notre jeune héros devait et montrait un très grand respect pour cette personne qui était celle la plus haute dans la hiérarchie.

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Avec la soirée qu'elle venait de passer, Ema était un peu rêveuse tout en se préparant pour la mission qu'elle devait accomplir aux côtés de Kibō. Pourtant, elle accéléra rapidement le pas lorsqu'elle l'entendit crier du salon. Cette dernière descendit en un instant. Les menaces de Kibō n'étaient pas à prendre à la légère... Surtout celles qui cachaient des sous-entendus aussi peu cachés. Pourtant Ema ne se laissa pas intimider pour autant.

Que des paroles, Shinobi, que des paroles...

En allant à la rencontre du Daimyo, Ema avait déjà prit en compte le fait qu'à présent, Kibō n'était plus que le Bras Droit du Kazekage et rien d'autre. De ce fait, elle lui montrerait tout le respect qu'il lui était dû.

Arrivés à la Voie Illusionnée, la mission commençait. C'était un énorme honneur que Kibō faisait à Ema et elle en était consciente. Rencontrer le Daimyo était une chose exceptionnelle, même si ce n'était que pour l'escorter. À la requête de Kibō, Ema acquiesça. L'examen international avait rassemblé beaucoup d’éminences étrangères, cela serait donc plus difficile pour Kibō seul, d'où la présence d'Ema, et elle le comprenait.

Tout comme Kibō, Ema s'agenouilla devant une telle personnalité, en arrière de Kibō, baissant la tête respectueusement, mais ne jugea pas utile de se présenter, n'ayant aucune valeur tangible pour l’éminence. Elle n'était qu'un garde du corps. Pour autant, elle fut fascinée par le Daimyo. Il dégageait une aura de puissance incroyable, se prestance était presque palpable. Ema était sous le charme.

Attendant que Kibō se relève, la jeune femme fit de même, se mettant en arrière de Kibō, sans tourner le dos au Daimyo. À présent, elle devait se concentrer et effectuer son devoir. Toujours est-il qu'Ema était excitée à l'idée d'avoir l'homme le plus connu et puissant du pays à ses côtés. Mais cela comportait des responsabilités. Si elle faisait ne serait-ce qu'un faux pas, Ema ne donnerait pas cher de sa vie. À cette pensée, la jeune Kunoichi remercia ses parents de lui avoir inculqué de valeurs pures comme l'obéissance, la rigueur et le respect.

Les pas de la baronne sanglante résonnait dans le manoir et derrière elle la flegme habituel de l'adolescente muette qui clope sur clope contaminait l'air du manoir. Elle ne saluait pas les siens, ils n'étaient pas de sa famille. Elle n'avait pas de famille de toute façon et Carmilia même n'était pas encore digne de recevoir sa confiance alors qu'elle semblait avoir connu pendant longtemps la femme alors des inconnus... Elle était pour une fois habillée dignement, une tenue convenant à celle qui prétendait avoir été la dirigeant de quoi que ce soit. Dans des habits d'apparat aussi rouges que ses pupilles et mettant en valeur ses formes elle sortait du manoir à la suite de la Baronne qui était probablement encore plus étincelante qu'à son habitude.

Et tout ceci elle l'espérait ce n'était pas en vain, quelqu'un arrivait aux portes de Suna. Quelqu'un que le duo se devait de rencontrer, même l'handicap de La devait être mit de côté face à sa personne. Carmilia parlerait pour elle, et de toute façon La s'était déjà mise de côté bien des fois alors une de plus ce n'était pas franchement ça qui allait la déranger. Dans Suna elles traversaient les rues rapidement avant d'emprunter le chemin des toits pour arriver le plus vite possible aux portes du village. Malheureusement elles n'étaient pas les premières, Carmilia avait de toute manière prévue ça dans son plan initial. Il était logique que des shinobis se ruent vers le Daimyo comme des insectes vers un morceau de sucre. Carmilia sauta des remparts et La à sa suite.

Elles se mirent de côté ne croisant en aucun cas le regard des shinobis déjà présent sur place se contentant d'observer le convoi qui arrivait à Suna. Cet homme avait un pouvoir que même le dirigeant du sable n'égalait pas. Cela faisait d'un rendez vous avec lui un objectif primordial à obtenir par tous les moyens. Sans dépasser les bornes, c'était Carmilia qui prenait les décisions cette fois La se contentait de faire figure de figurante, elle n'était qu'aspirante et bien que cela ne lui changeait en aucun cas sa vie visiblement ça avait de l'importance. Elle prit la pipe dans la poche de son manteau carmin et l'alluma.

Tout avait été calculé pour avoir la classe on vous dit.

Un homme se présenta rapidement à lui alors qu’il ordonnait visiblement la sécurité du lieu en incitant les gardes de Suna à fouiller son escorte. C’était tout naturel étant donné les derniers agissements autant de puissances destructrices telles que les Furyous, que de traîtres lambda comme ceux qui avaient assassiné la Godaime.

Des mécontentements s’emparaient progressivement du pays et une certaine crainte commençait à se faire sentir à Kaze. Mais ses hommes étaient fiables et dévoués il le savait et ce même s’il avait dû s’assurer de cet état de fait lui-même par pure mesure préventive...

Descendant de son destrier, il laissa un palefrenier s’en occuper pour lui.
« Kibō. »
Inclinant légèrement la tête pour le saluer, il l’incita à se relever d’un signe de la main, jetant un coup d’œil à la jeune femme à ses côtés. Elle ne s’était pas présentée.
« Non bien sûr, je vous laisse nous guider. Mais je n’attends pas du second du village de Suna d’être à mes petits soins pendant ces quelques jours de passage. Je suppose que cela explique la présence de votre ravissante amie … Et vous êtes ? »
Sourire avenant, il inclina sa tête en direction de la jeune femme.

Spoiler:

Le Daimyo de Kaze no Kuni ne voyait aucun inconvénient à ce que le bras droit du Kazekage le dirige jusqu’à ses appartements. Cependant, la deuxième remarque dérangea notre jeune héros, qui malgré tout, su garder son calme. Cette « ravissante » demoiselle n’était pas là pour satisfaire tous les désirs du Seigneur de ce pays, elle était là pour accompagner Kibō et assurer les derrières du maître de ces terres. L’envie de s’éclipser, d’apparaître devant lui et de lui envoyer une droite dans les dents, effleura l’esprit de l’élève de Kioshi, qui eut quelques remords à avoir invité Ema à l’accompagner.

Cet homme avait beau être l’employeur du Chasseur de Chimères, jamais il ne lui vendra sa petite-ami, même si leur relation était nouvelle, il la défendra au prix de son statut. Le regard du second du Yamada se redressa et se positionna devant son élève, comme pour la masquer du champ de vision du Daimyo. Il patienta le temps que les gardes vérifient l’identité des accompagnateurs du Seigneur, puis entreprit la route des appartements.

- Assure les arrières du convoi.

Demanda-t-il à sa femme en chuchotant à son oreille en déportant sa voix grâce à son don en Onkyôton. Kibō menait le groupe, mais il se positionna aux côtés du Seigneur pour ne pas qu’il se sente inférieur, même si sa remarque de tout à l’heure montrait qu’il n’était qu’un vulgaire homme pensant pouvoir tout avoir grâce à sa renommé et sa puissance. Cependant, le bras droit du Kazekage savait que cette personne ne lui arrivait même pas à la cheville, il ne ferait qu’une bouchée de lui, une telle réplique n’était pas digne d’un Seigneur. Même Kibō, qui était connu pour ses techniques de dragues, n’approchait pas une fille de cette manière.

- Je me tiens à votre entière disposition si vous désirez quoi que ce soit, vous êtes, après tout, notre invité d’honneur.

Lança-t-il pour passer la pommade au Daimyo de Kaze no Kuni. Le petit groupuscule arriva à destination et leur chemin allait se séparer, Dastant allait gagner ses appartements et notre jeune héros allait repartir avec sa petite-amie. La demoiselle avait un examen important dans quelques heures et elle n’avait certainement pas de temps à perdre avec un homme pareil.

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Ema, flattée par la réplique du Daimyo, ne comprit cependant pas toute l'ampleur que cela sous-entendait. Elle voulut ainsi se présenter, mais n'en eut nullement l'occasion étant donné que son petit-ami se mit devant elle, de manière assez peu délicate, si l'on comprenait que c'était pour éviter qu'elle se présente. La jeune Kunoichi n'essaya cependant pas de soustraire à l'autorité de Kibō, qui était avant d'être son compagnon était son subordonné et maître.

Ainsi, elle resta en arrière, muette, attendant la suite des événements. Entre temps, elle se demandait pourquoi Kibō venait d'agir de la sorte, la pauvre enfant ne comprenait pas, vraisemblablement, ce que "être aux petits soins du Daimyo pendant ces quelques jours" signifiait réellement. Ema demanderait certainement la raison de son interaction dans ce procédé, mais plus tard. Elle acquiesça ensuite d'un hochement de tête et se plaça à l'arrière du convoi où elle exécuta sa mission : surveiller les alentours.

Elle aperçut alors dans la foule, deux têtes dont une qu'Ema connaissait. La Ketsueki, un adolescente avec qui elle avait vécu de sombres heures au Pays de la Neige, accompagnée d'un autre personne. Ema les repéra, car c'était les seules à ne pas être occupées à autre chose que dévisager le Daimyo. La jeune Kunoichi fit part de ses faits, intéressants ou non à Kibō, en sautant près de lui et lui chuchotant leur position à son oreille.

Peut-être que La, trop orgueilleuse de part la nature de son clan, voulait se faire aborder par le Daimyo, mais sans se présenter. Toujours est-il que fixer le convoi du Daimyo de cette manière était une manière de se faire repérer lors d'une attaque, ainsi Ema se devait de reporter cette action. Elle espérait cependant ne pas créer d'ennuis à la jeune Ketsueki.

Retournant à l'arrière, elle resta concentrée sur l'affaire en cours, tout en continuant de surveiller, la foule et les alentours.

La situation était amusante. Amusante pour le duo de Ketsueki et pour le Daimyo qui visiblement prenait son pied pour provoquer qui de droit. La plus jeune des deux vampires esquissa un sourire et attribua immédiatement un point sur l'échelle de l'estime à cet homme qui sans vergogne semblait faire comprendre à qui de droit qu'il pouvait et voulait tout. Mais ce n'était pas pour ça qu'était ici La et Carmilia. Carmilia qui d'ailleurs semblait plus que froide et calme. L'heure était à la précision et aux paroles aiguisés, chaque mot avait son importance et heureusement La ne pouvait plus parler. Elle se contenta de s'approcher pour faire signe à Carmilia de s'interposer entre le trio avant que le Daimyo ne soit inatteignable. Hors d'atteinte cela ne servait à rien. Et pour une fois l'incident diplomatique allait être évité par l'intervention de l'adolescente la plus rebelle de ce village ensablé et de sa conseillère revenu à la vie.

Un peu à la manière d'une prophète fendant en deux le groupe Carmilia salua brièvement l'albinos et sa concubine avant de se retourner vers le Daimyo et de poser genou à terre en baissant la tête. La muette se contenta de tirer sur sa pipe et de rester en retrait en observant la scène, Carmilia n'avait pas le droit à l'échec. Décevoir était une afflication particulièrement amère pour des conseillers et des hommes de mains. Et pour Carmilia gagner la confiance de La passait indéniablement par lui prouver son utilité.

-Monseigneur il semblerait visiblement qu'on refuse de vous donnez ce que vous souhaitez. Néanmoins il ne sera pas dit que l'on refuserait ce que demande le Daimyo de Kaze. Aussi le clan Ketsueki vous propose humblement de non seulement vous accompagnez à vos appartements libérant ainsi j'en suis sur un homme aussi occupé que peut l'être un bras droit et en plus de répondre à vos attentes.

Sourire sur le visage de l'adolescente et mentalement chez Carmilia, aucune faute tout devrait marcher si néanmoins l'homme accepte d'avoir des vampires pour compagnie mais après tout chaque homme à son côté obscure n'est ce pas?

C’était … Tout bonnement d’un ridicule sans nom. À vrai dire il était même frappé d’un tel manque de savoir vivre. Cet homme qui s’était rué pour se placer devant la jeune fille à qui il s’était adressé était donc le second du village nommé par le Kazekage ? Avait-il conscience ne serait-ce qu’un chouia qu’il était Daimyo du pays et bien qu’il trouvait son amie charmante, il n’aurait pas arraché ses vêtements en pleine rue ni ne l’aurait forcé d’une quelconque manière ?

Haussant un sourcil hautain alors que le petit manège se déroulait sous ses yeux sans qu’un mot ne soit échangé, il regarda la jeune femme s’enfuir alors que le second laissait transparaître à nouveau une trace de bonne conduite. Mais … trop tard ? Son escorte avait pendant ce temps passé l’entièreté des contrôles de sécurité et deux de ses gardes l’encadraient alors qu’un duo étrange et ténébreux approchait. Les écoutant, le Daimyo inclina la tête à leur encontre en guise de salutation, avant de soupirer quelque peu quant au contenu du discours de l’ainé
« Il semble y avoir eu comme un malentendu, je ne suis pas venu ici à la recherche d’une nouvelle concubine. Cependant j’apprécierai en effet que vous vous chargiez de nous escorter à nos appartements. Vous pouvez retourner à vos occupations Kibō, à vrai dire, ne vous en faites pas pour nous, ni aujourd’hui ni les prochains jours à venir. Nous saurons nous débrouiller par nos propres moyens… J’insiste. »
Ses dernières paroles s’étaient faites tranchantes et dures malgré le ton vague à l’âme initial de sa déclaration. Que le second retourne à ses occupations. Le Seigneur de Kaze n’était pas venu pour se faire marcher sur les pieds par un jeune coq qui détenait étrangement un certain pouvoir en ces murs.

Incitant les membres du clan Ketsueki à l’accompagner, les gardes juste derrière eux étaient à l’affut. Il fallait dire que ce clan aux origines plus que sombres avait un passé assez chaotique au Pays du Vent et plus d’une rumeur sur leurs aptitudes circulait à travers le pays.
« Après vous … ? »
La moindre des politesses était avant tout de se présenter voyons.

Spoiler:

-Carmilia, Ketsueki Carmilia pour vous servir Seigneur.

Se présentant la baronne se releva et esquissa un sourire quand les gardes du civil se mirent en position derrière eux. La se présenta à la suite de son aînée et ne pipa mot. Bha ouais elle était muette et elle avait une pipe, l'humour Sunajin déteignait sur elle. Il fallait vraiment mettre un terme à tout ceci. Entraînant le Seigneur du vent dans le village en lui montrant rapidement des lieux marchands et les différents quartiers Carmilia attendit d'être presque devant le manoir Ketsueki pour prendre la parole.

-J'irais droit au but Seigneur, avez vous confiance en vos 'employés', les nouvelles de l'Empire résonnent je suppose dans les oreilles de pas mal de monde. Et vous Monseigneur comment considérez vous la chose?

Ceci étant dit, et brièvement informé de la situation par La et Yoko, et Hebi aussi enfin bref par la bande de bras cassés Carmilia avait composé son discours à partir de l'histoire récente de ce monde. Il n'était pas parfait mais il avait le mérite de mettre les points sur les i et au moins de montrer à un Daimyo que dans le monde l'autorité pouvait être contesté.

-La précédente KazeKage est morte assassiné dans ce village lors de son discours pour une société qu'elle voulait voir changer. Une diplomatie à la place du régime habituel des villages. Son héritage? Une autorité renforcée et qui contrôle outre mesure. Une sorte d'état d'urgence permanent. D'ici à dire que certaines voix ont cru que c'était la Nation qui attaquait le village il n'y qu'un un pas.

Elle ne se retournait pas et se contentait d'énoncer des faits calmement.

-Je l'ai vu autant que vous, le sang est bouillant par ici. Même un homme haut placé peut s'oublier pour une histoire à l'eau de rose, ceci nous emmène au prochain point. Avez-vous pleinement confiance dans le dirigeant de Suna? N'avez pas peur de l'opacité que représente ce village? Vous savez comment s'est construit Suna. Vous savez aussi le parcours de certains de ses dirigeants. Entre la démocratie et la tyrannie je pense que le pas ne sera pas franchit avant quelque temps mais entre la soumission et la rébellion. Avec ce régime et cette tension.

Elle ne montra pas au visiteur mais elle dévoila sa dentition de vampire dans un sourire macabre.

-Tout peut arriver monseigneur.

Kibō s’était effacé et tant mieux. La petite troupe s’était donc mise en route en direction des appartements qui lui avaient été réservés, suivant la rousse ténébreuse et la gamine renfrognée jusqu’à présent muette. Une étrange escorte pour un étrange accueil. Haussant un sourcil alors qu’ils passaient devant une habitation qui détonnait par rapport au reste, le Daimyo se tourna vers l’un de ses gardes qui lui souffla alors à l’oreille qu’il s’agissait du manoir du clan Ketsueki. Ces derniers étaient à nouveau tenus à l’écart du reste de la société. Position voulue ou imposée ?

Mais autre chose retenait son attention, autre que la bâtisse fantaisiste : le monologue de sa guide. Celle-ci s’était en effet mise à retracer un historique grossier de Suna pour le conduire là où elle l’avait souhaité : en plein sur un sentier dangereux. S’il avait conscience de tout ceci ? Bien évidemment.
« Je suis malheureusement déjà au fait de la situation compliquée entre les Daimyôs et leurs Shinobis qui s’est instaurée petit à petit, et ai depuis bien longtemps conscience de la situation instable Kage après Kage de Suna … »
Mais que lui voulait-elle concrètement ? Son sourire carnassier sonnait comme une menace. Mais qui en serait la cible ? Quelques points lui échappaient quant à son discours, mais il savait que tout écart dans la discussion aurait ses conséquences.
« Et visiblement certains Sunajins eux-mêmes commencent à douter de leur gouvernement. Vous remarquerez néanmoins ma surprise vis-à-vis de votre apparente position en constatant que votre propre chef de clan est la responsable directe de ce régime d’état d’urgence permanent dont vous vous plaignez tant. N’avez-vous pas pensé à lui en parler ? Ou à faire entendre votre opinion avec vos éventuels supporters auprès des autorités responsables ? Vous jouez un jeu dangereux Carmilia, mais si des décisions devaient être prises, sachez que je les prendrai seul. »
Oui. Si des décisions devaient être prises quant à la question Suna, ce ne serait pas en pleine rue de son village militaire. Et sûrement pas avec une parfaite inconnue. Mais son point de vue interne à Suna avait tout de même de la valeur... Comme quoi, lui assurer que tout aller pour le mieux n'était que mensonge...

-Vous les prendrez seul certes mais quand comme le Shukaï une armée marchera vers vous qui seront vos défenseurs dites moi Daimyo. Vous croyez tout savoir de Suna mais finalement si jamais vous veniez à faire un pas de travers les conséquences seraient peut être...mortels. Une autre guerre civile n'aurait rien de bon ni pour votre camp ni pour celui des shinobi mais enfin certains secrets à Suna sont bien gardés.

La en attendant observait sa conseillère affronter le Daimyo avec des mots, la politique n'avait jamais été son genre mais finalement peut être devrait elle s'en servir à son tour. Toutefois elle avait interdit à Carmilia de parler de sa langue manquante elle n'était pas là pour affliger Yami. Pas de déchirements inutiles.

-Notre chef de clan et responsable de ceci est également la compagne de notre dévoué Kage, dès lors j'espère que vous comprenez le lien qui unit à travers l'amour deux personnes et qui peut amener à des décisions moins partials. Nous sommes des Ketsuekis, emmenés ici par un traître, notre ancien chef de clan est mort face à lui et nous sommes au bord de l'extinction. Et pour autant ceux qui ne marchent pas dans le sens qu'impose notre titulaire sont mis de côté et encore c'est la manière la moins sanglante.

Elle se remit en route en laissant un blanc entre sa déclaration et la suite de son discours.

-Tout est complexe et ma situation encore plus il y a encore quelques mois je dormais dans le désert de Kaze et me voilà aujourd'hui à accompagner un Daimyo dont je ne connaissais pas l'importance avant de m'instruire. Certains ne prêtent aucune attention aux rangs et grades, les Ketsuekis en particulier mais pas que. Le village n'est pas seulement tiraillé entre l'opposition d'une sorte de caste 'Gradés-Non gradés' mais également entre les clans. L'orgueil des Kawaguchi, le monopole des Yamada, et surtout la mise en retrait des Akuzu et des Marionnettistes. Aux posts importants seul quatre clan étaient représentés et depuis l'éviction d'une conseillère il en reste que trois. Saibogu Oniri, Ketsueki Yami, Yamada Kioshi et son bras droit n'appartenant à aucun clan.

Elle espérait que désormais les pièces du puzzle s'assemblait dans l'esprit du dirigeant civil.

-Et si il n'y avait que ça, avant la nomination de l'actuel Kage, Zanshi avait tenté un rapprochement entre le pays du bois mais la catastrophe a remit tout à zéro pire encore les sunajins. Je suis pas une enfant de coeur et ce que je vais dire peut paraître méchant mais les survivants devraient se souvenir qu'à chaque fois c'est Suna qui fait le premier pas et tout ça pour rien.

Elle se retourne et son regard plonge dans celui du daimyo.

-Vous demandiez ce que je voulais? Une intervention, la votre, la balle est dans votre camp pour l'instant et vous pouvez compter sur des fidèles mais c'est la première fois pour une génération que vous vous afficherez. La démocratie n'existe pas, on se croirait revenu au temps du triumvirat. Si Suna continu sur ce chemin en soignant les apparences pour que personne ne se doute de ce qui trame vraiment le futur sera bien sombre. Comme lorsque les clans s'affrontaient. Quand vous repartirez qui ne dit pas que vos éventuels décisions seront appliqués? Il faudra quelqu'un pour s'en assurer.

Avait il comprit?

« Je suis bien au courant de tout cela, à quel point la situation politique et l’autonomie croissante des dirigeants de Suna représentent une épine dans le pied que je ne peux ignorer. Mais j’ai également conscience de devoir peser mes mots et mes actions. Mon autorité n’est plus toute puissante quant à la gestion des affaires de ce village, c’est un fait que je ne nie pas. »
. Le manoir Ketsueki passé, il savait pertinemment qu’il n’était plus très loin. Car oui, ce n’était pas la première fois qu’il venait à Suna comme l’avait visiblement oublié sa guide.
« Quant à l’affaire de Ki no Kuni, c’est moi-même qui ait autorisé une première approche commerciale avec ce pays à l’époque du dernier examen Chûnin avec la Godaime Kazekage. Une Kazekage qui s’était dévouée à sa nation plutôt qu’à son village si vous voulez mon avis. »
Ils étaient enfin arrivés comme le témoignaient les gardes déjà sur place. Son escorte derrière lui, il laissa son second s’entretenir rapidement avec le chef de la garde sunajin présente. Le Seigneur du Vent et ses conseillers seraient plus en sécurité surveillés et protégés par leurs propres gardes, une bien triste réalité.
« Mais je vous remercie de votre préoccupation ainsi que des informations que vous avez mis en lumière. À propos de votre clan, mais également à propos des autres et de la caste dirigeante de Suna. Qu’on m’aborde dès mon arrivée pour me parler des différents problèmes de ce village est plus important à mes yeux que vous ne le penseriez et ce peu importe votre poids politique. Merci pour tout Carmilia, vous m’avez donné de quoi réfléchir longuement et pousser ma curiosité tout au long de mon séjour. J’ajouterai par ailleurs, qu’une solution simpliste et immédiate à votre mécontentement serait de ne plus vous affilier à Suna et à son Kage, mais à moi et la nation que je représente directement. La différence s’est visiblement creusée. Passez à Odaichi vous, votre disciple ici présente ou d’autres de votre clan à l’occasion si l’offre vous intéresse. Je préviendrai mon second de notre petite discussion. »
Les saluant de la tête, il donna l’ordre à son escorte de prendre possession des lieux et laissa les deux jeunes femmes au portail.

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