Heureusement pour nous, le retour vers Konoha s’était très bien fait pour Aoi-chan et moi. Nous retrouvâmes Akamori après nous être séparés à peine deux journées, mais cela me faisait un bien fou de l’avoir à mes côtés à nouveau. Ce n’était juste pas pareil quand je ne sentais pas le ninken près de moi, c’était comme une partie de moi qui se séparait. Enfin, je ne m’attarderai pas plus longtemps sur ce sujet, l’important c’était que nous étions de nouveau réunis. Je savais pertinemment que notre invité avait de l’avance sur nous – même si je ne saurais dire combien de temps – nous devions donc faire vite pour retourner à Konoha et faire notre rapport. Cela me paraissait étrange qu’il arrive à destination avant nous, mais il fallait avouer que le déroulement des événements a peu un forcé les choses. Je n’avais qu’à l’expliquer dans mon rapport, tiens; au moins comme ça je couvrirai mes arrières si jamais on m’en reparle. Je leur lancerai le défi d’essayer de négocier avec le Jisetsu, cela devrait les remettre à leur place.

En fin de compte, jamais je ne sus combien de temps en retard nous étions rentrés comparer à Demon et son escorte. La partie curieuse en moi aurait voulu savoir, mais je savais bien que je ne devais pas parler de cette mission à personne alors le moins de question je posais le mieux cela était. Je devinais toutefois qu’une fois Aoi-chan hors de son corps il ne s’en était pas simplement remis aux bons soins de son escorte, ce dernier avait donc sûrement dû le transporter au lieu de voyager à ses côtés. Cela avait devait avoir considérablement alourdi sa tâche alors il ne pouvait pas être arrivé tant plus tôt que nous. Enfin bref, ce n’était qu’une question de plus qui resterait sans réponses, avec le temps je m’étais fait à l’idée qu’on ne nous donnait pas toujours la vision globale de nos missions. Je me disais même parfois que c’était mieux ainsi, mais ceci était une discussion pour un autre jour. Mon absence avait été de très courte durée, mais je ne pensais qu’à une chose : mon lit. Pas que les chambres du Shozaichi aient laissée à désirer, mais il n’y avait rien de plus confortable que son propre lit, dans ses propres affaires; il y avait un quelque chose de réconfortant.

- En tout cas bien joué, Aoi-chan. Cela devait être une de tes premières missions en dehors du pays du Feu et tu t’en es très bien tiré. Ce fut un plaisir de travailler avec toi.

En même temps, je tendis ma main et nous nous serrâmes la main rapidement avant de nous quitter pour retourner chacun chez nous. Elle avait peut-être l’apparence d’une jeune fille, mais elle en avait beaucoup dans la cervelle que bien des gens et à travers le cours moment qu’avait duré notre mission j’avais découvert un certain respect pour la kunoichi, qui avait définitivement du potentiel. Une chose de plus à mettre dans mon rapport, mais pour l’instant c’était l’heure de la sieste.

* * * *

Tic. Tic. Tic.

À moitié endormi, je croyais entendre un bruit.

Tac. Tac. Tac.

Plus fort, il devait décidément y avoir quelque chose. Je commençais lentement à sortir de ma torpeur.

Toc. Toc. Toc.

Bon, c’était assez. Maintenant réveillé, je me levai et jetai un coup d’œil circulaire dans ma chambre. À ma fenêtre, un petit oiseau cognait à ma fenêtre, un message accroché à la patte. Ce n’était pas sérieux, il devait rire de moi. Déjà une autre mission!? N’en croyant pas mes yeux, j’allai chercher le papier.

Message a écrit:

Takeo Inuzuka,

Vous êtes attendus au bureau de l’Hokage dès maintenant. Merci de vous y rendre dans les plus brefs délais.

Alors que mes yeux parcouraient le message, je fus soulagé que ça ne soit pas une mission, mais bien une convocation de l’Hokage. Enfin, soulagé ne serait peut-être pas le meilleur terme – une petite angoisse apparaissant subitement dans mon estomac à l’idée d’aller rencontrer l’Hokage – mais au moins je n’avais pas à repartir presque tout juste après être revenu d’un si long voyage. Cela pouvait-il avoir rapport avec mon rapport sur l’affaire Demon? Je l’avais pourtant rempli en bonne et due forme depuis mon retour, qui datait déjà d’une journée ou deux. Je regardai le soleil et vit que la journée était quand même assez avancé. Cela faisait longtemps que je n’avais pas dormi aussi longtemps, mais je le méritais bien! Prenant une douche rapide et enfilant des vêtements convenables pour aller voir l’autorité suprême de Konoha, je me dépêchai de me rendre vers le Palais pour ensuite monter les escaliers que j’avais monté quelques jours plus tôt, lorsqu’on m’avait convoqué pour une mission bien particulière. J’arrivai finalement devant la porte du bureau, encore une fois fermée. Comme la dernière fois, je cognai et attendis qu’on m’invite à entrer.

Demon avait été emmené pour ses … préparatifs. Elle regrettait d’en être arrivée à de telles extrémités. Mais Demon serait un exemple. Que le monde shinobi retienne une chose : Konoha ne laisserait plus marcher sur les pieds à présent, et que cracher sur la Feuille revenait à se faire un ennemi puissant. Il avait jusqu’au bout démontré son arrogance et sa fierté mal placée. Elle l’avait ramené à la dure réalité. Il essaierait sans doute de rallier les Konohajins à sa cause … Une façon pour elle de mesurer sa côte de popularité. Trop longtemps la rigueur militaire s’était relâchée à Konoha, lui tiendrait-on rigueur de ce rappel cinglant qu’elle faisait de la cruauté du monde extérieur ?

Entrez …

Perchée sur le rebord de sa fenêtre, l’une de ses jambes repliée sur le cadre, l’autre balançant dans le vide, elle fumait l’une de ses cigarettes. Elle avait libéré Mizuki et était donc seule dans son bureau. Bah il parviendrait bien tout seul à ouvrir la porte. Tournant la tête en direction de l’entrée, elle laissa l’Inuzuka pénétrer dans la pièce et refermer avant de lui adresser un signe de tête en guise de bonjour. Tirant à nouveau sur sa cigarette, elle expulsa l’air empesté vers l’extérieur, se disant que son odorat le titillerait pas mal si elle soufflait sa fumée dans la pièce.

Écrasant la cigarette finie sur le rebord, elle se déplaça de sorte à pénétrer sur le balcon sur lequel donnait son bureau. Signe de la main, il comprendrait bien tout seul qu’il devait la suivre. S’accoudant à la balustrade, elle commença alors à lui parler, son regard rivé sur ce qu’elle pouvait maintenant désigner comme son village.

Je ne te cache pas que ta mission pour ramener Demon Jisetsu au village a été un fiasco complet …

Faisant craquer lentement les articulations de sa main, alors que son regard était toujours perdu sur les toitures, elle continua.

Du moins c’est ce que je me suis dit lorsque Natsuki m’a ramené son corps lacéré et misérable.

Lacéré, démembré au niveau des articulations, épuisé. Le Jisetsu était dans un mauvais état.

Et puis j’ai lu vos rapports … à tous. Et … J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Demon. Je conçois qu’il ait été difficile à raisonner.

S’orientant vers l’Inuzuka de sorte à le voir, l’Aburame avait pris sa décision depuis un moment.

Les temps ont changé depuis cet épisode aux terrains d’entraînements. Tu as mûri. Tu t’es révélé être un ninja compétent et sur qui le Village et tes camarades pouvaient compter. C’était pour cette raison que je t’avais confié cette mission. Cette traque. Un ultime test si tu veux. Que je pense que tu as réussi. Takeo, serais-tu intéressé pour rejoindre l’unité spéciale du village ? L’ANBU. Je pense que tu connais d’ores et déjà les conditions et les conséquences qu’imposerait une telle position.

Comme la dernière fois qu’elle m’avait convoqué – et comme plusieurs autres fois par la suite – j’entendis le fameux Entrez de la Nanadaime. Sans attendre, j’entrai dans le bureau, fermant la porte derrière moi, mais je figeai l’espace d’une seconde lorsque je vis où l’Hokage était assise : au lieu d’être à son bureau comme la dernière fois, elle était plutôt assise dans le cadre de la fenêtre. Elle avait toutefois une cigarette, une manie qu’elle avait sans doute acquise durant son séjour en dehors de Konoha. Car si je me rappelais bien, lors des rares fois où je l’avais vue avant qu’elle ne s’en aille, je ne l’avais jamais vu avec une cigarette; non plus sentait-elle autant ladite cigarette. Ne m’ayant certainement pas convoqué pour des conseils santé, je repris ma marche et lui renvoyai le hochement de tête qu’elle me lança. Comme j’avançais, l’Aburame aspira de nouveau sur sa cigarette tout en ayant la politesse de l’exhaler à l’extérieur. Je la remerciai intérieurement, déjà que je ne pouvais pas ignorer l’odeur qui planait dans la pièce.

À croire qu’elle lisait dans mes pensées – et toujours sans dire un mot – Miko-dono se balança de sa jambe libre et passa de l’autre côté de la fenêtre, vers le balcon. Une autre gracieuseté de sa part. De la signe de la main elle me dit de la suivre et m’empressai de contourner le bureau pour passer la porte menant au grand balcon duquel on pouvait littéralement voir tout le village. La vue était vraiment stupéfiante, je n’avais jamais vu un tel paysage. Nous contemplâmes tous les deux le village pendant quelques instants, avant que finalement la voix de l’Hokage ne brise le silence. Ses premières paroles me nouèrent aussitôt l’estomac alors que la sensation d’avoir failli au village s’immisçait en moi. J’avais pourtant fait tout ce que j’avais pu et j’avais bien ramené Demon-san au village, même si ce n’était pas personnellement. Le craquement de sa main ne fit que renforcer mon impression de déception, mais elle poursuivit en laissant entendre qu’elle avait changé d’avis depuis en mentionnant par le fait même que c’était Natsuki-san qui avait été responsable de ramener Demon au village. Cela expliquait l’état dans lequel nous l’avions vu. Je connaissais certains des faits d’armes du Nara, mais pourquoi avait-il été impliqué dans cette histoire? Un membre de l’ANBU – donc anonyme – n’aurait-il pas été plus judicieux? M’enfin, l’important était qu’il avait réussi et j’avais appris à ne pas poser de questions une fois la mission réussie.

C’est à cet instant qu’elle mentionna nos rapports, autant celui d’Aoi-chan, de Natsuki-san ou de moi, et je compris alors que c’était à cet instant qu’elle avait changé d’avis. Si c’était vrai que d’un point de vue extérieur la mission était un vrai fiasco, comme elle l’avait si bien dit, mais lorsqu’on lisait les rapports non pas d’une ni de deux, mais bien de trois shinobis et tous concordaient entre eux, les événements apparaissaient sous une nouvelle lumière. Je laissai échapper un mince soupir tandis qu’elle continuait en disant qu’elle s’était même entretenue personnellement avec le Jisetsu et c’était probablement ce qui avait cloué son cercueil, un peu trop littéralement. Puis, soudainement, elle pivota sur elle-même de sorte à me faire maintenant face et me darda de son regard. Mentionnant notre première rencontre sur les terrains d’entraînement, je ne pus qu’acquiesçai que les temps avaient beaucoup changés. Plusieurs choses s’étaient passés, la dernière étant sa nomination au titre d’Hokage. Je fus ensuite surpris d’entendre les éloges qu’elle avait à mon regard et me sentis légèrement rougir devant tant de compliments. Ce n’était pas tous les jours que l’Hokage vous reconnaissait comme un shinobi compétent et sur lequel on pouvait compter. Elle me révéla alors que cette mission avait été un test et mon cœur s’emballa lorsqu’elle me proposa de rejoindre l’unité spéciale de la Feuille, communément appelé l’ANBU. Un dernier hochement de tête de ma part quand elle me parla de ce qu’impliquait un tel choix.

- Je les connais et c’est avec honneur que je les accepte afin de pouvoir protéger la Feuille.

Alors que je prononçais ses mots et m’inclinais légèrement devant la Nanadaime Hokage, je sus quelle identité je prendrais une fois que mon masque serait sur mon visage. Ces esprits des forêts qui vivaient les arbres qui apparaissaient dans les contes que ma mère me racontaient pour m’endormir lorsque je n’étais qu’un enfant. Vivant dans les arbres eux-mêmes, ils étaient l’âme de l’arbre et leur offrait vitalité. Aka et moi prendrons leur nom et deviendrons l’incarnation de ces esprits qui protègent les forêts afin de protéger autant la forêt de Konoha que Konoha lui-même. Kodama, voilà le nom que nous prendrions.